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En raison de la proportion élevée d’élèves du secondaire présentant de la détresse psychologique, les programmes d’IBPA sont de plus en plus utilisés en milieu scolaire. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’effet d’une IBPA sur l’anxiété situationnelle d’adolescent(e)s de première secondaire en classe régulière. Le programme a été suivi par des adolescent(e)s (4 garçons et 5 filles) de 11 à 12 ans (M=11,88 ans). Un devis expérimental à cas unique de type A;B;A1;C;A2 a été utilisé (Barlow et al., 2009). Deux modalités d’intervention ont été mises en place: 1) le programme de 10 semaines de 45-55 min/semaine(B) et 2) des méditations courtes de 5 min/jour sur 4 semaines(C). La version francophone validée du State-Anxiety Inventory pour enfants et adolescents (Turgeon et Chartrand, 2003) a été administrée à 29 reprises: A (5 pré); B (10 pendant); A1 (5 post); C (4 pendant); A2(5 post). La méthode de non-chevauchement du pourcentage excédant la médiane (PEM: Ma, 2009) suggère une diminution de l’anxiété durant les phases: 1) B et C pour la moyenne des participants; 2) B, C et A2 pour les participants 1 et 4; 3) B, A1 et C pour le participant 9; 4) B, A1, C et A2 pour les participants 2 et 6; 5) B et A1 pour le participant 8. Aucune diminution de l’anxiété n’est observée pour les participants 3, 5 et 7. Ces résultats indiquent un effet positif faible du programme sur l’anxiété situationnelle et soulignent l’importance de se préoccuper de défis liés à l’implantation des IBPAs.

La méditation et les Interventions Basées sur la Pleine conscience (IBP) sont des méthodes éprouvées par rapport à leur efficacité pour réduire le stress, atténuer les symptômes dépressifs et l'anxiété, ainsi que pour améliorer diverses fonctions cognitives. L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets d'une IBP sur la connectivité structurelle et fonctionnelle du cerveau chez des étudiants universitaires avec et sans diagnostic de TDAH.

Nous présentons ici les résultats d’analyses préliminaires sur les données d’imagerie de diffusion (deux séances séparées par un intervalle de 8 semaines) dans un sous-ensemble de 17 participants : 12 ayant complété l’intervention de méditation pleine conscience et 5 participants contrôles. Les images pondérées en diffusion ont été prétraitées et analysées à l'aide du pipeline de traitement TractoFlow. Des ANOVA TEMPS (pré/post-intervention) X GROUPE (méditation, contrôle) à mesures mixtes ont été effectuées sur les valeurs d'anisotropie fractionnelle (AF).

Les résultats des analyses ont révélé une interaction significative TEMPS X GROUPE au sein du fasciculus uncinatus gauche (p = 0,005), une voie qui relie les structures corticales préfrontales ventrales aux centres émotionnels limbiques temporaux. Ces données préliminaires mettent en valeur le rôle de la méditation pleine conscience en ce qui a trait à la plasticité cérébrale, tel que mesuré à l’aide des méthodes d'évaluation des changements de la matière blanche.

Les plaies cutanées peuvent avoir des conséquences importantes puisqu’elles compromettent l’intégrité de l’épiderme, barrière protectrice de l’organisme. Dans le cadre de certaines maladies comme le diabète, les plaies cutanées ne sont souvent pas ressenties par le patient à cause de neuropathies affectant sa sensibilité à la douleur, et guérissent plus difficilement, ce qui augmente le risque infectieux. Or, chez 85% des patients, les plaies diabétiques aux pieds sont la cause principale d’amputation. C’est pourquoi l’objectif de ce projet, est de mieux comprendre le mécanisme de guérison des plaies cutanées dans un modèle sain et diabétique afin d’étudier l’influence des neurones sensoriels sur la vitesse de réépithélialisation. Pour cela, un modèle d'étude de la cicatrisation des plaies a été mis au point par génie tissulaire et innervé en y incorporant des neurones sensoriels de souris. Pour suivre la réépithélialisation des plaies, des kératinocytes transduits pour exprimer un marqueur GFP ont été utilisés pour former la couche épidermique. Lors de cette étude in vitro, il a été observé que les neurones sensoriels présents au niveau cutané augmentent la vitesse de guérison d’une plaie cutanée via la sécrétion de Substance P. Une meilleure compréhension de l’influence de l’innervation cutanée dans la guérison des plaies dans un contexte diabétique devrait permettre de développer de nouvelles approches thérapeutiques mieux ciblées pour cette pathologie.

