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Une chirurgie est offerte aux patientes ayant un carcinome canalaire in situ (CCIS) lors d’une biopsie mammaire. Toutefois, il est fréquent que le diagnostic final après la chirurgie soit un cancer infiltrant (CI) pour lequel la prise en charge médicale et chirurgicale diffère.  L’objectif de cette étude était d’évaluer le taux de sous-estimation de CI à la chirurgie suivant un diagnostic de CCIS à la biopsie percutanée et d’identifier les caractéristiques cliniques, radiologiques et histologiques associées à ce taux. Étude rétrospective réalisée dans un seul centre sur une période de 11 ans. Le taux de sous-estimation de CI a été évalué et dix-sept variables ont été analysées pour une potentielle association avec ce taux en utilisant des modèles de régression logistique. Parmi les 608 biopsies percutanées avec diagnostic de CCIS, 177 se sont avérées être des CI à la chirurgie (taux de 29%). Nous avons observé que la biopsie au trocart (RC=1,8), les patientes symptomatiques (RC=2,9), les tumeurs palpables (RC=4,1), l’impression du radiologiste (RC= 3,6), la prise de 1-9 spécimens (RC=2,2) et la visibilité de la lésion à la mammographie (RC= 1,7) étaient statistiquement associées à la sous-estimation de CI à la chirurgie. Les analyses multivariées n’ont pas démontré d’associations significatives. Nos résultats ne permettent pas d’identifier une sous-population pouvant bénéficier d’une prise en charge adéquate plus précocement suivant un diagnostic de CCIS à la biopsie.

 

Introduction : La progression tumorale est un processus multi-étapes dont les plus importantes sont l’angiogenèse et la métastase, chaperonnées par plusieurs protéines dont la périostine. Cette protéine de la matrice extracellulaire est surexprimée dans plusieurs cancers où elle active différentes voies de signalisation régulant le caractère invasif des cellules tumorales (prolifération, migration, invasion et angiogenèse) au sein de leur microenvironnement. Des études ont montré que les polyphénols contenus dans le thé vert peuvent contrer le cancer. Leur effet antimétastasique demeure par contre peu documenté.Objectifs : Déterminer  1) l’importance de la périostine dans la progression des glioblastomes et, 2) l’effet des catéchines du thé vert sur l’expression et la sécrétion de la périostine.Résultats : Nos résultats démontrent que quatre catéchines, parmi neuf, inhibent d’une part,  l’expression génique de la périostine, et d’autre part, la sécrétion et/ou l’expression protéique de la périostine dans les cellules U251 de glioblastomes. L’utilisation de siRNA bloquant l’expression de la périostine dans les cellules U251 affecte la formation de tubulogenèse sur Matrigel des cellules endothéliales du cerveau démontrant la propriété pro-angiogénique de la périostine.Conclusion : La périostine est importante dans l’acquisition du phénotype pro-angiogénique des glioblastomes, et semble être inhibée par le thé vert ouvrant ainsi une voie vers la prévention. 

L’anémie de Fanconi est une maladie génétique récessive rare, caractérisée par une défaillance de la moelle osseuse et une incidence accrue d’anomalies du développement et de cancers. Les protéines FANC sont impliquées dans la voie Fanconi pour réparer les pontages interbrins de l’ADN. Il est admis que FANCD2 occupe un rôle central dans la voie Fanconi, mais sa fonction biochimique exacte est peu caractérisée. La purification de la protéine FANCD2 ainsi que sa fragmentation ont permis l’identification de deux domaines de liaison à l’ADN nécessaires pour la formation de foyers suite aux dommages à l’ADN. À l’aide de cartographie avec des peptides et de la mutagenèse dirigée, nous avons identifié 5 acides aminés et 1 acide aminé cruciaux pour la liaison à l’ADN dans chacun des fragments respectifs. Lors d’essais de compétition en retard sur gel, les fragments mutés pour ces acides aminés ne lient plus l’ADN. De plus, nous avons démontré qu’en plus d’être des domaines de liaison à l’ADN, ces domaines sont aussi des séquences de localisation nucléaire pour la protéine. En fusionnant ces deux domaines de liaison à l’ADN avec la GFP (Green Fluorescent Protein), nous avons observé une localisation nucléaire de la GFP. Aussi, en exprimant une protéine pleine longueur mutée pour ces deux domaines, la localisation de la GFP devient cytoplasmique.

