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La consommation et l’abus de médicaments stimulants à des fins non médicales (mésusage) ont augmenté dans les dernières années chez les jeunes. La prise de médicaments sans prescription chez les élèves du secondaire a doublé entre 2008 et 2013. Or, le mésusage de médicaments stimulants peut affecter le fonctionnement (ex. anxiété, tachycardie, problèmes de sommeil) et entraîner l’abus ou la dépendance à ces substances. Ce phénomène social est encore peu documenté dans les écrits scientifiques et dans les médias. Or, les médias occupent un rôle important quant à la transmission d’informations. Cette recherche vise à décrire l’information que la presse écrite québécoise a transmis à la population au sujet du mésusage de médicaments stimulants chez les jeunes entre 2009 et 2014. Une analyse de contenu thématique des 22 articles de cette revue de presse québécoise révèle les motivations et les perceptions des jeunes au sujet du mésusage de médicaments stimulants. Les motivations qui ressortent sont la performance, l’automédication et se droguer pour le plaisir. Des perceptions de banalisation, d’accès facile et de sécurité ressortent également. En comparant le contenu de la presse écrite à la littérature, une assez grande concordance des informations est observable. Quelques différences émergent cependant et permettent d’identifier ce dont la presse écrite devrait davantage faire mention au sujet du phénomène de mésusage de médicaments stimulants chez les jeunes.

L'agression sexuelle à l’enfance est associée à plusieurs conséquences psychologiques. Malgré cela, certains enfants parviennent à maintenir un fonctionnement relativement sain et font preuve de résilience grâce à la présence de facteurs de protection dans leur environnement. Des études se sont intéressées à l'impact de ces facteurs chez les enfants victimes de maltraitance, mais peu se sont particulièrement intéressées à l'organisation systémique des facteurs de protection des enfants victimes d'agression sexuelle (VAS). Cette étude vise à identifier les facteurs de protection qui favorisent la résilience chez les enfants VAS. L'échantillon est composé de 100 enfants VAS, âgés de 6 à 12 ans et de leurs parent non agresseur, recrutés dans quatre centres d’intervention spécialisés du Québec. Des régressions hiérarchiques ont été effectuées sur les problèmes extériorisés et intériorisés des enfants VAS. Les résultats montrent que plus de soutien général et communautaire étaient associés à moins de comportements extériorisés chez les enfants VAS. Par ailleurs, ceux qui bénéficiaient d'un plus grand soutien de la communauté étaient moins susceptibles d'avoir des comportements intériorisés. Ces résultats montrent l'importance de considérer l'environnement plus large de l'enfant et de continuer à améliorer les ressources communautaires pour les enfants vulnérables.

Environ 32 000 enfants sont adoptés de l’étranger chaque année, la plupart de pays en voie de développement. Ces enfants sont exposés avant l’adoption à de multiples facteurs de risque qui peuvent affecter leur développement physique, socioaffectif, cognitif et leur santé mentale, même plusieurs années suivant l’adoption. Néanmoins, les parents adoptifs peuvent avoir une influence considérable sur l’adaptation de leur enfant.

La présente étude vise à examiner les liens entre les problèmes de comportements à l’âge scolaire que rapportent des enfants adoptés à l’étranger, leurs conditions de vie avant l’adoption et le stress parental de leurs mères et pères adoptifs.

L’échantillon se compose de 66 enfants adoptés avant l’âge de 18 mois en Russie et dans divers pays d’Asie. L’état de santé et le développement cognitif et psychomoteur des enfants ont été évalués peu après leur adoption afin d’obtenir des indices de leurs conditions de vie avant l’adoption. Le Dominique interactif a servi à évaluer leurs problèmes de comportements à l’âge de 7 ans et le Parenting Stress Index, le degré de stress parental.

Les résultats montrent peu de liens entre les problèmes rapportés pas les enfants à l’âge scolaire et leur état au moment de l’adoption. On note, par contre, des corrélations positives entre leurs problèmes psychologiques et le niveau de stress de leurs mères et pères adoptifs. Diverses hypothèses seront proposées pour expliquer ces résultats. 

