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L'antibiorésistance est une menace pour la médecine classique (OMS, 2014) et pourrait représenter un danger pour le bien-être des chevaux et la santé publique. Notre objectif est de documenter l'antibiorésistance chez le cheval au Québec. Une étude préliminaire, réalisée en 2015 sur 68 chevaux en Montérégie, a révélé que 21% (IC95% 14-41) de ces chevaux excrétaient des organismes multirésistants. 4% (IC95% 0-11) de ces chevaux excrétaient des E. coli potentiellement producteurs de β-lactamases à spectre étendue (ESBL) et/ou AmpC β-lactamases (AmpC). Les gènes correspondant étaient blaCMY-2, blaTEM, et blaSHV. Par la suite, nous avons prélevé 152 chevaux adultes sains (échantillons rectaux) dans 22 écuries sur le territoire Québécois durant l’année 2016. Nous effectuerons un antibiogramme par la méthode de diffusion des disques pour 11 classes d’antibiotiques, sur trois isolats sélectionnés au hasard sur chaque échantillon, afin de quantifier les résistances. Nous réaliserons aussi une culture en enrichissement (ceftriaxone) pour détecter les microorganismes potentiellement producteurs de ESBL/AmpC. Ce type de données est pour l’instant indisponible pour le Canada et serait nécessaire pour déterminer si la population équine du Québec représente un danger pour le bien-être des chevaux ainsi que pour la santé publique, compte tenu des contacts directs qui existent entre les chevaux et leurs propriétaires.

Haemonchus contortus est un nématode hématophage qui infecte les ovins et cause de graves troubles digestifs et/ou de l'anémie chez l'hôte et dans certains cas peut provoquer la mort d’agneaux. Les vermifuges à base de benzimidazole sont utilisés pour éliminer ces parasites mais le phénomène de résistance a émergé à travers le monde ainsi qu'au Québec. Le test génétique élaboré lors de l'étude permet de connaître le niveau de résistance au benzimidazole chez H. contortus avant même de traiter le troupeau contre ce parasite. Les H. contortus adultes dans l'hôte produisent des oeufs que l'on retrouve dans les selles de l'animal. Le test génétique s'applique sur ces oeufs et permet d'évaluer le niveau de résistance des adultes au sein de l’hôte. Ce test non invasif permet donc d’anticiper l’efficacité du vermifuge avant de traiter le troupeau contre H. contortus. Les tests disponibles pour détecter la résistance ne s’appliquent qu’après traitement. Nous proposons dans cette étude de comparer le test génétique basé sur la détection de marqueurs de résistance dans le génome des oeufs d'H. contortus avant traitement avec la méthode conventionnelle de détection par réduction du nombre d’œufs dans les selles. Sept fermes du Québec en Montérégie ont participé à l’étude. Nous concluons grâce à cette comparaison que le test utilisant les marqueurs génétiques peut être appliqué sur le terrain pour détecter la résistance au benzimidazole chez H. contortus avant traitement.

Les amibes sont des eucaryotes unicellulaires qui se nourrissent de bactéries par phagocytose. Ces proies sont dégradées de façon enzymatique à l’intérieur des lysosomes et l’accumulation de débris non digérables dans le post-lysosome est associée à la formation de corps multilaméllaires (CML). Certaines bactéries pathogènes pour l’homme sont capables de résister à la dégradation enzymatique de la voie phagocytique et se retrouvent emballées dans les CML. Les bactéries enrobées dans les CML seraient plus résistantes à divers stress physiques et chimiques. Il est suspecté que l’enrobage bactérien puisse contribuer au potentiel pathogène de ces bactéries. Nos résultats préliminaires démontrent que les CML contiennent des protéines amibiennes. L’objectif du présent projet est de créer des marqueurs moléculaires fluorescents basés sur les protéines composants les CML afin de mieux comprendre le mécanisme d’enrobage bactérien. Les CML produits par l’amibe modèle Dictyostelium discoideum ont été purifiés par diverses étapes de centrifugation. Les protéines de ces CML purifiés ont été analysées en spectrométrie de masse. Plus d’une vingtaine de protéines amibiennes potentiellement associées aux CML sécrétés ont été identifiées. Le clonage des gènes codant pour ces protéines est en cours dans un plasmide exprimant la GFP. L’électroporation de ces plasmides d’expression dans D. discoideum rendra possible de suivre en temps réel le mécanisme d’enrobage bactérien.

