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Les bêta-lactamines sont les antibiotiques les plus couramment utilisés en milieu hospitalier en raison de leur large spectre d’activité. Les patients aux soins intensifs constituent une population à risque de développer des infections sévères associées à des bactéries multirésistantes. Cette population présente des modifications physiologiques et des atteintes d’organes cibles menant à des altérations au niveau de la pharmacocinétique des médicaments, rendant l’atteinte d’une pharmacothérapie optimale un défi. Cependant, au Canada, les cliniciens n’ont pas accès à une plateforme de suivi thérapeutique pharmacologique pour surveiller l’efficacité de plusieurs médicaments.

L’objectif de ce projet est d’évaluer les pratiques actuelles d’antibiothérapie au sein de l’unité de soins intensifs de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. À partir d’une étude prospective, une série d’échantillons sanguins pour chaque patient recruté qui recevait un antibiotique d’intérêt, soit la pipéracilline et le méropénème, a été collectée. Les concentrations plasmatiques d’antibiotiques ont été mesurées à l’aide d’une méthode analytique par chromatographie liquide ultra-haute performance.

Quarante-huit patients ont été recrutés. Selon les résultats préliminaires de dosages, deux patients sur cinq ne présentent pas des concentrations dans la fenêtre thérapeutique. Une plateforme de suivi thérapeutique permettant l’optimisation des doses pourrait être un atout pour cette population vulnérable.

Le lupus érythémateux disséminé (LED) est une maladie auto-immune touchant plusieurs organes et est caractérisé par la production d’auto-anticorps. Actuellement, le diagnostic de la maladie se fait selon des critères cliniques et sérologiques qui sont sujets à interprétation. C’est pourquoi nous voudrions trouver des indicateurs biologiques quantifiables afin d’aider au dépistage dans les cas de personnes à risque ou de patients atteints de LED. Jusqu’à maintenant, nous avons  exploré le dosage des cytokines inflammatoires dans le sérum de 21 patients LED. Les niveaux de cytokines inflammatoires retrouvés chez ces patients ont été évalués par profilage en ELISA. Ce sont principalement les cytokines IL-17 et IFN-g qui ont été détectées dans presque la moitié des échantillons. Bien que certaines études montrent la corrélation entre les indices SLEDAI et les niveaux de cytokines présents dans le sérum, ce lien n’a pas été observé pour nos participants. Par contre, nos données indiquent que la médicamentation prise par les patients influence davantage la présence des cytokines dans le sérum. Les patrons de cytokines observés pourraient donc servir de départ à une investigation plus approfondie du désordre immunologique. Ces résultats suggèrent aussi que l’étude directe des populations cellulaires du sang chez les personnes lupiques pourrait être une meilleure façon de visualiser le débalancement du système immunitaire chez ces patients.

Les horloges circadiennes contrôlent divers aspects de la réponse immunitaire chez les

mammifères. Des travaux du laboratoire ont montré que la réponse des lymphocytes T

(LT) à un antigène présenté par des cellules dendritiques (DC) dépend de l'heure du

jour. Afin de déterminer quelle horloge circadienne est responsable de ce rythme,

nous avons inactivé le gène de l’horloge Bmal1 dans les LT ou les DC, et mesuré la

réponse des LT spécifiques pour le peptide antigénique OVA 7 jours post-vaccination

avec des DC-OVA. Le rythme de la réponse des LT observé chez les souris WT a été

aboli chez les souris KO pour Bmal1 dans les LT, suggérant que l’horloge de ces

cellules est essentielle pour la rythmicité de cette réponse. En parallèle, nous avons

vacciné les souris WT avec des DC-OVA WT ou KO pour Bmal1, et avons trouvé une

réponse lymphocytaire diminuée en réponse aux DC-OVA KO pour Bmal1, entrainant

une absence de la différence jour-nuit observée chez les souris vaccinées avec des

DC-OVA WT. Ceci suggère un rôle important de ce gène dans la présentation

antigénique. Nous avons ensuite analysé la migration des DC-OVA WT ou KO pour

Bmal1, et avons trouvé que les DC-OVA sans horloge migrent deux fois moins vers la

rate que celles exprimant Bmal1, ce qui pourrait expliquer la diminution de réponse

des LT observée en utilisant ces DC. Ainsi, déterminer l’heure du jour où la réponse à

la présentation antigénique est la plus efficace permettrait d’optimiser le processus de

vaccination.

