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L’alexithymie peut être caractérisée par un déficit que certains individus ont dans leur capacité cognitive de traiter et de réguler des émotions, ainsi qu’une vie imaginative pauvre. Cette recherche évalue l’alexithymie, tel que mesuré par la TAS-20, chez 37 patient(e)s homicides d’une institution psychiatrique (âgés de 22 à 77 ans) et teste s’il y a des différences significatives entre les sexes (masculin et féminin), les âges (3 groupes distincts), l’état civile (célibataire ou autre), le diagnostique (3 groupes distincts de maladies psychiatriques), et le numéro d’homicides (un, deux ou plus de deux homicides). Les résultats ont indiqués des différences statistiquement significatives aux moyennes des variables « diagnostique » (plus élevées au groupe des schizophrènes paranoïdes; F(2, 34) = 1,993; p < 0,05) et « numéro d’homicides » (plus élevées au groupe qui a commis plus de 2 homicides; F(2, 34) = 5,52; p < 0,05). Les moyennes des autres variables contrôlées ne sont pas avérées statistiquement significatives (p > 0,05). Une des conclusions importantes : les patients schizophrènes paranoïdes et ceux qui ont commis plus de deux homicides sont moins alexithymiques et par conséquent plus capables d’être en contact avec les émotions négatives déchargés par des actions impulsives.

Les personnes ayant la paralysie cérébrale rapportent des difficultés à utiliser leurs bras de façon coordonnée, ce qui est nécessaire à la réalisation des activités de la vie quotidienne. Les évaluations utilisées en clinique ne permettent pas de mesurer l’utilisation réelle des bras dans le quotidien, mais la réalisation de mesures par accélérométrie pourrait pallier cette limite. Le but de cette étude est d’évaluer la validité de la mesure par accélérométrie chez des sujets vivant avec la paralysie cérébrale et des sujets contrôles. Méthode : Onze sujets contrôles (27,4 ± 6,1 ans) et 11 adultes ayant la paralysie cérébrale (35,9 ± 13,3 ans) ont effectué six tâches fonctionnelles tout en portant une montre Actigraph GT9X à chaque poignet et en étant filmés. Le ratio d’utilisation des deux bras a été calculé à l’aide des mesures d’accélérométrie et de la cotation manuelle des vidéos. Une corrélation a été calculée entre ces deux mesures et une comparaison de moyennes a été effectuée entre les groupes. Résultats : La validité convergente est de modérée à élevée pour toutes les tâches (0,91-0,99) et les sujets (0,75- 0,99). La mesure d’utilisation discrimine efficacement les deux groupes (p= 0.01). Conclusion:  La quantification par accélérométrie est une méthode valide qui peut être utilisée afin de mesurer l’utilisation des bras chez des adultes ayant la paralysie cérébrale.

INTRODUCTION

Les thérapies de remplacement de la nicotine (TRNs) sont critiquées pour leur modèle taille unique (one size fits all). Les TRNs intelligentes émergentes telles que les nébuliseurs et vaporisateurs pourraient changer de paradigme en personnalisant le dosage et la durée de traitement. Explorer les préférences des fumeurs en matière de durée des TRNs est crucial pour le développement de nouvelles TRNs plus efficaces.

MÉTHODE

Lors d’une étude menée en 2022 auprès de 282 fumeurs aux États-Unis et au Canada, des questions fermées sur divers thèmes étaient posées (durée de TRN idéale, durées minimales et maximales acceptables, habitudes de consommation, motivation à changer).



RÉSULTATS

La moyenne des durées idéales de TRN est de 18,08 semaines et il y a une variabilité interindividuelle élevée (ÉT = 16,50). Le nombre de cigarettes fumées par jour est associé à la durée idéale de traitement (r = 0,131), tout comme le sentiment qu’il est important de changer (r = -0,177) et d’être capable de changer (r = -0,205). Les personnes vivant dans un logement non fumeur (n = 137) mentionnent des durées minimales (M = 8,45) et maximales (M = 34,83) acceptables significativement plus courtes que celles vivant dans un logement fumeur (n = 145, Mmin = 12,08; Mmax = 42,37).



DISCUSSION

Le remboursement usuel de 12 semaines de TRN ne correspond pas aux préférences des participants de cette étude. Plusieurs caractéristiques individuelles pourraient être prises en compte dans la personnalisation des TRNs.

