Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

La détresse sexuelle fait référence à l'expérience désagréable d'un stress dans la sexualité d'une personne et est communément rapportée par les patient.es consultant en sexothérapie (Derogatis et al., 2002). Pourtant, les liens entre la présence attentive (la conscience qui émerge lorsque l'on prête attention au moment présent, sans jugement), l'estime de soi sexuelle (la perception de soi comme étant compétent.e sur le plan sexuel) et la détresse sexuelle demeurent peu étudiés. L'étude actuelle visait à examiner ces liens chez 696 patient.es qui consultent en thérapie sexuelle. Les participant.es ont été invité.es à remplir un questionnaire d'auto-évaluation anonyme durant les premières rencontres en thérapie sexuelle (phase d'évaluation). Les questionnaires ont évalué la disposition à la présence attentive et ses cinq sous-dimensions, l'estime de soi sexuelle et la détresse sexuelle. Des analyses descriptives indiquent que 54 % (n = 376) des patient.es rapportent une détresse sexuelle importante. Des analyses acheminatoires révèlent qu'une disposition plus élevée à la présence attentive était associée à des niveaux plus élevés d'estime de soi sexuelle, qui, en retour, était liée à une détresse sexuelle plus faible. Ces résultats mettent en lumière la pertinence de cibler la disposition à la présence attentive et l’estime de soi sexuelle afin de diminuer la détresse de patient.es qui consultent en thérapie sexuelle.

La violence physique dans les relations intimes (VPRI) est un phénomène inquiétant subi par 28% des hommes et 33% des femmes (Breiding, Chen & Black, 2014) qui engendre de graves conséquences sur leur santé (Dillon et al., 2012). La VPRI peut être perpétrée pour diverses raisons, par exemple par colère ou pour se défendre (Shorey et al., 2010), mais celles-ci sont encore peu étudiées. Les personnes qui ont un attachement insécurisé sont plus à risque d’utiliser la VPRI que celles qui ont un attachement sécurisé (Dutton & White, 2012), mais aucune étude n’a examiné si leurs motivations pour ce faire diffèrent. Menée auprès de 1854 universitaires de 17 à 65 ans (M = 25,2, ÉT = 6,5), cette étude a ainsi pour objectif de documenter les motivations des utilisateurs de la VPRI (n = 250) selon les 4 styles d’attachement : craintif (n= 65) détaché (n=27), préoccupé (n=91) et sécurisé (n = 71). Les résultats confirment que les répondants insécurisés rapportent avoir utilisé plus de VPRI que les sécurisés et indiquent que les 4 styles diffèrent quant aux motivations qu’ils rapportent (p < 0,01). Les analyses ont notamment révélé que 1) les répondants préoccupés rapportent plus utiliser la VPRI par colère, 2) les craintifs pour s’être sentis abandonnés, intimidés, humiliés ou jaloux, pour contrôler leur partenaire, pour se défendre ou se venger et 3) que les détachés ont moins rapporté toutes les motivations que les autres styles. Les implications de ces résultats seront discutées.

La recherche porte sur les interrelations entre les facteurs prédisposant les hommes entre 14 et 24 ans à adopter des comportements à risque lors de leurs loisirs selon l’âge. La prévalence des blessures liées aux activités physiques et sportives est éminente (Daigle, 2004; Gagné, 2006; Tremblay, 2007).  Les statistiques montrent que chaque année, au Québec, environ 5100 personnes sont hospitalisées à la suite de ces blessures. De ce nombre, 175 décéderont (Tremblay, 2007). Les coûts sociaux, familiaux et individuels représentent des conséquences majeures de la prise de risque en loisir (Deroche et coll., 2007). Elle constitue de ce fait, un véritable enjeu de société.  Au cours de la vie des hommes, on assiste à une montée de la mortalité accidentelle entre 15 et 24 ans. Cette tendance chute à l’intérieur de la tranche d’âge suivante (Coslin, 2003).

 

Il est nécessaire de s’interroger sur les interrelations entre les facteurs humains, sociaux, environnementaux et technologiques amenant ces hommes vers une prise de risque lors de leurs loisirs. La recherche a pour objectif de construire un modèle de prise de risque général et des modèles de prise de risque se rattachant à chacun des trois groupes d’âge retenus : 14-16 ans, 17-20 ans et 21-24 ans. De cette modélisation, une compréhension évolutive de la prise de risque sera possible. Cette approche est essentielle afin de mieux comprendre la réalité et d’augmenter la sécurité en loisir.  

