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Les projets personnels sont des objectifs, aspirations et activités significatives (Little, 2007) qui permettent aux personnes de donner un sens à leur vécu (Omodei et Wearing, 1990). Inscrite dans un modèle écologique, l’analyse des projets personnels (APP) est une méthode dont l’une des visées est de fournir des indicateurs sociaux pour informer l’amélioration des politiques sociales et des cadres de vie (Little, 1983, 2007). Comme cette visée constitue un moteur d’action en psychologie communautaire, l’APP pourrait être utile dans ce domaine. Cette méthode synthétise les préoccupations quotidiennes des personnes, ainsi que les obstacles et facilitateurs à leur mieux-être dans leur contexte écologique. Pourtant, les travaux publiés en psychologie communautaire utilisant l’APP sont très peu nombreux. L’objectif de cette communication est d’explorer la pertinence de l’APP en psychologie communautaire. D’abord, en nous basant sur les travaux de Little (1983, 2007), nous analyserons les convergences entre l’APP et les valeurs et principes fondamentaux en psychologie communautaire (Nelson et Prilleltensky, 2010). Enfin, par une revue de la littérature, nous mettrons en évidence l’utilisation de l’APP dans les travaux en psychologie communautaire et ses domaines connexes. À partir de constatations issues de notre analyse, nous ferons émerger en quoi l’APP peut enrichir l’éventail de méthodes en psychologie communautaire. Des limites à son utilisation seront aussi soulevées.

Afin d’augmenter l’utilisation des connaissances issues des recherches en sciences humaines et sociales, plusieurs auteurs suggèrent de miser sur une perspective dite "interactionniste". Selon cette perspective, les relations entre les chercheurs et les partenaires de la pratique à travers l’ensemble des étapes de production et de dissémination détermineront en grande partie l’utilisation des connaissances scientifiques produites. Or, les différentes dimensions du concept de « relations entre chercheurs et partenaires de la pratique » restent à être définies et opérationnalisées au sein de la littérature. La présente étude vise à proposer un nouvel instrument de mesure valide et fidèle pouvant rendre compte des différentes dimensions du concept de « relations entre chercheurs et partenaires de la pratique » lors de la mise en œuvre d’une recherche. Le développement de l’instrument s’est effectué en trois étapes (1) une recension critique des instruments actuellement utilisés afin de mesurer les différentes dimensions du concept de « relations entre chercheurs et partenaires de la pratique » a été effectuée; (2) suite à cette recension, des indicateurs ont été proposés pour rendre compte de trois dimensions du concept de « relations entre chercheurs et partenaires de la pratique », soit les dimensions cognitive, structurelle et relationnelle; (3) les indicateurs définis pour les trois dimensions ont été validés à l’aide d’une étude qualitative et d’une étude quantitative.

La perception qu’une personne a de sa compétence dans divers domaines peut être erronée, et plus positive ou négative qu’elle le devrait. Ces biais d'auto-évaluation peuvent avoir des conséquences sur des aspects du fonctionnement dans le domaine spécifique du biais (Bédard, et al., 2008). Un biais d’auto-évaluation de compétence scolaire aurait des conséquences sur le fonctionnement scolaire de l’élève (Larouche, et al., 2008) alors qu’un tel biais dans le domaine social aurait des conséquences sur son fonctionnement social (McElhaney et al., 2008). À ce jour, peu d’études ont tenté de vérifier la spécificité des effets d’un biais d’auto-évaluation selon le domaine sur lequel il porte. L’objectif de la présente étude auprès de 334 jeunes (157 garçons) était de tester l’hypothèse voulant qu’un biais d’auto-évaluation de compétence scolaire ou sociale prédise 3 ans plus tard certaines variables du fonctionnement relatif à chacun de ces domaines. Cette hypothèse est généralement confirmée. La présence d’un biais d’auto-évaluation scolaire, mais pas sociale, est significativement liée à moins d’attitudes positives de l’élève envers le décrochage et à une évaluation plus positive par l’enseignant de son autorégulation en classe. Inversement, la présence d’un biais d’auto-évaluation de compétence sociale, mais pas scolaire, est significativement liée à une préférence pour l’évitement social plus élevée chez l’élève et à un rejet social plus élevé tel qu’évalué par l’enseignant.

