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Les cauchemars récurrents touchent de 19% à 71% des individus ayant un état de stress post-traumatique (ÉSPT). Plusieurs méta-analyses soulignent l’efficacité des traitements cognitifs et comportementaux (TCC) pour l’ÉSPT en général. Cependant, des études révèlent que les cauchemars peuvent perdurer suite au traitement. On s’intéresse alors de plus en plus à traiter spécifiquement ce symptôme. La Révision et Répétition par Imagerie Mentale, la thérapie de l’apprentissage du rêve lucide et le Prazosin sont parmi les traitements les plus souvent mentionnés. Néanmoins, on en connaît peu sur leur efficacité respective. Notre objectif est alors d’effectuer une méta-analyse sur l’impact de ces traitements psychologiques comparativement au Prazosin, sur la réduction des cauchemars chez les adultes diagnostiqués avec un ÉSPT. Une recherche systématique d’études de 1980 à juillet 2012 rédigées en français ou en anglais a été effectuée sur PsycINFO, MedLine, PILOTS, et Proquest Dissertations and Theses. Le nombre d’études retenues est de 28, soit 10 études pour Prazosin et 18 études pour les TCC. Les tailles d’effet combinées obtenues pour les TCC et pour Prazosin sont respectivement de 0,55 (95% IC = [0,38;0,72]) avec un effet significatif de modéré à large et; de 2,38 (95% IC = [1,21; 3,55]) avec un effet significatif de modéré à large. D’autres éléments seront rapportés, tels que les données sur les types de traumatismes et les questionnaires utilisés pour évaluer les cauchemars.

La dystrophie myotonique de Type 1 (DM1) est une maladie héréditaire affectant de multiples systèmes, dont le système nerveux central. Il en existe 4 formes selon l’âge d’apparition et la gravité des symptômes. Si les atteintes cognitives ont été largement décrites, très peu d’études longitudinales ont été publiées, laissant ainsi un doute sur l’évolutivité de ces atteintes. Les objectifs de l’étude sont de décrire et de comparer l’évolution des capacités cognitives chez des sujets DM1 atteints des formes adulte et tardive, grâce à une étude de cohorte longitudinale. Nous avons évalué 115 patients, à 9 ans d’intervalle, sur des habiletés cognitives spécifiques (langage, mémoire, attention visuelle, vitesse de traitement, capacités visuo-constructives et fonctions exécutives) et le fonctionnement intellectuel (WAIS-R). Les données démographiques, le niveau de faiblesse musculaire et le nombre de CTG ont aussi été mesurés. Les résultats démontrent un déclin significatif de la mémoire verbale, de l’attention visuelle et de la vitesse de traitement. Ce déclin est corrélée à l’âge et la durée de la maladie, mais indépendant des autres données cliniques, témoignant ainsi d’un processus de vieillissement précoce du cerveau, autonome par rapport au système musculaire. Le niveau de déclin était supérieur dans la forme tardive pour bon nombre de fonctions cognitives. Ces résultats sont importants pour la pratique clinique et le conseil génétique.



Les résultats concernant le sexe en tant que modérateur des conséquences à la suite d’une commotion sont contradictoires. Plusieurs études suggèrent que les athlètes féminines ont une moins bonne performance que les athlètes masculins aux tests cognitifs dans les semaines qui suivent la blessure. En dépit des différences dans la phase aigüe, les conséquences à long terme sont mal comprises, limitant ainsi la gestion clinique des commotions. Le but de la présente étude est de déterminer si une différence sur le plan cognitif entre les sexes est observable à long terme chez des athlètes ayant un historique de commotions cérébrales (HCC). Pour ce faire, 196 athlètes universitaires (49 femmes avec un historique, 49 femmes contrôles, 49 hommes avec un historique, 49 hommes contrôles) ont complété la batterie de tests Cogstate, fréquemment utilisée dans l’évaluation des commotions. Les analyses révèlent que les femmes avec HCC répondent plus lentement que leur contre-partie masculine à la tâche N-back (p<.01), qui nécessite plusieurs aspects de la cognition supérieure. Indépendamment du sexe, les athlètes avec un HCC présentent une diminution de la précision à la tâche N-back (p=.01) par rapport aux contrôles. Les analyses n’ont révélé aucune différence entre les groupes sur les tâches mesurant les fonctions cognitives de niveau inférieur. Les résultats actuels suggèrent qu’au-delà de la phase aigüe, le sexe est un modérateur des conséquences sur la cognition suite à une commotion. De plus, les résultats réaffirment que les commotions peuvent entrainer des déficits persistants dans les aspects de la cognition supérieure.