Le séquençage à haut débit permet d'évaluer les perturbations de la flore microbienne engendrées par l'antibiothérapie. Nous avons recueilli les selles de 3 contrôles et de 5 volontaires exposés à la céphalosporine cefprozil, et ce avant le traitement (J0), à la fin du traitement (J7) et après le traitement (J90). L'ADN des bactéries a été extrait des matières fécales et séquencé (HiSeq, Illumina), générant environ 15 milliards de nucléotides par métagénome individuel. Les métagénomes ont été assemblés avec Ray Meta, un logiciel hautement parallèle permettant le profilage des espèces microbiennes, des gènes de résistance et des fonctions géniques. La famille des Bacteroidaceae reste la plus abondante chez 7 des 8 participants (J0, J7, J90). Chez le huitième participant, les Prevotelaceae dominent initialement la flore (J0, J7), mais sont remplacés par les Bacteroidaceae (J90). En général, l'administration de cefprozil réduit la diversité bactérienne de manière significative (J7). De plus, l’exposition à l’antibiotique entraine une augmentation de l’abondance de certains gènes de résistance, en particulier les gènes codant pour les bêta-lactamases. Au total, 140 gènes de résistance différents ont été détectés dans les métagénomes, mais seulement 9 sont partagés entre tous les échantillons. En somme, la métagénomique propose de nouvelles avenues pour l'évaluation des antibiotiques.

Le réovirus de mammifères est à l’étude comme virus oncolytique pouvant détruire de manière préférentielle les cellules cancéreuses. Bien que les déterminants viraux et cellulaires responsables soient mal connus, les voies de signalisation reliées à l’interféron sont probablement impliquées. Des mutants viraux différant dans leur sensibilité à l’interféron ont été sélectionnés et leur séquence nucléotidique a été déterminée. Afin d’établir l’importance des mutations, les plasmides portant chacun des gènes viraux correspondants ont été mutés et combinés individuellement avec les 9 autres plasmides de type sauvage. Les virus mutants ont ensuite été récupérés par transfection de cellules par la technique dite de « génétique inverse ». Les résultats ont démontré que les phénotypes d’induction et de sensibilité à l’interféron peuvent dépendre de plusieurs déterminants viraux. De plus, l’induction des voies de l’interféron et la sensibilité du virus à celle-ci sont des propriétés dissociables génétiquement. Des études ont aussi été initiées afin de d’examiner certains déterminants cellulaires induits ou réprimés par les différents virus mutants. L’infection de fibroblastes murins parentaux ou transformés sera ensuite examinée par titrage de virus et par des tests de viabilité cellulaire. Ceci permettra de déterminer si une corrélation existe entre l’induction de la réponse antivirale, la sensibilité du virus à celle-ci et l’oncotropisme viral.

L’amibe Dictyostelium discoideum se nourrit par phagocytose de bactéries comestibles. Ces proies sont dégradées de façon enzymatique dans des lysosomes et l’accumulation de débris non digérables est associée à la formation de corps multilamellaires (CML). Certaines bactéries pathogènes sont capables de résister à la dégradation enzymatique de la voie phagocytique et se retrouvent emballées dans les CML. Les bactéries enrobées dans ces structures protéo-lipidiques seraient plus résistantes et leur survie dans l’environnement serait augmentée. L’objectif de la présente étude est de démontrer que les CML sont aérosolisables et que l’enrobage de bactéries pathogènes dans ces structures pourrait augmenter la propagation de certaines maladies. En condition de culture optimale, les CML sécrétés sont purifiés par diverses centrifugations. Par la suite,  les CML purifiés sont aérosolisés par nébulisation afin de les disperser dans une chambre d’aérosolisation où ils sont échantillonnés. L’analyse des trois échantillonneurs démontre que les CML sont aérosolisables et que leurs structures demeurent intactes. Nous avons prouvé que les CML sécrétés par D. discoideum étaient aérosolisables et qu’ils pouvaient être échantillonnés de façon traditionnelle. La prochaine étape du projet consiste à aérosoliser des bactéries enrobées pour tester leur viabilité. Ces nouvelles connaissances sont à la base de l’étude de la propagation des maladies infectieuses via la relation protozoaire-bactérie.

Problématique et objectif  : 

Le changement de comportements est un défi pour les jeunes (14-24 ans) vivant avec le diabète de type 1 (DT1), mais est essentiel à l’autogestion de la glycémie et la prévention des complications de santé. Malgré leur potentiel à répondre aux besoins des jeunes, les interventions technologiques étudiées à ce jour n’ont pas eu l’effet escompté d’améliorer leur efficacité à autogérer le DT1. Notre étude propose une approche de développement d’interventions technologiques, dérivée de la Roue du changement de comportements (RCC).

