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Les résultats concernant le sexe en tant que modérateur des conséquences à la suite d’une commotion sont contradictoires. Plusieurs études suggèrent que les athlètes féminines ont une moins bonne performance que les athlètes masculins aux tests cognitifs dans les semaines qui suivent la blessure. En dépit des différences dans la phase aigüe, les conséquences à long terme sont mal comprises, limitant ainsi la gestion clinique des commotions. Le but de la présente étude est de déterminer si une différence sur le plan cognitif entre les sexes est observable à long terme chez des athlètes ayant un historique de commotions cérébrales (HCC). Pour ce faire, 196 athlètes universitaires (49 femmes avec un historique, 49 femmes contrôles, 49 hommes avec un historique, 49 hommes contrôles) ont complété la batterie de tests Cogstate, fréquemment utilisée dans l’évaluation des commotions. Les analyses révèlent que les femmes avec HCC répondent plus lentement que leur contre-partie masculine à la tâche N-back (p<.01), qui nécessite plusieurs aspects de la cognition supérieure. Indépendamment du sexe, les athlètes avec un HCC présentent une diminution de la précision à la tâche N-back (p=.01) par rapport aux contrôles. Les analyses n’ont révélé aucune différence entre les groupes sur les tâches mesurant les fonctions cognitives de niveau inférieur. Les résultats actuels suggèrent qu’au-delà de la phase aigüe, le sexe est un modérateur des conséquences sur la cognition suite à une commotion. De plus, les résultats réaffirment que les commotions peuvent entrainer des déficits persistants dans les aspects de la cognition supérieure.

La macrocéphalie est une déviation du périmètre crânien (PC) de plus de 2 écarts-types par rapport à la norme du sexe et de l’âge de la personne. Elle est un biomarqueur facile à mesurer, mais sa valeur de prédiction du neurodéveloppement reste incertaine. La suppression neuronale (SN), une diminution de l’activité cérébrale d’un stimulus à l’autre, est liée à la capacité d’apprentissage et est signe d’un neurodéveloppement sain. Cette étude vise donc à déterminer si une variation anormale du PC est associée à une modification du mécanisme de SN, observé en EEG, durant la première année de vie de l’enfant. 40 enfants entre 1 et 11 mois ont été recrutés pour participer à l’étude. L’enregistrement EEG a été réalisé avec un système de mesure de 128 électrodes (Electrical Geodesics System Inc.). La tâche, à modalité auditive, permet le déclenchement d’une réponse de SN. Une ANOVA à mesures répétées a été effectuée sur les données de 16 nouveau-nés (8 macrocéphales) à partir des potentiels évoqués des composantes, pour chacun des deux groupes. Les résultats suggèrent une SN significative chez les contrôles (diminution en latence et en amplitude de N1 et de P2 ; p<0.05). Par contre, chez les macrocéphales, N1 et P2 présentent une augmentation plutôt qu’une diminution (p<0.05). Cette étude permet une meilleure compréhension de l’impact du PC sur la SN. Il serait pertinent de suivre l’évolution des macrocéphales afin de voir si leur SN atypique influence leurs habiletés cognitives.

Le Clinician-Administered PTSD Scale (CAPS) est l’entrevue diagnostique de choix afin d’évaluer la fréquence et sévérité des symptômes du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Récemment, le CAPS a été adapté afin que les symptômes évalués correspondent aux critères du DSM-5. Cependant, sa traduction française n’a pas encore été validée. L’objectif de cette étude consiste en la validation du CAPS-5 français au sein d’une population internationale d’individus francophones ayant été exposés à un événement traumatique. Les participants ont été recrutés dans des cliniques en milieu hospitaliers soit au Québec, au Liban, ou en France (n = 174). Lors d’une entrevue en face-à-face, les participants se sont vus administrer le CAPS-5 et le questionnaire auto-rapporté PTSD Checklist for DSM-5 (PCL-5). Nous avons examiné la cohésion interne, la validité convergente, ainsi que la fiabilité au test-retest. La cohésion interne totale du CAPS-5 (α = .88) ainsi que la validité convergente entre le CAPS-5 et le PCL-5 (r = .75) sont jugées satisfaisantes. De plus, le coefficient de test-retest (r = .82) démontre une bonne fiabilité à l'intervalle de temps. Nos résultats démontrent des données psychométriques satisfaisantes de la version française du CAPS-5. Ces résultats sont consistants avec les données psychométriques de la version originale du CAPS-5. Ainsi, les chercheurs et cliniciens francophones peuvent maintenant compter sur le CAPS-5 afin de poser un diagnostic fiable et valide.