La macrocéphalie est une déviation du périmètre crânien (PC) de plus de 2 écarts-types par rapport à la norme du sexe et de l’âge de la personne. Elle est un biomarqueur facile à mesurer, mais sa valeur de prédiction du neurodéveloppement reste incertaine. La suppression neuronale (SN), une diminution de l’activité cérébrale d’un stimulus à l’autre, est liée à la capacité d’apprentissage et est signe d’un neurodéveloppement sain. Cette étude vise donc à déterminer si une variation anormale du PC est associée à une modification du mécanisme de SN, observé en EEG, durant la première année de vie de l’enfant. 40 enfants entre 1 et 11 mois ont été recrutés pour participer à l’étude. L’enregistrement EEG a été réalisé avec un système de mesure de 128 électrodes (Electrical Geodesics System Inc.). La tâche, à modalité auditive, permet le déclenchement d’une réponse de SN. Une ANOVA à mesures répétées a été effectuée sur les données de 16 nouveau-nés (8 macrocéphales) à partir des potentiels évoqués des composantes, pour chacun des deux groupes. Les résultats suggèrent une SN significative chez les contrôles (diminution en latence et en amplitude de N1 et de P2 ; p<0.05). Par contre, chez les macrocéphales, N1 et P2 présentent une augmentation plutôt qu’une diminution (p<0.05). Cette étude permet une meilleure compréhension de l’impact du PC sur la SN. Il serait pertinent de suivre l’évolution des macrocéphales afin de voir si leur SN atypique influence leurs habiletés cognitives.

Comparativement à la population générale, les personnes présentant un premier épisode psychotique (PEP) ont un risque de suicide jusqu'à18 fois plus élevé. Le suicide réduit leur espérance de vie et est associé à une souffrance importante. La présentation vise à décrire la prévalence et les facteurs associés à la suicidalité chez les personnes présentant un PEP. Les données colligées auprès des 567 patients présentant un PEP, âgés entre 18 et 30 ans, révèlent que le tiers d’entre eux ont eu des idées suicidaires et près de 10% de ceux-ci ont fait au moins une tentative de suicide avant leur premier contact avec les services psychiatriques. Une diminution de la prévalence des idées et des tentatives suicidaires est observée au cours des cinq années de suivi. Les facteurs associés à la suicidalité identifiés parmi de nombreuses variables seront présentés. À l’admission, puis annuellement, des entrevues de recherche avec passation de questionnaires validés ont permis de colliger les données notamment sur les caractéristiques sociodémographiques, le diagnostic psychiatrique, la suicidalité, les symptômes, le fonctionnement global et la consommation d’alcool et de drogues. Une meilleure compréhension de l’évolution de la suicidalité et des facteurs qui y sont associés peut permettre de mieux cibler les personnes présentant un PEP à risque de passage à l’acte suicidaire.

L’instabilité émotionnelle occupe une place considérable dans la conceptualisation du trouble de personnalité borderline (TPB). Pourtant, ce phénomène a été très peu étudié. La présente étude tente de déterminer s’il existe une relation entre le nombre de traits borderline et la fluctuation de l’expérience dépressive. L’hypothèse est que plus une personne présente des traits de personnalité borderline, plus elle devrait présenter une variabilité de l’expérience dépressive dans le temps.

 Le groupe de participants était composé de 106 étudiants universitaires (81 femmes) ayant un âge moyen de 21, 2 ans. L’importance des traits borderline était évaluée par l‘instrument de dépistage du TPB McLean. L’échelle de dépression en 6 items du Brief Symptom Inventory a aussi été administrée pour mesurer le niveau de symptômes dépressifs. Les participants ont complété l’échelle de dépression à deux reprises à trois semaines d’intervalle. L’instabilité de l’expérience dépressive est évaluée par la valeur absolue de la différence entre les scores de l’échelle dépressive aux deux temps de mesure.

 Les résultats montrent une relation de taille moyenne (r=0, 32**) entre l’importance des traits borderline et la variabilité de l’expérience dépressive. Une régression hiérarchique indique que cette variabilité n’est pas due à l’importance de l’affect dépressif initial puisque seul le nombre de traits borderline demeure un prédicteur significatif (r sp=0,18*).

