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L’art-thérapie est un domaine de plus en plus étudié, mais les effets de l’affichage des œuvres réalisées, restent à ce jour peu explorés et sont une source de débats importants. Cette recherche s’est donc intéressée à l’expérience des participants de l’atelier d’art-thérapie de la Fondation québécoise du cancer, pour évaluer qualitativement le rôle de l’affichage. Suivant les principes de l’approche phénoménologique descriptive, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de quatre participantes de l’atelier, pour ensuite être analysées dans le but d’identifier les aspects positifs et négatifs de cette pratique. Tels qu’attendus, les résultats ont soulevé neuf effets bénéfiques de l’affichage présents chez la majorité des participantes. Bien que cette étude exploratoire porte sur une clientèle spécifique, elle trace néanmoins un portrait du phénomène de l’affichage et fournit des pistes de recherches pertinentes pour le futur.

Le projet consiste en une recherche collaborative en contexte autochtone procédant à des entrevues avec des personnes ayant été adoptées au Québec selon l’adoption coutumière ou légale entre les années 1950 et 1970. Les entrevues ont pour objectif de brosser un portrait de personnes autochtones adoptées en lien avec leur identité et leur expérience d’adoption. Donner une voix aux individus autochtones adoptés et offrir leur récit de vie à la communauté (autochtone, allochtone, humaine), tel est l’objectif principal de ce projet voué à la restitution d’un chapitre de l’histoire peu révélé, mais qui émerge aujourd’hui.

À notre avis, le sujet de recherche est peu exploré et insuffisamment documenté. Les pistes de recherche pour les enfants autochtones adoptés sont quasi inexistantes et la démarche est très difficile à entreprendre avec succès. Le projet veut s’insérer dans un esprit de reconnexion entre personnes adoptées et leur communauté d’origine ainsi que dans une démarche de réconciliation avec soi-même après avoir passé une vie divisée tant au niveau individuel que culturel (coupure de la personne adoptée avec sa culture d’origine), dans la mesure où l’individu adopté et sa famille biologique ont été séparés.

La recherche est de type collaboratif et ses méthodes relèvent du qualitatif. Il s’agit notamment d’adopter des méthodes d’entrevues de type semi-dirigé  et des entretiens phénoménologiques.

S'agissant d'une recherche en évolution, les résultats ne sont qu'en devenir.

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est caractérisé par une altération qualitative sur le plan de la communication et des interactions sociales ainsi que par un patron de comportements rigide et restreint. Le taux de prévalence du TSA augmente de façon substantielle, de sorte que près d'un enfant sur 100 reçoit actuellement ce diagnostic. Cette étude vise à dresser le portrait du processus diagnostique de TSA, par le biais du vécu parental. L'échantillon est composé de 50 parents d'enfant présentant un TSA, ayant complété un questionnaire auto-rapporté ou ayant participé à un entretien semi-structuré. Une analyse descriptive des données quantitatives, ainsi qu’une analyse qualitative de verbatim a permis de déterminer que les parents sont majoritairement les premiers à remarquer une atypie chez leur enfant, et ce, avant l'âge de 24 mois. Le retard de langage, les intérêts restreints de même que le contact visuel limité constituent les premières préoccupations parentales. L'écart entre les premiers soupçons et l'annonce du diagnostic dépasse quatre ans et plusieurs parents croient que le diagnostic aurait pu être posé plus tôt. Ces résultats promouvoient l’expertise parentale à l’égard du développement de leur enfant et de leur importance dans le processus diagnostique. Ainsi, la sensibilisation des intervenants de première ligne et un dépistage au moment des premiers soupçons sont recommandés afin de favoriser un diagnostic et une prise en charge précoce.

L’Acadie du Nouveau-Brunswick est devenue une communauté d’accueil non pas grâce à un afflux significatif d’immigrants francophones, mais par le droit et les politiques publiques en immigration francophone. Après près de dix ans de mise en œuvre de ces politiques publiques, force est de constater leur échec, comme en témoignent les chiffres anémiques en termes d’attraction et de rétention. À peine 11% des immigrants du Nouveau-Brunswick ont comme première langue officielle parlée le français.

