Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Problématique. La mentalisation est le processus par lequel nous interprétons le sens des actes des autres et de soi en termes d’états mentaux et d’intentionnalité. Chaque personne a dans son esprit une représentation de l’esprit de l’autre et de lui-même; ce qui offre des possibilités d’intervention correctrice au niveau psychothérapeutique. Largement utilisé dans le domaine des troubles de la personnalité, le concept de mentalisation n’a pas encore été appliqué au contexte de la psychotraumatologie. L’objectif de cette étude est de chercher à établir des profils de mentalisation propre aux individus ayant un TSPT. Méthodologie. Cent individus aux prises avec TSPT ont été recrutés dans une clinique externe de psychiatrie. Une entrevue clinique et des questionnaires ont été utilisés pour dresser un portrait complet de leur fonctionnement. Résultats. Quatre regroupements de mentalisation ont été obtenus et sont associés à une symptomatologie traumatique particulière: défaillante (n = 15) très faible capacité d’empathie + très forte alexithymie = symptomatologie traumatique très élevée, précaire (n = 50) faible empathie + forte alexithymie = symptomatologie élevée, mitigée (n = 21) bonne empathie + alexithymie moyenne = symptomatologie moyenne et salutaire (n = 14) bonne empathie + très faible alexithymie = symptomatologie faible. Conclusion. L’étude de la mentalisation fait progresser les connaissances sur les avenues thérapeutiques à considérer en psychotraumatologie (figure).

Les recherches indiquent que 89,9% des individus seront exposés à au moins un événement traumatique au courant de leur vie. Le TSPT est le trouble psychiatrique le plus souvent associé à l’exposition à de tels événements. Le soutien social (SS) est un facteur important, à la fois de risque et de protection, du développement et du maintien du TSPT. Plusieurs auteurs suggèrent d’intervenir auprès des proches de victimes afin d’améliorer le SS offert et d’ainsi favoriser le rétablissement. Toutefois, l’efficacité de ces formes d’intervention a été évaluée par un nombre limité d’études aux caractéristiques méthodologiques hétérogènes. Une recension systématique a été effectuée, afin de déterminer les effets des interventions incluant un proche significatif (PS) sur les symptômes de TSPT et sur le SS perçu. Parmi les 2528 études recensées, neuf études répondaient aux critères d’éligibilité. Elles ont toutes rapporté que l’intervention prodiguée a permis d’engendrer une diminution des symptômes de TSPT. Trois études ont indiqué que l’intervention a engendré une perte de diagnostic pour l’ensemble des participants et 6 études que cet effet était présent chez une majorité. Enfin, une amélioration du SS offert a été rapportée par quatre études. Ces résultats suggèrent que les interventions incluant un PS sont efficaces pour traiter le TSPT. Néanmoins, les méthodes variées et les résultats limités ne permettent pas de statuer clairement leur niveau d’efficacité. 

Les démences, dont la maladie d’Alzheimer, sont souvent diagnostiquées à un stade avancé. Une détection précoce permet d’optimiser la prise en charge clinique et le traitement de la maladie. Pour appuyer les cliniciens auprès de leurs patients âgés, nous avons développé des courbes cognitives (CC) qui permettent de situer la performance cognitive et de suivre la trajectoire dans le temps. Ces premières CC ont été construites en utilisant le test cognitif Mini-Mental State Examination (MMSE) et selon les nouveaux concepts de Quotient Cognitif (QuoCo) et d’âge standardisé (AS). Les CC – MMSE permettent une meilleure interprétation des scores en intégrant les effets de l’âge et de la scolarité.

Nous abordons aussi le développement de nouvelles courbes cognitives basées sur un meilleur test de dépistage cognitif, le Montreal Cognitive Assessment (MoCA). L’analyse a été menée sur plus de 10 000 patients de la banque américaine du National Alzheimer’s Coordinating Center puis validée sur trois autres banques indépendantes de patients. QuoCo-MoCA se démarque puisqu’il permet de prendre en compte les patients avec une atteinte cognitive légère, un diagnostic intermédiaire entre le patient normal et celui atteint de démence.

Nous proposons que l’utilisation des CC et le suivi du «QuoCo» des patients permettra une meilleure évaluation cognitive et un suivi longitudinal qui est autrement difficile. Nous considérons que les CC peuvent être aux ainés ce que les courbes pédiatriques sont aux enfants.

