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Introduction : La progression tumorale est un processus multi-étapes dont les plus importantes sont l’angiogenèse et la métastase, chaperonnées par plusieurs protéines dont la périostine. Cette protéine de la matrice extracellulaire est surexprimée dans plusieurs cancers où elle active différentes voies de signalisation régulant le caractère invasif des cellules tumorales (prolifération, migration, invasion et angiogenèse) au sein de leur microenvironnement. Des études ont montré que les polyphénols contenus dans le thé vert peuvent contrer le cancer. Leur effet antimétastasique demeure par contre peu documenté.Objectifs : Déterminer  1) l’importance de la périostine dans la progression des glioblastomes et, 2) l’effet des catéchines du thé vert sur l’expression et la sécrétion de la périostine.Résultats : Nos résultats démontrent que quatre catéchines, parmi neuf, inhibent d’une part,  l’expression génique de la périostine, et d’autre part, la sécrétion et/ou l’expression protéique de la périostine dans les cellules U251 de glioblastomes. L’utilisation de siRNA bloquant l’expression de la périostine dans les cellules U251 affecte la formation de tubulogenèse sur Matrigel des cellules endothéliales du cerveau démontrant la propriété pro-angiogénique de la périostine.Conclusion : La périostine est importante dans l’acquisition du phénotype pro-angiogénique des glioblastomes, et semble être inhibée par le thé vert ouvrant ainsi une voie vers la prévention. 

Problématique: L’épithélium stratifié de l’œsophage comprend des cellules basales Krt15+ qui sont auto-renouvelantes, multipotentes et régénératrices, toutes des caractéristiques de cellules souches. Cependant, les mécanismes contrôlant ces fonctions demeurent inconnus. De façon intéressante, l’analyse GSEA d’un séquençage d’ARN a révélé que le groupe de gènes associés à la réparation de l’ADN est enrichi dans les cellules Krt15+ vs Krt15- et que Msh2, un gène associé à la réparation des l’ADN, est le plus augmenté dans les cellules Krt15+. Objectif: Déterminer l’effet de la perte de Msh2 sur les fonctions auto-renouvelantes des cellules souches de l’œsophage. Résultats: Des cellules épithéliales d’œsophage ont été isolées de souris sauvages et mises en culture d’organoïdes, une culture 3D permettant le maintien des cellules souches et reproduisant la morphologie du tissu. Pour déterminer son rôle dans cet épithélium, Msh2 a été invalidé par CRISPR/Cas9 dans ces organoïdes, ce qui a été confirmé par WB et IF. La perte de Msh2 réduit la capacité à former des organoïdes en condition basale ainsi que suite à l’induction de dommages par irradiation suggérant une diminution de l’auto-renouvellement. De plus, ceci est accompagné de changements dans le niveau de phospho-H2Ax, un marqueur de dommages à l’ADN. Conclusion: Nos résultats suggèrent que Msh2 contribue au maintien des fonctions auto-renouvelantes des cellules basales et possiblement des cellules souches de l’œsophage.

Le développement de nouveaux agents cytotoxiques sélectifs qui favorisent
l'apoptose des cellules cancéreuses est un domaine de recherche important dans
le traitement du cancer. Notre groupe a démontré que des nouveaux dérivés du
2β-pipérazino-5α-androstane-3α,17β-diol montraient un large spectre
d’inhibition de la croissance cellulaire. Pour améliorer l'efficacité et la
biodisponibilité du E-37P, un représentant de ces aminostéroïdes, des composés
analogues ont été synthétisés, leur activité antiproliférative a été évaluée à
l'aide de tests de viabilité cellulaire et leur concentration dans le plasma a
été mesurée. L’aminostéroïde lot-25B présente des activités antiprolifératives
et une concentration plasmatique supérieures à celles du composé E-37P. Après
la synthèse à grande échelle du Lot-25B, son potentiel anti-tumoral a été
évalué sur des modèles animaux. Des souris nues ont été inoculées dans les deux
flancs avec des cellules cancéreuses humaines et les tumeurs obtenues ont été
traitées avec le Lot-25B par injection sous-cutanée. Le lot-25B réduit la
croissance tumorale des quatre xénogreffes testées: cellules HL-60 réduites de
58%, cellules MCF-7 réduites de 60%, cellules PANC-1 réduites de 63%, cellules
Ovcar-3 réduites de 50% et 100%. Ces résultats intéressants, notamment ceux
obtenus pour les deux cancers qui sont réfractaires aux thérapies actuelles
(pancréas et ovaire), nous encouragent à poursuivre l'optimisation et l’étude
mécanistique du Lot-25B.