 

Cette présentation discute des modalités d’évaluation de l’implantation et de l’impact d'un programme de prévention de la conduite avec facultés affaiblies par le cannabis, modalités bouleversées par la pandémie de covid-19. Initialement, le Défi jeunesse de l’Atlantique visait l’ensemble des élèves de 10e année de quatre provinces de l’est du Canada. Il proposait une série d’activités en présentiel. Or, à la fin de l’année scolaire 2020-2021, seuls les élèves recrutés par les intervenants ont participé au programme (n=82) et seules les activités virtuelles ont été réalisées. À l’introduction de ce biais de sélection s’ajoute le recrutement d’un groupe de référence composé d’un échantillon d’élèves volontaires n’ayant pas participé au programme (n=48). Quelle est l’ampleur des biais introduits par ces deux mesures « d’adaptation » ? Pour cerner les effets de ces biais, les deux groupes d’élèves, l’un participant au programme et l’autre non, seront comparées aux données les plus récentes de l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les élèves. L’analyse permettra de comparer différents attributs de la population visée par le programme à celui du groupe de non-participants au programme, par exemple les comportements de consommation et de conduite avec facultés affaiblies, attributs que le programme visait à changer. En conclusion, une réflexion sera proposée sur les choix faits et ses effets sur l’atteinte des objectifs du programme de prévention. 

Qu’adviendra-t-il des 10 250 personnes présentant une trisomie 21 (MSSS, 2010) lorsque leurs parents ne seront plus en mesure d’en assumer la responsabilité? Les écrits (Lacasse-Bédard, 2009; Heller, & Kramer, 2009) tendent à démontrer que la fratrie constitue la relève potentielle. Toutefois, au Québec, très peu d’études ont été réalisées sur la fratrie adulte (Villeneuve, 2011). Cette communication présente les différents facteurs pouvant avoir une influence sur la décision de la fratrie de s’impliquer comme relève des parents en tant que futurs interlocuteurs des services en déficience intellectuelle. Cette décision revêt une importance considérable tant pour la vie de la fratrie que pour celle de la personne trisomique et par extension, pour la société qui aura autrement à gérer le vieillissement de cette population. Les résultats s’inscrivent dans le cadre d’un projet doctoral ayant pour objectif d’explorer, de façon qualitative, le vécu affectif de la fratrie de personnes trisomiques ainsi que leurs intentions de s’impliquer ou non. Les instruments utilisés comprennent la passation de la «Ligne de vie» selon le modèle de Jourdan-Ionescu (2010) qui permet de faire un bilan et de souligner les événements significatifs du vécu de la fratrie ainsi qu’une entrevue semi-structurée et le génogramme.  Les résultats permettent de connaître le vécu émotif de la fratrie et de présenter les facteurs pouvant influencer leurs intentions d’assurer la relève des parents.

La migration haïtienne au Brésil s’est amplifiée à partir de 2010, juste après le séisme qui a dévasté la capitale d’Haïti, Port-Au-Prince survenu en janvier 2010. Des Haïtiens dévastés se sont livrés dans un mouvement migratoire avec seul objectif de reconstruire leur vie à l’extérieur, et le Brésil s'est présenté comme favori dans la région. Dans ce nouveau territoire, nouvelle culture, loin de leurs origines, ces Haïtiens doivent encore surmonter des barrières importantes pour s’intégrer dans la société. L’objectif du travail vise à étudier la territorialité de ces immigrants dans la ville de Braço do Norte, les stratégies développées pour s’intégrer dans la société et les défis auxquels ils font face dans ce processus. L’étude est de la nature exploratoire qualitative, réalisée à partir d’une approche ethnographique basée sur l’histoire orale entre juin 2021 à mai 2022 à l’aide des entrevues individuelles semi-structurées et d’observations participantes. Les résultats ont permis de constater le manque de politique publique d’intégration des migrants, ce qui a créé un sentiment de se sentir étrangers sur le territoire obligeant les migrants à se regrouper, sans trop d’interaction avec la population locale. La langue, la discrimination raciale, la sous-estimation sont quelques-unes des plus grandes difficultés auxquelles les immigrants sont confrontés. Les résultats de cette étude peuvent aider à formuler des politiques publiques aux processus migratoires au Brésil et dans le monde.

