Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Plusieurs travaux indiquent que la dépendance aux substances (alcool, drogue ou médicaments) entraine des difficultés importantes, dont pour la santé sexuelle. Bien que les hommes soient davantage touchés par la dépendance aux substances (9,2% chez les hommes, 5,9% chez les femmes), peu d’études ciblent cette population. La présente étude vise donc à comprendre, à partir du point de vue de différents acteurs, les besoins en matière d'éducation à la sexualité chez ces hommes. En s’appuyant sur le modèle PRECEDE-PROCEED (Green et Kreuter, 2005), quinze hommes en traitement pour dépendance aux substances et quatre informateurs clés ont été rencontrés en entrevue individuelle. L’analyse des données a été réalisée en deux étapes : une analyse thématique (Sabourin, 2009) des témoignages et une comparaison du discours des deux groupes de participants. Les résultats préliminaires confirment que la dépendance aux substances est liée à des difficultés au plan de la santé sexuelle. En effet, il ressort du discours des participants que la dépendance aux substances favoriserait la prise de risques sexuels, serait associée à la dépendance affective et sexuelle et aurait des conséquences négatives au niveau des dynamiques conjugales, notamment par une amplification des conflits. Ces résultats seront discutés afin d’identifier des pistes d’interventions plus adaptées en vue de l’éducation et de la promotion de la santé sexuelle pour les hommes en traitement pour dépendance aux substances.

La régulation émotionnelle (RE), définie comme la capacité à gérer ses émotions de manière adaptative, est cruciale pour le bien-être psychologique. Par contre les liens entre la régulation émotionnelle et le bien-être maternel demeurent peu explorés 24 mois après l’accouchement. 

Cette étude examinera les associations entre la RE et quatre indices de bien-être maternel (p.ex.  stress perçu, dépression) à 24 mois postnatals. Les données proviennent de l'étude longitudinale sur la résilience et le stress périnatal en temps de pandémie (RESPPA), pour laquelle les femmes ont été recrutées à travers le Québec d’octobre 2020 à septembre 2022. Elles ont rempli des questionnaires en ligne du 1er trimestre de la grossesse jusqu’à 24 mois postnatals. Ces analyses se concentrent sur la collecte 24 mois (à ce jour 616 participantes ont répondu au questionnaire 24 mois). 

Une analyse de régression linéaire multiple hiérarchique sera réalisée pour étudier les liens entre la RE et chaque indice de bien-être maternel, en contrôlant pour des variables telles que le nombre d'enfants et le soutien du partenaire. Les scores de bien-être maternel seront aussi évalués en fonction des sous-échelles de régulation émotionnelle. 

Les résultats de cette étude pourraient avoir des retombées importantes pour de nombreuses femmes au Québec traversant des situations complexes après l’accouchement. Elle favorisera une meilleure compréhension des liens entre la RE et le bien-être des femmes, qui sont souvent sous-étudiés à 24 mois postnatals.  

Les décisions et recommandations pour la garde prises dans le meilleur intérêt de l’enfant sont peu basées sur des données probantes (Emery, Otto, & O'Donohue, 2005;Saini, 2008;Tippins & Wittmann, 2005), mais reflètent à la fois les valeurs personnelles des professionnels qui doivent se prononcer sur la garde (Kelly, 1997;Krauss & Sales, 2000) et celles d’une société à une époque donnée (Dolgin, 1996;Mason, 1994). C’est pourtant sur la base du principe flou et subjectif du "meilleur intérêt de l'enfant" que des professionnels du droit et formés en sciences sociales (les juges et les experts), doivent en arriver à départager le conflit entre ex-conjoints et prendre des décisions qui influenceront la vie d’enfants particulièrement vulnérables. Ce projet de recherche  mené auprès de 11 juges de la Cour supérieure et de 14 experts (travailleurs sociaux et psychologues) vise à répondre à la question suivante : dans un contexte de séparation hautement conflictuelle, quelles sont les représentations sociales des juges et des experts concernant le principe de meilleur intérêt de l’enfant dont la garde est contestée ? Les analyses des données qualitatives recueillies permettent de mettre au jour les enjeux et les grandes tendances qui guident actuellement les décisions de garde. Des pistes pour l'amélioration de la pratique seront présentées.