La région intra pariétale antérieure (AIP) permettant d’intégrer des informations provenant d’afférences sensorielles variées, telles que l’écoute de verbes d’action, contribuerait à un réseau favorisant l’interaction main-objet. La région pariétale contenant l’AIP atteindrait sa maturité vers l’âge de 10 ans. Cette recherche consiste à comparer la variation de force de préhension d’un groupe d’enfants à celle d’un groupe d’adolescents lors de l’écoute active de verbes d’action et de noms. La recherche s’interroge sur le rapport fonctionnel différent entre les aires du langage et l’AIP en fonction de l’âge. La méthodologie consiste à faire écouter des listes de mots d’action (ex.: prendre) et de non-action (ex. : avion) aux participants qui tiennent des capteurs qui enregistrent la variation de force de préhension. La modulation de la force de préhension lorsque le mot d’action et de non-action apparaît a été comparée et ce, entre les enfants et les adolescents. L’analyse des données permet d’observer une différence d’activité motrice lors de l’écoute d’un verbe d’action comparativement à l’écoute d’un nom. Toutefois, l’apport considérable de cette étude consiste au fait que les adolescents, comparativement aux enfants, ont une modulation de la force significativement plus grande lorsque le mot d’action est entendu. Ces résultats indiquent que la maturation de l’AIP modifie les liens avec les aires du langage en fonction de l’âge des participants.

Cette étude évalue la spécificité du lien entre le biais d’interprétation pour les situations ambiguës (BI-Amb) et la sévérité du trouble d’anxiété généralisée (TAG). Hypothèses: 1- comparé aux biais d’interprétation pour les situations positives (BI-Pos) et négatives (BI-Nég), le BI-Amb sera plus fortement lié à la sévérité des symptômes du TAG au pré traitement; 2- comparé au changement du BI-Pos et du BI-Nég, le changement du BI-Amb sera plus fortement associé au changement dans la sévérité des symptômes du TAG suite au traitement. Méthode:Les participants (N=69) reçoivent une psychothérapie de 12 séances et complètent le Questionnaire sur les Inquiétudes et l’Anxiété (Dugas et al., 2001), l’Inventaire de Dépression de Beck (Beck et., 1996) et le Journal des Situations Ambiguës et Non-Ambiguës (Davey et al., 1992) au pré et post traitement.Les hypothèses sont éprouvées par des analyses corrélationnelles. Résultats: 1- en contrôlant pour les symptômes dépressifs, le lien entre le BI-Amb est spécifique à la sévérité des symptômes du TAG (r= 0,41, p< 0,001) au pré traitement; et 2- en contrôlant pour le changement dans les symptômes dépressifs, le lien entre le changement du BI-Amb est spécifique au changement de la sévérité des symptômes du TAG (r= 0,49, p< 0,001) suite au traitement. Conclusion: Concernant l’étiologie et le traitement du TAG, le BI pour les situations ambiguës semble jouer un rôle plus important que les BI pour les situations positives et négatives.

Introduction Les pratiques contemplatives affectent les processus de neuroplasticité et l’architecture du sommeil, y compris la production de fuseaux de sommeil lents(10-13Hz) et rapides(13-16Hz). Ces derniers sont typiquement associés à la consolidation de la mémoire. Cette étude explore l’impact de la méditation Vipassana sur les caractéristiques des fuseaux de sommeil lors d’une sieste diurne et leur relation avec la performance à une tâche procédurale entre les méditants (MED) et non-méditants (CTL).

Méthodes 20 MED(âge=26.3±4.1; f=10) et 20 CTL(âge=25.0±4.8; f=10) ont fait une sieste diurne avec un montage polysomnographique standard (dérivations frontales, centrales et occipitales). Les participants ont effectué une tâche de mémoire procédurale avant et après une sieste. Les fuseaux du sommeil ont été détectés en sommeil NREM2.

Résultats Les MED ont moins de fuseaux lents en occipital que les CTL (M(MED)=1.75±1.00; M(CTL)=1.07±0.80; t(38)=2,385;p=0,022). L’augmentation du score des MED est positivement associée au nombre de fuseaux lents en occipital (r=.534; p<0.015) et négativement associée à la densité de fuseaux rapides en occipital (r=-.479;p<0.032).

Discussion La méditation diminuerait le nombre et la densité de fréquence de fuseaux lents en occipital. Ce sont les fuseaux lents plutôt que rapide qui seraient associés à l’apprentissage procédural chez les MED, suggérant que la méditation favoriserait différentes stratégies de consolidation de la mémoire procédurale.