L’instabilité émotionnelle occupe une place considérable dans la conceptualisation du trouble de personnalité borderline (TPB). Pourtant, ce phénomène a été très peu étudié. La présente étude tente de déterminer s’il existe une relation entre le nombre de traits borderline et la fluctuation de l’expérience dépressive. L’hypothèse est que plus une personne présente des traits de personnalité borderline, plus elle devrait présenter une variabilité de l’expérience dépressive dans le temps.

 Le groupe de participants était composé de 106 étudiants universitaires (81 femmes) ayant un âge moyen de 21, 2 ans. L’importance des traits borderline était évaluée par l‘instrument de dépistage du TPB McLean. L’échelle de dépression en 6 items du Brief Symptom Inventory a aussi été administrée pour mesurer le niveau de symptômes dépressifs. Les participants ont complété l’échelle de dépression à deux reprises à trois semaines d’intervalle. L’instabilité de l’expérience dépressive est évaluée par la valeur absolue de la différence entre les scores de l’échelle dépressive aux deux temps de mesure.

 Les résultats montrent une relation de taille moyenne (r=0, 32**) entre l’importance des traits borderline et la variabilité de l’expérience dépressive. Une régression hiérarchique indique que cette variabilité n’est pas due à l’importance de l’affect dépressif initial puisque seul le nombre de traits borderline demeure un prédicteur significatif (r sp=0,18*).

Dans des cas rares, les relations sexuelles déclenchent des sensations comme des couleurs. Ces synesthésies s’observent plus chez les femmes et sont déclenchées par des états émotionnels comme la trance associée aux relations sexuelles. On a examiné les profils de deux sœurs âgées de 24 et 27 ans. Leurs synesthésies sexuelles ont débuté dès leurs premiers rapports et apparaissaient lors du plateau d’excitation associé à une altération de l’état de conscience. Les synesthésies étaient constituées de couleurs avec ou sans formes, étaient uniques à chaque acte sexuel et augmentaient la perte de contact avec l’environnement extérieur. Elles étaient accompagnées d’une hypersensibilité tactile. Elles étaient liées à la proximité émotionnelle avec le partenaire ainsi qu’au type de contact physique. Les synesthésies permettaient un rappel des détails spatio-temporels de ces épisodes. Une des deux personnes rapportait aussi une grande sensibilité à l’exaltation du coureur et à l’exaltation musicale, des états qui pourraient avoir des similarités avec les états de trance sexuelle. Les synesthésies ont fortement diminué en fréquence avec les années. Elles ont disparues chez une des deux personnes et ont été reproduites lors de la prise de MDMA, un agoniste de la sérotonine pouvant induire des synesthésies. Ces cas soulignent l’aspect fluctuant de certaines synesthésies et suggèrent des liens entre l’activation de connexions synesthésiques latentes et le système sérotoninergique.

Contexte
La myélopathie cervicale dégénérative (MCD) est une cause majeure de dysfonction de la moelle épinière chez les adultes, nécessitant souvent une intervention chirurgicale pour soulager les symptômes neurologiques. Cependant, le rôle de la réhabilitation postopératoire dans l'optimisation des résultats des patients reste incertain.

Objectifs
Évaluer les effets de la réhabilitation postopératoire sur les résultats cliniques des patients atteints de MCD ayant subi une intervention chirurgicale.

Méthodes
Nous avons mené une recherche dans PubMed, Scopus et Web of Science afin d’identifier des études pertinentes publiées en anglais ou en français. Les études éligibles comprenaient des essais contrôlés randomisés, des études de cohorte et d'autres articles de recherche primaire examinant l'impact des interventions de réhabilitation, telles que la physiothérapie ou les programmes d'exercice, sur les résultats cliniques postopératoires, y compris la fonction, la douleur, la force musculaire, l'amplitude des mouvements, la qualité de vie et la récupération neurologique des patients.

Résultats
Nous aurons des données d'ici mai 2025.

Pertinence clinique
Ce projet apportera des preuves sur l'efficacité de la réhabilitation postopératoire dans l'optimisation de la récupération et contribuera à orienter les lignes directrices de la pratique clinique pour la prise en charge de la MCD.

