Depuis 2014, le Gouvernement canadien oblige les Premières Nations à divulguer leurs états financiers afin de répondre aux besoins des utilisateurs qui s’appuient sur ces informations pour prendre des décisions. Le défi de la reddition de compte est de taille car les utilisateurs, les décisions à prendre et les communautés autochtones sont variées. L’atteinte des objectifs de la loi passe donc par la diffusion d’une information financière de qualité.
Pour évaluer cette qualité, nous avons créé un indice en s’appuyant sur des recherches (par exemple Guillamón, Bastida et Benito 2011; Mahmoud, 2012). L’indice conçu repose sur 35 éléments, tant quantitatifs que qualitatifs. De plus, la taille du cabinet d’audit, maintes fois évoquée pour expliquer la qualité de l’information, est étudiée.
Une analyse des informations financières de trois Premières Nations du Québec, soit 10 % de la population ciblée, a été réalisée pour deux années, afin de voir l’évolution de la qualité. Elle montre que : 1) pour deux communautés, la qualité varie peu, dans le temps et entre elles, 2) pour l’autre communauté, l’indice diminue drastiquement et 3) certains éléments ne sont communiqués par aucune des communautés. Quant au lien positif prévu entre la taille du cabinet d’audit et l’indice, il est confirmé seulement pour l’une des deux années.
À notre connaissance, aucun chercheur ne s’est intéressé à la qualité de l’information financière des Premières Nations. Il s’agit donc d’une recherche novatrice.