Des études sur la bibliothérapie soutiennent l’idée que l’utilisation de la littérature en contexte thérapeutique offre un grand potentiel pour traverser des situations d’adversité existentielle (AE) par l’entremise de nombreux bienfaits qu’elle est susceptible de procurer. Peu d’études se sont toutefois penchées sur les bienfaits que peut retirer le lecteur lorsqu’il choisit lui-même de se tourner vers des œuvres de littérature fictive alors qu’il traverse des AE. Or, la lecture est une activité peu coûteuse et accessible à un grand nombre d’individus, faisant de celle-ci une ressource d’autant plus pertinente à étudier. Cette étude qualitative a pour objectif d’explorer et de décrire les bienfaits de la littérature fictive en contexte d’AE dans un paradigme compréhensif. Des entrevues semi-structurées ont été effectuées auprès de cinq adultes (18 ans et plus) de la population générale qui considèrent avoir retiré des bienfaits de ce type de lecture dans des contextes d’AE. L’analyse thématique effectuée a non seulement permis de dégager de nombreux bienfaits perçus de la lecture en contexte d’AE, mais également des facteurs susceptibles de moduler les bienfaits ressentis ou recherchés. En plus d’ouvrir sur de nombreuses pistes de recherche future, les résultats soutiennent la pertinence de continuer de développer les connaissances et d’investir dans la sensibilisation sur les effets possibles de la lecture d'œuvres fictives pour composer avec l’AE en contexte non clinique.

Les personnes ayant trouble du spectre de l’autisme (TSA) présentent des particularités sur le plan de la santé qui les distinguent de l’ensemble de la population. Parmi celles-ci se retrouvent des conditions médicales, des troubles psychologiques et des caractéristiques liées à leur hygiène de vie.  L’objectif de l’étude, réalisée auprès de 52 parents, est d’explorer la variété des aspects liés à la santé de leur enfant ayant un TSA.Les données, recueillies par des questionnaires auto-administrés et des entrevues semi-structurées, ont été analysées quantitativement et qualitativement.L’analyse révèle la présence de conditions médicales, telles l’épilepsie et les troubles gastro-intestinaux. Les résultats indiquent l’existence de comorbidités telles que l’anxiété et la déficience intellectuelle. En ce qui a trait à leur hygiène de vie, ils présentent des difficultés de sommeil, d’alimentation et des problèmes d’acquisition de la propreté. Plus de la moitié des personnes ayant un TSA  prennent une médication pour le traitement d’un trouble associé. Il est évident que les personnes ayant un TSA présentent des spécificités sur le plan de la santé nécessitant une attention particulière. Malgré la présence de ces défis et la prise de médication, les parents ont une perception positive de la santé de leur enfant. Il s’avère essentiel de poursuivre les recherches dans le domaine de la santé auprès de cette population afin de prévoir des interventions efficaces.

Dans un contexte de croissance continue de la migration des compétences algériennes vers le Canada, le cas des médecins constitue une problématique réelle et complexe. Cette problématique, qui n’est pas récente, s’inscrit dans les mouvements migratoires internationaux. Elle fait l’objet de débats politiques, de polémiques médiatiques et de controverses diverses de plus en plus intenses ces dernières années. Fondée sur une méthode qualitative à visée compréhensive et interprétative, la technique de recherche retenue est de type étude de cas.  Le choix de l’entretien qualitatif comme méthode de collecte des données a permis d’appréhender en profondeur les expériences, les perceptions et les représentations des médecins, tant en Algérie qu’au Canada.  A partir de l’analyse des récits de vie et des pratiques soumise à une analyse de contenu qualitative, cette communication tente de présenter les résultats de l’enquête de terrain réalisée à Oran (Algérie) et à Montréal (Canada) durant l’année 2018[1]. Elle met en lumière des réalités migratoires en décalage avec les politiques d’immigration. Cette synthèse de la recherche empirique vient enrichir les connaissances théoriques et renforcer le savoir scientifique en termes de mobilité internationale des compétences.

