Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

La protéine tyrosine phosphatase-PEST (PTP-PEST) est une enzyme associée à l’adhésion, la morphologie et la prolifération ainsi qu’à la migration cellulaire. La dérégulation de la mobilité des cellules cancéreuses contribue à la progression tumorale, en particulier dans la propagation métastatique, comme c’est le cas dans le cancer du pancréas. Notre objectif est premièrement d’identifier le rôle de PTP-PEST dans la progression du cancer du pancréas et deuxièmement d’étudier le mécanisme par lequel PTP-PEST contrôle la croissance ainsi que le développement des métastases. En utilisant une stratégie de CRISPR/Cas9, l’expression de PTP-PEST a été diminuée dans la lignée cellulaire murine du cancer pancréatique Panc02. La diminution de PTP-PEST dans ces cellules a engendré une réduction de prolifération, d’adhésion ainsi que de migration. L’injection sous-cutanée de ces mêmes cellules dans des souris C57BL/6 a montré que les cellules sous-exprimant PTP-PEST forment des tumeurs d’une dimension plus importante. Le microenvironnement de la tumeur est un élément majeur du cancer du pancréas. Un modèle orthotopique où les cellules Panc02 sont injectées dans le pancréas de la souris a été établi. Par la suite, une étude histologique sera mise en place pour évaluer la croissance de la tumeur, le microenvironnement et les métastases. Ce projet améliorera la compréhension du cancer du pancréas afin de mieux cibler les traitements existants et d’initier de nouvelles pistes thérapeutiques.

Le cancer de la prostate représente un enjeu de santé publique majeur partout dans le monde. Au Canada, il est responsable du plus grand nombre de nouveaux cas de cancers et il est la troisième cause de mortalité reliée aux cancers. Les agents anticancéreux classiques tels les sels de platine s’avèrent relativement inefficaces pour lutter contre ce cancer car ils sont non-sélectifs envers ces cellules tumorales. Conséquemment, de nouveaux médicaments à la fois plus sélectifs et peu toxiques sont en demande constante. C’est dans ce contexte que nous avons préparé de nouvelles molécules anticancéreuses alliant le tropisme naturel de la testostérone pour les tissus androgèno-dépendants et la cytotoxicité de nouveaux complexes de platine dérivés d’acides aminés. Pour ce faire, nous avons choisi de fixer les complexes de platine sur la position 7α de la testostérone car cette position est située entre le groupement 3-carbonyl et 17-hydroxyle de la testostérone, deux groupements importants pour l’affinité avec le récepteur aux androgènes. Les complexes L- et D-2-pyridylalanine platine(II) conjugués à la position 7α de la testostérone (composés 7a, b) ont été préparés pour évaluer la faisabilité de notre design et synthèse. Ils ont été synthétisés à partir de la testostérone dans une séquence de 7 étapes avec un rendement global de 16 et 8% respectivement, ce qui fait de cette voie de synthèse une excellente approche pour accéder à cette nouvelle classe de composés anticancéreux.

L’ubiquitination est une modification post-traductionnelle essentielle à la régulation des gènes. Sa dérégulation est associée à des maladies humaines variées telles les cancers. L’ubiquitination de l’histone H2A (H2Aub) est essentielle pour le remodelage de la chromatine, l’expression des gènes, la stabilité génomique et la progression du cycle cellulaire. Elle est réversible et est hautement contrôlée par des protéines nommées déubiquitinases (DUBs). Des études récentes ont identifié USP16 (ubiquitin specific protease 16) comme étant une DUB de H2A requise pour l’exécution de la mitose.En outre, la mutation de USP16 a été identifiée dans la leucémie myélomonocystique chronique. Cependant, son mécanisme d’action est mal compris.Nos études montrent que USP16 est principalement cytoplasmique ce qui suggère que son transport nucléo-cytoplasmique peut jouer un rôle crucial pour sa fonction.Nous avons identifié de nombreux sites de phosphorylation et des partenaires potentiels de USP16.Il est possible que la phosphorylation de USP16 et / ou son interaction avec ses partenaires soient déterminants pour son activité etinduisentla translocation nucléaire pour déubiquitiner H2A.D'autres études seront menées pour comprendre le mécanisme d'action de USP16 et comment sa dérégulation peut favoriser le cancer.Ces travaux s’inscrivent globalement dans la compréhension du cycle cellulaire dont la dérégulation joue un rôle déterminant dans la tumorigénèse.