Introduction :

Le cancer du poumon est le plus diagnostiqué et la principale cause de mortalité par cancer dans les 2 sexes au Canada. Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est le type histologique le plus fréquent (90 %) avec un taux de survie à 3 ans de 5 %. Le score pronostic de Montréal (SPM) a été démontré utile pour classifier ces patients traités à la chimiothérapie en 3 groupes selon leur survie médiane. Le SPM n’a pas été utilisé pour classifier les patients avec CPNPC traités par les thérapies innovantes (l’immunothérapie et les thérapies ciblées). 



Objectif : 

Tester la valeur pronostique du SPM chez des patients atteints de CPNPC qui ont été traités par immunothérapie ou par thérapie ciblée. 



Méthodologie :

Les données clinicodémographiques des patients diagnostiqués de CPNPC de stade 3B ou 4, entrées rétrospectivement dans la banque des données de la clinique externe de l’Hôpital général juif de Montréal, entre le 1er janvier 2015 et le 1er septembre 2021, ont été utilisées. Une analyse descriptive de la population a été faite.  Des analyses de Cox et de Kaplan-Meier (K-M) seront utilisées afin d’estimer et de comparer le temps de survie de 3 groupes selon le SPM. 



Résultats : 


Notre cohorte est constituée de 381 patients, dont 52 % de femmes. L’âge moyen est de 67,7. Cent un (101) patients ont été traités par l’immunothérapie, 127 par une thérapie ciblée et 153 par la chimiothérapie. Les résultats des analyses de Cox et de K-M seront présentés lors du congrès.

L’ubiquitination est une modification post-traductionnelle essentielle à la régulation de nombreux processus physiologiques incluant l’expression des gènes. L’inactivation ou la suractivation anormale causée par des mutations survenant dans les gènes du système d’ubiquitination est associée à des maladies humaines variées telles les cancers. L’ubiquitination de l’histone H2A (H2Aub) est extrêmement importante pour le remodelage de la chromatine et est nécessaire pour l’expression des gènes. Cette modification est réversible et hautement contrôlée par des protéines nommées deubiquitinases. Des études récentes ont identifié la protéine USP16 comme étant une deubiquitinase de H2A. Cependant, son mécanisme n’est pas encore élucidé. La caractérisation des mécanismes biochimiques et fonctionnels de la deubiquitinase USP16 est fondamentale pour notre compréhension des processus de remodelage de la chromatine et la progression du cycle cellulaire. En utilisant des modèles de lignées cellulaires, nous allons investiguer les médiateurs de signalisation régulant USP16. L’utilisation des techniques de purification par affinité nous permettrait d’identifier et de caractériser  les différents partenaires interagissant avec USP16, ainsi que leur impact sur l’ubiquitination de H2A et la prolifération cellulaire.

La protéine EPB41L5 contribue à la croissance et à la progression tumorale et est spécifiquement exprimée dans les cellules de cancer du sein triple-négatives, ce qui en fait une cible thérapeutique. Il n’existe cependant pas d’inhibiteur direct de cette protéine. La NAD synthétase (NADSYN1) et la déacétylase SIRT2 ont été identifiées comme des effecteurs de EPB41L5 et pourraient être ciblés pour contrer sa fonction. SIRT2 est d’ailleurs connue pour activer KRAS, un oncogène dans les cellules MDA-MB-231 (cellules de cancer du sein triple-négatives). Ainsi, notre hypothèse est que le réseau EPB41L5/NADSYN1/SIRT2 pourrait favoriser la croissance et la progression tumorale en activant KRAS et ses voies effectrices AKT et ERK. Notre objectif est donc d’analyser le rôle de NADSYN1 et SIRT2 en aval de EPB41L5 dans le but de découvrir des cibles du réseau étudié et d’empêcher la croissance et l’invasion des MDA-MB-231. Nous avons déjà montré que la construction GFP::EPB41L5 co-immunoprécipite avec NADSYN1. Cette interaction pourrait indiquer que ces protéines sont en complexe. Nous allons donc étudier la possibilité que SIRT2 en fasse aussi partie. D’ailleurs, nous avons découvert que plusieurs substrats connus de SIRT2 sont plus acétylés dans les MDA-MB-231 n’exprimant pas EPB41L5 comparativement à la lignée parentale. En conclusion, cibler SIRT2, NADSYN1 ou les voies effectrices de KRAS avec des inhibiteurs disponibles pourrait contrer la progression des cancers exprimant EPB41L5.