Malgré les impacts sévères du trouble de la personnalité limite (TPL) sur le fonctionnement, les mécanismes qui sous-tendent ce trouble demeurent largement incompris. La présente étude vise à enrichir la conception de la pensée dichotomique (évaluations extrêmes et instables) dans le TPL en distinguant ses manifestations à deux niveaux de traitement de l'information différents: automatique vs délibéré. Précisément, la présente étude propose un modèle antagoniste de l'influence des niveaux automatique et délibéré dans la pensée dichotomique; de plus, des modérateur potentiels sont considérés: impulsivité, clivage et inhibition. Une tâche d'association implicite et des mesures auto-rapportées reflètent les niveaux automatique et délibéré, respectivement. 30 étudiants sont séparés en deux groupes (traits de personnalité du TPL faibles vs traits TPL élevés); chaque participant visionne deux extraits de film mettant en scène les deux mêmes personnages dans le cadre d'une interaction conjugale. Les évaluations du personnage aux niveaux automatique (tâche cognitive) et délibéré (auto-rapporté) sont mesurées après chaque extrait. Les résultats préliminaires avec 6 participants montrent que la tendance à évaluer de façon extrême le personnage de l'extrait augmente en fonction des traits du TPL. Ce résultat apparait seulement au niveau automatique, il semble donc exister une distinction réelle des niveaux automatique et délibéré de la pensée dichotomique dans le TPL.

La stimulation cérébrale (SC) est une approche thérapeutique déjà approuvée pour traiter un certain nombre de maladies neurologiques et est actuellement à l’essai pour plusieurs autres conditions bien que ses mécanismes d’action - responsables des effets bénéfiques, mais aussi parfois d’effets secondaires importants - soient encore mal compris. Nous avons donc développé un nouveau dispositif de stimulation permettant l’étude de la SC chez la souris et nous nous sommes intéressés à l’implication des récepteurs de type Toll2 (TLR2) et des cellules microgliales, deux éléments clés de la réponse immunitaire/inflammatoire, comme mécanisme d’action sous-jacent aux effets observés en clinique. Le cortex moteur de souris a donc été stimulé suivant un protocole de stimulation semi-chronique (5 heures par jour) ou chronique (en continu) durant une période de 9 jours. L’activation des TLR2 a été étudiée in vivo durant toute la durée des protocoles et a été suivie d’analyses post-mortem. Nos résultats préliminaires indiquent une activation minime et transitoire des TLR2 et des cellules microgliales, induite par le courant électrique généré lors d’une SC. Nous tentons maintenant de mieux comprendre la nature de cette réaction et sa contribution aux effets engendrés par la SC, ce qui permettra, à long terme, l’optimisation de ce traitement.

Introduction : Chez l’enfant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA), les difficultés à gérer les stimulations sensorielles apparaissent tôt dans le développement et sont parfois un indice qui amènent le parent à amorcer des démarches pour obtenir un diagnostic. Ces manifestations peuvent se traduire par de la recherche de stimulation (ex. : secouer un objet devant ses yeux), de l’hyperréactivité (ex. : mettre les mains sur ses oreilles dans une salle de cinéma) ou de l’hyporéactivité (ex. : ignorer son parent qui l’interpelle même s’il l’entend). Objectif : Décrire les liens qui ont été établis dans les écrits scientifiques entre les particularités sensorielles de l’enfant avec un TSA et son fonctionnement au quotidien. Méthode : Une recension des articles pertinents à la problématique a été effectuée à l’aide des bases de données Pubmed, Cinhal et ERIC. Résultats : Les retombées des manifestations sensorielles de l’enfant avec un TSA sur son tempérament et la fréquence de ses comportements stéréotypés seront discutées. Par ailleurs, le développement du langage et du jeu diffère selon la nature des particularités sensorielles. Les habitudes de vie pouvant être problématiques (alimentation, sommeil, hygiène) seront aussi abordées. Conclusion : Cet exposé permettra d’insister sur la pertinence de mettre en place des interventions pour aider l’enfant avec un TSA à gérer les stimulations dans son environnement.