L’inhibiteur de tyrosine kinase sunitinib est approuvé pour le traitement du cancer. Il est connu qu’un certain degré de toxicité cardiovasculaire est associé à son utilisation, causant de l'hypertension artérielle et une dysfonction du ventricule gauche qui peut évoluer vers l'insuffisance cardiaque et l’infarctus. Le mécanisme exact de la cardiotoxicité du sunitinib est inconnu et sa détection précoce en clinique demeure problématique. À cette fin, nous évaluons l’intérêt de la tomographie d’émission par positrons (TEP) comme outil de détection précoce dans un modèle murin. Les radiotraceurs 11C-acétate et 18F-FDG sont utilisés avant (J0) et pendant (J7, J14, J21, J28) le traitement afin d'évaluer les taux de métabolisme oxydatif et glycolytique du myocarde, ainsi que la fonction ventriculaire. Le protocole de traitement consiste à administrer 0, 40 ou 80 mg/kg de sunitinib par voie orale pendant 4 semaines à raison de 5 jours/sem (n=5 par groupe). Les principaux signes vitaux (poids, pression artérielle), la consommation de nourriture et l’analyse biochimique de l'urine sont suivis pendant l'étude. À la fin de l'étude, les dommages cardiaques sont évalués par un examen histopathologique, complétés par l'analyse des taux sanguins de troponine et par l'évaluation de l'expression locale de gènes associés aux dommages et à la dysfonction cardiaque (Serca2 et Trpc1-5). Les résultats TEP sont corrélés avec les signes cliniques pour identifier un biomarqueur précoce fiable.



Le cancer épithélial de l’ovaire (CEO) est le cancer gynécologique le plus meurtrier en Amérique du Nord. Dans le but d’améliorer son traitement, les inhibiteurs de Poly Adénosine Diphosphate Ribose Polymérase (PARPi), comme l’Olaparib, sont actuellement en essai clinique de phase 2.Ils démontrent une bonne efficacité pour les patientes atteintes du cancer de l’ovaire et surtout pour celles mutées BRCA1/2. Cela s’explique par un effet de « létalité synthétique », dû à la mutation (BRCA1/2) qui joue un rôle central dans le système de réparation de l’ADN par Recombinaison Homologue (HR).La médecine personnalisée est de plus en plus prometteuse, d’où l’intérêt de rechercher un profil de patientes (biomarqueurs) atteintes du CEO muté ou pas pour BRCA1/2, répondant préférentiellement aux PARPi, que ce soit en tant qu’agent unique ou concomitant à la chimiothérapie.

Mon projet vise donc à analyser, l’expression de marqueurs spécifiques au système RH autre que BRCA1/2 dans des tumeurs de patients ainsi que des lignées cellulaires du CEO afin d’en établir une corrélation avec la réponse aux PARPi. Les premiers résultats montrent un taux d’expression génique et protéique variable pour les différentes cible du système par RH dans des lignées cellulaire du CEO. De plus, on montre une corrélation entre la sensiblité aux Carboplatine et celle aux PARPi. Ce projet et ces premiers résultats ont pour but d’améliorer une approche personnalisée de la médecine.

Le réovirus (ReoV), un virus oncolytique non pathogène, est bien toléré chez les patients. Nous avons précédemment décrit un variant du ReoV avec une mutation qui prévient l’expression de la tête globulaire immunodominante de la protéine Sigmal. Cela nous a amenés à explorer la faisabilité de générer des ReoV avec une Sigma1 armée d'antigènes pour une utilisation comme vaccin contre le cancer. Grâce au système génétique inverse, nous avons produit un ReoV recombinant portant des répétitions en tandem d'un épitope à cellule T, SIINFEKL (OVA), de l'ovalbumine de poulet. L'immunofluorescence et le transfert des cellules infectées ont montré la co-expression des protéines réovirales avec les marqueurs Myc et Flag flanqués par l’épitope OVA. Le ReoV-OVA recombinant est stable après plus de 10 passages et l’épitope OVA livré par ReoV est présenté par le complexe majeur d'histocompatibilité de classe I (MHC-I) pour activer des lymphocytes T CD8+ des souris OT-I. L'immunisation par ReoV-OVA chez les souris par voies intrapéritonéales et orales a mené à une augmentation des lymphocytes T CD8+ OVA-spécifiques, et de façon importante, a retardé l'apparition de tumeurs et a augmenté le taux de survie chez les souris portant des mélanomes B16F10-OVA. Les recherches en cours permettront d'établir davantage le profil immunitaire de la vaccination orale et son effet oncopréventif dans d'autres modèles de tumeurs pertinents en clinique.

