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La locomotion chez le mammifère est assurée par un réseau neuronal tripartite dont le cœur est le générateur de patron central (CPG) situé dans la moelle épinière. L’activité du CPG est modulée d’une part par les commandes cérébrales et d’autre part par les signaux sensoriels périphériques. Chez le chat et le rat, après un trauma spinal thoracique, des adaptations à différents niveaux de ce réseau vont permettre la réexpression d’un patron locomoteur dont les caractéristiques dépendent du type et de l’étendue de la lésion. Cependant, le rôle de la moelle épinière elle-même dans cette récupération reste mal défini.

Nous avons donc réalisé un ensemble d’études impliquant des lésions spinales partielles et/ou complètes chez le rat. La cinématique et l’électromyographie ont été enregistrées durant la locomotion tout au long des expérimentations (Figure).

Nos résultats montrent clairement le rôle clé de la moelle épinière dans la réexpression d’un patron de locomotion stable, bien défini et coordonné après une section complète de la moelle épinière mais également après une lésion partielle. Ces résultats montrent d’une part la capacité de la moelle à générer la locomotion lorsque les commandes supraspinales sont déficientes ou abolies, et d’autre part une neuroplasticité de la moelle influençable par l’expérience sensori-motrice. Il apparait donc capital de tenir compte de cette neuroplasticité spinale intrinsèque dans les stratégies de réadaptation.

Une horloge centrale et des horloges périphériques à travers le corps génèrent des rythmes de 24 h dans divers systèmes physiologiques. Plusieurs études ont montré que l'horloge centrale est désynchronisée par rapport à l'environnement chez les travailleurs de nuit. Cependant, il existe peu de données sur les horloges périphériques chez ces travailleurs. Vu qu’un dérèglement des horloges périphériques pourrait affecter plusieurs aspects de la physiologie, il est essentiel de connaître l’impact du travail de nuit sur ces horloges. Cette étude vise à étudier 2 horloges périphériques de 9 travailleurs, avant et après une série de 7 quarts de travail de nuit: lors de chaque visite en laboratoire, l'expression de gènes de l'horloge circadienne a été étudiée par PCR quantitative dans les cellules du sang (à 10h00 et 19h30) et de la muqueuse orale toutes les 4 h sur 24 h. Avant la semaine de travail de nuit, les rythmes d'expression de certains gènes de l'horloge dans la muqueuse orale présentent un pic d’expression significatif le matin, alors que dans les cellules du sang, une différence significative est observée pour certains gènes entre 10h00 et 19h30. Après 7 jours de travail de nuit, les variations d'expression des gènes sont perdues dans les 2 tissus étudiés. Ainsi, les 2 horloges périphériques étudiées sont désynchronisées après 7 quarts de nuit. Ce travail a des implications importantes pour comprendre les problèmes de santé rencontrés par de nombreux travailleurs de nuit.

Introduction : Le traumatisme crâniocérébral (TCC) pédiatrique est l’une des causes principales de mortalité et d’invalidité chez l’enfant et affecte particulièrement les enfants d’âge préscolaire (< 6 ans). En revanche, il n’existe aucun consensus à ce jour sur l’étendue et la nature des conséquences des TCC lorsque subis durant cette période développementale.

Objectif : Conduire une revue systématique de la littérature et documenter les conséquences cognitives, comportementales et psychosociales post-TCC préscolaire.

Méthodologie : Quatre bases de données (PSYCNET, Medline, CINAHL, PubMed) ont été systématiquement recensées de Janvier 1990 à Juin 2017.

Résultats : 48 articles montrent que les enfants avec un TCC modéré-sévère sont susceptibles de présenter des déficits au niveau de l’attention sélective, du fonctionnement exécutif et intellectuel de même que des problèmes comportementaux internalisés et externalisés qui persistent dans le temps. Certaines études montrent des difficultés moins sévères, sur le plan exécutif et attentionnel après un TCC léger. D’autres mettent l’emphase sur des altérations du fonctionnement social ou encore des problèmes d’ordre académique. Dans l’ensemble, les résultats suggèrent que la survenue d’un TCC précoce peut avoir des répercussions dans plusieurs domaines.

Conclusion : Cette revue contribuera à répertorier et mieux comprendre les effets d’un TCC subi en bas âge, ceci afin de mieux orienter les interventions chez le jeune enfant.