Les RABs, représentent l’un des principaux corps de régulation du trafic membranaire. De nombreuses RABs sont impliquées dans des processus tumoraux. RAB21, impliquée dans la régulation du triage  endosomal, régule l’internalisation des intégrines b1 et du récepteur à l’EGF et joue un rôle dans la régulation du flux autophagique. Les intégrines b1, la voie EGF ainsi que l’autophagie sont impliquées dans les processus de formation de métastases, de prolifération cellulaire et de résistance aux traitements anticancéreux. RAB21 présente donc les caractéristiques d’une cible thérapeutique intéressante. Les RABs sont des protéines finement régulées, dont la fonction s’accomplit à travers leur association avec des partenaires protéiques. Les régulateurs et partenaires de RAB21 restent méconnus. Afin de caractériser l’intéractome de RAB21, nous avons réalisé une étude de protéomique quantitative, le SILAC (Stable isotope labeling with amino acids in cell culture) . Cette approche fut réalisée dans les lignées tumorales HCT116 et HeLa, dans lesquels les protéines de fusion GFP:RAB21WT/CA/DN  furent exprimées de manière inductible. Le WT, le CA et le DN correspondent respectivement aux formes : sauvage, constitutivement actif (RAB21-GTP) et dominant négatif (RB21-GDP) de RAB21. L’ensemble de ces travaux a permis de construire l’interactome fonctionnel de RAB21, suggérant de nouvelles fonctions, parmi lesquels certaines pourraient jouer un rôle dans des processus tumoraux.

L’amplification du gène codant pour le récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) et/ou la surexpression du récepteur sont associées à un mauvais pronostic des carcinomes mammaires et sont prédictifs de la réponse au médicament ciblant ce récepteur (trastuzumab). L’évaluation fiable du statut de ce récepteur est donc essentielle. Actuellement, l’immunohistochimie (IHC) est utilisée comme technique de routine pour l’évaluation du statut HER2 et l’hybridation fluorescente in situ (FISH) est effectuée seulement pour les tumeurs qui sont équivoques à l’IHC. Cependant, certaines études ont rapporté que jusqu’à 12% des cas négatifs à l’IHC étaient FISH positifs. Dans une première étape, nous avons examiné dans 367 cas consécutifs de carcinome mammaire la concordance entre les résultats obtenus par IHC (score négatif (0, 1+) ou positif (3+)) et ceux obtenus avec le ratio HER2/CEP17 au FISH (négatif (< 2.0) ou positif (≥2.0)). La concordance observée entre les deux méthodes est de 99%. Deux cas négatifs à l’IHC parmi 206 étaient amplifiés (ratio de 3.3 et 2.2), tandis que tous les cas 3+ à l’IHC (n=31) étaient amplifiés. Pour les cas équivoques (2+), 87% n’étaient pas amplifiés et 13% étaient amplifiés. Nous avons observé une bonne concordance entre les deux méthodes, bien que deux cas aient changé de statut. Dans une prochaine étape, nous évaluerons l’utilité du FISH sur matrice tissulaire. Les cas discordants seront évalués par d’autres méthodes.

Le Glypican-3 (GPC3) est un gène pilote dans le cancer du foie qui participe à la tumorigénèse hépatique via la voie Wnt/b-caténine. Notre groupe étudie la régulation du GPC3 par les microARNs (miARNs) dans les cellules cancéreuses hépatiques et évalue le rôle joué par ces régulations dans le cancer du foie.

A l'aide de la méthode Dual-Fluorescence FunREG (Maurel M. et al, Hepatology 2012), nous avons criblé une banque de 876 miARNs et identifié 5 miARNs régulant l'expression du GPC3 dans les cellules tumorales hépatiques via sa région 3' non traduite (Figure 1). MiR-96 et miR-1271 inhibent l'expression du GPC3 par reconnaissance et appariement direct avec son ARNm. Les 3 autres miARNs, miR-129-1-3p, miR-1303 et miR-1291, ont un effet positif sur l'expression du GPC3 et agissent probablement de façon indirecte via la régulation d'un facteur intermédiaire. Sur ce point, nous avons découvert que miR-1291 favorise l'expression du GPC3 en inhibant l'expression d'une endoribonucléase qui coupe l'ARNm du GPC3 et induit sa dégradation. L'ensemble de ces résultats montre que le GPC3 est régulé au niveau post-transcriptionnel par plusieurs miARNs et une endoribonucléase. Dans certains groupes de tumeurs, l'altération d'expression de ces facteurs est en accord avec une surexpression du GPC3 et donc, l'expansion des cellules hépatiques cancéreuses. Ces miARNs et cette protéine constituent donc des cibles moléculaires intéressantes dans le cancer du foie.