Le réovirus de mammifères est actuellement à l’étude en tant que virus oncolytique pour traiter le cancer. Cependant, d’autres études seraient utiles afin d’optimiser cette activité. Un mutant précédemment isolé au laboratoire présente à la fois une meilleure réplication chez les cellules transformées par l’oncogène Ras, et un blocage plus complet chez les cellules parentales. Ce virus, nommé P4L12, porte deux substitutions d’acides aminés sur les protéines sigma3 et mu1. P4L12 démontre une meilleure entrée du virus et présente une sensibilité accrue à l’interféron, deux aspects potentiellement importants pour l’oncolyse. Notre objectif est d’élucider le rôle des mutations de P4L12 en utilisant la technique de génétique inverse. Les mutants seront caractérisés en termes d’efficacité d'entrée, de sensibilité à l’interféron, et de discrimination entre cellules parentales et transformées. L'entrée a été évaluée par immunobuvardage et cytofluorométrie, et la substitution sur mu1 semble être responsable de l'augmentation d'efficacité d'entrée de P4L12. La sensibilité à l’interféron sera examinée lors d’infections sur cellules L929 traitées à l’interféron-β. Le potentiel de discrimination sera finalement étudié par immunobuvardage et titrage viral en infectant des cellules NIH parentales ou transformées par Ras. Ces travaux permettront de mieux comprendre l’importance relative de l'entrée et de la sensibilité à l’interféron dans l’oncolyse virale, ceci en vue de son optimisation.

De nombreux groupes ont récemment démontré que plusieurs virus pouvaient modifier l’épissage alternatif (ÉA) des transcrits cellulaires. Nous avons précédemment identifié plusieurs changements d’ÉA après l’infection par réovirus, un virus prometteur comme traitement contre le cancer. Puisque l’ÉA possède un rôle régulateur important et que ce mécanisme est perturbé dans le cancer, nous avons émis l’hypothèse que ces changements puissent être impliqués dans l’activité oncolytique du virus. Dans la présente étude, nous avons examiné les mécanismes permettant au virus d’induire ces changements de l’ÉA des ARN cellulaires. En comparant différents réovirus, des virus réassortis ainsi que des réovirus mutants, nous avons pu démontrer que cette modulation est variable d’une souche à l’autre, qu’elle est principalement contrôlée par la protéine μ2 du virus et que l’acide aminé en position 208 de cette protéine est critique pour induire ces changements. En utilisant une approche de spectrométrie de masse, nous avons identifié les protéines cellulaires interagissant avec μ2. Parmi celles-ci, nous avons validé par co-immunoprécipitation l’interaction de μ2 avec EFTUD2, SNRNP200, PRPF6, et PRPF8, qui appartiennent toutes à la particule U5 du complexe responsable de l’épissage, le splicéosome. Les études en cours visent à mieux comprendre comment l’interaction de μ2 avec ces protéines participe aux changements de l’ÉA et quel est le rôle de ces changements dans la réplication du virus.

Les aminoglycosides sont parmi les antibiotiques les plus utilisés.Un effet de leur utilisation intense est l’émergence rapide de résistance des bactéries face à cette classe d’antibiotiques. Le mécanisme principal de résistance aux aminoglycosides observé en clinique est l’expression d’enzymes bactériens qui transforment ces antibiotiques de façon covalente. Un de nos objectifs de recherche est de bloquer la résistance en inhibant les aminoglycoside acétyltransferases (AAC).

Les études par RMN ont démontré que l’AAC(6’)-Ii subit un important changement de conformation lors de l’association avec ses substrats. Nous exploitons ce changement pour identifier rapidement des fragments qui s’associent à la protéine. Ce réarrangement structural de l’AAC(6’)-Ii permet l’utilisation des techniques de criblage par RMN observant la protéine (ex; HSQC). Nous employons en parallel des méthodes de RMN basées sur les ligands (waterLOGSY, STD et ILOE), ainsi que des essais de cinétique enzymatique pour mesurer l’affinité et l’inhibition des fragments.  L’information est ensuite utilisée dans le design de molécules en combinant les fragments actifs. La liaison chimique de ceux-ci devrait produire des inhibiteurs plus puissants que les différents fragments, tandis que la modification nous donnera plus d’information sur leur mode de liaison. Les inhibiteurs de l’AAC(6’)-Ii représentent des candidats importants dans le développement de médicaments pour contrer les infections resistantes.



Contexte : Le tabagisme actif est associé aux maladies inflammatoires intestinales, mais le tabagisme passif est peu documenté. L‘objectif était d’estimer les associations entre le tabagisme passif pendant la petite enfance et la survenue des maladies inflammatoires intestinales.