La relation entre l’inflammation et le cancer est étroite et complexe. La réponse inflammatoire sert de mécanisme d’élimination tumorale, mais face à la réponse immunitaire les tumeurs vont évoluer pour supprimer cette réponse et même la détourner. Ceci à fin d’en profiter des signaux de réparation ciblant les tissues non tumoraux. Au cœur des interactions immunitaires et tumorales se trouvent les cytokines, des signaux moléculaires activant, entre autres, des voies apoptotiques dans les tumeurs. Ces molécules sont très diverses et nombreuses, plusieurs ayant des voies et des récepteurs communs. Pendant la réponse antitumorale, plusieurs dizaines de ces cytokines sont sécrétées simultanément, pourtant les interactions entre ces molécules au-delà de deux molécules ensemble restent un sujet peu exploré.  Mon projet de doctorat se base sur l’exploration à haut débit de l’effet antiprolifératif de centaines de combinaisons de cytokines dans des cellules de cancer de sein. Certaines combinaisons ont montré de fortes synergies amenant un puissant effet inhibiteur dans les cellules tumorales. Des expériences de séquençage de l’expression génétiques (mRNA-seq) aident à comprendre comment ces synergies fonctionnent au niveau génétique et donnent aussi un aperçu des caractéristiques inflammatoires qui pourraient être favorisées lors d’un traitement médical afin de promouvoir une élimination plus efficace du corps tumoral.

Le glioblastome est la tumeur cérébrale la plus fréquente et la plus agressive associée à une mortalité élevée. Il est caractérisé par des cellules cancéreuses instables, et aboutit souvent à des métastases locales dont leur spécificité génétique varie considérablement d’un patient à l’autre limitant l’efficacité des traitements actuels. La médecine personnalisée consiste à traiter chaque patient de façon individualisée en fonction des spécificités génétiques et biologiques de la tumeur, mais également en tenant compte de son mode de vie et de son alimentation. L’ensemble de ces facteurs influence l’évolution de la maladie et l’efficacité du traitement. Les principaux objectifs de cette étude sont de comparer l’expression génique de divers biomarqueurs de l’inflammation, de l’angiogenèse et du phénotype invasif induite par des facteurs pro-inflammatoires en présence ou en absence de composés phytochimiques présents dans les aliments d’origine végétale et cela, dans 7 lignées cellulaires de gliomes (U-87 MG, U-138 MG, U-118 MG, U251, A172, T98G et Hs 683). Les résultats obtenus nous permettent de dresser un profil d’expression des biomarqueurs pour chacune des lignées.  Les niveaux d’expression varient en fonction du TNF-a,  du PMA ou de composés naturels dérivés du thé vert, des épices, des bleuets ou de l’huile d’olive. Dans l’ensemble, ces résultats permettront de mieux cibler les biomarqueurs afin d’optimiser le traitement et prévenir la croissance des glioblastomes.

Le facteur de transcription (FT) GRHL2 joue un rôle essentiel dans la différenciation épithéliale dans différents tissus. GRHL2 n’est pas exprimé dans les tumeurs mammaires de sous-type claudin-low, qui ont un phénotype mésenchymateux, mais est exprimé dans les sous-types luminaux et basal-like. Notre objectif du projet est de déterminer le rôle de GRHL2 dans la transition mésenchymateuse-épithéliale et l’acquisition de marqueurs épithéliaux de type basal et/ou luminal.

Nos résultats de RNA-seq après surexpression de GRHL2 dans la lignée claudin-low MDA-MB-231 valident la répression de marqueurs mésenchymateux comme ZEB1/2, et l’induction de gènes épithéliaux comme CDH1 et CLDN4, mais aussi l’induction de suppresseurs de transition épithéliale-mésenchymateuse (EMT) OVOL1/2, et du cofacteur transcriptionnel basal VGLL1. Nos résultats de ChIP-seq dans la lignée basale-like MDA-MB-468 et dans la lignée luminale MCF7 montrent que GRHL2 se lie aux régions régulatrices de CDH1, CLDN4, et OVOL1/2. De plus, GRHL2 lie les régions flanquantes de VGLL1 et du FT basal TRIM29 dans les cellules MDA-MB-468, et celles des FT luminaux FOXA1 et SPDEF dans les cellules MCF7.

Ces résultats suggèrent un rôle de GRHL2 dans la régulation de la différentiation épithéliale mammaire basale et luminale, possiblement modulé par l’expression de FT spécifiques à chaque phénotype. De plus, ce projet permettra d’élucider le rôle GRHL2 dans le contrôle de la transition EMT lors de la progression tumorale.