L’échec de ces politiques publiques serait largement attribuable à l’incomplétude institutionnelle de l’Acadie du Nouveau-Brunswick en matière d’immigration laquelle a des ramifications linguistiques, spatiale, identitaire et politique. Les immigrants francophones trouvent des opportunités essentiellement dans une niche d’emploi structurelle et, dans une moindre, mesure, conjoncturelle. Toutefois, force est de reconnaître le succès symbolique des politiques publiques en immigration francophone lesquelles ont transformé l’Acadie du Nouveau-Brunswick en une communauté d’accueil fictive.

Cette communication portant sur les défis d’intégration des immigrants francophones en lien avec les caractéristiques sociétales de leur communauté d’accueil s’appuie sur des données qualitatives. Elle se démarque des approches théoriques classiques sur l’immigration francophone grâce à un outil descriptif englobant : l’incomplétude institutionnelle en matière d’immigration.

Les cadres conceptuels sociologiques ont été peu utilisés pour comprendre la dynamique des groupes, et ce, même si leur pertinence a été reconnue par des sociologues et psychologues sociaux. L’hypothèse à la base de cette étude était que les concepts élaborés par Pierre Bourdieu permettraient de mieux cerner la dynamique sociale d’un groupe mixte d’expédition en plein air. Une étude de cas ethnographique avec observation participante a été menée lors d’une expédition de canotage de 28 jours auprès d’un groupe d’étudiants (7 femmes et 17 hommes) universitaires inscrits dans un programme en plein air. Des entrevues post-expédition ont permis de valider l’interprétation des actions et interactions des participants. L’identification de la structure de distribution du capital culturel du groupe a permis de mettre en lumière les relations de pouvoir et la constitution de sous-groupes. Le concept d’habitus a permis de raffiner notre compréhension des affinités relationnelles observées entre certains participants ainsi que certains jugements émis à l’égard de pairs. Dans un contexte d’engagement physique quotidien traditionnellement masculin, la prise en compte à la fois des dispositions distinctives selon le genre et du rapport au corps propre des participants, deux dimensions centrales de l’habitus, s’est avérée particulièrement fructueuse pour comprendre les dynamiques sociales dans ce type de contexte. Ces résultats pourront être mis à profit dans la gestion des groupes en plein air.

Le primat de l'intention et le rejet de la responsabilité criminelle absolue sont à la base du droit criminel d'origine anglo-saxonne. Il n'y a point de crime sans intention de le commettre, puisque l'homme est doté d'un libre arbitre, postulé ex nihilo, qui le rend à même de distinguer le bien du mal, et de fuir le mal. L'avènement des neurosciences est venu nuancer de beaucoup ce « truisme » séculaire, en inscrivant le phénomène des troubles mentaux et la « conscience » même de notre volonté  dans l'ordre des déterminismes génétiques, environnementaux et neurologiques. Alors que plusieurs militent pour un abandon pur et simple de la responsabilité individuelle ou du moins une réévaluation des objectifs (de dissuasion ou de réhabilitation) de détermination de la peine, le présent texte plaide la défense du statu quo, en ce que les mécanismes existants suffisent déjà à opérer un équilibre adéquat entre le maintien de la paix sociale et les « accommodements raisonnables » d'inégalités neurobiologiques individuelles.

En tant que témoignages de première main et d’outre-tombe, les lettres d’adieu suscitent depuis fort longtemps l’intérêt de romanciers, de dramaturges et de chercheurs. Les lettres d’adieu constituent en effet un matériau unique pour à la fois pour accéder à l’état d’esprit du suicidé et pour espérer prévenir de futurs passages à l’acte.

Pour nous, une lettre d’adieu permet aussi au suicidé de communiquer sur son rapport à soi, aux autres et au monde. En d’autres mots, elle n'éclaire pas seulement le passé et le présent, elle éclaire aussi le futur puisque son rédacteur pense déjà au moment post-mortem.

C’est dans cette optique que nous avons analysé 138 lettres d’adieu provenant des Archives du Coroner du district judiciaire de Montréal laissées par 72 Québécois.e.s âgé.e.s entre 20 et 30 ans durant la période 1940-1970.