La crise des surdoses affecte les personnes vivant avec un trouble de l’usage des opioïdes (TUO). Depuis la pandémie de COVID 19, on observe un accroissement significatif de cette crise, notamment avec l’apparition d’opioïdes puissants sur les marchés clandestins. L’implantation d’une clinique communautaire de proximité en traitement des dépendances aux opioïdes à Longueuil était souhaitée par plusieurs partenaires de la communauté. Cette clinique offrira des soins primaires et des soins en dépendances intégrés pour les personnes marginalisées vivant avec un TUO. Les personnes vivant avec un TUO sont rarement mises au centre du processus d’implantation des services de santé leur étant destinés. Afin de pallier ces lacunes, un projet de recherche participative recourant à la méthode du photovoix a été conduit en collaboration avec des personnes vivant avec un TUO. L’objectif du photovoix était de favoriser l’inclusion des personnes marginalisées vivant avec un TUO dans la co-construction de l’offre de services de la clinique. Cette communication vise à présenter le processus participatif de la recherche, les facilitateurs et les défis associés à cette méthode ainsi que les résultats finaux du photovoix. Le photovoix a permis entre autres de favoriser l’expression des savoirs expérientiels et d’explorer les besoins des personnes vivant avec un TUO avant l’ouverture de la clinique afin que celle-ci réponde adéquatement aux besoins de la population qu’elle dessert.

La plupart des patients atteints de la maladie de Parkinson (MP) présentent des dysfonctions précoces du système gastro-intestinal qui sont associées à des altérations du système nerveux entérique (SNE) qui contrôle le tube digestif. Notre laboratoire a démontré une contribution de l’inflammation dans la perte de neurones dopaminergiques (ND) du SNE. Il est établi que la MP touche plus les hommes que les femmes. Notre hypothèse est que les estrogènes pourraient avoir un rôle anti-inflammatoire et neuroprotecteur au niveau du SNE. Nous avons utilisé dans notre étude des souris prétraitées au PPT ou au DPN, qui sont respectivement des agonistes sélectifs des récepteurs estrogéniques ERα et ERβ afin de déterminer quel récepteur serait impliqué dans l’effet neuroprotecteur des estrogènes. Les souris étaient injectées par la suite au MPTP (1-méthyl 4-phényl1,2,3,6-tétrahydropyridine) pour induire la dégénérescence des ND. Nos résultats indiquent que les souris MPTP ayant reçu un prétraitement estrogénique bénéficiaient d’une protection contre la perte de ND au niveau du SNE par rapport aux souris MPTP contrôles. De plus, le prétraitement estrogénique réduisait l’afflux de macrophage dans le SNE des souris MPTP par rapport aux souris MPTP contrôles. Nos résultats préliminaires in vitro sur des lignées de macrophages confirment le rôle anti-inflammatoire du PPT et du DPN, ce qui suggère un double intérêt thérapeutique de ces molécules pour le traitement de la MP.

L’alexithymie peut être caractérisée par un déficit que certains individus ont dans leur capacité cognitive de traiter et de réguler des émotions, ainsi qu’une vie imaginative pauvre. Cette recherche évalue l’alexithymie, tel que mesuré par la TAS-20, chez 37 patient(e)s homicides d’une institution psychiatrique (âgés de 22 à 77 ans) et teste s’il y a des différences significatives entre les sexes (masculin et féminin), les âges (3 groupes distincts), l’état civile (célibataire ou autre), le diagnostique (3 groupes distincts de maladies psychiatriques), et le numéro d’homicides (un, deux ou plus de deux homicides). Les résultats ont indiqués des différences statistiquement significatives aux moyennes des variables « diagnostique » (plus élevées au groupe des schizophrènes paranoïdes; F(2, 34) = 1,993; p < 0,05) et « numéro d’homicides » (plus élevées au groupe qui a commis plus de 2 homicides; F(2, 34) = 5,52; p < 0,05). Les moyennes des autres variables contrôlées ne sont pas avérées statistiquement significatives (p > 0,05). Une des conclusions importantes : les patients schizophrènes paranoïdes et ceux qui ont commis plus de deux homicides sont moins alexithymiques et par conséquent plus capables d’être en contact avec les émotions négatives déchargés par des actions impulsives.