La dégénérescence maculaire et la dystrophie des cônes sont des maladies associées à la dégénérescence des photorécepteurs de type cônes.La compréhension des mécanismes contrôlant le développement et la survie des cônes pourrait nous permettre d'établir des traitements novateurs pour ces maladies. Il a été démontré que le gène polycomb Bmi1 est essentiel au développement post-natal de la rétine. Notre hypothèse est que Bmi1 régule le métabolisme des radicaux libres et la stabilité du génome des photorécepteurs. Par immunohistochimie et analyse ERG, nous avons montré que les souris Bmi1-/- présentent une dégénérescence des cônes. Par ailleurs, le noyau des photorécepteurs présente une augmentation de dommages oxydatifs à l'ADN. Afin de vérifier le rôle de BMI1 dans les cônes humains, nous avons différencié des cellules souches embryonnaires humaines en cônes et les avons infectées avec un lentivirus exprimant un shRNA contre BMI1. Nous avons observé une diminution de l'expression de CRX ainsi qu'une augmentation de l'activation de P53 dans ces cellules.  L'activation de P53 peut mener à l'apoptose alors que CRX contrôle la différenciation des cellules en photorécepteurs. En conclusion, nos résultats montrent que Bmi1 est nécessaire à la survie des cônes chez l'homme et la souris et ce possiblement via sa fonction dans le métabolisme des radicaux libres et le maintien de la stabilité génomique.

Les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson sont souvent précédés de troubles gastro-intestinaux provenant d’une dysfonction des neurones dopaminergiques (DA) du plexus myentérique (PM) de l’intestin. Des études ont démontré l’impact immunomodulateur des hormones féminines dans la protection des neurones entériques du modèle de souris parkinsonienne lésée avec la toxine 1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine (MPTP). Dans le but de mieux comprendre le rôle des récepteurs estrogéniques ERa, ERb et GPER1 dans la neuroprotection et l’immunomodulation des neurones du PM, nous avons utilisé des souris adultes traitées 10 jours par différentes combinaisons des produits suivants: 17b-estradiol (1µg), G1 (5µg), agoniste GPER1, G15 (10µg), antagoniste GPER1, PPT (1µg), agoniste ERa, DPN (3µg), agoniste ERb et ICI 182 780 (25µg), antagoniste ERa/b. Au jour 5, les souris ont reçu 4 injections de MPTP (4,75mg/kg). Au jour 10, leurs iléons ont été récoltés, fixés et microdissequés afin d’isoler le PM. Une coloration au Cuprolinic blue et des immunohistochimies avec les anticorps anti-tyrosine hydroxylase (TH) et anti-Ionized calcium binding adapter molecule 1 (Iba1) ont été effectué pour compter par stéréologie les neurones totaux, neurones DA (TH+) et macrophages (Iba1+). Nos résultats préliminaires suggèrent que le traitement estrogénique prévient la perte de neurones DA et l’infiltration de macrophages dans le PM. Cet effet implique surtout GPER1 et dans certains cas ERa/b.

Introduction: La cognition sociale réfère aux fonctions de traitement de l’information sociale. Elle est un des domaines centraux affectés par un désordre neurocognitif (DSM-5). La NIHM a proposé des composantes pour lesquelles aucune batterie de mesures n’a été validée. Objectif: L’objectif est de valider une batterie de mesures sélectionnées selon des recommandations du panel RAND d’instruments d’évaluation des composantes de la NIHM et d’évaluer les changements en cognition sociale avec l’âge. Méthodologie: Les mesures sociocognitives ont été administrées à des adultes franco-québécois. La validité critériée dont le critère est les relations interpersonnelles a été investiguée et la performance de jeunes adultes et de sujets âgés a été comparée. Résultats: Les résultats de 71 sujets (Mâge=48.8; ET=19.0;37 femmes) montrent des liens entre des composantes sociocognitives et les relations personnelles. Des différences de performance de jeunes adultes et de sujets âgés non-cliniques, et de 6 sujets ayant des déficits cognitifs légers ont été relevées, dont en théorie de l’esprit (X2(2)=15.729 ; p= 0.00). Conclusion: Les résultats sont cohérents avec les études montrant un lien entre la cognition sociale et les relations personnelles. Ils montrent des différences liées à l’âge, dont en reconnaissance émotionnelle et en théorie de l’esprit. Cette batterie peut contribuer à identifier des déficits sociocognitifs associés à l’âge et à évaluer l’efficacité d’interventions sociales.