Dans des cas rares, les relations sexuelles déclenchent des sensations comme des couleurs. Ces synesthésies s’observent plus chez les femmes et sont déclenchées par des états émotionnels comme la trance associée aux relations sexuelles. On a examiné les profils de deux sœurs âgées de 24 et 27 ans. Leurs synesthésies sexuelles ont débuté dès leurs premiers rapports et apparaissaient lors du plateau d’excitation associé à une altération de l’état de conscience. Les synesthésies étaient constituées de couleurs avec ou sans formes, étaient uniques à chaque acte sexuel et augmentaient la perte de contact avec l’environnement extérieur. Elles étaient accompagnées d’une hypersensibilité tactile. Elles étaient liées à la proximité émotionnelle avec le partenaire ainsi qu’au type de contact physique. Les synesthésies permettaient un rappel des détails spatio-temporels de ces épisodes. Une des deux personnes rapportait aussi une grande sensibilité à l’exaltation du coureur et à l’exaltation musicale, des états qui pourraient avoir des similarités avec les états de trance sexuelle. Les synesthésies ont fortement diminué en fréquence avec les années. Elles ont disparues chez une des deux personnes et ont été reproduites lors de la prise de MDMA, un agoniste de la sérotonine pouvant induire des synesthésies. Ces cas soulignent l’aspect fluctuant de certaines synesthésies et suggèrent des liens entre l’activation de connexions synesthésiques latentes et le système sérotoninergique.

L’usage problématique des jeux vidéo se distingue du « temps d’écran », car il est défini comme un usage excessif, difficile à contrôler, et ayant un impact négatif sur le fonctionnement. Selon certaines études, l’usage problématique des jeux vidéo est associé de façon prospective avec les symptômes psychotiques chez les jeunes, possiblement dû à l’isolement social. Toutefois, le rôle des facteurs protecteurs sociaux n’a pas encore été étudié. La présente étude vise à évaluer l’association entre l’usage problématique des jeux vidéo et les symptômes psychotiques à la préadolescence, ainsi que le rôle protecteur du réseau social. Les données proviennent de l’Adolescent Brain Cognitive Development Study, une cohorte de 12 000 jeunes de la population générale des États-Unis. Les analyses ont été effectuées dans un sous-échantillon de 6 403 jeunes (âge moyen : 12 ans; sexe féminin : 57,8 %) après l’exclusion des données manquantes. Les résultats préliminaires indiquent une association entre l’usage problématique des jeux vidéo et les symptômes psychotiques 1 an plus tard, après l’ajustement pour les symptômes psychotiques antérieurs, l’historique familial de psychose et les facteurs sociodémographiques (coefficient = 0,127; IC 95% : 0,101, 0,153). Les analyses en cours évalueront le rôle du réseau social des jeunes en tant que facteur modérateur de cette association. Les résultats escomptés permettront de guider les interventions cliniques chez les jeunes utilisateurs de jeux vidéo. 

La synesthésie est une condition neurologique caractérisée par des  perceptions supplémentaires lors de certaines sensations (ex : lettres évoquent des couleurs, mots évoquent des goûts) et représente une fenêtre pour étudier la plasticité des connexions cérébrales. La synesthésie est le plus souvent développementale mais une forme intermittente peut être induite par  la consommation de substances agonistes de la sérotonine (MDMA, psilocybine, LSD). Plusieurs données suggèrent que les systèmes cérébraux de modulation associés à la sérotonine sont impliqués dans la synesthésie. Nous présentons des cas de synesthésies (perceptions de couleurs) durant l'accouchement et l'excitation sexuelle comportant une intensité émotionnelle élevée. Les participantes ont été évaluées à l’aide d’une entrevue, de questionnaires sur les états de conscience et d’une batterie de synesthésie. Ces observations suggèrent un effet de l'ocytocine cérébrale sur les synesthésies et soulèvent l'hypothèse d'interactions entre les systèmes de sérotonine et d'ocytocine chez certains synesthètes.