Les RABs, représentent l’un des principaux corps de régulation du trafic membranaire. De nombreuses RABs sont impliquées dans des processus tumoraux. RAB21, impliquée dans la régulation du triage  endosomal, régule l’internalisation des intégrines b1 et du récepteur à l’EGF et joue un rôle dans la régulation du flux autophagique. Les intégrines b1, la voie EGF ainsi que l’autophagie sont impliquées dans les processus de formation de métastases, de prolifération cellulaire et de résistance aux traitements anticancéreux. RAB21 présente donc les caractéristiques d’une cible thérapeutique intéressante. Les RABs sont des protéines finement régulées, dont la fonction s’accomplit à travers leur association avec des partenaires protéiques. Les régulateurs et partenaires de RAB21 restent méconnus. Afin de caractériser l’intéractome de RAB21, nous avons réalisé une étude de protéomique quantitative, le SILAC (Stable isotope labeling with amino acids in cell culture) . Cette approche fut réalisée dans les lignées tumorales HCT116 et HeLa, dans lesquels les protéines de fusion GFP:RAB21WT/CA/DN  furent exprimées de manière inductible. Le WT, le CA et le DN correspondent respectivement aux formes : sauvage, constitutivement actif (RAB21-GTP) et dominant négatif (RB21-GDP) de RAB21. L’ensemble de ces travaux a permis de construire l’interactome fonctionnel de RAB21, suggérant de nouvelles fonctions, parmi lesquels certaines pourraient jouer un rôle dans des processus tumoraux.

Contexte

Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec vise à disponibiliser des outils d’aide à la décision (OAD) afin de promouvoir la décision éclairée en matière de dépistage populationnel du cancer colorectal. Nous avons conçu un processus de codéveloppement d’OAD avec l’ensemble des parties prenantes.

Méthodes

Nous avons adopté une approche de synthèse et de mobilisation des connaissances intégrée en six phases afin de guider le processus : 1) mise en place d’un comité de pilotage (CP); 2) revue systématique et évaluation des OAD existants selon les critères IPDAS ; 3) atelier délibératif du CP ; 4) codéveloppement du contenu de l’OAD en français suivant les critères IPDAS et évaluation par le CP (eDelphi) ; 5) codéveloppement du prototype de l’OAD et itérations par le CP ; 6) traduction en anglais.

Résultats 

Le CP comptait 18 membres dont des citoyen·nes, des intervenant·es et chercheur·euses en gastro-entérologie, des expert·es en décision partagée, développement d’OAD et santé publique, une spécialiste de l’information, et des épidémiologistes. Nous avons identifié et analysé 12 OAD. Sur la base de leurs forces et limites et des recommandations de l’atelier délibératif, nous avons développé l’OAD en français (https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-003649/).

Conclusion

Avec ce processus, notre but est de promouvoir la décision éclairée en matière de dépistage populationnel du cancer colorectal auprès de la population du Québec.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le cancer du sein constitue la principale forme de cancer chez la femme (OMS, 2004).En France, d’après les données nationales,50 000 femmes étaient touchées par le cancer du sein (Institut de Veille Sanitaire, 2005).Sur les 10 000 femmes traitées par mastectomie – ablation complète du sein – quatre femmes sur cinq refusent de recourir à une reconstruction chirurgicale du sein (Ricadat & Taïeb, 2008; Henry & al. 2010).On peut s’interroger sur les motifs qui sous-tendent le refus de recourir à une reconstruction mammaire à la suite d’une mastectomie. Ainsi, une étude qualitative, par entretien semi-directif auprès de cinq femmes ayant eu une ablation du sein à la suite d’un cancer et qui ont refusé la reconstruction, a été réalisée.Une analyse thématique de contenu a été effectuée (Paillé & Mucchielli, 2008) et a permis de faire émerger les thématiques suivantes: 1) le vécu traumatique, la question de la perte 2) la question du deuil 3) les mécanismes de défense 4) le rapport au corps et le rapport à la féminité.Ainsi, les résultats montrent, entre autre, que le cancer aurait une caractéristique traumatique, et que la perte du sein entraine une nécessité de faire un travail de deuil (Bacqué, 2005).Ces constatations viennent alors soutenir la nécessité de mettre en place des espaces de paroles pour que ces femmes puissent symboliser la perte vécue et choisir ou non par la suite de recourir à une reconstruction mammaire.