L’exposition aux rayons ultraviolets (UV) solaires est un facteur de risque important de plusieurs pathologies. Les principaux dommages induits à l’ADN par les UV, les dimères cyclobutyliques de pyrimidines (CPD), sont responsables des cancers cutanés. Outre la peau, les yeux sont aussi exposés aux UV, cependant aucun cancer n’a été recensé dans la cornée de l’œil. La probabilité qu’un dommage à l’ADN provoque un cancer dépend de sa fréquence d’apparition et de la vitesse à laquelle il est réparé. Afin de comprendre comment la cornée humaine se protège des effets à long terme des UV, nous avons quantifié, dans l’œil, la fréquence d’apparition des CPD induits par les UV. Des yeux humains ont été exposés ex vivo à un type d’UV : UVA, B ou C. La présence de CPD a été quantifiée dans la cornée et dans l’iris de ces yeux par immunohistofluorescence. Les patrons de distribution des CPD induits par chacun des types d’UV sont très distincts. Les UV de courtes longueurs d’onde (UVC) endommagent surtout les couches superficielles de la cornée, tandis que UV longs (UVA) induisent uniformément des dommages dans la cornée et même dans l’iris. Nous avons donc démontré que les UV, tous types confondus, endommagent la cornée humaine selon des patrons différents. Ce résultat est contradictoire avec le fait qu’aucun cancer lié à l’exposition solaire n’est retrouvé dans la cornée et suggère qu’il y existe des mécanismes de protection permettant d’éviter la conversion des dommages en mutations.

Introduction: Il a récemment été démontré que la protéine Dom3Z est impliquée dans le contrôle de qualité des ARNm chez l’humain. Cependant, sa localisation et son rôle exact demeurent encore évasifs.

Méthodes: La localisation de Dom3Z a été déterminée par immunofluorescence. L’importance d’un signal de localisation nucléaire (NLS) prédit a été étudiée par mutagenèse. Une lignée cellulaire humaine atténuée (knockdown) pour le gène DOM3Z a été crée par infection avec des lentivirus codant pour un petit ARN en épingle à cheveux (shRNA) contre Dom3Z, et la réduction de l’expression de la protéine a été confirmée par immunobuvardage.

Résultats: Les images d’immunofluorescence démontrent que Dom3Z se retrouve au noyau des cellules. L’introduction de mutations spécifiques dans le NLS de Dom3Z lui fait perdre la localisation exclusivement nucléaire, ce qui en confirme l’importance. L’atténuation du gène DOM3Z par interférence par ARN réduit significativement l’expression de la protéine.

Conclusion: La localisation nucléaire de la protéine supporte le rôle qu’elle jouerait dans le contrôle de qualité des ARNm de la cellule. La présence d’un NLS indique l’importance de cette localisation nucléaire pour sa fonction. Le modèle cellulaire avec atténuation du gène DOM3Z servira à déterminer le rôle exact de cette protéine dans la cellule.

L'amyline (Islet Amyloid Polypeptide, IAPP) est une protéine qui, dans certaines conditions, prend une forme fibrillaire ou repliée et se nomme amyloïde (AIAPP). Cette protéine  se dépose dans les îlots de Langerhans chez les humains atteints de diabète de type II ou de tumeur des îlots de Langerhans (insulinome). La formation de dépôts d'amyloïde contribue à la pathogénèse du diabète de type II, mais les mécanismes qui induisent la conversion de l'amyline en amyloïde ne sont pas complètement compris. L'objectif principal du projet de recherche consiste donc à caractériser le rôle de l'IAPP dans la pathogénèse du diabète de type II, soit la propension de différentes isoformes d’IAPP à former de l’amyloïde et d’identifier les acides aminés jouant un rôle clé dans cette transformation structurale. La présence d'IAPP et d'AIAPP a été évaluée histologiquement et avec des colorations spéciales et immunohistochimiques dans le pancréas d’animaux souffrant de diabète de type II ou de tumeurs des îlots de Langerhans, ou encore en santé. Le gène de l'IAPP a été séquencé chez ces espèces afin de noter les différences d’acides nucléiques, permettant de déduire la séquence d’acides aminés de chaque protéine IAPP. Ce premier volet du projet de recherche permettra de caractériser l'IAPP chez diverses espèces animales et d’identifier les sites jouant un rôle clé dans sa transformation en amyloïde.