Les individus présentant des traits limites utilisent le clivage. Cette défense primitive représente un aspect central de cette pathologie, laquelle empêche ces individus d’accéder aux représentations affectivement opposées à celles activées dans l’ici-et-maintenant (Cancienne, 1995). La présente étude vise à déterminer si les réseaux sémantiques de valences affectives opposées sont plus éloignés les uns des autres lorsque le participant a recourt au processus défensif de clivage et qu’il ressent un affect négatif. Pour ce faire, 62 participants adultes ont effectué une tâche de décision lexicale. Les temps de réaction à ces présentations ont été mesurés dans deux conditions expérimentales : la première sans affect induit et la seconde avec une induction d’affects négatifs. Par des régressions hiérarchiques, il est possible d’observer un lien positif entre l’utilisation des défenses primitives et l’écart entre les temps de réaction aux antonymes affectifs et neutres au temps 1. Néanmoins, au temps 2, l’induction d’affects négatifs relativement intenses semble affaiblir l’effet prédictif des défenses primitives sur l’écart entre les temps de réaction aux antonymes affectifs et neutres. Il est possible de conclure que les réseaux sémantiques sont organisés en fonction des valences affectives opposées et que l’induction d’affects négatifs n’a pas d’impact significatif. La validité de la tâche de décision lexicale pour mesurer les défenses primitives est supportée.

La schizophrénie est une psychopathologie complexe dont le quart de la population atteinte risque de développer un trouble d’abus/dépendance au cannabis en cours de vie. Cette dépendance a un impact très négatif sur l’observance des patients aux médicaments, les rechutes d’épisodes psychotiques et le risque de suicide. Or, de récentes études par notre groupe suggèrent que le pronostic de ces patients n’est pas aussi sombre à tous les niveaux. En effet, ces patients atteints à la fois de schizophrénie et de trouble de dépendance au cannabis souffriraient de moins de symptômes négatifs ainsi que de moins de déficits cognitifs. Dans la présente étude, nous avons évalué et comparé la cognition de patients avec double diagnostic, de patients schizophrènes sans trouble d’abus de substance et de sujets sains, spécifiquement sur la mémoire émotionnelle. Fait intéressant, nos résultats suggèrent que la mémoire émotionnelle est préservée chez les patients avec double diagnostic comparativement aux patients atteints seulement de schizophrénie. Effectivement, autant les performances que les fonctions cérébrales associées à la tâche de mémoire montrent un effet de gradient : les sujets sains performent le mieux et activent le plus; les schizophrènes ont les pires performances et le moins d’activations; et les patients avec double diagnostic se situent entre les deux. Éventuellement, nous comptons élargir notre éventail de domaines cognitifs.

Les recherches démontrent systématiquement une plus grande prévalence de désordres affectifs, tels que l’anxiété et la dépression, chez les femmes que chez les hommes. Cependant, à ce jour, ces différences demeurent encore mal comprises. Une des hypothèses avancées pour les expliquer est celle d’une plus grande vulnérabilité des femmes aux stresseurs du quotidien, notamment au travail et dans la famille. Nous testerons cette hypothèse à partir des données recueillies dans le cadre de l’enquête SALVEO réalisée auprès de 1103 travailleurs et 1059 travailleuses dans 63 entreprises québécoises. Les analyses d’équations structurelles multiniveaux, stratifiées pour les hommes (n=989) et pour les femmes (n=946) confirment l’hypothèse de vulnérabilité différentielle aux stresseurs hors travail mais peu de différences ressortent entre les femmes et les hommes en ce qui concerne les stresseurs au travail mise à part les demandes psychologiques. Ces résultats soutiennent l’idée que les déterminants sociaux de la santé sont genrés et qu’ils ne s’articulent pars de la même façon en fonction d’être un homme ou une femme. Nous discuterons de ces résultats à partir des perspectives théoriques récentes sur le genre et sur l’interface travail-famille.

Il est aujourd’hui bien reconnu que tout le monde rêve, soit 3 à 6 fois par nuit (particulièrement en phase de sommeil paradoxal) pour un total d’environ 6 ans sur toute une vie. L’un des modèles de compréhension du contenu de ces rêves les plus étudiés est l’hypothèse de continuité des rêves (Domhoff, 1996), selon laquelle les rêves reflètent les préoccupations du rêveur à l’éveil. Levin et Nielsen (2009) proposent que les variations quotidiennes du stress émotionnel vécu par chacun à l’éveil soient en partie responsables du contenu négatif dans les rêves, incluant l’apparition de cauchemars. Nous savons aussi que les traits de personnalité d’un individu peuvent moduler ses réponses oniriques au stress vécu à l’éveil.

Le présent projet met donc à l’épreuve ces modèles explicatifs du contenu des rêves en postulant qu’une interaction entre la personnalité et les niveaux de stress quotidien permettrait de prédire l’occurrence des rêves à teneur négative.

