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La production de microparticules (MP) par les myofibroblastes (Wmyo) humains apporte de nouvelles perspectives dans le domaine de la communication entre les cellules lors du processus normal de cicatrisation. Six populations de Wmyo ont été cultivées afin de récolter des MP, et les protéines des MP ont été séparées par le 2D-DIGE (2-Dimensional Differential in-Gel Electrophoresis). L’utilisation du marquage des protéines par des molécules fluorescentes nommées Cydye a permis de distinguer, lors de l’analyse, les protéines intra et extra vésiculaires. L’acquisition des images des six gels a requis le système Typhoon Mode Imager et le logiciel Delta2D les a analysés. La recherche de protéines très conservées et constantes entre les MP des six populations de Wmyo était l’objectif de ce volet. Grâce au logiciel Scaffold Viewer, 133 points furent analysés par spectrométrie de masse pour identification. Le résultat : 292 protéines différentes, avec un minimum de 95% de probabilité que le peptide qui a servi à l’identification soit unique à la protéine. Une grande variété des protéines comme la lactadhérine, l’annexine 5, la filamine-A ainsi que plusieurs enzymes telles que la déshydrogénase de la L-lactate et l’aldolase fructose-diphosphate et une importante proportion de protéines liées au cytosquelette ont été répertoriée. Cette analyse du protéome des MP de Wmyo permettra d’améliorer nos connaissances sur la communication entre les cellules au cours de la guérison des plaies.



Contexte : Plusieurs données soutiennent que les gènes Hox jouent un rôle dans la régulation de l’hématopoïèse normale et maligne mais leurs fonctions exactes restent encore mal comprises. Nous avons précédemment montré que les cellules souches hématopoïétiques (CSH) sont particulièrement sensibles au niveau d’expression des gènes HoxA. Nous avons donc posé l’hypothèse suivante : les gènes HoxA jouent un rôle crucial dans l’hématopoïèse définitive. Méthodologie : Pour ce faire, nous avons utilisé un modèle de souris comportant une mutation conditionnelle pour l’ensemble des gènes HoxA. Résultats : Dans notre modèle de souris, la suppression des gènes HoxA se fait efficacement au niveau des cellules hématopoïétiques (91-100%). Un mois suivant la perte des gènes HoxA, le nombre de CSH est réduit dans la moelle osseuse des souris mutantes comparé au contrôle (3-4 fois, p=0,02). De plus, le potentiel des CSH à croitre dans un milieu de culture est diminué par rapport au contrôle (HoxA-/-=42.1 ± 8.48% vs. Contrôles=66 ± 4.9%; p<0.01). Finalement, des essais de transplantations ont démontré qu’a long terme, les CSH HoxA-/- sont sévèrement affectées dans leur capacité à reconstituer une souris receveuse. Conclusion : Dans l’ensemble, ces résultats montrent que les gènes HoxA sont requis pour maintenir l’intégrité des  fonctions des CSH, suggérant que ces gènes jouent un rôle important dans la régulation de l’hématopoïèse adulte.



En 2013, environ 91 400 Canadiennes développeront un cancer, et la majorité sera diagnostiquée du cancer du sein. Un dépistage efficace est donc important pour déceler les lésions précancéreuses et les cancers, et pour réduire l’incidence du cancer et le taux de mortalité. Pourtant, plusieurs disparités dans l’accès au dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus ont été documentées chez diverses populations. Le programme de recherche H-CARDD a démontré qu’en Ontario, la proportion de femmes avec une déficience intellectuelle (DI) n’ayant pas reçu de dépistage pour le cancer du col de l’utérus est presque le double de celle des femmes sans DI et 1,5 fois plus élevé pour les mammographies. Une recension systématique est utilisée pour contextualiser les disparités retrouvées entre les femmes avec et sans DI vivant en Ontario. Nous explorons l’utilisation des soins prodigués aux femmes qui ont reçu un dépistage en comparaison à celles qui n’ont pas reçu de dépistage. Nous commentons sur la force de l’association entre les variables clés identifiées dans l’utilisation de soins de santé et les disparités dans le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. Une meilleure compréhension des facteurs influençant l’accès au dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus soutiendra l’amélioration des programmes de santé publique et la formation des professionnels de la santé à répondre aux besoins de groupes vulnérables.

La leucémie myeloïde aiguë (LMA) est une maladie mortelle spécialement chez les patients pédiatriques présentant la translocation chromosomique MLL-AF9. Encore aujourd'hui, l'étiologie du développement de la LMA demeure imprécise, expliquant en partie, pourquoi le traitement des patients pédiatriques reste inefficace. Récemment, l'analyse du transcriptome de nombreux patients leucémiques a révélé une corrélation entre la translocation MLL-AF9 et une répression accrue du gène HOXB4 chez les patients pédiatriques atteints de LMA.