INTRODUCTION : En 2008, 1 300 diagnostics de cancer du col utérin (CCU) ont été réalisés au Canada et 380 femmes en sont décédées. La participation régulière au dépistage permet le traitement précoce et améliore le pronostic. Cependant, la participation n’est pas optimale et les déterminants expliquant la non-adhérence sont encore méconnus. Des études ont identifié certains facteurs personnels ou organisationnels pouvant expliquer la non-participation, mais ces recherches ont été réalisées auprès de populations spécifiques. OBJECTIF : Identifier les barrières et facilitateurs perçus par des femmes québécoises en regard du dépistage du CCU. MÉTHODOLOGIE : Étude exploratoire descriptive utilisant l’entretien de groupe comme outil de collecte de données. L’analyse des verbatim a été réalisée au moyen de l’analyse thématique selon un mode mixte. RÉSULTATS : 5 entretiens de groupe ont été réalisés auprès de femmes âgées entre 21 et 70 ans. 4 grandes catégories de déterminants à la participation ont émergé. Il semble donc que les éléments d’influence significatifs pour les femmes soient reliés à l’organisation des soins de santé, aux interactions interpersonnelles, aux connaissances et informations, ainsi qu’à la personne et ses proches. CONCLUSION : Dans sa pratique, l’infirmière devrait prendre en compte l’influence des caractéristiques personnelles et environnementales de l’individu, afin d’être en mesure d’intervenir adéquatement et de favoriser la participation au dépistage.



Contexte

Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec vise à disponibiliser des outils d’aide à la décision (OAD) afin de promouvoir la décision éclairée en matière de dépistage populationnel du cancer colorectal. Nous avons conçu un processus de codéveloppement d’OAD avec l’ensemble des parties prenantes.

Méthodes

Nous avons adopté une approche de synthèse et de mobilisation des connaissances intégrée en six phases afin de guider le processus : 1) mise en place d’un comité de pilotage (CP); 2) revue systématique et évaluation des OAD existants selon les critères IPDAS ; 3) atelier délibératif du CP ; 4) codéveloppement du contenu de l’OAD en français suivant les critères IPDAS et évaluation par le CP (eDelphi) ; 5) codéveloppement du prototype de l’OAD et itérations par le CP ; 6) traduction en anglais.

Résultats 

Le CP comptait 18 membres dont des citoyen·nes, des intervenant·es et chercheur·euses en gastro-entérologie, des expert·es en décision partagée, développement d’OAD et santé publique, une spécialiste de l’information, et des épidémiologistes. Nous avons identifié et analysé 12 OAD. Sur la base de leurs forces et limites et des recommandations de l’atelier délibératif, nous avons développé l’OAD en français (https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-003649/).

Conclusion

Avec ce processus, notre but est de promouvoir la décision éclairée en matière de dépistage populationnel du cancer colorectal auprès de la population du Québec.

Initialement, le récepteur 67LR (67 kDa laminin receptor) est retrouvé sous forme de précurseur cytoplasmique de 37 kDa nommé 37LR. En condition physiologique, la protéine 37LR est associée aux ribosomes et intervient dans le processus de traduction. Bien que le mécanisme par lequel 37LR forme un récepteur membranaire soit mal compris, il est communément admis que le récepteur est formé à la suite d’une homo ou d’une hétérodimérisation des protéines 37LR non associées aux ribosomes avec une autre protéine encore non identifiée. De plus, la surexpression de 67LR est associée avec l’agressivité et le mauvais pronostique de plusieurs cancers. Le projet de recherche vise à confirmer la surexpression membranaire de 67LR dans des cellules cancéreuses colorectales et par la suite à identifier le ou les partenaires de dimérisation. L’immunolocalisation de 37/67LR révèle une surexpression dans les tissus issus de cancers colorectaux. Cependant, à la suite de la séparation entre les membranes plasmiques et les ribosomes par centrifugation différentielle, l’analyse des fractions obtenues par immunobuvardage et spectrométrie de masse indique que le récepteur 67LR est retrouvé dans la fraction soluble tandis que 37LR est retrouvé dans la fraction membranaire. De plus, 37LR est sensible au détergent et n’est pas identifié dans la fraction correspondant à 67LR, suggérant que 37LR est associé aux membranes et agit comme récepteur dans les cellules cancéreuses colorectales.

Le gliome optique représente 4 à 6% des tumeurs cérébrales chez l’enfant. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est la méthode habituelle pour confirmer le diagnostic et mesurer l'évolution de la tumeur pendant le traitement par radiothérapie ou chimiothérapie. Étant donné que l’objectif du traitement est de préserver la fonction visuelle, il importe de bien mesurer la vision afin de maximiser le succès thérapeutique. 

Nous avons développé une nouvelle méthode électrophysiologique pour mesurer objectivement l’intégrité du champ visuel à l’aide des potentiels évoqués visuels stationnaires (PEVss) enregistrés en région occipitale (site Oz) en quelques minutes seulement. Dix enfants d’âge scolaire neurologiquement sains ont été évalués. Les stimuli (voir image jointe) consistaient à 4 cercles concentriques présentés à différentes fréquences temporelles (entre 5 et 10 Hz) et à différentes excentricités (entre 0 er 32 degrés d’angle visuel). Les analyses spectrales révèlent l’existence de réponses robustes associées à chaque cercle, permettant donc de mesurer spécifiquement les champs central, paracentral et périphérique. L’utilisation de ce paradigme auprès d’enfants atteints d’un gliome optique est actuellement en cours. 