Les répercussions du biais négatif d’auto-évaluation de compétence scolaire sont largement documentées dans la littérature. Ainsi, certaines études ont montré que de faibles perceptions de compétence étaient liées au développement de symptômes dépressifs (Cole, Martin, & Powers, 1997; Seroczynski, Cole, & Maxwell, 1997). Par contre, peu d’études ont examiné les facteurs déterminant le développement et le maintien du biais négatif de compétence scolaire. Ceci fait qu’on ignore la nature de la relation entre les deux phénomènes. L’objectif de cette étude de deux ans était d’évaluer si la présence de symptômes dépressifs chez des élèves au temps-1 prédisait le biais d’auto-évaluation au temps-2, ou si c’était plutôt ce dernier au temps-1 qui prédisait les symptômes dépressifs au temps-2. L’échantillon comprenait 455 élèves (216 garçons) dont environ la moitié étaient en 3è secondaire au temps-1 de l’étude et les autres en 4è. En raison de la différence de genre dans la prévalence de la dépression à l’adolescence, les analyses ont d’abord été faites séparément pour les garçons et les filles. Aucune différence n’étant observée, elles ont été reprises pour l’échantillon complet. L’examen des corrélations montre un lien modéré (p < 0.01) entre les deux phénomènes et indique que chacun prédit l’autre de la même façon. Ces résultats suggèrent que les deux phénomènes se développent et évoluent conjointement. 

Les codes vestimentaires scolaires réfèrent à l’ensemble des prescriptions et des proscriptions concernant l’habillement des élèves dans l’espace scolaire. Tandis que les élèves, particulièrement les filles, dénoncent depuis quelques années des politiques vestimentaires qu’elles jugent sexistes, très peu d’attention scientifique fut accordée autant aux contenus des politiques vestimentaires scolaires qu’aux effets spécifiques de ces règles sur les filles qui fréquentent les écoles secondaires québécoises.

À l’aide d’une méthodologie combinant l’analyse de contenu de politiques vestimentaires scolaires et l’analyse thématique d'entretiens semi-dirigés, je montrerai que ces règles participent à (re)produire les normes dominantes et leurs effets de discrimination sur le plan du genre et de la sexualité, de la classe sociale, de la « race » et des types de corps. Dans un premier temps, je propose de présenter les résultats d’une analyse de contenu des codes vestimentaires en place dans les écoles secondaires publiques québécoises. Dans un deuxième temps, en relatant les résultats d’entrevues semi-dirigées avec des filles ayant fréquenté les écoles secondaires de la province, je mettrai en évidence les expériences et perceptions de ces dernières à l’égard des politiques vestimentaires scolaires. Je discuterai notamment des stratégies de résistance mises en place par les filles, qui témoignent de leur agentivité à la fois politique et sexuelle.

Introduction

Le nombre d’enfants diagnostiqués d’un trouble du spectre autistique (TSA) a augmenté de façon substantielle estimant sa prévalence à 1 %. Cette prévalence se note également chez les adolescents et les adultes.Le TSA se caractérise par un développement atypique de la communication, de la socialisation et de la variété des intérêts et des comportements. Le tableau clinique est variable en fonction des capacités cognitives, du niveau de langage, des interactions sociales et de l’âge.

 

Méthode 

Participants : 22 parents d’enfants présentant un TSA âgés de 13 à 41 ans

Instruments : entretien semi-structuré et questionnaire

Analyse : analyse qualitative et quantitative 

Résultats

 

Les résultats rapportent des données quant à la scolarisation des adolescents et des adultes ayant un TSA et leur type d'emploi.  La situation concernant leur milieu de vie, leurs relations sociales et amoureuses sont aussi disponibles. Enfin, les droits et la reconnaissance de ceux-ci sont précisés.

 

Conclusion

 

Les conditions et les services perçus par les parents pour leur enfant sont satisfaisants mais déclinent en fonction de l’âge et de la sévérité du trouble présenté.

Malgré l’abondance de programmes de postvention, ceux-ci sont généralement élaborés en fonction du jugement professionnel des intervenants plutôt que sur les données probantes. Il serait donc intéressant de faire un inventaire des pratiques de postvention les plus communes et d’identifier lesquelles font consensus parmi les experts en postvention à la suite d’un suicide.

