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La malaria est une infection causée par un parasite du genre Plasmodium. Des conditions inflammatoires se développent lors de la malaria conduisant à diverses pathologies. Par exemple, la sécrétion d’IL-1b et l`élévation de la température corporelle, qui sont contrôlés  par le complexe NLRP/Inflammasome. Ce dernier peut être déclenché par l’hémozoine (HZ), un cristal inorganique produit par le Plasmodium comme déchet métabolique. L’HZ déclenche une réponse inflammatoire, et mène à la sécrétion de chimiokines et de MRP, qui ont un fort potentiel pro-inflammatoire. Leurs concentrations sont élevées chez les patients ayant une infection malarique sévère. Il n’est pourtant pas encore établi que les pathologies associées à la malaria impliquent la régulation du complexe NLRP/inflammasome par ces MRPs. Nous avons utilisé des MRPs humains recombinants pour stimuler des macrophages humains, sans ou avec l’ajout d’HZ. Les MRPs induisent la production d’IL-1b de façon dose-dépendante, et cette production est augmentée par la présence de l’HZ. De plus, les MRPs augmentent l’expression de pro-IL-1b, ce qui indique une synthèse de novo liée à l’activation de NF-kB. Ces expériences démontrent que les MRPs sont produites lors d’une infection expérimentale à malaria, et qu’ils peuvent induire la production d’IL-1b ainsi que l’expression de pro-IL-1b in vitro. Ces découvertes sont cruciales pour mieux comprendre les mécanismes régulant les conditions inflammatoires liées à la malaria.

La molécule CD38 est une glycoprotéine transmembranaire qui  est présente à la surface des  lymphocytes B activés et différenciés. CD38 est aussi un marqueur important pour les cellules souches hématopoïétiques, permettant de distinguer les progéniteurs précoces CD34+CD38¯ des cellules différenciées CD34+CD38+. Cependant, les travaux sur les cellules CD34+ in vitro n’utilisent pas ce marqueur car il a été démontré que CD38 est anormalement absent sur les cellules différenciées générées par la culture en milieu sans sérum. Dans notre laboratoire, nous suivons l’activation des lymphocytes B cultivés in vitro grâce à la présence de CD38 et nous avons aussi observé une diminution anormale de CD38  chez les cellules cultivées en milieu sans sérum. Étonnamment, la présence de CD38 variait selon la composition en albumine humaine ou bovine de notre milieu sans sérum. Nous avons donc étudié à quel niveau la source d’albumine pouvait influencer la présence du marqueur CD38 chez les lymphocytes B en réalisant des analyses de cytométrie, d’immunobuvardage et d’expression de son messager. Nos résultats montrent que les niveaux protéiques de CD38 chez les lymphocytes B cultivés sont affectés par la source d’albumine, mais pas les niveaux d’ARNm. Cette étude suggère que l’ajout d’albumine humaine comme supplément dans les cultures de cellules hématopoïétiques permettrait de rétablir l’utilisation de CD38 comme marqueur des progéniteurs précoces lorsque cultivées en milieu sans sérum.

Première cellule de l’immunité innée recrutée au site infectieux, le neutrophile exprime une panoplie de récepteurs permettant la reconnaissance de ligands pathogènes et endogènes. Notre laboratoire s’intéresse au rôle de la lectine MICL (Myeloid Inhibitory C-type Lectin-like) dans la régulation des fonctions du neutrophile humain en réponse à des motifs pathogéniques ou endogéniques. À l’aide d’anticorps monoclonaux, l’impact signalétique et fonctionnel de l’engagement de MICL a été évalué par la mesure de différentes fonctions du neutrophile humain déclenchées par des particules de zymosan ou des cristaux d’urate, agents étiologiques de la goutte. L’internalisation de MICL potentialise la phagocytose des particules de zymosan par les neutrophiles humains. De plus, cet effet s’accentue lors de la préincubation des neutrophiles avec du TNF, mettant en lumière l’importance du rôle inhibiteur de MICL en conditions inflammatoires. La génération d’IL-8 et des produits de la 5-LO en réponse au zymosan et aux cristaux d’urate a été augmenté lorsque MICL est préalablement internalisé. À l'aide d'un siRNA dirigé contre MICL, ches les PLB-985, nous avons confirmé les observations obtenues chez le neutrophile humain. Nous proposons que la lectine MICL participe à la régulation des voies de signalisation activatrices des fonctions cellulaires du neutrophile humain en conditions inflammatoires, tant vis-à-vis des stimuli pathogéniques qu’envers une stimulation endogène.