Méthodes :

Des discussions de groupes avec des jeunes et professionnels de santé (n=30) ont été menées afin d'identifier comment une plateforme d’éducation en ligne peut rencontrer les besoins des jeunes et ont été analysées par théorisation ancrée. 

Résultats :

Les besoins identifiés par les participants ont été catégorisés en fonction des composantes de la RCC. 4 axes principaux ont été identifiés afin de répondre à ces besoins via une plateforme d’éducation en ligne : 1) Protéger l’identité et la dignité; 2) Personnaliser la gestion du diabète; 3) Développer l’identité personnelle et sociale; et 4) Susciter la curiosité et maintenir l'engagement. Chaque axe répond à des composantes de la RCC à travers un ensemble de contenu et fonctionnalités. 

Conclusion :

Une intervention technologique pour les jeunes avec DT1 bâtie autour de ces 4 axes de développement peut mieux répondre à leurs besoins et améliorer leur autogestion.

La résistance à l’insuline est l’un des principaux symptômes rencontré chez les patients atteints de diabète de type-2. Par conséquent, l’augmentation de la sensibilité à l’insuline et donc de la captation du glucose, est une approche thérapeutique majeure utilisée pour diminuer la concentration en glucose sanguin. Dans cette étude, il a été démontré que les fractions peptidiques anioniques et cationiques séparées par électrodialyse avec membranes d’ultrafiltration (ÉDUF), à 50V/100 kDa, étaient capables d’augmenter significativement la captation du glucose en présence d’insuline. La bioactivité rapportée serait imputable aux peptides de faible poids moléculaires (300-500Da) présents dans ces 2 fractions spécifiques. De plus, cette étude démontre que l’augmentation de la captation du glucose est corrélée à l’activation par phosphorylation de l’enzyme AMPK. Cette enzyme est bien connue pour son implication dans la captation du glucose, qu’elle régule en modulant la translocation des transporteurs au glucose GLUT-4 du cytoplasme à la membrane. À notre connaissance, c’est la première fois que des peptides bioactifs possédant une activité stimulant la captation du glucose ont été isolés à partir d’une matrice complexe de soya et que leur mécanisme d’action a été démontré.

Les virus sont des experts pour modifier l’homéostasie cellulaire. Récemment, plusieurs groupes ont démontré que quelques virus pouvaient modifier l’épissage alternatif (ÉA) de certains transcrits cellulaires. Puisque l’ÉA possède un rôle important de régulation, nous avons émis l’hypothèse que ces changements d’épissage causés par des virus pourraient être beaucoup plus importants. Pour étudier la modulation de l’ÉA des transcrits cellulaires, des cellules L929 contrôles et infectées avec Réovirus ont été analysées par séquençage d’ARN à haut-débit pour caractériser l’ensemble des événements d’ÉA. Nos résultats ont permis d’identifier 240 événements d’ÉA modifiés de manière statistiquement significative (Q<0,05) touchant 194 gènes. Ces gènes sont enrichis dans les processus liés à la maturation des ARNs et l’épissage alternatif. Ensuite, nous avons investigué la cause de ces changements. Premièrement, nous avons regardé l’expression des facteurs d’épissage. ESRP1 est surexprimé au-delà de 40 fois suite à l’infection. Une expérience de co-culture a permis de déterminer que la surexpression d’ESRP1 ne nécessite pas la présence de Réovirus, mais plutôt la réponse immunitaire cellulaire liée à l’infection virale. Nous avons démontré que Réovirus induit des changements d’épissage alternatifs chez la cellule-hôte et que cette modulation pourrait provenir de la réponse immunitaire cellulaire déclenchée dans le cadre de l’infection virale.

    Les parasites du genre Leishmania sont responsables de la leishmaniose, une maladie tropicale négligée affectant 12 millions de personnes par an dans le monde et dont les manifestations cliniques peuvent varier de lésions cutanées réversibles à des dommages viscéraux létaux.