[1] Otmani, R. (2018), La migration des compétences algériennes : le cas des médecins, projet de recherche sous la direction de Sidi Mohammed Mohammedi, Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, Oran.

 

 

Les études sur la Covid-19 montrent que les effets de la pandémie sur la qualité de vie des populations ne touchent pas tous les individus de la même façon. Dans cette proposition, nous profitons de la disponibilité de données collectées auprès de résidents québécois en contexte de pandémie, afin de contribuer à l’analyse de la relation entre l’expérience de la discrimination et le vécu de changements négatifs dans leur bien-être familial, économique et sanitaire.

Nous évaluons l’existence d’une association significative entre les changements négatifs observés et l’expérience de la discrimination. Nous analysons ensuite, à l’aide d’un modèle de régression logistique, l’effet de l’expérience de la discrimination sur les changements négatifs observés.

Dans toutes les situations, les résidents ayant connu une expérience de discrimination ont en proportion davantage vécu les changements négatifs observés par rapport à ceux qui ne l’ont pas connue. Les résidents québécois n’ayant pas connu une expérience de discrimination ont ceteris paribus 57 %, 39 % et 40 % moins de chance d’avoir vécu un changement négatif respectivement dans leur bien-être familial et physique, et dans l’accès aux soins par rapport à ceux l’ayant connue. Au niveau économique, les premiers ont 1,9 fois plus de chance d’avoir vécu un changement négatif par rapport aux seconds. L’expérience de la discrimination n’a quant à elle aucune influence sur le vécu d’un changement négatif dans le bien-être psychologique.

Au travers d'exemples issus des travaux de recherche doctorale et de la pratique professionnelle en criminalistique du conférencier, la présentation évoquera le potentiel d'information qu'offre l'exploitation scientifique et systématique des traces matérielles issues d'activités criminelles, telles que les traces d'ADN, les produits stupéfiants, les images numériques, les faux documents d'identité ou encore les traces de semelles. Les enjeux et avantages des approches dites de renseignement forensique et de traçologie, actuellement en plein développement, seront exposés, de même que les formes d'analyse et de traitement de l'information qui renseignent sur la criminalité à différents niveaux - de l'enquête particulière à la perception stratégique du crime. Ces méthodes contribuent en effet à détecter et à suivre les tendances et phénomènes criminels, à mettre en évidence l’activité et la structure d’organisations et réseaux criminels, à reconstruire l’activité de délinquants prolifiques, ou encore à soutenir les efforts de prévention.

La communication vise à promouvoir et faire connaître cette approche originale d'exploitation des traces matérielles qui ouvre des perspectives prometteuses et des potentialités tant pour la criminalistique et la justice que pour la criminologie et les autres acteurs de la sécurité.

Le processus de réconciliation s’amorce au Canada comme au Québec. L’actualité médiatique couvre régulièrement les atrocités

vécues par les communautés autochtones dans le passé et le présent. Ce momentum de conscientisation soulève la question de la reconnaissance de l’histoire des peuples autochtones et le défi de l’intégrer dans un narratif collectif. Pour appuyer ce processus,

l’enseignement est identifié comme vecteur de changement social. Les enseignants sont les agents de ce changement. Pourtant,

peu d’attention leur est portée.

Cette étude explore l’expérience de douze enseignants d’histoire au secondaire à propos de la transmission de l’histoire des peuples autochtones, au Québec.