Dans la suite d’une démarche auto-ethnographique et de l’étude d’une décennie (2005 – 2015) de lutte et d’action féministes menées par des étudiantes dans un département de philosophie à Montréal, j’ai voulu pousser plus loin l’analyse d’un aspect de la résistance au mouvement porté par ces actions : celle opérée par les femmes elles-mêmes et la récupération par la hiérarchie de ces actions et de cette lutte lorsqu’elles ont du succès.



À la lumière de l’œuvre d’Andrea Dworkin, Les femmes de droite, on découvre des correspondances entre le comportement de certaines femmes en philosophie et le portrait des « femmes de droite » que fait Dworkin. À partir de ceci, on peut mieux comprendre les dynamiques qui animent et justifient les actions et attitudes des unes et des autres. 



Je parlerai du défi qui consiste à étudier les dynamiques antiféministes dans un milieu restreint, où tout le monde se connait, et de quelques problèmes que ça engendre pour celles qui le font. Je déconstruirai en l'expliquant le paradoxe des femmes qui sont parfois les obstacles inconscients mais solides à la venue des autres femmes, et à la réception de critiques féministes opportunes, dans un milieu, ainsi que les risques d'instrumentalisation misogyne des critiques faites aux femmes. Je présenterai des solutions qui peuvent être appliquées en philosophie comme dans d’autres milieux de savoirs dont les femmes ont été exclues, notamment pour assainir le climat et assurer l'équité.

Les parcours d’intégration socioprofessionnelle des femmes immigrantes sont marqués par les effets conjugués de différentes formes d’inégalités. Les programmes « Femmes-relais » souhaitent contrer ces difficultés d’intégration à travers le développement du pouvoir d’agir (DPA) chez les femmes. Le DPA fait référence à un processus d’autonomisation (empowerment) qui vise le développement de compétences sociales, de l’estime de soi et d’une conscience critique – des objectifs essentiels pour les femmes immigrantes cherchant à surmonter les nombreux obstacles à leur inclusion. Cette communication présente les résultats d’un projet de recherche-action mené en partenariat avec trois organismes montréalais offrant des programmes Femmes-relais. Basé sur l’analyse de 40 entrevues semi-dirigées effectuées auprès des femmes issues de l’immigration, cet exposé fait état de leurs expériences vécues au sein des programmes Femmes-relais tout en présentant leurs évaluations sur la capacité des programmes à les soutenir dans le développement de leur pouvoir d’agir. Les résultats montrent que la participation à un programme Femmes-relais contribue à l’acquisition des savoirs, savoir-faire et savoir-être qui aident les femmes à faire face aux difficultés rencontrées dans leur parcours migratoire et socioprofessionnel. Enfin, cette communication identifiera les forces et les faiblesses des programmes Femmes-relais, telles que perçues par les participantes.

Après plus de 40 ans de recherche autour de la relation entre la performance sociale et la performance financière de l’entreprise, les chercheurs n’arrivent toujours pas à avoir un consensus, et l’état de cette recherche reste embryonnaire malgré la multiplication des études et des méta-analyses relatives à cette relation. En effet, plusieurs sources ont été identifiées à la base de cette multiplication et divergence des résultats d’analyses de cette relation; dans ce cadre, une simple analyse des études nous a amenés à identifier plus de 50 variables de mesures de la PS, 19 variables de mesures de la performance environnementale et plus de dix variables de mesures de la PF. Au-delà de cette multiplication des variables de mesures, nous avons relevé plus de 150 manières d’opérationnaliser ces variables de mesures. Notre analyse de ces méthodologies, variables de mesures et opérationnalisations nous a amenés à faire deux principaux constats : (1) une imprécision persistante quant à la mesure du concept de la PS, dont une grande partie a disparue ou a changé durant cette période de 40 ans, laissant un doute quant à la validité des études basées dessus (2) une quasi-absence de la méthodologie d’étude de cas de cette littérature, sachant que cette méthodologie peut apporter une grande contribution à la compréhension de cette relation.