Certaines protéines se détournent parfois de leurs fonctions habituelles pour se réorganiser sous forme d’agrégats de protéines non solubles et toxiques menant à la formation de fibres amyloïdes impliquées dans de nombreuses maladies dégénératives telles la maladie d’Alzheimer et de Parkinson. Au cours des dernières années, l’attention des chercheurs s’est portée vers les premières étapes d’agrégation et la formation d’oligomères semblant être encore plus toxiques que les fibres. Les mécanismes d’assemblages de ces protéines sont complexes et leur nature hors- équilibre rend toute étude expérimentale très difficile. Dans ces conditions, il est utile de se tourner vers la simulation numérique pour essayer de comprendre la dynamique des premières étapes d’oligomérisation.

Ici, nous nous concentrons sur le monomère, le dimère et le trimère de l’α–synucléine, une protéine associée à la maladie de Parkinson. Combinant des méthodes de dynamique moléculaire avec réplique optimisées dans notre groupe à un potentiel gros-grain, OPEP, nous nous intéressons au rôle des divers acides aminés caractérisant les structures secondaires et regroupons l’ensemble des configurations selon leurs ressemblances à ce niveau. Ces analyses nous permettent de proposer un chemin d’agrégation pour cette protéine et de comparer avec ceux d’autres séquences amyloïdes afin de séparer les mécanismes d’oligomérisation particuliers et généraux, plus intéressants à cibler.

Des études récentes suggèrent qu’une altération du développement des interneurones inhibiteurs du cortex (INs) pourrait perturber la connectivité et induire l’excitation aberrante des circuits corticaux, expliquant certaines formes génétiques d’encéphalopathies épileptogènes (EE), des épilepsies sévères du jeune enfant. Nous avons récemment identifié des mutations dans le gène TRIO chez des patients atteints d’EE. Toutefois, le rôle de Trio dans le développement des INs demeure inconnu. Nous avons réprimé le gène Trio spécifiquement dans les INs du cortex par électroporation d’un plasmide expérimental Dlx5/6-shARNTrio-tdTomato dans des cerveaux d’embryons de souris prélevés à e13,5 et mis en cultures organotypiques afin d’étudier le développement morphologique et la migration des INs modifiés, que nous avons comparés à ceux d’embryons électroporés avec un shARN brouillé. L’analyse morphologique indique que la répression du gène Trio durant le développement des INs engendre une augmentation de la taille du corps cellulaire, des neurites apical et caudal, de même qu’une augmentation de la complexité distale du neurite apical. De plus, l’imagerie en temps réel confirme l’impact de la répression de Trio sur le patron de migration des INs. Ces résultats préliminaires suggèrent que la répression de Trio altère significativement la morphologie des INs en migration et qu’un défaut du développement des INs corticaux pourrait être à l’origine de certaines formes d’EE associées à TRIO.

La combinaison de plusieurs facteurs de stress environnementaux (FSE) dans l'unité de soins intensifs (USI) peut devenir un événement traumatique en soit. En effet, le développement de l'état de stress post-traumatique (ESPT) est fréquent chez la clientèle de l’USI. La détresse péritraumatique (DPT) survient quelques jours après l’exposition à l'événement traumatique. Elle est un bon prédicteur de l’ÉSPT. Mais, les symptômes de la DPT n’ont pas été explorés en considérant ces FSE, dans le contexte de l'USI.

L’objectif primaire est d’explorer l’association entre la DPT et les FSE chez les patients hospitalisés aux USI médicale (Med) et chirurgicale (CH). Les objectifs secondaires sont d’explorer la présence des symptômes de DPT auprès des patients, quantifier la perception des FSE et décrire certaines caractéristiques des personnes les plus vulnérables à la DPT.

Le devis est transversal exploratoire corrélationnel. Un minimum de 30 patients seront recrutés par convenance dans les USI Med et CH, Hôpital CHUS-Fleurimont. Une rencontre de 30 min sera envisagée pour chaque participant, par l’étudiante-chercheure. La collecte des données se fera par des questionnaires auto-administrés, fidèles et valides et une consultation des dossiers cliniques.

L’importance de cette étude réside dans le besoin d’améliorer les connaissances infirmières autour de la DPT à l'USI. Également, elle permettra de suggérer des mesures préventives afin de diminuer les symptômes de DPT et par suite l'ESPT.