L’imagerie intravitale par microscopie multiphotons (IIMM) est un outil puissant pour explorer la dynamique des évènements physiologiques profondément dans les tissus biologiques. Cependant, chez l’animal vivant, les mouvements intrinsèques causés par le tonus cardiovasculaire et la respiration affectent grandement le potentiel de cette technique. Afin d’éviter une édition manuelle longue et fastidieuse des vidéos générés par IIMM, nous avons développé une boite à outil informatique – appelée « Intravital_Microscopy_Toolbox » – pour retirer automatiquement les artéfacts de mouvements affectant les vidéos du cerveau, de la moelle épinière, du nerf sciatique et du plexus myentérique. Notre approche consiste à générer un score de dissimilarité calculé par rapport à des images de référence dans un canal de référence qui n’est pas censé se déplacer dans le champ visuel au cours du temps. Cette approche permet d’éliminer efficacement les images distordues, hors focus ou décalées dans la séquence d’images originales. Nous avons aussi implémenté d’autres options particulièrement utiles dans notre programme, par exemple l’alignement XY au cours du temps, la soustraction de canaux, les projections d’intensité maximale et moyenne, l’affichage de l’échelle micrométrique et du temps réel d’acquisition. En conclusion, notre programme fonctionnant avec ImageJ est particulièrement pratique pour les biologistes qui utilisent l’IIMM dans des tissus sujets aux artéfacts de mouvements.

Les Inuits du Nunavik, suite aux changements sociaux considérables auxquels ils font face, vivent des difficultés importantes de santé mentale. Le taux de suicide est endémique et une proportion substantielle de la population rencontre des difficultés psychologiques importantes. Peu de recherches se penchent sur les causes de ces difficultés et aucune n’aborde leur vision de cette situation. L’objectif de la recherche est d’explorer la vision qu’ont les jeunes Inuits de la santé mentale et de vérifier si les services offerts par les organismes locaux comblent leurs  besoins. Pour ce faire, cinq jeunes adultes de 18 à 25 ans ont été recrutés. Par le biais d’une méthodologie de recherche qu’a développée Caroline Wang, Photovoice, ces jeunes ont illustré, par la photographie, leur définition de la santé mentale. Celles-ci ont été analysées pour faire ressortir les besoins, les difficultés et les solutions auxquelles fait face leur communauté. De plus, neuf entrevues semi-structurées ont été menées auprès d’intervenants clés œuvrant au sein d’organismes du milieu. Par une analyse thématique, utilisant la théorie de Maslow, la vision des jeunes a été explorée ainsi que le rôle de chaque organisme. Une compréhension de leur vision de la santé mentale est essentielle afin que les ressources mises à leur disposition puissent fournir une réponse culturellement appropriée. Ainsi, il sera possible, en partenariat avec la communauté, de déterminer les actions à prioriser dans l’avenir.



Une mismatch negativity (MMN), suggérant un traitement automatique d’incongruités syntaxiques, a été observée lors de l’écoute passive de mélodies (Brattico et al., 2006). Considérant que ces incongruités peuvent être suffisamment saillantes pour capter l’attention, il se peut que la réponse de MMN en ait été affectée.  Nous avons reproduit cette étude en incluant une tâche engageant l’attention auditive des participants. Les participants n’avaient pas de formation musicale. Ils devaient effectuer deux tâches lors de l’enregistrement de l’EEG. Dans la première tâche, les participants (N=15) devaient détecter la présence d’un click inséré dans la mélodie, alors qu’une incongruité mélodique était présente dans le 2/3 des mélodies. L'intensité du click était ajustée au cours de l'expérience pour maintenir 80% de succès. Cet ajustement continu permettait d’assurer un engagement de l’attention envers la tâche de détection de clicks. Dans la seconde tâche, les participants devaient au contraire détecter les incongruités mélodiques. Les clicks étaient également présents mais devaient être ignorés. Une MMN d’amplitude similaire a été observée dans les deux tâches. Ces résultats confirment la présence d’un traitement implicite de la syntaxe musicale. 

Le rôle du lobe pariétal est généralement associé à l’intégration multisensorielle ainsi qu’aux transformations sensorimotrices. Plus précisément, le lobe pariétal inférieur (LPI) établirait le lien entre nos actions et notre perception. Cette aire serait donc une candidate idéale pour des tâches d’imitation et d’apprentissage. Il a aussi été suggéré que le LPI joue un rôle dans le traitement de l’information phonologique des mots. Notamment, une de nos études a démontré qu’il y a une diminution de l’apprentissage sensorimoteur pendant une tâche d’adaptation motrice de la parole lorsque le LPI est inhibé par stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS).