Le LSD est un puissant agoniste du récepteur couplé aux protéines G (RCPG) sérotonine 2A (5-HT2AR). En outre, le LSD améliore le comportement social et a des effets anxiolytiques chez les rongeurs en favorisant la plasticité synaptique via un mécanisme dépendant du récepteur-canal AMPAR. Comme plusieurs RCPGs peuvent former des complexes supramoléculaires avec AMPAR, nous proposons que l'activation indirecte d’AMPAR par le LSD se produise via un complexe oligomérique AMPAR/5-HT2AR.

Alors que les psychothérapies assistées par les psychédéliques sont en passe d'être acceptées pour traiter certaines dépressions et troubles anxieux, notre étude identifie une nouvelle cible thérapeutique pour le traitement de ces troubles.

Pour démontrer les interactions physiques entre AMPAR et 5-HT2AR, nous avons utilisé des expériences de co-immunoprécipitation et de ligature de proximité dans des cellules HEK 293. Pour caractériser l'empreinte unique de signalisation de ce complexe hétéro-récepteur, nous avons utilisé des biosenseurs de type BRET.

5-HT2AR et AMPAR sont co-immunoprécipités, faisant ainsi partie d'un même complexe protéique. La ligature de proximité a confirmé cette interaction et prouvé que ce complexe est présent à la membrane plasmique. La cotransfection d'AMPAR avec 5-HT2AR n'a pas d'impact sur l'activation de Gq après traitement avec 5-HT ou LSD, mais affecte l'efficacité de recrutement de β-arrestine2, démontrant la capacité d’AMPAR à biaiser la signalisation de 5-HT2AR.

La synesthésie est un phénomène perceptif produit lorsqu’un stimulus donné évoque une sensation additionnelle qui est considérée anormale. La synesthésie graphème-couleur (lorsqu’un graphème achromatique évoque une sensation de couleur) est la forme la plus commune. Les études à ce jour ont examiné la perception consciente ou explicite des synesthètes. Or, nous ne savons pas si la prise de conscience est nécessaire à la synesthésie. Des données récentes suggèrent que le traitement synesthésique pourrait être possible en l’absence de perception consciente. Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons développés deux tâches psychophysiques qui exploitent la suppression interoculaire. D’une part, l’effet de la couleur sur la dominance perceptive en situation de rivalité binoculaire est évalué à partir de stimuli de couleur réelle (participants contrôles) ou synesthésique (participants synesthètes).  D’autre part,  l’effet de la suppression par flash, est évalué lorsqu’une lettre ou un symbole présenté à un œil est supprimé de la conscience suite à la présentation soudaine d’un stimulus (bruit) présenté à l’autre œil  Les résultats obtenus auprès des témoins (n=10) attestent de l’utilité de nos tâches pour répondre à notre question de recherche. Des expériences sont actuellement en cours auprès de synesthètes.  Cette étude permettra  de mieux comprendre l’origine des expériences synesthésiques et la contribution de la conscience et de l’attention.

Les émotions jouent un rôle indéniable dans les dépendances comportementales ou liées à l’utilisation de substances psychoactives (SPA). En raison des taux de rechutes et d’abandon encore trop présents dans les traitements actuels en dépendance, explorer une alternative curative tenant davantage compte des émotions s’avère de mise. Cette recension systématique a pour objectif principal de recenser les écrits traitant de la gestion des émotions dans les traitements psychologiques des dépendances pour améliorer la régulation émotionnelle (RÉ) de personnes ayant une dépendance comportementale (jeu d’argent pathologique, usage problématique des jeux sur Internet et cyberdépendance) ou liée à l’utilisation de SPA. À la suite d’un triage de près de 12 000 articles provenant de la littérature grise et de six bases de données, 38 études satisfaisant les critères de sélection ont été retenues. Les résultats montrent que 63,2 % des traitements psychologiques retenus offrent un contenu thérapeutique reposant majoritairement sur la RÉ, avec notamment, 81,6 % d’interventions cognitives et comportementales de troisième vague. Les techniques d’intervention les plus utilisées comprennent la pleine conscience de ses émotions et l’éducation psychologique visant leur identification. Des études futures pourraient s’intéresser à déterminer le contenu émotionnel optimal à inclure dans le traitement des dépendances ainsi qu’à identifier le type de clientèle bénéficiant le mieux d’une composante de RÉ.