La capacité de la mémoire de travail visuospatiale (MdTVS) s’améliore considérablement durant l’enfance1. Nous pouvons retenir entre 3 et 5 items en MdTVS, ceci pouvant refléter la limite de l’attention chez l’adulte2. L’objectif ici a été d’étudier la MdTVS chez 3 groupes : 17 enfants (6-11 ans), 16 adolescents (12-17 ans) et 17 adultes (25 ans). L’expérience 1 (E1) était une tâche d’empan visuel simple, avec 40 essais par niveau, commençant avec 1 item à retenir et un maximum de 6 items. Lorsque les réponses correctes étaient inférieures à 70%, nous atteignions la règle d’arrêt en supposant que la limite de l’espace de stockage était atteinte. L’expérience 2 (E2) était similaire à E1, à une exception prêt : un indice visuel indiquait quel hémichamp devait être mémorisé. Les résultats indiquent que la performance obtenue à E1 était meilleure qu’à E2, quelque soit l’âge (p<.001). Les performances des enfants pour E1 et E2 étaient plus basses que celles obtenues par des adolescents (p<.05) et des adultes (p<.001). Les performances des adolescents pour E1 et E2 étaient similaires à celles obtenues par les adultes (p>.05). Les performances obtenues pour E1 et E2 s’amélioraient avec l’âge chez les enfants et les adolescents (r=.5, p<.05). Ces résultats montrent que la capacité de la MdTVS augmente avec l’âge, et cette capacité est réduite lorsque les éléments à encoder doivent être sélectionnés sur la base d’un indice spatial.



L’étude visait à tester les effets immédiats des stimulations magnétiques périphériques répétitives (rPMS) au niveau cortical, corticospinal et clinique pour la fonction sensorimotrice de la cheville parétique chez des sujets avec accident vasculaire cérébral (AVC) chronique. Dix-huit participants AVC ont été assignés aléatoirement à un groupe rPMS (N=9) et placebo (N=9), et ont été comparés à 14 participants en santé. Les résultats ont démontré que les rPMS ont : amélioré l'ampltude de flexion dorsale active; baissé la résistance des muscles fléchisseurs plantaires à l’étirement; amélioré la force musculaire des fléchisseurs dorsaux; augmenté l’excitabilité du cortex moteur primaire; et baissé la variabilité des mécanismes inhibiteurs intracorticaux. Aucun effet du placebo n’a été observé. Les améliorations cliniques étaient corrélées avec les changements du système corticospinal, et dépendaient de la fonction préalable de ce système (avant l’intervention). Cette plasticité dynamique rapide du système moteur, probablement induite par les afférences proprioceptives créées par la neurostimulation, pourrait permettre d'ouvrir une fenêtre thérapeutique lors de la rééducation du mouvement en réadaptation. D'autres études sont nécessaires pour mieux détailler les mécanismes neurophysiologiques qui sous-tendent ces changements.   

L’hyperglycémie constitue une cause de stress oxydant que la littérature associe au développement de dommages au système nerveux, possiblement liés à certaines maladies neurodégénératives. Le but de notre étude était de caractériser la dégénérescence des systèmes dopaminergiques (DAergiques) dans les rats hyperglycémiques (HG). Des rats Sprague-Dawley étaient administrés avec la streptozotocine pour induire l’hyperglycémie. Les vocalisations ultrasoniques des rats, marqueurs novateurs du fonctionnement DAergique central, étaient enregistrées. Au terme de 5 mois, les rats étaient sacrifiés, puis leur cerveau et intestins, contenant plus de 50% de toute la dopamine (DA), étaient recueillis et préparés en conséquence pour analyses immunohistochimiques et immunobuvardages de type Western. Les analyses comportementales démontraient que les rats HG émettaient significativement plus de vocalisations de 22 kHz, signes de dysfonction DAergique central. La tyrosine hydroxylase, enzyme limitante de la synthèse de la DA, était sous-exprimée dans les intestins et certaines zones du cerveau des rats HG. Ces mêmes régions contenaient également moins de neurones DAergiques, tels que quantifiés par immunohistochimie. Ces résultats clarifient le lien entre hyperglycémie et neurodégénérescence DAergique multisystémique et, de plus, sont importants pour élaborer des stratégies de prévention des maladies neurodégénératives dont l’incidence est élevée chez les patients diabétiques.

La maladie de Parkinson (MP) est la maladie neurodégénérative la plus commune après la maladie d’Alzheimer. Une grande hétérogénéité est observée dans la présentation clinique des syndromes parkinsoniens, dont une forme typique de MP et des parkinsonismes atypiques (PA).

Actuellement, la physiopathologie de ces maladies est encore mal identifiée, et aucun biomarqueur n’existe pour poser un diagnostic positif ni un diagnostic différentiel de la MP et des PA. En conséquence, des patients pourraient recevoir un mauvais diagnostic et donc une prise en charge non adaptée à sa maladie.