Le cil primaire a longtemps été vu comme un vestige de l’évolution. Depuis quelques années, il est considéré pour son un rôle dans la transduction du signal intracellulaire, la croissance cellulaire et dans la différenciation des cellules souches. Le cil primaire est une organelle ancrée à la surface cellulaire dont l’expression est abolie dans les cellules cancéreuses et durant l’adaptation des cellules souches mésenchymateuses (MSC) à des faibles niveaux d’oxygène. Sachant que la signalisation proinflammatoire est une caractéristique importante dans la progression tumorale, nous émettons l’hypothèse que la signalisation qui module l’expression du cil primaire passe par une voie NFκB dépendante de l’activation par la cytokine proinflammatoire, TNFα. L’expression du cil primaire dans les MSC est diminuée par le TNFα et cela est indépendant de l’expression de la protéine de transport flagellaire, IFT88. La progranuline, un antagoniste du récepteur au TNFα, prévient cette répression. Cela est médié par la voie signalétique NFκB et requiert les kinases d’IκB (α, β et γ) ainsi que la sous-unité p65 composant l’hétérodimère NFκB responsable de la transcription. En conclusion, nos résultats montrent que le cil primaire représente un biomarqueur potentiel dans la capacité des MSC à s’adapter à un environnement inflammatoire. Des nouvelles thérapies pourraient cibler la ciliogénèse dans la prévention du développement des processus tumoraux impliqués dans la transformation des MSC.

Introduction : Les lymphomes gastriques représentent la localisation la plus fréquente des LNH du tube digestif. Par cette étude nous allons tenter de préciser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, anatomo-pathologiques de ce type de lymphomes dans la région du Nord-Est Algérien.

Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive de 26 dossiers médicaux et fiches de suivi de patients atteints de LNH gastriques pris en charge de Janvier 2007 à Décembre 2011.

Résultats : Le délai moyen du diagnostic est de 3 mois. Les signes d’appel sont variables: l’amaigrissement est noté chez 85% des patients, les signes digestifs à type de douleurs abdominales, vomissements, troubles du transit dans 84% des cas. L’infection par H.P. est retrouvée chez 35% des patients. Sur le plan histologique. Le MALT est retrouvé dans 42 % des cas, le LNH à grandes cellules dans 34,6% des cas le LNH à petites cellules dans 21% des cas. La classification de Mushoff montre 13 stades localisés ( 50 % ), 8 stades II E (30,7 % ), 5  stades IV (19,2 % ). La polychimiothérapie type CHOP est la principale arme thérapeutique. L’adjonction du Rituximab a été faite chez 27 % des patients. La rémission complète est obtenue dans 54 % des cas.

Conclusion : Le lymphome gastrique est une affection rare dont la prise en charge nécessite une coopération multidisciplinaire. Nos résultats thérapeutiques peuvent être améliorés avec une meilleure disponibilité du Rituximab.

L’ionisation de l’eau ou des tissus biologiques par la radiation primaire génère des électrons secondaires dont la très grande majorité a une énergie inférieure à 15 eV. Ceux-ci poursuivent à leur tour la cascade de réactions jusqu’à atteindre une énergie résiduelle insuffisante pour ioniser le milieu. L’environnement cellulaire est ainsi exposé à une importante quantité d’électrons lents. La compréhension nanoscopique des effets biologiques de la radiation ionisante passe alors par l’étude des interactions entre électrons de faible énergie et biomolécules telles que l’ADN. Actuellement, l’invalidité des modèles théoriques à basse énergie compromet le réalisme physique des simulations nanodosimétriques. Il convient donc d’entreprendre une approche expérimentale afin de confronter ces modèles théoriques ou apporter des corrections semi-empiriques. Pour ce faire, nous avons mesuré les sections efficaces des dommages simple brin et double brin en irradiant une cible d’ADN avec des électrons de basse énergie. Les résultats présentés permettront de mieux caractériser la déposition de dose des électrons lents en radiothérapie. Ultimement, cette recherche nous permettra d’optimiser les traitements en réduisant les effets secondaires tout en préservant l’efficacité thérapeutique.

Introduction : 

Le traitement du cancer colorectal (CCR) implique une résection chirurgicale suivie d’une reconnexion, ou anastomose. Jusqu’à 20 % des patients présentent une mauvaise guérison et une fuite anastomotique. Les raisons de cette complication majeure demeurent incomprises. Notre objectif est d’évaluer l’impact du microbiote intestinal sur la fuite anastomotique.

Méthodes : 

Des échantillons de selle préopératoires et des biopsies coliques peropératoires ont été collectés de patients avec CCR. Le microbiote de patients ayant développé, ou pas, une fuite, a été transféré à des souris. Les souris ont ensuite subi une chirurgie d’anastomose colique. Les paramètres de guérison macroscopiques et microscopiques ont été évalués. Le microbiote a été séquencé, et les bactéries d’intérêt identifiées ont été étudiées.

