Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Problématique :

Les individus sont de plus en plus isolés sur le plan politique et, pourtant, sont aussi de plus en plus dépendants des nouvelles technologies concernant l’information qui est mise à leur disposition et le traitement de celle-ci. En partant de ce constat, j’amène l’idée de particularisation, à savoir un double mouvement d’isolation et de dépendance. Ce concept permet de rendre compte de la réalité du capitalisme numérique, là où des termes tels que paupérisation, prolétariat et néoprolétariat ou encore aliénation manquent souvent le côté changeant et propre au numérique. Aussi, je propose une réflexion théorique qui pourrait servir de base à de futures recherches empiriques.

Contribution :

Pour appuyer ce concept, je me base sur une étude sur un temps long de l’évolution de la société capitaliste en la classifiant en trois périodes à savoir : l’ère des foules, des masses et des nuées, chacune avec des particularisations différentes (Han, 2015). En effet, Han constate les changements du numérique et, sans le dire aussi explicitement, distingue une société basée sur la foule, d’une société basée sur la masse, puis d'une société basée sur la « nuée » (Han, 2015 : 24). Dans la nuée, les individus ne sont pas seulement isolés, ou atomisés, mais aussi rendus dépendants. C’est en ce double sens inspiré de Stiegler (2015a : 78), Dewey (dans Stiegler, 2019 : 121) et Hegel (2020 : 155 & 158) que j’utilise l’idée de particularisation : à la fois isoler et rendre dépendant.

La présente étude examine les origines développementales de la préférence pour apprendre d’individus démontrant de l’assurance. Des enfants appartenant à deux groupes d’âge, soit 18 mois (N=36; moyenne = 18 mois 20 jours) et 24 mois (N=37; moyenne = 24 mois 19 jours), observent une expérimentatrice faire la démonstration d’actions avec assurance (hochement de tête, expression faciale suggérant la satisfaction) ou en manquant d’assurance (haussement d’épaules, expression confuse). Les enfants peuvent ensuite choisir d’imiter les actions. Par la suite, l’expérimentatrice démontre des actions additionnelles avec une expression faciale neutre. Le nombre d’actions imitées est soumis à une analyse de la variance, qui révèle une interaction significative entre la manifestation d’assurance et l’âge (voir Figure 1). Les enfants de 18 mois imitent autant l’expérimentatrice que son comportement soit assuré ou non (t(34)=-0,13, ns). À 24 mois, les enfants imitent plus fréquemment une expérimentatrice assurée que non assurée (t(35)=3,50, p=0,001). Cette préférence chez les enfants de 24 mois persiste pour la première action démontrée avec expression neutre (test exact de Fisher: p=0,008) mais disparaît pour la deuxième action (p=1,00, ns). Ces résultats démontrent que l’imitation préférentielle en fonction des indices d’assurance est présente à 24 mois, ce qui correspond au plus jeune âge auquel cette compréhension ait été démontrée.

L’un des troubles de santé mentale le plus prévalent à l'adolescence est la dépression, d'où l'importance d’étudier les potentiels facteurs de risque, tel que l'adversité familiale (Lansford et al.,2017). Plusieurs études ont montré une association significative entre l'adversité familiale et les symptômes dépressifs, sans pour autant considérer la façon dont les différents facteurs protecteurs pourraient affecter cette relation. Cette étude s'intéressera donc à savoir si l’activité physique (AP) organisée et non organisée réduit les symptômes dépressifs chez les jeunes adolescents exposés à l’adversité familiale.

À l’aide de l'étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ), cette recherche testera l’association entre l'adversité familiale à 10 ans et les symptômes dépressifs à 12 ans à l'aide de régression linéaire, en contrôlant pour les troubles émotifs initiaux (N = 1332). L'AP organisée et non organisée sera testée comme modérateur.

Les résultats montrent une association significative entre l'adversité familiale et les symptômes dépressifs (b =0,546, p<0,01). Or, seul l'AP non organisée modère l’association entre l'adversité familiale et les symptômes dépressifs (b=-0,487,p<0,01). Il n’y a pas d’interaction significative entre l’adversité familiale et l’AP organisée (b=0,09,p=0,126).

Cela suggère que la participation à l’AP non organisée représente une stratégie pour améliorer la résilience et la capacité d’adaptation des adolescents.