Dans le cadre de cette conférence, nous mettrons en lumière les différents sens du message (introspectif ou dyadique) laissé par son auteur sur son rapport au passage à l’acte suicidaire. Nous mettrons ainsi en évidence le foisonnement et la multidirectionnalité des thèmes que les individus investissent pour établir leur moi posthume. Nos verrons également que le genre joue un rôle indéniable tant dans le message communiqué que dans la manière dont il est communiqué. 

Les guides de pratiques recommandent le soutien à l’autogestion dans le traitement des troubles de santé mentale courants. Toutefois, le rôle de l’autogestion dans le rétablissement a été peu examiné empiriquement (Houle et al., 2013) à défaut de disposer d’un instrument de mesure valide. L’étude a pour objectifs de concevoir un questionnaire mesurant l’autogestion et de vérifier ses propriétés psychométriques. Dans une première phase qualitative, les participants (n=50) ont relevé 85 stratégies qu’ils utilisent pour se rétablir de leur trouble de santé mentale courant. Ces stratégies s’inscrivent dans l’approche dimensionnelle du rétablissement de Whitley et Drake (2010). Lors d’une deuxième phase, 14 experts en rétablissement se sont prononcés sur des énoncés conçus par l’équipe de recherche pour mesurer chacune des stratégies. L’indice de validité de contenu de Lynn (1986) a permis de retenir les items les plus pertinents. La troisième phase est une étude quantitative transversale qui vise à valider le questionnaire. Les items sont administrés à 210 participants ayant un trouble anxieux, dépressif ou bipolaire par le biais d’un logiciel de sondage en ligne. Les résultats d’analyse de fiabilité et de validité (alpha, analyse en composantes principales, r test-retest) seront présentés. Ce questionnaire permettra de mieux comprendre l’influence des stratégies d’autogestion dans le rétablissement en santé mentale pour ainsi améliorer les pratiques de soutien à l’autogestion.

Dans un contexte national où la prévalence de la maltraitance et de la négligence n’est plus à démontrer (Trocmé, 2005), développer de nouvelles alternatives dans l’intervention spécialisée auprès de famille en difficulté est un enjeu d’actualité (MSSS, 2004). Les résultats préliminaires d’une recherche-action qualitative visant l’implantation du génogramme libre (Santelices, 1999) – soit la représentation dynamique et associative de la famille sur au moins trois générations – dans l’intervention communautaire auprès de jeunes parents en difficulté (18 à 30 ans), révèlent à la fois le potentiel thérapeutique de cet outil, mais également les risques cliniques qui sont inhérents aux modalités de sa passation. Des extraits de génogrammes et d’entrevues illustreront ainsi comment le dispositif spécifique du génogramme libre invite le parent à « projeter » certains aspects des problématiques intergénérationnelles, qui témoignent de difficultés dans les liens qui l’unissent à l’enfant et aux autres membres de sa famille (Tuil, 2005). Néanmoins, nous verrons dans quelles mesures ce dévoilement projectif peut parfois s’accompagner de réactions défensives de la part du parent (p.ex. : inhibition, perte de consistance du discours), particulièrement lorsque le clinicien s’engage dans une activité interprétative outrancière des éléments représentés dans le génogramme, dans le but de proposer des moyens pour prévenir ces risques cliniques.

Le concept d’engagement est apparu formellement au début des années 1960, quasi simultanément dans plusieurs disciplines des sciences humaines. Son influence persiste toutefois jusqu’à nos jours, et elle apparaît aux fondements des phénomènes de négociations internationales en sciences politiques, de la sociologie de la coopération et de la communication dans les petits groupes, de la théorie de l’intentionalité en philosophie de l’esprit, de la pragmatique des actes de langage en linguistique, des phénomènes d’influence et de persuasion en psychologie sociale, de la coordination au sein des systèmes multi-agents en intelligence artificielle distribuée, de la modélisation des émotions et des processus affectifs en psychologie cognitive et en robotique appliquée. L’idée sous-jacente en est que la coordination des rapports sociaux repose, même implicitement, sur une base contractuelle qui relie les agents entre eux et commande une régulation des activités de coopération. Malgré des différences importantes entre les domaines d’applications du concept, de nombreuses convergences sont identifiables, notamment sur le caractère intensément motivationnel des engagements, sur leur lien avec la gestion des ressources et sur leur rôle dans la structuration des intentions. La communication présentera la définition et les principales applications du concept dans les diverses disciplines ciblées, puis tentera d’en abstraire les éléments communs afin d’en proposer une définition générique.