La peur est une fonction essentielle à la survie, car elle permet à un individu d'adapter son comportement. Il existe des différences individuelles quant à la façon dont les individus apprennent la peur, mais la nature de ces différences nécessite davantage d'exploration. Plusieurs stratégies se mobilisent pour réguler la peur, dont les stratégies de coping. Par contre, peu d’études ont étudié l’impact des stratégies de coping sur l’apprentissage de la peur. La présente étude exploratoire cherche à examiner le lien entre les stratégies de coping et l’apprentissage de la peur. 133 hommes et femmes en santé, âgés entre 18 et 55 ans, ont pris part à un paradigme de conditionnement de la peur validé, où un stimulus neutre (ex. lumière bleue) est associé à un léger choc électrique et devient un stimulus conditionné (SC+). La sudation de la peau permet de quantifier objectivement les niveaux de peur. Ils ont ensuite répondu au Brief COPE, questionnaire mesurant la fréquence d’utilisation des stratégies de coping. Les résultats suggèrent que les stratégies de coping ne sont pas associées aux réponses de peur en réaction au choc. En revanche, certaines stratégies de coping sont associées aux réponses conditionnées, soit l’indicateur d’un apprentissage de la peur. De plus, cette association diffère entre les hommes et les femmes. Ces résultats permettent de mieux comprendre les facteurs psychologiques contribuant aux différences individuelles quant à l’apprentissage de la peur.

Les individus présentant des traits limites utilisent le clivage. Cette défense primitive représente un aspect central de cette pathologie, laquelle empêche ces individus d’accéder aux représentations affectivement opposées à celles activées dans l’ici-et-maintenant (Cancienne, 1995). La présente étude vise à déterminer si les réseaux sémantiques de valences affectives opposées sont plus éloignés les uns des autres lorsque le participant a recourt au processus défensif de clivage et qu’il ressent un affect négatif. Pour ce faire, 62 participants adultes ont effectué une tâche de décision lexicale. Les temps de réaction à ces présentations ont été mesurés dans deux conditions expérimentales : la première sans affect induit et la seconde avec une induction d’affects négatifs. Par des régressions hiérarchiques, il est possible d’observer un lien positif entre l’utilisation des défenses primitives et l’écart entre les temps de réaction aux antonymes affectifs et neutres au temps 1. Néanmoins, au temps 2, l’induction d’affects négatifs relativement intenses semble affaiblir l’effet prédictif des défenses primitives sur l’écart entre les temps de réaction aux antonymes affectifs et neutres. Il est possible de conclure que les réseaux sémantiques sont organisés en fonction des valences affectives opposées et que l’induction d’affects négatifs n’a pas d’impact significatif. La validité de la tâche de décision lexicale pour mesurer les défenses primitives est supportée.

La schizophrénie est une psychopathologie complexe dont le quart de la population atteinte risque de développer un trouble d’abus/dépendance au cannabis en cours de vie. Cette dépendance a un impact très négatif sur l’observance des patients aux médicaments, les rechutes d’épisodes psychotiques et le risque de suicide. Or, de récentes études par notre groupe suggèrent que le pronostic de ces patients n’est pas aussi sombre à tous les niveaux. En effet, ces patients atteints à la fois de schizophrénie et de trouble de dépendance au cannabis souffriraient de moins de symptômes négatifs ainsi que de moins de déficits cognitifs. Dans la présente étude, nous avons évalué et comparé la cognition de patients avec double diagnostic, de patients schizophrènes sans trouble d’abus de substance et de sujets sains, spécifiquement sur la mémoire émotionnelle. Fait intéressant, nos résultats suggèrent que la mémoire émotionnelle est préservée chez les patients avec double diagnostic comparativement aux patients atteints seulement de schizophrénie. Effectivement, autant les performances que les fonctions cérébrales associées à la tâche de mémoire montrent un effet de gradient : les sujets sains performent le mieux et activent le plus; les schizophrènes ont les pires performances et le moins d’activations; et les patients avec double diagnostic se situent entre les deux. Éventuellement, nous comptons élargir notre éventail de domaines cognitifs.