Cette communication présentera l’inventaire des actions implantées dans les programmes de postvention à la suite d’un suicide et, d’autre part, les résultats d’une analyse de consensus sur le bien-fondé des actions de postvention répertoriées. Cette communication présentera les résultats d’une étude réalisée à l’aide de la méthode Delphi, processus itératif utilisé pour recueillir et comparer les jugements d’experts sur un sujet en particulier dans le but d’obtenir un consensus. La stratégie d’échantillonnage sera non probabiliste, de type volontaire. Cette étude contribuera à l’avancement des connaissances scientifiques en pavant la voie des programmes futurs, tout en offrant aux comités de crise une mise à jour des meilleures pratiques à inclure dans un programme de postvention.

Diverses équipes de recherche ont établi un portrait des profils d’individus commettant un seul homicide sexuel (non sériels) (ex. : Higgs et al., 2017). Ces études ayant été conduites auprès de populations circonscrites géographiquement (ex. : Angleterre), les résultats ne peuvent être généralisés à des populations divergentes culturellement sans être répliqués. De plus, aucun effort n’a été déployé par ces équipes pour détecter le potentiel sériel des profils de meurtriers non sériels. Une meilleure compréhension de l’hétérogénéité des types d’individus commettant un ou plusieurs homicides sexuels, et de leur potentiel sériel, est essentielle à la mise en place de mesures préventives efficaces. Ainsi, la présente étude visait à réaliser deux typologies de meurtriers sexuels Français : l’une de non sériels, l’autre de sériels. Ensuite, elle visait à identifier des correspondances entre les profils de ces typologies. À cette fin, nous avons analysé les dossiers de 120 meurtriers sexuels sur la base de diverses variables du mode opératoire, puis nous avons réalisé des analyses de classification et des analyses comparatives. Nos analyses de classification ont permis d’identifier 6 types de meurtriers sexuels (4 non sériels, 2 sériels) et ont mis en évidence une correspondance parfaite entre un type de non sériel et un type de sériel. Les résultats obtenus (ex. : description des profils) et leurs implications théoriques et pratiques seront davantage discutés lors de l'exposé.

La violence dans les relations amoureuses des jeunes représente un problème de santé publique. Si les études réalisées à ce jour ont permis de mieux cerner la prévalence de la violence physique et psychologique, peu d’études ont examiné la prévalence de la violence sexuelle (VS) vécue en contexte amoureux. Cette étude vise à établir la prévalence de la VS au sein des couples adolescents du Québec selon le genre. Les données sont issues d’un échantillon représentatif de 8194 adolescents.es provenant de 34 écoles secondaires du Québec. Une version adaptée du «Sexual Experiences Survey» (Koss et Oros, 1982) a été utilisée pour mesurer l’occurrence de la VS chez les couples adolescents, ainsi que la fréquence, la sévérité (attouchement, tentative de relation sexuelle, relation sexuelle avec pénétration) et les moyens utilisés (coercition verbale, force physique, utilisation de substance). Une fille sur 5 (20%) et 6% des garçons rapportent avoir été victimes de VS au cours des 12 derniers mois. Les attouchements constituent les gestes les plus fréquemment rapportés par les filles et les garçons. L’utilisation de la coercition verbale est le moyen utilisé dans la majorité des cas et la plupart des adolescents.es rapportent avoir été victimes de VS une ou deux fois. Ces résultats soulignent l’importance d’aborder davantage la coercition verbale dans les programmes de prévention, puisque cette tactique semble perçue comme étant plus socialement acceptable par les adolescents.es.