Méthodes : Une étude cas-témoins a été menée parmi les personnes nées au Québec entre 1970 et 1974. Les cas (n=1782) ont été identifiés par l’utilisation des soins de santé entre 1983 et 2014 grâce à des algorithmes validés et les témoins (n=946) ont été échantillonnés aléatoirement. Le tabagisme passif (0-3 ans) et les facteurs de confusion ont été recueillis par questionnaire. Des modèles de régression logistique ont permis d’estimer les rapports de cotes (OR) et intervalles de confiance (IC) à 95 % ajustés pour les facteurs de confusion, séparément pour la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse.

Résultats : Au total, 71 % des participants étaient des fumeurs passifs. Après ajustement sur les caractéristiques sociodémographiques, la cote de la maladie de Crohn était augmentée chez les fumeurs passifs (OR=1,23 ; IC 95 % :1,00-1,51). Cet excès de risque était limité à la survenue à l’âge adulte (OR=1,27 ; IC 95 % : 1,02-1,57). Le tabagisme passif n’était pas associé à la colite ulcéreuse (OR=0,96 ; IC 95 % : 0,75-1,22).

Conclusion : Cette étude suggère une augmentation de risque de la maladie de Crohn à l’âge adulte chez les fumeurs passifs pendant la petite enfance, mais aucune association avec la colite ulcéreuse.

 

Le réovirus de mammifères est un des nombreux virus oncolytiques faisant l’objet d’études cliniques. Cependant, les mécanismes permettant au virus de détruire préférentiellement les cellules cancéreuses restent mal compris mais la réponse interféron aurait sans doute un rôle à jouer. Des travaux précédents du laboratoire ont montré que des certaines variations au sein de deux protéines virales mènent à une hausse de production d’interféron. Nos recherches visent donc à cerner le ou les mécanisme(s) sur le(s)quel(s) agissent ces déterminants viraux. Préalablement, un système de génétique inverse a permis d’obtenir les virus à l’étude ; deux simples mutants (codant pour les protéines virales µ2 ou λ1 portant les mutations d’intérêt) et le double mutant. Les RT-qPCR effectués sur des gènes cellulaires, ainsi que les tests ELISA effectués sur les surnageants de culture des cellules infectées suggèrent que l’effet de µ2 et de λ1 mutants est distinct et que leur combinaison a un effet plus qu’additif en ce qui a trait à l’induction des gènes Ifna4 et Ifnb et à la sécrétion d’interféron β. Des expériences d’immunobuvardage en cours visent à déterminer les différences d’expression ou de phosphorylation de protéines cellulaires impliquées dans les voies de signalisation menant à l’induction d’interféron. Ces études devraient permettre de déterminer les cibles de µ2 et λ1 contribuant à réguler l’induction d’interféron lors de l’infection par réovirus.

Le décapeptide α-hélicoïdal synthétique, KSL-W (KKVVFWVKFK), possède un large spectre affectant plusieurs souches de pathogènes bactériens oraux. Cependant, l’effet de ce peptide sur des souches fongiques dont Candida albicans reste à démontrer. Le but est d’étudier l’effet du KSL-W sur les facteurs de virulence du C. albicans. L’effet de KSL-W a été étudié en analysant la transformation et la  prolifération en utilisant la microscopie et le MTT. Ces travaux ont été appuyés par des analyses spécifiques à la formation de biofilm (XTT) et à l’activation de certains gènes à l’aide de la technique qRT-PCR. Une analyse de l’activité apoptotique/anti-apoptotique du KSL-W a été réalisée à l’aide d’Annexin V-FITC/IP. Tous les effets étudiés de KSL-W ont été comparés à l’amphotéricine B. Le KSL-W inhibe la transformation à partir de concentrations de 5µg ml-1. Il s’est montré efficace à inhiber la formation de biofilm à des concentrations de 50µg ml-1 et à réduire la viabilité d’un biofilm mature à des concentrations de 50µg ml-1 et est d’efficacité comparable à l’amphotéricine B dans les deux cas. Les analyses ultrastucturales confirment l’efficacité du KSL-W à réduire et à dégrader le biofilm. L’efficacité du KSL-W passe aussi par la réduction de l’expression de plusieurs gène,  dont SAP2, 4, 5, 6, EAP1 et HWP1 impliqués dans la pathogénèse de C. albicans. Par ses effets importants sur C. albicans,  le KSL-W pourrait être considéré dans le contrôle de Candida albicans.