Les résultats concernant le sexe en tant que modérateur des conséquences à la suite d’une commotion sont contradictoires. Plusieurs études suggèrent que les athlètes féminines ont une moins bonne performance que les athlètes masculins aux tests cognitifs dans les semaines qui suivent la blessure. En dépit des différences dans la phase aigüe, les conséquences à long terme sont mal comprises, limitant ainsi la gestion clinique des commotions. Le but de la présente étude est de déterminer si une différence sur le plan cognitif entre les sexes est observable à long terme chez des athlètes ayant un historique de commotions cérébrales (HCC). Pour ce faire, 196 athlètes universitaires (49 femmes avec un historique, 49 femmes contrôles, 49 hommes avec un historique, 49 hommes contrôles) ont complété la batterie de tests Cogstate, fréquemment utilisée dans l’évaluation des commotions. Les analyses révèlent que les femmes avec HCC répondent plus lentement que leur contre-partie masculine à la tâche N-back (p<.01), qui nécessite plusieurs aspects de la cognition supérieure. Indépendamment du sexe, les athlètes avec un HCC présentent une diminution de la précision à la tâche N-back (p=.01) par rapport aux contrôles. Les analyses n’ont révélé aucune différence entre les groupes sur les tâches mesurant les fonctions cognitives de niveau inférieur. Les résultats actuels suggèrent qu’au-delà de la phase aigüe, le sexe est un modérateur des conséquences sur la cognition suite à une commotion. De plus, les résultats réaffirment que les commotions peuvent entrainer des déficits persistants dans les aspects de la cognition supérieure.

La macrocéphalie est une déviation du périmètre crânien (PC) de plus de 2 écarts-types par rapport à la norme du sexe et de l’âge de la personne. Elle est un biomarqueur facile à mesurer, mais sa valeur de prédiction du neurodéveloppement reste incertaine. La suppression neuronale (SN), une diminution de l’activité cérébrale d’un stimulus à l’autre, est liée à la capacité d’apprentissage et est signe d’un neurodéveloppement sain. Cette étude vise donc à déterminer si une variation anormale du PC est associée à une modification du mécanisme de SN, observé en EEG, durant la première année de vie de l’enfant. 40 enfants entre 1 et 11 mois ont été recrutés pour participer à l’étude. L’enregistrement EEG a été réalisé avec un système de mesure de 128 électrodes (Electrical Geodesics System Inc.). La tâche, à modalité auditive, permet le déclenchement d’une réponse de SN. Une ANOVA à mesures répétées a été effectuée sur les données de 16 nouveau-nés (8 macrocéphales) à partir des potentiels évoqués des composantes, pour chacun des deux groupes. Les résultats suggèrent une SN significative chez les contrôles (diminution en latence et en amplitude de N1 et de P2 ; p<0.05). Par contre, chez les macrocéphales, N1 et P2 présentent une augmentation plutôt qu’une diminution (p<0.05). Cette étude permet une meilleure compréhension de l’impact du PC sur la SN. Il serait pertinent de suivre l’évolution des macrocéphales afin de voir si leur SN atypique influence leurs habiletés cognitives.

Comparativement à la population générale, les personnes présentant un premier épisode psychotique (PEP) ont un risque de suicide jusqu'à18 fois plus élevé. Le suicide réduit leur espérance de vie et est associé à une souffrance importante. La présentation vise à décrire la prévalence et les facteurs associés à la suicidalité chez les personnes présentant un PEP. Les données colligées auprès des 567 patients présentant un PEP, âgés entre 18 et 30 ans, révèlent que le tiers d’entre eux ont eu des idées suicidaires et près de 10% de ceux-ci ont fait au moins une tentative de suicide avant leur premier contact avec les services psychiatriques. Une diminution de la prévalence des idées et des tentatives suicidaires est observée au cours des cinq années de suivi. Les facteurs associés à la suicidalité identifiés parmi de nombreuses variables seront présentés. À l’admission, puis annuellement, des entrevues de recherche avec passation de questionnaires validés ont permis de colliger les données notamment sur les caractéristiques sociodémographiques, le diagnostic psychiatrique, la suicidalité, les symptômes, le fonctionnement global et la consommation d’alcool et de drogues. Une meilleure compréhension de l’évolution de la suicidalité et des facteurs qui y sont associés peut permettre de mieux cibler les personnes présentant un PEP à risque de passage à l’acte suicidaire.

L’instabilité émotionnelle occupe une place considérable dans la conceptualisation du trouble de personnalité borderline (TPB). Pourtant, ce phénomène a été très peu étudié. La présente étude tente de déterminer s’il existe une relation entre le nombre de traits borderline et la fluctuation de l’expérience dépressive. L’hypothèse est que plus une personne présente des traits de personnalité borderline, plus elle devrait présenter une variabilité de l’expérience dépressive dans le temps.