Comme dans de nombreux autres domaines de recherche, les études concernant les jeux de hasard et d’argent ont longtemps été consacrées uniquement aux hommes. Présentement, le jeu de hasard et d’argent qui gagne le plus en popularité depuis quelques années est sans aucun doute le poker. Jusqu’à présent, peu d’études ont été consacrées aux joueurs de poker et encore moins aux femmes joueuses. Cette recherche a pour objectif de tracer le portrait de 32 femmes joueuses de poker. Les analyses portent donc sur leurs données socio-démographiques, leurs habitudes de jeux de hasard et d’argent, leurs problématiques associées tels l’impulsivité, les croyances erronées, la dépression et l’anxiété. Afin de mieux comprendre les habitudes de poker, ces femmes ont été séparées en deux groupes selon leur modalité de poker soit Internet (J . Internet, N=12) ou en joueuses en  Salle (J. S, N=20). Les analyses de ces deux groupes de femmes montrent qu’elles ont des différences sur plusieurs points. En effet, les joueuses de poker Internet obtiennent des scores plus élevés à l’échelle d’impulsivité de Grasmick (p=0.45). De plus, les femmes Internet présentent une différence significative en ce qui a trait à la sévérité de leurs habitudes de jeu. On pourrait donc penser que, tout comme certaines études faites auprès des hommes joueurs de poker, les  joueuses de poker en ligne présentent de facteurs de risque plus élevés au développement d’une problématique de jeu pathologique.  

Introduction: La thérapie cognitivo-comportementale permet d’améliorer la performance motrice et la condition globale des patients atteints du syndrome de Gilles de la Tourette ou de tics chroniques. Elle pourrait aussi induire une normalisation du fonctionnement cérébral chez ces gens.

Méthodologie: Vingt patients avec tics sont appariés à 20 participants contrôles selon le QI, l’âge et le sexe. La mesure dépendante est composée de potentiels de latéralisation motrice (PLM), qui reflètent l’activité pré-motrice lors d’un mouvement volontaire, en éliminant toute activité non-motrice. Les PLM sont mesurés durant une tâche de compatibilité stimulus-réponse. Des mesures sont prises avant et après la thérapie chez les patients, mais le groupe contrôle n’est testé qu’une fois.

Résultats: Avant la thérapie, l’onset du PLM est plus lent chez les patients avec tics que chez le groupe contrôle [F(1,38)=4.24, p<0.05]. Cette différence disparaît après la thérapie. En effet, chez les patients avec tics, l’onset du PLM est plus rapide après la thérapie [F(1,19)=7.78, p<0.05].

Conclusion: Outre la réduction des tics, on note certains changements physiologiques après la thérapie. La différence de groupe au niveau de l’onset du PLM disparaît, indiquant que la thérapie entraîne une accélération des processus qui précèdent la préparation de la réponse motrice. Ces résultats pourraient aussi refléter une modification de l’activité de l’aire motrice supplémentaire induite par la thérapie.

Comparativement à la population générale, les personnes présentant un premier épisode psychotique (PEP) ont un risque de suicide jusqu'à18 fois plus élevé. Le suicide réduit leur espérance de vie et est associé à une souffrance importante. La présentation vise à décrire la prévalence et les facteurs associés à la suicidalité chez les personnes présentant un PEP. Les données colligées auprès des 567 patients présentant un PEP, âgés entre 18 et 30 ans, révèlent que le tiers d’entre eux ont eu des idées suicidaires et près de 10% de ceux-ci ont fait au moins une tentative de suicide avant leur premier contact avec les services psychiatriques. Une diminution de la prévalence des idées et des tentatives suicidaires est observée au cours des cinq années de suivi. Les facteurs associés à la suicidalité identifiés parmi de nombreuses variables seront présentés. À l’admission, puis annuellement, des entrevues de recherche avec passation de questionnaires validés ont permis de colliger les données notamment sur les caractéristiques sociodémographiques, le diagnostic psychiatrique, la suicidalité, les symptômes, le fonctionnement global et la consommation d’alcool et de drogues. Une meilleure compréhension de l’évolution de la suicidalité et des facteurs qui y sont associés peut permettre de mieux cibler les personnes présentant un PEP à risque de passage à l’acte suicidaire.