Salmonella est une bactérie Gram-négative ubiquitaire qui cause des maladies d'origine alimentaire. La manifestation clinique de l'infection varie entre individus et comprend deux principaux types d’affections: une simple gastroentérite et la fièvre typhoïde. La forme systémique de la fièvre typhoïde est la plus sévère avec la dissémination et la réplication bactérienne dans les tissus périphériques. Chez les souris, l'infection à Salmonella Typhimurium provoque une maladie systémique accompagnée de manifestations cliniques et pathologiques semblables à celles observées chez les humains atteints de la fièvre typhoïde. La susceptibilité à l'infection à Salmonella est en partie déterminée par le contexte génétique de l'hôte. Notre hypothèse est que la composante génétique de la susceptibilité à l'infection à salmonelles bien qu’évidente, n’est pas complètement connue. Pour identifier de nouveaux gènes jouant un rôle important dans la réponse de l'hôte à l'infection, nous avons utilisé une approche par mutagénèse ENU. Nous avons examiné un grand nombre de souris portant des mutations aléatoires afin d'identifier de nouveaux phéno-variants. Nous avons identifié et caractérisé les mutations causales chez les phéno-variants Ity14 et Ity17. Les gènes porteurs de mutations délétères ont été identifiés comme étant Stat4 (Ity14) et Ncoa7 (Ity17). Nos travaux participent à l’élucidation de nouveaux mécanismes impliqués dans la pathogénèse de la résistance à l’infection à salmonelles.

Les vaccins saisonniers contre la grippe offrent une protection partielle (moins de 60%) envers le virus Influenza (virus de la grippe). Parce que les souches de virus qui circulent dans la population mutent et varient très rapidement, il est très difficile d'identifier les souches de virus qui doivent être inclus dans le vaccin plus de 8 mois à l'avance (temps de manufacture du vaccin). Cette lacune explique en grande partie pourquoi le vaccin contre la grippe n'offre qu'une protection partielle envers la grippe. Nous proposons diriger une réponse immunitare envers des déterminants invariables du virus afin de permette l'établissement d'une réponse immunitaire universelle envers toutes les souches du virus de la grippe. L'utilisation de nanoparticules fait de la nucléocapside d'un virus végétal, le virus de la mosaïque de la papaye (PapMV), permettent de bonifier la réponse immunitaire dirigée envers les vaccins saisonniers et le développement d'un vaccin universel contre la grippe. Les nanoparticules interagissent directement avec le système immunitaire innée. Parce que ce nouvel adjuvant est bien toléré chez les animaux qui ont été traités, nous croyons que cette technologie aura un avantage compétitif sur les autres adjuvants en développement. Finalement, cette technologie est versatile et peut trouver des appplications pour le deéveloppememntde nouveaux vaccins contre les maladies chroniques et les traitement en immunothérapie contre le cancer.

Nous avons précédemment observé que les souris ayant une délétion conditionnelle de Shp-2 dans l’épithélium intestinal (Shp-2IEC-KO) développaient une colite spontanée. Un traitement aux antibiotiques atténue la sévérité de la maladie, suggérant qu’elle est dépendante des bactéries intestinales. Nous avons montré que la délétion concomitante de Myd88 retarde l’apparition de la colite chez les souris Shp-2IEC-KO. MyD88 est un adaptateur des récepteurs de type Toll (TLRs) reconnaissant des motifs moléculaires du microbiote. Ces données suggèrent que Shp-2 pourrait réguler la signalisation des TLRs dans les cellules épithéliales intestinales (CEIs). L’activation des voies des MAP Kinases et NF-kB en réponse aux ligands des TLRs dans les CEIs a donc été évaluée par immunobuvardage. Shp-2 est rapidement activée (phosphorylée sur Y542) après stimulation de 5 TLRs distincts. En réponse au LPS (ligand du TLR4) et à la flagelline (ligand du TLR5), l’activation des kinases ERK, JNK et p38 est réduite par l’inhibition pharmacologique de Shp-2 (SHP099) alors que celle de NF-κB est augmentée (dégradation de IκBα). Une analyse du phosphoprotéome dans des CEIs stimulées au LPS suggère que l’ubiquitine ligase Itch serait hyperphosphorylée sur tyrosine lorsque Shp-2 est inhibée. Itch est impliquée dans la dégradation de Tak1, l’activateur des voies NF-kB et MAPK. Ces données proposent pour la première fois un mécanisme de régulation de la signalisation des TLRs par Shp-2 dans les CEIs.

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune incurable causée par de multiples facteurs génétiques et environnementaux, dans laquelle les cellules β des ilots du pancréas sont détruites. Nous avions préalablement démontré que les lymphocytes T régulateurs double négatifs (DN) contribuent aux mécanismes de tolérance périphérique et suffisent à prévenir le diabète auto-immun. Nous avons donc entrepris une étude l’immunogénétique des DN afin d’éventuellement identifier des gènes permettant d’influencer leur nombre et, par conséquent, de prévenir le diabète auto-immun.En utilisant un modèle de souris double transgénique pour des lignées contrôles (NOD et B10.Br) et congéniques (Chr12 et Idd2), la proportion de DN dans la rate et les ganglions a été étudiée par cytométrie en flux. En parallèle, une incidence de diabète a été menée, ainsi que des comparaisons de l’infiltration pancréatique basées sur un marquage histologique.