 Le groupe de participants était composé de 106 étudiants universitaires (81 femmes) ayant un âge moyen de 21, 2 ans. L’importance des traits borderline était évaluée par l‘instrument de dépistage du TPB McLean. L’échelle de dépression en 6 items du Brief Symptom Inventory a aussi été administrée pour mesurer le niveau de symptômes dépressifs. Les participants ont complété l’échelle de dépression à deux reprises à trois semaines d’intervalle. L’instabilité de l’expérience dépressive est évaluée par la valeur absolue de la différence entre les scores de l’échelle dépressive aux deux temps de mesure.

 Les résultats montrent une relation de taille moyenne (r=0, 32**) entre l’importance des traits borderline et la variabilité de l’expérience dépressive. Une régression hiérarchique indique que cette variabilité n’est pas due à l’importance de l’affect dépressif initial puisque seul le nombre de traits borderline demeure un prédicteur significatif (r sp=0,18*).

Dans des cas rares, les relations sexuelles déclenchent des sensations comme des couleurs. Ces synesthésies s’observent plus chez les femmes et sont déclenchées par des états émotionnels comme la trance associée aux relations sexuelles. On a examiné les profils de deux sœurs âgées de 24 et 27 ans. Leurs synesthésies sexuelles ont débuté dès leurs premiers rapports et apparaissaient lors du plateau d’excitation associé à une altération de l’état de conscience. Les synesthésies étaient constituées de couleurs avec ou sans formes, étaient uniques à chaque acte sexuel et augmentaient la perte de contact avec l’environnement extérieur. Elles étaient accompagnées d’une hypersensibilité tactile. Elles étaient liées à la proximité émotionnelle avec le partenaire ainsi qu’au type de contact physique. Les synesthésies permettaient un rappel des détails spatio-temporels de ces épisodes. Une des deux personnes rapportait aussi une grande sensibilité à l’exaltation du coureur et à l’exaltation musicale, des états qui pourraient avoir des similarités avec les états de trance sexuelle. Les synesthésies ont fortement diminué en fréquence avec les années. Elles ont disparues chez une des deux personnes et ont été reproduites lors de la prise de MDMA, un agoniste de la sérotonine pouvant induire des synesthésies. Ces cas soulignent l’aspect fluctuant de certaines synesthésies et suggèrent des liens entre l’activation de connexions synesthésiques latentes et le système sérotoninergique.

L’usage problématique des jeux vidéo se distingue du « temps d’écran », car il est défini comme un usage excessif, difficile à contrôler, et ayant un impact négatif sur le fonctionnement. Selon certaines études, l’usage problématique des jeux vidéo est associé de façon prospective avec les symptômes psychotiques chez les jeunes, possiblement dû à l’isolement social. Toutefois, le rôle des facteurs protecteurs sociaux n’a pas encore été étudié. La présente étude vise à évaluer l’association entre l’usage problématique des jeux vidéo et les symptômes psychotiques à la préadolescence, ainsi que le rôle protecteur du réseau social. Les données proviennent de l’Adolescent Brain Cognitive Development Study, une cohorte de 12 000 jeunes de la population générale des États-Unis. Les analyses ont été effectuées dans un sous-échantillon de 6 403 jeunes (âge moyen : 12 ans; sexe féminin : 57,8 %) après l’exclusion des données manquantes. Les résultats préliminaires indiquent une association entre l’usage problématique des jeux vidéo et les symptômes psychotiques 1 an plus tard, après l’ajustement pour les symptômes psychotiques antérieurs, l’historique familial de psychose et les facteurs sociodémographiques (coefficient = 0,127; IC 95% : 0,101, 0,153). Les analyses en cours évalueront le rôle du réseau social des jeunes en tant que facteur modérateur de cette association. Les résultats escomptés permettront de guider les interventions cliniques chez les jeunes utilisateurs de jeux vidéo. 

