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Les publications scientifiques représentent une source importante d’informations pour les psychoéducateurs qui interviennent auprès des personnes en difficultés d’adaptation. Cependant, la majorité des articles figurant dans les bases de données paraissent en anglais. Par conséquent les découvertes et les développements scientifiques restent moins accessibles aux intervenants unilingues francophones, ce qui peut ralentir la mise en place des meilleures pratiques. Plus spécifiquement, l’intervention auprès des personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) connaît de nombreux développements grâce aux plus récentes recherches. Notre étude avait pour objectifs (a) de dresser un portrait de la littérature scientifique francophone touchant l’intervention psychosociale en autisme et (b) de déterminer si ce qui est disponible en français divulguent des programmes ou des interventions basées sur des données probantes. Chaque article recensé a été classé selon son type (exemple : descriptif, empirique, recension, etc…) et l’approche à laquelle l’intervention présentée se rapporte (exemple : psychodynamique, cognitive-comportementale, comportementale, etc…). Nos résultats montrent que la majorité des articles recensés sont descriptifs et ne présentent pas des interventions basées sur des données probantes. Moins du tiers de ces articles sont empiriques et la plupart d’entre eux ont trait à l’approche comportementale.

La littérature met de l'avant diverses définitions, pratiques et enjeux concernant les loisirs en prison - dont en prisons pour femmes - tant aux niveaux individuel qu'organisationnel. La plupart des autrices ne considèrent toutefois pas les loisirs en prisons pour femmes en tant qu'ensemble dynamique, c'est-à-dire comme partie prenante de leur environnement: les documents tendent à être axés sur un type de loisir, surtout ceux pratiqués en groupe, et à puiser dans la criminologie ou les études de loisirs mais rarement les deux (Marcoux Rouleau, sous révision). En ce sens, le corpus de connaissances quant aux loisirs en prisons pour femmes demeure limité. Pour répondre à ce problème, cette thèse appréhende les loisirs en prisons pour femmes en tant qu’ensemble dynamique: il s'agit de comprendre l’incarcération des femmes à travers l’analyse des loisirs proposés et pratiqués en prisons.

La phase 1 de la collecte a donc été axée sur les expériences de loisirs des femmes elles-mêmes. Ainsi, 34 femmes détenues ou ayant été détenues au Québec ont été interviewées à 2 prisons et à 1 maison de transition. Des entretiens semi-dirigés d'une durée de 25 minutes à 2h30 ont été conduits et seront analysés au moyen de la théorisation enracinée. Les résultats préliminaires, les implications pour la sociologie du milieu carcéral et la criminologie féministe, ainsi que les pistes d’investigation pour la suite du projet seront discutés lors de cette présentation.

Parmi les séquelles recensées chez les adultes victimes d’abus sexuel à l’enfance, plusieurs notent des symptômes sexuels qui se déclinent selon deux trajectoires distinctes: la compulsion sexuelle et l’évitement sexuel (Aaron,2012;Vaillancourt-Morel et al, 2015). À notre connaissance, la validité de ces trajectoires de séquelles sexuelles n’a pas encore été vérifiée à l’aide d’analyses typologiques centrées sur les personnes. Les théoriciens de l’attachement proposent que l’anxiété d’abandon serait associée à la compulsion sexuelle et que l’évitement de la proximité serait lié à l’évitement de la sexualité. Il n’existe cependant pas encore d’éléments de preuve empiriques à ce sujet (Péloquin et al.,2013). L’objectif de la présente étude est de vérifier s’il existe différents profils de séquelles sexuelles et d’attachement chez des adultes victimes d’abus sexuel à l’enfance. Nous avons procédé à une analyse des profils hiérarchique et à des ANOVAS visant à comparer ces groupes sur diverses variables en incluant un groupe contrôle de participants exempts de toutes formes de maltraitance.Les résultats tendent à démontrer que les survivants d’abus sexuel se regroupent selon deux profils distincts qui sont marqués tous deux par des représentations d’attachement fortement empreintes d’insécurité. Ce sont seulement les participants du deuxième profil qui rapportent, en plus des graves problèmes d’attachement notés plus haut, des séquelles sexuelles importantes.