Résultats : 

Le microbiote de patients avec fuite induit une mauvaise guérison chez la souris, un affaiblissement de la barrière intestinale et une inflammation intestinale accrue, et ce, même avant la chirurgie. Une bactérie a été identifiée comme améliorant la guérison, et son mécanisme d'action a été étudié.

Conclusion et impact : 

Cette étude constitue la première démonstration de l’impact du microbiote préopératoire sur la guérison des patients atteints de CCR. Une bactérie protectrice a été identifiée. Ces données mèneront à un essai clinique futur où une modulation du microbiote pourrait être effectuée pour favoriser la guérison après la chirurgie.

   Afin de mieux comprendre l’évolution du cancer épithélial de l’ovaire (CEO), nous voulons identifier des gènes responsables de l’initiation et de la progression de la maladie. Précédemment, des lignées cellulaires dérivées de tumeurs solides ou d’ascites ont été élaborées après le diagnostique et au moment de la rechute suite au traitement de trois patientes. Ensuite, le séquençage de l’ARN de ces lignées par la technologie de séquençage de nouvelle génération (TSNG) nous a permis d’identifier des mutations ponctuelles qui pourraient révéler des gènes clés dérégulés dans le CEO. 

  L’analyse des résultats de TSNG nous a permis de sélectionner des gènes mutés dans nos lignées et qui pourraient être impliqués dans l’initiation, la progression et/ou la chimiorésistance du CEO. Étant donné que la TSNG est une technique à taux de fiabilité limité, nous avons validé ces mutations par séquençage Sanger.

  Par TSNG, nous avons sélectionné PLEC, SCRIB et NCOR2, SEMA6C, ITGAE, GLCE et IKBKB comme gènes ayant une relation fonctionnelle avec le cancer et présentant des mutations dans nos lignées. Par séquençage Sanger, seules les mutations de PLEC, SCRIB et SEMA6C ont été validées.

  Des études sont en cours pour évaluer le niveau d’expression protéique de ces gènes sur des microétalages de tissus séreux afin de le corréler avec la survie des patientes et leur réponse à la chimiothérapie. 

Problématique : La majorité des Québécois en soins palliatifs et de fin de vie (SPFV) désirent mourir à leur domicile. Toutefois, la gestion des symptômes liés aux cancers est l’une des principales barrières au maintien à domicile (MAD). Ces symptômes sont généralement le fruit d'un ensemble varié de déficiences physiques, mais celles-ci sont rarement objectivées. Afin de rendre possible le MAD jusqu’à la mort, chez un plus grand nombre de personne en SPFV, il est nécessaire de connaître le profil des déficiences physiques chez les usagers vivants à domicile ou en institution. L’objectif de recherche est donc de comparer le portrait des déficiences physiques des usagers atteints d’un cancer et recevant des SPFV à domicile à celui de ceux admis en maison de soins palliatifs. Méthodologie: Il s’agit d’un échantillon constitué de participants atteints d’un cancer incurable en SPFV, dont 1) 20 résident à domicile (Gr.1) et 2) 20 en maison de soins palliatifs (Gr.2). La fréquence et l’intensité des déficiences seront mesurées à l’aide des outils suivants : BPI, FACIT-T, SF-36, STS, bilans articulaire et musculaire, force de préhension, TUG et 6-MWT. Les résultats préliminaires de ce projet seront présentés lors du 89e congrès de l’ACFAS. Retombées attendues: L’évaluation objective des déficiences et leur comparaison entre les différentes trajectoires possibles, pourraient identifier lesquelles sont corrélées à une incapacité au MAD et à une réduction de la qualité de vie.

L’inflammation intestinale chronique est un facteur de risque pour le développement du cancer colorectal. Outre l’inflammation, les patients atteints du cancer du côlon ont également une signature métabolique spécifique, notamment une augmentation du niveau de lactate, ce qui supporte l’hypothèse que l’initiation et la progression tumorale sont des processus qui résultent d’un usage anormal d’énergie par les cellules. Pour étudier le rôle des protéines tyrosines phosphatases (PTPs) en tant que régulateur du métabolisme dans le cancer colorectal, la lignée cellulaire humaine du cancer du côlon HCT116 a été utilisée pour effectuer un criblage métabolique.  Une librairie de shRNA ciblant chaque PTP a été générée pour inhiber leur expression individuelle. Du criblage métabolique des 103 gènes humains codants pour les PTPs du phosphatome humain, nous avons démontré que la déplétion de 20 candidats altère le statut métabolique des cellules HCT116. TC-PTP est un des candidats identifiés. Considérant son rôle comme régulateur négatif de l’inflammation et son rôle dans les maladies auto-immune telle la maladie de Crohn, TC-PTP a été sélectionné pour faire des études supplémentaires.  L’inhibition de TC-PTP dans les cellules HCT116 cause une diminution de la respiration mitochondriale de ces cellules ainsi que de leur prolifération. Ces résultats identifient TC-PTP comme régulateur négatif du métabolisme général des cellules cancéreuses du côlon.