Socialement, la voix des femmes en situation de handicap physique occupe une place minoritaire et la recherche qualitative est une méthode qui permet de redonner le pouvoir à ces femmes en créant de nouvelles connaissances à partir de leurs savoirs. Cette affiche a pour objectif de présenter les résultats d’une recension des écrits visant à répondre à la question : quelles sont les recommandations pour la réalisation d’une recherche avec des femmes en situation de handicap physique? Afin d’y répondre, la méthode de recherche documentaire a été inspirée d’une recension systématique des écrits avec la méthode Cochrane. La stratégie a permis de faire ressortir 1 482 textes dont 78 textes ont été retenus. La principale contribution de cette recension est qu’elle apporte des recommandations importantes pour les équipes de recherche sur comment réaliser une étude avec ces femmes. Plus précisément : 1) comment préparer les équipes de recherche avant la réalisation de la recherche (p. ex. : approche féministe sur la conscientisation aux rôles de chacun des membres; place de ces femmes; procédures en cas de crise); 2) comment réaliser la recherche (p. ex. : création du lien entre les personnes impliquées); 3) les impacts pendant et après la recherche (p. ex. : contre-transfert; avantages et risques). Ces recommandations sont importantes pour conscientiser le monde de la recherche à l’importance des savoirs des femmes en situation de handicap et des méthodes à adopter pour y arriver.

L’intervention psychosociale auprès des jeunes vivant en Centre jeunesse est régie par la Loi de la protection de la jeunesse (LPJ). La posture professionnelle des intervenants s’inscrit donc à la fois dans une relation d’autorité, renforcée par le cadre institutionnel et les obligations légales, et dans une relation d’aide. Nous nous intéressons au double mandat (réadaptation sociale en contexte d’autorité et relation d'aide) et à son impact sur le lien jeune-éducateur.

Le terrain de cette recherche, effectué dans le cadre d’une maîtrise en anthropologie, s’est déroulé dans une unité de réadaptation de Montréal (CJM). Les données ont été collectées pendant trois mois à l'aide d'entretiens semi-directifs réalisés auprès de six jeunes et neuf éducateurs de cette unité et de l’observation de leurs activités quotidiennes, tant éducatives, cliniques que ludiques.

Cette communication propose de déployer notre analyse de la rencontre des corpus de données; les récits des jeunes et des éducateurs et l'observation de ce milieu de vie. L’approche utilisée, puisant à la fois dans la tradition ethnographique et dans la phénoménologie, nous a permis de faire émerger l’interprétation et les perceptions qu’ont les jeunes et leurs intervenants de la question de la relation d’aide et de la relation d’autorité. Nous exposerons aussi les conditions qui favorisent la conciliation ou la polarisation de ces mandats qui peuvent parfois sembler antagonistes.

Une enquête par entretiens a été menée auprès de patrouilleuses et de patrouilleurs oeuvrant au sein de forces de police de la région de Montréal pour analyser l’adaptation des femmes à la culture masculine du travail policier. Tandis que l’institution policière agi comme norme structurant les pratiques, les comportements et les représentations à la fois des hommes et des femmes, l'étude révèle que les femmes qui entrent dans la police se buttent à davantage d’obstacles. Notamment, une idée selon laquelle les policières s’adaptent différemment en raison de leur genre est répandue. S’interrogant d’abord sur l’adoption, par les femmes, d’attitudes et de comportements virils, l’enquête révèle que les nouvelles policières doivent avant tout prouver à leur-es collègues leur capacité d’utiliser la force physique. Pour maintenir les liens de camaraderie et assurer leur place dans le groupe, elles adoptent différentes stratégies individuelles, misant sur la complémentarité des genres, s’alignant sur les représentations sociales du masculin ou demeurant dans une position d’infériorité vis-à-vis de ces dernières. Une désolidarisation des femmes entres elles est performée et une resolidarisation avec le groupe de référence policier se trouve à remplacer cette solidarité féminine. Plusieurs dynamiques structurelles sont donc analysées afin de comprendre l'intégration des femmes dans un milieu quantitativement et qualitativement masculin. 

La recherche en loisir a abordé la participation aux différents types d’activités que ce soit en activités physiques (Mota & Esculas, 2008), culturelles (Foote, 2012) ou plus passives (Statistics Canada, 2005). Ces études ont généralement été réalisées selon l’un des types. Notre démarche nous permet de comparer le taux de participations à ces trois types de loisirs à la fois dans une région périurbaine et une région rurale du Nouveau-Brunswick.