Le logiciel en ligne utilisé, Qualtrics, permet de recueillir les réponses des participants à des questionnaires de personnalité et de vécu au début de l’étude, ainsi qu’à des mesures quotidiennes de stress et des éléments du contenu onirique pendant 3 semaines consécutives. Cette étude en ligne novatrice bilingue permet donc de rejoindre de nombreux participants dans la population générale afin de mieux comprendre la nature des rêves et cauchemars, ainsi qu’à affiner les modèles portant sur leur lien avec la vie éveillée.

Les étudiants universitaires sont à risque de présenter des symptômes d’anxiété et de consommer des substances psychoactives en raison du contexte stressant dans lequel ils évoluent. Toutefois, ce lien entre l’anxiété et la consommation de substances psychoactives a peu été étudié dans la littérature. La présente étude vise à comprendre le lien entre les troubles anxieux et la consommation de substances à partir d’un échantillon de 1 800 étudiants d’une université québécoise (32 % hommes). Des comparaisons selon la participation sportive, le nombre d’années de scolarité à l’université et le sexe ont été réalisées quant aux scores de symptômes anxieux et de consommation de substances psychoactives, puis des corrélations et des régressions linéaires ont été effectuées.

Les résultats démontrent que 30,7 % des étudiants ont présenté une anxiété significative au cours des 14 derniers jours alors qu’au cours des 12 derniers mois, 93,3 % ont consommé de l’alcool, 36,8 % du cannabis, 9,7 % des médicaments sédatifs, 7,1 % de la cocaïne, 7,9 % d’autres stimulants, 6,5 % des hallucinogènes, 1,4 % des opiacés et 0,6 % des inhalants. Les symptômes anxieux ne permettent pas d’expliquer significativement la consommation de substances. Aussi, plus la participation sportive est élevée, plus les symptômes d’anxiété diminuent significativement. Certaines caractéristiques (ex. : enfants à charge, étudiant international) expliquent de plus grandes fréquences de consommation de diverses substances.

Les données portant sur les interneurones du striatum proviennent principalement d’études effectuées chez le rat et le primate. Peu d’informations sont présentement disponibles chez la souris et ce, malgré l’utilisation grandissante de modèles transgéniques murins. L’objectif principal de cette étude est de caractériser la morphologie et la distribution régionale des interneurones du striatum exprimant la choline acétyl-transférase (ChAT) ou la calrétinine (CR) chez la souris D1/D2, en utilisant une approche immunohistochimique quantitative. Les interneurones ChAT présentent un gradient rostro-caudal décroissant et sont caractérisés par une arborisation axonale locale dense et variqueuse. Les interneurones CR présentent une plus grande diversité morphologique. Le premier type montre un gradient rostro-caudal décroissant marqué et est caractérisé par un corps cellulaire sphérique ne possédant qu’un ou deux neurites variqueux et modérément arborisés. Le deuxième type présente un gradient rostro-caudal croissant et est caractérisé par un corps cellulaire allongé. Le troisième type, uniformément distribué dans le striatum, est caractérisé par un corps cellulaire intensément marqué et multipolaire. En conclusion, les interneurones ChAT sont plus abondants et plus largement distribués que les interneurones CR dans le striatum de la souris D1/D2. L’absence de colocalisation ChAT/CR chez la souris constitue une différence interspécifique importante entre primates et rongeurs.



La douleur sociale (DS) est définie comme l’expérience désagréable associée à la perte de liens sociaux, à la menace de ces liens, ou encore à la dévalorisation sociale. Plusieurs expériences peuvent causer de la DS, notamment le rejet par les pairs. Les facteurs associés à la douleur sociale suite au rejet (DSR) sont peu connus. Toutefois, étant donné le recoupement au plan cérébral entre la DSR et la douleur physique (DP), cette dernière pourrait être associée à la DSR. La littérature laisse aussi croire que l’estime de soi (ES) serait associée à la DSR. L’objectif de l’étude est d’étoffer notre compréhension des facteurs associés à la DSR. Méthode: 24 participants (12H, M âge = 24 ans, ET = 2,90) ont joué à la Cyberball, un jeu de lancer de ballon informatisé qui induit le rejet social où le participant croit jouer en ligne avec deux autres individus. Des questionnaires, dont celui de DSR, sont ensuite remplis. Enfin, des tests de DP sont effectués (sommation temporelle de la douleur et pression douloureuse). Résultats: Des régressions linéaires multiples ont été conduites et deux sous-échelles de la DSR (le sentiment d’appartenance (R2 =0,49) et l’ES situationnelle (R2 =0,52)) sont marginalement prédites par le modèle avec de fortes tailles d’effet. L’ES au pré-test prédit le sentiment d’appartenance (p = 0,01).Discussion: L’ES semble être un facteur protecteur face à la DSR et pourrait donc être une cible thérapeutique pour les personnes souffrant du rejet. 