L’autophagie est un processus permettant le recyclage et la dégradation de composés cellulaires. Ce mécanisme de survie est induit en condition de stress et est donc très important pour la survie des cellules cancéreuses.  L’autophagie est dépendante du trafic membranaire qui est régulé par différentes protéines, dont par les RABS qui sont de petites GTPases. Celles-ci sont inactives lorsqu’elles sont liées au GDP et actives lorsqu’elles sont liées au GTP. Les Guanine Nucleotide Exchange Factor sont des régulateurs positifs de ces RABs, alors que les GTPases Activating Protein sont des régulateurs négatifs. RAB21 est une protéine G impliquée dans la régulation de l’autophagie. En effet, RAB21 régule VAMP8, une SNARE, qui permet la fusion de l’autophagosome et du lysosome, une étape limitante dans le processus autophagique. Jusqu’à maintenant, aucune GAP spécifique à RAB21 n’a été identifiée. Pour ce faire, un criblage génétique permettant la codéplétion de RAB21 et d’une GAP a été réalisé dans les yeux de drosophiles. Cette codéplétion provoque un phénotype de nécrose au niveau des yeux de la drosophile. Les individus ayant la codéplétion de RAB21 et TBC1D25, TBC1D13 ou TBCK montrent un sauvetage du phénotype complet ou partiel indiquant que ces GAPs sont possiblement spécifiques à RAB21. Des essais fonctionnels dans des cellules de drosophiles et de mammifères sont en cours afin de déterminer la nature des interactions observées entre RAB21 et ces trois GAPs.

Les cassures doubles brins (CDBs) sont généralement connu comme les lésions toxiques les plus fréquentes induites par le rayonnement ionisant. Afin de déterminer l’effet de cassures doubles brins et d’autres types de lésions crées par l'effet indirect de la radiation ionisante sur la fonctionnalité (‘‘viabilité’’) du plasmide, nous avons utilisé un modèle simple: E. coli proficiente en systèmes de réparation transformée avec un plasmide (pGEM-3Zf (-)) préalablement irradié en solution aqueuse. Comme prévu, nous avons constaté que l'efficacité de transformation diminue avec l'augmentation de la dose de rayonnement, mais cette diminution ne peut pas être expliquée par la formation des CDBs. Par exemple, pour une dose de 500 Gy, l'efficacité de transformation relative a diminue de 100% à 56%, alors que seulement 4.8% des plasmides contienent des cassures doubles brins. Malgré le fait que les CDBs sont clairement toxiques, leur nombre pour une dose donnée, est insuffisant pour expliquer la perte de la viabilité du plasmide. La perte de la ‘‘viabilité’’ du plasmide peut être expliquée par une lésion (s) formée à une fréquence environ 8 fois plus grande que celle des CDBs.  Ces lésions peuvent être des sites multiples localement endommagés (incluant un pontage inter-brins), de sorte que l'information est perdue sur les deux brins d’ADN. Elles  semblent être réparable car la courbe de survie présente un épaulement assez remarquable à des doses de rayonnements ionisants faibles.

La “Multidrug resistance” (MDR) est un obstacle majeur au traitement clinique des cancers par chimiothérapie. Cette multi-chimiorésistance est due à la surexpression de la glycoprotéine P qui confère aux cellules le phénotype MDR. Le but de cette étude était de  localiser le site de fixation des chimiosensibilisateurs stéroïdes pour préparer des molécules modulatrices efficaces du phénotype MDR.  Le premier objectif a consisté à augmenter le niveau d'expression de la Pgp dans les cellules R7, issues d'un patient atteint d'une érythroleucémie exprimant la Pgp, en les traitant avec des concentrations croissantes de doxorubicine. La caractérisation de la présence de la Pgp à été réalisée par photomarquage d’affinité avec l’azidopine tritié. Le second objectif a consisté à préparer différents chimiomarqueurs radioactifs par couplage peptidique de l’acide bromoacétique [14C] avec l’amine terminale de dérivés de progestérone substitués sur le carbone 11 par introduction de chaînons hydrophobes différents et à tester ces chimiomarqueurs avec les fractions membranaires de cellules R7 traitées avec la doxorubicine afin  de mettre en évidence une fixation  sur la Pgp.