Cette communication portera sur les résultats partiels de la recherche menée au long de l'année 2022 auprès de treize femmes immigrées d’origine philippine travailleuses du care au Québec (centré à Montréal). Il s'agit de comprendre, dans le contexte mondial de la crise du care, comment les femmes immigrées dédiées au travail subalterne trouvent le sens du travail et de la permanence dans le pays d'accueil, malgré les relations asymétriques et inégales dues aux conditions d'immigrantes? Comment, en payant un coût élevé de quitter leur pays, elles organisent et gèrent leur projet familial ou de vie? La recherche s'est appuyée sur la méthodologie qualitative en sociologie, notamment sur les analyses biographiques (Denzin, 1989; Dubar et Demazière, 2007) basées sur les entretiens semi-directives complétée par l'observation participante (dans les espaces de sociabilité de ces femmes, comme les centres d'entraide, églises, rassemblements politiques, fêtes, etc.). Pour comprendre leur trajectoire, nous avons parcouru les conditions prémigratoires aux Philippines et post-migratoires au Québec, en intégrant aussi les perspectives de la vie après retraite. La durée de la permanence joue à leur faveur lorsqu'elles arrivent à obtenir la citoyenneté canadienne, rassembler leur famille et jouir de la sécurité sociomédicale. De l'autre côté, elles pâtissent des perspectives d'insécurité économique et d'absence de soin pour leur vieillesse : who will take care of the caregivers?

Cette recherche porte sur la passion sportive des entraineurs de niveau universitaire. Le terme « passion » fait partie du vocabulaire sportif depuis toujours, mais peu d’entraineurs et d’athlètes sont conscients de son développement et de son maintien dans le temps. En effet, rares sont les recherches (Mageau et Vallerand, 2003; Vallerand et al, 2006, 2008)  qui ont tenté de cerner la passion de l’entraineur et l’impact que celle-ci peut avoir sur lui-même et son équipe. Les objectifs de l’étude consistent à définir la passion de l’entraineur et à découvrir comment elle se développe et se maintient pendant plusieurs saisons. Le modèle de la passion harmonieuse et obsessive de Vallerand (2008, 2012) a servi de cadre théorique à cette étude. La méthodologie utilisée a été de type qualitatif/interprétatif, et des entrevues semi-structurées ont permis à dix entraineurs universitaires de s’exprimer à ce sujet. Une analyse inductive des données selon les critères de Blais et Martineau (2006) a été effectuée et elle a permis de définir la passion des entraineurs comme étant : « le fait de redonner au sport ce que le sport a donné à l’entraineur en s’impliquant à fond, entre autres, en y consacrant énormément de temps ainsi qu’en faisant profiter les autres de son expertise et de ses connaissances ». Enfin, il semble que le développement et le maintien de la passion puissent être développés par les besoins de compétence, d’autonomie et d’appartenance.

Il s’agit de présenter une recherche de niveau doctoral, en cours, traitant du rôle des personnes immigrantes dans la construction d’une société inclusive et cohésive, à travers leur implication dans le développement local communautaire. D’une part, les communautés culturelles portent des revendications politiques visant la reconnaissance de leurs droits et besoins essentiels. D’autre part, les acteurs du changement social innovent afin d’atteindre une plus grande justice sociale. Ils se doivent de prendre en compte les différentes communautés présentes sur  le territoire pour susciter une action collective transformatrice. Il s’agit donc d’analyser la production et la diffusion des innovations sociales provoquées par la présence de personnes immigrantes sur un territoire. Ainsi, je souhaite identifier les mécanismes de développement local permettant aux personnes immigrantes d’être actrices de leur société d’accueil. Je souhaite proposer un cadre d’analyse des interactions entre les personnes immigrantes et les organismes communautaires, en apportant un regard sur la transformation sociale. Ce cadre permettra de faire un aller-retour entre les aspirations des acteurs communautaires du changement social et les représentations socio-culturelles des personnes immigrantes. Il contribuera ainsi à redéfinir le modèle d’inclusion des groupes sociaux dominés au Québec.