Les statistiques suggèrent que les femmes sont plus vulnérables aux symptômes anxieux que les hommes. Des hypothèses biologiques et psychosociales ont été mises de l’avant pour tenter d’expliquer cette vulnérabilité accrue chez les femmes. Au niveau psychosocial, il importe de porter attention aux caractéristiques de genre des individus, c’est-à-dire, les comportements masculins et féminins que la société attribue aux hommes et aux femmes. La présente étude vise à examiner la relation entre les caractéristiques de genre et les traits anxieux chez des adultes en santé. Ainsi, 80 femmes et 50 hommes, âgés entre 18 et 55 ans, ont été recrutés. Les participants ont rempli un questionnaire mesurant le trait d’anxiété (State and Trait Anxiety Inventory, Forme Trait) ainsi qu’un questionnaire mesurant les rôles de genre (BEM Sex-Role Inventory). Des modèles de régression ont été réalisés pour les femmes et pour les hommes en utilisant le score d’anxiété comme variable dépendante et le score de féminité et de masculinité comme prédicteurs. Les résultats ne démontrent aucune relation entre les caractéristiques de genre et les traits anxieux chez les hommes. Par contre, chez les femmes, un plus fort endossement de caractéristiques féminines est associé à un plus faible trait d’anxiété. En somme, ces résultats permettent de mieux comprendre l’influence des caractéristiques de genre sur l’anxiété et suggèrent des relations distinctes entre les hommes et les femmes.

William Anthony (1993) a proposé une nouvelle vision pour le système de la santé mentale en se basant sur l’idée de récupération. Jusqu’à la fin du 20e siècle, on pensait qu’il était impossible de vaincre la maladie liée à la santé mentale. Cette recherche est une revue de littérature qui examine l’idéologie menant à cette nouvelle vision. Plus précisément, cette étude vise à comprendre les fondements idéologiques de rétablissement de la santé mentale (RSM) grâce à l'utilisation de la théorie de la cognition culturelle (TCC).

En utilisant des bases de données interdisciplinaires (PsycINFO, WebofScience et SCOPUS), 87 articles ont été retenus pour notre étude. Ces articles ont été analysés selon les critères suivants : communautarienne / individualistes, hiérarchique / égalitaire, ainsi que sur la position épistémologique de l'auteur (objectif/subjectif).

La plupart des articles sont catégorisés comme subjectifs (64,7 %) et individualistes (72,4 %).

La conclusion de cette étude supporte l’idée que l’idéologie est un important aspect à considérer dans le discours de récupération de la santé mentale.

Objectif: Le rôle du neuropsychologue en traumatologie est d’évaluer brièvement le fonctionnement cognitif des patients ayant subi un traumatisme crâniocérébral (TCC). Cependant, les quelques outils disponibles pour répondre à cet objectif présentent certaines limites. Le but de cette étude est d’élaborer un nouveau test qui permet d’évaluer brièvement au chevet l’ensemble des fonctions cognitives tout en étant sensible aux séquelles d’un TCC.  

Méthode: L’EXACT, dont la durée d'administration est d'environ 20 minutes, est constitué de 22 sous-tests évaluant différents processus cognitifs. Il a été administré à 21 participants témoins (âgés de 18 à 71 ans) et 23 patients (âgés de 17 à 76 ans) hospitalisés pour un TCC léger à sévère subi il y a moins de deux mois.

Résultats: Les analyses montrent que le score total obtenu par les patients ayant subi un TCC (moyenne 82.39 ± 15.66) est significativement inférieur à celui des participants témoins (moyenne 97.14 ± 2.27). Les items évaluant la vitesse de traitement, la régulation du comportement, le calcul, la mémoire épisodique, la mémoire de travail, l’attention et les fonctions exécutives sont plus altérés que ceux évaluant les gnosies visuelles, les praxies idéomotrices et le langage. Les résultats à l’EXACT sont significativement corrélés avec la performance au MMSE (r = 0.92).