Dans cette communication, nous traitons des inégalités de genre dans l’action climatique au Québec. Il nous apparaît important d’examiner dans quelle mesure le genre (l’ensemble des rôles sociaux associés à la féminité et à la masculinité) influence les discours et les comportements de lutte à la crise climatique, afin de s’assurer qu’ils ne participent pas à de l’injustice sociale.

Notre étude s’inscrit dans le projet du Baromètre de l’action climatique, un sondage sur les croyances, attitudes et comportements de la population québécoise envers l’action climatique. La notion d’écart écologique entre les genres et la façon dont cette notion est conceptualisée et opérationnalisée peuvent être utiles pour discuter des inégalités de genre dans l’action climatique, ainsi que de la façon dont elles se manifestent dans la population québécoise. 

Cette communication est le résultat d’une revue de portée (une centaine d'articles, publiés entre 1992 et 2022) sur la façon dont est définie et traitée la notion d’écart écologique entre les genres dans la littérature scientifique multidisciplinaire. Ces résultats ont fait l’objet d’une analyse critique de genre puis ont été croisés avec les données empiriques de l'enquête en ligne de l’édition 2022 du Baromètre de l’action climatique (n=2 000, échantillon représentatif de la population québécoise adulte).

Les recherches sur les enfants adoptés à l’étranger mettent de plus en plus en évidence la diversité des facteurs qui peuvent influencer leur adaptation à leur nouveau milieu de vie. La présente étude a pour objectif de mieux documenter les facteurs associés à la trajectoire développementale de ces enfants dans les premières années suivant leur adoption. 

L’échantillon comprend 123 enfants adoptés avant l’âge de 18 mois (M = 10,55) de Chine, de Russie et d’autres pays d’Asie. Afin d’obtenir des indices de leurs conditions de vie avant l’adoption, l’état de santé des enfants a été examiné peu après leur arrivée au Québec et leur développement cognitif, moteur et comportemental évalué à l’aide des échelles de Bayley. Les mêmes échelles ont été utilisées à 2 ans et 3 ans. Les parents ont, de plus, complété des questionnaires sur leurs caractéristiques sociodémographiques, leur degré de stress parental et leurs pratiques éducatives. 

Les retards de développement notés à l’arrivée des enfants dans leur famille adoptive se résorbent après l’adoption. Des modèles hiérarchiques linéaires révèlent que le pays d’origine, les signes d’atteinte neurologique et le rapport taille/âge des enfants au moment de l’adoption ainsi que le revenu de leurs familles adoptives constituent les plus importants prédicteurs des progrès développementaux observés à 2 ans et 3 ans. La discussion portera sur l’influence des milieux pré et post adoption sur le développement des enfants après l’adoption.      

Empruntant une approche pluridisciplinaire sur les assises de l'anthropologie, de la psychologie sociale et de la sociologie, la présente communication analyse, puis compare les pratiques et perceptions de gouvernance, mais aussi de développement durable de deux communautés ayant toutes deux adopté une politique publique commune, un Agenda 21.

L'analyse des résultats de l'étude ethnographique conduite dans les communautés de Baie-Saint-Paul et du quartier centre de Bordeaux, nous a permis de confronter la théorie et l'empirique pour mieux apprécier le rôle joué par l'approche communicationnelle promue par cette politique publique. De plus, notre approche comparative nous a permis d’examiner en profondeur les représentations de gouvernance et du développement durable des acteurs visés contribuant à une politique publique à visée universelle et les indicateurs culturels à l'œuvre dans l'ancrage représentation sociale dans une communauté.

Par l’exploration du maillage entre les communications participatives, les représentations du développement durable, cette étude apporte un apport intéressant au champ des représentations sociales. Plus encore, par la documentation des répercussions du processus de communication participatif sur les perceptions et pratiques de gouvernance dans des communautés occidentales, elle apporte aussi une contribution significative aux champs d’études portant sur la communication participative et la gouvernance.