Bien que plusieurs méta-analyses aient démontré l’efficacité de la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT) pour diverses conditions, les clients en psychothérapie ne s’engagent pas pleinement dans les devoirs à domicile. Pour expliquer ce problème, cette étude vise à évaluer, du point de vue des thérapeutes et des clients en psychothérapie, l'acceptabilité d'ACTaide, une application mobile conçue pour aider les clients à pratiquer des exercices d'ACT entre les séances de thérapie via des séquences d'images annotées. En nous appuyant sur la méthodologie du design centré utilisateur (UCD), nous avons mené quatre groupes de discussion successifs, deux avec des thérapeutes spécialisés en ACT et deux avec des clients en psychothérapie. Les commentaires de chaque groupe ont été intégrés de manière itérative pour affiner les maquettes d'ACTaide à chaque étape de leur développement. Il est ressorti de notre analyse thématique six thèmes récurrents au sein des groupes : la valeur perçue d'ACTaide, l'importance de l'accessibilité, les possibilités d'intégrer des principes de design, le besoin de personnalisation, le désir d’une assistance augmentée dans l'application et l'amélioration de l'engagement des utilisateurs.En combinant l'expertise clinique avec les besoins des utilisateurs, cette recherche veille à ce qu'ACTaide soit aligné avec les principes thérapeutiques et les préférences des utilisateurs, augmentant ainsi son potentiel en tant qu’outil clinique.

Près d’un homme sur dix et une femme sur cinq révèlent avoir subi une agression sexuelle (AS) avant l’âge de 18 ans. Les conséquences associées à de telles agressions sont bien connues à l’âge adulte, mais peu d’études se sont intéressées à leurs effets à court terme chez les enfants d’âge préscolaire, un groupe particulièrement vulnérable. Une meilleure connaissance de ces conséquences est pourtant essentielle pour le développement de programmes d’intervention précoce. La présente étude a donc pour objectif d’évaluer les problèmes de comportement et de régulation des émotions chez des enfants d’âge préscolaire victimes d’agression sexuelle en les comparant à des enfants du même âge n’ayant pas subi de telles agressions. Pour ce faire, 106 enfants d’âge préscolaire ont été recrutés. Leurs parents et leurs éducatrices en garderie (N = 54) ont complété le Child Behavior Checklist et le Emotion Regulation Checklist. Selon leurs parents et leurs éducatrices, les enfants victimes d’AS présentent plus de troubles extériorisés et ont de plus faibles capacités de régulation des émotions que les enfants du groupe de comparaison. Les éducatrices rapportent en outre plus de troubles intériorisés chez les enfants victimes d’AS.  On note également des corrélations négatives entre la qualité de la régulation des émotions et les troubles de comportement des enfants. La discussion portera sur les implications cliniques de ces résultats et de nouvelles pistes de recherche seront proposées.



Bien que le droit et son application semblent objectifs en théorie, il s’avère que certaines subjectivités des acteurs judiciaires influencent ces derniers. Précisément, le droit, entendu comme construit social, est un instrument pour favoriser les intérêts d’une certaine population, créant ainsi des relations de pouvoirs. Le droit reposant alors sur un système notamment patriarcal se voit teinté d’idées préconçues en ce qui a trait aux rôles sociaux de sexe ainsi qu’à l’ethnicité. Ainsi, la présente étude cherche à savoir si la conjoncture des identités de genre et d’ethnicité d’une personne influence l’application du droit à son égard, toute chose étant égale par ailleurs. Précisément, pour répondre à ce questionnement, nous étudions le pouvoir discrétionnaire des policiers à l’égard d’adolescent(e)s. Cette étude, qui est une analyse de cas, est basée sur un échantillon de 485 adolescents âgés de 16ans et ayant commis un vol de moins de 200$ sur l’île de Montréal. Suites à des analyses statistiques bivariées et multivariées, les résultats montrent qu’une relation significative existe entre l’ethnicité et la discrétion policière, mais ce, seulement chez les jeunes de sexe masculin; les garçons de couleur seraient alors punis plus sévèrement que les autres adolescent(e)s arrêté(e)s.

Problématique: Du peu d’études traitant des freins et leviers à la demande d’aide (DA) des aînés maltraités ou intimidés, rares sont celles traitant du genre. But : exposer les faits saillants des analyses qualitatives d’un projet de recherche-action sur les freins et les leviers à la DA des aînés se projetant comme cible ou témoin de maltraitance (MT) et d’intimidation (INT).