La transition vers l’âge adulte réfère à l’atteinte progressive de marqueurs de l’âge adulte (Lee et al., 2018). Cette transition serait dépendante du contexte de vie des jeunes (Rankin & Kenyon, 2008) et en continuité avec le développement antérieur (Eliason et al., 2015). La présente étude a deux objectifs : 1) identifier et décrire les différents profils de transition vers l’âge adulte à 25 ans dans deux régions du Québec : urbain (n = 321) et éloigné (n = 356) et 2) examiner les antécédents développementaux des profils à 14 ans. Les participants proviennent de deux études longitudinales distinctes. À 14 ans, ils ont répondu à des questionnaires auto-rapportés sur l’école et leur bien-être. À 25 ans, les questionnaires portaient notamment sur l’atteinte de marqueurs de l’âge adulte (avoir terminé ses études, être devenu parent (ou grossesse en cours), avoir quitter le domicile familial, être en relation amoureuse). Une analyse de classification incluant quatre marqueurs a permis d’identifier un modèle à cinq profils dans les deux contextes examinés : travailleurs, parents, étudiants indépendants, célibataires, tardifs. Les différences entre les profils sont décrites et discutées en fonction des marqueurs atteints (ou non) à 25 ans, en fonction du contexte de provenance des jeunes (urbain ou éloigné), et en fonction des antécédents des profils (p.ex., bien-être). Les résultats contribuent à préciser les connaissances sur l’hétérogénéité dans la transition vers l’âge adulte.

Cette proposition vise à la communication visuelle des résultats préliminaires de notre mémoire de maîtrise sous forme de schéma. Plus précisément, nous chercherons à mieux comprendre comment s'articulent les dimensions matérielles et symboliques de la cuisine selon le genre et le degré de responsabilité culinaire des Québécois et Québécoises dans leur maisonnée. En effet, la cuisine est généralement comprise en sociologie comme un processus à la fois matériel et symbolique (Poulain, 2013) par lequel un produit est identifié comme biologiquement et socialement consommable.Nous viserons à montrer comment les actions qui constituent la cuisine chez nos participants et participantes s'articulent les unes aux autres, mais aussi comment elles participent à des dynamiques interactionnelles et institutionnelles d'identification. Les résultats illustrés seront issus d'une analyse thématique de 12 entretiens semi-dirigés auprès d'adultes des générations X et Y, en couple avec des enfants, occupant un emploi à temps plein, résidant au Québec et se disant viser l'égalité entre les sexes. La forme du schéma facilitera l'analyse comparative de nos données quant aux variables du genre et du degré de responsabilité culinaire, et ce, en relation aux actions culinaires et à la littérature scientifique actuelle. Le schéma ci-joint est issu d'un prétest et est à considérer à titre indicatif uniquement.

Seulement au Canada, ce serait près de deux habitants sur cinq qui développeraient un cancer, ce qui équivaut à environ 196 900 nouveaux cas de cancer par année (Société Canadienne du Cancer. 2015). La maladie apporte son lot de problèmes pour les familles touchées. Il est donc important de soutenir la famille dans ce contexte et plus particulièrement dans le cas de cancer de la mère considérant son rôle clé dans le système familial. Les activités offrant la chance aux membres de la famille d’échanger entre eux sur ce qu’ils vivent sont très limitées, voire nulles, dépendamment de la région. Par ailleurs, les vertus du loisir ont été ventées à plusieurs reprises pour le bien-être des individus et de la famille (voir Iwasaki, 2005), mais cette voie demeure à explorer dans un contexte de soutien à la famille.

Des études de cas, par le biais d’entrevues de groupe ont été effectuées auprès de femmes survivantes du cancer et les membres de leur famille nucléaire afin d’explorer le rôle que le loisir peut prendre dans la résilience familiale. Il en découle les principaux éléments facilitant le développement de la résilience de la famille ainsi que la place que le loisir a pris avant, pendant et après la maladie. Il est donc possible de démontrer, par le biais d'un raisonnement par l'absurde, que le loisir pourrait être utilisé comme facteur de protection dans le développement de la résilience familiale. 