L’endométriose est une maladie chronique parfois sévère touchant une personne assigné-e femme à la naissance sur dix. Elle est historiquement sous-étudiée et sous-diagnostiquée et n’est abordée par le prisme de la santé publique que depuis récemment dans les pays occidentaux. En France, depuis dix ans, cette maladie se politise, se médiatise et mobilise une diversité d’acteurs — associations, chercheur-e-s, soignant-e-s et figures politiques. La production et la diffusion de connaissances sur l’endométriose deviennent ainsi des enjeux centraux à examiner dans la question de sa reconnaissance en tant que problème d’intérêt public. Dans ce contexte, je montrerai que les groupes qui détiennent la parole et l’expertise reconnues socialement appartiennent au monde biomédical, malgré le fait que cette maladie ait été rendue visible par une mobilisation citoyenne de personnes atteintes. Toutefois, il sera possible de voir que savoirs et perspectives profanes sont incorporés au modèle dominant et renouvellent certaines compréhensions de la maladie. Cette analyse est tirée d’une ethnographie en Île-de-France qui a permis une immersion dans le réseau d’acteurs au centre duquel l’endométriose est continuellement négociée et réinterprétée. Cette étude d’anthropologie médicale enrichit la recherche sociale sur l’endométriose, encore rare dans la francophonie, et met en lumière des processus à l’intersection de l’épistémologie des sciences et de l’étude de la santé publique.

La loi française du 5 mars 2007, portant réforme de la protection juridique des majeurs, a consacré la protection de la personne tout autant que celle de ses biens et la promotion et la garantie de la liberté et la dignité des personnes. Elle organise ainsi un droit commun de la protection de la personne en posant le principe du respect de l’autonomie dont celle-ci est capable. Ce principe (art. 459 C. civ.), conduit à une détermination plus précise du rôle du protecteur légal.Dans ce contexte, il existait déjà des dispositions spécifiques (L. du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, L. du 4 mars 2002 sur les droits des malades). Leur articulation avec le droit commun des personnes suscite des difficultés. Par cette multiplication de règles, le droit a construit plusieurs catégories (« le malade », « l’usager » « le protégé ») qui peuvent se superposer, manifestant ainsi une complexification des « qualifications » des personnes. La loi du 5 mars 2007 impose par ailleurs aux structures tutélaires de mettre en œuvre les exigences posées par la loi du 2 janvier 2002 en mettant en place différents outils en vue d’assurer l’effectivité des droits des usagers. Les résultats d'une recherche en cours financée par l'Agence Nationale de la Recherche (France) seront exposés ici : elle vise à étudier la mise en oeuvre de ces règles par les juges français et leur articulation dans les parcours de vie des personnes du grand âge.

La sphère intime a progressivement évolué et s’est détraditionnalisée durant les dernières décennies, notamment par l’influence des mouvements queer et féministes. Si l’exclusivité reste une norme structurante des relations intimes, des formes alternatives au modèle monogame ont progressivement gagné en visibilité. Parmi celles-ci, nous nous intéresserons particulièrement aux modes relationnels incluant une pluralité théorique de partenaires et dans lesquels l’ensemble des personnes impliquées donnent leur accord à une ouverture de la relation. Cependant une question se pose : comment nommer ces pluralités relationnelles et sur la base de quels critères? Au-delà de la simple dénomination de pratiques en rien nouvelles, ces divisions nous renseignent sur les rapports qu’entretiennent les individus avec l’intimité. Définir convenablement celles-ci est également nécessaire afin de bien cibler les études, de plus en plus nombreuses, qui s’intéressent à ces pluralités relationnelles. Cet exposé sera l’occasion de nous pencher sur ces divisions, d’éclairer les débats académiques autour de la définition des relations plurielles ainsi que de replacer l’intime dans l’expérience de la condition sociale moderne. Comprendre les manières de nommer ces pluralités est primordial pour saisir ce qui se joue à travers elles, montrer la diversité des pratiques intimes et réimaginer des relations plus libres et égalitaires à l’aune des bouleversements sociaux des dernières décennies.