Méthodologie: 10 entrevues de groupe : 5 avec des hommes (n=32) et 5 avec des femmes (n=41) de l’Estrie. Les participant(e)s sont âgés entre 54 et 96; 36 vivent à domicile et 37 en milieux de vie collectifs. Entrevues enregistrées, transcrites et codées selon une approche thématique mixte utilisant le logiciel NVivo.

Résultats: Si maltraités ou intimidés, la peur des conséquences serait le principal frein à la DA des hommes et des femmes. Les femmes nomment l’éducation reçue comme étant un frein à la DA. Vouloir être informé est le principal levier à la DA des hommes alors que chez les femmes, c’est le soutien anticipé qui est le plus important.

Discussion/conclusion: Les aînées peuvent être ambivalentes à demander de l’aide en situation de MT ou d’INT en raison d’un historique de violence ou des rôles traditionnels intégrés. Chez les hommes, la DA se fera plus souvent sous la pression de l’entourage ou en situation de crise. Cette nuance entre les genres permet de mieux adapter les activités de sensibilisation selon le public ciblé et de guider l’accueil lors d’une DA.

L’agression sexuelle (AS) en enfance est associée à des taux importants de symptômes médicaux non expliqués, c.-à-d. de somatisation (Raza et al., 2022). L’alexithymie, qui réfère à la difficulté à identifier et exprimer ses émotions, permettrait aux individus de créer une distance entre eux et les évènements difficiles, mais empêcherait la résolution des traumas. Les études antérieures suggèrent que l’alexithymie serait associée à la somatisation (Schimmenti & Caretti, 2018). De plus, des taux élevés de symptômes dissociatifs sont liés à l’alexithymie (Irwin & Melbin-Hellberg, 1998). De plus, les études auprès de patients victimes de trauma révèlent que la dissociation était associée à plus de plaintes somatiques chez les individus (Elklit & Christiansen, 2009). Ainsi, tant l’alexithymie que la dissociation pourraient représenter des mécanismes par lesquels des symptômes sommatifs (p. ex., maux de tête et de ventre) pourraient s’exprimer (Schimmenti & Caretti, 2018). Cette étude visait à tester un modèle de médiation auprès d’un échantillon de 345 enfants victimes d’AS et 100 enfants non victimes. Les résultats d’une médiation séquentielle révèlent que l’association entre l’AS et la somatisation était significativement médiée par la présence d’alexithymie et de dissociation, β = 0,17, SE = 0,04, 95% CI [0,06, 0,20], p < 0,01. Cette étude démontre ainsi l’importance de s’attarder aux mécanismes d’adaptation utilisés par les enfants afin de prévenir les symptômes de somatisation.

La communauté de pratique est un concept formulé par Etienne Wenger (1998) que l’on peut définir comme étant « un groupe d’individus qui partagent des intérêts et des compétences communes, et qui en interagissant, cherchent à résoudre un problème ou mener à bien un projet commun » (Amisse et al, 2013). Une communauté de pratique est fondée pour et par des individus concernés par un objet commun, dont ils cherchent ensemble à promouvoir la valeur, améliorer la visibilité ou défendre les intérêts.

Nous nous intéressons aux dimensions spatiales que peuvent prendre certaines communautés de pratique lorsqu’elles sont ancrées dans l’espace. Ces spatialités interrogent les interactions entre les communautés de pratique et les pouvoirs publics.  

Cette communication s’intéresse aux communautés de pratique spatialisées, comme structures porteuses d’actions collectives dans les territoires, et à leurs rapports aux pouvoirs publics. Nous nous appuierons sur le cas des communautés de pratique de l’art urbain à Nantes, pour montrer que les interactions entre ces dernières et les pouvoirs publics peuvent être à l’origine d’innovations socio-institutionnelles (i) et de co-constructions de politiques publiques territoriales (ii). Nous expliquerons que ces interactions permettent d’interroger les capacités des communautés de pratiques spatialisées à participer au développement des territoires (iii).