Les résultats suggèrent une transmission partielle, fragmentée et encore stéréotypée de l’histoire des peuples autochtones. De plus,

les difficultés du milieu de l’éducation et l’absence physique d’élèves et enseignants autochtones permettent difficilement de

considérer cette transmission comme prioritaire. Néanmoins, les enseignants ont nommé des facteurs facilitants et des pistes de

solutions.

En analysant le discours des enseignants, nous proposons une réflexion concernant les défis éthiques et pratiques suscités par la transmission de l’histoire dans un contexte de réconciliation. Nous conclurons par les pistes d’action suggérées par les enseignants et certains représentants des communautés autochtones.

Les aîné-es trans sont des individus qui s’identifient avec un genre différent de celui correspondant au sexe assigné à la naissance (par ex : transsexuel-les, trangenres, etc.). Cette population émergente et sous-étudiée comprend plusieurs cohortes caractérisées d’une part par l’appartenance générationnelle, et de l’autre par l’âge auquel la transition sociale ou médicale a été entamée. Cette présentation fera état des résultats d’une recherche communautaire qualitative sur les besoins, les expériences et les craintes des aîné-es trans, en particulier quant à l’accès aux soins de santé, aux services sociaux et aux soins liés au vieillissement. Les résultats présentés sont basés sur vingt entrevues semi-structurés conduites avec des personnes trans de 55 ans et plus et avec des prestataires de soins de santé et de services sociaux. Les thèmes explorés lors de cette présentation sont : 1) les préoccupations générales que les aîné-es trans partagent avec le reste de la population vieillissante, les craintes qui leurs sont propres et les facteurs individuels et systémiques qui mènent à cette différence, 2) les barrières, difficultés et discriminations auxquelles les aîné-es trans sont confronté-es lorsqu’ils et elles tentent d’accéder aux soins de santé et aux services sociaux et, 3) des recommandations pour les prestataires de soins et de services et les organismes communautaires travaillant avec cette population.

Introduction :La Loisur le système correctionnel du Québec, constitue, dans chaque établissement de détention, un fonds de soutien à la réinsertion sociale qui sert à établir des programmes annuels d’activités (sportives,  scolaires, etc.) pour les personnes contrevenantes. Or, ces programmes ne sont pas sans faille, puisque, entre autres, 60% des condamnés sont des récidivistes.Objectifs : L’exposé vise à présenter les résultats d’une recherche originale réalisée auprès de détenus âgés de 18 à 25 ans qui avaient posé des gestes violents envers autrui. Cette étude cherchait à connaître le point de vue des jeunes sur leurs activités avant et pendant la détention, ainsi que sur celles projetées après leur mise en liberté.Méthodologie :La collecte des données s’est effectuée à l’aide d’entrevues semi-structurées et d’activités créatives (dessins, montages de photos) suivies d’entretiens non directifs. Une analyse thématique, verticale et transversale, a été utilisée.Résultat :Les activités significatives des jeunes démontrent des préoccupations axées sur le bien-être et les aspects économiques. Certaines activités leur permettent de canaliser positivement leur énergie et de réduire leurs conduites violentes. D’autres, au contraire, les poussent à la violence.Conclusion : Les données de la recherche permettent de proposer des recommandations pour les programmes d’activités en centres de détention.