Le cil primaire a longtemps été vu comme un vestige de l’évolution. Depuis quelques années, il est considéré pour son un rôle dans la transduction du signal intracellulaire, la croissance cellulaire et dans la différenciation des cellules souches. Le cil primaire est une organelle ancrée à la surface cellulaire dont l’expression est abolie dans les cellules cancéreuses et durant l’adaptation des cellules souches mésenchymateuses (MSC) à des faibles niveaux d’oxygène. Sachant que la signalisation proinflammatoire est une caractéristique importante dans la progression tumorale, nous émettons l’hypothèse que la signalisation qui module l’expression du cil primaire passe par une voie NFκB dépendante de l’activation par la cytokine proinflammatoire, TNFα. L’expression du cil primaire dans les MSC est diminuée par le TNFα et cela est indépendant de l’expression de la protéine de transport flagellaire, IFT88. La progranuline, un antagoniste du récepteur au TNFα, prévient cette répression. Cela est médié par la voie signalétique NFκB et requiert les kinases d’IκB (α, β et γ) ainsi que la sous-unité p65 composant l’hétérodimère NFκB responsable de la transcription. En conclusion, nos résultats montrent que le cil primaire représente un biomarqueur potentiel dans la capacité des MSC à s’adapter à un environnement inflammatoire. Des nouvelles thérapies pourraient cibler la ciliogénèse dans la prévention du développement des processus tumoraux impliqués dans la transformation des MSC.

Le glioblastome multiforme est la tumeur cérébrale primaire la plus prévalente et la plus agressive avec une survie médiane de 14 à 16 mois. Le traitement n’offre malheureusement qu’une très faible survie sans progression de 6,4 mois. La récidive tumorale s’explique principalement par la nature infiltrative des cellules néoplasiques qui rend impossible la résection chirurgicale complète. Afin de contourner ce problème, notre équipe a conçu un dispositif pouvant mettre à profit cette forte capacité de migration des cellules tumorales. Le principe consiste en un hydrogel (GlioGel) inséré directement dans la cavité chirurgicale après la résection tumorale. Il peut contenir des molécules chimioattractantes permettant l’attraction des cellules disséminées ainsi que des agents de chimiothérapie et de radiothérapie qui ont pour rôle d’éliminer ces cellules cancéreuses invasives inaccessibles. Ce nouveau traitement local augmenterait la portée des agents thérapeutiques en permettant l’élimination des cellules néoplasiques disséminées en plus de délivrer une plus grande dose efficace au site tumoral tout en minimisant la toxicité induite aux cellules saines. Notre équipe a déjà réalisé plusieurs expériences in vitro et in vivo très prometteuses. Il s’agit d’un projet d’envergure ayant un grand potentiel translationnel dans le traitement des glioblastomes, mais aussi dans toutes autres pathologies où une résection tumorale complète est impossible.

Les biphényles polychlorés (BPC), composés chimiques présents dans l'environnement, sont des perturbateurs endocriniens qui s’accumulent dans les graisses, ce qui les rend susceptibles d'influencer le risque de cancer du sein. Les résultats des études portant sur la relation entre les concentrations de BPC totaux mesurés dans le sang ou dans les tissus adipeux et le risque de cancer du sein ne semblent pas montrer d'association. Par contre, certains congénères, lorsque mesurés individuellement, montrent une association avec le risque de ce cancer, mais les résultats des études sont inconsistants. La présente étude a pour objectif d’examiner la relation entre 18 congénères de BPC et la densité mammaire (DM), l’un des facteurs de risque les plus fortement associé au cancer du sein. Les BPC plasmatiques ont été mesurés par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse chez 110 femmes post-ménopausées dont la DM avait été mesurée à l’aide d’une méthode assistée par ordinateur. Le coefficient de corrélation de Spearman ajusté pour les facteurs potentiellement confondants (rs(P)) montre qu’une augmentation du niveau plasmatique des congénères nos. 153, 183 et 196 est inversement corrélée avec le % de DM [rs=-0,25(P =0.03);rs=-0,30(P =0.004);rs=-0,21(P=0.04) respectivement]. Nos résultats suggèrent que certains congénères de BPC parmi les plus abondants sont associés à une réduction de la DM.