 Dans la présente étude, nous évaluons l’effet de la stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS) sur une tâche d’adaptation motrice de la parole. Les participants (n=30) produisent oralement un mot cible et nous manipulons en temps réel ce qu'ils entendent. La moitié des participants reçoit une fausse stimulation (groupe contrôle). Notre objectif est de démontrer que la modulation de l'activité du LPI, grâce à cette technique sécuritaire et non-invasive, peut faciliter l’apprentissage moteur dans le cadre de la parole. Nos résultats pourraient encourager l’utilisation de la tDCS en tant qu’outil de traitement de troubles moteurs de la parole.

La synesthésie se produit lorsqu’un stimulus d’une modalité sensorielle évoque un percept additionnel dans la même modalité ou dans une autre.Parmi les mécanismes sous-jacents possibles, il a été proposé que le cerveau synesthète se caractérise par une surabondance de connexions neuronale dont principalement les aires visuelles. Selon cette hypothèse, nous postulons que l’inhibition latérale (IL) entre les neurones du cortex visuel est anormale chez les synesthètes. L’IL a été évaluée à l’aide de potentiels évoqués visuels stationnaires (PEVs) enregistrés à Oz  chez 5 participants synesthètes et 12 contrôles avec un paradigme de type « Windmill-Dartboard » (Zemon et al., 1982). Les stimuli étaient des patrons radiaux qui oscillaient à 4,28 Hz. L’analyse de Fourier a permis d’extraire l’amplitude de la fréquence fondamentale et de la 2e harmonique. Des indices de facilitation et de suppression ont été calculés pour chaque participant. Les résultats de l’ANOVA indiquent une interaction significative entre les indices de IL et les groupes (F(1,18) = 26,60,  p < 0.05). Comparés aux participants contrôles, les synesthétes présentent des indices de suppression plus élevés  (t(18) = -3,52, p < 0.05). Cette étude montre que l’inhibition latérale est anormale chez les participants synesthètes, ce qui compatible avec l’hypothèse d’une surabondance de connexions neuronales dans la synesthésie.

La schizophrénie est une maladie mentale associée à des troubles de mémoires qui ont un impact sur le fonctionnement social des patients. Notamment, les patients schizophrènes ont plus de difficultés pour mémoriser le lien entre plusieurs informations (le lien entre le nom et l’adresse d’une personne) que l’information elle-même (le nom ou l’adresse séparément). Cette association peut être intentionnelle (les informations sont associées volontairement) ou inconsciente (les informations sont déjà associées). Notre objectif est d’évaluer si, dans la schizophrénie, les déficits de mémorisation des associations intentionnelles et inconscientes sont identiques et si les substrats neuraux sous-tendant ces déficits sont les mêmes.

Nous avons recruté des patients schizophrènes et des sujets témoins et nous les avons invités à effectuer une tâche de mémoire dans un scanner IRM. La tâche consistait à mémoriser des mots et des positions spatiales selon deux conditions : (1) Associations intentionnelles : le participant faisait lui-même l’association entre les mots et les positions spatiales de même couleur. (2) Associations inconscientes : les mots et les positions spatiales étaient d’emblés associés.

Nos résultats suggèrent que le déficit de mémorisation des associations intentionnelles est dû à une hypoactivation des régions frontales et hippocampique alors que le déficit de mémorisation des associations inconscientes est dû à une hypoactivation de la région hippocampique seulement.

La maladie de Parkinson (MP) est la maladie neurodégénérative la plus commune après la maladie d’Alzheimer. Une grande hétérogénéité est observée dans la présentation clinique des syndromes parkinsoniens, dont une forme typique de MP et des parkinsonismes atypiques (PA).

Actuellement, la physiopathologie de ces maladies est encore mal identifiée, et aucun biomarqueur n’existe pour poser un diagnostic positif ni un diagnostic différentiel de la MP et des PA. En conséquence, des patients pourraient recevoir un mauvais diagnostic et donc une prise en charge non adaptée à sa maladie.

Afin d’identifier des biomarqueurs dans ces parkinsonismes, nous utilisons une approche multiomique alliant la génomique, la transcriptomique, l’épigénétique, ainsi que la protéomique. Notre population d’étude à qui nous effectuerons des prélèvements sanguins, est composée de patients atteints de MP, de PA (AMS, PSP et PC), et de contrôles sains. Nos analyses se feront sur les cellules mononucléées sanguines. Notre première cohorte d’étude incluant 10 patients MP, 2 patients MSA et 1 patient PSP dont nous avons séquencé leur ADN nous a permis de retrouver les variants génétiques susceptibles d’avoir un impact au niveau transcriptomique et sur le profil de méthylation de l’ADN, que nous confirmerons prochainement.