L’utilisation des médecines alternatives et complémentaires (MAC) est en augmentation au Canada et au Québec. Plusieurs études ont identifié une association entre l’usage des MAC et le phénomène de l’hésitation à la vaccination, mais les raisons qui expliquent cette association demeurent peu étudiées. Afin de mieux comprendre les discours et les pratiques en lien avec la vaccination des praticiens des MAC, nous avons réalisé 30 entrevues semi-dirigées auprès de naturopathes québécois. La naturopathie est l’une des MAC les plus utilisées au Québec. Le guide d’entrevue explorait leurs représentations en santé et leurs perspectives sur la vaccination. Nous avons mis en relief comment les naturopathes concevaient le corps d’un point de vue holistique comme « à risque » des effets délétères des vaccins. Pour ces naturopathes, le corps était qualifié d’un « terrain » dont l’homéostasie devait constamment être maintenue, et ce, par des moyens naturels. Selon leurs perspectives, le caractère non naturel des vaccins menaçait cet équilibre. Dès lors, les naturopathes cherchaient à se protéger naturellement des maladies infectieuses pour consolider et maintenir l’homéostasie du terrain. Dans un contexte où de telles représentations de la santé et de la vaccination sont fréquemment qualifiées d’irrationnelles par les experts en santé publique, notre étude souligne que l'hésitation à la vaccination des naturopathes québécois est alignée avec leurs tenants épistémologiques en santé.

Il s’agit de présenter une recherche de niveau doctoral, en cours, traitant du rôle des personnes immigrantes dans la construction d’une société inclusive et cohésive, à travers leur implication dans le développement local communautaire. D’une part, les communautés culturelles portent des revendications politiques visant la reconnaissance de leurs droits et besoins essentiels. D’autre part, les acteurs du changement social innovent afin d’atteindre une plus grande justice sociale. Ils se doivent de prendre en compte les différentes communautés présentes sur  le territoire pour susciter une action collective transformatrice. Il s’agit donc d’analyser la production et la diffusion des innovations sociales provoquées par la présence de personnes immigrantes sur un territoire. Ainsi, je souhaite identifier les mécanismes de développement local permettant aux personnes immigrantes d’être actrices de leur société d’accueil. Je souhaite proposer un cadre d’analyse des interactions entre les personnes immigrantes et les organismes communautaires, en apportant un regard sur la transformation sociale. Ce cadre permettra de faire un aller-retour entre les aspirations des acteurs communautaires du changement social et les représentations socio-culturelles des personnes immigrantes. Il contribuera ainsi à redéfinir le modèle d’inclusion des groupes sociaux dominés au Québec.

En raison des nombreux facteurs de risque auxquels ils ont été exposés avant l’adoption et des difficultés que comporte leur adaptation à leur nouveau milieu, les enfants adoptés à l’étranger ont plus de problèmes de comportement que les enfants de la population générale. Ces difficultés pourraient accroître le stress parental de leurs parents adoptifs ce qui pourrait, en retour, aggraver les problèmes de comportement des enfants. Diverses études suggèrent qu’à l’adolescence l’estime de soi pourrait agir comme médiateur du lien entre le stress parental et les problèmes de comportement des enfants. La présente étude vise à vérifier cette hypothèse. L’échantillon compte 76 adolescents adoptés de divers pays d’Asie et de Russie avant l’âge de 18 mois. Afin d’évaluer leurs problèmes de comportement, les adolescents répondent au Dominique Interactif Adolescent et les mères au Child Behavior Checklist. Les mères remplissent aussi le Stress Index for Parents of Adolescents et les adolescents le Coopersmith Self-Esteem Inventory. L’estime de soi est corrélée négativement aux problèmes de comportement et au stress maternel. Le stress maternel est corrélé positivement aux problèmes de comportement des adolescents. Des analyses de régression confirment que l’estime de soi a un effet de médiation sur le lien entre le stress parental des mères et les problèmes de comportement des adolescents. La discussion se concentrera sur les implications cliniques de ces résultats.