L’ionisation de l’eau ou des tissus biologiques par la radiation primaire génère des électrons secondaires dont la très grande majorité a une énergie inférieure à 15 eV. Ceux-ci poursuivent à leur tour la cascade de réactions jusqu’à atteindre une énergie résiduelle insuffisante pour ioniser le milieu. L’environnement cellulaire est ainsi exposé à une importante quantité d’électrons lents. La compréhension nanoscopique des effets biologiques de la radiation ionisante passe alors par l’étude des interactions entre électrons de faible énergie et biomolécules telles que l’ADN. Actuellement, l’invalidité des modèles théoriques à basse énergie compromet le réalisme physique des simulations nanodosimétriques. Il convient donc d’entreprendre une approche expérimentale afin de confronter ces modèles théoriques ou apporter des corrections semi-empiriques. Pour ce faire, nous avons mesuré les sections efficaces des dommages simple brin et double brin en irradiant une cible d’ADN avec des électrons de basse énergie. Les résultats présentés permettront de mieux caractériser la déposition de dose des électrons lents en radiothérapie. Ultimement, cette recherche nous permettra d’optimiser les traitements en réduisant les effets secondaires tout en préservant l’efficacité thérapeutique.

L'amplification du gène qui code pour le récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) survient dans environ 15% des cas de cancer du sein et est associé à un mauvais pronostic. Avec l'introduction de thérapies ciblant HER2, l'évaluation fiable du statut du récepteur est donc essentielle. L'amplification d'HER2 dans la tumeur mammaire est mésurée par hybridation fluorescente in situ à l'aide d'un décompte manuel des signaux fluorescents, méthode qui demande beaucoup de temps. Dans la présente étude, nous proposons de valider un nouvel algorithme d'analyse d'image qui reconnaît les noyaux dans la tumeur mammaire et qui évalue les signaux par noyaux. Au besoin, cette analyse automatique est suivie par une correction humaine pendant laquelle l'observateur peut interagir avec le logiciel. Nous avons examiné la concordance entre les résultats obtenus par décompte manuel et par le nouvel algorithme d'analyse d'image dans 64 cas de cancer infiltrant du sein (32 non amplifiés et 32 amplifiés) en respectant les recommendations de l'ASCO/CAP pour la validation d'un tel test. Nous avons observé une concordance entre les deux méthodes de 98,4% (100% pour les cas non amplifiés et 96,9% pour les cas amplifiés). Après l'étape interactive, la concordance atteint 100%. Nos résultats indiquent que le logiciel avec l'algorithme d'analyse d'image par noyau permet une analyse valide de l'amplification d'HER2 dans les tumeurs mammaires et peut être utilisé en clinique.

L’inflammation intestinale chronique est un facteur de risque pour le développement du cancer colorectal. Outre l’inflammation, les patients atteints du cancer du côlon ont également une signature métabolique spécifique, notamment une augmentation du niveau de lactate, ce qui supporte l’hypothèse que l’initiation et la progression tumorale sont des processus qui résultent d’un usage anormal d’énergie par les cellules. Pour étudier le rôle des protéines tyrosines phosphatases (PTPs) en tant que régulateur du métabolisme dans le cancer colorectal, la lignée cellulaire humaine du cancer du côlon HCT116 a été utilisée pour effectuer un criblage métabolique.  Une librairie de shRNA ciblant chaque PTP a été générée pour inhiber leur expression individuelle. Du criblage métabolique des 103 gènes humains codants pour les PTPs du phosphatome humain, nous avons démontré que la déplétion de 20 candidats altère le statut métabolique des cellules HCT116. TC-PTP est un des candidats identifiés. Considérant son rôle comme régulateur négatif de l’inflammation et son rôle dans les maladies auto-immune telle la maladie de Crohn, TC-PTP a été sélectionné pour faire des études supplémentaires.  L’inhibition de TC-PTP dans les cellules HCT116 cause une diminution de la respiration mitochondriale de ces cellules ainsi que de leur prolifération. Ces résultats identifient TC-PTP comme régulateur négatif du métabolisme général des cellules cancéreuses du côlon.