Après avoir surexprimé HOXB4 par infection lentivirale dans la lignée cellulaire leucémique THP-1 (possédant la translocation MLL-AF9), nous avons observé une diminution de la prolifération cellulaire. Pour comprendre les causes de ce phénotype, nous avons analysé le transcriptome par séquençage haut débit qui a notamment révélé un enrichissement en gènes associés à la différenciation cellulaire tels que EGR1/2, S100A8/9 et FGL2. De plus, nos données de cytométrie en flux supportent la différenciation de notre lignée cellulaire de monocytes en macrophages.

Par l'éclaircissement du contexte dans le lequel HOXB4 interagit avec le programme oncogénique de MLL-AF9, cette étude ouvre la voie à l'identification de nouveaux gènes et voies de signalisation impliqués dans le développment de la LMA. Ces nouveaux gènes pourront servir de cibles thérapeutiques dans l'élaboration de thérapies personnalisées.



Le métabolisme des sphingolipides est associé à la transformation oncogénique et un rôle de la low density lipoprotein receptor-related protein (LRP1) a été démontré dans la signalisation pro-angiogénique de la sphingosine-1-phosphate (S1P). Bien que la S1P joue un rôle clé dans la perméabilité de la barrière hémoencéphalique (BHE), sa signalisation interdépendante avec LRP1 dans les cellules endothéliales cérébrales (CEC) demeure peu connue. Nous émettons l’hypothèse que des mécanismes adaptatifs altérant l’axe LRP1/S1P soient requis dans les CEC microvasculaires humaines (HBMEC) immortalisées par le virus SV40, un modèle imitant le phénotype de l’endothélium tumoral cérébral. Des lignées de HBMEC réprimant LRP1 de façon transitoire ou stable ont été générées et l’augmentation de l’expression génique de la protéine de liaison activatrice/CCAAT β (C/EBPβ), un facteur transcriptionnel régulant l’expression des récepteurs de la S1P, a été observée dans les cellules stables. Les processus de migration sont altérés et les récepteurs de la S1P modulés par une répression stable de LRP1 in vivo dans des CEC isolées de souris Lrp1(CE)-/- et in vitro dans les HBMEC LRP1-/-. Enfin, le récepteur S1P3 est nécessaire à la migration des HBMEC. Collectivement, nos résultats mettent en évidence un phénotype adaptatif liant LRP1 à la signalisation de la S1P, rendant possible le ciblage de l’axe de signalisation LRP1/S1P à la BHE pour de futures stratégies thérapeutiques.

La traduction d’ARNm en protéines joue un rôle crucial dans la régulation de l’expression génique et constitue le processus cellulaire le plus énergivore. Il n’est donc pas surprenant qu’elle soit étroitement contrôlée dans les cellules “normales”, mais dérégulée dans les cellules cancéreuses. Dans le cadre de cette étude, nous démontrons pour la première fois que le contrôle de la traduction dans les cellules non-cancéreuses du microenvironnement tumoral peut conférer à celles-ci des fonctions pro-métastatiques. Pour ce faire, nous avons utilisé des souris dont la traduction est déficiente due à une mutation dans le site de phosphorylation du facteur eucaryote d’initiation 4E (eIF4ES209A). Ces souris sont résistantes au développement de métastases pulmonaires issues d’une tumeur mammaire dans un modèle orthotopique. Par opposition, les souris contrôles portant des tumeurs primaires identiques développent des douzaines de métastases pouvant couvrir plus de 50% de la superficie des poumons. Nos résultats indiquent que les neutrophiles sont en grande partie responsables de ce phénotype. Ainsi, les neutrophiles incapables de phosphoryler eIF4E traduisent inefficacement les ARNm encodant des protéines nécessaires à leur survie; ils ne peuvent donc pas s’accumuler dans les poumons et promouvoir la formation de métastases. Nos recherches soulignent l’importance de considérer l’effet sur le microenvironnement tumoral des inhibiteurs de la traduction présentement en essai clinique.