Le travail social (TS) en milieu scolaire est basé sur la collaboration école-famille-communauté (Deslandes, R., 2009). Donc, il est nécessaire de collaborer avec les parents. Cependant, durant ma pratique au Koweït, j’ai remarqué une relation de pouvoir entre l’école et la famille due à la conception traditionnelle du système scolaire, où le rôle de TS est conçu pour prodiguer des conseils aux parents et pour prendre des mesures disciplinaires. Ainsi, j’ai appris à naviguer entre mes valeurs de TS et les valeurs du milieu où je travaillais. Néanmoins, après quelques années de tension entre ces valeurs, j’ai décidé d’aller à la recherche d’une pratique qui pourrait calmer cette tension et établir une relation capable de collaborer avec les familles tout en respectant les valeurs du milieu où je pratiquais. Je cherchais une intervention pour réduire les relations de pouvoir et qui est sensible à la culture. Cette préoccupation m’a inspiré à étudier la mise en pratique de l’entretien motivationnel (EM) au Koweït avec les parents d’enfants ayant des besoins spéciaux (Elias, B., 2017). L’objectif était d’étudier l’effet de l’EM dans un tel contexte alors que c‘est une intervention qui a été développée dans des pays occidentaux. La méthode comparait 6 études de cas avec lesquelles j'ai mené 4 séances d’EM durant une période de 3 mois, puis j'ai mesuré le changement dans l’implication des parents. Les résultats sont prometteurs pour le TS scolaire dans un contexte de diversité.

L’utilisation des TC (Thérapies Complémentaires) par des patients atteints d'un cancer est un phénomène croissant dans l’ensemble du monde occidental (Broom, 2009 ; Chatwin, 2004). Ces TC renvoient de plus en plus à des pratiques non conventionnées par un système de santé publique, mais sont de moins en moins marginalisées par les professionnels de santé, notamment dans le secteur de l'oncologie (Salamonsen, 2012 ; Smithson, 2010). Actuellement, au Canada, plus d'1/3 des patients atteints d'un cancer aurait recours à ces thérapies en complément de leur traitement oncologique (Nissen, 2012, Salamonsen, 2012 ; Smithson, 2010).

Nous chercherons, dans cette présentation, à situer comment les patients ont eu accès aux TC qu’ils utilisent, en abordant notamment la question des réseaux virtuels, formels et informels qui relaient des connaissances, des informations et des idéologies sur le cancer et sur les TC (médias, entourage, fondations...). Nous nous intéresserons aussi aux façons dont les patients utilisent certaines d'entre elles dans leur quotidien. Nous nous demanderons si des formes d’hybridation entre différentes formes de thérapies sont à l’œuvre, si des bricolages se développent et si les usagers en abandonnent certaines au profit de nouvelles. Enfin, nous situerons la nature des interactions entre ces deux champs (biomédical et alternatif) afin d’en situer leur incidence dans les conduites et les choix opérés par les patients.

Bien que les centres hospitaliers soient l'endroit où meurent le plus de Québécois, il est difficile d'y obtenir des soins palliatifs et les personnes décèdent souvent dans les lits de soins aigus (Saint-Arnaud et al., 2007). Les travailleurs sociaux oeuvrant en centres hospitaliers peuvent ainsi être appelés à intervenir auprès de patients en fin de vie. S'il existe des normes de pratique en centre hospitalier formellement établies par l'Ordre professionnel des travailleurs sociaux, nous postulons que les intervenants sont aussi influencés par d'autres repères normatifs, par des conditions associées aux ressources et à l'administration du réseau de la santé, par des valeurs sociales ou personnelles ainsi que par des intérêts stratégiques. Dans ce contexte, comment les travailleurs sociaux contribuent-ils à favoriser une «bonne» fin de vie pour leurs patients? Cette recherche vise à mettre en lumière les enjeux liés au travail social auprès de personnes en fin de vie dans les centres hospitaliers montréalais, ainsi qu'à faire ressortir la manière dont les intervenants conjuguent des logiques et des principes souvent opposés dans le but de favoriser la «bonne» fin de vie. Sur le plan de la méthode, neuf travailleurs sociaux provenant de quatres hôpitaux montréalais ont été interviewés. L'analyse de leurs discours s'inspire de la sociologie de l'expérience (Dubet, 1994) et permettra de cerner les particularités du réseau public de santé et du travail social au sein de celui-ci.

En contraste avec la catégorisation conceptuelle, qui constitue le modèle actuel dominant de la représentation mentale, nous allons présenter la proxémie, comme mode alternatif de représentation de la classification : à la fois perspective, modèle et méthode de représentation située.

Nous allons examiner la catégorie multilatéralement, par l’étymologie du mot catégorie et sa parenté avec l’agora et par l’idée d’espaces personnels chez Edward T. Hall. Nous allons également soulever les convergences avec les travaux d’Eleanor Rosch, et avec la catégorisation comme conception privilégiée de l’organisation des connaissances personnelles ou collectives.