L’usage problématique des jeux vidéo se distingue du « temps d’écran », car il est défini comme un usage excessif, difficile à contrôler, et ayant un impact négatif sur le fonctionnement. Selon certaines études, l’usage problématique des jeux vidéo est associé de façon prospective avec les symptômes psychotiques chez les jeunes, possiblement dû à l’isolement social. Toutefois, le rôle des facteurs protecteurs sociaux n’a pas encore été étudié. La présente étude vise à évaluer l’association entre l’usage problématique des jeux vidéo et les symptômes psychotiques à la préadolescence, ainsi que le rôle protecteur du réseau social. Les données proviennent de l’Adolescent Brain Cognitive Development Study, une cohorte de 12 000 jeunes de la population générale des États-Unis. Les analyses ont été effectuées dans un sous-échantillon de 6 403 jeunes (âge moyen : 12 ans; sexe féminin : 57,8 %) après l’exclusion des données manquantes. Les résultats préliminaires indiquent une association entre l’usage problématique des jeux vidéo et les symptômes psychotiques 1 an plus tard, après l’ajustement pour les symptômes psychotiques antérieurs, l’historique familial de psychose et les facteurs sociodémographiques (coefficient = 0,127; IC 95% : 0,101, 0,153). Les analyses en cours évalueront le rôle du réseau social des jeunes en tant que facteur modérateur de cette association. Les résultats escomptés permettront de guider les interventions cliniques chez les jeunes utilisateurs de jeux vidéo. 

L’objectif de ce mémoire de maîtrise est l’étude de la relation entre la violence en milieu de travail et le profil de sécrétion diurne du cortisol salivaire modérée par le centre de contrôle interne. Les données ont été recueillies dans le cadre du projet  SALVEO mené par l’Équipe de Recherche sur le Travail et la Santé Mentale. L'échantillon comprend 391 employés de 34 établissements québécois du secteur secondaire et tertiaire. Un nombre de 3771 échantillons de salive  a été prélevé à 5 occasions (réveil, 30 min après le réveil, 14h00, 16h00 et au coucher) répétés à 3 moments de la semaine (mardi, jeudi et dimanche). Des modèles de régression multiniveaux ont été effectués. Les variables susceptibles d’influencer la concentration de cortisol salivaire ( sexe, âge, indice de masse corporelle, consommation de tabac, consommation d’alcool, activité physique, médicaments, saison et problèmes de santé) ont été mesurées. Les travailleurs vivant un niveau élevé de conflits interpersonnels présentaient un niveau de cortisol salivaire significativement plus faible à 16h00 et au coucher. Le niveau de harcèlement physique et sexuel n’influençait pas significativement la concentration de cortisol salivaire. Plus les conflits interpersonnels étaient élevés et plus la concentration de cortisol salivaire au coucher était forte pour les hommes avec un centre de contrôle interne élevé, comparativement à ceux exprimant un centre de contrôle interne faible et pour l’ensemble de l’échantillon. 

Les troubles de santé mentale sont fréquents chez les usagers de drogues de la rue.Peu d'études se sont intéressées à l'impact de cette problématique sur les conduites à risque de VIH et d'infection par le virus de l’hépatite C chez ces usagers et la majorité d'entre elles ont été menées chez les consommateurs d'héroïne en traitement.Dans le contexte canadien où la consommation problématique de cocaïne est en cause dans les épidémies du VIH et de l’hépatite C chez les usagers de la rue, il importe de mieux comprendre ces liens.Quatre groupes de discussion ont été menés auprès d’intervenants afin de documenter leurs opinions sur l’influence des problèmes de santé mentale sur les conduites à risque de VIH et de l’hépatite C.L’analyse de contenu thématique des groupes de discussion (n=40 participants) révèle que selon les intervenants, les liens sont complexes en raison des comorbidités psychiatriques et de la polytoxicomanie de ces usagers.En effet, les conduites à risque sont exacerbées à la fois par des troubles mentaux spécifiques, des facteurs personnels et sociaux, les moments de sevrage ou d’intoxication, les débuts et fins de mois ou par les événements stressants.Cette étude permet de documenter le point de vue des intervenants sur la manière dont la santé mentale influence les conduites à risque chez ces usagers.Elle permet de souligner la complexité de ces liens et la nécessité d’aborder les conduites à risque et la santé mentale dans l’intervention.