Mots clés :

Glycoprotéine P, Progestérone, Chimiomarqueurs radioactifs.



Le neuroblastome (NB) est une tumeur pédiatrique fréquente et agressive puisque 40% des patients rechutent et décèdent malgré une thérapie intensive. Bcl-2 est une des principales protéines anti-apoptotique. Elle est surexprimée dans le NB et pourrait expliquer cette résistance aux traitements. Notre objectif est de déterminer l’efficacité in vitro de  l’Obatoclax (OB), un inhibiteur de Bcl-2, utilisé seul ou en combinaison avec le cisplatine dans le NB. Six lignées cellulaires de NB ont donc été traitées avec OB seul ou en association. La survie cellulaire a été mesurée par MTT. L’autophagie a été détectée par test MDC. Des Western Blots (WB) ont permis d’analyser l’importance des voies apoptotique et autophagique dans les cellules traitées. L’OB utilisé seul est très efficace sur nos lignées avec une IC50 moyenne de 0.12µM. De plus, lorsque OB est utilisé à 0.05µM en combinaison avec cisplatine, on multiplie par deux l’efficacité de ce traitement (IC50 : 4.11 à 2.7µM). De surcroît, nos WB démontrent l’augmentation de l’apoptose puisque PARP clivé (un marqueur précoce de l’apoptose) et Caspase-3 sont augmentés. L’OB augmente significativement l’autophagie détectée par MDC et par le clivage de LC3 II. En conclusion, l’OB utilisé seul ou en combinaison à des doses potentiellement thérapeutiques est très efficace dans le NB. Ces résultats permettent d’envisager une action clinique de cette molécule dans cette tumeur.

La réparation de l’ADN est essentielle au maintien de l’intégrité génétique. Le mécanisme de réparation par excision de nucléotides (NER) permet de supprimer entre-autres les dommages induits par les UV. In-vivo, l’ADN est associé à des protéines, ce qui forme une structure compacte appelée chromatine. En conséquence la NER doit détecter et réparer les dommages dans la chromatine. On soupçonne, mais il n’a jamais été démontré, l’existence de « facteurs » qui aideraient la NER dans ce processus. L’objectif du projet est d’identifier et de caractériser ces « facteurs ». Pour cela nous employons les gènes répétés des ARN ribosomaux (ADNr) de la levure, comme modèle pour étudier simultanément deux populations de chromatine : l’une, relâchée, permet l’accès à l’ADN tandis que l’autre, condensée, le restreint. Pour la méthode utilisée, des levures ont été modifiées afin de permettre l’excision des ADNr hors du chromosome. Après purification, la composition protéique des ADNr excisés est analysée par spectrométrie de masse. La chromatine est isolée dans différentes conditions de salinité. L’analyse préliminaire, sur des cellules non-irradiées, a montré que les protéines caractéristiques des ADNr sont présentes et que la salinité des solutions de purification influence les résultats. Ainsi la méthode est validée, et peut être appliquée à des cellules irradiées aux UV. Cette étude contribuera significativement à une meilleure caractérisation du mécanisme de la NER dans la chromatine.

La polykystose rénale (PKR) autosomale dominante mène à l’insuffisance rénale par un mécanisme dosage-dépendant du gène PKD1/PC1. Elle se caractérise par une augmentation en nombre et en taille des kystes qui détruisent les reins. Comme PC1 semble moduler le Ca2+ et cAMP épithélial, le canal potassique activé par le calcium (KCNN4) pourrait jouer un rôle dans la kystogenèse. Notre objectif est d’évaluer la fonction de KCNN4 dans la PKR. Trois modèles orthologues murins représentatifs des mécanismes de PKR ont été générés: 1) dosage-augmenté SBPkd1TAG qui a une PKR sévère à l’âge de 5-6 mois; 2) dosage réduit Pkd1F/F; Ksp-Cre qui a des kystes sévères à l’âge P10-19; 3) une mutation hypomorphe Pkd1v qui développe des kystes sévères à P25-30. Les souris dosage-augmenté et réduit montrent une augmentation très marquée des niveaux rénaux de cAMP de >4- et 13-fois chez SBPkd1TAG et Pkd1F/F; Ksp-Cre. L’augmentation de cAMP est associée avec des cils primaires épithéliaux plus longs. De plus, les reins montrent une activation prononcée de la voie MAPK avec stimulation de pERK1/2, ce qui corrèle avec une augmentation de la prolifération épithéliale. Le rôle de KCNN4 dans la PKR a été déterminé par une augmentation de son expression de >5 et 2-fois chez SBPkd1TAG, Pkd1F/F; Ksp-Cre et Pkd1v. De plus l’invalidation de KCNN4 dans nos modèles PKR montrent un retard dans la kystogenèse. Ainsi, le canal KCNN4 est critique dans la kystogenèse et représente une cible thérapeutique pour la PKR.