 

Nous allons ensuite expliciter les particularités de trois aspects de la proxémie, en tant que perspective, modèle et méthode. Comment, comme perspective, elle évite les écueils des habitudes mentales perpétuées par la pensée sous mode catégorique ; comment, comme modèle, elle évite le cloisonnement catégorique et correspond davantage à la réalité d’un monde pluriel et relatif ; et enfin comment, comme méthode, elle permet de faciliter les interfaces multiples entre soi, les autres et le monde, en remplaçant les dynamiques confrontationnelles par des dynamiques convergentes.

 

Une période de discussion, conduite sous mode proxémique, suivra la présentation pour illustrer en l'appliquant comment un projet et des échanges peuvent être enrichis par l’emploi de cette méthode.



Récemment, les classifications cliniques modernes ont apporté des modifications aux diagnostics liés au sadisme sexuel, à la suite aux pressions exercées par des membres de la communauté BDSM (De Neef et coll., 2019). Cette reconsidération du sadisme sexuel comme phénomène fondamentalement pathologique par ces classifications cliniques nous a conduits à nous interroger sur les conditions sociales, médicales et politiques ayant mené initialement à sa pathologisation. Sur la base d’une analyse sociohistorique, la présente étude a examiné la façon dont les idées sur la sexualité, la violence et la déviance a évolué au fil des siècles, ainsi que les contextes sociaux qui ont influencé la manière dont le sadisme sexuel a été perçu et traité. Notre analyse montre que la construction de la notion de sadisme sexuel a été façonnée au cours d'une période de plus de 300 ans par divers facteurs sociaux, tels que l'Église, la médecine et les systèmes juridiques.

Notre recherche concerne le volet « Femmes » du projet « Vieillir et vivre seul-e. Comprendre la diversité des expériences et repenser les pratiques » (Charpentier M., Ministère de la famille et Secrétariat aux aînés du Québec 2016-2019). Nous souhaitions savoir si ce mode de vie est un choix ou non, quels en sont les avantages et inconvénients, les défis personnels et pratiques qui y sont associés. Pour ce faire, 25 entrevues semi-dirigées (12 à Montréal, 13 dans la région de l’Outaouais et de l’Estrie) ont été menées auprès de femmes âgées de 65 à 85 ans, ayant des expériences et parcours de vie variés. Sur le total de notre échantillon, 6 répondantes sont lesbiennes et 1 répondante est transsexuelle, 1 répondante a des revenus très faibles (14999$ et moins), 13 ont des revenus faibles (15000 — 24999$), 7 ont des revenus moyens (25000 – 49999$) et 4 ont des revenus élevés (50000$ et plus), 10 sont divorcées ou séparées, 8 sont célibataires, 7 sont veuves. Cette communication porte sur divers aspects du quotidien de ces femmes. Les résultats indiquent que la majorité des aînées associe le vivre seule à l’autonomie et l’indépendance. Ce mode de vie est un choix délibéré et assumé, qui est difficile à abandonner. Conscientes néanmoins qu’une perte d’autonomie pourrait survenir brusquement, nos répondantes déploient un ensemble de stratégies au quotidien pour favoriser un bien-être cognitif et physique. Nous proposons ici de les explorer.

L’alliance de travail est un critère permettant de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents aux interventions en counseling de carrière (Masdonati et al., 2009). Kivlighan et Shaughnessy (1995) indiquent que la prise de mesure de l’alliance à un seul temps de mesure n’est pas reliée aux résultats d’une intervention. Ça serait plutôt l’évolution positive qui serait reliée à l’efficacité des interventions.  À cet égard, il est possible de retrouver deux trajectoires de l’alliance : quadratiques et linéaires (Kivlighan et Shaughnessy, 2000). Ce qui suggère que les clients appartiennent à des sous-groupes distincts et non pas à un groupe homogène. Une étude a été menée auprès de 96 participants accompagnés par 9 conseillers d’orientation durant une moyenne de 6 rencontres dans le cadre d’un processus de counseling de carrière ayant comme objectif un bilan de compétences.  Un inventaire d’alliance de travail (WAI-S) a été rempli à la fin de chacune des rencontres par les participants. Les résultats démontrent une progression linéaire et positive dans chacun des sous-groupes. Le premier groupe (n=35) débute avec un niveau d’alliance très élevé. Le deuxième groupe (n=41) débute avec un niveau d’alliance moyennement élevé tout en suivant une progression similaire au premier groupe. Le troisième groupe (n=20) débute avec le niveau d’alliance le plus faible, mais progresse le plus. 

