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La réaction en chaine de la polymérase (PCR) en temps réel est un outil important pour la détection sensible des gènes mais est limitée par le nombre de cibles pouvant être identifiées dans un essai. La détection multiparamétrique est possible en hybridant sur une biopuce des amplicons générés lors de la PCR. L’intégration de ces réactions biochimiques dans un dispositif microfluidique est souhaitable pour permettre l’automatisation de ces processus complexes. Cependant, le nombre de chambres réactionnelles requis pour effectuer ces opérations est trop important pour permettre l’intégration à moindre coût et complexifie la fabrication du dispositif. Nous avons développé une approche permettant de réaliser simultanément l'amplification par PCR et l'hybridation sur biopuce dans la même chambre de réaction, avec un seul et même tampon. Pour ce faire, nous avons mis au point un oligonucléotide marqué, conçu pour reconnaître différentes séquences et adopter une structure secondaire particulière. L’oligonucléotide est utilisé comme une sonde spécifique pendant l’amplification ce qui déclenche une modification irréversible de sa structure lorsque la cible est présente. L’oligonucléotide ainsi modifié peut alors s’hybrider sur une sonde de capture spécifique immobilisée sur un support solide et exposée au milieu réactionnel. Expérimentalement, nous avons réussi à démontrer la faisabilité de ce procédé avec des séquences ciblant le virus Influenza A.

L'objectif de cette étude était d'estimer les prévalences poolées et les mesures d'association poolées des comorbidités entre les troubles mentaux et les maladies parasitaires neurotropes dans ces pays.

En tant que première méta-analyse sur ce sujet, cette étude a été réalisée conformément aux lignes directrices de PRISMA.  Son protocole a été enregistré dans PROSPERO (N°CRD42017056521). Medline, Embase, Lilas et la base de données de l'INET ont été utilisées pour la recherche des articles sans restriction de langue ni de date. L'évaluation de la qualité des études a été faite de façon indépendante par deux chercheurs. Les estimations ont été poolées à l'aide du logiciel CMA.

Au total, 18 études publiées entre 1997 et 2016 répondaient à nos critères d'inclusion.  Nous avons trouvé que la prévalence de l'anxiété et de la dépression chez les personnes souffrant de la maladie de Chagas et/ou de neurocysticercose était de 44,9 % (IC 95 % 34,4 - 55,9 %). Dans 16 études poolées comprenant 1 782 personnes atteintes de troubles mentaux et 1 776 témoins, les troubles mentaux (schizophrénie et/ou troubles bipolaires) étaient associés à un risque accru de toxoplasmose et/ou de toxocarose (OR = 2,3 IC 95 %, 1,7 - 3,2). La schizophrénie était associée à un risque accru d'apparition de toxocarose et/ou de toxoplasmose (OR = 2,4 IC 95 %, 1,7 - 3,4).

Cette méta-analyse pourrait s'avérer utile pour les chercheurs qui veulent explorer et comprendre davantage les associations entre ces maladies.

Salmonella enterica sérovar Typhi (S. Typhi) cause la fièvre typhoïde chez les humains. Lors de l’infection, l’hôte séquestre le fer, ce qui limite la croissance des salmonelles, mais celles-ci possèdent divers systèmes d’acquisition pour cet élément afin de pouvoir survivre en conditions pauvres en fer. Ces mécanismes sont soumis à une régulation par la protéine Fur et les petits ARN non codants RfrA et RfrB. Notre objectif est de caractériser le rôle de ces régulateurs dans l’homéostasie du fer et la pathogenèse de S. Typhi. Premièrement, différentes expériences ont été effectuées avec les différents mutants de ces régulateurs et montrent un rôle de Fur pour une croissance optimale dans différents milieux et dans la résistance au peroxyde d’hydrogène, un stress oxydatif rencontré lors de l’infection. Deuxièmement, leur implication dans la virulence a été effectuée en examinant leur interaction avec des cellules humaines en culture. Les résultats démontrent l’importance de Fur dans l’invasion des cellules intestinales et dans la phagocytose par les macrophages, et les deux petits ARN semblent être requis pour la survie dans les macrophages. Grâce à ce projet, nous allons contribuer à comprendre les mécanismes d’homéostasie du fer utilisés par une bactérie causant une maladie systémique. Cette étude sera également importante dans le domaine médical, puisque ces stratégies utilisées par S. Typhi pourront éventuellement être contrecarrées pour ainsi éliminer la maladie.