La filière oléicole à Bejaia souffre de multiples contraintes qui entravent son développement, sa modernisation et son ascension. Dans une approche positive avec une focalisation large, notre problématique s’est matérialisée par la question principale suivante : comment expliquer le fossé qui sépare la dotation de la vocation concernant le développement prospectif de la filière oléicole au sein de la wilaya de Bejaia ?

Notre travail de recherche dans sa première partie a eu comme objectif de cerner le cadre conceptuel des notions de base en relation avec notre thématique de recherche, à savoir la notion de filière et de développement rural. Dans un deuxième volet, cette contribution scientifique et à travers une enquête de terrain auprès des intervenants dans la filière, a décortiqué les causes qui empêchent le développement de cette filière bien que Bejaia est fortement dotée en atouts multiples susceptibles de faire d’elle une région pionnière dans la matière.

Malgré ses contraintes multiples, la filière oléicole à Bejaia peut jouer un rôle déterminant dans la valorisation des ressources territoriales locales et le développement soutenu des zones rurales. L’analyse des données et le traitement des questionnaires ont permis de constater que le développement futur de la filière oléicole à Bejaia ne peut se concrétiser sans une intervention ciblée et renforcée des organes étatiques et une organisation coopérative et mutualiste des intervenants dans la filière.

Au Québec, les départements de communication n’apparurent, au sein des universités, qu’à la fin des années 1960 (Luckerhoff & Jacobi, 2014). Ce domaine, considéré par certains comme interdisciplinaire et hétérogène, est en fait le fruit d’un rassemblement d’éléments issus de plusieurs départements et professionnels provenant de divers horizons : psychologie, littérature, sociologie, lettres, sémiologie, et plus récemment de communication. Nous proposons donc de nous inscrire dans la lignée de travaux effectués sous le thème du développement des études en communication (Lacroix & Lévesque, 1985; Ramírez, 2010; Tremblay, 1988; Yelle, 2004) en analysant les mémoires et thèses (maîtrise et doctorat) des étudiants-chercheurs en communication au Québec. Nous tentons de comprendre l’évolution de ce domaine par une série d’entrevues et par l’analyse bibliométrique des mémoires et thèses produits dans les programmes de communication des universités québécoises depuis 1974 (approximativement 1300 travaux). Tout d’abord, dans cette communication, nous souhaitons introduire notre problématique de recherche et son rattachement à diverses disciplines et approches de recherche. Puis, nous désirons discuter de notre démarche méthodologique ainsi que de notre corpus et de ses caractéristiques. Finalement, nous sélectionnerons un corpus restreint parmi la totalité des travaux afin d’exposer des résultats préliminaires descriptifs.

Le harcèlement psychologique dans le milieu infirmier s’avère une problématique préoccupante (Quine, 2001). Se caractérisant par l’exposition prolongée à des actes négatifs répétés de la part d'autrui au travail (Einarsen, 2000), cette problématique affecte non seulement la santé psychologique des employés (p. ex., dépression, anxiété, plaintes psychosomatiques; Einarsen & Mikkelsen, 2003) mais aussi leur fonctionnement au travail (p. ex., désengagement, productivité, motivation; Yildirim, 2009). Or, malgré ces enjeux inquiétants, le harcèlement psychologique en milieu infirmier reste à ce jour peu étudié au Canada et plus précisément, au Québec. Cette étude descriptive vise donc à évaluer l’ampleur du harcèlement psychologique auprès du personnel infirmier québécois et cibler certaines conséquences individuelles et organisationnelles. Les résultats de cette étude, effectuée auprès de 1237 infirmier(ère)s québécois(es), révèlent que 17% des infirmier(ère)s sont régulièrement confronté(e)s à des comportements de harcèlement au travail. De plus, des tests Mann-Whitney indiquent que ces infirmier(ères) éprouvent plus de problèmes de santé psychologique (détresse psychologique et de plaintes psychosomatiques) et ont un fonctionnement au travail sous-optimal (faible motivation et intention de quitter l’emploi). Ces résultats se veulent des plus pertinents afin d’établir les jalons de pratiques d’intervention auprès du personnel infirmier vulnérable au harcèlement.