La fréquence des LMNH ganglionnaires ne cesse d’augmenter dans le monde. L’intérêt croissant porté à ces hémapothies malignes s’explique par les progrès des méthodes de diagnostic et par le bouleversement du pronostic grâce à l’introduction des thérapies ciblées.L’objectif principal de ce travail est d’évaluer les résultats thérapeutiques à l’orée de la disponibilité de l’anticorps monoclonal : Rituximab. Il s’agit d’une étude prospective de 70 malades pris en charge au service d’Hématologie du CHU d’Annaba de 2007 à 2009. Pour les 50 patients présentant un LMNH agressif, on retrouve un LMNH à grandes cellules de type B dans 82 % des cas. L’IPIaa est péjoratif  chez 62 % des patients. Le protocole thérapeutique le plus utilisé est le R-CHOP. Les résultats du traitement sont 72 % de bonne réponse dont 52 % de réponse complète ; 24 % des patients sont décédés, un patient est en échec. Pour les lymphomes indolents (20), les LMNH à petites cellules représentent 65 % des cas, les lymphomes du Manteau 25 % et les lymphomes folliculaires 10 % des cas. Le RCHOP a été utilisé dans 35 % des cas. 70 % des patients sont en rémission complète.Les LMNH sont actuellement un cancer curable dans leur forme agressive. L’amélioration de nos résultats thérapeutiques nécessite un certain nombre de facteurs qui sont : un diagnostic plus précoce, une plus grande disponibilité du Rutiximab et une chimiothérapie plus agressive pour les LMNH à grandes cellules de mauvais pronostic.

Le cancer ovarien est le cancer gynécologique le plus meurtrier chez les femmes dans les pays occidentaux et le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Une surexpression de YB-1 induit la résistance des cancers ovariens et du sein au cisplatine. YB-1 est une protéine multifonctionnelle qui affecte la transcription, l’épissage et la traduction de l’ARNm. Dans notre laboratoire, nous avons utilisé les constructions TAP-YB1 pour identifier par spectrométrie de masse les partenaires de YB-1 importants pour cette résistance. En utilisant les bases de données bioinformatiques et la technique siRNA, nous nous sommes intéressés aux partenaires d’YB-1 qui sont potentiellement impliqués dans la résistance du cancer du sein au cisplatine. De ces analyses, nous avons observé que RPS4X, serait un bon marqueur de résistance au cisplatine pour les patientes atteintes du cancer sein. Le complexe YB-1/RPS4X a aussi été identifié dans les cellules du cancer ovarien et une déplétion de RPS4X induit leur résistance au cisplatine. Nous avons effectué des études d’immunohistochimie (IHC) avec des anticorps RPS4X et YB-1 sur une cohorte de 192 tissus de patientes atteintes du cancer ovarien de haut grade. De ces analyses, nous avons observé que RPS4X serait un bon marqueur prédictif et pronostic pour les patientes atteintes du cancer ovarien. D’autres études d'IHCs sont en cours pour valider l’importance de ces protéines au niveau de la chimiorésistance du cancer du sein.

Introduction: La toxicité financière (TF) réfère aux difficultés financières causées par le cancer. En pédiatrie, la TF durant les traitements est démontrée, mais les données à long terme sont rares. Comprendre l’évolution à long terme du statut socioéconomique (SES) des familles de survivants de leucémie lymphoblastique aigue pédiatrique (LLAp) est nécessaire. 

Méthode: La cohorte PETALE (n = 246) inclue des survivants de LLAp du CHU Sainte-Justine. Ils ont été évalués 15,5 ± 5,2 ans post-diagnostic (âge moyen: 21,6 ± 6,3 ans). Le SES des familles a été attribué de façon écologique en se basant sur la moyenne de revenu du code postal de leur résidence. Les données agrégées sur le revenu familial moyen (RFM), le % de familles monoparentales, avec ≤20 000$ de revenu annuel, ˂ seuil de faible revenu et d’adultes sans diplôme post-secondaires ont été comparées dans le temps.

Résultats: La distribution du RFM est demeurée similaire. La majorité des familles ont amélioré (30,9%) ou gardé (48,6%) leur RFM. Néanmoins, il a diminué pour 20,6% des familles. Les facteurs de risque usuels d’effets secondaires à long terme (genre, radiothérapie, âge au diagnostic) n’ont pas été observés. L’exclusion des participants de ˃20 ans (présumés autonomes) n’avait pas d’effet.

Conclusion: Contrairement à ce qui s’observe ailleurs, la proportion de familles souffrant de TF dans la population étudiée ne change pas à long terme. Ces résultats pourraient s’expliquer par notre système de santé universel.

Plusieurs invoquent la très grande variabilité dans l’accès desmédicaments contre le cancer (MCC)entre les provinces canadiennes. Cette variabilité serait synonyme  d’iniquité dans la mesure où l’accès aux médicaments novateurs dépend de la province où vivent les patients. Qui plus est, dans un souci de maintenir l’accessibilité aux MCC tout en cherchant à éviter une hausse significative des dépenses pharmaceutiques, les gouvernements provinciaux ont initié des ententes de partage de risques financiers avec les fabricants dont la teneur demeure confidentielle. La présente recherche porte sur l’accès aux médicaments contre le cancer (MCC) au Canada et se propose de soulever les questions éthiques qui s’y rattachent :

- Dix ans après la compilation de Menon, Stafinski et al. (2005), quelle différence dans la variabilité entre les provinces canadiennes observons-nous ? Quels sont les éléments expliquent l’évolution observée?