La catastrophe ayant frappé la communauté de Lac-Mégantic en juillet 2013 a marqué l’imaginaire populaire. Et les cicatrices sont encore vives. Une étude réalisée par le CIUSSS de l’Estrie sur l’évolution de la santé psychologique de la population méganticoise en 2015 révèle que les personnes âgées de 65 ans et plus démontrent notamment plus d’hypervigilance, d’isolement, de tristesse, d’anxiété et de troubles du sommeil que l’année précédente. Bref, la situation des aînés méganticois évolue de manière préoccupante.

La Croix-Rouge canadienne (CRC) a été présente à Lac-Mégantic et a contribué de diverses façons au rétablissement de la communauté. Elle y offre encore le programme Arts et métiers, un projet d’animation d’activités artisanales offertes aux personnes âgées ainsi qu’à leurs proches. Les bienfaits de l’expression créative ne sont plus à démontrer mais une recherche évaluative des effets de ce projet sur les aînés de Lac-Mégantic a permis de décrire l’expérience vécue par les participants(es) et leurs proches et de documenter les effets vécus et perçus par eux aux plans psychologique, physique, relationnel, social et spirituel.

La mise en lumière de ces éléments permet de mieux cerner les conditions qui favorisent l’atteinte des objectifs poursuivis par de tels projets. Cette analyse sera présentée et ouvrira sur les perspectives d’avenir pour des projets de création artistique dans une perspective d’intégration citoyenne et de mieux-être individuel et collectif.

La revictimisation interpersonnelle est l’une des nombreuses conséquences des abus sexuels dans l’enfance (ASE). Cette étude examine comment la maltraitance infantile, les caractéristiques sociodémographiques, les facteurs relationnels et la santé mentale sont associés à la revictimisation sexuelle et à la victimisation psychologique et physique dans les relations amoureuses des jeunes adultes (18-25 ans ; M = 21,2 ; ET = 2,22) ayant subi des ASE (N = 190 ; 82,6% des femmes). Les participants ont rempli des questionnaires validés mesurant d'autres formes de maltraitance infantile (abus physique et psychologique, négligence, exposition à de la violence conjugale), leurs caractéristiques sociodémographiques, des facteurs relationnels (styles d’attachement insécures)  et leur santé mentale (symptômes de dissociation et de stress post-traumatique). Les résultats indiquent que l’attachement anxieux est associé à un risque accru de revictimisation sexuelle, le stress post-traumatique est associé à un risque accru de revictimisation sexuelle et de violence psychologique ; la dissociation est associée à un risque accru de violence physique. Cette étude souligne l'importance de considérer l'impact de multiples caractéristiques des survivants d’ASE et de leur environnement lors de l'évaluation du risque de revictimisation. Il semble particulièrement pertinent de leur fournir un soutien adéquat en matière de santé mentale.

 

 

Mises à part les inégalités territoriales, des inégalités de genre se produisent également dans les processus du développement. Il s'avère alors opportun d'étudier la création d’entreprises suivant une approche genre. L'objectif général de cette recherche est justement de comprendre le processus d’émergence de micro-entreprises féminines dans un processus de développement local en milieu rural ivoirien; et de proposer un cadre d'analyse des facteurs qui déterminent l'émergence de ces micro entreprises féminines dans une perspective de développement territorial. Pour atteindre cet objectif, nous avons effectué une étude à partir du cas de la sous-préfecture de Gadouan en Côte d’Ivoire. Notre investigation empirique s’est basée sur une méthode de triangulation basée sur l'analyse de trois focus groups. À l’issue de cette démarche, il est ressorti que trois dimensions sont nécessaires, et doivent se combiner, pour faire émerger l’entrepreneuriat féminin dans un processus de développement local en milieu rural: la dimension planification locale selon le genre, la dimension compétences entrepreneuriales féminines et la dimension territoire incubateur de l’entrepreneuriat féminin.