    Leishmania est un parasite intracellulaire qui infecte les macrophages (MΦ) de l’hôte. Afin de survivre dans le MΦ, Leishmania utilise, entre autres mécanismes, sa principale métalloprotéase de surface, la GP63. La GP63 active très rapidement les protéines tyrosines phosphatases (PTP) du MΦ hôte, qui inhibent les voies responsables de la réponse antiparasitaire du MΦ. Nous avons récemment démontré que GP63 peut atteindre rapidement le noyau du MΦ hôte et cliver des facteurs de transcription (FT). A notre connaissance, c’est la première fois qu’une protéase de parasite se retrouve au niveau nucléaire. Nous avons déterminé comment GP63 entre dans le noyau et en quoi cette localisation nucléaire affecte l’activité du MΦ hôte. En parallèle, nous cherchons à identifier les protéines nucléaires interagissant avec les PTP et les TF modulés par la GP63 qui pourraient jouer un rôle clé dans la réponse immune à l’infection par Leishmania. L’ensemble de ces résultats sera présenté en détail lors du congrès. Ces résultats permettront l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques dans la régulation de la réponse immunitaire innée contre Leishmania.



Les études observationnelles portant sur la COVID-19 doivent souvent composer avec des échantillons non aléatoires et non représentatifs, ayant pour effet de limiter l’application de leurs résultats à une population cible. Pour l’épidémiologie descriptive, cela peut signifier une mésestimation de la distribution d’une maladie et ainsi réduire l’application des données collectées dans un contexte plus pratique de santé publique. Nous avons investigué la représentativité d’une cohorte pédiatrique (2-17 ans) de Montréal d’une étude de séroprévalence des anticorps contre le SRAS-CoV-2 (Enfants et COVID-19 : Étude de séroprévalence). Cela a été accompli en comparant les caractéristiques des participants de l’étude à celles prévalant dans leur quartier de résidence. En utilisant une modélisation logistique et une méthode de « standardisation marginale », une pondération post-stratification a été appliquée et de nouvelles estimations de séroprévalence ont été générées. Nous avons trouvé que les résultats sont généralement représentatifs de la population cible, bien que des variations peuvent être observées lorsqu’on pondère pour certains facteurs de risque. Ce projet met en lumière l’importance d’évaluer la représentativité des populations d’études si l’on veut inférer leurs résultats à une population cible.

La CEC utilisée lors des PAC est associée à une réaction inflammatoire systémique, moteur de dysfonctions d’organes. La chirurgie à cœur battant, a été développée dans le but de réduire les complications associées à la CEC. Le but de cette étude est d’évaluer si la chirurgie à cœur battant préserve la microcirculation.

La microcirculation sublinguale de 16 patients sous CEC normothermique et celle de 16 patients sans CEC subissant des PAC a été comparée à huit moments péri-opératoires. Le flux a été classifié. Des paramètres microcirculatoires (ex. densité capillaire) ont aussi été comparés entre les groupes.

Les troubles microcirculatoires associés à la CEC n’étaient pas significatifs. Cependant, la proportion des flux anormaux était significativement élevée dans le groupe sans CEC à la fermeture du thorax et deux heures en post-opératoire. Ces deux temps corrèlent avec une période de longue hypothermie pour ce groupe.

Nos résultats infirment l’hypothèse que la CEC a un effet délétère significatif sur la microcirculation. La température pourrait être un facteur confondant dans l’analyse, en compensant les effets de l’inflammation dans le groupe avec CEC par le réchauffement du sang. L’hypothermie pourrait expliquer l’apparition soudaine d’une importante proportion de flux anormal en fin de chirurgie chez les patients sans CEC.

Le cytomégalovirus humain (HCMV) est un Herpèsvirus causant une infection latente chez 60% des nord-américains. Sa primo-infection chez les nouveaux-nés et sa réactivation chez les individus immunodéprimés provoquent un impact clinique important. Plusieurs souches résistantes aux antiviraux utilisés sont retrouvées chez certains patients infectés. Ces souches présentent des mutations au niveau du gène viral encodant l’ADN polymérase UL54 du HCMV. L’hypothèse de recherche est que ces mutations affectent la liaison des antiviraux à UL54, les rendant ainsi inefficaces contre le virus. Cette recherche vise à élucider le mécanisme moléculaire de résistance aux antiviraux chez ce pathogène.

 

Jusqu’à maintenant, l’optimisation de l’expression et de la purification de la protéine recombinante UL54 de type sauvage et des diverses versions mutées associées à la résistance aux antiviraux a été réalisée. Par spectrofluorimétrie, il a été possible d’observer que l’affinité d’UL54 de type sauvage et des mutants est similaire pour l’ADNsb. Par contre, l’affinité des mutants pour le dATP est différente si on la compare avec celle d’UL54 de type sauvage. Des résultats préliminaires de l’interaction de l’antiviral foscarnet aux diverses formes d’UL54 ont été obtenus aussi par spectrofluorimétrie. Ceux-ci semblent indiquer que les mutants d’UL54 associés aux résistances lient peu ou pas l’antiviral. L’utilisation d’un microcalorimètre permettra d’étudier plus précisément cette interaction.