La transition vers l’âge adulte réfère à l’atteinte progressive de marqueurs de l’âge adulte (Lee et al., 2018). Cette transition serait dépendante du contexte de vie des jeunes (Rankin & Kenyon, 2008) et en continuité avec le développement antérieur (Eliason et al., 2015). La présente étude a deux objectifs : 1) identifier et décrire les différents profils de transition vers l’âge adulte à 25 ans dans deux régions du Québec : urbain (n = 321) et éloigné (n = 356) et 2) examiner les antécédents développementaux des profils à 14 ans. Les participants proviennent de deux études longitudinales distinctes. À 14 ans, ils ont répondu à des questionnaires auto-rapportés sur l’école et leur bien-être. À 25 ans, les questionnaires portaient notamment sur l’atteinte de marqueurs de l’âge adulte (avoir terminé ses études, être devenu parent (ou grossesse en cours), avoir quitter le domicile familial, être en relation amoureuse). Une analyse de classification incluant quatre marqueurs a permis d’identifier un modèle à cinq profils dans les deux contextes examinés : travailleurs, parents, étudiants indépendants, célibataires, tardifs. Les différences entre les profils sont décrites et discutées en fonction des marqueurs atteints (ou non) à 25 ans, en fonction du contexte de provenance des jeunes (urbain ou éloigné), et en fonction des antécédents des profils (p.ex., bien-être). Les résultats contribuent à préciser les connaissances sur l’hétérogénéité dans la transition vers l’âge adulte.

Étudiante à la maîtrise en communication, j'envisage cet hiver d'effectuer une étude qui porte sur la rencontre entre les touristes et les autochtones vietnamiens dans le cadre d'un tourisme alternatif. J'observerai plus particulièrement comment s'élabore cette rencontre et quel est l'emploi de l'appareil photographique. Cette recherche comportant deux volets ethnographiques me portera à vivre six semaines dans une famille autochtone vietnamienne et deux semaines au sein d'un groupe de touristes. Cette étude visera à mettre en lumière les deux facettes de cette rencontre interculturelle afin de mieux la cerner et, éventuellement, permettre son amélioration par le biais d'un tourisme plus respectueux et responsable des populations locales. En ce sens, je travaillerai à partir d'une méthodologie assemblant deux techniques qualitatives: l'observation participante et les entretiens individuels et collectifs.

Le terrain de recherche s'effectuant à Sapa dans le nord du Vietnam pendant les mois de février et mars, il me sera possible de vous présenter un résumé des données collectées lors du 81e congrès de l'Acfas.

À ma connaissance, aucune étude n'a été menée sur la rencontre entre touristes et autochtones vietnamiens à travers l'utilisation de la mise en scène photographique. Cette communication libre permettra donc de contribuer au développement des connaissance sur cette communication interculturelle présente au sein d'un secteur économique essentiel au XXIe siècle: le tourisme. 

La compréhension des états mentaux d’autrui chez le jeune enfant est une étape importante qui a des implications pour leur développement social. Une étude de Wellman et Liu (2004) a démontré que le développement des habiletés reliées à la théorie de l’esprit chez les enfants âgés de 3 à 5 ans correspond à une échelle,  soit de la compréhension des désirs à celle des émotions. Cependant, aucune étude à ce jour n’a démontré un développement similaire au cours de la petite enfance. L’objectif de notre étude est de vérifier cette hypothèse chez des enfants âgés de 18 et 24 mois. Des enfants  âgés de 18 mois (N= 29) et de 24 mois (N=34) ont complété une série d’épreuves qui mesurent la compréhension de l’intention, des émotions, du désir, et des fausses croyances. Une cote de réussite ou d’échec a été attribuée pour chaque tâche. Les résultats ont démontré qu’à 18 mois, 90% des enfants réussissent la tâche d’intention,  66% la tâche de l’émotion, 38% celle des fausses croyances, et 24% celle sur le désir. Les résultats des enfants de 24 mois ont démontré un taux de réussite de 97% pour la tâche d’intention, de 74% pour l’émotion, de 38% pour les fausses croyances, et de 18% pour le désir (Voir Figure 1). En ce qui concerne la progression du développement, les résultats indiquent qu’une même échelle de développement est observée chez 75% des enfants. Nous démontrons donc une progression de la compréhension des états mentaux chez le très jeune enfant grâce à un plan intra-sujets.