L'activité référentielle, soit le processus de mise en liens qui soutient la capacité d'exprimer les états émotionnels dans une forme verbale, découle de la théorie de l'encodage multiple de W. Bucci (1997). Notre équipe de recherche vise à valider plus avant une adaptation française de dictionnaires d’analyse automatisée de ce construit (Dubé et Martin, 2004). Cette étude porte donc sur la convergence de mesures de l'activité référentielle dans des tâches dites « analogues cliniques » avec celles de variables cliniques obtenues par questionnaires auto-rapportés auprès d’étudiants universitaires. Elle s’inscrit dans un projet de recherche plus large touchant à la stabilité des narrations personnelles et à leur lien avec la santé mentale. Nos résultats préliminaires (n = 15) suggèrent que dans une tâche peu structurée (un monologue de 5 minutes), les scores d’activité référentielle s’avèrent significativement corrélés avec des scores d'anxiété (r = -.69) et ceux à une échelle d’attachement sécurisant (r = .68) et anxieux (r = -.61). Les résultats présentés porteront sur un échantillon plus large d’une quarantaine de participants. La discussion portera sur les conditions dans lesquelles les mesures d’activité référentielle tendent à capter des variations de phénomènes importants au plan clinique pouvant éventuellement servir d’indice de changement en psychothérapie. Les limites de l’étude et les avenues de recherche seront aussi esquissées.

Introduction : Peu d’études sur le traumatisme crânien (TCC) adulte se concentrent sur le bien-être.

Objectifs : Documenter l’évolution du bien-être post-TCC, comparer un groupe de bien-être élevé à un groupe de bien-être moindre sur des données sociodémographiques, cliniques et psychosociales, et identifier des facteurs psychosociaux qui prédisent un meilleur bien-être.

Méthode. 181 adultes (Mâge = 41,5 ans) ont été évalués à 4, 8, 12, 24 et 36 mois post-TCC. L’étude comporte 5 critères de bien-être : absence de trouble psychologique, retour à une vie active, peu de douleur, peu de plaintes cognitives, bonne qualité de vie. La participation sociale, les stratégies d’adaptation et le soutien social ont été mesurés.

Résultats. Le nombre de participants ayant les cinq critères augmente dans le temps. À 36 mois, les individus ayant les cinq critères ont significativement plus de soutien social (t = 2.00, p = .048), d’années d’éducation (t = 2.12, p = .036), d’activités à l’extérieur du domicile (t = 3.05, p = .003) et de relations interpersonnelles (t = 3.06, p = .003), et moins de stratégies passives-émotionnelles (t­ = -3.58, p < .001). Le soutien social (B = .403, p = 0.11) et les stratégies passives-émotionnelles (B = -.386, p = .001) à 4 mois prédisent significativement le nombre de critères de bien-être à 36 mois.

Conclusion. Agir sur la participation sociale, le soutien social et les stratégies d’adaptation dès 4 mois post-TCC pourrait favoriser le bien-être à long terme.

Le but de cette présentation est de diffuser les résultats d’un projet de recherche
qui s’intéressait aux représentations du risque chez les jeunes itinérants à
Ottawa. Plus précisément, elle s’intéressait à appréhender les constructions du
risque que font les jeunes de la rue eux-mêmes, d’autant plus que ces jeunes
sont définis comme un groupe à risque. Si le risque est plus souvent défini de
manière stricte comme le mal éventuel, dans cette étude, il est défini plus
largement intégrant l’idée des opportunités et prises de risque. Ancrée dans une perspective double du
constructionnisme social et de l’interactionnisme symbolique, cette recherche permettait
de saisir comment les jeunes définissent leur capacité à estimer, gérer, éviter
ou prendre des risques.  Les bifurcations
qui se sont manifestées par les opportunités et les hasards offerts par la rue et
l'impact ultérieur sur leurs identités en construction ont joué des rôles
importants sur leurs pratiques et gestions de risque.  L’utilisation d’une perspective longitudinale
(de un à deux ans) a permis de suivre comment la construction identitaire des
jeunes observés a influencé leurs perception du risque et leurs pratiques de
débrouillardise.  Pour y
parvenir, cette recherche s’inscrivait dans une approche ethnographique pour
mieux comprendre le monde des jeunes de la rue, utilisant des méthodes
d'observation participante et dévoilée et des entrevues informelles variées.