L’espace public est un lieu de socialisation, d’action citoyenne et d’économie à travers duquel les manifestations de sexisme et de violence sexuelle sont nombreuses; ces inégalités et ces violences subsistent dans les espaces virtuels. Or, peu de données existent sur la prévalence des violences sexistes exprimées en ligne chez les jeunes au Québec, bien qu’elles et ils naviguent quotidiennement sur Internet. Ainsi, afin de faire la lumière sur ce phénomène, l’organisme L’Anonyme dresse un portrait des expériences de sexisme vécues en ligne par les jeunes de 12 à 25 ans grâce aux résultats issus d’un sondage lancé au printemps 2020 d’abord en personne, puis en ligne sur différentes plateformes visitées par les jeunes (Facebook, Twitch, TikTok, Discord). L’enquête, qui questionnait l’utilisation des technologies de communication et les expériences de harcèlement en ligne, de revenge porn et de cyberintimidation basée sur le genre et l’orientation sexuelle, a été partagée des dizaines de fois et a rejoint près de 500 jeunes à travers le Québec. Les données (colligées sur Survey Anyplace) démontrent que plus d’un-e jeune sur 2 a été victimisé-e dans la dernière année, alors que près de 3 jeunes sur 4 disent en avoir été témoins. Les femmes et les personnes issu-es de la diversité sexuelle et de genre sont les plus touchées. Les résultats obtenus ont servi à l’élaboration d’un projet d’éducation à la sexualité arrimé aux besoins des jeunes de 12 à 25 ans.

Le renouvellement des pratiques d’intervention sociale est l’objet d’un affrontement idéologique entre la mouvance démocratique et néolibérale. Alors que les valeurs démocratiques font consensus et qu’une pluralité d’approches et de pratiques traduisent sur le terrain des finalités sociales hybrides, des clarifications théoriques et idéologiques paraissent nécessaires afin de lever ces ambigüités axiologiques. Les balises théoriques de la mouvance démocratique sont d’abord définies. À l’aide d’une méthode généalogique, nous reconstruisons ensuite le réseau discursif ayant historiquement produit l’approche de réduction des méfaits afin d’en dégager l’assemblage idéologique global. Nous constatons que la réduction des méfaits s’inscrit dans le sillon de la rationalité biopolitique néolibérale.

L’étude du désistement assisté cherche à comprendre la place que peut prendre l’assistance à travers le processus de désistement du crime. En ce sens, des publications récentes ont montré que les interventions offertes dans le contexte du système judiciaire et carcéral peuvent avoir un impact positif en soutenant les individus à travers leur processus de changement menant à la fin de leur carrière criminelle. Toutefois, ces travaux ne cherchent généralement pas à contextualiser la réceptivité à ces interventions, eut égard entre autres aux caractéristiques de l’implication criminelle. Ainsi, l’objectif de la présente étude est de s’intéresser à l’effet des interventions formelles sur le processus de désistement du crime d’individus impliqués essentiellement dans une criminalité lucrative.  Sur la base de récits narratifs (n=27), les résultats réitèrent d’abord l’intérêt du désistement assisté dans la compréhension du processus qui mène à la cessation des activités criminelles. Les analyses réalisées mettent également en évidence l’aspect dynamique derrière la réceptivité à l’assistance qui dépend notamment des caractéristiques de l’individus, des circonstances de vie et des détails de l’implication criminelle. Les conclusions de cette recherche sont susceptibles d’avoir des contributions pratiques pour l’intervention auprès de ce type de population, la criminalité lucrative étant d’ailleurs prépondérante dans nos sociétés.