Problématique : Des études estiment qu’entre 36 et 94 % des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle présentent des comportements problématiques pouvant altérer le développement de la personne. Plusieurs familles restent toutefois sans services spécialisés, en raison des coûts élevés des services privés, de l’isolement géographique ou bien du manque de personnel qui entraine de longues listes d’attente pour les services publics. Objectif : L’objectif de cette étude était de documenter les effets d’une formation en ligne sur (a) l’identification de la fonction d’un comportement problématique (b) la sélection d’une intervention fonctionnelle et (c) la satisfaction du parent vis-à-vis de cette formation. Méthode : Une étude pré-expérimentale prétest-posttest auprès de 26 parents a été complétée. Résultats : Des améliorations pour l’identification de la fonction des comportements problématiques (W = 0, Z = 4,471, p < 0,0001) et d’une intervention fonctionnelle (W = 39, Z = 3,335, p < 0,0001) ont été observées. Une bonne validité sociale pour la formation a aussi été rapportée. Retombées : Cette étude soutien qu’une formation en ligne peut permettre d’outiller les parents pour intervenir sur les comportements problématiques de leur enfant. Des études plus rigoureuses doivent être faites pour valider les données de la présente étude et évaluer l’effet de la formation sur les comportements problématiques des enfants.

L’intensification des mouvements migratoires a comme conséquence d’augmenter la diversité culturelle. Dans ce contexte, les tensions peuvent s’accroître entre les groupes culturels majoritaire et minoritaires et nuire à l’intégration des identités et au bien vivre ensemble. Des identités sont intégrées si elles sont perçues comme compatibles, cohérentes et complémentaires. La présente étude vise à comprendre ce qui empêche les membres de groupes majoritaires d’intégrer leur identité culturelle et celle des groupes minoritaires. Les connaissances scientifiques suggèrent trois modèles : 1) percevoir une menace de la part d’un autre groupe inhibe l’intégration des identités ce qui, en retour, favorise l’émergence d’attitudes négative face à ce groupe, 2) se sentir menacé par un groupe favorise le développement d’attitudes négatives envers celui-ci, ce qui nuit à l’intégration des identités et 3) les attitudes négatives favorisent l’émergence d’un sentiment de menace, ce qui empêche l’intégration. Des analyses de médiation utilisant les réponses de 206 Québécois blancs francophones à un questionnaire ont été utilisées afin de comparer la plausibilité des modèles. Les résultats corroborent le modèle 3 et démontrent que l’attitude négative envers un groupe minoritaire peut être préalable au sentiment de menace et à l’intégration des identités. Ces résultats suggèrent d’encourager le groupe majoritaire à percevoir positivement les groupes minoritaires pour favoriser l’intégration.

 

Le Fonds Avenir d’enfants, financé par la Fondation Lucie et André Chagnon et le gouvernement du Québec, soutient divers projets locaux et régionaux visant le développement des enfants d’âge préscolaire. Afin de l’appuyer dans ce mandat, l’Instrument de mesure du développement de la petite enfance (IMDPE) évalue le développement des enfants alors qu’ils sont à la maternelle. Une meilleure connaissance des habiletés psychomotrices, cognitives/langagières et comportementales des enfants bien avant leur entrée à l’école permettrait de mettre en place des interventions précoces et adaptées au développement des jeunes enfants. Afin de les soutenir dans l’identification d’outils potentiels permettant la mesure populationnelle du développement des jeunes enfants, une synthèse des connaissances sur les instruments de mesure pouvant être utilisés sur une base populationnelle afin de documenter l’état de développement des enfants de ±2 ans a été réalisée. Les résultats de la recension indiquent qu’aucun outil n’a été conçu pour répondre à un mandat spécifique de mesure populationnelle du développement pour ce segment de la population. Dans ce contexte, les chercheurs proposent plutôt l’une des trois options suivantes : a) considérer la proposition d’outils faite par le sous-comité Développement de l’enfant (Renaud, 2010), b) construire une adaptation de l’IMDPE pour les enfants de deux ans ou, c) construire ou adapter une grille basée sur les indicateurs développementaux (milestones).

Le régime économique de nombreux pays perpétuant la production de résultats inégaux en termes de richesse et de revenus gagnés, l’intensification des inégalités économiques entre les plus riches et les moins nantis laisse place à l’aggravation de problèmes socioéconomiques au sein des populations. Bien que la taxation progressive apparaît comme un mécanisme efficace afin de réduire les inégalités, la non-conformité fiscale demeure tout de même un phénomène présent chez les contribuables. Si l’étude des mesures coercitives a longtemps été priorisée afin de comprendre le comportement des individus en matière de conformité fiscale, l’incapacité des modèles économiques à prédire les comportements retrouvés sur le terrain a laissé place à l’exploration des politiques publiques à travers des lentilles théoriques issues de la psychologie. Toutefois, la compréhension des mécanismes motivationnels permettant d’expliquer pourquoi les contribuables adoptent des comportements conformes aux règles fiscales demeure limitée. C’est dans cette optique que le présent projet mobilisera la théorie de l’autodétermination, à titre de cadre théorique, afin d’explorer comment la taxation progressive pourrait être conceptualisée de manière à satisfaire les besoins psychologiques et ainsi favoriser l’adoption de comportements en faveur de la conformité fiscale. Autrement dit, il est attendu que comprendre les mécanismes motivationnels permettra d’agir de façon ciblée sur la réduction des inégalités.