La synesthésie est une condition neurologique caractérisée par des  perceptions supplémentaires lors de certaines sensations (ex : lettres évoquent des couleurs, mots évoquent des goûts) et représente une fenêtre pour étudier la plasticité des connexions cérébrales. La synesthésie est le plus souvent développementale mais une forme intermittente peut être induite par  la consommation de substances agonistes de la sérotonine (MDMA, psilocybine, LSD). Plusieurs données suggèrent que les systèmes cérébraux de modulation associés à la sérotonine sont impliqués dans la synesthésie. Nous présentons des cas de synesthésies (perceptions de couleurs) durant l'accouchement et l'excitation sexuelle comportant une intensité émotionnelle élevée. Les participantes ont été évaluées à l’aide d’une entrevue, de questionnaires sur les états de conscience et d’une batterie de synesthésie. Ces observations suggèrent un effet de l'ocytocine cérébrale sur les synesthésies et soulèvent l'hypothèse d'interactions entre les systèmes de sérotonine et d'ocytocine chez certains synesthètes.

Les individus présentant des traits limites utilisent le clivage. Cette défense primitive représente un aspect central de cette pathologie, laquelle empêche ces individus d’accéder aux représentations affectivement opposées à celles activées dans l’ici-et-maintenant (Cancienne, 1995). La présente étude vise à déterminer si les réseaux sémantiques de valences affectives opposées sont plus éloignés les uns des autres lorsque le participant a recourt au processus défensif de clivage et qu’il ressent un affect négatif. Pour ce faire, 62 participants adultes ont effectué une tâche de décision lexicale. Les temps de réaction à ces présentations ont été mesurés dans deux conditions expérimentales : la première sans affect induit et la seconde avec une induction d’affects négatifs. Par des régressions hiérarchiques, il est possible d’observer un lien positif entre l’utilisation des défenses primitives et l’écart entre les temps de réaction aux antonymes affectifs et neutres au temps 1. Néanmoins, au temps 2, l’induction d’affects négatifs relativement intenses semble affaiblir l’effet prédictif des défenses primitives sur l’écart entre les temps de réaction aux antonymes affectifs et neutres. Il est possible de conclure que les réseaux sémantiques sont organisés en fonction des valences affectives opposées et que l’induction d’affects négatifs n’a pas d’impact significatif. La validité de la tâche de décision lexicale pour mesurer les défenses primitives est supportée.

La schizophrénie est une psychopathologie complexe dont le quart de la population atteinte risque de développer un trouble d’abus/dépendance au cannabis en cours de vie. Cette dépendance a un impact très négatif sur l’observance des patients aux médicaments, les rechutes d’épisodes psychotiques et le risque de suicide. Or, de récentes études par notre groupe suggèrent que le pronostic de ces patients n’est pas aussi sombre à tous les niveaux. En effet, ces patients atteints à la fois de schizophrénie et de trouble de dépendance au cannabis souffriraient de moins de symptômes négatifs ainsi que de moins de déficits cognitifs. Dans la présente étude, nous avons évalué et comparé la cognition de patients avec double diagnostic, de patients schizophrènes sans trouble d’abus de substance et de sujets sains, spécifiquement sur la mémoire émotionnelle. Fait intéressant, nos résultats suggèrent que la mémoire émotionnelle est préservée chez les patients avec double diagnostic comparativement aux patients atteints seulement de schizophrénie. Effectivement, autant les performances que les fonctions cérébrales associées à la tâche de mémoire montrent un effet de gradient : les sujets sains performent le mieux et activent le plus; les schizophrènes ont les pires performances et le moins d’activations; et les patients avec double diagnostic se situent entre les deux. Éventuellement, nous comptons élargir notre éventail de domaines cognitifs.

Les recherches démontrent systématiquement une plus grande prévalence de désordres affectifs, tels que l’anxiété et la dépression, chez les femmes que chez les hommes. Cependant, à ce jour, ces différences demeurent encore mal comprises. Une des hypothèses avancées pour les expliquer est celle d’une plus grande vulnérabilité des femmes aux stresseurs du quotidien, notamment au travail et dans la famille. Nous testerons cette hypothèse à partir des données recueillies dans le cadre de l’enquête SALVEO réalisée auprès de 1103 travailleurs et 1059 travailleuses dans 63 entreprises québécoises. Les analyses d’équations structurelles multiniveaux, stratifiées pour les hommes (n=989) et pour les femmes (n=946) confirment l’hypothèse de vulnérabilité différentielle aux stresseurs hors travail mais peu de différences ressortent entre les femmes et les hommes en ce qui concerne les stresseurs au travail mise à part les demandes psychologiques. Ces résultats soutiennent l’idée que les déterminants sociaux de la santé sont genrés et qu’ils ne s’articulent pars de la même façon en fonction d’être un homme ou une femme. Nous discuterons de ces résultats à partir des perspectives théoriques récentes sur le genre et sur l’interface travail-famille.