Utilisée dans la médecine traditionnelle indienne, la Withaferin A (WA), dérivée de la planteWithania somnifera, est une lactone stéroïde inhibant l’activation du facteur de transcription NF-κB. Le promoteur du virus de l’immunodéficience humaine de type 1 (VIH-1), le LTR, contient 2 sites de liaison de NF-κB permettant l’expression des gènes du VIH-1.

Vu le rôle central de NF-κB dans l’activation de la transcription du VIH-1 et l’effet inhibiteur de la WA sur l’activation de NF-κB, nous déterminerons si WA réprime la transcription du VIH-1 dans les lymphocytes T.

Afin de déterminer l’impact de la WA sur l’activation du LTR et de NF-κB, une lignée de cellules T, les Jurkat E6.1, a été transfectés avec divers plasmides, pLTR-luc, pNF-κB-luc, pmκB-luc et pκB-tata-luc puis stimulées avec la WA en combinaison avec le PHA/PMA ou le TNF-α. Des gels à retardement ainsi que des immunobuvardages ont ensuite été réalisés.

Nos résultats démontrent que la WA possède un effet inhibiteur sur l’activation du promoteur du VIH-1 dans les cellules T. Cette répression est causée par l’absence d’activation de NF-κB suite au traitement des cellules T par la WA. Des gels à retardement ainsi que des immunobuvardages confirment l’implication de ce facteur de transcription dans la régulation du promoteur du VIH-1.

L’utilisation de la WA en combinaison avec la trithérapie pourrait représenter une voie d’avenir permettant un meilleur contrôle de la réplication du VIH-1 chez les individus infectés.



Contexte : Le tabagisme actif est associé aux maladies inflammatoires intestinales, mais le tabagisme passif est peu documenté. L‘objectif était d’estimer les associations entre le tabagisme passif pendant la petite enfance et la survenue des maladies inflammatoires intestinales.

Méthodes : Une étude cas-témoins a été menée parmi les personnes nées au Québec entre 1970 et 1974. Les cas (n=1782) ont été identifiés par l’utilisation des soins de santé entre 1983 et 2014 grâce à des algorithmes validés et les témoins (n=946) ont été échantillonnés aléatoirement. Le tabagisme passif (0-3 ans) et les facteurs de confusion ont été recueillis par questionnaire. Des modèles de régression logistique ont permis d’estimer les rapports de cotes (OR) et intervalles de confiance (IC) à 95 % ajustés pour les facteurs de confusion, séparément pour la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse.

Résultats : Au total, 71 % des participants étaient des fumeurs passifs. Après ajustement sur les caractéristiques sociodémographiques, la cote de la maladie de Crohn était augmentée chez les fumeurs passifs (OR=1,23 ; IC 95 % :1,00-1,51). Cet excès de risque était limité à la survenue à l’âge adulte (OR=1,27 ; IC 95 % : 1,02-1,57). Le tabagisme passif n’était pas associé à la colite ulcéreuse (OR=0,96 ; IC 95 % : 0,75-1,22).

Conclusion : Cette étude suggère une augmentation de risque de la maladie de Crohn à l’âge adulte chez les fumeurs passifs pendant la petite enfance, mais aucune association avec la colite ulcéreuse.

 

Le réovirus de mammifères est un des nombreux virus oncolytiques faisant l’objet d’études cliniques. Cependant, les mécanismes permettant au virus de détruire préférentiellement les cellules cancéreuses restent mal compris mais la réponse interféron aurait sans doute un rôle à jouer. Des travaux précédents du laboratoire ont montré que des certaines variations au sein de deux protéines virales mènent à une hausse de production d’interféron. Nos recherches visent donc à cerner le ou les mécanisme(s) sur le(s)quel(s) agissent ces déterminants viraux. Préalablement, un système de génétique inverse a permis d’obtenir les virus à l’étude ; deux simples mutants (codant pour les protéines virales µ2 ou λ1 portant les mutations d’intérêt) et le double mutant. Les RT-qPCR effectués sur des gènes cellulaires, ainsi que les tests ELISA effectués sur les surnageants de culture des cellules infectées suggèrent que l’effet de µ2 et de λ1 mutants est distinct et que leur combinaison a un effet plus qu’additif en ce qui a trait à l’induction des gènes Ifna4 et Ifnb et à la sécrétion d’interféron β. Des expériences d’immunobuvardage en cours visent à déterminer les différences d’expression ou de phosphorylation de protéines cellulaires impliquées dans les voies de signalisation menant à l’induction d’interféron. Ces études devraient permettre de déterminer les cibles de µ2 et λ1 contribuant à réguler l’induction d’interféron lors de l’infection par réovirus.