Dans les communautés inuites du Québec, le processus de deuil d’un(e) proche est complexifié par de nombreux facteurs, tels que les contextes historiques et géographiques, les histoires personnelles, les enjeux sociaux et les lacunes dans le système de services sociaux.  Le soutien au deuil existant y est majoritairement offert par des bénévoles de la communauté et par des personnes inuites qui travaillent pour des institutions sociales, scolaires et religieuses.   En ce qui concerne les interventions liées au soutien au deuil, ces personnes décrivent plusieurs enjeux, y compris: a) les difficultés par rapport à leurs propres deuils, b) le manque de soutien et de formation, et c) les relations duelles (relations doubles) avec les personnes qui ont besoin d’aide.  Compte tenu de ces difficultés et afin de mieux appuyer ces personnes, plusieurs projets ont été mis en oeuvre par les communautés et les organismes concernés, dont un projet collaboratif de formation en soutien au deuil. Dans cette présentation, nous allons décrire le déroulement de ce projet à Salluit et à Montréal, Quebec.  Nous vous présenterons une analyse préliminaire concernant notre démarche pour établir des partenariats, ainsi que les orientations qui ont guidé la conception des formations et le choix des modèles d'intervention.

Les règles de dévolution légale sont celles qui prévoient la dévolution des biens du défunt qui n’a laissé aucun testament, étant établies par le législateur en fonction des affections qu’il paraît raisonnable de prêter à un défunt type envers les membres de sa famille. Selon les règles prévues dans le Code civil du Québec, le conjoint de fait survivant n’est pourtant pas un héritier légal, au contraire du conjoint marié. Dès 1978, des recommandations ont ainsi été formulées afin de lui conférer un tel statut, le statu quo s’étant néanmoins maintenu jusqu’à ce jour. Au vu de la réforme du droit familial en cours au Québec, et considérant qu’un volet entier portant sur la conjugalité est prévu, cet enjeu doit être remis à l’avant-scène. Notre exposé vise à documenter, au moyen d’une approche comparatiste et critique, le sort réservé au conjoint survivant en droit québécois à la lumière du droit étranger. D’un océan à l’autre puis à l’autre, nos résultats préliminaires mettent en exergue les régimes législatifs favorisés en droit canadien par les législateurs des provinces de l’Ouest – Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba – et fédéral – dans la Loi sur les Indiens –, s'agissant de déterminer si les solutions qui y sont retenues et qui favorisent le conjoint de fait survivant pourraient avantageusement s’enraciner en ce territoire et constituer des pistes de solution à soumettre au législateur québécois en vue de réformer la dévolution légale des successions.

Prendre soin d’un proche ayant une maladie chronique augmente le risque chez les aidants de développer eux-mêmes des problèmes de santé physique et/ou mentale et dans cette situation de vulnérabilité, la dynamique familiale est mise à l’épreuve. Il est ainsi évident que la santé des aidants naturels doit devenir une préoccupation pour la santé publique. La réalité des adultes qui sont des aidants naturels auprès d’un parent ou d’un conjoint est connue depuis longtemps. Par contre, la réalité des adolescents qui adoptent ce rôle d’aidant auprès d’un parent reste encore méconnue au Québec. Les jeunes aidants naturels (young carers) assument des tâches et rôles qui ne sont pas toujours adaptés à leur âge. En outre, la contribution de ces jeunes reste peu comprise dans la société québécoise. Une recherche en cours, dans le cadre d’une maîtrise, part de l’interrogation comment cette réalité est vécue par les adolescents ainsi que perçue et interprétée par les intervenants de différents milieux de pratique. Dans cette perspective, le propos de cette communication est double. Il s’agit d’offrir une introduction à ce phénomène et de faire ressortir les enjeux entourant la réalité des adolescents qui sont des aidants naturels, particulièrement en se basant sur la reconnaissance de leur réalité, d’une part, et, d’autre part, présenter quelques résultats préliminaires pour établir des liens entre cette reconnaissance et les effets sur le rôle d’aidant des adolescents. 