L’hypersexualisation chez les jeunes suscite un intérêt social depuis plus de quinze ans. Le but de cette communication est de présenter les résultats d’une recherche de maitrise qui a pour but de comprendre la place et le sens de l’hypersexualisation dans l’expérience d’adolescentes néo-brunswickoises. Pour atteindre cette visée, des entrevues semi-dirigées ont été effectuées auprès de neuf adolescentes néo-brunswickoises âgées de 16 à 18 ans. Les discours de ces jeunes femmes ont ensuite été analysés à l’aide de l’analyse thématique.Les résultats de ces analyses permettent de constater que le phénomène de l’hypersexualisation qu’il soit vécu à travers le rapport au corps, aux vêtements ou aux garçons est un phénomène observé chez les autres jeunes filles, mais absent de l’expérience des participantes. Ainsi, les participantes constatent la présence de conduite de séduction et le port de vêtements sexy sur les autres filles ou chez les adolescentes plus jeunes, mais pas chez elles. Elles dénoncent même les pratiques sexuelles des plus jeunes, mais elles se sentent peu concernées par ce phénomène. Ces résultats de recherches sont importants puisqu’ils dressent un premier portrait du phénomène de l’hypersexualisation dans le discours d’adolescentes néo-brunswickoises. Enfin, ils sont pertinents puisqu’ils permettent de ressortir des résultats non abordés dans les recherches francophones récentes.

L’approche du Développement Conduit par les Communautés (DCC) amènerait les populations à conduire leur propre développement. Mais comment cela est- possible, si dans le même temps, les acteurs concernés, jouent à un jeu qui limite la mise en œuvre efficiente de l’approche. D’un côté, les populations concernées, expriment des besoins qui cadrent avec les désidératas des projets de développement, et présentent « une image qui ressemble aux attentes de leurs interlocuteurs, mettant l’accent sur leur cohésion et, selon les cas, leur dynamisme et/ou leur pauvreté », (NEU, LAVIGNE DELVILLE, 2001:14), pour avoir accès aux financements disponibles. D’un autre côté, les projets qui mettent tout en œuvre pour ne financer que des activités prédéfinies, oubliant qu’il existe des facteurs qui conduisent ces populations défavorisées dans la pauvreté et qui les y maintiennent. Afin d’attirer l’attention des acteurs concernés sur ce qu’ils font et la manière dont ils le font, nous avions adopté une méthodologie de recherche utilisant des sources documentaires ainsi que des données secondaires pour investiguer la manière dont le “DCC” se met en œuvre dans le champ du développement local et où se joue le « jeu des besoins » au Bénin.

Introduction.La cognition sociale (CS) renvoie aux différentes opérations mentales qui permettent de bien comprendre les autres. À ce jour, plusieurs études ont suggérés que les performances de cognition sociale déclinent avec l’avancement en âge, mais l’âge d’apparition de ce déclin à travers différents aspects de la cognition sociale est peu documenté. La présente étude vise à comparer les performances sur différents aspects de la cognition sociale entre des participants jeunes et âgés.Méthode. La Batterie intégrée de cognition sociale (BICS) a été administrée à 29 jeunes femmes (âge moyen de 24 ans) et 23 femmes plus âgées (âge moyen de 55 ans). La BICS est composée de tâches évaluant trois aspects principaux de la CS (perception d’émotions, connaissances sociales, mentalisation).Résultats.Le groupe plus âgé présente des performances significativement plus faibles que le groupe jeune pour les tâches de perception d’émotions et de connaissances sociales mais aucune différence significative n’est observé entre les groupes pour la tâche de mentalisation.Discussion.Cette étude démontre un déclin associé à l’âge des capacités de perception d’émotions et de connaissances. De plus, nos résultats laissent suspecter que le déclin des capacités de mentalisation avec l’âge se produit plus tardivement que pour les autres aspects de la cognition sociale.