Conclusion: L’EXACT semble constituer un outil efficace pour évaluer brièvement le fonctionnement cognitif global des patients hospitalisés pour un TCC.

Problématique. Le traumatisme craniocérébral (TCC) touche des individus de tous âges dans la société. Les dysfonctions exécutives qui en découlent compromettent leur autonomie dans le quotidien. Identifier efficacement ces problématiques devient un défi, car certains déficits sont difficilement mesurables par les moyens traditionnels. Pour faire face à ces défis, un courant écologique d’évaluation neuropsychologique repense les construits des tests actuels par le biais de la réalité virtuelle. Objectif. Effectuer une revue systématique des écrits afin de valider le contenu d’une nouvelle tâche d’évaluation : le Virtual Multitasking Test (VMT). Méthode. Toutes les bases de données reconnues en la matière ont été explorées de façon systématique. Les références ont été sélectionnées sur la base du titre et du résumé. Après un accord interjuges sur la pertinence de chaque étude présélectionnée, tous les articles pertinents ont été lus et résumés. Résultats. Les résultats démontrent que l’élaboration d’une tâche calquée sur le quotidien exige un changement de paradigme et que plusieurs « règles » en lien avec la réalité quotidienne doivent être intégrées au protocole d’évaluation. Discussion. Cette revue des écrits a permis de confirmer la pertinence d’utiliser la réalité virtuelle en neuropsychologie et donne des pistes intéressantes sur l’élaboration d’outils tout en tenant compte des limites inhérentes à l’utilisation de cette technologie.



INTRODUCTION : Plusieurs études ont montré que la reconnaissance d’objets est facilitée lorsque ceux-ci sont présentés dans leur environnement ou contexte habituel. Nous avons récemment décrit la signature cérébrale de cet effet de contexte à l’aide de stimuli visuels. Les potentiels évoqués étaient plus positifs aux sites fronto-centraux et plus négatifs en région postérieure. Compte tenu de la multimodalité de notre environnement, nous proposons que la composante fronto-centrale de l’effet visuel soit supramodale, i.e. observable peu importe la modalité. Pour la présente étude, nous nous sommes intéressés à explorer les effets de contexte en modalité auditive.

 

MÉTHODOLOGIE : Jusqu’à présent, nous avons enregistré l’EEG de 11 sujets adultes sains. La tâche des participants était d’appuyer sur un bouton lorsqu’ils reconnaissaient le deuxième son d’une paire dans laquelle le premier son tenait lieu de contexte (n=120 paires). Les sons cibles étaient sémantiquement liés (condition congruente) ou non (condition neutre) avec leur contexte.

 

RÉSULTATS : Un effet significatif de condition fut observé entre 500 et 800 ms dans la région centrale (électrodes C1 à C6 et CP1 à CP6). Les stimuli de la condition congruente ont atteint des amplitudes positives alors que ceux de la condition neutre étaient associés à des voltages négatifs.

 

CONCLUSIONS : Ces résultats préliminaires montrent que l’effet fronto-central observé en modalité visuel semble partiellement présent en modalité auditive.



La variabilité du rythme cardiaque (VRC) est un phénomène lié au système nerveux autonome qui est considéré comme un indice physiologique de régulation émotionnelle. Les études antérieures ont démontrées qu’un niveau élevé d’inquiétudes est associé à une réduction du niveau de VRC. Le but de la présente étude est d’évaluer l’impact de l’intolérance à l’incertitude ainsi que l’étendue du processus d’inquiétude sur la diminution du VRC durant des tâches d’induction d’inquiétudes. 75 étudiants ont complété l’Échelle d’Intolérance à l’Incertitude évaluant les croyances que l’incertitude a des implications négatives et que l’incertitude est injuste. La VRC a été évaluée durant 3 périodes consécutives de repos, d’inquiétude, et de catastrophisation de l’inquiétude. La tâche de catastrophisation de l’inquiétude servait a évalué l’étendue du processus d’inquiétude, incluant le nombre de conséquences, la probabilité d’occurrence et la sévérité perçue de chaque inquiétude. Une diminution de VRC a été observée au cours des périodes consécutives de repos et d’induction d’inquiétudes. L’intolérance à l’incertitude prédisait la diminution du VRC associée à la tâche de catastrophisation de l’inquiétude. De plus, l’étendue du processus de catastrophisation et la sévérité perçue des conséquences des inquiétudes étaient associées au changement de la VRC. L’intolérance à l’incertitude et l’étendue du processus d’inquiétude ont un impact sur la VRC durant des tâches d’induction d’inquiétudes.