De nouvelles stratégies thérapeutiques sont essentielles pour élargir le spectre des chimiothérapies visant la rémission des patients atteints du cancer de la prostate (CaP) et diminuer les effets secondaires possibles. La combi-molécule ZR2003, est composée d’un coeur quinazoline qui serait spécifique au récepteur du facteur de croissance épidermal (EGFR/ErbB1) et d’une queue hémi-moutarde qui induit des dommages à l’ADN. Étant donné que la surexpression des récepteurs ErbB (ErbB1 à 4) est fréquente dans les tumeurs du CaP, nous avons émis l’hypothèse que le coeur de quinazoline de ZR2003 pourrait inhiber l’activité des récepteurs ErbB, potentialisant ainsi le signal apoptotique causé par les dommages à l’ADN induits par la queue hémi-moutarde. Ceci aurait comme résultat d’augmenter l’efficacité de ZR2003 tout en le rendant spécifique aux cellules surexprimant EGFR. Nous avons testé la molécule sur les lignées cellulaires 22Rv1 et DU145, représentant respectivement des stades précoces (hormono-sensible) ou avancés (hormono-réfractaire) du CaP, pour déterminer son potentiel cytotoxique. À 48 h de traitement avec ZR2003, nous avons observé une CI50 de l’activité métabolique de 2 µM pour les deux lignées. De plus, 38% des cellules DU145 et 65% des cellules 22Rv1 sont en apoptose précoce avec une dose de 10 µM de ZR2003. Nous concluons que ZR2003 est cytotoxique pour les cellules DU145 et 22Rv1, soit peu importe le statut de réponse aux hormones des cellules.

Au Canada 1 femme sur 9 développera un cancer du sein au cours de sa vie. 2/3 des tumeurs mammaires expriment le récepteur des œstrogènes ERα et leur croissance est régulée par les œstrogènes. Les anti-œstrogènes (AE) sont prescrits pour traiter les cancers du sein ERα-positifs, et comprennent plusieurs classes de molécules qui agissent par des mécanismes différents. Les AE totaux tels que ICI182,780 (ICI) entrainent la dégradation d’ERα par le protéasome 26S. De plus, notre laboratoire a observé que les AE totaux induisent la SUMOylation d’ERα. La SUMOylation de facteurs de transcription est souvent associée à une répression de la transcription par une modulation d’interactions proteines-protéines. De fait, une surexpression de la deSUMOylase SENP1 déréprime l’activité transcriptionnelle d’ERα en présence de ICI. Notre hypothèse est que la SUMOylation d’ERα par les AE totaux pourrait réprimer la transcription par ERα indépendamment de sa dégradation, en modulant le recrutement des cofacteurs d’ERα en présence d’AE totaux. Alternativement, la SUMOylation pourrait conduire à une ubiquitination par le biais d’une ubiquitine ligase SUMO-dépendante et donc entraîner la dégradation du récepteur. Les enzymes impliquées dans la SUMOylation seront identifiées par criblage de shRNAs dirigés contre les composantes connues de cette voie. Ces outils pourront être utilisés pour inhiber la SUMOylation d’ERα et étudier son rôle dans le mécanisme d’action des AE totaux.

Le cancer ovarien est le cancer gynécologique le plus meurtrier chez les femmes dans les pays occidentaux et le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Une surexpression de YB-1 induit la résistance des cancers ovariens et du sein au cisplatine. YB-1 est une protéine multifonctionnelle qui affecte la transcription, l’épissage et la traduction de l’ARNm. Dans notre laboratoire, nous avons utilisé les constructions TAP-YB1 pour identifier par spectrométrie de masse les partenaires de YB-1 importants pour cette résistance. En utilisant les bases de données bioinformatiques et la technique siRNA, nous nous sommes intéressés aux partenaires d’YB-1 qui sont potentiellement impliqués dans la résistance du cancer du sein au cisplatine. De ces analyses, nous avons observé que RPS4X, serait un bon marqueur de résistance au cisplatine pour les patientes atteintes du cancer sein. Le complexe YB-1/RPS4X a aussi été identifié dans les cellules du cancer ovarien et une déplétion de RPS4X induit leur résistance au cisplatine. Nous avons effectué des études d’immunohistochimie (IHC) avec des anticorps RPS4X et YB-1 sur une cohorte de 192 tissus de patientes atteintes du cancer ovarien de haut grade. De ces analyses, nous avons observé que RPS4X serait un bon marqueur prédictif et pronostic pour les patientes atteintes du cancer ovarien. D’autres études d'IHCs sont en cours pour valider l’importance de ces protéines au niveau de la chimiorésistance du cancer du sein.