- Les ententes secrètes de partage de risques financiers et de développement de la preuve contractés avec les fabricants ont-elles une incidence durable sur l’accessibilité des MCCs?

- En recourant à de telles ententes, les responsables gouvernementaux ne risquent-ils pas de compromettre les valeurs fondamentales présidant aujourd’hui à l’évaluation des médicaments : la rigueur, l’impartialité, l’intégrité et la transparence? S’il y a lieu, quels mécanismes a-t-on développé pour assurer la cohérence avec ces valeurs? 

La transition épithélio-mésenchymateuse (TEM) joue un rôle important dans les métastases. Ce processus est induit par différents facteurs de croissance, dont le TGF-b, et est caractérisé par le gain d’un phénotype mésenchymal permettant aux cellules tumorales de migrer vers un tissu sain adjacent. Il a été démontré que la périostine (POSTN), protéine inductible par le TGF-b, est impliquée dans la TEM et est essentielle au développement des métastases représentant ainsi une excellente cible thérapeutique. Les anthocyanidines, composés présents dans les petits fruits, sont reconnues pour contrer le développement tumoral. L’impact de celles-ci sur l’activité métastatique de la POSTN demeure cependant inconnu. Nous émettons l’hypothèse que les anthocyanidines puissent altérer l’expression de la POSTN et, de ce fait, contrer la TEM induite par le TGF-b dans les cellules de glioblastomes humains (U-87 MG). Les objectifs sont d’évaluer les effets des anthocyanidines sur les niveaux d’expression de la POSTN induite par le TGF-b, sur l’action synergique (POSTN-TGF-b) dans l’expression des biomarqueurs de la TEM et la signalisation cellulaire. Nos résultats démontrent que le TGF-b favorise l’expression de la POSTN et que les anthocyanidines testées l’inhibent, et ce, de façon concentration dépendante. Nos données suggèrent un nouveau mécanisme d’action antimétastatique des anthocyanidines confirmant les propriétés bénéfiques des petits fruits dans la prévention des cancers du cerveau.

 Les cytokines pro-inflammatoires telles que l’interleukine-6 (IL-6) et le facteur de nécrose tumoral-α (TNF-α) semblent jouer un rôle dans le développement du cancer du sein. Pour mieux comprendre ce rôle, nous proposons d’examiner l’association dans le tissu mammaire normal entre les niveaux d’expression d’IL-6 ou du TNF-α et deux facteurs de risque du cancer du sein: la densité mammaire et l’involution lobulaire. L’expression d’IL-6 et du TNF-α a été mesurée par immunohistochimie sur des coupes de blocs de matrice tissulaire contenant de 2 à 4 carottes d’épithélium mammaire normal pour chacune des 20 femmes choisies ayant un cancer du sein et âgées de 50 à 65 ans. La densité mammaire a été visuellement évaluée (peu, modérément ou très dense). Le dégrée de l’involution lobulaire (nulle, partielle ou complète) et le type lobulaire dominant (type 1, 2 ou 3) ont été évalués dans le tissue mammaire normal sur des lames colorées à l’hématoxyline/éosine.Nous avons observé une corrélation de Spearman positive significative entre l’intensité de l’expression d’IL-6 et la densité mammaire après ajustement pour l’âge et l’indice de masse corporelle (r = 0.49; p = 0.04). Aucune corrélation significative n’a été observée entre l’expression des cytokines et l’involution lobulaire. Nos résultats suggèrent qu’une augmentationde l’expression d’IL-6 dans le tissu mammaire normal est associée à une augmentation de la densité mammaire et possiblement du risque du cancer du sein.



Nombre de médicaments anticancéreux présentent une grande variabilité en terme de pharmacocinétique et de pharmacodynamique.
La grande majorité d'entre eux présente une fenêtre thérapeutique étroite, ce qui entraine un risque accru d'échec de la thérapie et/ou de toxicité, dans le cas d'un traitement uniforme pour tous les patients.

L'adaptation individuelle de la chimiothérapie - en maximisant l'efficacité de la thérapie et en minimisant les effets secondaires - est le principal défi des cliniciens pour le traitement en routine. Dans la plupart des cas, les marqueurs de substitution liés à la pharmacocinétique du médicament comme l'Aire Sous la Courbe (ASC) ou la concentration maximale (Cmax) sont les seuls critères quantitatifs utilisés pour l'adaptation de la dose.