Les résultats démontrent que le taux de participation aux activités physiques diffère entre les deux régions (6,6 par année pour la rurale et 7,8 pour le périurbain). En ce qui à trait aux activités passives (5,1 versus 5,5) et les activités culturelles (5,0 versus 5,1). Dans les deux cas, es hommes sont plus actifs que les femmes en matière d’activités physiques, mais moins pour les activités culturelles. Le taux de participation est semblable pour les activités passives.

Les résultats en fonction de l’âge indiquent que les répondants de 35 à 44 ans des deux régions sont plus actifs que les autres groupes pour les activités physiques et les activités passives. Les résultats sont également similaires puisque plus les répondants ont un revenu élevé, plus ils participent aux activités physiques.

Les enquêtes confirment que les plus éduqués, les mieux nantis prennent part à davantage d’activités que les autres groupes et ce, tant pour les activités physiques, culturelles et passives.

Depuis l’avènement de la crise sanitaire, le manque de reconnaissance sociale face à la perte d’un être cher ainsi que des difficultés à trouver une aide spécialisée sont des obstacles contextuels auxquels les personnes endeuillées ont été confrontées. Des initiatives communautaires ont émergé afin d’assurer une accessibilité continue au suivi de deuil, dont les groupes d’accompagnement virtuels, qui recèlent l’avantage de pouvoir être offerts indépendamment des conditions sanitaires, et ce, de manière plus inclusive (p. ex., auprès de personnes vivant en région éloignée ou ayant des limitations physiques). Bien que les résultats des études portant sur les interventions de suivi de deuil en ligne présentent des résultats encourageants, celles-ci sont en émergence et à notre connaissance, aucune donnée n’est actuellement disponible sur leur efficacité au Québec. L’objectif est de présenter le protocole de recherche pour une étude pilote avec devis mixte permettant d’explorer les effets d’une intervention en ligne pour le suivi de deuil chez un groupe de personnes endeuillées de la communauté.  Un survol des enjeux cliniques, éthiques et méthodologiques considérés lors de la construction du devis sera abordé. Finalement, une discussion sur la façon dont les résultats de cette phase préliminaire guideront l’élaboration des phases ultérieures de développement de cette intervention sera présentée.

La question de la positionnalité, centrale dans le féminisme noir, est souvent définie en travail social comme un simple « positionnement » sans mettre en avant les privilèges de la personne, son pouvoir, et ses angles-morts. Cette notion est très peu abordée en travail social, malgré l'engagement envers les communautés marginalisées. La finalité du travail social a comme objectif de promouvoir la résolution de problèmes et la justice en contexte de vulnérabilité. Néanmoins, il est rare que la posture est mise de l'avant dans la pratique. Tout en étant à l’affût des rapports de pouvoir existants, il est rare que celui-ci effectue une réflexion critique sur lui-même. Est-ce la rapidité du déploiement des services qui ne permettent pas cette autoréflexivité ? Ou encore l’atmosphère toxique de certains organismes ? Dans cet exposé, je questionnerai d'abord ce concept et j'amènerai des pistes de réflexion sur la positionnalité de l'intervenant. Ensuite, je m'interrogerai de nouveau sur la notion d'allié, car le rôle essentiel du travailleur social est celui d’être allié de son client : de défendre ses droits et l’appuyer dans son cheminement vers la solution. Ce rôle prône de lutter contre la stigmatisation, mais sans réellement réfléchir à la nature, ni aux prérogatives de cette relation, et sans la situer dans la positionnalité de ce dernier. Ce rôle d’allié détaché du professionnel et de sa positionnalité, le vide de toute sa charge politique et du même coup de son efficience.