APRIN est une protéine nucléaire ayant un rôle dans la dissociation des chromatides sœurs via la cohésine. Récemment, il a été montré qu’APRIN joue un rôle dans la réponse aux lésions de l’ADN par une interaction avec la protéine BRCA2. Le rôle d’APRIN dans la réparation de l’ADN reste néanmoins à être élucidé. De ce fait, nous avons purifié la protéine et montré que celle-ci interagissait in vitro avec la recombinase RAD51 et PALB2 (partenaire de BRCA2), protéines clé de la recombinaison homologue. Nous montrons qu’APRIN se lie à l’ADN via deux domaines distincts, et préférentiellement sur l’ADN simple brin et les structures en D-loop. Ces dernières font partie d’une étape importante de la recombinaison homologue médiée par RAD51. In vitro, en présence de RAD51, nous montrons qu’APRIN stimule cette étape d’invasion de l’ADN simple brin dans l’ADN double-brin complémentaire. APRIN stimule, aussi, fortement l’appariement de brins homologues. En plus des données de la littérature, de récents résultats obtenus suite à l’étude de troncations d’APRIN montrent de très nombreuses modifications post-traductionnelles, possiblement importantes pour réguler l’activité de la protéine. Enfin, des études immunohistochimiques préliminaires suggèrent que de forts taux d’expression d’APRIN seraient corrélés à une meilleure survie des patientes atteintes de cancer des ovaires. Collectivement, nos résultats suggèrent qu’APRIN joue un rôle dans la stabilité génomique et le cancer ovarien.

La transition épithélio-mésenchymateuse (TEM) joue un rôle important dans les métastases. Ce processus est induit par différents facteurs de croissance, dont le TGF-b, et est caractérisé par le gain d’un phénotype mésenchymal permettant aux cellules tumorales de migrer vers un tissu sain adjacent. Il a été démontré que la périostine (POSTN), protéine inductible par le TGF-b, est impliquée dans la TEM et est essentielle au développement des métastases représentant ainsi une excellente cible thérapeutique. Les anthocyanidines, composés présents dans les petits fruits, sont reconnues pour contrer le développement tumoral. L’impact de celles-ci sur l’activité métastatique de la POSTN demeure cependant inconnu. Nous émettons l’hypothèse que les anthocyanidines puissent altérer l’expression de la POSTN et, de ce fait, contrer la TEM induite par le TGF-b dans les cellules de glioblastomes humains (U-87 MG). Les objectifs sont d’évaluer les effets des anthocyanidines sur les niveaux d’expression de la POSTN induite par le TGF-b, sur l’action synergique (POSTN-TGF-b) dans l’expression des biomarqueurs de la TEM et la signalisation cellulaire. Nos résultats démontrent que le TGF-b favorise l’expression de la POSTN et que les anthocyanidines testées l’inhibent, et ce, de façon concentration dépendante. Nos données suggèrent un nouveau mécanisme d’action antimétastatique des anthocyanidines confirmant les propriétés bénéfiques des petits fruits dans la prévention des cancers du cerveau.

Introduction : 

Le traitement du cancer colorectal (CCR) implique une résection chirurgicale, suivie d'une reconnexion - ou anastomose - du côlon restant. Une mauvaise guérison de celle-ci et une fuite anastomotique sont potentiellement associées avec une récidive accrue du cancer colorectal. Nous avions démontré que l'inuline, un prébiotique, augmente la production bactérienne d'acides gras à courtes chaînes (AGCC) bénéfiques dans le côlon, et améliore la guérison anastomotique. Notre objectif est de déterminer si l'inuline prévient la récidive locale et métastatique du CCR.

Méthodes : 

Une revue de l'évolution de patients avec CCR ayant eu, ou pas, une fuite anastomotique au CHUM durant les 10 dernières années a été effectuée. Des souris ont reçu une supplémentation en inuline, et subi une chirurgie colique avec insémination de cellules cancéreuses dans le côlon. Cette supplémentation a été aussi évaluée dans un modèle murin de métastases hépatiques de CCR.