Afin d’identifier des biomarqueurs dans ces parkinsonismes, nous utilisons une approche multiomique alliant la génomique, la transcriptomique, l’épigénétique, ainsi que la protéomique. Notre population d’étude à qui nous effectuerons des prélèvements sanguins, est composée de patients atteints de MP, de PA (AMS, PSP et PC), et de contrôles sains. Nos analyses se feront sur les cellules mononucléées sanguines. Notre première cohorte d’étude incluant 10 patients MP, 2 patients MSA et 1 patient PSP dont nous avons séquencé leur ADN nous a permis de retrouver les variants génétiques susceptibles d’avoir un impact au niveau transcriptomique et sur le profil de méthylation de l’ADN, que nous confirmerons prochainement.

Nos résultats pourraient apporter plus de compréhension sur les mécanismes de la MP et des PA, compréhension qui sera contributive pour les futures recherches thérapeutiques.

Le trouble d’anxiété généralisée (TAG) constitue l’un des troubles anxieux les plus fréquents. Il se classe parmi les dix conditions chroniques causant les plus importantes altérations du fonctionnement. Si les thérapies cognitives-comportementales (TCC) ont prouvé leur efficacité dans le traitement du TAG, le nombre restreint de thérapeutes formés à cette approche se retrouvent majoritairement rassemblés dans les grands centres urbains. La vidéoconférence se présente alors comme une solution de choix pour augmenter l’accessibilité des soins de service efficaces pour les patients qui vivent en régions rurales, éloignées ou dans les milieux dépourvus de spécialiste. Cette recension des écrits porte sur 16 études mesurant l’efficacité de la télépsychothérapie dans le traitement des troubles anxieux. Les résultats dévoilent une efficacité comparable dela TCCen vidéoconférence comparativement àla TCCen face-à-face notamment dans le traitement du trouble panique avec ou sans agoraphobie et dans celui du trouble de stress post-traumatique. Il appert toutefois qu’aucune étude contrôlée mesurant l’efficacité d’une intervention en vidéoconférence n’a été réalisée auprès d’individus présentant un trouble d’anxiété généralisée. À cet égard, cette proposition vise à présenter l’efficacité de la vidéoconférence dans le traitement des troubles anxieux ainsi qu'à proposer des pistes d’intervention en télépsychothérapie pour le trouble d’anxiété généralisée.

Contexte : La régulation émotionnelle permettrait d’influencer l’ampleur et la durée de la réponse émotionnelle afin d’atteindre ses objectifs. La réévaluation cognitive, qui consiste en la réinterprétation du contexte, est une stratégie volontaire permettant de comprendre la régulation émotionnelle en contexte expérimental. Néanmoins, très peu d’études ont tenté de déchiffrer les mécanismes électro-corticaux accompagnant ces processus complexes. De par sa capacité à décortiquer la dynamique temporelle de la régulation, l’électroencéphalogramme quantitatif (EEGq) a révélé l’implication du rythme thêta (3 à 8 Hz) en préfrontal en lien avec le contrôle cognitif. L’objectif était donc d'étudier le rôle du rythme thêta dans la régulation émotionnelle avec un EEGq. Méthode : 24 sujets sains ont effectué une tâche de réévaluation cognitive d’images aversives tandis que leur activité EEG a été enregistrée en continu. Les modulations du rythme thêta, révélées par l’EEGq, ont été mises en relation avec le succès de la régulation et une localisation de sources a permis d’estimer leurs générateurs neuronaux des oscillations. Résultats : La réévaluation cognitive est associée à une augmentation de l’activité thêta dans les régions frontales. La pertinence des oscillations thêta comme marqueur d’une régulation réussie pourrait amener à de nouvelles options thérapeutiques pour les troubles mentaux présentant une régulation perturbée.

Introduction : Le Trouble des Tics Chroniques (TTC), comme cligner anormalement des yeux, et les Désordres d’Habitudes (DH), comme s’arracher les cheveux (trichotillomanie), sont des troubles psychiatriques présentant des symptômes comportementaux se chevauchant et apportant des conséquences fonctionnelles et émotionnelles importantes. À ce jour, peu de recherches ont été menées afin d’investiguer les profils neurocognitifs sous-tendant ces affections aux caractéristiques similaires mais nosologiquement distinctes.  Selon certaines données, l’actualisation de la mémoire de travail, telle que mesurée par l’EEG, serait un des éléments permettant de discriminer ces groupes.