Salmonella enterica sérovar Typhi (S. Typhi) cause la fièvre typhoïde chez les humains. Lors de l’infection, l’hôte séquestre le fer, ce qui limite la croissance des salmonelles, mais celles-ci possèdent divers systèmes d’acquisition pour cet élément afin de pouvoir survivre en conditions pauvres en fer. Ces mécanismes sont soumis à une régulation par la protéine Fur et les petits ARN non codants RfrA et RfrB. Notre objectif est de caractériser le rôle de ces régulateurs dans l’homéostasie du fer et la pathogenèse de S. Typhi. Premièrement, différentes expériences ont été effectuées avec les différents mutants de ces régulateurs et montrent un rôle de Fur pour une croissance optimale dans différents milieux et dans la résistance au peroxyde d’hydrogène, un stress oxydatif rencontré lors de l’infection. Deuxièmement, leur implication dans la virulence a été effectuée en examinant leur interaction avec des cellules humaines en culture. Les résultats démontrent l’importance de Fur dans l’invasion des cellules intestinales et dans la phagocytose par les macrophages, et les deux petits ARN semblent être requis pour la survie dans les macrophages. Grâce à ce projet, nous allons contribuer à comprendre les mécanismes d’homéostasie du fer utilisés par une bactérie causant une maladie systémique. Cette étude sera également importante dans le domaine médical, puisque ces stratégies utilisées par S. Typhi pourront éventuellement être contrecarrées pour ainsi éliminer la maladie.

Les bêta-lactamines sont les antibiotiques les plus couramment utilisés en milieu hospitalier en raison de leur large spectre d’activité. Les patients aux soins intensifs constituent une population à risque de développer des infections sévères associées à des bactéries multirésistantes. Cette population présente des modifications physiologiques et des atteintes d’organes cibles menant à des altérations au niveau de la pharmacocinétique des médicaments, rendant l’atteinte d’une pharmacothérapie optimale un défi. Cependant, au Canada, les cliniciens n’ont pas accès à une plateforme de suivi thérapeutique pharmacologique pour surveiller l’efficacité de plusieurs médicaments.

L’objectif de ce projet est d’évaluer les pratiques actuelles d’antibiothérapie au sein de l’unité de soins intensifs de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. À partir d’une étude prospective, une série d’échantillons sanguins pour chaque patient recruté qui recevait un antibiotique d’intérêt, soit la pipéracilline et le méropénème, a été collectée. Les concentrations plasmatiques d’antibiotiques ont été mesurées à l’aide d’une méthode analytique par chromatographie liquide ultra-haute performance.

Quarante-huit patients ont été recrutés. Selon les résultats préliminaires de dosages, deux patients sur cinq ne présentent pas des concentrations dans la fenêtre thérapeutique. Une plateforme de suivi thérapeutique permettant l’optimisation des doses pourrait être un atout pour cette population vulnérable.

Le lupus érythémateux disséminé (LED) est une maladie auto-immune touchant plusieurs organes et est caractérisé par la production d’auto-anticorps. Actuellement, le diagnostic de la maladie se fait selon des critères cliniques et sérologiques qui sont sujets à interprétation. C’est pourquoi nous voudrions trouver des indicateurs biologiques quantifiables afin d’aider au dépistage dans les cas de personnes à risque ou de patients atteints de LED. Jusqu’à maintenant, nous avons  exploré le dosage des cytokines inflammatoires dans le sérum de 21 patients LED. Les niveaux de cytokines inflammatoires retrouvés chez ces patients ont été évalués par profilage en ELISA. Ce sont principalement les cytokines IL-17 et IFN-g qui ont été détectées dans presque la moitié des échantillons. Bien que certaines études montrent la corrélation entre les indices SLEDAI et les niveaux de cytokines présents dans le sérum, ce lien n’a pas été observé pour nos participants. Par contre, nos données indiquent que la médicamentation prise par les patients influence davantage la présence des cytokines dans le sérum. Les patrons de cytokines observés pourraient donc servir de départ à une investigation plus approfondie du désordre immunologique. Ces résultats suggèrent aussi que l’étude directe des populations cellulaires du sang chez les personnes lupiques pourrait être une meilleure façon de visualiser le débalancement du système immunitaire chez ces patients.