 

Le modèle de la zone optimale individuelle de fonctionnement (IZOF) implique l’identification d’un profil qui inclut des émotions et des états physiologiques ainsi que leur intensité optimale. L’objectif principal de cette recherche était d’établir le profil d’un joueur de tennis adolescent en se basant sur le modèle IZOF et de mettre en place une intervention visant à rapprocher les émotions et états physiologiques de leur zone optimale. Un devis quasi-expérimentale à cas unique a été appliqué pour vérifier les effets de l’intervention de self-talk sur les émotions et états physiologiques pré et post compétitifs ainsi que sur la performance, la régulation émotionnelle et les habiletés mentales. Les résultats indiquent que l’intervention de self-talk semble avoir permis de rapprocher quelques émotions et états physiologiques de la zone d’intensité optimale de l`athlète. De plus, les compétences de régulation émotionnelle se sont améliorées ainsi que certaines habiletés mentales (la concentration, par exemple). Malgré un niveau d’alexithymie élevé, l’athlète a amélioré ses compétences de régulation émotionnelle et a été capable de réguler l’intensité de ses émotions. Les résultats indiquent que l`application du modèle IZOF jumelé à l’intervention de self talk ont été efficaces pour intervenir de manière positive sur les stratégies de régulation émotionnelle de l`athlète. Des futures recherches sont indiquées afin de permettre de généraliser les résultats obtenus.

Depuis plusieurs décennies, la communauté scientifique qui s'intéresse à l'adoption interraciale et internationale se questionne quant aux possibles répercussions qu'entraînent ces types d'adoption sur les personnes adoptées appartenant à une « minorité visible » (Barn, 2013 ; Lee, 2003 ; Samuels, 2009). Par leurs différences physiques apparentes avec leur famille adoptive et avec leur société d’accueil, les personnes issues de l’adoption interraciale ou internationale sont plus susceptibles de subir des micro-agressions (Baden, 2016). Bien que ce phénomène soit bien documenté aux États-Unis, il demeure méconnu dans plusieurs pays (Miller et al., 2020).  La présente étude a donc pour objectif de décrire les expériences de micro-agressions de femmes noires issues de l'adoption interraciale ou internationale au Québec et en France. Cinq femmes noires âgées de 28 à 43 ans, adoptées par des parents blancs au Québec et en France, ont participé à deux entretiens de recherche semi-structurés. Une analyse thématique révèle la diversité des micro-agressions qu’ont subies les participantes à l’école, dans les services de santé et au sein même de leur famille adoptive. Plusieurs parents refusent, en outre, de reconnaître le racisme qu’a subi leur enfant ou nient son appartenance à une minorité racisée. Des recommandations à l’endroit des parents et des professionnel·les qui œuvrent auprès de personnes adoptées sont formulées.

On estime que 12% des individus de la population générale auraient des traits psychopathiques élevés (Echeburúa et Fernández-Montalvo, 2007). Il est important de détecter ces traits chez les individus non-incarcérés afin de prévenir un passage à l'acte criminel. Toutefois, les études actuellement menées chez ces individus utilisent des mesures auto-rapportées. Une façon de contourner les obstacles de l’auto-évaluation est d'utiliser un tiers connaissant bien le sujet. Le présent projet vise donc à vérifier s’il est possible de prédire les traits psychopathiques de l’homme à l’aide de la conjointe. Nous tenterons de vérifier si le niveau de prédiction de la femme varie selon le degré de violence dans le couple. Pour répondre à cet objectif de recherche, 35 couples ont rempli individuellement un questionnaire mesurant la psychopathie de l'homme (l'Échelle auto-rapportée de psychopathie III-R12; Gagné,2010) et une mesure du niveau de violence dans le couple (Questionnaire sur la résolution des conflits conjugaux ;Lafontaire et Lussier, 2005). Des analyses de modélisation par équations structurelles ont démontré une association positive et significative entre les réponses des hommes et de leurs conjointes au questionnaire mesurant le degré de traits psychopathiques de l’homme peu importe le degré de violence au sein du couple. Les femmes arriveraient donc à bien prédire le niveau de traits psychopathiques de leur conjoint peu importe le degré de violence au sein du couple.