La question des générations, qui est au coeur de notre projet de recherche doctorale s'intitulant L'engagement personnel dans le domaine de la culture, selon le discours de deux générations, est envisagée dans le cadre de notre communication. En effet, nous proposons une communication en trois temps. Premièrement, nous tenterons de définir le concept de génération (Mannheim, Lalive d'Épinay, Attias-Donfut) qui n'a pas la même significations que ceux de cohorte et de classe d'âges (Attias-Donfut). Étant donné qu'un individu né en période d'Après-guerre n'a pas vécu les mêmes événements de la même manière qu'un autre né dans les années 1970, nous verrons également ce que Attias-Donfut nomme effets de période, effets de génération et effets d'âge. Deuxièmement, nous tenterons de faire des liens entre nos deux générations (Baby-boomers et 30-40 ans) en observant les formes de transmissions et de solidarités familiales. Finalement, nous présenterons quelques résultats préliminaires issus de cinq cas retenus dans nos analyses. Il s'agira d'exposer comment les intérêts culturels peuvent se transmettre entre les deux générations, soit de manière descendante (des plus vieux vers les plus jeunes) ou ascendante (des plus jeunes vers les plus vieux).

Le potentiel des camps de vacances pour le développement positif des jeunes est bien établi dans la littérature scientifique. Or, au Québec, on constate des inégalités marquées dans l’accès à des séjours en camp de vacances, car leurs tarifs sont très élevés. En conséquence, les familles en situation de défavorisation peuvent rarement y inscrire leurs enfants. Toutefois, les jeunes défavorisés ont le potentiel de bénéficier grandement d'expériences en camp de vacances, car ces camps peuvent devenir d’excellents leviers de développement positif, c’est-à-dire offrir des occasions de révéler les forces de ces jeunes et de les confronter à des défis nouveaux, et non pas exclusivement de miser sur la prévention des risques auxquels ils font face.

Le présent projet vise à documenter l’expérience en camp de vacances de jeunes de 10 à 15 ans ayant bénéficié d’un séjour en camp via un programme d’aide financière. Des entrevues semi-dirigées individuelles ont été menées auprès de huit jeunes, puis transcrites intégralement et analysées à l’aide de la méthode d’analyse thématique mixte et du logiciel NVivo.

En plus de briser l’invisibilisation des jeunes défavorisés, qui sont trop souvent écartés de la recherche scientifique, ce projet permet de mieux comprendre la réalité des jeunes qui ont accès à des séjours en camp de vacances grâce à des programmes d’aide financière, et de faire valoir l’impact de tels programmes, pour encourager les organismes subventionnaires à en élargir l’offre.

Depuis plus de vingt ans, nombre d’acteurs sociaux prétendent que la « cyberdépendance » est devenue une nouvelle forme de « dépendance ». Or, l’idée de lier Internet et dépendance divise les différents experts (psychiatre, médecin, psychologue, etc.) au sein de différentes sphères d’influence, et ce, partout dans le monde. Née à partir d’une simple plaisanterie sans réel fondement, toute une construction discursive et professionnelle s’est échafaudée autour du concept de la « cyberdépendance » faisant ainsi naitre une fausse pathologie. Nombre d'acteurs défendent leur propre vision dudit problème d'où surgissent de nombreux débats. Notre intention dans cette communication est de présenter une partie des analyses d'une étude portant sur la construction sociale de la « cyberdépendance » dans laquelle deux grandes écoles de pensée prédominent. La première expose les contre-discours d’acteurs sociaux refusant de reconnaitre la « cyberdépendance » comme étant une nouvelle psychopathologie. Pour celle-ci, l’utilisation d’Internet n’est pas un problème en soi et elle dénonce certains acteurs prétendant son existence puisque ces derniers ne veulent que s’approprier un nouveau champ d’intervention et conséquemment provoquer une médicalisation et une stigmatisation du quotidien. La seconde comprend les discours prônant une reconnaissance pleine et entière de la « cyberdépendance » comme étant un problème réel tout en présentant une vision biomédicale de celle-ci.