La peur est une fonction essentielle à la survie, car elle permet à un individu d'adapter son comportement. Il existe des différences individuelles quant à la façon dont les individus apprennent la peur, mais la nature de ces différences nécessite davantage d'exploration. Plusieurs stratégies se mobilisent pour réguler la peur, dont les stratégies de coping. Par contre, peu d’études ont étudié l’impact des stratégies de coping sur l’apprentissage de la peur. La présente étude exploratoire cherche à examiner le lien entre les stratégies de coping et l’apprentissage de la peur. 133 hommes et femmes en santé, âgés entre 18 et 55 ans, ont pris part à un paradigme de conditionnement de la peur validé, où un stimulus neutre (ex. lumière bleue) est associé à un léger choc électrique et devient un stimulus conditionné (SC+). La sudation de la peau permet de quantifier objectivement les niveaux de peur. Ils ont ensuite répondu au Brief COPE, questionnaire mesurant la fréquence d’utilisation des stratégies de coping. Les résultats suggèrent que les stratégies de coping ne sont pas associées aux réponses de peur en réaction au choc. En revanche, certaines stratégies de coping sont associées aux réponses conditionnées, soit l’indicateur d’un apprentissage de la peur. De plus, cette association diffère entre les hommes et les femmes. Ces résultats permettent de mieux comprendre les facteurs psychologiques contribuant aux différences individuelles quant à l’apprentissage de la peur.

La schizophrénie est une psychopathologie complexe dont le quart de la population atteinte risque de développer un trouble d’abus/dépendance au cannabis en cours de vie. Cette dépendance a un impact très négatif sur l’observance des patients aux médicaments, les rechutes d’épisodes psychotiques et le risque de suicide. Or, de récentes études par notre groupe suggèrent que le pronostic de ces patients n’est pas aussi sombre à tous les niveaux. En effet, ces patients atteints à la fois de schizophrénie et de trouble de dépendance au cannabis souffriraient de moins de symptômes négatifs ainsi que de moins de déficits cognitifs. Dans la présente étude, nous avons évalué et comparé la cognition de patients avec double diagnostic, de patients schizophrènes sans trouble d’abus de substance et de sujets sains, spécifiquement sur la mémoire émotionnelle. Fait intéressant, nos résultats suggèrent que la mémoire émotionnelle est préservée chez les patients avec double diagnostic comparativement aux patients atteints seulement de schizophrénie. Effectivement, autant les performances que les fonctions cérébrales associées à la tâche de mémoire montrent un effet de gradient : les sujets sains performent le mieux et activent le plus; les schizophrènes ont les pires performances et le moins d’activations; et les patients avec double diagnostic se situent entre les deux. Éventuellement, nous comptons élargir notre éventail de domaines cognitifs.

Alors que la relation thérapeutique constitue l’essence du soin infirmier en santé mentale, celle-ci est particulièrement compromise lorsqu’une personne en psychose est hospitalisée contre son gré, puisqu’un déséquilibre de pouvoir important s’impose entre cette personne et son infirmière. Une recherche-action de type Appreciative Inquiry visait à co-construire la vision d’une relation idéale dans ce contexte. Des entrevues individuelles et de groupe auprès de personnes ayant déjà été hospitalisées contre leur gré pour une psychose et auprès d’infirmières visaient à explorer leurs expériences relationnelles vécues les plus positives, afin d’en apprécier l’essence. Ensuite, la visualisation d’un futur idéal visait à identifier des opportunités de changements qui permettraient d’améliorer la qualité des relations. Une analyse thématique a été faite conjointement avec les participants.  Les résultats ont montré que leur vision de la relation thérapeutique idéale est un « lien de confiance et de respect mutuel, initié par l’ouverture sur l’autre et le dialogue, dans lequel l’infirmière offre un support personnalisé, de l’empathie et de l’écoute qui est bénéfique pour la personne ». Des aptitudes interpersonnelles et des interventions favorables à la relation thérapeutique, ainsi que des opportunités de changements au niveau organisationnel et de la formation ont été identifiés.  L’implication pour la discipline infirmière et  pour la culture de soins au Québec sera discutée.

Le but de cette étude était d’évaluer la satisfaction des patients adultes qui recevaient des services de soins primaires et spécialisés en santé mentale, et d’identifier les variables associées à la satisfaction pour chacun des types de soin. Cette étude incluait 325 patients avec troubles mentaux. Un cadre conceptuel basé sur le modèle comportemental d’Andersen a été utilisé et des régressions linéaires multiples ont été générées. Le score moyen de la satisfaction des soins primaires et spécialisés s’est établit à 4 (étendu 3.67-5.0). Les résultats ont démontré que le fait d'avoir une meilleure continuité dans les soins et un case-manager augmente les niveaux de satisfaction envers les deux types de soins. L’aide reçue des services et des proches est positivement associée à la satisfaction des soins primaires, tandis que le fait d’être sur l’aide sociale augmente l'insatisfaction envers les soins spécialisés. Le nombre de besoins est négativement associé à la satisfaction envers les soins primaires, et marginalement avec les soins spécialisés. Les résultats ont révélé un niveau de satisfaction élevé pour chacun des types de soins, et des variables communes entre les types de soins associés à la continuité, au case-management, et au nombre de besoins. D’autres variables sont liées exclusivement à un type de soins en particulier, ce qui souligne l’importance de considérer ces variables pour améliorer les soins primaires, et séparément, les soins spécialisés.