Notre approche est axée sur la recherche du meilleur régime d'administration du médicament, c'est-à-dire celui pour lequel la probabilité que la concentration se trouve dans la fenêtre thérapeutique est maximale. Une première étape consiste à utiliser les modèles pharmacocinétiques de population disponibles dans la littérature pour évaluer les régimes standards (1, 2, 3 et 4 fois par jour) ou n'importe quel régime plus adapté.

Ainsi connaissant les paramètres pharmacocinétiques de population du médicament, nous pouvons définir quel est le meilleur régime d'administration tout en quantifiant le temps passé et la probabilité associée d'être à l'intérieur de la fenêtre thérapeutique.

Le transporteur microsomal de G-6-P est fortement exprimé dans les glioblastomes, des tumeurs cérébrales hautement agressives. La modulation de l’expression de G6PT affecte la survie des cellules cancéreuses. Le rôle de G6PT dans les processus d’adaptation métabolique liés à la cancérogénèse des glioblastomes et les facteurs intracellulaires responsables de sa régulation transcriptionnelle demeurent peu documentés. Nous émettons l’hypothèse que G6PT est un acteur central associé au développement tumoral et que toute intervention pharmacologique de son expression affectera la survie des cellules cancéreuses cérébrales. Lorsque les cellules U87 sont stimulées par le TNFα, le PMA ou la ConA, on observe l’augmentation de l’expression de biomarqueurs inflammatoires (COX-2) et invasifs (MT1-MMP) menant à la répression génique de G6PT et à la diminution de l’activité luciférase régulée par le promoteur de G6PT. Ces changements d’expression modulent également la survie des cellules U87. Des inhibiteurs pharmacologiques (CP, AKBA, LY, PP2) renversent l’expression génique de G6PT affectée par le TNFα, le PMA ou la ConA montrant un rôle des facteurs IKK, JAK3 et PI3K. Des mutants de délétions progressives du promoteur de G6PT ont permis d’identifier une séquence importante dans la régulation de sa transcription. En conclusion, nos résultats montrent qu’un ciblage pharmacologique de G6PT aurait un impact sur la cancérogénèse liée à l’adaptation métabolique des glioblastomes.

Au-delà de la dimension biomédicale que présente le cancer, cette maladie se manifeste dans l’expérience de personnes à travers des changements qui évoquent notamment des ruptures, des pertes et des gains. Ces transformations renvoient à un univers de significations qu’on peut comprendre au moyen d'une perspective sociophénoménologique. Dans cette lecture, l'existence s'organise à travers des rapports au monde que sont le corps, le temps, les autres et l’espace. Considérer le cancer dans une approche sensible au vécu et à l’interprétation de la maladie, nous conduit ainsi à penser le recours à des approches alternatives de soins sous l’angle d’effets ressentis et identifiés à l’endroit de ces rapports au monde. À partir
de là, nous avons réalisé une recherche à propos du recours et des effets du yoga dans l’expérience vécue de 14 personnes ayant été atteintes de cancer. Nous avons mené deux entretiens avec chacune d’elles et conduit notre analyse en considérant d’une part, le vécu du cancer sous l’angle d'une épreuve qui rebondit sur des rapports au monde. Nous avons d'autre part pris soin de situer la place des pratiques de yoga dans cette épreuve. Dans notre communication, nous présenterons cette recherche, les résultats qui en découlent et évoquerons une manière de penser les approches alternatives de soins dans les itinéraires thérapeutiques de personnes gravement malades.

HER2 est un facteur pronostic et prédictif dans le cancer du sein. Avec l'introduction thérapeutique du trastuzumab, l’évaluation fiable du statut du récepteur est essentielle. L’analyse immunohistochimique (IHC) et l’hybridation fluorescente in situ (FISH) sont utilisées pour évaluer HER2. Les nouvelles lignes directrices de l’Association américaine d’oncologie clinique/Le collège des pathologistes américains (ASCO/CAP) recommandent d’évaluer HER2 par IHC ou FISH sur la biopsie et de répéter le test sur la pièce chirurgicale quand le résultat est équivoque. Nous voulons analyser si la biopsie fournie par le radiologiste (représentée par un bloc contenant du tissu tumoral choisi aléatoirement) donne des résultats fiables comme si on avait mesuré HER2 sur la zone tumorale ayant servi au diagnostic (représenté par le bloc utilisé pour le diagnostic). Dans une cohorte de 106 cas de cancer du sein diagnostiqués entre 2011 et 2012, nous avons examiné la concordance entre les résultats (IHC et FISH) obtenus avec le bloc utilisé pour le diagnostic et ceux obtenus avec le bloc choisi aléatoirement. La concordance générale, celle positive et celle négative étaient 93,6%, 92,8%, 93,9% à l’IHC et 98,0%, 97,2%, 98,5% au FISH. Les résultats obtenus au FISH, mais pas ceux observés à l’IHC, satisfont l’exigence de l’ASCO/CAP d’au moins 95% de concordance. La seule utilisation de l’IHC ne pourrait pas représenter une méthode fiable pour évaluer HER2 sur biopsie dans les carcinomes mammaires.