Nos résultats pourraient apporter plus de compréhension sur les mécanismes de la MP et des PA, compréhension qui sera contributive pour les futures recherches thérapeutiques.

Plusieurs études démontrent que la N2pc, une composante du potentiel relié aux évènements (PRE) extrait de l’analyse de l’électroencéphalogramme, reflète un processus de sélection visuo-spatial. Récemment, de nouvelles études ont isolé une nouvelle composante qui suit la N2pc, la Ptc, et certains auteurs proposent qu’elle reflète un processus d’individualisation ultérieure, qui serait nécessaire en présence compétitive de distracteurs proches de la cible. Notre objectif était de déterminer si la Ptc est sensible à la similarité sémantique entre une cible et un distracteur car celle-ci devrait influencer la difficulté d’individualisation. Et, comme les effets d’interférence devraient être plus grands quand la distance entre cible et distracteur est petite, nous avons aussi manipulé ce facteur. À chaque essai, plusieurs tableaux de recherche contenant des symboles étaient présentés et la tâche était de compter le nombre de voyelles (une possible par tableau) dans la séquence de tableaux. Un distracteur saillant était aussi présent, soit près ou distant, et était plus ou moins similaire sémantiquement (une consonne, un chiffre, ou un symbole non-alphabétique). Les données électroencéphalographiques (EEG) suggèrent que la distance et la similarité entre cible et distracteur affectent l’amplitude de la N2pc et de la Ptc, et suggèrent que ces facteurs visuo-spatiaux et sémantiques jouent un rôle important dans le traitement attentionnel d’objets encodés en présence de distracteurs.

Contexte : La régulation émotionnelle permettrait d’influencer l’ampleur et la durée de la réponse émotionnelle afin d’atteindre ses objectifs. La réévaluation cognitive, qui consiste en la réinterprétation du contexte, est une stratégie volontaire permettant de comprendre la régulation émotionnelle en contexte expérimental. Néanmoins, très peu d’études ont tenté de déchiffrer les mécanismes électro-corticaux accompagnant ces processus complexes. De par sa capacité à décortiquer la dynamique temporelle de la régulation, l’électroencéphalogramme quantitatif (EEGq) a révélé l’implication du rythme thêta (3 à 8 Hz) en préfrontal en lien avec le contrôle cognitif. L’objectif était donc d'étudier le rôle du rythme thêta dans la régulation émotionnelle avec un EEGq. Méthode : 24 sujets sains ont effectué une tâche de réévaluation cognitive d’images aversives tandis que leur activité EEG a été enregistrée en continu. Les modulations du rythme thêta, révélées par l’EEGq, ont été mises en relation avec le succès de la régulation et une localisation de sources a permis d’estimer leurs générateurs neuronaux des oscillations. Résultats : La réévaluation cognitive est associée à une augmentation de l’activité thêta dans les régions frontales. La pertinence des oscillations thêta comme marqueur d’une régulation réussie pourrait amener à de nouvelles options thérapeutiques pour les troubles mentaux présentant une régulation perturbée.

L'habenula, une petite région du mésencéphale, attire de plus en plus l'attention depuis la découverte récente faite chez les rongeurs selon laquelle les effets antidépresseurs de la kétamine dépendent de manière importante de son action sur l'habenula. Cela suggère un rôle pour l’habenula dans le traitement de la dépression. Afin de confirmer ce rôle chez l’humain, des travaux ont étudié le cerveau de participants atteints de dépression avant et après qu’ils aient reçu divers traitements. Ces travaux cherchent à vérifier si l’habenula subit des changements fonctionnels et structurels à la suite de différents traitements. Cette étude vise à faire la revue de cette littérature. 



Méthodologie

Une recherche a été effectuée avecPubMed en avril 2023. Pour être inclus, les articles devaient administrer un traitement contre la dépression et mesurer ses effets sur l’habenula. Les titres et les résumés de 76 articles ont été passés en revue et 6 ont été inclus dans la revue. 



Résultats

Les résultats de deux études suggèrent que le volume de l’habenula augmente lorsque la dépression est traitée. De plus, le fait de traiter la dépression avec la stimulation cérébrale profonde du cortex cingulaire augmente la connectivité fonctionnelle au repos entre l'habenula et plusieurs régions du cerveau impliquées dans l’étiologie de la dépression. 