Le cisplatine PtCl2(NH3)2 est un agent chimiothérapeutique grandement utilisé dans le traitement des cancers qui se lie aux bases de l’ADN, particulièrement aux guanines. Récemment, Zheng et al. [1] ont observé l’effet radiosensibilisateur du cisplatine lié à l’ADN en les irradiant avec des électrons de basse énergie. Ceci suggère que les traitements simultanés de chimiothérapie et de radiothérapie sont avantageux dans le contrôle de tumeurs cancéreuses. Dans ce travail, les dommages induits par les électrons hydratés provenant de la radiolyse de l’eau sur le complexe oligonucléotide-cisplatine sont étudiés pour différentes configurations de liaison du cisplatine. Par exemple, les résultats provenant de la technique de gel électrophorèse montrent une forte interaction entre les électrons hydratés et le cisplatine induisant le détachement de ce dernier. De plus, les résultats avec digestion suivie d'une analyse par chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC) montrent un effet radiosensibilisateur du cisplatine à travers l'augmentation des dommages aux bases, et ce, plus particulièrement sur les sites d'attachement de l'agent chimiothérapeutique. Ces phénomènes observés peuvent être considéré dans les traitements combinés chimiothérapie et radiothérapie des cellules cancéreuses hypoxiques où lorsque le cisplatine se détache de l’ADN pour créer d’autres espèces réactives qui induisent la mort cellulaire. [1] Y. Zheng et al., Phys. Rev. Lett., 100 198101 (2008)

L'annonce d'une maladie grave comme le cancer est une pratique médicale particulièrement difficile lorsqu’elle concerne l’adolescence. Il s’agit, pour le médecin, de s’inscrire dans la trajectoire de vie particulière d’une personne en quête de liberté, d'indépendance et d'autonomie, qui doit être reconnue à part entière malgré sa minorité juridique, tout en établissant un espace dialogique qui puisse s’ajuster à la singularité de chaque famille. Selon une approche empirique et une perspective relationnelle de l'éthique inspirée de Paul Ricœur, cette recherche a pour objectif d’explorer la pratique de l'annonce du cancer aux adolescents, auprès des principaux acteurs impliqués (médecin et patient adolescent) pour répondre à la question éthique de comment « bien » annoncer un diagnostic de cancer à l'adolescence. Une méthode qualitative d’étude de cas de type instrumental a permis la réalisation d’entretiens semi-dirigés auprès de 5 médecins et 10 adolescents dans un centre hospitalier universitaire de soins tertiaires. Les résultats d’une analyse thématique et de discours révèlent des interactions entre l'acte médical, le contexte institutionnel et la particularité de la relation médecin-adolescent. Les médecins expriment un inconfort face à l'inconnu de l'autre, l'incertitude de la réponse à leurs actions, la relation inachevée avec l'adolescent et le contexte institutionnel. Ce dernier pourrait jouer un rôle important pour  « bien » annoncer un cancer à un adolescent. 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le cancer du sein constitue la principale forme de cancer chez la femme (OMS, 2004).En France, d’après les données nationales,50 000 femmes étaient touchées par le cancer du sein (Institut de Veille Sanitaire, 2005).Sur les 10 000 femmes traitées par mastectomie – ablation complète du sein – quatre femmes sur cinq refusent de recourir à une reconstruction chirurgicale du sein (Ricadat & Taïeb, 2008; Henry & al. 2010).On peut s’interroger sur les motifs qui sous-tendent le refus de recourir à une reconstruction mammaire à la suite d’une mastectomie. Ainsi, une étude qualitative, par entretien semi-directif auprès de cinq femmes ayant eu une ablation du sein à la suite d’un cancer et qui ont refusé la reconstruction, a été réalisée.Une analyse thématique de contenu a été effectuée (Paillé & Mucchielli, 2008) et a permis de faire émerger les thématiques suivantes: 1) le vécu traumatique, la question de la perte 2) la question du deuil 3) les mécanismes de défense 4) le rapport au corps et le rapport à la féminité.Ainsi, les résultats montrent, entre autre, que le cancer aurait une caractéristique traumatique, et que la perte du sein entraine une nécessité de faire un travail de deuil (Bacqué, 2005).Ces constatations viennent alors soutenir la nécessité de mettre en place des espaces de paroles pour que ces femmes puissent symboliser la perte vécue et choisir ou non par la suite de recourir à une reconstruction mammaire.