Le droit public contemporain est depuis quelque temps traversé par un mouvement de fond qui interroge ses principes universalistes. L’expression religieuse au travail ou dans les lieux publics, le « vivre ensemble » en sont autant de symptômes. Cette communication a pour objectif de présenter les résultats préliminaires d’une recherche menée en collaboration avec des juristes, historiens, anthropologues, sociologues et politistes et visant à proposer une lecture critique et pluridisciplinaire de ce phénomène à partir du droit colonial, en particulier du concept d’assimilation, longtemps marginalisé dans la littérature savante. Si le phénomène colonial n’a intéressé que marginalement les juristes, le droit colonial occupe en revanche dans le projet colonial une place prépondérante. Il reste au cœur de nombreuses thématiques actuelles du droit public. De là naissent plusieurs questions qui seront regroupées autour de deux axes : dans un premier temps, la communication proposera un inventaire puis une évaluation de l’apport possible des études postcoloniales et des théories critiques de la race dans l’analyse du discours juridique en droit public au regard des contextes académiques français et québécois (I); puis, dans un deuxième temps, une analyse de l’influence des modèles assimilationniste et intégrationniste pratiqués en métropole et outre-mer sur le droit public contemporain français et québécois sera effectuée à partir des évolutions du droit colonial (II). 

Depuis la publication de la Politique d’intervention en matière de violence conjugale (gouvernement du Québec, 1995), l’État oriente les pratiques dans le domaine de la violence conjugale (VC) au Québec selon une approche intégrant les réponses psychosociales et judiciaires. En cohérence avec ces orientations, des récits de pratiques provenant d’intervenants psychosociaux œuvrant en périphérie du système judiciaire en VC ont permis de documenter des services spécialisés où le judiciaire et le social coexistent au quotidien (Bélanger, 2012; Dufour, 2012; Poupart, 2012). Devant ces pratiques, il est pertinent de se demander si cette coexistence a eu pour effet de créer un nouvel univers de travail et par ricochet, une identité professionnelle propre à ces intervenants. En vue notamment de répondre à cette question, 37 intervenants psychosociaux et pénaux pratiquant auprès des personnes aux prises avec la VC dont la situation est judiciarisée ont participé à des entretiens individuels semi-directifs où ils ont été questionnés au sujet de leurs représentations professionnelles. La présentation orale proposée exposera certains résultats de ces entrevues. Il sera par exemple questions des motivations et des compétences évoquées par les personnes rencontrées pour œuvrer dans ce domaine. Ces résultats seront discutés et mis en relation avec la façon dont ces intervenants définissent leur identité professionnelle.

Il n’est pas aisé de définir ce qu’est une famille dans une société où les modes de vie et de conception ont évolué et où les droits fondamentaux exercent une influence grandissante. Le droit peine à appréhender ce qu’est une famille, tant cette notion renvoie à des réalités diverses et complexes. Partant, le travail des juges en la matière est fondamental. L’analyse des décisions rendues par la Cour suprême du Canada et la Cour européenne des droits de l’homme permet de mettre en avant les éléments pris en compte par les juges au moment de trancher un litige familial et de comprendre comment ils les articulent. Dès lors, il apparaît qu’une définition stricte ne permet pas de déterminer efficacement les contours de la notion de famille, mais qu’à l’inverse, l’utilisation d’un mécanisme offre une approche plus souple du phénomène familial. Les variables au cœur de ce mécanisme développé dans ma thèse de doctorat sont au nombre de deux : un versant structurel (lien entre deux individus, identifiable de manière objective) divisé en deux composantes, une juridique (lien juridique tel que la filiation ou le mariage) et une biologique (lien biologique entre un enfant et son géniteur par exemple), et un versant fonctionnel (qui permet de tenir compte de l’aspect relationnel au sein de la famille). Ces différents versants de la famille s’articulent constamment, se rencontrent souvent, s’opposent parfois et permettent de mieux comprendre les enjeux familiaux d’aujourd’hui.

Après le séisme survenu en Haïti le 12 janvier
2010, un programme spécial de parrainage fut mis en place par le Ministère québécois de
l’immigration et des communautés culturelles 
afin de permettre à quelques milliers de citoyens haïtiens de rejoindre
leur famille résidant dans la province. Cette communication s’appuie sur une recherche exploratoire sur les
expériences migratoires de nouveaux-arrivants Haïtiens parrainés dans le cadre
de ce programme. Des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de 7
hommes et 2 femmes âgés entre 23 et 60 ans. L’objectif était de rendre compte
des formes de différence auxquelles
font appel ces personnes lors de l’élaboration de leur expérience migratoire.
En d’autres mots, la question qui sous-tendait notre réflexion était de savoir
si la construction des expériences de ces personnes passait automatiquement par
la mobilisation de référents identitaires (racialisés ou ethnicisés ou
culturalisés)? Dans cette présentation nous aborderons essentiellement la
racialisation comme pratique discursive de la différence, la perception de
l’ « haïtianité » et la langue comme outil de résistance.

