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Selon une revue de la littérature, malgré les difficultés et les souffrances que peuvent rencontrer les infirmières dans leur milieu de travail, ces dernières développent des stratégies leur permettant de faire face à ces adversités (Boivin-Desrochers & Alderson, 2014). Ce comportement peut être remarquable, mais pas nécessairement sans effets sur leur santé mentale. La communication permettra d'établir l'état des connaissances entourant la stratégie de résilience déployée par les infirmières pour affronter les adversités de leur milieu de travail, laquelle est présentée par Boivin-Desrochers et Alderson (2014) comme étant une stratégie défensive. Quels sont les avantages et les risques potentiels de ce processus humain en termes de santé mentale pour les infirmières ainsi que pour les organisations? La démarche se conclura par la proposition d'une intervention à l'attention des gestionnaires infirmiers visant à les sensibiliser au caractère salutogénique de la résilience - c'est-à-dire ouvrant sur un sens accru et une construction identitaire au travail - tout en les conscientisant à ses possibles risques à plus ou moins long terme sur la santé mentale au travail.

Boivin-Desrochers, C. & Alderson, M. (2014). Les difficultés et souffrances vécues par les infirmières: stratégies permettant de préserver leur santé mentale, leur sens au travail et leur performance au travail. Recherche en soins infirmiers, 118, 85-96.

Problématique: L'une des séquelles fréquente de l'accident vasculaire cérébral (AVC) est la difficulté à ressentir les mouvements (proprioception). Toutefois, il n'existe aucun outil évaluant l'impact des problèmes de proprioception sur l'équilibre. La vibration tendineuse (VIB) permet d'induire des réactions d'équilibre (R.É.) en activant les fuseaux neuromusculaires (FNM-récepteurs de la proprioception). Ainsi, l'objectif de cette étude est de développer et valider une approche clinique qui utilise la VIB pour tester la contribution des FNM sur l'équilibre.

Méthodes: 20 sujets en santé recrutés pour 1 séance (2 temps de mesures, fidélité test-retest). Pour chaque temps de mesure, les sujets seront debout avec les yeux fermés sur une plateforme de force. 4 conditions de 10s de VIB seront testées (3 essais par condition): (i) VIB sur les 2 tendons d'Achille à 40Hz & 80Hz (R.É. vers l'arrière); (ii) VIB sur les 2 tendons du tibial antérieur à 40Hz et 80Hz (R.É. vers l'avant). Les R.É. seront évaluées en même temps par 2 évaluateurs (fidélité inter-évaluateur) avec un chronomètre (durée de la R.É.) et un inclinomètre (amplitude de la R.É.). La durée et l'amplitude des R.É. seront comparées à celles mesurées par la plateforme de force (validité de critère).

Résultats: Les résultats seront disponibles lors du congrès.

Contributions: Le projet aidera à mieux comprendre le rôle des FNM sur l'équilibre et proposera un nouvel outil d'évaluation en réadaptation post-AVC. 

Les démences, dont la maladie d’Alzheimer, sont souvent diagnostiquées à un stade avancé. Une détection précoce permet d’optimiser la prise en charge clinique et le traitement de la maladie. Pour appuyer les cliniciens auprès de leurs patients âgés, nous avons développé des courbes cognitives (CC) qui permettent de situer la performance cognitive et de suivre la trajectoire dans le temps. Ces premières CC ont été construites en utilisant le test cognitif Mini-Mental State Examination (MMSE) et selon les nouveaux concepts de Quotient Cognitif (QuoCo) et d’âge standardisé (AS). Les CC – MMSE permettent une meilleure interprétation des scores en intégrant les effets de l’âge et de la scolarité.

Nous abordons aussi le développement de nouvelles courbes cognitives basées sur un meilleur test de dépistage cognitif, le Montreal Cognitive Assessment (MoCA). L’analyse a été menée sur plus de 10 000 patients de la banque américaine du National Alzheimer’s Coordinating Center puis validée sur trois autres banques indépendantes de patients. QuoCo-MoCA se démarque puisqu’il permet de prendre en compte les patients avec une atteinte cognitive légère, un diagnostic intermédiaire entre le patient normal et celui atteint de démence.

Nous proposons que l’utilisation des CC et le suivi du «QuoCo» des patients permettra une meilleure évaluation cognitive et un suivi longitudinal qui est autrement difficile. Nous considérons que les CC peuvent être aux ainés ce que les courbes pédiatriques sont aux enfants.