Les résultats obtenus jusqu’à présent indiquent que la partie proximale du Chr12 augmente la proportion de DN, réduit l’infiltration lymphocytaire du pancréas et réduit l’incidence de diabète chez les souris porteuses de l’allèle de résistance. Le segment distal d’Idd2 parait aussi augmenter la proportion de DN. La restauration partielle de la proportion de DN, par le biais des locus Idd2 et Chr12 (allèle B10.Br) semble donc avoir un impact sur le développement du diabète auto-immun.



La fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) est une anthropozoonose, transmise à l’homme par un virus, soit par piqûres de tiques, soit par contact avec le sang ou les tissus d’animaux infectés, pendant ou immédiatement après l’abattage. À la suite d'un premier cas humain de la FHCC en Côte d’Ivoire, une mission d’investigation a été menée dans 3 fermes d’élevages bovins d’Akekoi (Abidjan). Des prélèvements de tiques et de sang ont été effectués sur 167 bovins. Les tiques prélevées ont été conservées vivantes jusqu’à l’identification au laboratoire de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire. Dans les sérums de bovins et les lots de tiques broyées, la recherche du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (VFHCC) s’est faite par la technique de RT-PCR. Un total de 1 183 tiques (1 117 adultes et 66 nymphes) avec trois espèces ont été identifiées. Ce sont : 64,37 % de Rhiphicephalus (Boophilus) microplus, de 34,82 % d’Amblyomma variegatum et de 0,81 % de Rhiphicephalus (Boophilus) annulatus. Quatre lots mono spécifiques de tiques ont été testés positifs au VFHCC. Ce sont deux lots d’A. variegatum, un lot de nymphe Amblyomma et un lot de R. (B.) microplus. Le VFHCC a été détecté dans le sérum de 6 bovins. Cette investigation a confirmé la circulation de ce virus dans nos élevages. Les études entomologiques et séroépidémiologiques chez le bétail sont importantes, car elles peuvent déterminer la prévalence de la circulation du VFHCC dans une région et aider à définir les zones à risque potentiel.

L’émergence et la dissémination de bactéries multi-résistantes aux antibiotiques (BMR) représentent un risque sanitaire majeur. Les microcines, peptides antimicrobiens des entérobactéries produits par voie ribosomale constituent une alternative prometteuse aux antibiotiques conventionnels. Notre but était d’évaluer le potentiel des microcines, en mesurant leur capacité à inhiber des BMR et en analysant les mécanismes de résistance aux microcines de ces souches. L’activité de quatre microcines a été examinée contre une collection d’isolats naturels, dont plusieurs BMR entéropathogènes : la microcine J25, la microcine C, la microcine B17 et la microcine E492.

La capacité des 4 microcines à inhiber la collection d'isolats cliniques a été évalué. Ces isolats couvrent une variété de sérotypes distribués sur trois espèces : E. coli, K. pneumoniae et S. enterica. En parallèle, une analyse génomique ciblée et non ciblée a été conduite sur la collection de souches, pour corréler le profil génomique à la susceptibilité aux microcines.

Sur 55 souches testées aucun isolat n’est capable de résister à toutes les microcines. Nous n’avons pas détecté de corrélation entre profils de résistance aux antibiotiques, gènes de virulence et résistance aux microcines. La résistance à chaque microcine a été corrélée à la présence de mutations au niveau de gènes impliqués es soit dans l’import de la microcine, soit dans le métabolisme ou la réponse au stress.

Les nanoparticules (NPs) sont utilisées dans une vaste gamme d'applications, tels que dans les produits de santé, articles ménagers, produits alimentaires et même en médecine. De par leur omniprésence et le fait qu’une exposition aux NPs devient quasi inévitable, les effets toxiques potentiels sur la santé humaine doivent être déterminés. Il est important d’identifier le potentiel inflammatoire des NPs en y étudiant leurs rôles sur la physiologie des neutrophiles (Pmns, cellules clefs de l’inflammation). Des données de notre laboratoire indiquent que les trois NPs TiO2, CeO2 et ZnO, activent les Pmns en inhibant notamment leur apoptose. Pour cette raison, nous croyons que ces NPs pourraient moduler d’autres fonctions des Pmns comme la granulation, un mécanisme de défense très important. Dans cette étude, nous démontrons que les NPs de TiO2 et de CeO2, mais pas de ZnO, induisent la dégranulation de différent types de granules déterminée par trois méthodes: la cytométrie en flux (expression membranaire de CD35, CD63, CD66b), l’immunobuvardage de type western (MMP9, myeloperoxidase, albumine) et la zymographie (activité gélatinasique). Nos résultats suggèrent que ces deux NPs (CeO2 et TiO2) présentent un potentiel inflammatoire de par leurs effets sur les granules spécifiques/gélatinases.
 