Résultats et impact : 

Les patients avec fuite anastomotique avaient plus de récidives du CCR. L'inuline a amélioré la guérison anastomotique chez la souris, consolidé la barrière intestinale, prévenu l'implantation locale et la dissémination de cellules cancéreuses après la chirurgie. L'inuline a aussi allégé l'inflammation systémique et prévenu les métastases hépatiques chez la souris. Ces résultats conduiront dans un futur proche à un essai clinique où une supplémentation en inuline sera testée chez les patients opérés pour un CCR.

La leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) est le cancer le plus fréquent chez l’enfant. La transplantation de cellules souches hématopoïétiques est actuellement la meilleure thérapie pour les patients en situation de rechute. Ce traitement repose sur l’effet greffon versus leucémie (GvL), soit la capacité des cellules immunitaires issues de la greffe à reconnaître et détruire les cellules leucémiques. Les cellules natural killer (NK) jouent un rôle majeur dans l’effet GvL précoce. Cependant, les cellules de LAL sont résistantes à leur lyse, ce qui entraîne des rechutes après transplantation. Renforcer l'effet GvL par de multiples mécanismes réduirait considérablement les risques de rechutes post-transplantation. Aussi, notre laboratoire a développé un nouvel outil thérapeutique appelé ThINKK. Les ThINKK sont des cellules conçues pour stimuler les fonctions cytotoxiques des cellules NK. Elles sont produites par différenciation in vitro de cellules souches issues du sang de cordon. Les ThINKK sont destinées à être utilisées comme immunothérapie par transfert adoptif de cellules en combinaison avec la transplantation. Nous démontrons ici l'efficacité de notre approche. En effet, la stimulation par les ThINKK améliore la cytotoxicité des cellules NK issues de donneurs sains et de patients pédiatriques transplantés. L'amélioration des fonctions antitumorales des cellules NK est médiée par une augmentation de leur dégranulation et une expression accrue du ligand du récepteur de mort TRAIL.

La migration cellulaire collective joue un rôle important lors du développement d’un organisme ou de différentes pathologies. Les cellules de bordure de la chambre d’œuf de Drosophile est un model puissant pour étudier ce type de migration. Récemment, un cycle d’endocytose impliquant les petites GTPases Rab5 and Rab11 a été démontré comme jouant un rôle majeur dans la restriction de l’activité des récepteurs tyrosine kinase (RTKs) au front de migration des cellules de bordure. Par contre, la régulation de ces protéines Rabs in vivo est peu caractérisée. Le criblage des protéines activatrices de GTPases (GAPs) pour les Rabs a démontré deux nouveaux régulateurs de la migration collective : RN-tre et l’ortholog de Drosophile EVI5 et EVI5l (dEVI5). Bien que RN-tre est connue comme agissant sur Rab5, la cible de EVI5 est controversée. Nous démontrons dans cette étude que dEVI5 est une GAP pour Rab11 in vivo et que la perte ou le gain de fonction de dEVI5 bloque la migration cellulaire en perturbant la polarisation de l’activité des RTKs.

La problématique: 

Les soins de santé contre le cancer sont en plein bouleversement en raison de l'augmentation de la demande de soins, des traitements plus complexes et plus coûteux et de la diminution de la main-d'œuvre. L'approche intégrée de la santé, tant vantée, vise à fournir des soins diversifiés, mais celle-ci fonctionne rarement de manière coordonnée, ce qui peut entraîner des retards de traitement pour les patients et parfois une diminution des chances de survie. De nouvelles innovations technologiques ont été régulièrement imposées aux services de santé. Elles échouent souvent parce qu'elles ne tiennent pas compte des défis contextuels auxquels les professionnels de la santé sont confrontés dans leur pratique. 

Méthodologie:

L'ethnographie vidéo-réflexive (EVR) - l'utilisation d'enregistrements vidéo et audio pour capturer le travail clinique quotidien - s'est révélée très prometteuse pour améliorer le travail d'équipe et réduire les erreurs de communication dans les établissements de soins de santé, mais il n’y a pas beaucoup de recherches sur cette approche. Les professionnels de la santé pourront visionner des extraits vidéo de leur propre pratique, ce qui permettra une discussion collaborative.

L’avancement des connaissances:

Cette projet permettra de négocier des changements dans la pratique interprofessionnelle. Les résultats seront transférables aux politiques, à l'éducation et à la pratique afin de soutenir des soins plus coordonnés dans des contextes de santé.