Basée sur l’analyse des entrevues semi-dirigées réalisées auprès de 19 immigrants iraniens dans les régions métropolitaines de Montréal et de Québec, cette recherche de nature qualitative examinera un sujet faiblement étudié au Québec comme ailleurs au Canada, soit les changements conjugaux qu’ont vécus les hommes dans une réadaptation aux rôles de genre et à la vie conjugale de la société d’accueil. Notre intention est de comprendre comment ces transformations ont affecté leur manière de faire et de se sentir comme homme et époux. L’analyse des entretiens révèle qu’il n’y a pas d’archétype familial qui s’applique à toutes les familles immigrantes. Face aux défis du contexte migratoire, les familles d’origine immigrée adopteront différentes stratégies afin de protéger l’unité familiale. Pour certains immigrants, il s’agira surtout de remettre en question quelques éléments familiaux d’origine pendant le processus de la réorganisation de vie alors que préservant d’autres schèmes familiaux de la société de départ. Ils opteront ainsi pour un modèle mixte s’inscrivant dans un processus de changement et de continuité. Les résultats mettront davantage en lumière le fait que certains couples ayant adopté la tradition comme principale forme de la rationalité conduisant les comportements des membres dans la société d’origine vivront de conflits engendrés surtout par la remise en question des modes de vie traditionnels, particulièrement ceux basés sur une division sexuelle des rôles.

Cette recherche compare les pratiques parentales à l’adolescence dans 5 pays : États-Unis, Québec, France, Italie et Mexique. L’échantillon compte 1751 adolescents et leurs parents. Tous ont rempli un questionnaire composé de 4 échelles:  affection, contrôle et supervision, style disciplinaire et conflits. Les adolescents ont évalué ces variables pour la mère et le père; les parents ont répondu aux mêmes questions. Une analyse MANCOVA contrôlant l’effet de variables rivales a dégagé des différences globales entre les pays. Les analyses ANCOVA ont identifié des différences systématiques sur les mesures entre les pays. Globalement le niveau de proximité perçu par les adolescents et les parents est élevé partout. En revanche, toutes les mesures de contrôle donnent lieu à des différences très significatives. Pas de différence entre le Québec et les États-Unis qui partagent en commun un plus faible niveau d’exigences et de règles, un style disciplinaire marqué par la tolérance et la négociation, un faible niveau de conflits. La France et le Mexique se caractérisent par un niveau plus élevé de règles et d’exigences, un style disciplinaire plus répressif et coercitif, davantage de conflits. Globalement l’Italie occupe un niveau intermédiaire, se différenciant par des relations plus chaleureuses avec le père. Ces résultats sont interprétés à la lumière des perspectives ethnoculturelles qui opposent les valeurs éducatives parentales des sociétés individualistes et collectivistes.

Étant une pratique incontournable du quotidien et encodée selon les normes de genre, l’habillement constitue un objet d’étude fertile pour explorer les réalités quotidiennes et largement méconnues des personnes de la pluralité des genres. Malgré la popularisation de la mode dite unisexe ou non genrée, la dimension genrée des vêtements demeure, faisant de l’habillement des pratiques quotidiennes de conciliation entre les normes binaires ainsi que les identités et les expressions de genre issues de la diversité. Dans cette communication, l'auteur·e présente les résultats finaux d’une étude menée dans le cadre de son mémoire de maîtrise en sociologie et portant sur les pratiques quotidiennes d’habillement de personnes non binaires et genderqueers. L’analyse des données recueillies lors de dix entretiens semi-dirigés, impliquant la présélection et la manipulation de vêtements, montre que l’habillement constitue un outil de reconnaissance et de subjectivation fluctuant à travers le quotidien. La présentation se centre sur les processus de négociation des normes de genre mis en œuvre par les personnes concernées. Analysées sous la perspective théorique des techniques et des technologies du genre, les pratiques d’habillement sont explorées telles des techniques quotidiennes de production et de visibilisation de genres pluriels. La recherche jette ainsi un éclairage nouveau et pertinent sur les multiples facettes du rapport entre identités et expressions de genre.

Bien que la sexualité soit au coeur du travail du sexe, la recherche s'est peu intéressée à cette dimension. Ainsi, c'est à partir de positions idéologiques que se confrontent différents discours concernant les conséquences morales, émotionnelles et sexuelles découlant de la vente de services sexuels, certains soutenant qu'il y a nécessairement aliénation, d'autres que non. Afin de mieux comprendre l'expérience que des femmes, offrant ou ayant offert des services d'escorte, ont de leur sexualité dans le cadre du travail du sexe tout comme dans celui de leur vie privée, nous avons réalisé un total de 51 heures d'entrevue avec 16 participantes et analysé les données à l'aide de la méthodologie de la théorisation ancrée. Alors que les questions de départ exploraient la présence ou l'absence de plaisir sexuel dans le cadre du travail du sexe, la notion de plaisir dans la performance de sexualité a émergé. Nous présenterons quatre profils dans cette communication, allant de celles qui ressentent à la fois du plaisir sexuel et du plaisir dans la performance même de sexualité, à celles qui, au contraire, y éprouvent malaise et déplaisir. Nous ferons ainsi ressortir que, dans un contexte où la personne a librement choisi d'offrir des services d'escorte, l'expérience d'aliénation n'est pas toujours présente. De plus, nous discuterons des représentations de la sexualité qui semblent favoriser une expérience de plaisir et de celles qui semblent conduire à une expérience d'aliénation.