Au cours de la neurogenèse, une combinaison de facteurs de transcription précise le destin neuronal et favorise la différentiation en induisant des profils d'expression génique distincts. Lmx1a et Lmx1b sont des facteurs de transcription exprimés par les neurones dopaminergiques au cours du développement et leur expression persiste chez l’adulte. Le rôle de ces facteurs dans les neurones dopaminergiques matures est inconnu. L’objectif de la présente étude est de définir leurs rôles dans la maintenance à long terme des réseaux dopaminergiques. Nos résultats obtenus à partir de souris mutantes conditionnelles pour Lmx1a et b suggèrent qu’ils sont nécessaires au maintien des neurones dopaminergiques. L’inactivation de Lmx1a et Lmx1b engendre une dégénérescence progressive des neurones dopaminergiques, affectant préférentiellement la SNpc. L’étude des profils d’expression génique des mutants Lmx1a/b suggère que ces facteurs réguleraient des gènes des complexes I, III et V de la chaîne respiratoire mitochondriale.Nos résultats montrent que le maintien des réseaux dopaminergiques est un processus sous-tendu par la persistance de l’action de Lmx1a et Lmx1b au-delà des stades de développement. En plus d’identifier le rôle de facteurs intrinsèques importants dans le maintien des neurones dopaminergiques, nos résultats auront un impact sur l’identification de cibles thérapeutiques pour prévenir la dégénérescence des neurones dopaminergiques chez les patients souffrant de Parkinson.

La maladie de Parkinson (MP) est caractérisée par la dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substance noire qui projettent leur axone vers le striatum, entraînant ainsi d’importants symptômes moteurs qui peuvent être atténués par l’administration de lévodopa, le précurseur de la dopamine. Après quelques années de traitement, la plupart des patients développent des mouvements involontaires anormaux que l’on nomme dyskinésies induites par la lévodopa (LIDs). Il a été démontré que les projections à sérotonine (5-HT) vers le striatum étaient impliquées dans l’expression des LIDs en libérant de façon non physiologique de la dopamine. À la lumière de ces données, nous avons entrepris un projet visant à caractériser la réorganisation des axones 5-HT chez un modèle murin de la maladie de Parkinson et des LIDs. Nos résultats préliminaires indiquent que la quantité de terminaisons axonales 5-HT dans le striatum augmente suite à la lésion du système dopaminergique et que seulement une proportion de ces terminaisons contient le transporteur du glutamate VGLUT3. La quantification de la proportion des terminaisons axonales 5-HT du striatum qui contient le VGLUT3 suite à une lésion dopaminergique et à un traitement à la lévodopa est importante puisqu’on croit que ce transporteur vésiculaire puisse exercer une effet synergique sur la libération de dopamine et ainsi avoir un effet déterminant sur l’expression des LIDs.

La combinaison de plusieurs facteurs de stress environnementaux (FSE) dans l'unité de soins intensifs (USI) peut devenir un événement traumatique en soit. En effet, le développement de l'état de stress post-traumatique (ESPT) est fréquent chez la clientèle de l’USI. La détresse péritraumatique (DPT) survient quelques jours après l’exposition à l'événement traumatique. Elle est un bon prédicteur de l’ÉSPT. Mais, les symptômes de la DPT n’ont pas été explorés en considérant ces FSE, dans le contexte de l'USI.

L’objectif primaire est d’explorer l’association entre la DPT et les FSE chez les patients hospitalisés aux USI médicale (Med) et chirurgicale (CH). Les objectifs secondaires sont d’explorer la présence des symptômes de DPT auprès des patients, quantifier la perception des FSE et décrire certaines caractéristiques des personnes les plus vulnérables à la DPT.

Le devis est transversal exploratoire corrélationnel. Un minimum de 30 patients seront recrutés par convenance dans les USI Med et CH, Hôpital CHUS-Fleurimont. Une rencontre de 30 min sera envisagée pour chaque participant, par l’étudiante-chercheure. La collecte des données se fera par des questionnaires auto-administrés, fidèles et valides et une consultation des dossiers cliniques.

L’importance de cette étude réside dans le besoin d’améliorer les connaissances infirmières autour de la DPT à l'USI. Également, elle permettra de suggérer des mesures préventives afin de diminuer les symptômes de DPT et par suite l'ESPT.