Au Québec, la négligence demeure la première forme de maltraitance en importance (Association des centres jeunesse, 2014; Trocmé, et coll., 2013). Les conséquences sur le développement des enfants sont multiples et significatives. Des études ont démontré qu’il existe plusieurs dimensions à la négligence (Dubowitz, Pitts, & Black, 2004; Erickson & Egeland, 2002; Kaufman, 2004). Cependant, peu d’entre elles traitent du lien entre les différents types de négligence et les difficultés développementales. L’étude vise donc à examiner les liens entre la négligence relationnelle et le développement social et affectif chez les enfants. Les données ont été recueillies auprès de 59 familles d’enfants âgés de 2 à 71 mois. Les instruments de mesure utilisés sont l’Inventaire concernant le bien-être des enfants (Magura & Moses, 1987), l’Inventaire du milieu familial (tiré de l’ÉLDEQ, 2000) et le questionnaire sur les étapes du développement (Bricker & Quires, 1999). Les résultats préliminaires suggèrent que les enfants exposés à la négligence relationnelle, soit une surveillance parentale déficiente et peu de reconnaissance et d’acceptation de la part du parent, présentent des difficultés d’ordre socioaffectives. En somme, s’attarder à la présence de liens entre les différents types de négligence et les difficultés développementales favorisera la mise en place de stratégies adaptées aux enfants et aux familles qui vivent en contexte de vulnérabilité.

La francophonie canadienne se trouve dans une situation paradoxale vis-à-vis des rapports entre ses communautés. En effet, là où l’on s’attendrait à ce que les Québécois soient les alliés des francophones restés minoritaires dans leurs provinces, on se rend compte que leur division est toujours très apparente dans les idéologies et dans les aménagements linguistiques.

Pour étudier cette problématique et l’expliquer correctement en vue du développement de solutions efficaces, un terrain ethnographique a été mené en collaboration avec des communautés de la francophonie canadienne minoritaire en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta. Pour la collecte des discours et des idéologies sur ces sites, les méthodes de l’observation participante et des entrevues ont été mises à profit en vue de la description juste des contextes ethnolinguistiques et des idées réelles des personnes concernées.

Ainsi, cette recherche novatrice permettra de discuter des aspects anthropologiques de ce problème souvent mieux représenté sous les angles historiques ou politiques. Puis, en plus de cet avancement des connaissances, la recherche a aussi apporté une plateforme à ces Canadiens francophones pour leur permettre d’exprimer les enjeux véritables de leur francophonie particulière.

Cette communication sera l’occasion de présenter les résultats finaux de cette étude en discutant des structures de ces conflits intercommunautaires qui changent en fonction d’une francophonie tout aussi complexe.

Cette communication porte sur une recherche qualitative visant à mettre en évidence les dynamiques liées aux processus d’adaptation et d’insertion socioprofessionnelle des colombiennes ayant trouvé refuge à Québec. Plus spécifiquement, en employant le modèle de l’individu en transition de Goodman, Schlossberg et Anderson (2006), cette étude explore les liens entre les stratégies et ressources déployées par ces femmes, le processus d’empowerment et le développement identitaire.

Une entrevue individuelle a été réalisée auprès de 20 colombiennes venues à Québec comme réfugiées, abordant principalement les défis rencontrés depuis leur arrivée, les stratégies employées pour y faire face ainsi que leur image d’elles-mêmes. Après la transcription, les verbatim d’entrevues ont été soumis à une analyse de contenu (Bardin, 2003; L’Écuyer, 1990).

Les résultats, en cours d’analyse, démontrent que les défis rencontrés par les femmes se situent sur les plans de l’adaptation (ex. valeurs, climat), des apprentissages (ex. français, anglais, rôles liés à la monoparentalité), de l’insertion professionnelle (ex. non-reconnaissance des diplômes, pauvreté, conciliation famille-travail), de la santé et des relations interpersonnelles (ex. isolement, divorce). La présentation illustrera comment ces défis s’emboîtent et interagissent entre eux, sollicitant la créativité, la persévérance et les ressources des participantes. 