Plusieurs protéines nucléolaires interviennent dans la réplication de différents virus. La protéine nucléolaire Upstream Binding Factor (UBF) est un facteur d’initiation de la transcription des gènes ribosomiques. Elle est redistribuée aux compartiments de réplication virale (CRV) tôt dans le cycle d'infection lytique du virus herpès simplex 1 (VHS-1). Nous avons déterminé par microscopie confocale qu’UBF se localise initialement à des structures différentes des pré-CRV, mais qu’elle rejoint les CRV plus tard dans l’infection. Une stratégie de siRNA a révélé qu'UBF réduit la quantité d'ADN et de transcrits viraux lors de l'infection. L'hypothèse selon laquelle cette diminution de la quantité des transcrits est due à une dégradation des génomes viraux favorisée par UBF a été testée. Cependant, l'inhibition de la réplication des génomes viraux entrant par de l'acide phosphonoacétique (PAA) a révélé que la présence d'UBF n'induisait pas leur dégradation. La réduction des transcrits viraux pourrait alors être une conséquence indirecte due à un effet sur la réplication de l'ADN viral, ou un effet direct au niveau de la transcription. Nous avons montré qu’un traitement au PAA ne bloque pas la capacité d'UBF à réduire la transcription virale. Nous proposons donc un modèle où UBF freine la réplication virale en réduisant la transcription à partir des génomes viraux entrant, indépendamment de leur réplication, et ce de façon très précoce suivant leur entrée au noyau.

Le réovirus de mammifères est actuellement à l’étude en tant que virus oncolytique pour traiter le cancer. Cependant, d’autres études seraient utiles afin d’optimiser cette activité. Un mutant précédemment isolé au laboratoire présente à la fois une meilleure réplication chez les cellules transformées par l’oncogène Ras, et un blocage plus complet chez les cellules parentales. Ce virus, nommé P4L12, porte deux substitutions d’acides aminés sur les protéines sigma3 et mu1. P4L12 démontre une meilleure entrée du virus et présente une sensibilité accrue à l’interféron, deux aspects potentiellement importants pour l’oncolyse. Notre objectif est d’élucider le rôle des mutations de P4L12 en utilisant la technique de génétique inverse. Les mutants seront caractérisés en termes d’efficacité d'entrée, de sensibilité à l’interféron, et de discrimination entre cellules parentales et transformées. L'entrée a été évaluée par immunobuvardage et cytofluorométrie, et la substitution sur mu1 semble être responsable de l'augmentation d'efficacité d'entrée de P4L12. La sensibilité à l’interféron sera examinée lors d’infections sur cellules L929 traitées à l’interféron-β. Le potentiel de discrimination sera finalement étudié par immunobuvardage et titrage viral en infectant des cellules NIH parentales ou transformées par Ras. Ces travaux permettront de mieux comprendre l’importance relative de l'entrée et de la sensibilité à l’interféron dans l’oncolyse virale, ceci en vue de son optimisation.

Dans le cadre d’un programme de recherche visant à développer des outils facilitant la découverte de nouveaux antibiotiques, nous avons comparé la PCR et le séquençage à haut débit (SHD) pour leur capacité à détecter des gènes de résistance aux antibiotiques dans le microbiote intestinal. Les acides nucléiques totaux de 21 échantillons fécaux ont été purifiés et analysés par PCR et SHD pour la présence des gènes de résistance erm(B), mecA, vanA et vanB. Par PCR, erm(B) a été détecté dans tous les échantillons, mecA dans 4 échantillons et vanB dans 3 échantillons. Le SHD n’a pas permis de détecter mecA mais il a détecté erm(B) et vanB dans tous les échantillons révélés positif par PCR. La détection de vanB et erm(B) par les deux méthodes pourrait s’expliquer par leur forte abondance dans les échantillons alors que mecA apparaît beaucoup moins abondant puisqu’il n’a été détecté que par la PCR et jamais dans tous les réplicats faits à partir d’un même échantillon. Le SHD ne permet d’analyser qu’une infime fraction d’un échantillon de selle, mais il procure énormément d’information y compris sur des gènes de résistance divergents des gènes connus. Cependant, la majorité de cette information est centrée sur les espèces les plus abondantes dans la microflore. Par ailleurs, la PCR permet d’analyser 1000 fois plus de matériel à partir d’un échantillon mais se limite aux gènes pratiquement identiques à ceux déjà connus et ne procure pas d’information sur le contexte de ces gènes.