Une désintégration progressive du rythme veille-sommeil a été observé chez les patients souffrant de la maladie de Huntington (MH) et chez un modèle de souris R6/2 pour cette maladie. Les rythmes biologiques, dont le rythme veille-sommeil, sont contrôlés par l’horloge circadienne principale située au sein des noyaux suprachiasmatiques (NSC). Dans les NSC des souris R6/2, les mécanismes moléculaires permettant de générer les oscillations circadiennes sont perturbées. En tentant de restaurer et/ou maintenir le rythme veille-sommeil, tout d’abord chez des souris R6/2 via l’utilisation de différents facteurs, nous espérons in fine pouvoir améliorer le bien-être et les fonctions cognitives des patients MH. Nous avons tenté de réactiver la rythmicité des SCN en les stimulants avec des facteurs connus pour affecter leur synchronisation. Nous avons testé l’activité physique (via l’accès à une roue), la luminothérapie ou l’association des deux. Tous les traitements, appliqués chroniquement, ont retardé la désintégration du rythme veille-sommeil chez les souris R6/2 et amélioré la synchronisation photique des NSC. Le traitement couplant luminothérapie et accès à une roue a permis de retarder de cinq semaines l’apparition des troubles de la rythmicité circadienne, c’est-à-dire peu de temps avant le décès des animaux. Ces traitements non-pharmacologiques sont prometteurs car ils pourraient être mis en place rapidement et facilement chez les patients atteints de MH.

Les maladies du neurodéveloppement, sont, pour la plupart, causées par des mutations de différents gènes codant des protéines aux fonctions cellulaires variées. Ces mutations affectent le fonctionnement de molécules qui peuvent se retrouver à différents niveaux d’une même voie de signalisation et ainsi générer des traits phénotypiques communs.

Dans cette étude, nous cherchons à déterminer si des mutations génétiques associées à différentes maladies du neurodévelopment peuvent induire des dérégulations similaires au niveau moléculaire. Utilisant des progéniteurs neuronaux humains, nous avons étudié, aux niveaux génomique et transcriptomique, les conséquences de l’haploinsuffisance des gènes EHMT1 et TCF4 dont les altérations sont respectivement associées au syndrome de Kleefstra et au syndrome de Pitt-Hopkins.

Les profils d’expression des ARNs et des microARNs, ainsi que le patron de méthylation, ont été analysés au niveau du génome. Des régions de fixation des deux facteurs de transcriptions ont été identifiées, également à l'échelle pangénomique.

Des similitudes dans les dérégulations transcriptionnelles ainsi que dans les patrons de méthylation, ont été observées entre les deux modèles. Par ailleurs nous avons montré que les deux facteurs de transcription ont un répertoire de gènes cibles en commun. Ces données confirment que les haploinsuffisances de deux gènes impliqués dans des maladies du neurodéveloppement peuvent générer des signatures moléculaires similaires.





La consommation de cannabis peut être observée en concomitance avec plusieurs troubles psychologiques tels que l’anxiété et la détresse psychologique. Depuis Khantzian (1985), de nombreuses études ont indiqué que les gens souffrant de problèmes mentaux sont plus susceptibles de consommer du cannabis. Il y a par contre beaucoup de controverses, l’état d’un individu étant considéré comme la cause d’un abus de cannabis, ou l’inverse. Selon Norris et Eyeson-Annan (2007), l’abus pourrait découler d’une consommation dont le motif principal serait la réduction d’une détresse psychologique préexistante.

L'absence de consensus peut résulter de la diversité des critères utilisés pour établir la fréquence de consommation de cannabis pendant une période déterminée. La présente étude propose de définir la consommation régulière de cannabis à un minimum d'une fois par mois pendant 12 mois. 

Les participants francophones (N=397) âgés entre 18 et 65 ans ont répondu à un questionnaire permettant de classifier leur consommation et de les comparer en ce qui attrait à la détresse psychologique. L’analyse a montré que les consommateurs réguliers, consommant au moins une fois par mois, rapportent une plus grande détresse psychologique que ceux consommant moins d’une fois par mois ou aucune fois, au cours des 12 derniers mois (p<0.01; t=-2.63). Cette étude a permis de déterminer qu'une consommation minimalement mensuelle serait susceptible d'entrainer une détresse psychologique significative.

Problématique :

L’inhibition résiduelle est une technique permettant de supprimer l’acouphène pendant quelques secondes. Or ce phénomène n’est étudié qu’en présentation à l’oreille de l’acouphène (ipsilatéralement) alors que les voies auditives projettent bilatéralement. Cette étude vise à savoir s’il est possible d’inhiber temporairement l’acouphène en stimulant l’oreille controlatérale, et en comparer l’efficacité avec une stimulation ipsilatérale.