Le cancer du sein, deuxième cause de mortalité chez les femmes, est caractérisé par sa complexité et son hétérogénéité, rendant difficile l’identification de biomarqueurs ou de cible thérapeutique. La régulation aberrante de facteurs de transcription, tel que NF-κB, est impliquée dans la transformation maligne du cancer du sein. L’étude des mécanismes moléculaires contrôlant l’activation constitutive de NF-κB est essentielle, car NF-κB régule des gènes impliqués dans le cycle cellulaire, l’apoptose et le développement de métastase. Nous avons découvert une nouvelle voie de signalisation menant à l’activation de cRel, une sous unité de NF-κB, qui repose sur sa phosphorylation directe par la kinase IKKε. L’importance de cette voie dans les cancers du sein est soutenue par l’identification récente d’IKKε comme un oncogène surexprimé dans de nombreux cancers du sein et associé au développement de résistance au tamoxifène. Cibler IKKε semble donc être une stratégie prometteuse dans le traitement du cancer du sein. Nos travaux sur la régulation et le rôle d’IKKε dans le cancer du sein utilisent des lignées de cellules de cancer du sein et des échantillons de tumeurs de patients. Nous utilisons des approches par inhibiteurs chimiques, interférence à l’ARN et l’expression de dominant négatif pour définir les mécanismes moléculaires conduisant à la surexpression de l’oncogène IKKε afin de développer de nouvelles cibles thérapeutiques nécessaires pour traiter le cancer du sein.

La mortalité des patientes atteintes d’un cancer du sein dépend de la formation de métastases osseuses. Ces cancers secondaires se développent chez 75% des patientes et sont une source de douleurs débilitantes. Plus de 50% des patientes rapportent ne pas être soulagées par les traitements analgésiques actuels. Le but de ce projet est de développer une nouvelle thérapie ciblant le récepteur aux chimiokines CCR2 pour 1) enrayer le développement de métastases osseuses et 2) traiter les douleurs associées. L’étude repose sur un modèle de métastase osseuse du cancer du sein chez le rat. Le rôle de notre récepteur cible a été étudié en utilisant deux approches distinctes, soit l’interférence de l’ARN délivrée par des nanoparticules, et la modulation allostérique, puis analysé par des essais de prolifération, de la cytométrie en flux, des tests comportementaux de douleur, de l’imagerie médicale et des analyses histologiques. En perturbant la communication neuroimmunitaire au niveau des ganglions sensoriels, nos traitements induisent une analgésie ainsi qu’une diminution de la croissance métastatique. Les animaux atteints du cancer présentent une réduction des neurotransmetteurs associés à la douleur ainsi qu’une diminution du recrutement de cellules immunitaires. Cette étude met en lumière l’importance de la communication neuroimmunitaire dans la douleur et la progression tumorale, et souligne le récepteur CCR2 comme cible de choix pour cette pathologie.

 

Les lymphomes T-NK type nasal représentent une forme rare mais agressive de proliférations lymphomateuses malignes.Nous rapportons à travers notre expérience de prise en charge de 7 patients, les caractéristiques cliniques, anatomo-pathologiques et évolutives de cette pathologie. Les dossiers médicaux de 7 patients (4 femmes et 3 hommes) suivis entre 2003 et 2009, ont été étudiés. L’âge moyen de nos patients est de 45,7 ans avec des extrêmes allant de 19 à 74 ans. Le tableau clinique associe des manifestations ORL à type de dysphonie, obstruction nasale, épistaxis, dysphagie, hypoacousie. Dans la majorité des cas la maladie est localisée ( IE, IIE ). L’IPI est inférieur ou égal à 2 dans tous les cas. L’étude anatomo-pathologique confirme la prolifération tumorale faite de grandes cellules positives avec le CD 45 et le CD 3. Le choix thérapeutique est dirigé d’emblée vers l’association Velbé-L Asparaginase-Dexamethasone, chez 4 patients avec une bonne réponse dans deux cas. Les patients traités initialement par CHOP ont rapidement rechuté. Au terme de notre étude, 5 patients sont vivants : 2 en remisssion complète  après une ligne de chimiothérapie et 3 après deuxième et troisième ligne de chimiothérapie. Deux patients sont décédés. La survie moyenne est de 27 mois ( 2 - 69 ). Les lymphomes T-NK type nasal sont une forme rare mais grave de prolifération lymphomateuse. La présentation est le plus souvent localisée. Le protocole CHOP semble inefficace dans cette pathologie.

La 17β-hydroxystéroïde déshydrogénase type 1 (17β-HSD1) est l’enzyme responsable de l’activation des estrogènes. Elle est exprimée par la majorité des tumeurs mammaires et des cas d’endométriose. L’inhiber bloquerait localement la synthèse des estrogènes qui stimulent ces maladies.

Le PBRM est le premier inhibiteur irréversible de la 17β-HSD1 sans activité estrogénique in vitro et in vivo. Les précédents inhibiteurs manquaient de spécificité. Cette caractéristique étant primordiale pour un composé irréversible, la sélectivité du PBRM pour la 17β-HSD1 par rapport à la CYP3A4 et à d’autres 17β-HSD a été évaluée de même que l’inhibition de la 17β-HSD1 murine et simienne.