Le harcèlement sexuel (HS), dont la prévalence augmente à l’adolescence, se définit comme une attention ou des comportements à caractère sexuel hostiles ou non désirés liés au genre. Le HS crée des effets dommageables sur la santé mentale des victimes en compromettant leurs droits, leur dignité ou leur intégrité. Les études antérieures montrent que les filles et les minorités sexuelles sont plus affectées. Cette étude veut identifier, selon le genre et l’orientation sexuelle, les manifestations de souffrance liées au HS : la détresse, le niveau d’estime de soi et les idéations suicidaires. À partir des résultats de l’Enquête sur les Parcours Amoureux des Jeunes, un sous-groupe victime de HS (n = 3 043, M = 15.4 ans), qui représente 37.14% d’un échantillon représentatif de 8 194 élèves québécois de 3e à 5e secondaire, a été analysé. D’après les hypothèses formulées, le HS serait lié à des manifestations de souffrance plus élevées chez les filles, les minorités sexuelles et plus particulièrement les minorités sexuelles de genre masculin. Les résultats montrent une augmentation plus marquée des indices de souffrance psychologique chez les garçons selon le niveau de HS vécu. D’autre part, l’estime de soi est plus faible chez les hétérosexuels victimes comparativement aux minorités sexuelles victimes. Tant la situation des garçons que celle des filles devraient être considérées dans les programmes de prévention et les recherches ultérieures sur les facteurs associés au HS.

L’intimidation chez les jeunes est bien documentée, mais l’est que très peu chez les aînés, et encore moins dans les résidences privées pour aînés.

L’objectif général de cette recherche-action est de concevoir, développer, implanter et évaluer un jeu sérieux visant à prévenir et contrer l’intimidation dans les résidences privées pour aînés. Cette communication portera sur l’un des objectifs spécifiques de l’étude : identifier et mieux comprendre les situations d’intimidation vécues dans ces résidences et les interventions réalisées pour les prévenir ou les contrer.

Cette étude, descriptive et compréhensive, s’appuie sur le Schéma des caractéristiques de l’intimidation spécifiques aux aînés, et sur des méthodes qualitatives. Des entrevues individuelles semi-dirigées auprès de 11 personnes (direction, résidents, employés, proches ou bénévoles) évoluant dans deux résidences privées pour aînés du Centre-du-Québec, et une analyse de contenu thématique mixte ont été réalisées.

Les situations rapportées ont trait à de la violence verbale, sociale et physique. Elles sont répétitives, généralement délibérées, et se produisent dans différents rapports de force. Elles ont des conséquences sur la santé physique et mentale des résidents, sur leurs interactions sociales et engendrent des réactions, telle la frustration. Pour les prévenir et les contrer, des interventions sont réalisées (ex. : rencontres auprès des résidents concernés, vérification des faits, mise en place de mesures).

La présente étude a porté sur la façon dont les enfants de trois (3) ans conceptualisent les robots comme des entités vivantes ou non vivantes. En utilisant une version modifiée de la tâche de biologie naïve de Gottfried et Gelman (2005), les enfants devaient déterminer si des robots, des animaux ou des objets mécaniques possédaient dans leur corps des pièces mécaniques (pile) ou biologiques (cœur). Pour évaluer le degré d’animation attribué aux items, les enfants ont également répondu à une série de questions sur les aspects psychologiques (p. ex., « est ce que ça peut penser? ») et biologiques (p. ex., « est-ce que c’est vivant? ») des articles présentés. Pour examiner le rôle de la morphologie, nous avons utilisé deux robots : un robot humanoïde et un robot non humanoïde. Pour mieux comprendre le rôle des caractéristiques d’animation, les enfants ont vu un robot s’orienter vers un but et un autre s’éloigner d’un but (p. ex., se déplacer vers une balle plutôt que de s'en éloigner). Les enfants dans notre étude ont correctement attribué un intérieur biologique à l’animal et un intérieur mécanique à l’objet mécanique. Cependant, ils semblaient perplexes quant à l’état biologique des deux robots et ont répondu au hasard pour les questions concernant les aspects psychologiques pour tous les articles. Nous concluons que les enfants de trois ans éprouvent de la difficulté à catégoriser les robots parce qu’ils possèdent des caractéristiques à la fois vivantes et non vivantes.