Méthodologie :

Deux bruits pulsés (bruit blanc et centré sur l’acouphène) ont été présentés en ipsilatéral et controlatéral chez 30 participants avec acouphène unilatéral ou à dominance unilatérale. L’intensité sonore a été augmentée jusqu’au niveau de masquage de l’acouphène puis d’inhibition. Une ANOVA mixte a été effectuée pour comparer les niveaux produisant le masquage et l’inhibition selon le type de bruit et le côté stimulé.

Résultats :

Il est possible d’inhiber l’acouphène en controlatéral, et l’intensité requise tend à être moins élevée qu’en ipsilatéral, alors que l’inverse est observé pour les niveaux de masquage. Le bruit blanc semble moins efficace qu’un bruit centré sur l’acouphène.

Conclusion :

En plus de comprendre davantage les mécanismes à l’origine de l’acouphène (mécanisme central), les personnes présentant une surdité unilatérale importante et un acouphène pourraient tirer profit d’une stimulation controlatérale. L'étude de l’inhibition résiduelle pourrait être pertinente pour supprimer totalement l’acouphène.

Un nombre croissant d’études tendent à démontrer que la télépsychothérapie constitue une solution de choix pour augmenter l’accessibilité des soins de service aux populations éloignées des centres urbains ou vivant dans les milieux dépourvus de spécialiste. Face à ce nouvel outil technologique, une préoccupation majeure partagée par plusieurs psychologues porte sur le développement d’une alliance thérapeutique adéquate dans ce contexte. Le concept d’alliance thérapeutique peut se définir comme suit: (a) la nature collaboratrice de la relation, (b) le lien affectif entre le client et le thérapeute, (c) les habilités du patient et du thérapeute à s’entendre sur les objectifs et les tâches. Le modèle tripartite de l’alliance thérapeute semble incontournable dans l’évaluation de l’efficacité thérapeutique des thérapies administrées de façon conventionnelle ou en vidéoconférence. À cet égard, cette recension des écrits porte sur 10 études évaluant le développement de l’alliance thérapeutique au cours de thérapies administrées en vidéoconférence. Les résultats de ces recherches laissent non seulement entrevoir le développement d’une alliance thérapeutique adéquate entre le thérapeute et le client par le concours de la vidéoconférence, mais proposent également l’établissement d’une alliance thérapeutique comparable à celle obtenue lors d’une psychothérapie clinique conventionnelle.

 

Les cadres dirigeants sont des acteurs essentiels dans notre société. Cependant, maintes études prouvent qu’ils sont parmi les plus à risque de vivre de la détresse psychologique. De fait, le coaching exécutif, service non règlementé de plus en plus en demande, peut avoir de nombreux bénéfices, tels l’adoption de comportements désirés, l’amélioration des compétences de leadership, l’optimisation de la performance, l’équilibre vie-travail et la conscience de soi. L'objectif de l'étude est donc de mettre en lumière les processus par lesquels le coaching peut optimiser le bien-être psychologique des cadres dirigeants, et ce afin d’améliorer les assises de la profession de coach exécutif.

Par un devis qualitatif exploratoire, des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 10 coachs. Ceux-ci ont été sélectionnés de façon à avoir une population mixte au niveau de leur certification. Les résultats ont été analysés selon une approche socioconstructiviste.

Les résultats mettent de l’avant les processus du coaching qui permettent d’optimiser le bien-être psychologique des cadres dirigeants.

L'étude permet d'offrir aux coachs et aux cadres dirigeants les aspects fondamentaux de l'efficacité du coaching exécutif axé sur le bien-être psychologique. Ces aspects permettent aussi aux cadres dirigeants de mieux choisir un coach et à ce dernier de bien se former.

Les personnes vivant avec un trouble de personnalité limite (TPL) représentent environ 20 % des patients hospitalisés en psychiatrie (Gunderson & Links, 2008). La nature des symptômes de ce trouble implique un ensemble unique de défis pour les cliniciens. Les travailleurs en santé mentale éprouveraient une plus grande détresse face à cette clientèle (Bourke et al., 2013) et les préjugés envers celle-ci seraient plus négatifs par rapport aux autres troubles mentaux (Sansone & Sansone, 2013). Alors que ces attitudes négatives ont été liées à une diminution de l'efficacité des soins dispensés (Aviram et al. 2006), une éducation adéquate a su améliorer les attitudes et croyances envers les personnes avec un TPL, en plus d’augmenter leur désir de travailler avec elles (Masland et al., 2018). L’objectif du présent projet est de reproduire les résultats de l’étude américaine de Masland en mesurant l’impact d’un module de formation GPM (Good Psychiatric Management) de 3 heures sur ces mêmes facteurs. En plus d’avoir été écourté, ce module clinique a été développé en français, adapté à la réalité hospitalière canadienne et offert en ligne à des infirmier·ères œuvrant dans une unité interne de psychiatrie. La traduction francophone d’une échelle sur les attitudes envers le TPL (13 items) a été administrée à trois reprises : avant, après et 6 mois suite à la formation. Les résultats préliminaires sont très encourageants et véhiculent un message d’espoir vers de meilleurs soins pour cette population.