Méthodologie : Deux groupes de participants présentant un TTC (n=14) ou un DH (n=13), non-médicamentés et sans comorbidité, furent appariés selon l’âge, le sexe et l’intelligence aux participants d’un groupe contrôle (n=15) ne présentant aucun trouble psychiatrique ou neurologique. L’amplitude de la composante P300 fut extraite de l’EEG par une procédure de moyennage lors d’une tâche motrice de type ‘’Oddball’’. Les cartographies des activations corticales de la composante P300 furent construites.

Résultats/Conclusions : Les patients TTC et DH semblent démontrer une suractivation corticale en région centrale en réponse aux stimuli d’apparition fréquente. Ces données suggèrent une communalité entre les groupes cliniques, qui éprouvent une difficulté à moduler l’activation corticale des aires antérieures. 

Le cannabis est souvent consommé dans le but de soulager les symptômes affectifs, tels que la dépression et l'anxiété. Cependant, des études longitudinales soutiennent que le cannabis peut précipiter, maintenir, et aggraver les symptômes affectifs. L’utilisation d’un paradigme d’abstinence peut aider à déterminer si la consommation de cannabis est associée à une amélioration ou à une aggravation des symptômes affectifs. Ainsi, nous avons étudié les effets de 28 jours d’abstinence de cannabis sur les symptômes dépressifs et anxieux chez ceux souffrant de troubles liés à la consommation de cannabis. Les participants (N = 15) ont été randomisés dans un groupe d’abstinence (ACB+) (n = 9) ou dans un groupe témoin de non-abstinence (UCB+) (n = 6). Les symptômes affectifs ont été évalués hebdomadairement sur une période de 28 jours. Huit participants (89 %) ont réussi à maintenir 28 jours d’abstinence de cannabis. Dans le groupe ACB+, les symptômes de dépression ont augmenté et les symptômes d'anxiété sont restés constants sur la période de 28 jours. Nos résultats préliminaires suggèrent que les symptômes affectifs peuvent persister suivant 28 jours d'abstinence de cannabis. La consommation chronique de cannabis peut donc contribuer à l’apparition et au maintien de symptômes affectifs, qui peuvent persister suivant un mois d’abstinence. La collecte de données est en cours et nous espérons avoir davantage d'informations sur les effets de l'abstinence de cannabis sur la santé mentale.

Problématique: Aucune étude n’a mesuré la prévalence et la satisfaction du soutien social en en phase aigüe chez les victimes d’actes criminels violents (VACV). Le soutien social constitue à la fois un facteur de risque et de protection du développement d’état de stress aigu (ESA), particulièrement auprès des femmes. Objectif : Examiner la prévalence et la satisfaction du soutien social chez les VACV selon le sexe et le diagnostic d’ÉSA. Méthode : 157 VACV (90 femmes, 81 diagnostic d’ESA) ont complété le Questionnaire de satisfaction à l’égard du soutien social et l’Entrevue  clinique dirigée pour le DSM-IV-TR  2 à 4 semaines après l’agression. La prévalence et la satisfaction quant au soutien social reçu de la part de trois groupes d’aidants (proches, professionnels, Centres d’aide aux victimes d’actes criminels [CAVAC]) ont été mesurées. Résultats : Près de 80% des VACV ont reçu du soutien social des trois groupes d’aidants et la prévalence ne diffère pas selon le sexe et le diagnostic d’ÉSA. Des taux de satisfaction supérieurs à 50% sont observés chez les deux sexes, les hommes rapportant davantage de satisfaction à l’égard du CAVAC (p= 0,024). Le diagnostic d’ESA n’est pas un facteur distinctif quant à la satisfaction. Conclusion: Les VACV semblent adéquatement prises en charge par leur réseau de soutien social durant la phase aigüe. Les prochaines études devraient examiner les variations, à travers le temps, du soutien et de la satisfaction sur la santé des VACV.