Le modèle théorique de Patterson et Capaldi (1990) propose que les problèmes de comportement extériorisés (PCE) chez les enfants conduisent à une exposition aux échecs sociaux (hostilité parentale, victimisation par les pairs, conflit avec l’enseignant) et aux difficultés scolaires qui, à leur tour, augmentent le risque de dépression. Ce modèle n’a toutefois été testé qu’auprès de garçons de milieu à risque et n’ayant pas nécessairement de PCE. Cette étude propose 1- d’établir la contribution des échecs sociaux et scolaires aux symptômes dépressifs 3 ans plus tard chez des enfants ayant des PCE à l’entrée dans l’étude (T0) et 2- de déterminer l’effet modérateur du genre. L’échantillon comprend 281 enfants recrutés parmi ceux suivis au début du primaire pour des PCE et ayant des problèmes de niveau clinique. Mesures. PCE et symptômes dépressifs : échelles DSM (Achenbach et Rescorla; 2001); hostilité parentale : PARQ (Rohner 1991); victimisation: DIAS inversées (Bjorkqvist et al., 1992); conflit avec enseignant (Pianta 2001); difficultés scolaires (DuPaul et al., 1991). Les résultats de la régression hiérarchique linéaire montrent qu’au-delà des symptômes dépressifs et de l’âge au T0, seules les difficultés scolaires prédisent une hausse du score dépressif 3 ans plus tard.  Ce lien n’est pas modéré par le sexe. Ces résultats suggèrent d’accorder une importance à la réussite scolaire des garçons et des filles qui ont des PCE pour prévenir l’augmentation des symptômes dépressifs.

Différents enjeux entourent l’intervention auprès des personnes ayant un trouble lié à l’usage d’une substance psychoactive (TUS) en traitement sous contraintes judiciaires. Ce contexte coercitif de traitement a une influence notable sur la motivation ainsi que sur l’alliance thérapeutique (AT). Les recherches démontrent que l’AT serait une des plus importantes variables prédictives des résultats d’un traitement pour le TUS et de la rétention en traitement. Néanmoins, il est reconnu que ces personnes sous contraintes légales présentent davantage de motivations externes, sont moins engagées et plus résistantes au traitement. Considérant ces caractéristiques, le contexte de contraintes ainsi que la nature punitive du système judiciaire, il faut se demander si une telle alliance peut se développer. Comme peu de traitements pour le TUS sont offerts spécifiquement à cette clientèle, il importe d’enrichir les connaissances afin d’améliorer la pratique. Cette recherche, réalisée dans le cadre d’un mémoire, vise à documenter qualitativement les motivations de ces personnes à intégrer un traitement ainsi qu’à comprendre les facteurs qui contribuent à l’AT. Des entrevues ont été menées auprès d’hommes en traitement sous mesures judiciaires dans différentes ressources d’hébergement en toxicomanie. Les résultats détaillent plusieurs attitudes et comportements des intervenants contribuant à l’AT et soulignent la présence de plusieurs motivations internalisées chez les contrevenants.

Au sortir de près de deux décennies de guerre, le Cambodge vit de profondes transformations sociales. Sur le plan artistique, les conséquences de l’ère khmère rouge sont encore tangibles sachant qu’environ 90 % des artistes y ont péri. Depuis les années 2000, une nouvelle génération d’artistes née après cette période bénéficie de l’ouverture grandissante du pays et se taille peu à peu une place sur les scènes artistiques locale et internationale. Cette génération est porteuse de changements dans les pratiques artistiques et dans la conception de ce qu’est l’artiste. Un regard sur la communauté artistique de Battambang, deuxième ville en importance au Cambodge, est nécessaire, car celle-ci se présente progressivement comme un pôle artistique nouveau.

Seront présentés les résultats préliminaires de mon terrain de maîtrise réalisé à Battambang en 2012 lors duquel j’ai participé à la vie artistique de la ville et rencontré plusieurs jeunes artistes. L’objectif de ma recherche est de comprendre ce que signifie pour eux « être artiste » et de quelle(s) manière(s) ceux-ci expriment leur subjectivité à travers leur art. À travers ma présentation, je propose ainsi des réflexions quant à mes résultats qui laissent entrevoir que plusieurs personnes rencontrées ne s’identifient pas d’emblée comme artiste préférant insister sur les qualités humaines et morales que nécessite leur pratique artistique ainsi que sur les apports particuliers de leur art à la société cambodgienne actuelle.