L'infirmière en psychiatrie légale travaille dans un environnement à haut risque de menace à son intégrité physique et psychologique. Elle doit maintenir son intégrité personnelle tout en respectant les buts et les valeurs de la profession, son code de déontologie ainsi que les contraintes légales inhérentes aux soins prodigués en contexte médicolégal. Ces éléments sont une partie des facteurs pouvant constituer une menace à son intégrité morale et engendrer un bon nombre de conséquences psychologiques. En effet, plusieurs symptômes découlant de la détresse morale (DM), tels que la colère, l’anxiété, la frustration et des symptômes dépressifs ont été notés chez ces professionnelles. La persistance de cet état peut causer un épuisement professionnel et mener l'infirmière à quitter la profession. Malgré l’importance de ce phénomène et l'ampleur des impacts de la DM, aucune étude n'a été réalisée afin d'établir un lien cohérent entre les menaces à l'intégrité auxquelles elles sont confrontées dans ce contexte et la DM qu’elles sont susceptibles de vivre. Une analyse comparative interrogeant le rôle de ces dernières et s’appuyant sur la théorie de la DM de Corley (2002) sera présentée. Une recension narrative fut réalisée et il y est suggéré que les infirmières travaillant en psychiatrie légale éprouvent une difficulté à exercer leur rôle d'advocacy envers le patient, ce qui est reconnu comme un facteur associé à la détresse. Les implications pour la pratique seront discutées.

Le devoir de juré, bien que gratifiant, peut également s'avérer stressant. Certains jurés peuvent éprouver des symptômes liés à l’état de stress post-traumatique (des pensées intrusives, l’évitement, l’hypersensibilité, l’anhédonie, l’humeur dépressive). Il est important de comprendre l'étendue des impacts sociojuridiques et psychologiques qu’amène la comparution en cour, en tant que membre du jury. Ce manuscrit présente une revue de la littérature examinant la prévalence et la sévérité des symptômes traumatiques associés à la fonction de juré. Une recherche systématique d’articles scientifiques a été effectuée à l’aide de : PsychInfo, ProQuest Dissertations, PubMed, Web of Science, Google Scholar et HeinOnline. Les critères d’inclusion étaient :1) recherches académiques 2) examinant l’impact du rôle de juré sur la santé mentale. Les données ont été extraites et résumées à l'aide d'un formulaire standard. Un total de 18 études a été inclus. Les symptômes de trauma ont été observés chez 50% des jurés et pour une minorité (1% à 11%), ces symptômes ont persisté durant plusieurs mois. Certains jurys peuvent être exposés à un risque accru de psychopathologie en raison de leur rôle, particulièrement dans des cas de crimes violents. Les limites méthodologiques identifiées dans plusieurs de ces études mettent en évidence la nécessité d’interpréter prudemment les résultats associés, ainsi que de mener davantage d’études empiriques sur le sujet.

Contexte Traditionnellement, les recherches cliniques portant sur la psychothérapie ont pour objet l’efficacité des techniques utilisées selon les diverses approches. Les recherches récentes considèrent les facteurs en lien à la relation thérapeutique et aux caractéristiques du psychothérapeute. Ces dernières seraient associées à de meilleurs résultats en fin de processus. Toutefois, les formations et les conférences demeurent focalisées sur les techniques. Peu de place est laissée aux caractéristiques des psychothérapeutes bien que leur intégration soit recommandée. Objectif L’objectif de cette recension est de présenter les caractéristiques propres aux psychothérapeutes qui sont associées à une meilleure efficacité en psychothérapie. Méthode Une recension incluant une trentaine d’articles portant sur le sujet seront résumés dans un cadre structuré. Résultats Trois catégories de facteurs influençent le changement thérapeutique : les techniques, l’alliance et la façon d’être du thérapeute. Les deux dernières sont influencées par des caractéristiques du psychothérapeute telles que l’engagement, les compétences sociales, la capacité réflexive et la pleine conscience. Conclusion Les résultats mettent en lumière l’importance de considérer les caractéristiques des psychothérapeutes. Les implications se situent sur les plans clinique et pédagogique en permettant de perfectionner la pratique des psychothérapeutes et de bonifier la formation en psychothérapie.