Des études ont montré que des pseudo-virus constitués des protéines d’assemblage du virus de la leucémie murine et de la protéine Spike de l’enveloppe virale du coronavirus se comportent comme des coronavirus sauvages en ce qui a trait à l’adhésion sur des surfaces inertes et l’entrée dans les cellules. De ce fait, nous utilisons une stratégie de co-transfection à 3 plasmides afin de produire les pseudo-virus chez des cellules productrices. L’assemblage des protéines qui sont produites par la co-expression des 3 plasmides génère des particules virales qui expriment à leur surface la protéine Spike. Après l’isolement des pseudo-virus et la détermination de leur titre, ils ont été soit utilisés directement (sans traitement) ou incubés en présence de nanoparticules de carboxymethyl cellulose couplées au cuivre (CMC-Cu) et ce, sans ou avec des agents désinfectants. Par la suite, les pseudo-virus ont été utilisés pour infecter les cellules pulmonaires VeroE6. Étant donné que le génome viral de ces pseudo-virus ne permet pas leur réplication lytique, il demeure intégré dans le génome des VeroE6 et l’expression du gène luc permet de quantifier l’efficacité de l’infection virale lorsque les pseudo-virus ont été préalablement exposés aux nanoparticules seules ou en combinaison avec des désinfectants. Collectivement, les résultats obtenus ont permis de définir les propriétés virucides du CMC-Cu pour contrer l’infection par les pseudo-virus exprimant la protéine Spike des coronavirus.

Problématique : Connaître les cibles antigéniques peptidiques des lymphocytes T (LT) auto-réactifs dans les maladies auto-immunes est nécessaire pour comprendre leur pathogenèse, établir des outils diagnostic et développer des thérapies.

Objectifs : Nous souhaitons 1) identifier les cibles peptidiques des LT au sein de la protéine « récepteur de la thyrotropine » (RTSH), auto-antigène majeur dans la thyroïdite auto-immune ou maladie de Graves. 2) définir des peptides immuno-dominants communs entre plusieurs patients.

Méthodes : Des patients atteints de maladie de Graves sont recrutés au sein de sites universitaires du Québec. La réactivité des LT circulants est évaluée in vitro en présence de peptides de la RTSH. Celle-ci est mesurée par la détection de la cytokine inflammatoire Interféron gamma (technique ELISPOT). Les données cliniques telles que durée de la maladie et le statut des anticorps anti-RTSH sont collectées.

Résultats : La réactivité des LT vis-à-vis des 4 séries de peptides RSTH (série 1-10,11-20,21-30 et 31-39) a été
testée chez 33 patients (11 enfants et 22 adultes) avec maladie de Graves et 19 contrôles. Il y a 14 /33 (42%) des patients et 2/19 (10%) des contrôles qui ont une réponse à au moins une série de peptides (p=0.02). La série de peptides
RTSH 11-20 est la série la plus fréquemment reconnue par les patients (7/14) alors qu’aucun contrôle ne répond à cette série. Il n’y avait pas de corrélation entre la réactivité des LT et les données cliniques.

L'antibiorésistance est une menace pour la médecine classique (OMS, 2014) et pourrait représenter un danger pour le bien-être des chevaux et la santé publique. Notre objectif est de documenter l'antibiorésistance chez le cheval au Québec. Une étude préliminaire, réalisée en 2015 sur 68 chevaux en Montérégie, a révélé que 21% (IC95% 14-41) de ces chevaux excrétaient des organismes multirésistants. 4% (IC95% 0-11) de ces chevaux excrétaient des E. coli potentiellement producteurs de β-lactamases à spectre étendue (ESBL) et/ou AmpC β-lactamases (AmpC). Les gènes correspondant étaient blaCMY-2, blaTEM, et blaSHV. Par la suite, nous avons prélevé 152 chevaux adultes sains (échantillons rectaux) dans 22 écuries sur le territoire Québécois durant l’année 2016. Nous effectuerons un antibiogramme par la méthode de diffusion des disques pour 11 classes d’antibiotiques, sur trois isolats sélectionnés au hasard sur chaque échantillon, afin de quantifier les résistances. Nous réaliserons aussi une culture en enrichissement (ceftriaxone) pour détecter les microorganismes potentiellement producteurs de ESBL/AmpC. Ce type de données est pour l’instant indisponible pour le Canada et serait nécessaire pour déterminer si la population équine du Québec représente un danger pour le bien-être des chevaux ainsi que pour la santé publique, compte tenu des contacts directs qui existent entre les chevaux et leurs propriétaires.