La cognition sociale réfère aux processus cognitifs qui guident nos interactions sociales. Une étude récente portant sur 2 de ses composantes, la mentalisation et l’empathie, suggère que seule l’empathie est affectée chez des personnes ayant de forts traits d’anxiété sociale. Par contre, la mesure de mentalisation utilisée étant peu sensible, il est possible que des différences n’aient pas été détectées. L’objectif de notre étude était d’évaluer les capacités de personnes ayant des traits forts d’anxiété sociale sur 4 construits de cognition sociale: l’empathie, la mentalisation, les connaissances sociales et la perception d’émotions. Nos sujets sains (n=88) ont été séparés en 3 groupes selon leur score à l’Échelle d’anxiété sociale de Liebowitz, nous permettant de comparer 22 participants avec basse anxiété sociale (<12) et 22 participants avec haute anxiété sociale (>38). Le groupe avec haute anxiété sociale a obtenu un score significativement plus élevé (t (42)=-4.83, p<.01) à l’échelle de détresse personnel de l’échelle d’empathie, alors qu’aucune autre différence significative n’a été trouvée (ps>.05). Même avec l’utilisation de mesures plus sensibles, il semble que les personnes ayant des traits élevés d’anxiété sociale ne présentent pas de difficultés particulières pour les construits de cognition sociale autres que l’empathie. Par contre, ces personnes semblent plus portées à ressentir de la détresse en réponse à l’observation de la détresse d’autrui.

Malgré une symétrie parfois apparente, nombreux sont les systèmes physiologiques asymétriques ; c’est le cas du système olfactif, dans lequel une asymétrie fonctionnelle d’importance variable peut être observée. Cette asymétrie n’est cependant pas toujours détectée car les tests olfactifs sont généralement réalisés de manière bilatérale, et l’interaction qui existe entre les deux narines entraîne des résultats reflétant seulement les capacités de la meilleure de ces narines. Or, les déficits olfactifs peuvent être asymétriques, comme par exemple dans la maladie d’Alzheimer.

Des valeurs normatives ont été définies pour les tests standardisés des Sniffin’ Sticks réalisés bilatéralement, et nous voulions établir ces mêmes valeurs pour des tests unilatéraux. Les performances olfactives de 278 participants en bonne santé ainsi que de 180 patients souffrant d’hyposmie ont été évaluées pour chaque narine, en utilisant ces Sniffin’ Sticks pour des tests de seuil, de discrimination, et d’identification. Les effets d’âge et de sexe ont été étudiés, et à partir des données des 278 participants en bonne santé, les valeurs normatives décrivant la répartition des scores à ces différents tests ont été établies. Des valeurs seuils, en-dessous desquelles la plupart des patients hyposmiques se trouvent, ont également été définies. L’ensemble de ces valeurs pourrait être utile lors d’examens unilatéraux de l’olfaction, utilisés par exemple lors de diagnostics précoces de la maladie d’Alzheimer.

William Anthony (1993) a proposé une nouvelle vision pour le système de la santé mentale en se basant sur l’idée de récupération. Jusqu’à la fin du 20e siècle, on pensait qu’il était impossible de vaincre la maladie liée à la santé mentale. Cette recherche est une revue de littérature qui examine l’idéologie menant à cette nouvelle vision. Plus précisément, cette étude vise à comprendre les fondements idéologiques de rétablissement de la santé mentale (RSM) grâce à l'utilisation de la théorie de la cognition culturelle (TCC).

En utilisant des bases de données interdisciplinaires (PsycINFO, WebofScience et SCOPUS), 87 articles ont été retenus pour notre étude. Ces articles ont été analysés selon les critères suivants : communautarienne / individualistes, hiérarchique / égalitaire, ainsi que sur la position épistémologique de l'auteur (objectif/subjectif).