Le toucher est un mode de communication important entre une mère et son enfant. Certaines recherches ont examiné le rôle communicatif du toucher de la mère et celui de l’enfant mais à notre connaissance, il n’y a pas de recherche qui considère le toucher mutuel qui se produit simultanément entre une dyade mère-enfant. Cette étude a pour but (1) d’examiner les fonctions communicatives du toucher mutuel et (2) d’analyser leurs relations avec l’affect du nourrisson durant une interaction face-à-face mère-nourrisson. Le toucher a été mesuré auprès de 39 dyades mère-enfant à l’aide d’une échelle de codification (Functions of Mother-Infant Mutual Touch Scale) appliquée à deux périodes d’interaction face-à-face séparées par une période où la mère regarde son nourrisson (5½ mois) avec une expression neutre (Still-Face; Tronick et al., 1978). Les résultats indiquent d’abord que le toucher mutuel « actifs et stimulants » est plus fréquent lors des périodes d’interaction normales. Le toucher « régulateur » est plus présent durant la deuxième période normale tandis que le toucher ayant pour but d’attirer l’attention était moins présent. Le toucher « actifs et stimulants » était associé aux sourires du nourrisson tandis que les touchers « régulateur » et « déséquilibré » étaient corrélés avec l’agitation de ce dernier. Ainsi, le toucher mutuel constitue une forme de communication mutuelle entre la mère et son nourrisson qui s’adapte en fonction du contexte.

Situé au croisement du politique et du social, le milieu communautaire a subi de profondes transformations au cours des dernières années. Austérité et néolibéralisme ont amené au foisonnement d’une logique comptable – où tout doit être statistiquement appuyé – reléguant le travail qualitatif au second plan. Ces transformations s’arriment aussi avec le développement des pratiques d’accompagnement. Avec elles, un nouveau paradigme de l’intervention sociale se dessine, soutenu par des injonctions balisant la posture professionnelle des intervenant·e·s.

Cette présentation sera l’occasion de discuter des résultats d’une enquête réalisée auprès de trois organismes communautaires ayant adopté ces pratiques. À partir de l’expérience du sentiment d’impuissance, je rends compte des moyens utilisés par les intervenant·e·s afin d’y faire face et de répondre aux nouvelles exigences de l’accompagnement. Inspirée des travaux de Hochschild (1983) et de Fernandez (2014) sur le travail émotionnel et le travail moral, je relève les mécanismes de gestion émotionnelle et de gestion morale que l’intervenant·e effectue sur lui-même, sur les usager·e·s et auprès de ses collègues afin de maintenir une posture professionnelle dans un emploi émotionnellement exigeant. Ces mécanismes n’opèrent pas de la même façon selon qu’il agit sur une émotion ou sur une valeur, laissant entrevoir que des économies émotionnelles et morales, œuvrant en parallèle, peuvent être dégagées de l’accompagnement.

Problématique :

Les individus sont de plus en plus isolés sur le plan politique et, pourtant, sont aussi de plus en plus dépendants des nouvelles technologies concernant l’information qui est mise à leur disposition et le traitement de celle-ci. En partant de ce constat, j’amène l’idée de particularisation, à savoir un double mouvement d’isolation et de dépendance. Ce concept permet de rendre compte de la réalité du capitalisme numérique, là où des termes tels que paupérisation, prolétariat et néoprolétariat ou encore aliénation manquent souvent le côté changeant et propre au numérique. Aussi, je propose une réflexion théorique qui pourrait servir de base à de futures recherches empiriques.

Contribution :

Pour appuyer ce concept, je me base sur une étude sur un temps long de l’évolution de la société capitaliste en la classifiant en trois périodes à savoir : l’ère des foules, des masses et des nuées, chacune avec des particularisations différentes (Han, 2015). En effet, Han constate les changements du numérique et, sans le dire aussi explicitement, distingue une société basée sur la foule, d’une société basée sur la masse, puis d'une société basée sur la « nuée » (Han, 2015 : 24). Dans la nuée, les individus ne sont pas seulement isolés, ou atomisés, mais aussi rendus dépendants. C’est en ce double sens inspiré de Stiegler (2015a : 78), Dewey (dans Stiegler, 2019 : 121) et Hegel (2020 : 155 & 158) que j’utilise l’idée de particularisation : à la fois isoler et rendre dépendant.