La fibrose kystique est une maladie génétique causant des sécrétions épaisses et visqueuses au niveau des poumons des personnes atteintes. L’espérance de vie de ces personnes s’est grandement améliorée au cours des dernières décennies, mais les infections bactériennes restent la principale cause de décès. Une souche hypervirulente, Pseudomonas aeruginosa LESB58, a été prélevée dans les poumons d’une personne atteinte de la maladie. Cette souche se caractérise par une capacité plus grande de former des biofilms ainsi que par l’expression précoce de certains facteurs de virulence, ce qui fait en sorte que la bactérie est bien adaptée à la physiologie pulmonaire. Il est important de trouver de nouveaux facteurs de virulence de la bactérie afin de contrer sa progression. Une mutagenèse par étiquette a été faite sur P. aeruginosa LESB58. Les mutants ont été testés chez le rat. 166 mutants qui étaient avirulents chez le rat ont ensuite été testés avec l’amibe Dictyostelium discoideum. 14 mutants se sont montrés très avirulent chez l’amibe et ont été testés chez la drosophile. 4 mutants ont ressorti avirulent dans tous les modèles d’hôtes. Les gènes mutés ont été déterminés et les mutants ont été caractérisés à l’aide de tests phénotypiques incluant la capacité à former des biofilms et la présence de pigmentation. Ce projet permettra de développer de nouveaux outils thérapeutiques afin de contrer la progression des infections pulmonaires chez les personnes fibro-kystique.

Mondialement, plusieurs personnes sont affectées par des infections virales chroniques. L’infection par le VHC se démarque des autres puisque 25% des personnes infectées arrivent à l’éliminer. Les mécanismes expliquant ce phénomène ne sont pas connus. Plusieurs études récentes ont permis de démontrer que l’interaction entre le système immunitaire inné et adaptatif était importante pour le développement d’une réponse immunitaire efficace.

Les anticorps naturels sont des effecteurs importants du système immunitaire inné. Leur rôle majeur est de reconnaître les agents pathogènes dans les étapes précoces de l'infection. Cependant, le rôle du complément dans ce processus est inconnu.

Vingt-quatre heures suivant l’infection de souris sauvages avec LCMV, nous retrouvons des titres similaires entre les souris décomplémentées ou non dans la rate ce qui conduit à aucune différence significative au niveau des lymphocytes T spécifiques au LCMV huit jours suivant l’infection. Pour évaluer le rôle du complément indépendamment des anticorps naturels, des souris déficientes en cellules B ont été décomplémentées ou non. Les titres viraux de ces souris 24h après infection par LCMV était plus bas dans la rate des souris décomplémentées. Étonnamment, cette baisse de recrutement à la rate est associée avec une augmentation en lymphocytes T spécifiques au LCMV 8 jours suivant l’infection suggérant que le complément pourrait interférer avec la présentation d’antigènes en absence d’anticorps.

Leishmania, l'agent causal de la leishmaniose chez l’humain, est une maladie tropicale négligée infectant les macrophages. Dans ces derniers, le parasite altère la signalisation intracellulaire et diminue leur activation afin de favoriser sa propre survie et progression chez son hôte. Une des méthodes employée par le parasite pour contrecarrer la réponse innée immunitaire est d’exploiter les signaux de régulation négative  de l'hôte, tels les protéines tyrosines phosphatases (PTP). Généralement, les PTPs inhibent des kinases impliquées dans différentes voies signalétiques des macrophages. Ainsi le clivage des PTPs les activent occasionnant en bout de ligne l’inactivation des fonctions du macrophage soient. Notre project avait pour but d’étudier l’induction des principales PTPs cytosoliques, PTP-1B et SHP-1, lors de l’infection par Leishmania et d’identifier les substrats avec lesquelles elles interagissaient. Nous avons aussi examiné la re-localisation post-infection de ces PTPs dans la membrane plasmique et le cytosol du macrophage. Ils semblent que suite à leurs activations ces PTPs vont surtout interagir avec des protéines du cytoplasme pouvant être impliqué dans la régulation de l’activité et fluidité membranaire. Une analyse détaillée de nos résultats sera présenté lors du congrès et l’impact de nos découvertes et leurs implications dans cette interaction hôte-pathogène sera discutées.

Ce projet de recherche a été possible grâce à un octroi des IRSCs à M.O..