CONTEXTE: L'espoir est un concept d'importance en soins palliatifs, puisqu'il présente un impact positif sur les habiletés d'adaptation ainsi que sur la qualité de vie des personnes atteintes d'une maladie potentiellement mortelle. Les infirmières exercent un rôle clé afin d'inspirer l'espoir chez ces patients. Par contre, les variables professionnelles et organisationnelles qui ont le potentiel d'influencer leur capacité à maintenir l'espoir sont très peu documentées. OBJECTIF : Explorer les liens entre la perception des compétences de l’infirmière à soutenir l’espoir et les différentes variables professionnelles et organisationnelles. MÉTHODE : L’échantillon se compose de 751 infirmières de la province de Québec qui pratiquent en soins à domicile (42,3%),  en soins critiques (33,2%), en soins oncologiques (15,3%) et en soins palliatifs (9,2%). RÉSULTATS : Le modèle de régression finale permet d’expliquer 16,4% de la variance de la perception des compétences des infirmières, F(4, 746) = 29,78, p = 0,00. Le principal déterminant de la compétence perçue à maintenir l’espoir est le sens que les infirmières accordent à leur travail, b = 0,25, p = 0,00. CONCLUSION: Malgré le caractère exploratoire de l'étude, les réultats sont cohérents avec des travaux québécois proposant que trouver un sens à son travail serait associé à des états psychologiques positifs, comme le bien-être et l'engagement affectif.

Le concept de "combi-ciblage" vise à concevoir des molécules programmées pour libérer au moins deux principes actifs aux modes d’action différents. Parmi ces molécules, appelées "combi-molécules", nous nous sommes plus particulièrement intéressés au couplage d’un inhibiteur de récepteur du facteur de croissance épidermique (ou EGFR) et d’un agent cytotoxique capable d’endommager l’ADN. Jusqu'à présent, cet agent cytotoxique a toujours consisté en des fonctions alkylantes. Récemment, nous avons élargi notre champ d’action et avons conçu des "combi-molécules" capable de se comporter non seulement comme des inhibiteurs de l'EGFR mais aussi comme des inhibiteurs de la synthèse de l'ADN. L'inhibition de la synthèse de l'ADN est assurée par le relargage d’analogues nucléosidiques. Au cours de cette présentation, la synthèse de ces nouvelles molécules ainsi que leur activité biologique sur plusieurs lignées cellulaires affectées par différents types de cancer seront abordées.



L’amplification du gène qui code pour le récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) et la surexpression de ce récepteur sont associées à un mauvais pronostic dans le cancer du sein. Depuis l'introduction thérapeutique d’un anticorps dirigé contre HER2 (trastuzumab), l’évaluation fiable du statut de ce récepteur est devenue essentielle. Les lignes directrices du Collège des pathologistes américains recommandent, entre autres, les techniques d’hybridation in situ (ISH) pour l’évaluation de l’amplification du gène HER2 dans les carcinomes mammaires. Étant donné que ces tests sont associés à des coûts très élevés, il est donc très important de développer une méthode plus économique pour la détermination du statut HER2. Dans cette étude, nous avons examiné la concordance du statut d’amplification d’HER2 sur coupe histologique (un tissu par lame, la méthode de référence) et sur matrice tissulaire (64 tissus par lame, la nouvelle méthode) dans une cohorte de 521 tissus de cancer du sein. Nous avons observé une concordance globale de 99,8% entre les résultats obtenus par coupe histologique et par matrice tissulaire. La sensibilité de cette nouvelle méthode était de 98,4% et la spécificité était de 100%. L’utilisation de matrices tissulaires représente une façon économique et fiable d’examiner le statut d’amplification d’HER2, car cette méthode permet d’évaluer le statut HER2 dans plusieurs tumeurs simultanément.