L’inhibition des 17β-HSD a été testée en évaluant la transformation de substrats radioactifs après traitement au PBRM. Des cellules HEK 293 transfectées avec les 17β-HSD2, 7 ou 12 de même que des homogénats d’ovaires de souris et de singe ont été utilisés pour ces essais. Aucune inhibition des 17β-HSD2 et 7 ou de 17β-HSD1 de souris n’a été observée. Le PBRM inhibait faiblement la 17β-HSD12 et fortement la 17β-HSD1 de singe. Dans ces 2 cas, l’inhibition semble toutefois réversible.

Pour le CYP3A4, un IC50 de 4,1 µM a été mesuré avec une trousse commerciale. Cela représente une très faible interaction avec cette importante enzyme métabolique.

Ainsi, le PBRM semble hautement sélectif pour la 17β-HSD1 humaine. Il serait donc un candidat intéressant pour le traitement de l’endométriose ou du cancer du sein.

Le suppresseur de tumeur BAP1 est une enzyme avec une activité déubiquitinase (DUB) qui est impliquée dans la régulation de la proliferation cellulaire, mais les mécanismes moléculaires contrôlant sa fonction demeurent peu définis. Nous avons trouvé que BAP1 forme un complexe multi-protéique contenant plusieurs facteurs de transcription et cofacteurs incluant HCF-1 et YY1. À l’aide de son motif hélice-hélice, BAP1 interagit directement avec les doigts de zinc de YY1. De plus, HCF-1 interagit avec le domaine central de YY1 qui englobe un domaine riche en glycines et lysines qui est nécessaire à la formation du complexe tertiaire avec YY1 et BAP1. Nous avons révélé que l’activité transcriptionnelle de BAP1 envers des gènes impliqués dans plusieurs processus cellulaire est dépendante de son activité catalytique. Enfin, nous avons démontré que BAP1 est recruté aux promoteurs de gènes cibles par l’intermédiaire de  YY1. Nos découvertes (i) établissent un lien direct entre BAP1 et le control transcriptionnel de gènes qui régulent la croissance et la prolifération cellulaire et (ii) suggèrent à la possibilité qu’il existe un nouveau mécanisme de régulation de la transcription impliquant l’ubiquitination et la déubiquitination.

L’inactivation de la voie de signalisation de NF-κB est l’un des axes importants de recherche sur le cancer du sein. Cette voie est impliquée dans les réponses immunitaire et inflammatoire, ainsi que dans le mécanisme d’apoptose, qui sont corrompus chez les cellules cancéreuses. Le Fucoxanthine (Fx) est un caroténoïde retrouvé en grande quantité dans les macro-algues brunes et peut être métabolisé en Fucoxanthinol (Fxol) par les oursins. Ces composés sont connus pour réduire la viabilité et induire l’apoptose des cellules cancéreuses de la prostate et du côlon. L’objectif de la présente recherche est de comparer les effets du Fx et Fxol sur la viabilité, l’apoptose et l'activation de la voie NF-kB chez deux lignées de cellules du cancer du sein, les MCF-7 et les MDA-MB-231. Nos résultats montrent que la viabilité des cellules est réduite, alors que l’apoptose est augmentée, en réponse à des doses et des temps d’exposition croissants de Fx et Fxol. Dans toutes les études, les effets du Fxol sont plus prononcés que ceux du Fx. Pour les résultats d’analyses protéiques, plusieurs changements d’expression des composantes de la voie NF-κB ont été observés (p65, c-Rel, Rel-B). Ces résultats suggèrent que le Fx et/ou le Fxol induisent l’apoptose en régulant l’expression des composantes de la voie de signalisation NF-κB chez les cellules du cancer du sein. Cette étude permettra d’éclaircir le mécanisme d’action du Fx et Fxol ainsi que le rôle de NF-κB chez le cancer du sein.

Le facteur de fragmentation de l’ADN de 40 kDa (DFF40) est l’enzyme majoritairement responsable de la fragmentation internucléosomale de l’ADN lors de l’apoptose. Son expression et sa localisation cellulaire sont altérées au niveau de divers cancers, notamment chez certains neuroblastomes et leucémies.