En neuroimagerie, la cartographie de l’activité cérébrale à partir de signaux magnétoencéphalographiques (MEG) peut être formalisée dans un cadre statistique bayésien comparant un modèle à des données expérimentales (Baillet et al., 2001). Cette approche a recourt à une mise en correspondance géométrique des données MEG avec la structure anatomique du sujet issue de l’imagerie IRM. Cependant, l’accès à cette dernière est onéreux et le recalage MEG/IRM comporte des imprécisions. Le cadre bayésien peut aussi être étendu pour identifier le modèle anatomique optimal parmi plusieurs possibles (Friston et al., 2008). Basées sur le principe d’énergie libre issu de la physique statistique, ces méthodes permettent de comparer la plausibilité de différents modèles de manière objective. Nous avons donc investigué s’il est possible d’identifier à partir du signal MEG seul enregistré au repos, la structure anatomique du participant. Nos premières expériences sont basées sur les jeux de données de 2 sujets, sur lesquels nous avons testé les algorithmes de Friston et al. (2008) et la plausibilité des deux modèles génératifs en compétition basés soit sur la véritable structure anatomique du sujet, soit sur une autre anatomie cérébrale. Nous montrons comment formaliser un critère de comparaison basé sur l’énergie libre de chacun des modèles en compétition. Les résultats préliminaires de cette étude ainsi qu’une revue des concepts statistiques et algorithmiques clés seront présentés. 

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) basée sur le modèle cognitivo-psychophysiologique permet de traiter efficacement le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT). Cette TCC vise à réguler la suractivation sensorimotrice et la tension musculaire. En plus de diminuer les tics, cette TCC permet aussi une amélioration de la motricité fine. Toutefois, les mécanismes neurobiologiques accompagnant un tel changement clinique ne sont pas bien compris à ce jour.

Ainsi, nous souhaitons étudier l’impact de cette TCC sur l’activité corticale reliée à la planification des mouvements. Nous voulons également identifier des marqueurs électrophysiologiques permettant de prédire le succès thérapeutique.

Pour ce faire, nous avons enregistré l’EEG chez 26 patients atteints du SGT et 26 participants contrôles. Des mesures ont été prises avant et après la TCC chez les patients atteints du SGT (et dans un intervalle similaire pour les participants contrôles). L’EEG a ensuite été moyennée en potentiels de latéralisation motrice (PLM).

Nous avons trouvé une amorce du PLM (une mesure de préparation motrice) plus lente chez les patients atteints du SGT. Toutefois, cette mesure s’est accélérée suite à la TCC. Chez les participants contrôles, cette mesure n’a pas changé, indiquant que le changement observé chez les patients atteints du SGT est dû à la TCC et non au passage du temps. Une amorce du PLM plus lente prédisait également une plus grande amélioration des tics moteurs suite à la TCC.

Dans la maladie de Parkinson (MP), la lésion nigrostriatale est associée à une régulation à la hausse du peptide opioïde pré-enképhaline (pENK). Nos résultats précédents ont suggéré que cette augmentation est une réponse compensatoire afin de diminuer les symptômes moteurs de la MP. Cependant, la fonction exacte de cette augmentation est encore inconnue. Afin de déterminer le rôle fonctionnel et neuroprotecteur de pENK, le transfert de gène via un vecteur viral fut utilisé pour surexprimer pENK dans le striatum avant la réduction de dopamine par le MPTP.

Nos résultats ont démontré que les souris surexprimant pENK avaient une plus grande activité locomotrice. Cet effet était corrélé à l'expression de l'ARNm de pENK. Nous avons observé une réduction du niveau de DA dans le striatum et dans le GP de tous les groupes traités au MPTP. Chez les souris surexprimant pENK, le niveau de DA dans le GP était de plus élevé que chez les groupes contrôles. Une plus grande densité de fibres striatales positives à la tyrosine hydroxylase (TH) a été détectée chez les souris surexprimant pENK dans différentes régions du striatum ainsi que dans la SNc.

Ces résultats fournissent une preuve que la régulation à la hausse de pENK peut être impliquée dans le retardement de l'apparition des symptômes moteurs de la MP via une augmentation de DA dans le GP, et peut aussi avoir un effet protecteur contre les dommages du MPTP au niveau des terminaisons nerveuses dopaminergiques nigrostriatales.

Problématique Un large consensus de chercheurs recommande que les personnes présentant un trouble d’usage de substance (TUS) chronique doivent recevoir des services au long cours. Les travaux qui ont porté sur l’évaluation de l’efficacité de ces services semblent indiquer leur plus-value par rapport aux traitements habituels, mais la dimension de la durée des services offerts n’a pas été prise en considération dans ces évaluations. Objectif Mesurer l’efficacité de l’ensemble des traitements des dépendances à l’alcool et aux drogues de plus de 18 mois. Méthode Une méta-analyse s’appuyant sur une revue systématique de la littérature a été conduite. Différentes variables ont été codées comme modérateur pour examiner leur rôle sur la réduction de consommation : la durée de l’intervention, les caractéristiques des participants, les modalités de traitements. Résultats Il y a davantage de personnes dans les groupes de traitement au long cours que dans les groupes de comparaison qui sont abstinentes ou qui consomment modérément (OR=1.347 [IC 95% = 1.087 -1.668], p< .006). Aucune des analyses de modération effectuées avec les variables examinées n’a révélé une différence dans l’efficacité des traitements au long cours. Discussion Les résultats obtenus nous amènent à complexifier les connaissances actuelles à l’égard du seuil minimal de service en statuant clairement sur la nécessité d’offrir des services à long terme pour les personnes présentant un SUD persistant.