De nombreux groupes ont récemment démontré que plusieurs virus pouvaient modifier l’épissage alternatif (ÉA) des transcrits cellulaires. Nous avons précédemment identifié plusieurs changements d’ÉA après l’infection par réovirus, un virus prometteur comme traitement contre le cancer. Puisque l’ÉA possède un rôle régulateur important et que ce mécanisme est perturbé dans le cancer, nous avons émis l’hypothèse que ces changements puissent être impliqués dans l’activité oncolytique du virus. Dans la présente étude, nous avons examiné les mécanismes permettant au virus d’induire ces changements de l’ÉA des ARN cellulaires. En comparant différents réovirus, des virus réassortis ainsi que des réovirus mutants, nous avons pu démontrer que cette modulation est variable d’une souche à l’autre, qu’elle est principalement contrôlée par la protéine μ2 du virus et que l’acide aminé en position 208 de cette protéine est critique pour induire ces changements. En utilisant une approche de spectrométrie de masse, nous avons identifié les protéines cellulaires interagissant avec μ2. Parmi celles-ci, nous avons validé par co-immunoprécipitation l’interaction de μ2 avec EFTUD2, SNRNP200, PRPF6, et PRPF8, qui appartiennent toutes à la particule U5 du complexe responsable de l’épissage, le splicéosome. Les études en cours visent à mieux comprendre comment l’interaction de μ2 avec ces protéines participe aux changements de l’ÉA et quel est le rôle de ces changements dans la réplication du virus.

Les aminoglycosides sont parmi les antibiotiques les plus utilisés.Un effet de leur utilisation intense est l’émergence rapide de résistance des bactéries face à cette classe d’antibiotiques. Le mécanisme principal de résistance aux aminoglycosides observé en clinique est l’expression d’enzymes bactériens qui transforment ces antibiotiques de façon covalente. Un de nos objectifs de recherche est de bloquer la résistance en inhibant les aminoglycoside acétyltransferases (AAC).

Les études par RMN ont démontré que l’AAC(6’)-Ii subit un important changement de conformation lors de l’association avec ses substrats. Nous exploitons ce changement pour identifier rapidement des fragments qui s’associent à la protéine. Ce réarrangement structural de l’AAC(6’)-Ii permet l’utilisation des techniques de criblage par RMN observant la protéine (ex; HSQC). Nous employons en parallel des méthodes de RMN basées sur les ligands (waterLOGSY, STD et ILOE), ainsi que des essais de cinétique enzymatique pour mesurer l’affinité et l’inhibition des fragments.  L’information est ensuite utilisée dans le design de molécules en combinant les fragments actifs. La liaison chimique de ceux-ci devrait produire des inhibiteurs plus puissants que les différents fragments, tandis que la modification nous donnera plus d’information sur leur mode de liaison. Les inhibiteurs de l’AAC(6’)-Ii représentent des candidats importants dans le développement de médicaments pour contrer les infections resistantes.



La fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) est une anthropozoonose, transmise à l’homme par un virus, soit par piqûres de tiques, soit par contact avec le sang ou les tissus d’animaux infectés, pendant ou immédiatement après l’abattage. À la suite d'un premier cas humain de la FHCC en Côte d’Ivoire, une mission d’investigation a été menée dans 3 fermes d’élevages bovins d’Akekoi (Abidjan). Des prélèvements de tiques et de sang ont été effectués sur 167 bovins. Les tiques prélevées ont été conservées vivantes jusqu’à l’identification au laboratoire de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire. Dans les sérums de bovins et les lots de tiques broyées, la recherche du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (VFHCC) s’est faite par la technique de RT-PCR. Un total de 1 183 tiques (1 117 adultes et 66 nymphes) avec trois espèces ont été identifiées. Ce sont : 64,37 % de Rhiphicephalus (Boophilus) microplus, de 34,82 % d’Amblyomma variegatum et de 0,81 % de Rhiphicephalus (Boophilus) annulatus. Quatre lots mono spécifiques de tiques ont été testés positifs au VFHCC. Ce sont deux lots d’A. variegatum, un lot de nymphe Amblyomma et un lot de R. (B.) microplus. Le VFHCC a été détecté dans le sérum de 6 bovins. Cette investigation a confirmé la circulation de ce virus dans nos élevages. Les études entomologiques et séroépidémiologiques chez le bétail sont importantes, car elles peuvent déterminer la prévalence de la circulation du VFHCC dans une région et aider à définir les zones à risque potentiel.