L’étude actuelle vise à découvrir la prévalence d’altruisme chez les enfants sourds et ceux aveugles en Oman et en Egypte afin de déterminer la différence entre les sourds et les aveugles selon le genre, l’environnement, l’âge, ensuite définir les déterminants psychométrique de l’échelle de l’altruisme utilisé dans cette étude. Après avoir élaboré et validé une échelle pour l’altruisme, les deux chercheures l’ont distribuée à un échantillon de 92 enfants.

Cette échantillon se compose de 19 sourds et 18 aveugles en Oman. Ensuite en Egypte : 19 sourds  et 36 aveugles. Les résultats de la recherche se résument ainsi :

1-     Les enfants aveugles en Oman ont fait preuve de plus d’altruisme que ceux en Egypte. De même que les sourds en Oman qui ont fait la même preuve. Ce résultat peut être interprété par la situation économique et le service présenté aux enfants en Oman.

2-     Une différence significative de (0.01) entre les sourds et les aveugles en Egypte envers les enfants aveugles.

3-     Une différence significative de (0.01) à l’échelle de l’altruisme chez les sourds et aveugles, selon le genre (males –femelles), envers les males.

Cette intervention a pour but d’analyser pourquoi les femmes voilées turques continuent d’être exclues de la fonction publique et des postes à hautes responsabilités. Alors que pendant longtemps ces exclusions s’inscrivaient dans un effort des élites laïques de contrôler l’ethos de la République, nous pourrions supposer que l’arrivée au pouvoir du parti Justice et Développement en 2002 signifie un changement de ces règles. Cependant, ceci n’est pas le cas. Pour comprendre ce paradoxe, nous mettons en avant le rôle de la femme dans la construction de l’identité turque. Dès la genèse de la République son corps fut utilisé comme un symbole de l’ethos de la nation délimitant la sphère privée (familiale, religieuse, traditionnelle) de la sphère publique (moderne, rationnelle, laïque). C’est pourquoi sa participation aux activités de la polis fut sujette à des règles spécifiques dont le dévoilement. En nous basant sur des entretiens et une analyse de la presse, nous explorons comment son corps continue à être central pour la reproduction de ces dichotomies. Bien que la femme voilée soit plus visible dans l’espace public, elle est invitée à l’investir comme mère, fille et épouse et non comme femme intellectuellement et financièrement indépendante. Ce constat nous invite à comprendre que la vision de la citoyenneté des élites laïques et religieuses, trop souvent analysée comme dichotomique en Turquie et ailleurs, peut être sujette aux mêmes influences patriarcales.

Bien que la sexologie soit enseignée à l’UQAM depuis presque 50 ans, peu de travaux traitent des motifs qui incitent les individus à s’inscrire à une formation dans ce domaine. Les données disponibles permettent de constater que le choix d’entamer des études dans le domaine de la sexologie est généralement influencé par un intérêt directement lié à l’objet d’étude, soit la sexualité humaine. L’objectif de la présente étude consiste à documenter les motivations des personnes à entamer des études et à poursuivre une carrière en sexologie. La théorie de la construction de la carrière de Savickas (2002) permet de mieux saisir les liens entre l’objet d’étude et le choix de carrière. Selon Savickas, les individus construisent activement leur carrière selon leur personnalité, leurs intérêts et leur capacité d’adaptation. Les données proviennent de l’analyse de 25 entrevues semi-dirigées menées auprès de diplômés du baccalauréat en sexologie ayant un minimum de 2 ans d’expérience professionnelle. Les résultats permettent d’identifier une diversité de motivations liées à l’objet d’étude (la sexualité humaine) ou au champ d’exercice dans le domaine des relations humaines. Différents profils d’étudiants ont également pu être distingués. Cette étude contribue aux connaissances sur les éléments associés au choix de carrière, plus spécifiquement dans le domaine de la sexologie, et sera utile aux différents groupes qui encadrent les étudiants et les diplômés en sexologie.