Il est aujourd’hui bien reconnu que tout le monde rêve, soit 3 à 6 fois par nuit (particulièrement en phase de sommeil paradoxal) pour un total d’environ 6 ans sur toute une vie. L’un des modèles de compréhension du contenu de ces rêves les plus étudiés est l’hypothèse de continuité des rêves (Domhoff, 1996), selon laquelle les rêves reflètent les préoccupations du rêveur à l’éveil. Levin et Nielsen (2009) proposent que les variations quotidiennes du stress émotionnel vécu par chacun à l’éveil soient en partie responsables du contenu négatif dans les rêves, incluant l’apparition de cauchemars. Nous savons aussi que les traits de personnalité d’un individu peuvent moduler ses réponses oniriques au stress vécu à l’éveil.

Le présent projet met donc à l’épreuve ces modèles explicatifs du contenu des rêves en postulant qu’une interaction entre la personnalité et les niveaux de stress quotidien permettrait de prédire l’occurrence des rêves à teneur négative.

Le logiciel en ligne utilisé, Qualtrics, permet de recueillir les réponses des participants à des questionnaires de personnalité et de vécu au début de l’étude, ainsi qu’à des mesures quotidiennes de stress et des éléments du contenu onirique pendant 3 semaines consécutives. Cette étude en ligne novatrice bilingue permet donc de rejoindre de nombreux participants dans la population générale afin de mieux comprendre la nature des rêves et cauchemars, ainsi qu’à affiner les modèles portant sur leur lien avec la vie éveillée.

Les étudiants universitaires sont à risque de présenter des symptômes d’anxiété et de consommer des substances psychoactives en raison du contexte stressant dans lequel ils évoluent. Toutefois, ce lien entre l’anxiété et la consommation de substances psychoactives a peu été étudié dans la littérature. La présente étude vise à comprendre le lien entre les troubles anxieux et la consommation de substances à partir d’un échantillon de 1 800 étudiants d’une université québécoise (32 % hommes). Des comparaisons selon la participation sportive, le nombre d’années de scolarité à l’université et le sexe ont été réalisées quant aux scores de symptômes anxieux et de consommation de substances psychoactives, puis des corrélations et des régressions linéaires ont été effectuées.

Les résultats démontrent que 30,7 % des étudiants ont présenté une anxiété significative au cours des 14 derniers jours alors qu’au cours des 12 derniers mois, 93,3 % ont consommé de l’alcool, 36,8 % du cannabis, 9,7 % des médicaments sédatifs, 7,1 % de la cocaïne, 7,9 % d’autres stimulants, 6,5 % des hallucinogènes, 1,4 % des opiacés et 0,6 % des inhalants. Les symptômes anxieux ne permettent pas d’expliquer significativement la consommation de substances. Aussi, plus la participation sportive est élevée, plus les symptômes d’anxiété diminuent significativement. Certaines caractéristiques (ex. : enfants à charge, étudiant international) expliquent de plus grandes fréquences de consommation de diverses substances.

Les données portant sur les interneurones du striatum proviennent principalement d’études effectuées chez le rat et le primate. Peu d’informations sont présentement disponibles chez la souris et ce, malgré l’utilisation grandissante de modèles transgéniques murins. L’objectif principal de cette étude est de caractériser la morphologie et la distribution régionale des interneurones du striatum exprimant la choline acétyl-transférase (ChAT) ou la calrétinine (CR) chez la souris D1/D2, en utilisant une approche immunohistochimique quantitative. Les interneurones ChAT présentent un gradient rostro-caudal décroissant et sont caractérisés par une arborisation axonale locale dense et variqueuse. Les interneurones CR présentent une plus grande diversité morphologique. Le premier type montre un gradient rostro-caudal décroissant marqué et est caractérisé par un corps cellulaire sphérique ne possédant qu’un ou deux neurites variqueux et modérément arborisés. Le deuxième type présente un gradient rostro-caudal croissant et est caractérisé par un corps cellulaire allongé. Le troisième type, uniformément distribué dans le striatum, est caractérisé par un corps cellulaire intensément marqué et multipolaire. En conclusion, les interneurones ChAT sont plus abondants et plus largement distribués que les interneurones CR dans le striatum de la souris D1/D2. L’absence de colocalisation ChAT/CR chez la souris constitue une différence interspécifique importante entre primates et rongeurs.