La flore intestinale humaine est un réservoir important de gènes de résistance. Notre objectif est de comparer des stratégies de culture pour analyser les bactéries résistantes cultivables et les gènes de résistance de la flore intestinale.

Cette étude a été réalisée à partir d’échantillons de selle recueillis chez des participants sains à qui l’on a administré des antibiotiques. Ces échantillons ont été mis en culture, en présence ou en absence d’antibiotiques, afin de sélectionner des bactéries résistantes (sélectome cultivable). Nous avons comparé la diversité taxonomique ainsi que l’abondance des gènes de résistance à l’aide de séquençage à haut débit.

La comparaison de la diversité bactérienne sur deux milieux de culture différents a montré que, sans pression de sélection (culture sans antibiotique), les taxa les plus abondants sont comparables à ce qu’on connaît de la composition de la flore intestinale déterminée à partir des études métagénomiques. La sélection avec 4 antibiotiques différents nous a permis d’observer une modification drastique des taxa présents, faisant ressortir certains groupes parmi les moins abondants de la flore. De plus, on a noté une augmentation de l’abondance de certains gènes de résistance dépendante de l’antibiotique utilisé ainsi que de l’échantillon.

En conclusion, la sélection par les antibiotiques est une stratégie essentielle pour analyser les taxa les moins abondants qui constituent un réservoir pour les gènes de résistance.

L’émergence et la dissémination de bactéries multi-résistantes aux antibiotiques (BMR) représentent un risque sanitaire majeur. Les microcines, peptides antimicrobiens des entérobactéries produits par voie ribosomale constituent une alternative prometteuse aux antibiotiques conventionnels. Notre but était d’évaluer le potentiel des microcines, en mesurant leur capacité à inhiber des BMR et en analysant les mécanismes de résistance aux microcines de ces souches. L’activité de quatre microcines a été examinée contre une collection d’isolats naturels, dont plusieurs BMR entéropathogènes : la microcine J25, la microcine C, la microcine B17 et la microcine E492.

La capacité des 4 microcines à inhiber la collection d'isolats cliniques a été évalué. Ces isolats couvrent une variété de sérotypes distribués sur trois espèces : E. coli, K. pneumoniae et S. enterica. En parallèle, une analyse génomique ciblée et non ciblée a été conduite sur la collection de souches, pour corréler le profil génomique à la susceptibilité aux microcines.

Sur 55 souches testées aucun isolat n’est capable de résister à toutes les microcines. Nous n’avons pas détecté de corrélation entre profils de résistance aux antibiotiques, gènes de virulence et résistance aux microcines. La résistance à chaque microcine a été corrélée à la présence de mutations au niveau de gènes impliqués es soit dans l’import de la microcine, soit dans le métabolisme ou la réponse au stress.

La fibrose kystique (FK) est une maladie génétique qui se manifeste par des infections chroniques des voies aériennes. Une infection par Pseudomonas aeruginosa accélère la perte des fonctions pulmonaires et augmente de 80% le taux de mortalité ou de morbidité des patients atteints par la FK. Le traitement de cette infection est souvent limité par la multirésistance bactérienne et les barrières extracellulaires telles que le biofilm formé par les bactéries et les couches de mucus viscoélastiques.

Contrairement aux antibiotiques libres, les antibiotiques encapsulés dans des nanoparticules sont capables de se déposer dans les zones infectieuses et de libérer le médicament de façon prolongée. Ceci permet une réduction de la fréquence d’administration de médicament ainsi qu’une réduction de la toxicité. De plus, un design précis des nanoparticules permet de franchir les barrières biologiques, telles que le mucus.

Comment choisir le type de nanoparticules à utiliser? Nous avons voulu comparer les liposomes et les nanoparticules polymères pour la livraison de la levofloxacine, un antibiotique utilisé pour traiter les infections pulmonaires par Pseudomonas aeruginosa. Nous avons comparé leur efficacité d’encapsulation, leur activité antibactérienne et leur cinétique de libération. Les résultats ont démontré que les liposomes permettent de prolonger davantage la libération de l’antibiotique tout en gardant la même efficacité antibactérienne.