Les recherches démontrent systématiquement une plus grande prévalence de désordres affectifs, tels que l’anxiété et la dépression, chez les femmes que chez les hommes. Cependant, à ce jour, ces différences demeurent encore mal comprises. Une des hypothèses avancées pour les expliquer est celle d’une plus grande vulnérabilité des femmes aux stresseurs du quotidien, notamment au travail et dans la famille. Nous testerons cette hypothèse à partir des données recueillies dans le cadre de l’enquête SALVEO réalisée auprès de 1103 travailleurs et 1059 travailleuses dans 63 entreprises québécoises. Les analyses d’équations structurelles multiniveaux, stratifiées pour les hommes (n=989) et pour les femmes (n=946) confirment l’hypothèse de vulnérabilité différentielle aux stresseurs hors travail mais peu de différences ressortent entre les femmes et les hommes en ce qui concerne les stresseurs au travail mise à part les demandes psychologiques. Ces résultats soutiennent l’idée que les déterminants sociaux de la santé sont genrés et qu’ils ne s’articulent pars de la même façon en fonction d’être un homme ou une femme. Nous discuterons de ces résultats à partir des perspectives théoriques récentes sur le genre et sur l’interface travail-famille.

Il est aujourd’hui bien reconnu que tout le monde rêve, soit 3 à 6 fois par nuit (particulièrement en phase de sommeil paradoxal) pour un total d’environ 6 ans sur toute une vie. L’un des modèles de compréhension du contenu de ces rêves les plus étudiés est l’hypothèse de continuité des rêves (Domhoff, 1996), selon laquelle les rêves reflètent les préoccupations du rêveur à l’éveil. Levin et Nielsen (2009) proposent que les variations quotidiennes du stress émotionnel vécu par chacun à l’éveil soient en partie responsables du contenu négatif dans les rêves, incluant l’apparition de cauchemars. Nous savons aussi que les traits de personnalité d’un individu peuvent moduler ses réponses oniriques au stress vécu à l’éveil.

Le présent projet met donc à l’épreuve ces modèles explicatifs du contenu des rêves en postulant qu’une interaction entre la personnalité et les niveaux de stress quotidien permettrait de prédire l’occurrence des rêves à teneur négative.

Le logiciel en ligne utilisé, Qualtrics, permet de recueillir les réponses des participants à des questionnaires de personnalité et de vécu au début de l’étude, ainsi qu’à des mesures quotidiennes de stress et des éléments du contenu onirique pendant 3 semaines consécutives. Cette étude en ligne novatrice bilingue permet donc de rejoindre de nombreux participants dans la population générale afin de mieux comprendre la nature des rêves et cauchemars, ainsi qu’à affiner les modèles portant sur leur lien avec la vie éveillée.

Avec l’âge,  la consommation du sucre – glucose, le principal carburant du cerveau, diminue. Ce phénomène augmenterait le risque de présenter des troubles de mémoire et même, dans certains cas, suite à un épuisement énergétique chronique, de développer la maladie d’Alzheimer.  Normalement, lorsque le glucose vient à manquer, les cétones, des dérivés hépatiques des graisses, vont être utilisés comme carburant alternatif. Cependant, les connaissances actuelles sur l’utilisation des cétones par le cerveau sont encore très limitées et plusieurs questions sont à élucider : 1) Est-ce qu’avec l’âge, la diminution de la capacité du cerveau à utiliser de l’énergie pour fonctionner concerne uniquement le glucose ou bien cela concerne-t-il aussi l’utilisation d’autres carburants comme les cétones? 2) Est-ce que cette baisse de la consommation énergétique du cerveau s’accompagne d’une réduction des performances intellectuelles? 3) Et est-ce que ce processus biologique est le même pour un vieillissement dit « normal » et pour vieillissement « pathologique »?La neuro-imagerie fonctionnelle (scanneur TEP) et structurelle (scanneur IRM) est un outil moderne qui nous donne aujourd’hui les moyens d’étudier ces problématiques. 

Introduction: La Dépression Majeure (DM) touche plus de 15% de la population canadienne. La fratrie des individus qui souffrent de DM y sont à plus haut risque (40%). Un biais d’interprétation négatif est rapporté chez les individus qui souffrent de DM et chez ceux qui y sont à haut risque (enfants de mères DM). L’hypothèse avancée est que la fratrie des adolescents qui souffrent de DM présente aussi ce biais, ce qui les prédispose à la DM.

Méthodologie: L’étude effectuée au CHU Ste-Justine est composée de 50 adolescents (19 DM, 16 fratries et 15 contrôles). Chacun des participants a complété une entrevue semi-structurée (K-SADS), une collecte de cortisol salivaire,  une échelle de réactivité cognitive (LEIDS-R), une batterie de reconnaissance d'expression faciale et une évaluation vidéo de leur cognition sociale (MASC), traduite de l’allemand au français par notre équipe.