Le virus du Nil occidental, tout comme le virus de la fièvre jaune et le virus Zika, est un virus d'ARN simple-brin transmis par des moustiques. Ces virus font partie des Flavivirus qui causent des maladies neurologiques graves et qui entraînent des dizaines de milliers de décès par année à l’échelle mondiale. Actuellement, il n’y a pas de traitement antiviral disponible malgré de nombreux efforts de recherche pour développer des inhibiteurs d’enzymes virales. Ici nous cherchons à caractériser l'interaction entre les protéines NS3 et NS5 qui forment le complexe de réplication virale en vue de cibler cette interaction pour la découverte de nouveaux composés antiviraux.

Un modèle d'interaction entre les protéines NS3 et NS5 du virus du Nil occidental a été créé par arrimage manuel et il a ensuite été soumis à des simulations de dynamique moléculaire. Des interactions potentielles entre les deux protéines ont été identifiées, et les résidus impliqués dans ces interactions ont été mutés. Les effets des mutations sur l’interaction protéine-protéine et sur le niveau de réplication virale ont été mesurés. Une région particulière sur la surface de la protéine NS3 a été identifiée comme jouant un rôle important dans la réplication virale. Un criblage virtuel pour des composés qui peuvent lier cette région sera effectué, et la capacité de ces composés à interférer avec la formation du complexe de réplication virale et donc avec la réplication du génome viral sera évaluée.

Les virus sont des pathogènes intracellulaire strictes qui dépendent de plusieurs fonctions cellulaires pour compléter leurs cycles de réplication et d’infection. Ces interactions entre cellule hôte et pathogène sont complexes et bien souvent mal comprises. Notre groupe s’intéresse principalement à la biologie du virus de l’Herpès simplex de type 1 (VHS-1) étant donné son impact médical. Malgré l’importante connaissance de la biologie de ce virus, plusieurs détails moléculaires attendent encore d’être clarifiés. Notre groupe a récemment identifié 49 protéines cellulaires incorporées dans les virions matures du VHS-1, démontrant une fois de plus la complexité des interactions hôte-pathogènes. Pour valider la présence et l’importance de ces protéines, nous avons produit des virus dépourvus de ces protéines cellulaires et mesurer l’impact de cette absence sur l’efficacité des virus à infecter de nouvelles cellules. Les résultats ont démontré que 6 de ces protéines avaient un impact majeur sur le cycle d’infection du VHS-1. A terme, le but de notre projet sera de caractériser le rôle de ces protéines cellulaires sur la biologie du VHS-1.

L’étendue des interactions entre le VHS-1 et la cellule sont encore mal comprises. La caractérisation moléculaire de ces interactions pourrait à plus long terme se traduire par de nouvelles cibles thérapeutiques contre le VHS-1 et les autres membres de la famille des Herpesviridae.

L'objectif de cette étude était d'estimer les prévalences poolées et les mesures d'association poolées des comorbidités entre les troubles mentaux et les maladies parasitaires neurotropes dans ces pays.

En tant que première méta-analyse sur ce sujet, cette étude a été réalisée conformément aux lignes directrices de PRISMA.  Son protocole a été enregistré dans PROSPERO (N°CRD42017056521). Medline, Embase, Lilas et la base de données de l'INET ont été utilisées pour la recherche des articles sans restriction de langue ni de date. L'évaluation de la qualité des études a été faite de façon indépendante par deux chercheurs. Les estimations ont été poolées à l'aide du logiciel CMA.

Au total, 18 études publiées entre 1997 et 2016 répondaient à nos critères d'inclusion.  Nous avons trouvé que la prévalence de l'anxiété et de la dépression chez les personnes souffrant de la maladie de Chagas et/ou de neurocysticercose était de 44,9 % (IC 95 % 34,4 - 55,9 %). Dans 16 études poolées comprenant 1 782 personnes atteintes de troubles mentaux et 1 776 témoins, les troubles mentaux (schizophrénie et/ou troubles bipolaires) étaient associés à un risque accru de toxoplasmose et/ou de toxocarose (OR = 2,3 IC 95 %, 1,7 - 3,2). La schizophrénie était associée à un risque accru d'apparition de toxocarose et/ou de toxoplasmose (OR = 2,4 IC 95 %, 1,7 - 3,4).

Cette méta-analyse pourrait s'avérer utile pour les chercheurs qui veulent explorer et comprendre davantage les associations entre ces maladies.