Kim Babin et Denis Girard, Laboratoire de recherche en Inflammation et Physiologie des Granulocytes, INRS-Institut Armand-Frappier, Université du Québec, Laval, Québec, Canada

Le Swaziland possède une des prévalences du VIH les plus élevées au monde estimée à 31%, et une incidence de nouvelles infections adultes toujours à 2.38%. Médecins Sans Frontières (MSF) oeuvre dans la région du Shiselweni depuis 2007 pour assister dans le combat contre l'épidémie VIH. Dès 2014 l'ONUSIDA ne projette plus "simplement" d'atteindre une meilleure couverture antirétrovirale dans les populations atteintes. En effet, la cible de traitement 90-90-90 ambitionne de freiner la transmission du VIH, voire même de mettre fin à l'épidémie du SIDA. Pour ce faire il faut diagnostiquer 90% des personnes VIH+, et pouvoir distribuer le TAR à 90% d'entre eux. Au Swaziland 90 000 patient bénéficient actuellement du TAR. Dès décembre 2015 les structures sanitaires ont déjà été mises à l'épreuve avec la levée du seuil de traitement de 350 à 500 CD4, puis en Octobre 2016 le gouvernement a annoncé sa stratégie "Tester et Traiter" qui offre le TAR à tout patient VIH+, présageant d'un afflux de patients encore plus important. Les nouveaux modèles de distribution du TAR sont des stratégies innovantes qui simplifient la distribution aux patients stables, en rendant accessible le TAR au plus grand nombre de patients possible tout en n'engorgeant pas les structures de santé. En 2015 MSF a piloté trois de ces modèles en milieu rural au Shiselweni, et tous les trois modèles ont pu co-exister dès 2016 dans la zone de santé de Matsanjeni.

Les voies respiratoires sont exposées à une panoplie de pathogènes, et les cellules qui recouvrent ces voies participent activement à la défense immunitaire contre ces derniers. Parmi les mécanismes de défense, la protéine DUOX2 pourrait jouer un rôle clef, car cette enzyme produit de dérivés actifs de l’oxygène (ROS), qui sont associés à une activité antimicrobienne. Notre étude vise à comprendre l’implication de DUOX2 dans la défense antivirale médiée par l’épithélium respiratoire. Nos travaux ont permis d’identifier que la présence de DUOX2 est fortement augmentée dans les cellules épithéliales des voies respiratoires humaines infectées par le virus de Sendai, un modèle d’infection virale respiratoire. Une étude plus approfondie nous a permis de caractériser qu’une nouvelle voie de signalisation antivirale enclenchée par une synergie entre deux cytokines secrétées lors de l’infection, soit l’interféron (IFN) b et le TNFa, est responsable de l’induction de DUOX2. De plus, nous avons mis en évidence que certains virus pathogènes inhibent cette nouvelle voie de signalisation et l’expression de DUOX2. Actuellement, en utilisant la technique d’ARN interférents, nos efforts se concentrent à déterminer comment DUOX2 contribue au fonctionnement de l’immunité antivirale pulmonaire. Ces découvertes contribuent d’une manière fondamentale à la compréhension de la défense antivirale pulmonaire et ouvrent la voie à de nouvelles opportunités thérapeutiques. 

Avant l’apparition de la couche d’ozone (CO), les organismes étaient soumis à de fortes irradiations UV endommageant l’ADN. L’ADN étant le support de l’information génétique, sans réparation, le devenir de la cellule est incertain. Plusieurs organismes ont alors développé une défense commune afin d’assurer leur pérennité face aux dommages UV : la réparation par excision de nucléotides (REN).

Dépendamment de leur position dans l’ADN, la REN possède deux voies de reconnaissance des dommages. L’une, la réparation couplée à la transcription, répare le brin transcrit des gènes actifs, et l’autre, la réparation globale du génome (RGG), répare les gènes inactifs. Mais, de récents résultats laissent à penser que la RGG interviendrait également au niveau de la réparation du brin transcrit des gènes actifs. Ceci bouleverserait notre compréhension de la REN.

Pour vérifier cette hypothèse, nous avons utilisé une technique basée sur l’extension d’amorce d’ADN par l’ADN-polymérase, permettant d’étudier séparément la réparation du brin transcrit et non-transcrit des gènes actifs.