Notre hypothèse est que des modifications post-traductionnelle (MPT) du DFF40  sont impliquées dans la régulation de son activité et de sa localisation. Le DFF40 possède des sites potentiels de compétition entre O-glycosylation et phosphorylation. Les lymphocytes T Jurkat ont été séparés en fraction cytoplasmique, membranaire, nucléaire et liée au cytosquelette. Les protéines O-glycosylées ont été purifiées à l’aide de la lectine succinylées de germe de blé (sWGA) et les protéines phosphorylées ont été purifiées par chromatographie d’affinité. Nos résultats démontrent que le DFF40 est O-glycosylé, de même que phosphorylé. L’O-glycosylation favoriserait la localisation membranaire de la protéine et la phosphorylation pourrait jouer un rôle dans la régulation de son oligomérisation. Des résultats préliminaires suggèrent que le DFF40 membranaire serait localisé au niveau de la mitochondrie. 

Ce projet permettra de mieux comprendre la régulation de la fragmentation de l’ADN lors de l’apoptose,  un processus qui, lorsqu' altéré, peut mener à une résistance tumorale face à la chimiothérapie.

Problématique: L’activation du système rénine/angiotensine/aldostérone (RAS) est lié au développement de la dysfonction endothéliale, associé à une défaillance de la capacité de néovascularisation en réponse à l'ischémie. Toutefois, le rôle spécifique de la rénine durant la réponse physiologique des tissus à l’ischémie est inconnu. L’aliskiren est le seul inhibiteur direct de la rénine utilisé cliniquement comme antihypertenseur. L’objectif de l’étude est d’investiguer l’effet de l’aliskiren sur la néovascularisation en réponse à l’ischémie.

Méthodes et résultats : In vivo, nous utilisons un modèle de souris ischémique de la patte (C57BL/6) induit chirurgicalement. Nos résultats obtenu au laser doppler montrent une augmentation significative (30% d'augmentaion vs placebo, p<0.05) du débit sanguin chez les souris traité pendant 3 semaines à l’aliskiren (10mg/kg/j). Les souris traités à l'aliskiren montrent également une plus grande densité capillaire, ainsi qu’une réduction du stress oxydant au niveau du muscle ischémique. De façon intéressante, l’aliskiren augmente aussi le nombre, la mobilisation et l’activité fonctionnelle des cellules angiogéniques de la moelle osseuse, associés à l’expression  des marqueurs pro-angiogéniques (VEGF, eNOS) dans le muscle ischémique et dans le plasma.

Conclusions: L’inhibition de la rénine par l’aliskiren pourrait constituer une nouvelle stratégie thérapeutique pour améliorer la néovascularisation chez les patients atteints de pathologies cardiovasculaires ischémiques.

 

Le neuroblastome (NB) est une tumeur fréquente de l’enfant. Sa chimiorésistance entraîne souvent une évolution défavorable. Il a été mis en évidence que l’autophagie, un processus d’autodégradation régulant l’homéostasie cellulaire, entraînait une chimiorésistance dans divers types de cancers. Dans le NB, nos études préliminaires ont démontré que l’autophagie est augmentée suite à un traitement de chimiothérapie. L’objectif de cette étude est de démontrer la contribution de l’autophagie dans la chimiorésistance du NB.

Afin de bloquer l’autophagie, la lignée cellulaire N91-IGR a été transduite avec un shRNA ciblant Atg5 (une protéine indispensable à l’autophagie). L’efficacité de la transduction a été vérifiée par Western blot. Après traitement avec de la vincristine, cisplatine et doxorobicine, des tests de prolifération cellulaire MTT et de mesure d’autophagie MDC ont été réalisés. Les cellules transduites ont présenté une sensibilité significativement plus élevée à la vincristine, suivie de cisplatine et doxorobicine par rapport à celles non transduites. Le test MDC révèle une diminution des taux d’autophagie des cellules transduites contre Atg5 et traitées par les chimiothérapies.

L’un des mécanismes que les cellules de NB utilisent pour résister à la chimiothérapie est l’autophagie. Par conséquent, l’inhibition de l’autophagie en combinaison avec les traitements classiques est d’une grande importance dans les stratégies thérapeutiques du NB.

Le glioblastome (GBM) est la tumeur cérébrale primaire la plus fréquente et agressive chez l’adulte. Elle est caractérisée par son infiltration du parenchyme cérébral ce qui rend impossible la résection chirurgicale complète. Elle est également résistante à la radio-chimiothérapie. La récidive tumorale est donc inévitable et la médiane de survie est d’à peine plus de 14 mois. L’emplacement de ces tumeurs (le cerveau) fait aussi en sorte qu’elles sont protégées de la chimiothérapie par la présence de la barrière hématoencéphalique (BHE). Les travaux d’un ingénieur de l’Université de Victoria ont mené à la production de biomatériaux libérant différentes molécules. Notre objectif est d’utiliser ces biomatériaux afin d’acheminer des agents thérapeutiques au site tumoral par la cavité chirurgicale. Grâce à cette étude, nous avons évalué le potentiel antitumoral de ces biomatériaux chargés de chimiothérapie. Les essais in vitro ont montrés un grand effet cytotoxique contre des cellules tumorales gliales. La résection tumorale partielle et l’insertion du biomatériel chargé de chimiothérapie dans la cavité chirurgicale ont montré une augmentation de la survie chez des animaux initialement porteurs de gliome. Ces résultats feront l’objet de plusieurs publications et présentations contribuant à l’avancement des connaissances. Par-dessus tout, cette étude à visée translationnelle en clinique pourrait mener à une nouvelle avenue thérapeutique pour les patients atteints de glioblastome.