Les aminoglycosides sont parmi les antibiotiques les plus utilisés.Un effet de leur utilisation intense est l’émergence rapide de résistance des bactéries face à cette classe d’antibiotiques. Le mécanisme principal de résistance aux aminoglycosides observé en clinique est l’expression d’enzymes bactériens qui transforment ces antibiotiques de façon covalente. Un de nos objectifs de recherche est de bloquer la résistance en inhibant les aminoglycoside acétyltransferases (AAC).

Les études par RMN ont démontré que l’AAC(6’)-Ii subit un important changement de conformation lors de l’association avec ses substrats. Nous exploitons ce changement pour identifier rapidement des fragments qui s’associent à la protéine. Ce réarrangement structural de l’AAC(6’)-Ii permet l’utilisation des techniques de criblage par RMN observant la protéine (ex; HSQC). Nous employons en parallel des méthodes de RMN basées sur les ligands (waterLOGSY, STD et ILOE), ainsi que des essais de cinétique enzymatique pour mesurer l’affinité et l’inhibition des fragments.  L’information est ensuite utilisée dans le design de molécules en combinant les fragments actifs. La liaison chimique de ceux-ci devrait produire des inhibiteurs plus puissants que les différents fragments, tandis que la modification nous donnera plus d’information sur leur mode de liaison. Les inhibiteurs de l’AAC(6’)-Ii représentent des candidats importants dans le développement de médicaments pour contrer les infections resistantes.



Contexte : Le tabagisme actif est associé aux maladies inflammatoires intestinales, mais le tabagisme passif est peu documenté. L‘objectif était d’estimer les associations entre le tabagisme passif pendant la petite enfance et la survenue des maladies inflammatoires intestinales.

Méthodes : Une étude cas-témoins a été menée parmi les personnes nées au Québec entre 1970 et 1974. Les cas (n=1782) ont été identifiés par l’utilisation des soins de santé entre 1983 et 2014 grâce à des algorithmes validés et les témoins (n=946) ont été échantillonnés aléatoirement. Le tabagisme passif (0-3 ans) et les facteurs de confusion ont été recueillis par questionnaire. Des modèles de régression logistique ont permis d’estimer les rapports de cotes (OR) et intervalles de confiance (IC) à 95 % ajustés pour les facteurs de confusion, séparément pour la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse.

Résultats : Au total, 71 % des participants étaient des fumeurs passifs. Après ajustement sur les caractéristiques sociodémographiques, la cote de la maladie de Crohn était augmentée chez les fumeurs passifs (OR=1,23 ; IC 95 % :1,00-1,51). Cet excès de risque était limité à la survenue à l’âge adulte (OR=1,27 ; IC 95 % : 1,02-1,57). Le tabagisme passif n’était pas associé à la colite ulcéreuse (OR=0,96 ; IC 95 % : 0,75-1,22).

Conclusion : Cette étude suggère une augmentation de risque de la maladie de Crohn à l’âge adulte chez les fumeurs passifs pendant la petite enfance, mais aucune association avec la colite ulcéreuse.

 

Le réovirus de mammifères est un des nombreux virus oncolytiques faisant l’objet d’études cliniques. Cependant, les mécanismes permettant au virus de détruire préférentiellement les cellules cancéreuses restent mal compris mais la réponse interféron aurait sans doute un rôle à jouer. Des travaux précédents du laboratoire ont montré que des certaines variations au sein de deux protéines virales mènent à une hausse de production d’interféron. Nos recherches visent donc à cerner le ou les mécanisme(s) sur le(s)quel(s) agissent ces déterminants viraux. Préalablement, un système de génétique inverse a permis d’obtenir les virus à l’étude ; deux simples mutants (codant pour les protéines virales µ2 ou λ1 portant les mutations d’intérêt) et le double mutant. Les RT-qPCR effectués sur des gènes cellulaires, ainsi que les tests ELISA effectués sur les surnageants de culture des cellules infectées suggèrent que l’effet de µ2 et de λ1 mutants est distinct et que leur combinaison a un effet plus qu’additif en ce qui a trait à l’induction des gènes Ifna4 et Ifnb et à la sécrétion d’interféron β. Des expériences d’immunobuvardage en cours visent à déterminer les différences d’expression ou de phosphorylation de protéines cellulaires impliquées dans les voies de signalisation menant à l’induction d’interféron. Ces études devraient permettre de déterminer les cibles de µ2 et λ1 contribuant à réguler l’induction d’interféron lors de l’infection par réovirus.