Le réovirus de mammifères est à l’étude comme virus oncolytique pouvant détruire de manière préférentielle les cellules cancéreuses. Bien que les déterminants viraux et cellulaires responsables soient mal connus, les voies de signalisation reliées à l’interféron sont probablement impliquées. Des mutants viraux différant dans leur sensibilité à l’interféron ont été sélectionnés et leur séquence nucléotidique a été déterminée. Afin d’établir l’importance des mutations, les plasmides portant chacun des gènes viraux correspondants ont été mutés et combinés individuellement avec les 9 autres plasmides de type sauvage. Les virus mutants ont ensuite été récupérés par transfection de cellules par la technique dite de « génétique inverse ». Les résultats ont démontré que les phénotypes d’induction et de sensibilité à l’interféron peuvent dépendre de plusieurs déterminants viraux. De plus, l’induction des voies de l’interféron et la sensibilité du virus à celle-ci sont des propriétés dissociables génétiquement. Des études ont aussi été initiées afin de d’examiner certains déterminants cellulaires induits ou réprimés par les différents virus mutants. L’infection de fibroblastes murins parentaux ou transformés sera ensuite examinée par titrage de virus et par des tests de viabilité cellulaire. Ceci permettra de déterminer si une corrélation existe entre l’induction de la réponse antivirale, la sensibilité du virus à celle-ci et l’oncotropisme viral.

Les amibes se nourrissent principalement de bactéries. Certaines bactéries ont développé des mécanismes de résistance pour contourner la voie phagocytique des amibes. À la fin du processus, les bactéries résistantes non digérables peuvent se retrouver enrobées dans des corps multilamellaires (CML) et sécrétées dans l’environnement sous cette forme. Les bactéries résistantes aux amibes, comme le pathogène respiratoire Pseudomonas aeruginosa, se nomment des ARB. L’aérosolisation de CML contenant des ARB pourrait favoriser la propagation des maladies infectieuses, mais aucune donnée n’est disponible au sujet de l’enrobage de P. aeruginosa par les amibes. Afin d’étudier la capacité des amibes à enrober P. aeruginosa, il faut dans un premier temps identifier des souches de cette bactérie qui ont un phénotype ARB. L’amibe Dictyostelium discoideum a été utilisée comme hôte amibien pour déterminer, parmi une liste de 30 souches de P. aeruginosa provenant d’infections pulmonaires ou de l’environnement de cabinets dentaires, celles présentant un phénotype ARB. Le résultat des cocultures démontre qu’une majorité de souches résiste à la prédation amibienne. Or, les souches infectant des humains et présentant un aspect mucoïde étaient celles résistant le plus à la prédation amibienne. La suite de ce projet sera une analyse du processus d’enrobage en microscopie électronique. Cette étude permettra de mieux comprendre la propagation de pathogènes respiratoires dans l’environnement.

En plus d’être un réel problème de santé publique (500 millions de personnes infectées par les VIH, VHC et VHB à travers le monde),  les infections persistantes ont pour caractéristique de provoquer une apparition tardive d’anticorps neutralisant (AcN). Le but de cette étude est d’étudier les mécanismes impliqués dans ce retard lors d’une infection par un virus murin persistant reconnu: le virus de la chorioméningite lymphocytaire (LCMV). L’hypothèse du projet  est que LCMV provoquerait un défaut de la maturation d’affinité, entrainant ainsi un retard dans l’apparition des AcN. Pour cela, nous faisons une analyse parallèle de la réponse en Ac  à un antigène (Ag) modèle conjointement injecté à des souris infectées par LCMV ou le virus de la stomatite vésiculaire (VSV, aigu). Des tests ELISA sur sérum démontrent que, comparés aux souris infectées par VSV ou non-infectées, les animaux infectés avec LCMV produisent une quantité accrue d’IgM et d’IgG alors que la réponse spécifique au NP est dramatiquement réduite. De l’immunohistochimie et de la cytométrie en flux sur rate ont permis de déterminer que les centres germinatifs des souris infectées avec LCMV sont plus gros mais non spécifiques du NP. Des expériences ELISPOT ont permis de montrer que la diminution de production d’Ac est due à un nombre plus faible de cellules sécrétrices d’Ac. Nos résultats permettent de mieux comprendre les mécanismes des infections virales et pourraient ainsi aider à la conception de traitements.