L'aliénation parentale (AP) est une dynamique familiale dans laquelle un enfant rejette l'un de ses parents de façon injustifiée, sous l'influence de l'autre parent. L’ampleur de divers indicateurs d’AP dans 51 situations familiales évaluées aux services de protection de la jeunesse est documentée. Le contenu d’entrevues effectuées avec les 34 intervenants responsables de l’évaluation de ces situations est analysé à l’aide d’un inventaire d’indicateurs d’AP élaboré pour les besoins de l’étude. L’ampleur des divers indicateurs d’AP est décrite à l’aide de statistiques descriptives; la fidélité interjuges de l’instrument de mesure est calculée par des corrélations de Spearman et de Pearson; les différences entre les pères et les mères au regard de certains indicateurs d'AP sont calculées par le test U de Mann-Whitney et le test de Khi-Carré d'indépendance statistique; des types de dynamiques familiales conflictuelles sont dégagées à l'aide d'une analyse de regroupement. Les résultats indiquent une forte variation des indicateurs mesurés entre les familles, un accord interjuges généralement satisfaisant et peu de différences significatives entre les pères et les mères. Quatre types de situations familiales ressortent, dont trois où des comportements aliénants de la part d’un des parents sont présents. Dans un contexte d'absence de mesures fidèles et valides de l'AP, cette étude contribue à repérer les indicateurs les plus fréquents, facilement observables et mesurables.

Les nouvelles technologies de l’information (TI) enregistrent des avancées sans précédent. Pour plusieurs entreprises, elles sont devenues essentielles et indispensables. Mais, en prenant le virage numérique, ce ne sont pas juste les tâches et les processus qui en sont bouleversés, l’identité des acteurs, aussi, peut en être profondément affectée, c.-à-d. la façon dont ils se définissent comme des individus et des professionnels. La présente recherche se pense sur cette question. Son objectif est de proposer et vérifier empiriquement un modèle qui explique les mécanismes enclenchés lorsque l’identité d’un individu est mise au défi par l’usage d’une TI. Le modèle est situé dans le paradigme du réalisme critique et se base sur la théorie du contrôle de l’identité. Une enquête de terrain à caractère qualitatif auprès d’un groupe de médecins affiliés à un hôpital au Canada est menée. L’enquête vise à examiner les mécanismes d’adaptation de ces professionnels suite à l’introduction d’un système de dossier patient informatisé. La recherche a permis de valider et ajuster le modèle. En guise de contribution, l’étude a permis d’identifier les processus cognitifs, émotionnels et comportementaux qui s’activent lorsque l’identité et mise au défi par l’usage d’une TI – à savoir, le renforcement et l’ajustement de l’identité, la neutralisation de la menace TI, et la régulation de l’émotion – ainsi que leurs conséquences –, identité redéfinie, identité ambivalente et anti-identité.

La qualité des interactions mère-enfant permet, entre autres, le développement d’un lien d’attachement sécurisé pour l’enfant. La littérature révèle l'influence de facteurs biopsychosociaux sur la qualité de cette relation. Dans le cadre de cette recherche, nous cherchons à valider l'hypothèse selon laquelle les mères très stressées, ainsi que celle ayant un vécu d’adversité dans l’enfance, tel que la maltraitance, auraient davantage de difficultés à interagir avec leur enfant. C’est dans cette perspective que le niveau de cortisol salivaire chez les mères (N = 61) a été mesuré avant et après une interaction avec leur enfant se déroulant en deux temps: une période de jeu libre et une période structurée induisant un stress. Les interactions mère-enfant ont été enregistrées sur vidéo puis codées à l'aide d'une grille d'observation basée sur celle développée par Bishop (1951). Les résultats, par ANOVA à mesures répétées, suggèrent que les mères ayant un vécu d’abus physiques sévères manifestent davantage de comportements négatifs au cours de la période d'interaction structurée que les mères n’ayant pas vécu de maltraitance (p˂0,01). Les mères dont le taux de cortisol étaient plus élevé avant l’interaction adoptaient également des comportements plus négatifs (b = -.50; p <0,01). Ces résultats pourraient être ancrés dans des pratiques novatrices d'intervention relationnelle, ciblant des contextes dans lesquels l'interaction mère-enfant semble représenter un stress pour la mère.