Étudiante à la maîtrise en communication, j'envisage cet hiver d'effectuer une étude qui porte sur la rencontre entre les touristes et les autochtones vietnamiens dans le cadre d'un tourisme alternatif. J'observerai plus particulièrement comment s'élabore cette rencontre et quel est l'emploi de l'appareil photographique. Cette recherche comportant deux volets ethnographiques me portera à vivre six semaines dans une famille autochtone vietnamienne et deux semaines au sein d'un groupe de touristes. Cette étude visera à mettre en lumière les deux facettes de cette rencontre interculturelle afin de mieux la cerner et, éventuellement, permettre son amélioration par le biais d'un tourisme plus respectueux et responsable des populations locales. En ce sens, je travaillerai à partir d'une méthodologie assemblant deux techniques qualitatives: l'observation participante et les entretiens individuels et collectifs.

Le terrain de recherche s'effectuant à Sapa dans le nord du Vietnam pendant les mois de février et mars, il me sera possible de vous présenter un résumé des données collectées lors du 81e congrès de l'Acfas.

À ma connaissance, aucune étude n'a été menée sur la rencontre entre touristes et autochtones vietnamiens à travers l'utilisation de la mise en scène photographique. Cette communication libre permettra donc de contribuer au développement des connaissance sur cette communication interculturelle présente au sein d'un secteur économique essentiel au XXIe siècle: le tourisme. 

La compréhension des états mentaux d’autrui chez le jeune enfant est une étape importante qui a des implications pour leur développement social. Une étude de Wellman et Liu (2004) a démontré que le développement des habiletés reliées à la théorie de l’esprit chez les enfants âgés de 3 à 5 ans correspond à une échelle,  soit de la compréhension des désirs à celle des émotions. Cependant, aucune étude à ce jour n’a démontré un développement similaire au cours de la petite enfance. L’objectif de notre étude est de vérifier cette hypothèse chez des enfants âgés de 18 et 24 mois. Des enfants  âgés de 18 mois (N= 29) et de 24 mois (N=34) ont complété une série d’épreuves qui mesurent la compréhension de l’intention, des émotions, du désir, et des fausses croyances. Une cote de réussite ou d’échec a été attribuée pour chaque tâche. Les résultats ont démontré qu’à 18 mois, 90% des enfants réussissent la tâche d’intention,  66% la tâche de l’émotion, 38% celle des fausses croyances, et 24% celle sur le désir. Les résultats des enfants de 24 mois ont démontré un taux de réussite de 97% pour la tâche d’intention, de 74% pour l’émotion, de 38% pour les fausses croyances, et de 18% pour le désir (Voir Figure 1). En ce qui concerne la progression du développement, les résultats indiquent qu’une même échelle de développement est observée chez 75% des enfants. Nous démontrons donc une progression de la compréhension des états mentaux chez le très jeune enfant grâce à un plan intra-sujets.

Dans les communautés inuites du Québec, le processus de deuil d’un(e) proche est complexifié par de nombreux facteurs, tels que les contextes historiques et géographiques, les histoires personnelles, les enjeux sociaux et les lacunes dans le système de services sociaux.  Le soutien au deuil existant y est majoritairement offert par des bénévoles de la communauté et par des personnes inuites qui travaillent pour des institutions sociales, scolaires et religieuses.   En ce qui concerne les interventions liées au soutien au deuil, ces personnes décrivent plusieurs enjeux, y compris: a) les difficultés par rapport à leurs propres deuils, b) le manque de soutien et de formation, et c) les relations duelles (relations doubles) avec les personnes qui ont besoin d’aide.  Compte tenu de ces difficultés et afin de mieux appuyer ces personnes, plusieurs projets ont été mis en oeuvre par les communautés et les organismes concernés, dont un projet collaboratif de formation en soutien au deuil. Dans cette présentation, nous allons décrire le déroulement de ce projet à Salluit et à Montréal, Quebec.  Nous vous présenterons une analyse préliminaire concernant notre démarche pour établir des partenariats, ainsi que les orientations qui ont guidé la conception des formations et le choix des modèles d'intervention.