Les troubles musculosquelettiques (TMS) réfèrent à un ensemble de symptômes du système musculosquelettique comme la douleur, la faiblesse musculaire, gestes inappropriés etc. Les TMS dont il est question ici sont liés au travail et sont attribuables, entre autres, à des mouvements répétitifs ou à cadences élevées, aux postures contraignantes ou prolongées, exposant les tissus anatomiques à une sur-sollicitation mécanique. Selon les rangs de « Prévention index », parmi les 20 premiers sous-secteurs à risque de TMS, presque tous se trouvent chez les travailleurs manuels. Toutefois, il n’est pas clair pourquoi sur un poste de travail similaire, une personne développe un TMS tandis qu’un autre s’en sort exempte. Notre hypothèse est que la sursollicitation tissulaire engendre des microblessures pouvant résulter en un TMS et que certaines personnes sont plus susceptibles aux microblessures; et donc plus à risque de développer un TMS. L’objectif est d’identifier les paramètres musculaire (EMG), de postures (CoP) et d’activation cérébrale (EEG) pouvant constituer des déterminants personnels d’exposition aux microblessures. Pour ce faire, des données (EEG, EMG, CoP) seront collectées sur des participants en bonne santé durant une tâche de coiffure incluant des opérations 1) exposant à un risque de microblessure et 2) n’exposant pas au risque de microblessure. La présente communication a pour but de présenter la démarche méthodologique détaillée et les résultats qui en découleront.

Problématique Un large consensus de chercheurs recommande que les personnes présentant un trouble d’usage de substance (TUS) chronique doivent recevoir des services au long cours. Les travaux qui ont porté sur l’évaluation de l’efficacité de ces services semblent indiquer leur plus-value par rapport aux traitements habituels, mais la dimension de la durée des services offerts n’a pas été prise en considération dans ces évaluations. Objectif Mesurer l’efficacité de l’ensemble des traitements des dépendances à l’alcool et aux drogues de plus de 18 mois. Méthode Une méta-analyse s’appuyant sur une revue systématique de la littérature a été conduite. Différentes variables ont été codées comme modérateur pour examiner leur rôle sur la réduction de consommation : la durée de l’intervention, les caractéristiques des participants, les modalités de traitements. Résultats Il y a davantage de personnes dans les groupes de traitement au long cours que dans les groupes de comparaison qui sont abstinentes ou qui consomment modérément (OR=1.347 [IC 95% = 1.087 -1.668], p< .006). Aucune des analyses de modération effectuées avec les variables examinées n’a révélé une différence dans l’efficacité des traitements au long cours. Discussion Les résultats obtenus nous amènent à complexifier les connaissances actuelles à l’égard du seuil minimal de service en statuant clairement sur la nécessité d’offrir des services à long terme pour les personnes présentant un SUD persistant.

La maltraitance, i.e. toute forme de sévices subis par un enfant alors qu’il est sous la responsabilité d’une personne en qui il a confiance ou dont il dépend (CNIVF, 2006), a des conséquences préoccupantes sur le développement de l’enfant. En plus des atteintes cognitives (Beers & De Bellis, 2002; Nolin & Ethier, 2007), les interactions sociales et la régulation des conduites semblent être affectées par les mauvais traitements, ce qui suppose des déficits au niveau des cognitions sociales (Ethier et al., 2010) . La théorie de l’esprit (ToM) est une composante de la cognition sociale qui correspond à une aptitude permettant d’inférer des états mentaux à autrui, comme des croyances, des désirs ou des intentions (Duval et al., 2011). Afin d’évaluer certaines composantes des cognitions sociales, 21 enfants (6 garçons et 15 filles; âge :M=9 ans) victimes de maltraitance et un groupe témoin composé de 21 enfants (10 garçons et 11 filles; âge : M=8.8 ans) ont complété les tâches de ToM et de reconnaissance des émotions de la NEPSY (N=42). Les comparaisons de moyennes ont montré une différence significative entre les deux groupes au sous-test de reconnaissance des émotions [(t(39) = -2.58, p = 0.14], mais pas au sous-test de ToM [(t(40) = -0.149, p = 0.883]. Les résultats démontrent une difficulté des enfants maltraités à reconnaitre les émotions mais suggèrent par ailleurs un bon fonctionnement de la ToM.