Les patients atteints de schizophrénie (SZ) présentent des déficits de cognition sociale intimement liés à leurs difficultés de fonctionnement. La communication est aussi une faculté ébranlée dans la SZ. Il a été démontré que lors d’une conversation, les patients éprouvent des difficultés à ajuster leur discours en fonction des connaissances de leur interlocuteur et utilisent des marqueurs de référence (MR) différents des personnes saines. Dans la présente étude, une tâche novatrice a permis d’examiner une gamme plus variée de MR et l’aspect distinctif des choix référentiels. Cette étude a permis de comparer un groupe de patients SZ (n=16) et un groupe contrôle (n=15). Chaque sujet a été soumis à deux conditions expérimentales (BD avec « rôles distinctifs » vs « rôles à définir » des personnages de l’histoire). La mesure d’intérêt était le nombre d’utilisation de têtes nominales distinctives pour les expressions référentielles indéfinies et définies. L’analyse des résultats n’a pas démontré d’effet de condition (F(1, 29) = 1.26, p= .271) mais a démontré un effet de groupe (F(1, 29) = 8.34, p< 0.001) ainsi qu’un effet d’interaction groupe X condition (F(1, 29)= 7.02, p= .013). Les analyses post hoc démontrent que les patients SZ utilisent moins d’expressions distinctives dans la condition «rôles à définir» (T(29) = -3.57, p= .001) alors que pour la condition «rôles définis», il n’y avait pas cette différence (T(29) = -.26, p= .794).

Les sciences cognitives expliquent les fonctions mentales à travers des modèles scientifiques qui impliquent aussi des concepts philosophiques. Une manière récente de classifier la variété des modèles en sciences cognitives est de distinguer les approches traditionnelles qui soutiennent que la cognition est un phénomène qui se passe exclusivement dans le cerveau, et les approches radicales de la cognition incarnée qui affirment que la cognition est constituée nécessairement par des processus d’un système étendu qui comprend le cerveau, le corps, et l’environnement. Dans ce contexte, ma recherche vise à contribuer aux explications d’une approche particulière de la cognition incarnée : l’approche énactive. Pour cette approche, l’esprit se constitue à travers de l’interaction du corps vivant qui est partiellement déterminé par ses propres conditions organisationnelles et des conditions environnementales avec lesquelles il interagit constamment. Dans ma présentation je vise à argumenter que cette approche a des avantages sur les approches traditionnelles sur la base de deux principes théoriques fondamentaux : le principe énactif et le principe de l’autonomie biologique. Malgré ces avantages, je vais, vers la fin de ma présentation, considérer que les deux principes fondamentaux de l’approche énactive n’impliquent pas la dimension écologique qui est nécessaire pour expliquer certains aspects de la cognition sociale et de la cognition abstrait pour un approche du type énactif.

La maladie de Parkinson est caractérisée par des dysfonctions motrices souvent précédées par d’autres symptômes, dont des altérations gastro-intestinales. Comme pour les manifestations physiques, les dysfonctions non motrices sont aussi causées par la dégénérescence des neurones dopaminergiques. Au niveau du système nerveux central, plusieurs évidences supportent le rôle de la réponse inflammatoire dans la dégénérescence neuronale.

Afin d’étudier le rôle de l’inflammation sur la dégénérescence des neurones dans le plexus myentérique, nous avons injecté du MPTP à des souris déficientes en MyD88 (MyD88-/-), une protéine impliquée dans la cascade de signalisation menant à une réponse immunitaire proinflammatoire. Les résultats démontrent que les souris MyD88-/- traitées au MPTP sont protégées contre la dégénérescence des neurones dans le plexus myentérique contrairement aux souris sauvages (WT). Chez les souris WT, le traitement au MPTP induisait l’infiltration de macrophages, mais pas chez les souris MyD88-/-. Le traitement MPTP favorise le phénotype proréparateur des macrophages (marqué à l’arginase 1) chez les souris MyD88-/- comparées aux WT. Par ailleurs, une diminution importante de l’expression de BDNF chez les souris WT traitées au MPTP comparées aux salins a été observée.