Chaque année, environ 500 Canadiens sur 100 000 subiront un traumatisme craniocérébral (TCC). Ceux-ci peuvent entraîner des déficiences physiques et cognitives chroniques et une augmentation accrue de l'utilisation des services de santé. La physiothérapie, connue pour être efficace dans de nombreuses affections aiguës, a donc un rôle important à jouer. Contrairement à la population adulte et pédiatrique, il existe très peu de preuves chez les aînés. L’objectif de cette scoping review (suivant les recommandations de PRISMA-ScR) était d’identifier des interventions physiothérapeutiques pour les aînés suite à un TCC, décrire les lacunes dans la littérature et mettre en lumière les besoins en termes de recherches futures. Plusieurs sources (incluant 13 bases de données) ont été interrogées et une stratégie “boule de neige” a été utilisée : 1 296 articles ont été identifiés et 16 sélectionnés. Nous avons utilisé des grilles standardisées pour l’évaluation de la qualité des études retenues. Nos résultats démontrent que la physiothérapie, dans un contexte de soins aigus, est efficace pour prévenir les complications et augmenter les capacités fonctionnelles chez les personnes âgées. Il est toutefois impossible d'inférer la supériorité d'une intervention sur une autre. Il a été constaté qu’il était important, voire urgent, de promouvoir des recherches de plus haute qualité afin de trouver des stratégies qui répondent le mieux à la complexité de cette clientèle.

Lors de tâches de recherche ou de mémoire visuelle, on peut observer une composante du potentiel relié aux évènements (PRE) nommée SPCN (sustained posterior contralateral negativity), qui est habituellement associée au maintien de l’information en mémoire de travail visuelle (MTV). La présente étude teste l’hypothèse que la SPCN refléterait aussi l’utilisation de ce type de mémoire durant l’accomplissement de tâches cognitives qui requièrent un accès aux représentations maintenues en MTV. Les participants voyaient une série de six images consécutives où étaient présentées une ou deux cibles de couleur (bleue ou verte) parmi des distracteurs gris. La tâche était de compter le nombre de cible dans chaque série d’images selon deux conditions expérimentales. La première était de compter le nombre d’images ayant une ou deux cibles de couleurs. La deuxième condition était de compter le nombre d’images contenant deux cibles ayant une relation spatiale particulière (e.g., une cible verte en dessus d’une cible bleu dans l’image). Notre hypothèse était que la SPCN serait plus grande pour les essais de la condition 2 (où la relation spatiale entre les cibles devait être évaluée) que pour la condition 1 (où seul le nombre de cible était suffisant). Les résultats appuient cette hypothèse, suggérant que la SPCN reflète non seulement le maintien passif du nombre de représentation en MTV mais aussi l’activité neuronale reliée à l’évaluation des relations spatiales entre ces représentations.

Le dysfonctionnement olfactif est l'un des symptômes qui peut servir comme un marqueur préclinique pour le déclin cognitif imminent. L'objectif de cette étude est de déterminer si le dysfonctionnement olfactif observé chez les personnes âgées est dû à une perte de l'odorat générale ou spécifique, et si cela est corrélé avec les résultats cognitifs. Les participants à l'étude ORCA ont été recrutés dans la cohorte NuAge. La mesure de l'olfaction a été effectuée à l'aide de l'UPSIT, et les scores cognitifs t-MMSE de 93 participants (femmes=50, hommes=43, entre 80-94ans). Les résultats démontrent que les personnes âgées avaient de graves difficultés à identifier le citron, la pizza, le punch aux fruits, le cheddar et la rose (>50%). De plus, il existe une différence significative dans la détection de certaines odeurs entre les sexes (Fisher exact test p=0,003). Les résultats ont également montré que la mauvaise identification de certaines odeurs était corrélée aux scores cognitifs à l'aide d'une régression linéaire: essence (p=0,005), savon (p=0,003), punch aux fruits (p=0,02), pizza (p=0,03) et menthe (p=0,003). Nos résultats révèlent qu'il existe une perte de détection d’odeur spécifique et une relation entre les odeurs mal identifier et les résultats cognitifs. Notre étude apporte un soutien supplémentaire à l'évaluation de la fonction olfactive chez les personnes âgées et suggère que la perte d'odorat pour des odeurs particulières peut être un outil de diagnostic utile.