Les fuseaux de sommeil sont des bouffées d’activité cérébrale entre 8 et 12 Hz potentiellement impliquées dans la consolidation de la mémoire visuo-motrice (Tamaki et al., 2008). Dans une étude (Dumel et al. 2015), une amélioration à la tâche visuo-motrice Mirror Tracing Task (MTT) corrélait avec le sommeil de stade N2 chez des petits rêveurs (r=.519, p=.048; N=15).

Nos travaux ont évalué si cette amélioration à la MMT était associée aux fuseaux, considérant leur prépondérance en stade N2. Toutefois, nos résultats ont montré que l’amplitude des fuseaux corrélait négativement avec l’amélioration à la MTT (r=-.650, p=.009). Sachant que des processus d’inhibition spécifiques à des fuseaux de faible amplitude ont été observés du côté controlatérale d’une stimulation (Cox et al., 2014), notre hypothèse est que les corrélations négatives observées avec l’amplitude des fuseaux devraient être localisées dans l’hémisphère gauche des sujets droitiers.

Or, chez les participants droitiers (N=13) l’amélioration à la MTT corrèle négativement avec l’amplitude des fuseaux localisés à la fois dans l’hémisphère droit (r=-.678, p=.011) et gauche (r=-.554, p=.05), ce qui va à l'encontre de l'hypothèse. Nos résultats semblent donc mettre en doute la théorie de l’inhibition. Puisque les corrélations négatives sont observées dans les régions centrale et occipitale mais pas dans les régions frontales, il est possible que l’amélioration à la MTT dépende davantage de ces dernières (r=.2845, p=.346). 

Problématique et contribution de la recherche
Les personnes présentant un trouble d’usage de substance (TUS) sont souvent perçues à travers leurs difficultés, alors que leurs compétences pour surmonter les épreuves sont rarement mises en avant. Le concept de capital de rétablissement incite à se concentrer sur les ressources mobilisées pour améliorer leur bien-être. Un concept qui a été peu étudié par rapport à la longue trajectoire de rétablissement des individus présentant un TUS persistant-caractérisé par une sévérité accrue. Cette étude vise à analyser comment ces individus mobilisent leurs forces personnelles à travers les difficultés de leur long parcours. 

Méthode
Des entretiens qualitatifs ont été conduits auprès de 19 participants (9 hommes, 10 femmes) ayant des TUS persistants. Une analyse thématique, différenciée par genre, a été réalisée sur les transcriptions. La validation des résultats a impliqué un chercheur pair et un groupe de discussion, dans une démarche participative. 

Résultats
L'analyse a révélé qu'en dépit des défis, les participants ont utilisé leurs compétences et en ont développé de nouvelles pour faire face à leurs problèmes. La persévérance est apparue comme une force clé, englobant la ténacité au quotidien, la définition d'objectifs à long terme, la discipline et le détachement émotionnel. D'autres forces identifiées incluent l'introspection, la confiance en soi, les connaissances sur le rétablissement, la curiosité et l'affirmation de soi. 

Les sciences cognitives expliquent les fonctions mentales à travers des modèles scientifiques qui impliquent aussi des concepts philosophiques. Une manière récente de classifier la variété des modèles en sciences cognitives est de distinguer les approches traditionnelles qui soutiennent que la cognition est un phénomène qui se passe exclusivement dans le cerveau, et les approches radicales de la cognition incarnée qui affirment que la cognition est constituée nécessairement par des processus d’un système étendu qui comprend le cerveau, le corps, et l’environnement. Dans ce contexte, ma recherche vise à contribuer aux explications d’une approche particulière de la cognition incarnée : l’approche énactive. Pour cette approche, l’esprit se constitue à travers de l’interaction du corps vivant qui est partiellement déterminé par ses propres conditions organisationnelles et des conditions environnementales avec lesquelles il interagit constamment. Dans ma présentation je vise à argumenter que cette approche a des avantages sur les approches traditionnelles sur la base de deux principes théoriques fondamentaux : le principe énactif et le principe de l’autonomie biologique. Malgré ces avantages, je vais, vers la fin de ma présentation, considérer que les deux principes fondamentaux de l’approche énactive n’impliquent pas la dimension écologique qui est nécessaire pour expliquer certains aspects de la cognition sociale et de la cognition abstrait pour un approche du type énactif.