 

Au Canada, le taux de survie des patients atteints du cancer de l’oesophage est de seulement 14% à 5 ans. Le carcinome épidermoïde de l’œsophage (ESCC) est le plus répandue à travers le monde. Le taux de mortalité élevée est causé par l’apparition de résistance aux traitements chez les patients. Ces résistances sont principalement attribuées à la présence de cellules souches cancéreuses (CSCs). Les CSCs sont une sous-population de cellules qui présentent des capacités accrues d’auto-renouvellement et de multipotence, de ce fait elles contribuent aux phénomènes de résistance aux traitements et à l’hétérogénéité tumorale. Ainsi, cibler les CSCs est une stratégie prometteuse pour améliorer la survie des patients.

Dans cette étude, nous avons induit l’apparition de résistance aux traitements dans une lignée humaine d’ESCC, TE15. La résistance a été induite par exposition à des doses de radiation de 2Gy/semaine (jusqu’à un total de 60Gy) et/ou par exposition à des doses croissantes de 5-FU (1 à 15µM). Des échantillons ont été récoltés tout au long de l’induction ce qui nous permet d’étudier la chronologie du processus d’acquisition.

Nous avons démontré que l’acquisition de la résistance corrèle avec un enrichissement en CSCs. Les analyses de spectrométrie de masse ont révélé des différences d’expression protéiques entre les lignées résistantes et contrôle, ce qui nous mènera ultimement à l’identification de nouvelles cibles pour lutter contre la résistance aux traitements.

DDX10 est une ARN hélicase putative appartenant à la famille «DEAD-box». Les membres de cette famille possèdent neuf motifs conservés formant un cœur catalytique, flanqué par des extensions N- and C-terminales qui varient en taille et en composition d’acides aminés. Des mutations dans l’extension C-terminale de DDX10 ont été associées au cancer du sein. Nous avons testé plusieurs siRNA dirigés contre l’ARNm de DDX10 et nous avons étudié l’effet de la perte de DDX10 sur la maturation des ARN ribosomiques et sur la prolifération cellulaire. Nous avons observé une diminution de la production de l’ARNr 18S et une petite accumulation du pré-ARNr 45S. Nos expériences  d’immunoprécipitation indiquent que DDX10 est associée au snoRNA U3 et à DRIM, une protéine spécifique à U3. Les courbes de croissance montrent une diminution de la prolifération cellulaire lorsque les cellules HeLa sont traitées avec des siRNA anti-DDX10. Lors de traitements prolongés, les cellules arrêtent de croître et entrent en apoptose. Nous étudions présentement les mutations de DDX10 associées au cancer du sein.



Après liaison à son récepteur de surface (RI), les complexes insuline-récepteur sont rapidement internalisés dans l’appareil endosomal, lieu d’arrêt du signal et du recyclage du RI. Des études génétiques sur des patients diabétiques présentent la clairance de l’insuline comme facteur primaire du diabète de type 2. Les mécanismes contrôlant le trafic du RI sont peu connus. Les réalisations génomiques et protéomiques montrent que l’interconnexion des protéines en réseaux dynamiques est conservée et essentielle. Nous avons décrit un protéome  de fractions golgi-endosomes (G/E) purifiées du foie de souris. Nos analyses bioinformatiques (MGI) confirment un fort  enrichissement en protéines cargos, endosomales et Golgiennes représentées en un réseau d’interactions protéines-protéines qui reproduit la topologie des fractions GE avec des protéines luménales (cargos) et périphériques (adapteurs, SNARES), et confirme un déficit en interacteurs connus du RI comparé au récepteur de l’EGF (AP1, AP2, ESCRT, HRS, ANXA). Nous identifions par spectrométrie de masse du RI internalisé plusieurs partenaires candidats dont l’enzyme métabolique ATIC et la phosphatase putative PTPLAD1. Nous montrons que RI, ATIC, PTPLAD1 forment un complexe durant le trafic du RI. Des délétions d’ATIC et PTPLAD1 dans des HEK 293 montrent qu’elles régulent le RI et l’internalisation de l’insuline.