Des cégeps situés à l’extérieur de Montréal et de la Capitale-Nationale établissent, depuis 2003, des ententes spécifiques avec les institutions régionales de l’Île de La Réunion. L’objectif est de permettre à des jeunes Réunionnais de compléter une formation professionnelle de trois ans au terme de laquelle ils peuvent faire une transition vers le statut de résident permanent. L’entente de coopération de mobilité étudiante entre le Québec et La Réunion mise sur la probabilité que ces jeunes fassent le choix de prolonger leur expérience de migration au-delà de la formation professionnelle et décident de s’établir à long terme dans leur ville d’accueil ou dans une ville de la même région administrative. L’analyse de seize entrevues semi-dirigées réalisées avec des jeunes étudiants réunionnais qui sont restés au Québec montre l’importance du type de projet personnel de mobilité au départ de la Réunion dans la compréhension de l’établissement à long terme ou non de ces jeunes en région. Leur projet de voyage d’étude, de formation professionnelle, de carrière ou de vie personnelle va en général à l’encontre des souhaits qu’ils restent dans la ville d’accueil après leurs études. Dans leurs témoignages, leurs représentations de la ville d’accueil et les relations qu’ils y développent apparaissent par ailleurs plus déterminantes que les difficultés d’insertion professionnelle, sociale et culturelle observées dans les études sur l’immigration en région.

La féminisation de l’immigration est un phénomène observé dans l’ensemble des sociétés d’immigration, dont le Canada et le Québec. La grande majorité des travailleurs domestiques admis au Canada par le biais du Programme des aides familiaux résidants (PAFR) sont des femmes et plus de 90 % de celles-ci sont originaires des Philippines (Hanley et Vaddapalli, 2008). La présente recherche vise à mieux comprendre les impacts du PAFR sur le parcours migratoire des femmes philippines et de reconnaitre leur capacité d’agir à travers l’utilisation de stratégies (Augustin, 2005). Cette recherche qualitative de type exploratoire aura comme l’objectif d’aller chercher les discours et expériences de ces femmes par le biais de huit entretiens semi-dirigés. Cette communication s’attardera à présenter une analyse préliminaire d’entrevues effectuées auprès de femmes philippines qui sont passées par le PAFR. Dans ces analyses, nous mettrons en évidence les contraintes et obstacles rencontrés par ces femmes ainsi que les stratégies déployées par celles-ci. Nous croyons qu’une meilleure connaissance de ces éléments ne pourra qu’améliorer les interventions sociales effectuées auprès de cette population.

Si plusieurs études ont documenté les retombées de la pandémie et du confinement sur la santé mentale des individus (Gracia, 2020), plus d’une segmente le développement humain en stades. Certaines recherches ont ciblé l’enfance et l’adolescence (p. ex. Singh et al., 2021), l’âge adulte (p. ex. Chandola et al., 2020), ou encore l’expérience d’adultes d’âge mûr (p. ex. Kasar et Karaman, 2021). Ces distinctions sont pertinentes au vu des enjeux développementaux spécifiques aux différentes tranches d’âge, cependant peu offrent un point de vue multiple sur les défis parallèles vécus par les diverses générations. De ce fait, nous avons mené une étude au Nouveau-Brunswick poursuivant un objectif double : (1) étudier les éléments de continuité et de discontinuité des défis relevés en temps de pandémie, et ce, entre les tranches d’âge de l’adolescence à l’âge adulte avancé, et (2) identifier les éléments de continuité et de discontinuité entre le contexte prépandémique et pandémique chez les individus des différentes tranches d’âge.  Au total, 31 adolescents, 33 jeunes adultes, 29 adultes d’âge mûr et 9 d’âge avancé ont rempli un questionnaire de 8 questions ouvertes. Les résultats préliminaires, ancrés dans une perspective systémique, montrent que l’élément de continuité à toutes les tranches est l’impact négatif de la pandémie sur les relations sociales. Or, des éléments de discontinuité, propre à chaque tranche d’âge, font surface, et se démarquent d’un contexte à l’autre.