Les survivants de tumeurs cérébrales pédiatriques (STCP) sont à risque de rencontrer des difficultés en compétence sociale, avec la reconnaissance d'émotions faciales étudiée comme facteur sous-jacent. Cependant, l'influence de la pandémie sur la reconnaissance d'émotions chez les STCP est peu explorée. Notre étude a donc comparé la reconnaissance d'émotions faciales avec accès au visage complet ainsi qu'avec seulement le haut du visage accessible (similaire au stimulus visuel disponible avec le port de masque) entre les STCP (n = 23) et des jeunes à développement typique (n = 24) de 8 à 16 ans. Les participants ont rempli virtuellement le sous-test de reconnaissance d'émotions du NEPSY-II et le « Reading the Mind in the Eyes Test ».

Les résultats finaux montrent que les groupes ne diffèrent pas dans leurs habiletés de reconnaissance d'émotions faciales. Toutefois, comparé aux normes prépandémie, notre échantillon présente plus de difficultés avec la reconnaissance des émotions avec accès au visage complet et une meilleure performance avec seulement le haut du visage disponible. Les participants ont aussi obtenu de meilleurs résultats avec seulement le haut du visage accessible qu’avec le visage complet. La pandémie semble donc avoir changé les compétences de reconnaissance des émotions faciales, soulignant la nécessité d’examiner ses effets à long terme sur les compétences sociales des STCP, une population à risque de difficultés sociales, ainsi que sur les jeunes en général.

En France, en mars 2017, l'éditeur Hatier décide de publier un manuel scolaire en utilisant l'écriture inclusive. Ainsi, les noms des différents métiers au pluriel sont présentés en utilisant le point médian, comme dans "agriculteur·rice·s", artisan·e·s" ou encore "commerçant·e·s". L'initiative, qui est appuyée par le Haut-Commissariat à l'égalité entre les femmes et les hommes et le secrétariat d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, a pour vocation d’éradiquer le sexisme dans les mentalités. Toutefois, les résistances à son application seront nombreuses : l'Académie française, des militant.e.s de la « Manif pour tous », des intellectuel.le.s, et plus récemment, le Premier ministre français Edouard Philippe, s’opposeront publiquement à l’usage de cette méthode. Quels sont les enjeux idéologiques et épistémologiques qui sous-tendent la controverse de l'écriture inclusive en France? Les arguments soulevés en opposition à cette méthode dite « inclusive » seront analysés pour identifier en quoi ils s'articulent à des rhétoriques réactionnaires motivées par un désir de conservation de privilèges. De plus, le point de vue androcentrique, qui se pose comme neutre et objectif pour s’auto-légitimer, confère au trait /masculin/ le pouvoir de faire perdurer les mentalités sexistes dans la société. Ainsi, la conception épistémologique selon laquelle la neutralité et la vérité sont associées au masculin et à l’universel sera questionnée.

La question des inégalités sociales se pose avec acuité ces dernières années dans la société haïtienne. Malgré des changements sociaux importants amorcés vers les années 1980 (réforme éducative, chute de la dictature des Duvalier), elle est dénoncée dans l’espace public, notamment à travers des mouvements de protestation populaire, en termes de couleur (Noirs/Mulâtre) et de classes (riches/pauvres), entre autres. Des recherches récentes l'appréhendent comme un héritage de la période coloniale et sa permanence, comme l’une des causes des conflits sociaux passés et actuels en Haïti (Édouard, 2013). Ces recherches font écho aux nouvelles approches de l’historiographie (Hector, 1993) haïtienne marquées par une analyse des rivalités entre groupes sociaux dans l’histoire d’Haïti sous un angle social.

D’une manière générale, les sociétés inégalitaires produisent des discours légitimant les rapports sociaux inégaux en naturalisant ceux-ci (Mcall, 2017). Cette possibilité a déjà été évoquée dans l’analyse de l’imposition d’un ordre social inégalitaire en Haïti (Naud, 2006).

Dans cette communication, nous présenterons les résultats d’une analyse de contenu des manuels d’histoire haïtiens. Il sera démontré qu’à travers ceux-ci, l’organisation et la présentation des événements et personnages historiques ou groupes sociaux d’une part, leur mise en relation ou non d’autre part, tendent à légitimer un ordre social inégalitaire qui caractérise la société haïtienne, passée et actuelle.