La douleur sociale (DS) est définie comme l’expérience désagréable associée à la perte de liens sociaux, à la menace de ces liens, ou encore à la dévalorisation sociale. Plusieurs expériences peuvent causer de la DS, notamment le rejet par les pairs. Les facteurs associés à la douleur sociale suite au rejet (DSR) sont peu connus. Toutefois, étant donné le recoupement au plan cérébral entre la DSR et la douleur physique (DP), cette dernière pourrait être associée à la DSR. La littérature laisse aussi croire que l’estime de soi (ES) serait associée à la DSR. L’objectif de l’étude est d’étoffer notre compréhension des facteurs associés à la DSR. Méthode: 24 participants (12H, M âge = 24 ans, ET = 2,90) ont joué à la Cyberball, un jeu de lancer de ballon informatisé qui induit le rejet social où le participant croit jouer en ligne avec deux autres individus. Des questionnaires, dont celui de DSR, sont ensuite remplis. Enfin, des tests de DP sont effectués (sommation temporelle de la douleur et pression douloureuse). Résultats: Des régressions linéaires multiples ont été conduites et deux sous-échelles de la DSR (le sentiment d’appartenance (R2 =0,49) et l’ES situationnelle (R2 =0,52)) sont marginalement prédites par le modèle avec de fortes tailles d’effet. L’ES au pré-test prédit le sentiment d’appartenance (p = 0,01).Discussion: L’ES semble être un facteur protecteur face à la DSR et pourrait donc être une cible thérapeutique pour les personnes souffrant du rejet. 

Les statistiques suggèrent que les femmes sont plus vulnérables aux symptômes anxieux que les hommes. Des hypothèses biologiques et psychosociales ont été mises de l’avant pour tenter d’expliquer cette vulnérabilité accrue chez les femmes. Au niveau psychosocial, il importe de porter attention aux caractéristiques de genre des individus, c’est-à-dire, les comportements masculins et féminins que la société attribue aux hommes et aux femmes. La présente étude vise à examiner la relation entre les caractéristiques de genre et les traits anxieux chez des adultes en santé. Ainsi, 80 femmes et 50 hommes, âgés entre 18 et 55 ans, ont été recrutés. Les participants ont rempli un questionnaire mesurant le trait d’anxiété (State and Trait Anxiety Inventory, Forme Trait) ainsi qu’un questionnaire mesurant les rôles de genre (BEM Sex-Role Inventory). Des modèles de régression ont été réalisés pour les femmes et pour les hommes en utilisant le score d’anxiété comme variable dépendante et le score de féminité et de masculinité comme prédicteurs. Les résultats ne démontrent aucune relation entre les caractéristiques de genre et les traits anxieux chez les hommes. Par contre, chez les femmes, un plus fort endossement de caractéristiques féminines est associé à un plus faible trait d’anxiété. En somme, ces résultats permettent de mieux comprendre l’influence des caractéristiques de genre sur l’anxiété et suggèrent des relations distinctes entre les hommes et les femmes.

Introduction: Le manganèse (Mn) est une nutriment essentiel, mais peut avoir des effets néfastes s'il se retrouve en excès dans l'organisme. À cause de ses propriétés paramagnétiques, le Mn peut être observé grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM). Les zones de déposition du Mn, s'accumulant préférentiellement dans le globus pallidus, peuvent être détectées dans des images pondérées en T1 à cause de leur signal de forte intensité.

Méthodologie: Nous avons testé 18 enfants âgés de 9 à 14 ans, divisés en groupe en fonction de la concentration de Mn trouvée dans l'eau potable de leur résidence, soit hautement (n=7) et faiblement (n=11) exposés. Différentes analyses d'intensité du signal ont été effectuées sur les images pondérées en T1 pour évaluer la présence ou l'absence de Mn dans le globus pallidus.

Résultats: Les analyses statistiques ont révélé que l'intensité du signal des images de sujets hautement exposés n'était pas significativement différente que celle des faiblement exposés (Z= -.056; p= 0.6). 

Discussion:Les données semblent indiquer qu'au niveau d'exposition auquel les sujets sont exposés, le Mn ne s'accumule pas dans le globus pallidus. Par contre, de par la chronicité de l'exposition, il n'est pas possible d'exclure la possibilité que le Mn puisse créer des dommages neurologiques permanents. Pour cette raison, des analsyes subséquentes pour évaluer les altérations dans la matière blanche et dans la matière grise seront effectuées. 