Les résultats préliminaires démontrent que la RGG répare aussi le brin transcrit des gènes actifs. Cette étude permettra de comprendre comment la cellule emploie les deux voies de la REN afin de répondre aux altérations induits par les UV. Ce sujet est d’autant plus d’actualité dans une dynamique où la quantité de rayons UV qui atteint la surface de la Terre augmente au fur et à mesure que la CO s’amincit.

Les maladies hémolytiques, congénitales (thalassémie) ou acquises (paludisme), induisent une susceptibilité accrue aux infections bactériennes et virales. Ces maladies sont également associées à des niveaux élevés en hème circulant qui provient de la dégradation des globules rouges. À ce jour, peu d’éléments sont connus sur les effets de l’hème sur l’immunité adaptative, nous avons donc étudié l'impact de l'hème oxydé (hémine; HE) sur la réponse des lymphocytes B et T CD4.

Nos résultats indiquent que le traitement in vitro de splénocytes, et in vivo de souris, par l'HE, induit l'activation des lymphocytes B et T CD4 suite à un mécanisme de reconnaissance mutuel et spécifique. En effet, l’élimination des cellules B prévient l’activation des cellules T CD4. L’activation de ces cellules par l’HE semble être insensible aux différents antioxydants ce qui indique que ce processus n’implique pas les espèces réactives d’oxygène générées en réponse à l’HE. De plus, l'HE rend les lymphocytes T CD4 moins capables de se différencier en lymphocytes T auxiliaire de type 1 (Th1) par un mécanisme qui semble être associé à l'augmentation de l’expression de GATA-3, un facteur de transcription qui inhibe cette différentiation, alors que l'induction de la réponse Th1 s'avère indispensable pour le contrôle du paludisme et des infections induites par des pathogènes intracellulaires.

EBI3 participe à la formation de deux cytokines composites, IL-27(EBI3/p28) et IL-35(EBI3/p35). A la différence de l’IL-12, l’IL-27 et l’IL-35 ne sont pas des complexes covalents. Hypothèse: l’administration d’EBI3 pourrait accroitre les quantités d’IL-27 et d’IL-35 en formant des complexes avec les sous-unités p28 et p35 libres. Nous avons observé qu’EBI3 induit la prolifération de la lignée B9 dépendante de l’IL-6 qui n’exprime pas le récepteur à l’IL-27. Cette prolifération est bloquée à la fois par l'anticorps monoclonal α-gp130 et α-IL-6.  De plus,  EBI3 n’a pas d’activité proliférative sur la lignée BA/F3-gp130 qui n’exprime pas le récepteur à l’IL-6.  Ces résultats suggèrent qu’EBI3 à des activités biologiques propres, indépendantes de l’IL-27, possiblement en formant un complexe avec l'IL-6. D'autre part, EBI3 active  les voies  JAK /STAT1 et STAT3 des cellules TCD4+, CD8+, B220+ et de la lignée B9. L’addition de l’α-IL-6 inhibe l’activation des STAT3 mais pas  STAT1. Nous avons confirmé le rôle d'EBI3 indépendamment de l'IL-27 en utilisant des souris IL27RKO. Concernant l’activité biologique, EBI3 induit la différentiation des cellules CD4+ Th1  mais inhibe la production du GMCSF des cellules CD4+Th17. Conclusion: Ces résultats montrent qu’EBI3 pourrait avoir des effets  biologiques indépendants du récepteur à l'IL-27, en conjonction avec l'IL-6. EBI3 pourrait être considéré comme une cible thérapeutique dans les maladies auto-immunes proinflammatoires.   

Mucispirillum schaedleri (Ms) est une bactérie spiralée strictement anaérobique et présente dans l'intestin murin et humain. Il a été démontré que Ms est associé à une inflammation accrue dans certains modèles murins de colite, tout en étant également protecteur dans le contexte de modèles murins d'infection intestinale. Certains tréponèmes, un groupe d'organismes non apparentés à Ms, peuvent présenter deux morphologies en culture ; une forme spirale typique, et une morphologie sphérique appelée corps ronds (CR). La formation du CR semble être déclenchée par des conditions de stress, telles que celles affectant l'intégrité de la membrane. Après avoir remarqué un pléomorphisme similaire chez Ms, nous avons examiné qualitativement et fonctionnellement ce trait. La microscopie électronique a montré que Ms forme des CR avec une morphologie identique à celle observée chez les spirochètes, et la cytométrie a documenté une augmentation des CR avec l'âge de la culture. L'analyse métabolique a montré que la forme du CR est métaboliquement active par certaines voies métaboliques augmentés. La co-culture avec des CMT-93 a montré que la morphologie CR est moins inflammatoire que la morphologie du spirochète. Les CR chez Ms se produisent dans des conditions modélisantes celles retrouvé in vivo, et les CR sont moins inflammatoires dans ces conditions. Le CR pourrait être un facteur de persistance de Ms dans l'intestin au cours d'une maladie inflammatoire de l'intestin.