La plupart des articles sont catégorisés comme subjectifs (64,7 %) et individualistes (72,4 %).

La conclusion de cette étude supporte l’idée que l’idéologie est un important aspect à considérer dans le discours de récupération de la santé mentale.

Introduction: Le manganèse (Mn) est une nutriment essentiel, mais peut avoir des effets néfastes s'il se retrouve en excès dans l'organisme. À cause de ses propriétés paramagnétiques, le Mn peut être observé grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM). Les zones de déposition du Mn, s'accumulant préférentiellement dans le globus pallidus, peuvent être détectées dans des images pondérées en T1 à cause de leur signal de forte intensité.

Méthodologie: Nous avons testé 18 enfants âgés de 9 à 14 ans, divisés en groupe en fonction de la concentration de Mn trouvée dans l'eau potable de leur résidence, soit hautement (n=7) et faiblement (n=11) exposés. Différentes analyses d'intensité du signal ont été effectuées sur les images pondérées en T1 pour évaluer la présence ou l'absence de Mn dans le globus pallidus.

Résultats: Les analyses statistiques ont révélé que l'intensité du signal des images de sujets hautement exposés n'était pas significativement différente que celle des faiblement exposés (Z= -.056; p= 0.6). 

Discussion:Les données semblent indiquer qu'au niveau d'exposition auquel les sujets sont exposés, le Mn ne s'accumule pas dans le globus pallidus. Par contre, de par la chronicité de l'exposition, il n'est pas possible d'exclure la possibilité que le Mn puisse créer des dommages neurologiques permanents. Pour cette raison, des analsyes subséquentes pour évaluer les altérations dans la matière blanche et dans la matière grise seront effectuées. 

Introduction : Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) a un impact négatif significatif sur la qualité de vie (QV). Bien qu’il existe plusieurs psychothérapies permettant de diminuer les symptômes de TPST, leur impact sur la QV reste à déterminer. Sous le format d'une revue systématique de la littérature, la présente étude compare l'évolution des symptômes du TSPT à celle de la QV en fonction des différentes psychothérapies du TSPT.

Méthode : Une recension systématique des écrits scientifiques conduite dans 9 bases de données a permis d’identifier les articles rapportant l'impact des différentes psychothérapies pour le TSPT sur la QV.

Résultats : Parmi les 932 articles évalués, 5 ont présenté les tailles d'effet associées à l'amélioration des symptômes du TSPT et de la QV entre le pré- et le post-traitement. Les tailles d'effet pour la QV, lorsqu'elles sont significatives, varient entre 0.42 et 1.33 alors que celles pour les symptômes du TSPT varient entre 1.07 et 2.53. L'écart entre les tailles d'effet de la QV et celles du TSPT varie selon les études et les conditions de traitement.

Conclusion : Les résultats démontrent que la diminution des symptômes ne se traduit pas proportionnellement en augmentation de la QV, suggérant qu’il faille améliorer les psychothérapies du TSPT de manière à ce qu'elles aient un plus grand impact sur la QV. De futures études devraient isoler l'impact des différentes composantes des psychothérapies du TSPT sur la QV.

Plusieurs facteurs peuvent affecter la santé mentale des infirmières (Thian & al., 2013), principalement durant la première année d'emploi qui est considérée comme étant la plus stressante pour les nouvelles infirmières (Lim & al., 2013). De plus, les nouvelles infirmières arrivent dans un environnement de travail difficile, ce qui a un impact majeur sur leur satisfaction au travail ainsi que sur leur décision de rester ou non dans la profession (Lavoie-Tremblay & al., 2010). La communication fera état d'une recension critique des écrits visant à établir l'état des connaissances entourant la santé mentale des infirmières novices. Les écrits sont analysés grâce au cadre de référence de la psychodynamique du travail. La recherche documentaire a été menée au moyen des mots clés infirmière novice, santé mentale, expérience, organisations et prévention. Les bases de données CINAHL, Medline et Psycinfo ont été interrogées. Il semblerait que plusieurs facteurs peuvent affecter la santé mentale des infirmières novices dont, entre autres, le stress vécu au travail (Thian & al., 2013). Le stress relié au travail serait aussi un facteur organisationnel en cause dans le suicide des infirmières (Alderson & al., soumis 2014). Ce stress, chez l'infirmière novice, serait causé par la peur de faire des erreurs, les interactions avec les médecins et le manque de soutien de la part des gestionnaires (Rhéaume & al., 2008).