Discussion

L’habenula semble être une composante essentielle dans la « circuiterie » impliquée dans le traitement de la dépression.

Les cellules souches sont des cellules indifférenciées qui ont la capacité de se différencier en plusieurs types cellulaires. Il existe divers types de cellules souches, mais nos expérimentations sont axées sur l’utilisation de cellules souches mésenchymales qui se retrouvent principalement dans les tissus adipeux. Elles sont capables de se différencier en d’autres tissus d’origine mésenchymale ou non, comme les fibroblastes, les os, les tendons et les ligaments. De récentes études démontrent que certaines cellules souches peuvent se différencier en cellules neuronales. Nos travaux de recherche se
centralisent sur 1) l’établissement de la culture et de la différentiation des cellules souches de chiens et 2) sur la vérification de leur caractère neuronal et dopaminergique. Nos résultats démontrent que l’utilisation d’un milieu de différentiation pendant 4 jours est nécessaire pour établir les changements morphologiques typiques des cellules neuronales. Nos résultats de
caractérisation démontrent un caractère neuronal par l’expression accrue de marqueurs neuronaux tels que, les neurofilaments, b-3 tubuline, NeuN et GFAP par Western blot et immunofluorescence. Toutefois, le caractère dopaminergique (expression de TH et DAT) ne semble pas augmenter suite au traitement en milieu de différentiation. Ces résultats démontrent que le caractère neuronal est établi mais que d’autres voies doivent être explorées pour réussir à induire le caractère dopaminergique de ces cellules souches.

L’objectif de ce projet est d’identifier les fréquences au repos qui prédisent la performance en mémoire de travail (MT).18 sujets en santé ont été soumis à des tests de MT. L’activité cérébrale a été enregistrée au repos en magnétoencéphalographie (MEG). Nous avons calculés la moyenne de la puissance de la décomposition du spectre fréquentiel pour chaque bande de fréquence (Delta, 1-4Hz; Thêta, 4-8Hz; Alpha, 8-13Hz; Beta, 13-30-Hz; Gamma1, 30-59Hz; Gamma2, 61-90Hz; Gamma3, 90-120Hz) pour chaque sujet. Les puissances ont été normalisées puis corrélées avec la performance aux tests neuropsychologiques en utilisant une méthode d’analyse par clusters. De plus nous avons utilisés plusieurs variables de MT pour en extraire la spécificité, un indice de MT spatial (SA), verbal (WMI), un facteur commun (Com) à ses deux type de mémoire ainsi qu’une mesure de MT purifié (PWMI) par rapport au autres composantes de l’intelligence du WAIS-IV. Les résultats démontrent des corrélations positives fronto-pariétal pour les bandes delta et thêta pour WMI, SA et Com et occipito-pariétal pour PWMI uniquement. Nous démontrons aussi une activation occipito-pariétal dans la bande alpha, une activité beta occipital pour SA et PWMI ainsi qu’une activité gamma fronto-temporal gauche pour WMI. Nous démontrons que ses activations connues lors de tache dans la littérature peuvent être identifié même lors de l’état de repos suggérant que la typologie des oscillations au repos prédit la performance de la MT.

Cette recherche vise l'étude des relations entre le style d’attachement, le soutien social, les symptômes post-traumatiques et le fonctionnement global chez des individus canadiens-français aux prises avec un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cent patients ayant un TSPT ont été recrutés dans une clinique externe de psychiatrie. Les résultats indiquent qu’un style d’attachement sécure est associé à moins de symptômes post-traumatiques et à un niveau global de fonctionnement plus élevé. Une quantité adéquate/élevée de soutien social est associée à moins de symptômes post-traumatiques et à un meilleur niveau global de fonctionnement. Une qualité adéquate/élevée de soutien social serait aussi associée à moins de symptômes post-traumatiques et à un meilleur niveau global de fonctionnement. En considérant la combinaison quantité et qualité du soutien social, il semblerait que l'aspect qualitatif du soutien social soit minimalement nécessaire pour une moindre symptomatologie psychotraumatique alors que l'aspect quantitatif du soutien social serait minimalement nécessaire pour assurer un meilleur niveau global de fonctionnement. Les résultats indiquent toutefois qu'il ne semble pas y avoir d’effet combiné du style d’attachement et du type de soutien social sur les symptômes post-traumatiques et le fonctionnement global. Les résultats viennent confirmer l’hétérogénéité de la population ayant un TSPT et ouvrent la voie à une prise en charge psychothérapeutique bonifiée. 