Les virus sont des experts pour modifier l’homéostasie cellulaire. Récemment, plusieurs groupes ont démontré que quelques virus pouvaient modifier l’épissage alternatif (ÉA) de certains transcrits cellulaires. Puisque l’ÉA possède un rôle important de régulation, nous avons émis l’hypothèse que ces changements d’épissage causés par des virus pourraient être beaucoup plus importants. Pour étudier la modulation de l’ÉA des transcrits cellulaires, des cellules L929 contrôles et infectées avec Réovirus ont été analysées par séquençage d’ARN à haut-débit pour caractériser l’ensemble des événements d’ÉA. Nos résultats ont permis d’identifier 240 événements d’ÉA modifiés de manière statistiquement significative (Q<0,05) touchant 194 gènes. Ces gènes sont enrichis dans les processus liés à la maturation des ARNs et l’épissage alternatif. Ensuite, nous avons investigué la cause de ces changements. Premièrement, nous avons regardé l’expression des facteurs d’épissage. ESRP1 est surexprimé au-delà de 40 fois suite à l’infection. Une expérience de co-culture a permis de déterminer que la surexpression d’ESRP1 ne nécessite pas la présence de Réovirus, mais plutôt la réponse immunitaire cellulaire liée à l’infection virale. Nous avons démontré que Réovirus induit des changements d’épissage alternatifs chez la cellule-hôte et que cette modulation pourrait provenir de la réponse immunitaire cellulaire déclenchée dans le cadre de l’infection virale.

Le cytomégalovirus humain (HCMV) est un Herpèsvirus causant une infection latente chez 60% des nord-américains. Sa primo-infection chez les nouveaux-nés et sa réactivation chez les individus immunodéprimés provoquent un impact clinique important. Plusieurs souches résistantes aux antiviraux utilisés sont retrouvées chez certains patients infectés. Ces souches présentent des mutations au niveau du gène viral encodant l’ADN polymérase UL54 du HCMV. L’hypothèse de recherche est que ces mutations affectent la liaison des antiviraux à UL54, les rendant ainsi inefficaces contre le virus. Cette recherche vise à élucider le mécanisme moléculaire de résistance aux antiviraux chez ce pathogène.

 

Jusqu’à maintenant, l’optimisation de l’expression et de la purification de la protéine recombinante UL54 de type sauvage et des diverses versions mutées associées à la résistance aux antiviraux a été réalisée. Par spectrofluorimétrie, il a été possible d’observer que l’affinité d’UL54 de type sauvage et des mutants est similaire pour l’ADNsb. Par contre, l’affinité des mutants pour le dATP est différente si on la compare avec celle d’UL54 de type sauvage. Des résultats préliminaires de l’interaction de l’antiviral foscarnet aux diverses formes d’UL54 ont été obtenus aussi par spectrofluorimétrie. Ceux-ci semblent indiquer que les mutants d’UL54 associés aux résistances lient peu ou pas l’antiviral. L’utilisation d’un microcalorimètre permettra d’étudier plus précisément cette interaction.

Plusieurs virus tels que l’Influenza peuvent être transmis par voie aérienne. Cependant, peu de données concernant leur aérosolisation, leur propagation et leur détection à l'état d'aérosols sont disponibles. À l’exception de méthodes spécifiques comme la PCR, il n’y a peu de méthodes génériques pour évaluer leur présence dans l'air. Nous avons précédemment développé et validé une méthode de détection rapide, simple et peu coûteuse pour indiquer la présence de certains virus en utilisant un substrat spécifique aux neuraminidases virales. Ici, nous avons étudié l'effet de l'aérosolisation et de l'échantillonnage sur l'activité de cette enzyme.


La neuraminidase purifiée de Clostridium perfringens et celle présente à la surface de virus Influenza ont été nos modèles. Elles ont été aerosolisées dans une chambre SCL GenaMini en utilisant un atomiseur. Des prélèvements d'air ont été effectués à l'aide d'un SKC Biosampler et avec des filtres en polycarbonate de porosité 0,8 µm.


Le Biosampler cause 10 fois moins de dommages à l'enzyme seule que l'échantillonnage sur les filtres. Par contre, l’enzyme présente à la surface des virus Influenza n’est affectée par aucun des échantillonneurs testés. La détection précoce de la présence de virus dans l'air permettrait la mesure des menaces potentielles, par exemple dans les hôpitaux et les bâtiments agricoles, et la mise en œuvre rapide de mesures visant à réduire la propagation de l'infection, comme la quarantaine et la vaccination.

Problématique :Notre laboratoire a démontré que les souris déficientes pour Cux1 développent une réponse inflammatoire plus sévère que les contrôles. Une caractéristique importante est l’incapacité de ces souris à renouveler leur épithélium intestinal suite à l’induction d’un stress chimique. Nous posons comme hypothèse que Cux1 serait fonctionnellement impliqué dans le processus de restitution en contexte inflammatoire intestinal.

Méthodologie :Des cellules IEC6 ont été infectées avec des rétrovirus/shARN afin de diminuer l’expression de Cux1. Des essais de blessures avec lame sur monocouche ont permis de quantifier la migration. Le TGFb a été ajouté dans le milieu afin de bloquer la prolifération. Afin d’identifier des cibles transcriptionnelles, des analyses de PCR quantitatif et immunobuvardage ont été effectuées. Ces cibles ont été validées dans un modèle murin avec colite induite.