 Résultats préliminaires: Les adolescents DM présentent une réactivité cognitive plus élevée que leur fratrie[F(1; 31) =7; 07(p = 0; 012)] au LEIDS-R. Au niveau de la cognition sociale, la fratrie ferait plus d’erreurs que les adolescents DM et que les contrôles[F(1; 28) = 4; 48(p =0; 043)].

Conclusion: Cette étude est centrée sur l’approche bio-psycho-sociale de la dépression et tient compte de la complémentarité de chacun de ces sous-domaines. Ces résultats préliminaires sont en faveur de notre hypothèse de recherche mais doivent être validés par un plus grand échantillon et un suivi longitudinal.

Objectif: Le rôle du neuropsychologue en traumatologie est d’évaluer brièvement le fonctionnement cognitif des patients ayant subi un traumatisme crâniocérébral (TCC). Cependant, les quelques outils disponibles pour répondre à cet objectif présentent certaines limites. Le but de cette étude est d’élaborer un nouveau test qui permet d’évaluer brièvement au chevet l’ensemble des fonctions cognitives tout en étant sensible aux séquelles d’un TCC.  

Méthode: L’EXACT, dont la durée d'administration est d'environ 20 minutes, est constitué de 22 sous-tests évaluant différents processus cognitifs. Il a été administré à 21 participants témoins (âgés de 18 à 71 ans) et 23 patients (âgés de 17 à 76 ans) hospitalisés pour un TCC léger à sévère subi il y a moins de deux mois.

Résultats: Les analyses montrent que le score total obtenu par les patients ayant subi un TCC (moyenne 82.39 ± 15.66) est significativement inférieur à celui des participants témoins (moyenne 97.14 ± 2.27). Les items évaluant la vitesse de traitement, la régulation du comportement, le calcul, la mémoire épisodique, la mémoire de travail, l’attention et les fonctions exécutives sont plus altérés que ceux évaluant les gnosies visuelles, les praxies idéomotrices et le langage. Les résultats à l’EXACT sont significativement corrélés avec la performance au MMSE (r = 0.92).

Conclusion: L’EXACT semble constituer un outil efficace pour évaluer brièvement le fonctionnement cognitif global des patients hospitalisés pour un TCC.

Problématique. Le traumatisme craniocérébral (TCC) touche des individus de tous âges dans la société. Les dysfonctions exécutives qui en découlent compromettent leur autonomie dans le quotidien. Identifier efficacement ces problématiques devient un défi, car certains déficits sont difficilement mesurables par les moyens traditionnels. Pour faire face à ces défis, un courant écologique d’évaluation neuropsychologique repense les construits des tests actuels par le biais de la réalité virtuelle. Objectif. Effectuer une revue systématique des écrits afin de valider le contenu d’une nouvelle tâche d’évaluation : le Virtual Multitasking Test (VMT). Méthode. Toutes les bases de données reconnues en la matière ont été explorées de façon systématique. Les références ont été sélectionnées sur la base du titre et du résumé. Après un accord interjuges sur la pertinence de chaque étude présélectionnée, tous les articles pertinents ont été lus et résumés. Résultats. Les résultats démontrent que l’élaboration d’une tâche calquée sur le quotidien exige un changement de paradigme et que plusieurs « règles » en lien avec la réalité quotidienne doivent être intégrées au protocole d’évaluation. Discussion. Cette revue des écrits a permis de confirmer la pertinence d’utiliser la réalité virtuelle en neuropsychologie et donne des pistes intéressantes sur l’élaboration d’outils tout en tenant compte des limites inhérentes à l’utilisation de cette technologie.



INTRODUCTION : Plusieurs études ont montré que la reconnaissance d’objets est facilitée lorsque ceux-ci sont présentés dans leur environnement ou contexte habituel. Nous avons récemment décrit la signature cérébrale de cet effet de contexte à l’aide de stimuli visuels. Les potentiels évoqués étaient plus positifs aux sites fronto-centraux et plus négatifs en région postérieure. Compte tenu de la multimodalité de notre environnement, nous proposons que la composante fronto-centrale de l’effet visuel soit supramodale, i.e. observable peu importe la modalité. Pour la présente étude, nous nous sommes intéressés à explorer les effets de contexte en modalité auditive.

 

MÉTHODOLOGIE : Jusqu’à présent, nous avons enregistré l’EEG de 11 sujets adultes sains. La tâche des participants était d’appuyer sur un bouton lorsqu’ils reconnaissaient le deuxième son d’une paire dans laquelle le premier son tenait lieu de contexte (n=120 paires). Les sons cibles étaient sémantiquement liés (condition congruente) ou non (condition neutre) avec leur contexte.