Les soins infirmiers ont un effet positif, largement documenté, sur la santé des patients. Afin de mieux cerner les actions au cœur de cet effet, plusieurs études ont dressé un portrait des pratiques professionnelles essentielles en soins infirmiers (PPESI) auprès des organisations les plus performantes en termes de qualité des soins et de satisfaction des patients et du personnel infirmier.

Contribution : Les PPESI ont été investiguées à maintes reprises en santé physique, mais aucune étude n’a approfondi les PPESI en santé mentale. La recherche en santé mentale contribue à sa déstigmatisation.

Objectifs : a) Dresser un portrait des PPESI en santé mentale et b) Évaluer quelles PPESI sont reliées à la satisfaction des patients en santé mentale

Méthodologie : Une étude transversale a été complétée auprès de 226 infirmières (iers) en santé mentale au Canada et aux États-Unis avec l’outil de mesure validé sur les PPESI.

Résultats : Les PPESI sont présentes en santé mentale et celles reliées à la satisfaction des patients sont : la défense des droits des patients et un sentiment de contrôle sur leur pratique professionnelle.

Discussion : Les patients en santé mentale sont souvent identifiés comme très vulnérables et cette étude confirme le rôle important que les infirmières (iers) jouent afin de leur donner une voix. Cette étude permet également de soutenir les décideurs lorsqu’ils se positionnent sur le niveau d’autonomie à accorder aux infirmières (iers).

L’estime de soi et le perfectionnisme sont des facteurs centraux dans l’anorexie. Les études actuelles indiquent que plus le niveau de perfectionnisme lors du diagnostic est élevé, plus l’évolution de l’anorexie est défavorable. Une amélioration de l’estime de soi suite à une intervention est liée à moins de restrictions et préoccupations alimentaires. Ces études comportent des échantillons composés en majorité d’adultes, limitant la généralisation aux adolescents. De plus, l’évolution du trouble est généralement uniquement basée sur l’indice de masse corporelle. La présente étude vise à documenter les liens entre les niveaux de perfectionnisme et d’estime de soi au moment du diagnostic d’anorexie (T1) et l’évolution du trouble un an plus tard (T2) chez les adolescentes (n = 52, âge = 11 à 18 ans). Les résultats indiquent que le perfectionnisme et l’estime de soi s’améliorent significativement (p ≤ 0,01) entre les T1 et T2. De plus, la faible estime de soi du T1 et le perfectionnisme du T1 expliquent 22 % de la variation du score de désordre alimentaire au T1, et ces variables au T2 expliquent 43 % de la variation du score de désordre alimentaire au T2. Or, le perfectionnisme et l’estime de soi au T1 ne sont pas associés significativement (p = 0,073) à l’évolution au T2. Ces résultats indiquent que l’estime de soi et le perfectionnisme sont associées au niveau de difficultés sur le plan du désordre alimentaire, mais qu’elles ne permettent pas de prédire l’évolution.

Les problèmes liés à l’usage des substances psychoactives (SPA) comporte, selon la conceptualisation proposée par le DSM­IV et la CIM­11, deux dimensions correspondant à (1) la dépendance et (2) aux conséquences qui découlent de l'usage de SPA. Ces deux dimensions bien que distinctes, sont étroitement liées sous un modèle conceptuel bidimensionnel. Or, la sortie du DSM-5 propose une conception différente et les fusionne; nommé trouble liée à l'usage de substances (TUS), les deux dimensions précédentes sont dorénavant regroupées sous un continuum. Serait-il possible qu’une conceptualisation hybride où les deux dimensions seraient chapeautées par un supra-concept, puisqu’il pourrait s’agir d’un unique phénomène se mesurant via deux dimensions ? Ce projet vise l'évaluation des assises empiriques des deux modèles conceptuels déjà existants du TUS ainsi que d'un nouveau modèle hybride. Suite à l’élaboration de deux échelles pour mesurer les deux dimensions et en se basant sur une collecte de données (n =1009), des analyses confirmatoires (via le logiciel Amos) ont été performés afin de comparer les indices d’ajustement des trois modèles conceptuels.Les comparaisons des trois modèles lors des analyses confirmatoires indiquent que le modèle hybride hiérarchique représente un meilleur ajustement aux données recueillies que les deux autres modèles. Cette présentation souhaite ajouter une nouvelle perspective au débat conceptuel entourant les notions de dépendance et de conséquences.