Les sous-cultures japonaises Lolita, où les jeunes portent des vêtements inspirés par l’aristocratie française du 17e siècle, et Angura, regroupant les individus qui apprécient le S&M et les modifications corporelles ainsi que les styles fetish, steampunk et gothique, font partie de la culture de mode eccentrique de certains quartiers de Tokyo comme Harajuku et Shinjuku. Malgré les différentes références culturelles et les différentes valeurs de ces deux sous-cultures, les individus forment une même grande communauté partageant un espace social et géographique common. Ils participent à de nombreuses activités, allant de défilés de mode, des « thés à l’anglaise » à des soirées déguisées, et partagent une économie locale de bars et cafés. Or, durant un premier terrain auprès de cette communauté durant l’été 2013, il a été observé que cet espace joue ausi le rôle de refuge, ou un espace sécuritaire pour de nombreux membres ayant des problèmes de santé mentale ou se sentant repoussés de la société. Cette présentation va explorer les deux sous-cultures, leur communauté, les discours identitaires centrés sur l’ « anomalie » et la « perversion » ainsi que l’utilisation de leur espace sécuritaire comme étape transitoire de réadaptation sociale.

Le développement des processus participatifs dans le domaine de l'aménagement multiservice de la forêt permet de mieux prendre en compte les avis de parties prenantes multiples afin d’assurer une meilleure acceptabilité sociale du projet. Dans un contexte d’incertitude tel que celui des changements climatiques, une telle approche plus participative semble particulièrement appropriée puisqu’elle permet d’ajuster les choix de développement en fonction de la tolérance au risque des parties prenantes.Néanmoins, l’expérience dans ce type de démarche a montré les limites de certains processus collectifs et les difficultés que rencontrent les acteurs, aux visions parfois antagonistes, à s’accorder et à déterminer une solution satisfaisante pour l’ensemble du groupe. Dans ce contexte, nous souhaitons mettre en évidence les facteurs psycho-sociologiques qui influencent les parties prenantes, tant dans leurs décisions individuelles que collectives, et ce en nous appuyant sur la caractérisation des modèles mentaux et sur l'utilisation d'outils de simulation tels que les jeux sérieux.

La préadolescence est une période idéale pour investiguer l'identité de genre, car le développement des fonctions cognitives et l'importance de la socialisation à cet âge poussent les enfants à se comparer aux autres, notamment en ce qui a trait au genre. La littérature démontre qu'il existe un lien entre l'autoévaluation de sa typicité de genre et l'acceptation des pairs, mais les résultats sont mitigés. Depuis quelques années seulement, de nouvelles recherches prennent en compte les évaluations des pairs face à la typicité de genre, et les résultats démontrent des corrélations plus importantes et significatives. Pour bâtir sur cette nouvelle lignée, la présente recherche compare les autoévaluations et les évaluations des pairs face à la typicité de genre et associe ces variables à l'acceptation des pairs et à l'acceptation autoperçue des pairs. Ainsi, cette recherche contribue à accroître notre compréhension de l'impact de l'identité de genre sur les liens sociaux et pourrait nous amener à mieux encadrer les préadolescents dans le contexte social scolaire.



Les données proviennent de 351 étudiant.e.s de 5e et 6e année de trois écoles à Montréal, au Canada, et de deux écoles à Barranquilla, en Colombie. Les données ont été collectées en trois vagues, permettant ainsi une analyse longitudinale. L'analyse a été effectuée à l'aide de la modélisation linéaire hiérarchique et les effets modérateurs du genre, de l'emplacement géographique et du statut socioéconomique ont été évalués.