Les vaccins saisonniers contre la grippe offrent une protection partielle (moins de 60%) envers le virus Influenza (virus de la grippe). Parce que les souches de virus qui circulent dans la population mutent et varient très rapidement, il est très difficile d'identifier les souches de virus qui doivent être inclus dans le vaccin plus de 8 mois à l'avance (temps de manufacture du vaccin). Cette lacune explique en grande partie pourquoi le vaccin contre la grippe n'offre qu'une protection partielle envers la grippe. Nous proposons diriger une réponse immunitare envers des déterminants invariables du virus afin de permette l'établissement d'une réponse immunitaire universelle envers toutes les souches du virus de la grippe. L'utilisation de nanoparticules fait de la nucléocapside d'un virus végétal, le virus de la mosaïque de la papaye (PapMV), permettent de bonifier la réponse immunitaire dirigée envers les vaccins saisonniers et le développement d'un vaccin universel contre la grippe. Les nanoparticules interagissent directement avec le système immunitaire innée. Parce que ce nouvel adjuvant est bien toléré chez les animaux qui ont été traités, nous croyons que cette technologie aura un avantage compétitif sur les autres adjuvants en développement. Finalement, cette technologie est versatile et peut trouver des appplications pour le deéveloppememntde nouveaux vaccins contre les maladies chroniques et les traitement en immunothérapie contre le cancer.

La Microcine J25 (MccJ25) est un peptide antibactérien de 21 acides aminés ayant une structure unique en lasso qui lui confère une grande stabilité. Dans cette étude nous rapportons la synthèse chimique en phase solide de différents peptides dérivés de la MccJ25. Ces peptides sont conçus d’une façon à permettre un reploiement similaire à la bactériocine native par formation de ponts disulfures et par interactions électrostatiques et/ou hydrophobes. Une analyse comparative de l’activité antibactérienne des peptides synthétisés a été évaluée contre plusieurs souches pathogènes incluant Salmonella typhimurium et Escherichia coli.

Nous avons précédemment observé que les souris ayant une délétion conditionnelle de Shp-2 dans l’épithélium intestinal (Shp-2IEC-KO) développaient une colite spontanée. Un traitement aux antibiotiques atténue la sévérité de la maladie, suggérant qu’elle est dépendante des bactéries intestinales. Nous avons montré que la délétion concomitante de Myd88 retarde l’apparition de la colite chez les souris Shp-2IEC-KO. MyD88 est un adaptateur des récepteurs de type Toll (TLRs) reconnaissant des motifs moléculaires du microbiote. Ces données suggèrent que Shp-2 pourrait réguler la signalisation des TLRs dans les cellules épithéliales intestinales (CEIs). L’activation des voies des MAP Kinases et NF-kB en réponse aux ligands des TLRs dans les CEIs a donc été évaluée par immunobuvardage. Shp-2 est rapidement activée (phosphorylée sur Y542) après stimulation de 5 TLRs distincts. En réponse au LPS (ligand du TLR4) et à la flagelline (ligand du TLR5), l’activation des kinases ERK, JNK et p38 est réduite par l’inhibition pharmacologique de Shp-2 (SHP099) alors que celle de NF-κB est augmentée (dégradation de IκBα). Une analyse du phosphoprotéome dans des CEIs stimulées au LPS suggère que l’ubiquitine ligase Itch serait hyperphosphorylée sur tyrosine lorsque Shp-2 est inhibée. Itch est impliquée dans la dégradation de Tak1, l’activateur des voies NF-kB et MAPK. Ces données proposent pour la première fois un mécanisme de régulation de la signalisation des TLRs par Shp-2 dans les CEIs.

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune incurable causée par de multiples facteurs génétiques et environnementaux, dans laquelle les cellules β des ilots du pancréas sont détruites. Nous avions préalablement démontré que les lymphocytes T régulateurs double négatifs (DN) contribuent aux mécanismes de tolérance périphérique et suffisent à prévenir le diabète auto-immun. Nous avons donc entrepris une étude l’immunogénétique des DN afin d’éventuellement identifier des gènes permettant d’influencer leur nombre et, par conséquent, de prévenir le diabète auto-immun.En utilisant un modèle de souris double transgénique pour des lignées contrôles (NOD et B10.Br) et congéniques (Chr12 et Idd2), la proportion de DN dans la rate et les ganglions a été étudiée par cytométrie en flux. En parallèle, une incidence de diabète a été menée, ainsi que des comparaisons de l’infiltration pancréatique basées sur un marquage histologique.

Les résultats obtenus jusqu’à présent indiquent que la partie proximale du Chr12 augmente la proportion de DN, réduit l’infiltration lymphocytaire du pancréas et réduit l’incidence de diabète chez les souris porteuses de l’allèle de résistance. Le segment distal d’Idd2 parait aussi augmenter la proportion de DN. La restauration partielle de la proportion de DN, par le biais des locus Idd2 et Chr12 (allèle B10.Br) semble donc avoir un impact sur le développement du diabète auto-immun.