En conclusion, les effets néfastes du MPTP dans le plexus myentérique étaient médiés par l’expression de MyD88 qui entraînait une diminution du nombre de macrophages proréparateurs.

Objectif:L'objectif de ce projet est de prédire les conséquences comportementales à court-terme des patients qui ont subi un traumatisme cranio-cérébral (TCC) à partir de variables démographiques, médicales et liées à l’accident.Méthode:Toutes les variables de prédiction des patients TCC ont été collectées à l’admission au Centre  Universitaire de Santé McGill.  Une brève évaluation neuropsychologique a été réalisée auprès de 348 patients TCC trois semaines suivant l’admission. Résultat:Les résultats montrent que la durée de l'amnésie post-traumatique (APT) est le facteur de risque qui permettrait de mieux prédire  les déficits comportementaux.  Plus la durée de l’APT serait longue et plus les patients présenteraient de déficits comportementaux modérés à sévères.  De surcroît, la sévérité du TCC (GCS score), le niveau éducation ainsi que la présence d'une hémorragie parenchymmal/intraparenchymal permettraient de prédire les conséquences comportemental trois semaines post admission.Conclusion:Ce modèle de prédiction permettrait d'aider les cliniciens et les administrateurs à reconnaître rapidement les déficits post traumatiques à court-terme, d'orienter et d'intervenir afin de prévenir le déficit.

Problématique: L'une des séquelles fréquente de l'accident vasculaire cérébral (AVC) est la difficulté à ressentir les mouvements (proprioception). Toutefois, il n'existe aucun outil évaluant l'impact des problèmes de proprioception sur l'équilibre. La vibration tendineuse (VIB) permet d'induire des réactions d'équilibre (R.É.) en activant les fuseaux neuromusculaires (FNM-récepteurs de la proprioception). Ainsi, l'objectif de cette étude est de développer et valider une approche clinique qui utilise la VIB pour tester la contribution des FNM sur l'équilibre.

Méthodes: 20 sujets en santé recrutés pour 1 séance (2 temps de mesures, fidélité test-retest). Pour chaque temps de mesure, les sujets seront debout avec les yeux fermés sur une plateforme de force. 4 conditions de 10s de VIB seront testées (3 essais par condition): (i) VIB sur les 2 tendons d'Achille à 40Hz & 80Hz (R.É. vers l'arrière); (ii) VIB sur les 2 tendons du tibial antérieur à 40Hz et 80Hz (R.É. vers l'avant). Les R.É. seront évaluées en même temps par 2 évaluateurs (fidélité inter-évaluateur) avec un chronomètre (durée de la R.É.) et un inclinomètre (amplitude de la R.É.). La durée et l'amplitude des R.É. seront comparées à celles mesurées par la plateforme de force (validité de critère).

Résultats: Les résultats seront disponibles lors du congrès.

Contributions: Le projet aidera à mieux comprendre le rôle des FNM sur l'équilibre et proposera un nouvel outil d'évaluation en réadaptation post-AVC. 

Plusieurs études explorent les fonctions exécutives du syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), notamment l’inhibition. Or, les résultats demeurent mitigés, bien que les études mettent en évidence une atteinte au niveau de l’inhibition. Afin de nuancer ces résultats, un outil évaluant ces fonctions au quotidien, comme le Behavioral Rating Inventory of Executive Function pour adulte (BRIEF-A), devient pertinent. L’objectif sera de comparer les fonctions exécutives entre le groupe SGT et un groupe contrôle sans trouble psychiatrique ou neurologique. L’hypothèse formulée est que le groupe clinique présentera une atteinte au niveau de l’inhibition. Les participants ayant complété le BRIEF-A proviennent d’une base de données dédiée aux troubles obsessionnels compulsifs (tocs) et aux tics. Les deux groupes formés, soit le groupe contrôle (n=14) et le groupe SGT (n=20) ont été appariés pour l’intelligence. Les résultats préliminaires montrent une différence (p=0.01) entre les groupes dans le score de dépression de Beck, mais aucune différence pour le score d’anxiété de Beck. Pour les sous-échelles du BRIEF-A, une différence est notée (p=0.05) pour le contrôle émotionnel et pour la composante planifie/organise (p=0.043). En contrôlant pour la dépression, cette différence disparaît. On note donc qu’il est important de considérer les scores de dépression sous le seuil clinique, lors de l’utilisation du BRIEF-A, et que celui-ci peut servir d’outil de dépistage pour la dépression.