Le décapeptide α-hélicoïdal synthétique, KSL-W (KKVVFWVKFK), possède un large spectre affectant plusieurs souches de pathogènes bactériens oraux. Cependant, l’effet de ce peptide sur des souches fongiques dont Candida albicans reste à démontrer. Le but est d’étudier l’effet du KSL-W sur les facteurs de virulence du C. albicans. L’effet de KSL-W a été étudié en analysant la transformation et la  prolifération en utilisant la microscopie et le MTT. Ces travaux ont été appuyés par des analyses spécifiques à la formation de biofilm (XTT) et à l’activation de certains gènes à l’aide de la technique qRT-PCR. Une analyse de l’activité apoptotique/anti-apoptotique du KSL-W a été réalisée à l’aide d’Annexin V-FITC/IP. Tous les effets étudiés de KSL-W ont été comparés à l’amphotéricine B. Le KSL-W inhibe la transformation à partir de concentrations de 5µg ml-1. Il s’est montré efficace à inhiber la formation de biofilm à des concentrations de 50µg ml-1 et à réduire la viabilité d’un biofilm mature à des concentrations de 50µg ml-1 et est d’efficacité comparable à l’amphotéricine B dans les deux cas. Les analyses ultrastucturales confirment l’efficacité du KSL-W à réduire et à dégrader le biofilm. L’efficacité du KSL-W passe aussi par la réduction de l’expression de plusieurs gène,  dont SAP2, 4, 5, 6, EAP1 et HWP1 impliqués dans la pathogénèse de C. albicans. Par ses effets importants sur C. albicans,  le KSL-W pourrait être considéré dans le contrôle de Candida albicans.

Les horloges circadiennes contrôlent divers aspects de la réponse immunitaire chez les

mammifères. Des travaux du laboratoire ont montré que la réponse des lymphocytes T

(LT) à un antigène présenté par des cellules dendritiques (DC) dépend de l'heure du

jour. Afin de déterminer quelle horloge circadienne est responsable de ce rythme,

nous avons inactivé le gène de l’horloge Bmal1 dans les LT ou les DC, et mesuré la

réponse des LT spécifiques pour le peptide antigénique OVA 7 jours post-vaccination

avec des DC-OVA. Le rythme de la réponse des LT observé chez les souris WT a été

aboli chez les souris KO pour Bmal1 dans les LT, suggérant que l’horloge de ces

cellules est essentielle pour la rythmicité de cette réponse. En parallèle, nous avons

vacciné les souris WT avec des DC-OVA WT ou KO pour Bmal1, et avons trouvé une

réponse lymphocytaire diminuée en réponse aux DC-OVA KO pour Bmal1, entrainant

une absence de la différence jour-nuit observée chez les souris vaccinées avec des

DC-OVA WT. Ceci suggère un rôle important de ce gène dans la présentation

antigénique. Nous avons ensuite analysé la migration des DC-OVA WT ou KO pour

Bmal1, et avons trouvé que les DC-OVA sans horloge migrent deux fois moins vers la

rate que celles exprimant Bmal1, ce qui pourrait expliquer la diminution de réponse

des LT observée en utilisant ces DC. Ainsi, déterminer l’heure du jour où la réponse à

la présentation antigénique est la plus efficace permettrait d’optimiser le processus de

vaccination.

Le réovirus de mammifères est actuellement à l’étude en tant que virus oncolytique pour traiter le cancer. Cependant, d’autres études seraient utiles afin d’optimiser cette activité. Un mutant précédemment isolé au laboratoire présente à la fois une meilleure réplication chez les cellules transformées par l’oncogène Ras, et un blocage plus complet chez les cellules parentales. Ce virus, nommé P4L12, porte deux substitutions d’acides aminés sur les protéines sigma3 et mu1. P4L12 démontre une meilleure entrée du virus et présente une sensibilité accrue à l’interféron, deux aspects potentiellement importants pour l’oncolyse. Notre objectif est d’élucider le rôle des mutations de P4L12 en utilisant la technique de génétique inverse. Les mutants seront caractérisés en termes d’efficacité d'entrée, de sensibilité à l’interféron, et de discrimination entre cellules parentales et transformées. L'entrée a été évaluée par immunobuvardage et cytofluorométrie, et la substitution sur mu1 semble être responsable de l'augmentation d'efficacité d'entrée de P4L12. La sensibilité à l’interféron sera examinée lors d’infections sur cellules L929 traitées à l’interféron-β. Le potentiel de discrimination sera finalement étudié par immunobuvardage et titrage viral en infectant des cellules NIH parentales ou transformées par Ras. Ces travaux permettront de mieux comprendre l’importance relative de l'entrée et de la sensibilité à l’interféron dans l’oncolyse virale, ceci en vue de son optimisation.