L’inflammation chronique joue un rôle dans la carcinogenèse mammaire. Nous avons examiné l’association entre l’expression des marqueurs pro- [l’interleukine-6 (IL-6), le facteur de nécrose tumorale-α (TNF-α) et la protéine réactive-C (CRP)] et anti-inflammatoires [le facteur de croissance transformant-β (TGF-β)] dans l’épithélium normal et deux facteurs de risque de cancer du sein (la densité mammaire et l’involution lobulaire).

Des matrices tissulaires (TMA) ont été construites à partir de tissu normal obtenu des blocs de mastectomies de 164 femmes âgées de 30 à 69 ans atteintes d’un cancer du sein. L’expression des marqueurs inflammatoires a été évaluée par immunohistochimie dans l’épithélium contenu dans 6 carottes présentes sur des sections de TMA. La densité mammaire a été évaluée par une méthode assistée par ordinateur. L’involution lobulaire a été évaluée dans le tissu normal contenu sur des coupes complètes des mêmes spécimens colorés à l’hématoxyline-éosine.

L’expression d’IL-6 et de TGF-β était associée respectivement à une densité mammaire plus importante (IL-6) ou moins importante (TGF-β) après ajustement pour l’âge et le tour de taille (p<0.05). L’expression des trois marqueurs pro-inflammatoires était associée à une plus faible involution lobulaire après ajustement pour l’âge (p<0.05). L’expression des marqueurs inflammatoires dans l’épithélium normal semble affecter les facteurs de risque de cancer du sein et par conséquent le risque de cancer du sein

La protéine kinase Aurora-A joue un rôle clé dans le contrôle de la division cellulaire. Présente de façon ubiquitaire dans les cellules humaines, cette enzyme se présente à la fois comme un oncogène pour les tissus effectuant des divisions symétriques et comme un suppresseur de tumeur pour les tissus effectuant des divisions asymétriques. L'importance de cette enzyme dans la progression tumorale en fait une cible attractive pour le développement de médicaments anticancéreux. Des études cliniques de phase III d’un inhibiteur sélectif d’Aurora-A, l’Alisertib, sont actuellement en cours.

Nos recherches portent sur l'identification des interacteurs protéiques d'Aurora-A qui, au cours du cycle cellulaire, ont la capacité d’en moduler l’activité catalytique. Nous avons réalisé des immunoprécipitations couplées à la spectrométrie de masse à haut-débit pour isoler les protéines possédant une affinité pour Aurora-A. En parallèle, nous explorons le phosphoprotéome d’Aurora-A, soit l’ensemble des ses substrats. Grâce à l’utilisation de l’Alisertib, nous avons établit un profil différentiel nous permettant de distinguer les substrats directs des seuls interacteurs. Par une approche de modélisation bioinformatique, nous avons ainsi généré l’interactome d'Aurora-A le plus complet à ce jour. La clustérisation des protéines quantifiées a permis de proposer de nouveaux sentiers métaboliques régulés par Aurora-A et de dresser un profil global des interacteurs de la kinase.

Mots clés : LAL, BAC, caryotype, hyperdiploidie, FISH rapide, technique directe, épidémiologie.

La leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) est la maladie maligne la plus fréquente à l'âge pédiatrique, ellereprésente 75-80% des leucémies aigues.Notre projet porte sur des enfants Algériens atteints de LAL, l’objectif consiste en (1) l’étude épidémiologique descriptive, (2) le dépistage d’anomalies chromosomiques de nombre et de structure; et (3) la délimitation des régions impliquées dans des nouveaux réarrangements chromosomiques. Des analyses de la moelle osseuse et du sang ont été effectuées par cytogénétique standard et moléculaire.Les résultats montrent que le taux de survie à l’âge de cinq ans est significativement plus bas (52%) comparativement à celui rapporté dans les pays industrialisés (80%). Les pourcentages d’hyperdiploidie et celui de la translocation t(12;21) avoisinent ceux cités dans la littérature (25% et 27%). De plus, deux réarrangements chromosomique rares ont été caractérisés (isochromosome 21 et translocation  t(9;14;14)).Grâce à la combinaison de la technique directe (sans culture cellulaire) avec la FISH rapide, ainsi qu’à l’utilisation des BAC (Bacterial Artificial Chromosome), il a été possible de détecter des réarrangements cryptiques.Ces résultats permettent la mise au point de stratégies moléculaires pour le diagnostic et/ou le pronostic des LAL, selon les ressources locales, ceci permettra une meilleure prise en charge des LAL pédiatriques en Algérie.