Résultats :Des blessures sur les IEC6shCux1 illustrent leur incapacité à migrer par rapport aux contrôles. L’ajout de TGFb dans ces conditions montre une diminution de la prolifération par essais d’incorporation du BrdU fluoromarqué. L’effet pro-migratoire du TGFb est défaillant dans les IEC6shCux1. Des cibles modulées en absence de Cux1 ont été identifiées dans le modèle cellulaire et murin.

Conclusion :Cux1 semble essentiel à la restitution d’une blessure en contexte inflammatoire.

Le virus du Nil occidental, tout comme le virus de la fièvre jaune et le virus Zika, est un virus d'ARN simple-brin transmis par des moustiques. Ces virus font partie des Flavivirus qui causent des maladies neurologiques graves et qui entraînent des dizaines de milliers de décès par année à l’échelle mondiale. Actuellement, il n’y a pas de traitement antiviral disponible malgré de nombreux efforts de recherche pour développer des inhibiteurs d’enzymes virales. Ici nous cherchons à caractériser l'interaction entre les protéines NS3 et NS5 qui forment le complexe de réplication virale en vue de cibler cette interaction pour la découverte de nouveaux composés antiviraux.

Un modèle d'interaction entre les protéines NS3 et NS5 du virus du Nil occidental a été créé par arrimage manuel et il a ensuite été soumis à des simulations de dynamique moléculaire. Des interactions potentielles entre les deux protéines ont été identifiées, et les résidus impliqués dans ces interactions ont été mutés. Les effets des mutations sur l’interaction protéine-protéine et sur le niveau de réplication virale ont été mesurés. Une région particulière sur la surface de la protéine NS3 a été identifiée comme jouant un rôle important dans la réplication virale. Un criblage virtuel pour des composés qui peuvent lier cette région sera effectué, et la capacité de ces composés à interférer avec la formation du complexe de réplication virale et donc avec la réplication du génome viral sera évaluée.

Le séquençage à haut débit permet d'évaluer les perturbations de la flore microbienne engendrées par l'antibiothérapie. Nous avons recueilli les selles de 3 contrôles et de 5 volontaires exposés à la céphalosporine cefprozil, et ce avant le traitement (J0), à la fin du traitement (J7) et après le traitement (J90). L'ADN des bactéries a été extrait des matières fécales et séquencé (HiSeq, Illumina), générant environ 15 milliards de nucléotides par métagénome individuel. Les métagénomes ont été assemblés avec Ray Meta, un logiciel hautement parallèle permettant le profilage des espèces microbiennes, des gènes de résistance et des fonctions géniques. La famille des Bacteroidaceae reste la plus abondante chez 7 des 8 participants (J0, J7, J90). Chez le huitième participant, les Prevotelaceae dominent initialement la flore (J0, J7), mais sont remplacés par les Bacteroidaceae (J90). En général, l'administration de cefprozil réduit la diversité bactérienne de manière significative (J7). De plus, l’exposition à l’antibiotique entraine une augmentation de l’abondance de certains gènes de résistance, en particulier les gènes codant pour les bêta-lactamases. Au total, 140 gènes de résistance différents ont été détectés dans les métagénomes, mais seulement 9 sont partagés entre tous les échantillons. En somme, la métagénomique propose de nouvelles avenues pour l'évaluation des antibiotiques.

La vaccination est à ce jour la méthode la plus efficace pour contrôler les maladies infectieuses. Cependant, la génération de vaccins sécuritaires ayant la capacité d’engendrer une immunité cellulaire protectrice, essentielle pour protéger contre la plupart des infections chroniques et les cancers, constitue un défi de taille. En ce sens, nous avons démontré précédemment que les pseudoparticules du virus de la mosaïque de la papaye (PapMV) pouvaient servir de plateforme vaccinale ou d’adjuvant adéquat. Cependant, le mécanisme par lequel PapMV induit l’activation du système immunitaire n’est pas connu. Ainsi, le but de mon étude était de déterminer le récepteur des cellules présentatrices d’antigènes permettant la reconnaissance de PapMV, le signal engendré, ainsi que la molécule responsable du pouvoir immunogénique de PapMV. Suite à des études d’immunisation chez la souris, il a été déterminé par cytométrie en flux que l’activation des cellules immunitaires par PapMV dépend du récepteur TLR7 et de la molécule adaptatrice MYD88. De plus, cette activation, causée par l’ARNsb de PapMV, engendre la production d’une cytokine antivirale, l’IFN-α, au niveau du sérum de ces souris. En outre, nous avons démontré que PapMV induit non seulement l’activation des cellules immunitaires murines, mais aussi des monocytes humains. Ainsi, l’approfondissement du mécanisme d’action de cet outil nous aidera à créer des vaccins efficaces contre les maladies virales persistantes et les cancers.