Les maladies hémolytiques, congénitales (thalassémie) ou acquises (paludisme), induisent une susceptibilité accrue aux infections bactériennes et virales. Ces maladies sont également associées à des niveaux élevés en hème circulant qui provient de la dégradation des globules rouges. À ce jour, peu d’éléments sont connus sur les effets de l’hème sur l’immunité adaptative, nous avons donc étudié l'impact de l'hème oxydé (hémine; HE) sur la réponse des lymphocytes B et T CD4.

Nos résultats indiquent que le traitement in vitro de splénocytes, et in vivo de souris, par l'HE, induit l'activation des lymphocytes B et T CD4 suite à un mécanisme de reconnaissance mutuel et spécifique. En effet, l’élimination des cellules B prévient l’activation des cellules T CD4. L’activation de ces cellules par l’HE semble être insensible aux différents antioxydants ce qui indique que ce processus n’implique pas les espèces réactives d’oxygène générées en réponse à l’HE. De plus, l'HE rend les lymphocytes T CD4 moins capables de se différencier en lymphocytes T auxiliaire de type 1 (Th1) par un mécanisme qui semble être associé à l'augmentation de l’expression de GATA-3, un facteur de transcription qui inhibe cette différentiation, alors que l'induction de la réponse Th1 s'avère indispensable pour le contrôle du paludisme et des infections induites par des pathogènes intracellulaires.

La molécule CD38 est une glycoprotéine transmembranaire qui  est présente à la surface des  lymphocytes B activés et différenciés. CD38 est aussi un marqueur important pour les cellules souches hématopoïétiques, permettant de distinguer les progéniteurs précoces CD34+CD38¯ des cellules différenciées CD34+CD38+. Cependant, les travaux sur les cellules CD34+ in vitro n’utilisent pas ce marqueur car il a été démontré que CD38 est anormalement absent sur les cellules différenciées générées par la culture en milieu sans sérum. Dans notre laboratoire, nous suivons l’activation des lymphocytes B cultivés in vitro grâce à la présence de CD38 et nous avons aussi observé une diminution anormale de CD38  chez les cellules cultivées en milieu sans sérum. Étonnamment, la présence de CD38 variait selon la composition en albumine humaine ou bovine de notre milieu sans sérum. Nous avons donc étudié à quel niveau la source d’albumine pouvait influencer la présence du marqueur CD38 chez les lymphocytes B en réalisant des analyses de cytométrie, d’immunobuvardage et d’expression de son messager. Nos résultats montrent que les niveaux protéiques de CD38 chez les lymphocytes B cultivés sont affectés par la source d’albumine, mais pas les niveaux d’ARNm. Cette étude suggère que l’ajout d’albumine humaine comme supplément dans les cultures de cellules hématopoïétiques permettrait de rétablir l’utilisation de CD38 comme marqueur des progéniteurs précoces lorsque cultivées en milieu sans sérum.

Mucispirillum schaedleri (Ms) est une bactérie spiralée strictement anaérobique et présente dans l'intestin murin et humain. Il a été démontré que Ms est associé à une inflammation accrue dans certains modèles murins de colite, tout en étant également protecteur dans le contexte de modèles murins d'infection intestinale. Certains tréponèmes, un groupe d'organismes non apparentés à Ms, peuvent présenter deux morphologies en culture ; une forme spirale typique, et une morphologie sphérique appelée corps ronds (CR). La formation du CR semble être déclenchée par des conditions de stress, telles que celles affectant l'intégrité de la membrane. Après avoir remarqué un pléomorphisme similaire chez Ms, nous avons examiné qualitativement et fonctionnellement ce trait. La microscopie électronique a montré que Ms forme des CR avec une morphologie identique à celle observée chez les spirochètes, et la cytométrie a documenté une augmentation des CR avec l'âge de la culture. L'analyse métabolique a montré que la forme du CR est métaboliquement active par certaines voies métaboliques augmentés. La co-culture avec des CMT-93 a montré que la morphologie CR est moins inflammatoire que la morphologie du spirochète. Les CR chez Ms se produisent dans des conditions modélisantes celles retrouvé in vivo, et les CR sont moins inflammatoires dans ces conditions. Le CR pourrait être un facteur de persistance de Ms dans l'intestin au cours d'une maladie inflammatoire de l'intestin.