Pour certains élèves issus de minorités ethniques/raciales, les expériences de discrimination  menacent considérablement leur développement et leur bien-être psychologique. L’affirmation de soi, qui implique souvent l’expression de valeurs personnelles fondamentales, a démontré être bénéfique pour faire face au stress et pour améliorer la performance scolaire ou universitaire des étudiants. Le but de cette étude est d'examiner si l'affirmation des valeurs afrocentriques pourrait avoir un plus grand effet sur l'amélioration du bien-être émotionnel et de la performance scolaire des adolescents noirs que les interventions traditionnelles d'affirmation de valeurs (n=167). Nos analyses ont démontré un effet d'interaction significatif entre le groupe ethnique des participants et leur condition d'affirmation,  F (2 148) = 3,441, p= 0,035, np2 = 0,044. En effets, les étudiants noirs, dans la condition d’affirmation de soi afrocentrique, ont obtenu des scores plus élevés aux questions sur le bien-être. Cela indique que les participants noirs et non noirs étaient affectés différemment par les conditions d'affirmation, même lorsque nous prenions en compte le nombre de valeurs afrocentriques qu'ils avaient sélectionné ainsi que leur identification. Ces résultats suggèrent que pour certains élèves, une affirmation de soi culturellement spécifique pourrait être plus efficace qu'une intervention standard générale. 

Des femmes immigrantes figurent parmi les groupes de la population plus susceptibles d’occuper des emplois précaires et atypiques et de se retrouver marginalisés sur le marché du travail (Chicha, 2009 ; OCDE, 2011 ; Pierre, 2005). Il importe donc de s’intéresser aux pratiques d’intervention sociale permettant de considérer simultanément leur expérience, les obstacles qu’elles rencontrent et d’exercer une influence sur ceux-ci. Le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités est une alternative régulièrement évoquée pour y parvenir (Breton, 2004 ; Vissandjée et Maillet, 2007). Par contre, on souligne la difficulté de tenir compte simultanément des dimensions personnelles et sociales (Éliasoph, 2011 ; Everett, Homstead et Drisko, 2007). Quelles composantes des pratiques d’intervention sociale sont propices à soutenir le développement du pouvoir d’agir des femmes immigrantes ? Quelles retombées de ces pratiques identifient-elles ? À partir des résultats d’une recherche qualitative et exploratoire portant sur les pratiques au sein d’organisations communautaires, cette présentation permettra de rendre compte des retombées identifiées par des femmes immigrantes qui les fréquentent. Ces résultats conduiront à soulever des pistes de réflexion concernant le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités, des pratiques d’intervention sociale ainsi que pour la formation.

La communication proposée présente les résultats d'une recherche documentaire réalisée en 2018 portant sur les différentes catégories de travail social au service du changement social (radical, structurel, féministe, critique, anti-oppressif, etc.). Plus spécifiquement, les résultats sont le fruit d'une analyse socio-historique démontrant la façon de nommer et de définir le travail social au service du changement social. De plus, les fondements théoriques et les valeurs qui sous-tendent les différentes catégories de travail social seront discutés. Les similarités et les différences entre ces différentes catégories de travail social seront aussi de mise. En conclusion, cette présentation va montrer que la littérature supporte effectivement que ce soit effectivement les différentes catégories du travail social critique et radical qui avance concrètement le changement social tel que confirmé en analysant leurs fondements théoriques respectifs et leurs méthodes d'intervention sociale.

Dans cette recherche nous souhaitons contribuer à améliorer l’efficacité de tous les outils écrits de transfert de connaissances (TC) qui sont mis à disposition des intervenants (ex. : flyers, site Web, guide de pratiques, etc.) en identifiant plus précisément les besoins auxquels ceux-ci doivent répondre.

Notre recherche poursuit donc trois objectifs: (1)Déterminer les catégories de besoins exprimés par les intervenants (2)Établir l’importance relative de chacune de ces catégories (3)Déterminer si ces besoins diffèrent selon l’expérience et la direction pour laquelle travaille l’intervenant.

Pour cela nous avons utilisé un devis mixte et avons effectué une analyse thématique ainsi que des analyses de variances(ANOVA+MANOVA).

Les résultats ont permis de : (1)Mettre en lumière 42 catégories différentes de besoins (2)Définir un groupe de neuf besoins prioritaires (3)Déterminer que l’importance ressentie des besoins ne diffère pas significativement selon la direction, mais diffère significativement selon l’expérience.

Dans la discussion, les résultats sont mis en contexte parmi les autres types de besoins existants et les autres caractéristiques des connaissances qui doivent être prises en considération. De plus, les différences liées à l’expertise sont discutées et plusieurs hypothèses explicatives sont envisagées.

Cela permet de formuler des recommandations pour optimiser le TC et ainsi améliorer les services psychosociaux.