 

RÉSULTATS : Un effet significatif de condition fut observé entre 500 et 800 ms dans la région centrale (électrodes C1 à C6 et CP1 à CP6). Les stimuli de la condition congruente ont atteint des amplitudes positives alors que ceux de la condition neutre étaient associés à des voltages négatifs.

 

CONCLUSIONS : Ces résultats préliminaires montrent que l’effet fronto-central observé en modalité visuel semble partiellement présent en modalité auditive.



La variabilité du rythme cardiaque (VRC) est un phénomène lié au système nerveux autonome qui est considéré comme un indice physiologique de régulation émotionnelle. Les études antérieures ont démontrées qu’un niveau élevé d’inquiétudes est associé à une réduction du niveau de VRC. Le but de la présente étude est d’évaluer l’impact de l’intolérance à l’incertitude ainsi que l’étendue du processus d’inquiétude sur la diminution du VRC durant des tâches d’induction d’inquiétudes. 75 étudiants ont complété l’Échelle d’Intolérance à l’Incertitude évaluant les croyances que l’incertitude a des implications négatives et que l’incertitude est injuste. La VRC a été évaluée durant 3 périodes consécutives de repos, d’inquiétude, et de catastrophisation de l’inquiétude. La tâche de catastrophisation de l’inquiétude servait a évalué l’étendue du processus d’inquiétude, incluant le nombre de conséquences, la probabilité d’occurrence et la sévérité perçue de chaque inquiétude. Une diminution de VRC a été observée au cours des périodes consécutives de repos et d’induction d’inquiétudes. L’intolérance à l’incertitude prédisait la diminution du VRC associée à la tâche de catastrophisation de l’inquiétude. De plus, l’étendue du processus de catastrophisation et la sévérité perçue des conséquences des inquiétudes étaient associées au changement de la VRC. L’intolérance à l’incertitude et l’étendue du processus d’inquiétude ont un impact sur la VRC durant des tâches d’induction d’inquiétudes.

Bien que le cancer du sein soit plus fréquent et plus étudié chez les femmes, il peut également être diagnostiqué chez les hommes. Le cadre théorique de la Trajectoire du cancer du sein (TBC) contribue à la compréhension de l’expérience des femmes diagnostiquées d’un cancer du sein, mais la théorie est manquante chez les hommes ayant le même diagnostic. Cette revue systématique et métasynthèse avait pour but d’appliquer et d’adapter le cadre théorique TBC à l’expérience vécue par les hommes ayant un diagnostic de cancer du sein. En utilisant la méthodologie PRISMA, cinq bases de données ont été consultées afin d’identifier les récits d’hommes vivant avec le cancer du sein. Les récits ont ensuite été synthétisés et analysés à l’aide d’une méthode interprétative permettant d’élucider des significations plus précises, des théories exploratoires et de nouveaux concepts. L’échantillon final comprend 22 études qualitatives et à méthode mixte, et 337 hommes au total. Les résultats montrent qu’il est possible d’appliquer les huit thèmes du cadre TBC chez les hommes, avec certaines similitudes et différences. Le cadre TBC a été adapté, car un neuvième thème a émergé : la stigmatisation liée au fait de vivre avec un cancer associé aux femmes. Ces neuf thèmes ont permis de former le nouveau cadre théorique de la Trajectoire du cancer du sein chez l’homme (TMBC), qui fournit à la fois une base empirique pour les recherches futures et un guide pour les équipes de soins en oncologie.

Lors de tâches de recherche ou de mémoire visuelle, on peut observer une composante du potentiel relié aux évènements (PRE) nommée SPCN (sustained posterior contralateral negativity), qui est habituellement associée au maintien de l’information en mémoire de travail visuelle (MTV). La présente étude teste l’hypothèse que la SPCN refléterait aussi l’utilisation de ce type de mémoire durant l’accomplissement de tâches cognitives qui requièrent un accès aux représentations maintenues en MTV. Les participants voyaient une série de six images consécutives où étaient présentées une ou deux cibles de couleur (bleue ou verte) parmi des distracteurs gris. La tâche était de compter le nombre de cible dans chaque série d’images selon deux conditions expérimentales. La première était de compter le nombre d’images ayant une ou deux cibles de couleurs. La deuxième condition était de compter le nombre d’images contenant deux cibles ayant une relation spatiale particulière (e.g., une cible verte en dessus d’une cible bleu dans l’image). Notre hypothèse était que la SPCN serait plus grande pour les essais de la condition 2 (où la relation spatiale entre les cibles devait être évaluée) que pour la condition 1 (où seul le nombre de cible était suffisant). Les résultats appuient cette hypothèse, suggérant que la SPCN reflète non seulement le maintien passif du nombre de représentation en MTV mais aussi l’activité neuronale reliée à l’évaluation des relations spatiales entre ces représentations.