La passion amène une personne à s'impliquer dans une activité qui la définit, qu'elle aime et trouve importante, et dans laquelle elle investit temps et énergie (Vallerand et al, 2003; Vallerand, 2008; 2010). Deux types de passion sont proposés: la passion harmonieuse (PH) se caractérise par le choix libre d'entreprendre une activité et conduit à des conséquences positives pour l'individu, et la passion obsessive (PO) est décrite comme une envie incontrôlable de s'impliquer dans une activité et mène plutôt à des conséquences négatives. La présente recherche étudie des individus passionnés pour une cause, et cherche à prédire le changement, selon le type de passion, dans la satisfaction vis-à-vis leur mission humanitaire et dans leur santé physique. Un questionnaire en ligne a été complété par 78 travailleurs un premier temps avant le départ, puis au retour de la mission (trois mois après). Les résultats de régressions multiples démontrent que la PH prédit positivement, au temps 2, la satisfaction de la mission et une bonne santé physique générale, et négativement la présence de symptômes physiques. La PO prédit négativement, au temps 2, une bonne santé générale, et positivement la présence de symptômes physiques. Il n'y a pas de relation significative avec la satisfaction de la mission. Ces résultats ont été obtenus en contrôlant l'influence des variables au temps 1. Cette étude soulève qu'avoir une PH pour une cause semble plus bénéfique pour les travailleurs humanitaires.

La violence dans les relations amoureuses chez les jeunes est un phénomène fréquent (Foshee et al., 2013). La violence physique (VP) dans les relations amoureuses toucherait environ 12% des adolescents et des adolescentes (Halpern et al., 2001). Or, les travaux disponibles portent principalement sur la victimisation chez les filles. Cette étude vise donc à documenter les représentations et les attitudes des garçons face à leur pire expérience subie dans un cadre amoureux. Ainsi, 184 garçons rapportant de la VP dans un contexte amoureux et ayant participé à l’Enquête Parcours Amoureux des Jeunes ont répondu à une question ouverte où ils devaient décrire en quelques mots l’expérience la plus difficile vécue dans une relation amoureuse. Une analyse de contenu a été réalisée à partir de ces témoignages. Huit catégories ont émergé, les principales faisant état des difficultés relationnelles et des ruptures, alors que seulement trois garçons évoquent la VP subie. Parmi les facteurs permettant d’expliquer la tendance à ne pas retenir la VP en tant que pire expérience, les écrits scientifiques soulignent que les garçons éprouvent des difficultés à reconnaître la VP dont ils sont victimes, et hésitent à chercher de l’aide suite à un épisode de VP (Martin et al., 2012; Oransky et Marecek, 2009). Ces constats soulèvent l’importance pour les intervenants d’offrir un soutien aux garçons victimes de VP dans un cadre amoureux et de les épauler dans leurs démarches de recherche d’aide.

Culturellement, dans la société traditionnelle burundaise caractérisée par le patriarcat, l’homme a un rôle d’autorité tandis que la femme a une position de subordination.

Des avancées se remarquent actuellement. Le contexte actuel est favorable à la promotion de l’égalité de genre. Néanmoins, des inégalités et relations de domination qui caractérisent les rapports hommes/femmes persistent toujours.

L’objectif principal de cette recherche était de dégager l’état des lieux des pratiques culturelles néfastes à l’encontre des filles et des femmes burundaises.

Cette étude de nature qualitative a été effectuée auprès des filles et  des femmes  de 15 à 60 ans, des membres des associations  spécialisées en  VBG, des leaders des associations féminines et de promotion des droits de l’homme, des leaders religieux. Les données récoltées à l’aide d’interview et de focus-groupe  ont été traitées par analyse de contenu. 

Les résultats montrent que des pratiques culturelles néfastes à l’encontre des filles et des femmes se manifestent par une littérature orale infériorisant  la femme, la dot considérée  comme un achat de la femme, la mainmise de  l’homme sur le patrimoine familial, la femme qui n’a pas droit à la succession, la non représentation et le refus à l’expression, l’inégalité dans  le partage des tâches et des responsabilités.  

Des efforts visant à réduire l’ignorance comme la sensibilisation et l’information doivent être envisagés pour que les mentalités changent.