Le virus de l’herpès simplex-1 (VHS-1) se réplique durant l’infection aiguë au niveau des muqueuses puis il rejoint les ganglions tri-géminaux (TG) où il établit sa latence. Il cause entre autres la kératite herpétique, la première cause infectieuse de la cécité dans les pays développés. La réponse immunitaire (RI) cellulaire est importante pour le contrôle de l'infection aiguë et le maintien de la latence virale. Les protéines Dok-1/Dok-2 sont des régulateurs négatifs des cellules T. L'implication des Dok dans le contrôle de l'infection virale n’est pas connue. Nous avons testé l'hypothèse que Dok-1 et Dok-2 modulent la RI anti-VHS-1. Suite à une infection oculaire par le VHS-1, les souris déficientes en Dok-1/Dok-2 présentaient i) une réplication virale sur le site oculaire similaire aux souris sauvages (WT) ii) une réponse TCD8+ spécifique à VHS-1 diminuée dans la rate comparativement aux WT à huit jours post-infection iii) une disparition quasi-complète de cellules TCD8+ spécifiques à VHS-1 dans la rate durant la phase mémoire alors qu’elles persistaient dans les WT iv) un nombre plus faible de cellules TCD8+ spécifiques à VHS-1 recrutées dans la cornée et les TG durant l’infection aiguë et latente. Par ailleurs, Dok-1/Dok-2 n’avaient pas d’impact sur la fonctionnalité des cellules TCD8+ spécifiques à VHS-1. Ces résultats suggèrent que Dok-1/Dok-2 sont nécessaires pour le maintien de la RI cellulaire anti-VHS-1 et pourraient affecter la latence et la réactivation virale.

La pandémie de COVID-19 a perturbé la vie des enfants et des adolescents, qui ont dû faire face à l'apprentissage à distance et aux restrictions imposées aux activités extrascolaires. D'autres effets, tels que les infections par le SRAS-CoV-2 et les problèmes de santé mentale, étaient également évidents, mais moins clairement documentés.

Nous avons suivi une cohorte d'enfants et d'adolescents à Montréal en recueillant des données à cinq moments entre octobre 2020 et juin 2023. Les données comprenaient des questionnaires et des tests sérologiques pour détecter les anticorps contre le SRAS-CoV-2. Nous avons calculé la séroprévalence acquise par l'infection et les taux de séroconversion pour chaque tour de collecte de données en fonction des caractéristiques des participants. Nous avons également examiné des données qualitatives recueillies auprès des adolescents sur l’effet de l’adoption et la suppression des restrictions sur leur santé mentale.

Lors du dernier tour de collecte de données (février-juin 2023), 505 échantillons de sang ont été prélevés. La séroprévalence brute était de 79,4 % avec un taux de séroconversion de 91,5 pour 100 personnes-années. Les adolescents ont rapporté les effets négatifs des restrictions sur leur bien-être, et les améliorations positives après leur suppression.

Cette étude résume l'impact du SRAS-CoV-2 sur les enfants et les adolescents de Montréal, dont la séroprévalence élevée acquise par l’infection et les effets importants sur la santé mentale.

Les voies respiratoires sont exposées à une panoplie de pathogènes, et les cellules qui recouvrent ces voies participent activement à la défense immunitaire contre ces derniers. Parmi les mécanismes de défense, la protéine DUOX2 pourrait jouer un rôle clef, car cette enzyme produit de dérivés actifs de l’oxygène (ROS), qui sont associés à une activité antimicrobienne. Notre étude vise à comprendre l’implication de DUOX2 dans la défense antivirale médiée par l’épithélium respiratoire. Nos travaux ont permis d’identifier que la présence de DUOX2 est fortement augmentée dans les cellules épithéliales des voies respiratoires humaines infectées par le virus de Sendai, un modèle d’infection virale respiratoire. Une étude plus approfondie nous a permis de caractériser qu’une nouvelle voie de signalisation antivirale enclenchée par une synergie entre deux cytokines secrétées lors de l’infection, soit l’interféron (IFN) b et le TNFa, est responsable de l’induction de DUOX2. De plus, nous avons mis en évidence que certains virus pathogènes inhibent cette nouvelle voie de signalisation et l’expression de DUOX2. Actuellement, en utilisant la technique d’ARN interférents, nos efforts se concentrent à déterminer comment DUOX2 contribue au fonctionnement de l’immunité antivirale pulmonaire. Ces découvertes contribuent d’une manière fondamentale à la compréhension de la défense antivirale pulmonaire et ouvrent la voie à de nouvelles opportunités thérapeutiques.