Les horloges circadiennes contrôlent divers aspects de la réponse immunitaire chez les

mammifères. Des travaux du laboratoire ont montré que la réponse des lymphocytes T

(LT) à un antigène présenté par des cellules dendritiques (DC) dépend de l'heure du

jour. Afin de déterminer quelle horloge circadienne est responsable de ce rythme,

nous avons inactivé le gène de l’horloge Bmal1 dans les LT ou les DC, et mesuré la

réponse des LT spécifiques pour le peptide antigénique OVA 7 jours post-vaccination

avec des DC-OVA. Le rythme de la réponse des LT observé chez les souris WT a été

aboli chez les souris KO pour Bmal1 dans les LT, suggérant que l’horloge de ces

cellules est essentielle pour la rythmicité de cette réponse. En parallèle, nous avons

vacciné les souris WT avec des DC-OVA WT ou KO pour Bmal1, et avons trouvé une

réponse lymphocytaire diminuée en réponse aux DC-OVA KO pour Bmal1, entrainant

une absence de la différence jour-nuit observée chez les souris vaccinées avec des

DC-OVA WT. Ceci suggère un rôle important de ce gène dans la présentation

antigénique. Nous avons ensuite analysé la migration des DC-OVA WT ou KO pour

Bmal1, et avons trouvé que les DC-OVA sans horloge migrent deux fois moins vers la

rate que celles exprimant Bmal1, ce qui pourrait expliquer la diminution de réponse

des LT observée en utilisant ces DC. Ainsi, déterminer l’heure du jour où la réponse à

la présentation antigénique est la plus efficace permettrait d’optimiser le processus de

vaccination.

La résistance à l’insuline est l’un des principaux symptômes rencontré chez les patients atteints de diabète de type-2. Par conséquent, l’augmentation de la sensibilité à l’insuline et donc de la captation du glucose, est une approche thérapeutique majeure utilisée pour diminuer la concentration en glucose sanguin. Dans cette étude, il a été démontré que les fractions peptidiques anioniques et cationiques séparées par électrodialyse avec membranes d’ultrafiltration (ÉDUF), à 50V/100 kDa, étaient capables d’augmenter significativement la captation du glucose en présence d’insuline. La bioactivité rapportée serait imputable aux peptides de faible poids moléculaires (300-500Da) présents dans ces 2 fractions spécifiques. De plus, cette étude démontre que l’augmentation de la captation du glucose est corrélée à l’activation par phosphorylation de l’enzyme AMPK. Cette enzyme est bien connue pour son implication dans la captation du glucose, qu’elle régule en modulant la translocation des transporteurs au glucose GLUT-4 du cytoplasme à la membrane. À notre connaissance, c’est la première fois que des peptides bioactifs possédant une activité stimulant la captation du glucose ont été isolés à partir d’une matrice complexe de soya et que leur mécanisme d’action a été démontré.

L'interleukine-6 est une cytokine qui joue un rôle clé dans la modulation de la réponse immune. Le récepteur de l'IL-6 comprend deux chaines, soient l'IL-6Ra et gp130. La chaine IL-6Ra existe sous forme soluble, resultant de clivage protéolytique ou d'épissage alternatif. Celle-ci exerce une activité agoniste en se liant à l’IL-6 et à la chaine gp130. Les fortes concentrations en IL-6Ra circulants et dans la synovite rhumatoïde corrèlent avec la severité et l'état inflammatoire dans de nombreuses maladies auto-immunes. Nous avons observé que l'IL-6Ra soluble pouvait egalement présenter des activités biologiques en abscence d'IL-6. Nous avons produit et purifé l'IL-6Ra soluble. Celui-ci induit la prolifération des cellules B9, exprimant le récepteur à l'IL-6. L'utilisation d'anticorps bloquants dirigés contre les formes membranaire et soluble de l'IL-6Ra inhibe la prolifération des cellules B9. L'IL-6Ra soluble, tout comme l'IL-6, en conjonction avec le TGFb, induit la prolifération des cellules T CD4 et leur différenciation en sous-population effectrice Th17. Les études en cours caractérisent l'effet de l'IL-6Ra soluble sur l'activation de la voie JAK-STAT dans les sous-populations de lymphocytes (Phosflow). La caractérisation de l'IL-6Ra soluble indique une activité de type IL-6. Cela suggère un rôle dans les maladies auto-immunes où le blocage de l'IL-6Ra par le Tocilizumab a des effets bénéfiques. Le rôle de l'IL-6Ra soluble sera étudié dans des modèles murins.