OBJECTIF Au Canada, les coûts de la santé pour les victimes d’actes criminels violents (VACV) sont estimés à 36 milliards annuellement. Bien que jusqu’à 39% des VACV développent un état de stress post-traumatique (ESPT), aucune étude n’a évalué l’impact de l’ESPT sur les coûts de la santé. Cette étude compare les coûts de la santé en fonction du diagnostic d’ESPT d'un échantillon de VACV.MÉTHODE151 victimes d’actes criminels ont complété, 30 jours après leur agression, un questionnaire portant sur différents coûts de la santé (omnipraticiens, médecins spécialistes, autres professionnels de la santé et médication) et l’Entrevue  clinique du DSM-IV-TR pour évaluer l’ESPT. Les participants, regroupés en 2 catégories sur la base de leur diagnostic d’ESPT, ont été comparés sur les coûts de la santé. RÉSULTATS L’étude révèle un coût de la santé moyen significativement plus élevé pour les participants du groupe présentant un ÉSPT (c2 = 22,43, p < 0,001). De façon spécifique, les participants ayant un ESPT rapportent des coûts 2 fois plus élevés pour les omnipraticiens (t = -3,916 ; p < 0,001) et les médecins spécialistes (t = -1,895; p = 0,001) ainsi qu’un coût moyen 4 fois plus élevé pour la médication (t = -3,515 ; p < 0,001).CONCLUSION La présence d’un ESPT à la suite d’un acte criminel violent engendre des coûts de santé supplémentaires et importants pour les victimes. Un programme de détection et de prévention de l’ESPT pourrait réduire les coûts auprès des VACV.

L’attention visuelle spatiale peut être déployé à différentes positions dans l’espace sans bouger les yeux, et de nombreuses études ont montré que les composantes des potentiels reliés aux évènements pouvaient nous renseigner sur la latéralisation (à droite ou à gauche) du déploiement l’attention visuelle spatiale endogène dans le champ visuel. Cependant, la littérature ne permet pas d’affirmer qu’il est possible d’obtenir une localisation spatiale plus précise en se basant sur le signal EEG lors d’une fixation centrale. Dans cette étude, nous avons utilisé une tâche d’indiçage de Posner modifiée avec un indice endogène pour déterminer le degré avec lequel l’information contenue dans le signal EEG peut nous permettre de suivre l’attention visuelle spatiale lors de séquence de présentation durant maximum 200 ms. Nous avons utilisé une machine à vecteur de support (SVM) et une validation croisée pour évaluer la précision du décodage, i.e., le pourcentage de prédictions correctes sur la localisation spatiale de l’attention (57 %, p<0.001, seuil de chance à 25%) avec une erreur moyenne de 0.52 degré d'angle visuel. Les réponses ERP ont également prédit avec succès si l’attention était présente ou pas à une position donnée avec une précision de 79% (p<0.001) . Ces résultats seront discutés en termes de leurs implications pour le décodage de l’attention visuelle spatiale et des directions futures pour la recherche seront proposées.

Les neurones dopaminergiques dans l’aire tegmentale ventrale (ATV) sont reconnus comme étant cruciaux pour maintenir les comportements d’approches liés à la récompense. Cependant, il reste à préciser la nature des interactions entre ces neurones et les autres types de neurones recruités pendant la poursuite d’une récompense. Nous avons mesuré la libération de dopamine (DA) dans le noyau accumbens (NAc) en utilisant la voltammétrie cyclique. Nous avons comparé la libération de DA en réponse à une stimulation électrique du faisceau médian télencéphale (FMT) avec une stimulation optique des neurones dopaminergiques dans l’ATV. Dans les deux cas, les paramètres utilisés sont reconnus pour soutenir une réponse opérante. La stimulation électrique du FMT appliquée unilatéralement a produit une libération robuste de DA dans les deux hémisphères tandis que la stimulation optique a produit une libération seulement dans l’hémisphère contenant la fibre optique. Comme démontré par d’autres études, les fibres du FMT peuvent se connecter à l’ATV par des voies multisynaptiques bilatérales. Donc, la stimulation unilatérale électrique du FMT recruite un réseau de structures neuronales beaucoup plus ramifié que la stimulation optique spécifique aux neurones dopaminergiques de l’ATV. Nous spéculons que cette différence doit avoir des conséquences comportementales quantifiables. La contribution de projections neuronales contournant l’ATV durant la stimulation électrique est aussi une possibilité.