Problématique : Pour comprendre les émotions des autres et exprimer les nôtres, nous utilisons, entre autres, la prosodie affective (c’est-à-dire l’intonation et le rythme de la parole). Imaginez ne plus pouvoir comprendre la signification d’un ton de voix ou ne plus pouvoir moduler votre parole pour exprimer votre joie. Ces difficultés peuvent survenir suite à une lésion cérébrale. Malgré les risques de difficultés sociales importantes qui leur sont associés, les troubles de la prosodie affective sont rarement abordés en milieu clinique. Une meilleure connaissance de ces troubles pourrait favoriser leur identification en clinique et ultimement, permettre de fournir aux patients et à leurs proches les stratégies favorisant une communication satisfaisante. La présentation vise à caractériser différents profils d’atteinte de la prosodie affective chez des adultes avec une condition neurologique.

Méthodologie : La caractérisation des atteintes de la prosodie affective est basée sur les résultats d’un examen de la portée incluant 94 articles. Des profils d’atteinte sont illustrés par des cas cliniques.

Résultats : Les difficultés de prosodie affective sont rapportées pour 17 populations cliniques présentant différents profils d’atteinte. Les résultats suggèrent que l’évaluation de multiples habiletés contribuant à la compréhension et à l’expression de la prosodie affective pourrait permettre d’améliorer la prise en charge de personnes avec un trouble de la prosodie affective.

Le jugement moral est une faculté cognitive décrite comme inconsciente, automatique et intuitive. Afin de mieux saisir la justesse temporelle du jugement moral, l’électroencéphalographie (EEG) est un outil intéressant. Des études s’y sont intéressées et ont décelé, lors de la lecture de contenus immoraux, la présence de la N400, qui peut refléter le traitement d’incongruences avec les valeurs d’une personne, ainsi que de la LPP, qui peut représenter le traitement d’émotions négatives. Les études subséquentes n’ont pas été en mesure de reproduire l’effet de la N400. Il est possible que les standards moraux envers des comportements qui ne sont pas criminels soient trop influencés par les différences individuelles, alors que ces différences se dissiperaient peut-être devant des comportements criminels explicites qui induisent un jugement moral automatique semblable chez des personnes partageant les mêmes normes. Afin de vérifier cette hypothèse, un paradigme EEG avec des scénarios logiques, criminels justifiés et injustifiés fût administré à 30 participants pour étudier l’effet du traitement de comportements criminels sur la N400 et la LPP. Les comportements criminels entraînent une N400 et une LPP. Les résultats enrichissent les théories de la moralité et reflètent la justesse temporelle du jugement moral. Ce protocole innovant offre des perspectives intéressantes quant à l’application du EEG dans un contexte judiciaire visant l'évaluation des compétences morales d'un accusé.

Le glaucome, principale cause de cécité irréversible dans le monde, est une rétinopathie dégénérative due à la perte des cellules ganglionnaires de la rétine (CGR). La maladie d’Alzheimer (MA), est une maladie neurodégénérative caractérisée par la présence de plaques séniles formée d'amyloide-β et d’enchevêtrements neurofibrillaires formées d'agrégats de Tau hyper-phosphorylé. Il n’existe aucun traitement contre ces maladies, d’où la nécessité d’investiguer de nouvelles cibles thérapeutiques. Des études suggèrent que le glaucome et la maladie d’Alzheimer (MA), partagent des mécanismes pathologiques communs. Par exemple, la rétine des patients MA présente une perte extensive des cellules ganglionnaires de la rétine ainsi qu’une importante gliose réactive, des phénomènes rappelant le glaucome. Sachant le rôle de Tau dans l’évolution de la MA, il est important d'étudier sa contribution dans le glaucome. Pour cela nous avons utilisé un modèle expérimental du glaucome chez lequel le profil de phosphorylation de Tau a été déterminé par Western blot d’homogénats de rétine. Nos résultats montrent que comparativement aux sujets sains, les sujets glaucomateux présentent une hausse significative de la phosphorylation de  la protéine Tau rétinienne sur les résidus Serine 199, 396, et 404  respectivement. Ces données nouvelles renforcent l’hypothèse d’une physiopathologie commune au glaucome, et à la maladie d'Alzheimer en l'occurence l'implication de Tau.