Les règles de dévolution légale sont celles qui prévoient la dévolution des biens du défunt qui n’a laissé aucun testament, étant établies par le législateur en fonction des affections qu’il paraît raisonnable de prêter à un défunt type envers les membres de sa famille. Selon les règles prévues dans le Code civil du Québec, le conjoint de fait survivant n’est pourtant pas un héritier légal, au contraire du conjoint marié. Dès 1978, des recommandations ont ainsi été formulées afin de lui conférer un tel statut, le statu quo s’étant néanmoins maintenu jusqu’à ce jour. Au vu de la réforme du droit familial en cours au Québec, et considérant qu’un volet entier portant sur la conjugalité est prévu, cet enjeu doit être remis à l’avant-scène. Notre exposé vise à documenter, au moyen d’une approche comparatiste et critique, le sort réservé au conjoint survivant en droit québécois à la lumière du droit étranger. D’un océan à l’autre puis à l’autre, nos résultats préliminaires mettent en exergue les régimes législatifs favorisés en droit canadien par les législateurs des provinces de l’Ouest – Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba – et fédéral – dans la Loi sur les Indiens –, s'agissant de déterminer si les solutions qui y sont retenues et qui favorisent le conjoint de fait survivant pourraient avantageusement s’enraciner en ce territoire et constituer des pistes de solution à soumettre au législateur québécois en vue de réformer la dévolution légale des successions.

Prendre soin d’un proche ayant une maladie chronique augmente le risque chez les aidants de développer eux-mêmes des problèmes de santé physique et/ou mentale et dans cette situation de vulnérabilité, la dynamique familiale est mise à l’épreuve. Il est ainsi évident que la santé des aidants naturels doit devenir une préoccupation pour la santé publique. La réalité des adultes qui sont des aidants naturels auprès d’un parent ou d’un conjoint est connue depuis longtemps. Par contre, la réalité des adolescents qui adoptent ce rôle d’aidant auprès d’un parent reste encore méconnue au Québec. Les jeunes aidants naturels (young carers) assument des tâches et rôles qui ne sont pas toujours adaptés à leur âge. En outre, la contribution de ces jeunes reste peu comprise dans la société québécoise. Une recherche en cours, dans le cadre d’une maîtrise, part de l’interrogation comment cette réalité est vécue par les adolescents ainsi que perçue et interprétée par les intervenants de différents milieux de pratique. Dans cette perspective, le propos de cette communication est double. Il s’agit d’offrir une introduction à ce phénomène et de faire ressortir les enjeux entourant la réalité des adolescents qui sont des aidants naturels, particulièrement en se basant sur la reconnaissance de leur réalité, d’une part, et, d’autre part, présenter quelques résultats préliminaires pour établir des liens entre cette reconnaissance et les effets sur le rôle d’aidant des adolescents. 

 

En réponse aux attentats terroristes survenus en 2014 à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa, le Québec s’est donné pour objectif de lutter contre l’engagement de certains jeunes dans le terrorisme. Au terme d’un long processus de réflexion et de débats collectifs, ce phénomène a été converti en problème public et désigné sous l’expression « radicalisation menant à la violence ». Or, une telle dénomination en exclut d’autres, limitant ainsi l’horizon de solutions possibles de ce problème. Pourquoi, par exemple, ce problème a-t-il été nommé en termes de radicalisation, mais pas en termes d’intégrisme, de fondamentalisme ou de terrorisme? Comment en est-on arrivé, au Québec, à formuler ce problème en termes de radicalisation? Qui sont les protagonistes de ce « on » qui ont décidé de signifier et de traiter ce problème selon cette dénomination?

Notre enquête montre que la définition de ce problème implique le travail interprétatif d’un public large, composé aussi bien d’experts, de scientifiques, de politiciens que de journalistes, de faiseurs d’opinion et de citoyens ordinaires. Elle révèle que la signification attribuée à ce problème, autant que les causes identifiées pour l’expliquer et les solutions envisagées pour le résoudre ne lui sont ni inhérentes, ni permanentes, ni décisives, ni objectives, mais socialement produites. En d’autres termes, le problème de la radicalisation menant à la violence pourrait être nommé, expliqué et résolu autrement. 