La pandémie de COVID-19 a perturbé la vie des enfants et des adolescents, qui ont dû faire face à l'apprentissage à distance et aux restrictions imposées aux activités extrascolaires. D'autres effets, tels que les infections par le SRAS-CoV-2 et les problèmes de santé mentale, étaient également évidents, mais moins clairement documentés.

Nous avons suivi une cohorte d'enfants et d'adolescents à Montréal en recueillant des données à cinq moments entre octobre 2020 et juin 2023. Les données comprenaient des questionnaires et des tests sérologiques pour détecter les anticorps contre le SRAS-CoV-2. Nous avons calculé la séroprévalence acquise par l'infection et les taux de séroconversion pour chaque tour de collecte de données en fonction des caractéristiques des participants. Nous avons également examiné des données qualitatives recueillies auprès des adolescents sur l’effet de l’adoption et la suppression des restrictions sur leur santé mentale.

Lors du dernier tour de collecte de données (février-juin 2023), 505 échantillons de sang ont été prélevés. La séroprévalence brute était de 79,4 % avec un taux de séroconversion de 91,5 pour 100 personnes-années. Les adolescents ont rapporté les effets négatifs des restrictions sur leur bien-être, et les améliorations positives après leur suppression.

Cette étude résume l'impact du SRAS-CoV-2 sur les enfants et les adolescents de Montréal, dont la séroprévalence élevée acquise par l’infection et les effets importants sur la santé mentale.

Introduction

Le purpura thrombopénique auto-immun (PTAI) est une thrombopénie acquise isolée, de mécanisme périphérique et immunologique. Le traitement du PTAI repose sur la corticothérapie et la splénectomie. De nouvelles armes thérapeutiques sont actuellement utilisées tel que le Rituximab (antiCD20). Ce travail est une évaluation préliminaire de ce traitement dans les cas de PTAI réfractaires au traitement conventionnel.

Patients et Méthodes

Il s’agit d’une étude prospective de 6 patientes présentant un PTAI chronique, cortico-résistant ou en échec après splénectomie. Ces patientes ont reçu une perfusion hebdomadaire de Rituximab à la dose de 375 mg/m2pendant quatre semaines.

Résultats

Une bonne réponse initiale a été observée dans tous les cas. Après un suivi moyen de 11 mois suite à la première perfusion de Rituximab:une rémission partielle est notée chez quatre patientes maintenue pendant quatre mois,un échec est observé dans un cas, la réponse est complète chez une patiente. Une reprise de la corticothérapie a permis d’observer la remontée des plaquettes et/ou d’éviter le syndrome hémorragique. La tolérance du traitement a été bonne.

Conclusion

Le Rituximab est une alternative thérapeutique intéressante chez les patients présentant un PTAI chronique et fortement traités par corticoïdes. Un suivi à plus long terme est nécessaire afin de déceler d’éventuelles complications iatrogènes et de permettre une meilleure évaluation du traitement.

Touchant près de 12 millions de personnes dans le monde, le parasite Leishmania infantum (Li) a la capacité d’amplifier ou de supprimer des régions spécifiques de son génome par recombinaison homologue (RH), et ce au niveau des séquences répétées. En fait, cet eucaryote est capable de tirer profit de ce système pour résister aux drogues utilisées aujourd’hui pour traiter la maladie Leishmaniose. Par contre, peu est connu sur ce système d’adaptation. Étonnamment, une inactivation de l’enzyme clé de la RH, la protéine RAD51 entraîne une diminution d’amplicons circulaires générés à partir de répétitions directes. Responsable de l’échange de brins, cet homologue de RecA possède toutefois une activité beaucoup plus faible, d’où la présence de cinq paralogues chez l’humain (nommés en complexe BCDX2 et CX3) et trois chez le parasite (RAD51-C, XRCC2, RAD51-D). Les protéines ont été purifiées et analysées par essais biochimiques. Nous avons montré que les paralogues de LiRad51 lient l'ADN, interagissent entre eux et avec LiRad51. Remarquablement, LiRad51-3 et 4 stimulent LiRad51 dans des essais d’invasion de brins d’ADN. Des études « in vivo » ont aussi montré dans un mutant LiRad51-4, un retard de croissance et une sensibilité à l’agent alkylant méthyl méthane sulfonate. Ces observations démontrent un rôle possible des paralogues de LiRad51 dans RH qui se produit lors de la résistance aux drogues.