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) et les comportements répétitifs centrés sur le corps (CRCC) sont deux conditions qui impliquent des mouvements répétitifs et une suractivation sensorimotrice. Plusieurs diagnostics sont considérés comme des CRCC : la trichotillomanie, l’excoriation, l’onychophagie, etc. Le SGT et les CRCC peuvent être traités par une thérapie cognitivo-comportementale qui met l’accent sur la régulation de la suractivation sensorimotrice et de la tension musculaire chroniquement élevée chez ces patients.

Pour ce faire, nous avons enregistré les potentiels évoqués cognitifs chez 26 patients atteints du SGT, 27 patients atteints de CRCC et 27 participants contrôles. Les potentiels évoqués ont été enregistrés durant une tâche de type oddball, qui mesure les processus d’actualisation contextuelle en mémoire de travail. Chez nos deux groupes de patients, des mesures ont été prises avant et après la thérapie.

Avant la thérapie, les patients atteints du SGT et de CRCC avaient un plus petit effet oddball au niveau de la composante P300. Après la thérapie, il y a eu une normalisation de l’effet oddball chez les patients atteints du SGT et de CRCC, qui était désormais comparable à celui des participants contrôles.

Ces résultats suggèrent une modification du fonctionnement cérébral suite à la thérapie chez ces patients. La thérapie semble donc avoir un impact sur les capacités d’actualisation contextuelle en mémoire de travail.

Des études montrent que les personnes souffrant d’anxiété sociale ont des difficultés à reconnaître les expressions faciales. Afin de mieux comprendre ce déficit, nous avons comparé les représentations visuelles (RVs) du dégoût et de la colère de personnes anxieuses avec celles de participants contrôles. Les RVs de ces deux expressions ont été révélées chez 40 participants (20 par groupe) grâce à la corrélation inverse (Mangini & Biederman, 2004). À chaque essai, les participants devaient choisir lequel de 2 stimuli semblait le plus colérique ou le plus dégoûté. Les deux stimuli étaient générés à partir du même visage auquel était ajoutée une plage de bruit aléatoire. Une image de classification a été générée pour chaque groupe et chaque expression en moyennant les plages de bruit sélectionnées à chaque essai. Les résultats ne révèlent aucune différence entre les deux groupes quant aux régions faciales représentées en mémoire pour les deux expressions faciales. Des analyses subséquentes montrent toutefois que les RVs des participants anxieux sont jugées comme plus tristes par des participants naïfs, et ce, pour les deux expressions évaluées (colère=[X2(1)=24.14, p<0.001], dégoût=[X2(1)=28, p<0.001]), ce qui est consistant avec l’observation d’un niveau de dépression plus élevé chez nos participants anxieux [t(38)=2.57, p=0.02]. Ces résultats suggèrent que la présence de dépression chez les anxieux sociaux altère les RVs en les rendant plus tristes.

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est un trouble neuropsychiatrique caractérisé par la présence de tics moteurs et phoniques. À cela s’ajoute souvent de nombreuses comorbidités, certaines impliquant des comportements impulsifs : trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), trouble oppositionnel avec provocation, épisodes explosifs. Actuellement, les données divergent quant à l’impulsivité et le manque d’inhibition chez les patients atteints du SGT. Notre but est donc d’évaluer les comportements impulsifs des patients et les facteurs qui influencent ces comportements.

Pour ce faire, nous avons recherché parmi les bases de données MEDLINE et PsycINFO des études incluant des tâches neuropsychologiques nécessitant l’inhibition d’une réponse motrice ou vocale chez les patients atteints du SGT. La méta-analyse comprend 61 études et 1717 patients atteints du SGT.

Nos analyses révèlent une impulsivité accrue chez les patients atteints du SGT, en comparaison avec les participants contrôles (d=.33). De plus, l’impulsivité est bien plus marquée chez les patients atteints à la fois du SGT et du TDAH (d=.51) que chez les patients n’ayant aucune comorbidité (d=.26).

Ainsi, il semble que l’impulsivité fasse partie des symptômes qui sont propres au SGT, mais que la présence d’un TDAH amplifie la problématique. Traiter les symptômes du TDAH pourrait donc être la meilleure façon de diminuer les comportements impulsifs chez les patients atteints du SGT.