L’Échelle Barratt d’impulsivité (BIS-II) comprend 30 items qui théoriquement mesurent six facteurs de premier ordre et trois de deuxième ordre. Récemment, un nouvel arrangement proposé par Ireland et Archer (2008) suggère une meilleure validité de construit. À partir d’analyses factorielles exploratoire et confirmatoire et à l’aide d’un large échantillon (n=1103), ils démontrent une structure tridimensionnelle satisfaisante pour les hommes, mais le modèle diffère chez les femmes. La présente recherche teste la validité de cette structure révisée sur un échantillon de 506 québécois-es de 18 à 61 ans, afin de l’explorer dans le contexte culturel québécois. À l'étape de l'extraction des facteurs, on conclut qu'une analyse à six facteurs semble plus appropriée [2 items sans saturation importante (Sf<0,40); 3 items complexes] qu'à 3 facteurs [9 items sans saturation importante (Sf<0,40); 4 items complexes], considérant l’échantillon à l'étude. Les résultats de l'analyse confirmatoire (χ2(344) = 906,39 [P<0,01]; RMSEA=0,057; GFI=0,90; AGFI=0,86; CFI=0,81; SRMR=0,058) sont acceptables, mais moins impressionnants qu'à l'étude susmentionnée. La matrice de covariance résiduelle suggère qu’au moins six items devraient être modifiés pour améliorer la validité du construit étudié pour qu'on puisse l'utiliser au domaine clinique, au Québec. D'autres études devraient proposer de nouvelles formulations de ces items et re-tester la validité de ce modèle en contexte québécois.



La peur est une fonction essentielle à la survie, car elle permet à un individu d'adapter son comportement. Il existe des différences individuelles quant à la façon dont les individus apprennent la peur, mais la nature de ces différences nécessite davantage d'exploration. Plusieurs stratégies se mobilisent pour réguler la peur, dont les stratégies de coping. Par contre, peu d’études ont étudié l’impact des stratégies de coping sur l’apprentissage de la peur. La présente étude exploratoire cherche à examiner le lien entre les stratégies de coping et l’apprentissage de la peur. 133 hommes et femmes en santé, âgés entre 18 et 55 ans, ont pris part à un paradigme de conditionnement de la peur validé, où un stimulus neutre (ex. lumière bleue) est associé à un léger choc électrique et devient un stimulus conditionné (SC+). La sudation de la peau permet de quantifier objectivement les niveaux de peur. Ils ont ensuite répondu au Brief COPE, questionnaire mesurant la fréquence d’utilisation des stratégies de coping. Les résultats suggèrent que les stratégies de coping ne sont pas associées aux réponses de peur en réaction au choc. En revanche, certaines stratégies de coping sont associées aux réponses conditionnées, soit l’indicateur d’un apprentissage de la peur. De plus, cette association diffère entre les hommes et les femmes. Ces résultats permettent de mieux comprendre les facteurs psychologiques contribuant aux différences individuelles quant à l’apprentissage de la peur.

La schizophrénie est une psychopathologie complexe dont le quart de la population atteinte risque de développer un trouble d’abus/dépendance au cannabis en cours de vie. Cette dépendance a un impact très négatif sur l’observance des patients aux médicaments, les rechutes d’épisodes psychotiques et le risque de suicide. Or, de récentes études par notre groupe suggèrent que le pronostic de ces patients n’est pas aussi sombre à tous les niveaux. En effet, ces patients atteints à la fois de schizophrénie et de trouble de dépendance au cannabis souffriraient de moins de symptômes négatifs ainsi que de moins de déficits cognitifs. Dans la présente étude, nous avons évalué et comparé la cognition de patients avec double diagnostic, de patients schizophrènes sans trouble d’abus de substance et de sujets sains, spécifiquement sur la mémoire émotionnelle. Fait intéressant, nos résultats suggèrent que la mémoire émotionnelle est préservée chez les patients avec double diagnostic comparativement aux patients atteints seulement de schizophrénie. Effectivement, autant les performances que les fonctions cérébrales associées à la tâche de mémoire montrent un effet de gradient : les sujets sains performent le mieux et activent le plus; les schizophrènes ont les pires performances et le moins d’activations; et les patients avec double diagnostic se situent entre les deux. Éventuellement, nous comptons élargir notre éventail de domaines cognitifs.