Les blessures d’attachement romantique (par ex., infidélité) peuvent être conceptualisées comme des traumatismes relationnels et produire des symptômes similaires à ceux du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Ces événements représentent un obstacle au traitement conventionnel. Le blocage de la reconsolidation mnésique à l’aide du propranolol réduit les symptômes du TSPT en atténuant la saillance du souvenir traumatique. Dans cet essai clinique ouvert quasi-expérimental, nous émettons l'hypothèse que la réactivation du souvenir sous propranolol réduira de façon significative les symptômes liés au trauma associé à une blessure romantique. Dix-sept adultes diagnostiqués avec un trouble d'adaptation ont été inclus. Après une période d'attente de 4 semaines, les participants ont reçu six séances hebdomadaires de réactivation sous propranolol. L'IES-R (Impact of Events Scale-Revised) a été utilisée pour évaluer les symptômes du trauma avant et après la liste d'attente, et au post-traitement. Une ANOVA à mesures répétées a démontré un effet significatif du temps, F(2, 30) = 48,16, p<0,001, n2 = 0,75. Alors que les scores IES-R sont restés stables pendant la liste d'attente, une réduction significative des symptômes au post-traitement a été observée (p<0,001). Ces résultats démontrent l'utilité clinique de cette approche pour traiter les symptômes de trauma suite à une trahison romantique. Cependant, des analyses plus poussées avec un plus grand échantillon sont nécessaires.

La schizophrénie affecte 1% de la population et est traditionnellement associée à une dysfonction du système dopaminergique mésolimbique. L’implication de l’acétylcholine dans cette maladie demeure inconnue. Or, des études post-mortem sur des cerveaux schizophrènes ont démontré une réduction de la densité des neurones cholinergiques dans le noyau accumbens (N.Acc). Notre hypothèse est que cette réduction des neurones et de la neurotransmission cholinergiques dans le N.Acc pourrait augmenter l’activité dopaminergique et causer des symptômes psychotiques. 

 

Nous avons reproduit chez le rat adulte, cette déplétion des neurones cholinergiques par l’injection bilatérale dans le N.Acc d’une immunotoxine. Nous avons ensuite étudié les conséquences physiologiques et comportementales. Les animaux ainsi lésés deviennent hyper réactifs aux effets locomoteurs de l’amphétamine comparativement aux témoins. Les rats lésés ont aussi un déficit de mémoire de travail et présentent une réduction de l’inhibition du réflexe de sursaut acoustique. De plus, ces rats présentent des altérations dans la libération de dopamine suite à un stress.

 

Ainsi, la réduction des neurones cholinergiques dans le N.Acc, affecte la neurotransmission dopaminergique et provoque des changements comportementaux analogues aux symptômes de la schizophrénie. Cela confère une validité pour ce modèle animal et suggère que ce déficit cholinergique pourrait contribuer à l’apparition de symptômes de cette maladie.

La prise du β-bloqueur propranolol lorsqu’un souvenir traumatique est réactivé, peut bloquer sa reconsolidation et diminuer les réponses physiologiques au souvenir traumatique. Aucune étude n’a encore utilisé de groupe contrôle afin de vérifier qu’il s’agit de l‘effet du blocage de la reconsolidation. L’objectif de cette étude est de déterminer si la réduction des réponses physiologiques aux détails du trauma est due au blocage de la reconsolidation par le propranolol. Le devis est 2 (réactivation : oui vs non) x 2 (médicament : propranolol vs placébo). Les participants (N=34) souffrant d’ÉSPT ont reçu une séance de traitement par blocage de la reconsolidation. Une semaine après, les réponses physiologiques aux détails du trauma ont été mesurées. Les ANOVAs n’ont révélé aucun effet principal du médicament ou de la réactivation pour la fréquence cardiaque (FC), la conductance de la peau (CP), et l’électromyogramme (EMG) du muscle corrugator (EMGc) et frontal (EMGf). Comme prédit, l’interaction réactivation et propranolol a été obtenue pour FC, F(1, 30)=5.28, p=.029, ηp2= 0.15; EMGc, F(1, 30)=6.60, p=.015, ηp2=0.18; et EMGf, F(1, 30)=4.37, p=.045, ηp2=0.13; mais pas pour la CP. Ces résultats suggèrent que le propranolol ou la réactivation pris séparément n’ont pas le même effet thérapeutique que lorsqu’ils sont combinés. Ce résultat offre un espoir pour l’utilisation du blocage de la reconsolidation comme nouveau traitement de l’ÉSPT.