La maladie polykystique rénale (PKR) affecte 1/500 personne, cause des kystes rénaux et mène à l’insuffisance rénale. Elle dépend d’un mécanisme de dosage des gènes PKD1/PKD2 encodant les polycystines (PC1/PC2) qui forment un complexe protéique via leurs motifs coiled-coil. La surexpression de PKD1 chez les souris Pkd1TAG induit la PKR. Les reins Pkd1TAG sont kystiques avec une augmentation de la prolifération, de l’apoptose et de la fibrose entrainant une altération de la fonction rénale. Pour définir le rôle du motif coiled-coil de PC1 et son interaction avec PC2 dans la PKR, PKD1 délété de son motif coiled-coil par recombinaison a servi à générer 4 lignées de souris Pkd1Dcoiled-coil. L’expression quantitative de Pkd1Dcoiled-coil dans les tissus montre un profil similaire à Pkd1TAG. Ces souris ne développent pas de PKR, révélant que le motif coiled-coil est requis pour induire la maladie. Puisque l’invalidation de Pkd1 chez la souris cause une PKR et une mortalité périnatale, nous avons produit des souris binaires Pkd1TAG;Pkd1-/- et Pkd1Dcoiled-coil;Pkd1-/-. Les souris Pkd1-/- sont protégées du phénotype létal et de PKR par Pkd1TAG, puis de façon inattendue par les souris PKD1Dcoiled-coil. Les cellules rénales Pkd1Dcoiled-coil montrent un transport intracellulaire similaire à celui du gène endogène et une expression de PC2 inchangée. Ainsi, le motif coiled-coil de PC1 et ses interactions semblent induire une PKR, mais ne semblent pas jouer de rôle dans l’homéostasie rénale.

Souvent marginalisés par leurs pairs, les adolescents atteints de cancer voient non seulement leur intégrité physique et leur image corporelle menacées par la maladie, mais sont souvent atteints dans leur estime de soi. La Fondation sur la pointe des pieds organise des expéditions de groupe réunissant des adolescents atteints de cancer dont la condition physique leur permet d'entreprendre le périple, dont l’objectif est de favoriser l’amélioration de leur bien-être et leur estime de soi, mais également leurs habiletés sociales. Ce projet pilote vise à évaluer de façon qualitative et quantitative les effets de l’expédition thérapeutique sur l’ajustement psychosocial de 8 adolescents (3 filles, 5 garçons / 3 francophones, 5 anglophones) atteints de cancer ayant participé à une expédition. Des entrevues qualitatives ont été réalisées auprès des adolescents et de leurs parents et des questionnaires validés ont été administrés aux adolescents au cours des deux semaines avant et après l’expédition. Des analyses non paramétriques (Wilcoxon) révèlent une amélioration significative aux échelles d’Estime de soi de Rosenberg et d’attachement à la mère de l’Inventaire d’attachement aux parents et aux pairs de Greenberg & Armsden et une diminution à l’échelle de Conduite béhaviorale de Harter. Une analyse de contenu des entrevues qualitatives indique quatre thèmes positifs principaux : le plaisir, la connexion avec les autres, l’accomplissement et l’acquisition de compétences.

Le réovirus (ReoV), un virus oncolytique non pathogène, est bien toléré chez les patients. Nous avons précédemment décrit un variant du ReoV avec une mutation qui prévient l’expression de la tête globulaire immunodominante de la protéine Sigmal. Cela nous a amenés à explorer la faisabilité de générer des ReoV avec une Sigma1 armée d'antigènes pour une utilisation comme vaccin contre le cancer. Grâce au système génétique inverse, nous avons produit un ReoV recombinant portant des répétitions en tandem d'un épitope à cellule T, SIINFEKL (OVA), de l'ovalbumine de poulet. L'immunofluorescence et le transfert des cellules infectées ont montré la co-expression des protéines réovirales avec les marqueurs Myc et Flag flanqués par l’épitope OVA. Le ReoV-OVA recombinant est stable après plus de 10 passages et l’épitope OVA livré par ReoV est présenté par le complexe majeur d'histocompatibilité de classe I (MHC-I) pour activer des lymphocytes T CD8+ des souris OT-I. L'immunisation par ReoV-OVA chez les souris par voies intrapéritonéales et orales a mené à une augmentation des lymphocytes T CD8+ OVA-spécifiques, et de façon importante, a retardé l'apparition de tumeurs et a augmenté le taux de survie chez les souris portant des mélanomes B16F10-OVA. Les recherches en cours permettront d'établir davantage le profil immunitaire de la vaccination orale et son effet oncopréventif dans d'autres modèles de tumeurs pertinents en clinique.