Les personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA) doivent composer avec différentes limitations du fonctionnement intellectuel qui entravent de façon significative leur fonctionnement quotidien. Il est désormais reconnu qu’elles ont un plus faible niveau d’autodétermination que la population générale. Ce concept réfère à la gouvernance de sa vie sans influence externe indue, c’est-à-dire à la capacité d’être maître d’œuvre de sa vie. Un niveau élevé d’autodétermination est notamment associé à une meilleure qualité de vie. Les intervenants qui gravitent autour des personnes présentant une DI ou un TSA peuvent jouer un rôle majeur dans le développement de leur autodétermination. Or, nous ignorons dans quelle mesure les intervenants disposent des connaissances nécessaires et adoptent des pratiques qui favorisent l’autodétermination. De même, nous ignorons quelles barrières rencontrent les intervenants pour développer l’autodétermination des personnes. Cette étude réalise un portrait de ces questions. Par le biais d’un questionnaire électronique, plus de 200 intervenants en DI et TSA sont rejoints. Des analyses statistiques descriptives, corrélationnelles et inférentielles sont réalisées. Les résultats comparent les pratiques des intervenants en DI et en TSA, auprès d’enfants et d’adultes. Ils permettent d’améliorer les interventions réalisées en soutien à l’autodétermination des personnes présentant une DI ou un TSA.

Selon Fattah (2010), la victimologie devrait être objective, impartiale et éviter les détournements émotifs ou idéologiques présents dans l'activisme. Cette posture forte implique que les personnes ayant été victimisées ne pourraient pas effectuer de "bonnes" recherches en victimologie vu leur proximité avec le sujet. Cela pose toutefois problème comme bon nombre de victimologues peuvent avoir subi une ou des formes de victimisation, et tou.te.s peuvent en subir à un moment ou un autre de leurs vies.

Cette présentation aborde ainsi les questions suivantes: Quelles sont les implications épistémologiques et pratiques de recherches victimologiques conduites par des victimologues ayant un vécu de victimisation? Quelles leçons peuvent être retenues par tous les victimologues?

Pour répondre à ces questions, j'examine les significations des status d'insider (initié.e) et d'outsider (étranger.e) ainsi que les implications pour l'objectivité et la subjectivité au sein des épistémologies positivistes et situées. Je présente le cas des victimologues ayant été victimisé.e.s ainsi que les avantages et désavantages de ce type de recherche conduite par des insiders. Je déconstruis ensuite les dualismes insider-outsider, subjectivité-objectivité eu égard aux victimologues. Enfin je discute comment tou.te.s les victimologues peuvent valoriser et centrer leur subjectivité comme fondement de l'objectivité, à travers la positionalité, la réflexivité et les pratiques du care.

Le haut taux de blessés parmi les adolescents adeptes de sports de glisse justifie les interrogations sur leur témérité (Hamel et Goulet, 2006). Logiquement, les blessures devraient entraîner une diminution de la témérité. Les études portant sur ce sujet amènent cependant des résultats contradictoires (Kontos, 2004; Rajalin & Summala, 1997). Cette étude vise à vérifier la relation entre l’occurrence d’une blessure au cours des 12 derniers mois et la témérité d’adolescents pratiquant des sports de glisse en contrôlant pour un effet modérateur des croyances et des traits de personnalité. Cette étude transversale a été effectuée auprès de 684 adolescents (garçons = 368, filles = 316) québécois de 14 à 17 ans (surf des neiges = 375, ski alpin = 180, sports émergents = 129). Des questionnaires validés ont permis d’évaluer la témérité sur les pentes, l’impulsivité, la recherche de sensations et l’agressivité. Des items ont été conçus afin d’évaluer les cognitions reliées au risque et la gravité des blessures. Une régression linéaire multiple indique que la témérité est positivement liée à la gravité d’une blessure, la fréquence de pratique du sport, le niveau d’habileté perçu,  le sexe masculin et la recherche de sensations intenses. Chez les adolescents les plus impulsifs, le lien entre la gravité d’une blessure et la témérité est plus fort. Une étude longitudinale permettrait de vérifier le lien de prédiction entre la survenue d’une blessure et la témérité subséquente



Les idées à la base de cette communication prennent leur source dans les recherches pour ma thèse qui s’intéresse aux expériences des femmes qui demandent le statut de réfugié depuis le Canada lors du processus pour obtenir ce statut. Plus particulièrement, à l’aide notamment du concept de l’agentivité et dans une perspective intersectionnelle, je m’intéresse aux décisions prises sur le plan légal et procédural, et à l’impact du genre et d’autres axes de division sociale (race, classe sociale, age, etc.) dans ce contexte. Pour ce faire, j’ai d’abord rencontré des avocat-es (14) et ensuite des femmes réfugiées (9) à Ottawa. J’ai également fait des observations.