 

La communication porte sur les parcours de jeunes antispécistes et véganes Québécois.es. Alors que l’antispécisme se définit comme le refus d’établir une hiérarchie morale entre les animaux, le véganisme consiste à éliminer tout produit d’origine animale de sa consommation. Nous poserons la question suivante : comment la remise en question du modèle alimentaire omnivore à l’adolescence conduit-elle à un engagement antispéciste ?

Période charnière entre l’enfance et le monde adulte, l’adolescence reste peu étudiée par la sociologie politique. Pourtant, c’est souvent à ce moment que l’identité sociopolitique commence à se former. S’intéresser aux valeurs des adolescent.es permet non seulement de les considérer comme des citoyen.n.es à part entière, mais aussi de comprendre aujourd’hui ce que seront les grands enjeux politiques de demain.

À partir d’entrevues semi-dirigées réalisées dans le cadre de notre thèse de science politique sur les jeunes végétarien.n.es, véganes et antispécistes au Québec (12-25 ans), nous montrerons, à partir de résultats préliminaires, comment l'engagement antispéciste et végane est tributaire des processus de socialisation primaire, mais aussi du genre, de la famille, des pairs et finalement de l'école.

De manière plus large, cette communication a pour objectif d’apporter un éclairage sociologique au débat politique et éthique sur la cause animale.

Un programme d’insertion socioprofessionnelle implanté en Outaouais a pour but d’améliorer la situation des jeunes mères en situation de vulnérabilité en les amenant à poser des actions concrètes et à faire des choix concernant leur avenir. Le programme vise également à les soutenir dans leur rôle parental. Cette recherche évaluative examine les retombées du programme sur les jeunes mères et leurs enfants. Pour ce faire, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de 11 intervenants et 9 participantes. Ces entrevues ont permis de colliger des informations concernant le stress parental, le bien-être psychologique et le réseau social. À l’aide du logiciel Nvivo, des analyses de contenu ont été effectuées afin de connaître les retombées du programme. Les résultats confirmés à la fois par les parents et les intervenants s’inscrivent dans les diverses sphères de la vie des mères, soit aux plans personnel (p.ex. : bris de l’isolement, meilleur réseau social), familial (p.ex. : meilleure compréhension des besoins de leur enfant, amélioration de la relation parent-enfant) et professionnel (p.ex. : amélioration des connaissances par rapport aux outils et méthodes de recherche d’emploi). En conclusion, les retombées du programme s’inscrivent dans un cycle de changements dépassant même les objectifs du programme et les effets attendus.

 

Les évasions, les fugues et les libertés illégales dénotent d'un calcul rationnel favorable à la prise de risques chez les jeunes contrevenants. Entre la protection du jeune et la gestion du risque qu'ils présentent pour la société, ces événements remettent en question la façon dont le système répond aux besoins spécifiques des jeunes. À cet effet, le Guide sur les pratiques relatives au traitement des fugues des jeunes hébergés dans les unités de vie et les foyers de groupe de centres jeunesse (2014) stipule que la fugue présente une occasion de mettre en lumière une multitude de facteurs psychosociaux spécifiques à chaque jeune en tant que levier d'intervention. En ce sens, l'intervenant doit se renseigner sur les motifs et le sens que prend l'évasion, afin d'émettre l'intervention appropriée en fonction de la situation de chaque jeune.

 

Pourtant, peu d'études se sont concentrées sur cette réalité pratique spécifiquement pour les jeunes contrevenants suivis en vertu de la LSJPA. Dans cette étude, l'analyse des dossiers de suivi cliniques de 110 contrevenants pris en charge par le CJM-IU démontre que près du quart des parcours des jeunes contrevenants (24) sont marqués par au moins une évasion.  Une analyse de la totalité des événements d'évasion (55) renseigne sur les motifs et le sens des évasions, ainsi que sur la direction qu'a prise l'intervention, afin de pousser la réflexion quant à la prévention de la récurrence du phénomène.