Lors de ces rencontres, l’impact de différents axes de division sociale sur la relation client-e/avocat-e à travers la préparation de la demande et les potentielles conséquences (effets sur la confiance à l’égard de l’avocat-e, difficultés à dévoiler et à collaborer, etc.) ont été discutés. Cette présentation s’intéresse à ce sujet plus spécifiquement.

Cette étude contribue à la littérature sur les impacts des axes de division sociale et leurs interactions sur la relation client-e/avocat-e en droit des réfugiés – un sujet important en raison du risque ultime pour les personnes d’être renvoyées dans leur pays d’origine si elles n’arrivent pas convaincre. Dans cette communication, j’aimerai présenter les résultats spécifiques (finaux) obtenus, en soulignant particulièrement les points de vue et actions/choix des femmes.

Des auteurs (Dulac, 2001, 2004; Lindsay : Rondeau & al, 2003; Rondeau, Mercier, Camus, Cormier, Gagnon, Gareau, & al, 2004: Tremblay, Cloutier, Antil, Bergeron, & Goupil, 2005; Tremblay, & L’Heureux, 2000) ont montré que la construction du genre chez les hommes contribue à leur grande difficulté à adresser une demande d’aide psychosociale. Ils ont montré que les services ne sont pas adaptés pour les recevoir et comprendre leurs demandes. Les services psychosociaux communautaires offerts aux hommes répondent-ils à leurs besoins ? L’objectif principal : analyser l’écart entre les besoins psychosociaux des hommes et l’offre de services, ainsi que d’identifier des pistes d’amélioration. Méthodologie mixte et intégrée : 1) étude quantitative transversale statistique; 2) étude qualitative constructiviste et exploratoire. 1- Analyser les différences de genre dans l’état de santé et l’utilisation des services sur l’île. 2- Une entrevue semi-structurée téléphonique a été effectuée auprès de 100 organismes communautaires susceptibles d’offrir des services aux hommes. Une étude comparative entre les besoins et les services sera faite ultérieurement. Cette conférence présente les résultats des analyses statistiques et trace un portrait des hommes de l’île de Montréal et de leurs besoins. Les données inédites présentées ici émergent d’analyses jamais faites auparavant. Apparaît une réalité d’hommes fragiles qui ont du mal à se reconnaître comme demandeur de services 

Sur le plan international, plusieurs recherches portant sur l’audisme (Bauman, 2004; Humphries, 1977), c’est-à-dire l’oppression des personnes sourdes, se sont intéressées aux intersections que cette violence structurelle entretient avec d’autres systèmes oppressifs, tels que le racisme (Chapple et al., 2021; Dunn & Anderson, 2019; Stapleton, 2016) et l’hétérosexisme (Beese & Tasker, 2022; Dunne, 2013; Miller et al., 2019). En contrepartie, aucune étude en anglais, ou en français ne s’est penchée sur les intersections entre l’audisme et l’« anglonormativité » (Baril, 2017), c’est-à-dire le système qui maintient l’anglais comme la norme. À première vue, ces systèmes d’oppression apparaissent très hétérogènes. En dépit de leurs différences, ces systèmes sont néanmoins imbriqués dans la mesure où ils engendrent tous deux une dévalorisation systémique de langues minoritaires (voir Bergeron, 2019; Gaucher, 2012). Cette communication vise dans un premier temps, en prenant appui sur la notion de « socio-histoire » (Noiriel, 2008),  à historiciser les concepts d’audisme et d’anglonormativité, afin de souligner leur importance pour la théorisation d’expériences oppressives singulières. Dans un deuxième temps, à partir de la socio-histoire des concepts, il s’agira de démontrer la pertinence de l’étude des intersections entre l’audisme et l’anglonormativité, et ce, pour comprendre le vécu des personnes sourdes de l’Ontario français qui vivent à la croisée des deux systèmes.