 

En réponse aux attentats terroristes survenus en 2014 à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa, le Québec s’est donné pour objectif de lutter contre l’engagement de certains jeunes dans le terrorisme. Au terme d’un long processus de réflexion et de débats collectifs, ce phénomène a été converti en problème public et désigné sous l’expression « radicalisation menant à la violence ». Or, une telle dénomination en exclut d’autres, limitant ainsi l’horizon de solutions possibles de ce problème. Pourquoi, par exemple, ce problème a-t-il été nommé en termes de radicalisation, mais pas en termes d’intégrisme, de fondamentalisme ou de terrorisme? Comment en est-on arrivé, au Québec, à formuler ce problème en termes de radicalisation? Qui sont les protagonistes de ce « on » qui ont décidé de signifier et de traiter ce problème selon cette dénomination?

Notre enquête montre que la définition de ce problème implique le travail interprétatif d’un public large, composé aussi bien d’experts, de scientifiques, de politiciens que de journalistes, de faiseurs d’opinion et de citoyens ordinaires. Elle révèle que la signification attribuée à ce problème, autant que les causes identifiées pour l’expliquer et les solutions envisagées pour le résoudre ne lui sont ni inhérentes, ni permanentes, ni décisives, ni objectives, mais socialement produites. En d’autres termes, le problème de la radicalisation menant à la violence pourrait être nommé, expliqué et résolu autrement. 

 

La communication porte sur les parcours de jeunes antispécistes et véganes Québécois.es. Alors que l’antispécisme se définit comme le refus d’établir une hiérarchie morale entre les animaux, le véganisme consiste à éliminer tout produit d’origine animale de sa consommation. Nous poserons la question suivante : comment la remise en question du modèle alimentaire omnivore à l’adolescence conduit-elle à un engagement antispéciste ?

Période charnière entre l’enfance et le monde adulte, l’adolescence reste peu étudiée par la sociologie politique. Pourtant, c’est souvent à ce moment que l’identité sociopolitique commence à se former. S’intéresser aux valeurs des adolescent.es permet non seulement de les considérer comme des citoyen.n.es à part entière, mais aussi de comprendre aujourd’hui ce que seront les grands enjeux politiques de demain.

À partir d’entrevues semi-dirigées réalisées dans le cadre de notre thèse de science politique sur les jeunes végétarien.n.es, véganes et antispécistes au Québec (12-25 ans), nous montrerons, à partir de résultats préliminaires, comment l'engagement antispéciste et végane est tributaire des processus de socialisation primaire, mais aussi du genre, de la famille, des pairs et finalement de l'école.

De manière plus large, cette communication a pour objectif d’apporter un éclairage sociologique au débat politique et éthique sur la cause animale.

Par définition, l’envie est associée à trois conditions de comparaisons sociales chez les humains : (a) les comparaisons sont faites dans un contexte important pour la personne envieuse; (b) la personne enviée provient du même environnement et pratique des activités semblables à celle de la personne envieuse; et (c) ces comparaisons sont défavorables à la personne envieuse. La particularité du concept de l’envie réside dans sa complexité, puisqu’il englobe une variété d’attitudes, d’émotions et d’affects. Dans le domaine du sport, sa compréhension peut s’avérer d’une grande utilité pour le développement des athlètes. Cette étude vise à explorer certaines propriétés métriques d’une nouvelle version de l’Inventaire des comparaisons sociales (ICS). À l’aide d’un échantillon de 337 étudiant(e)s de 11 à 20 ans qui pratiquent au moins un sport de façon régulière et qui fréquentent les ordres d’enseignement primaire et secondaire, on a pu conclure que: (a) trois facteurs ont émergé de l’analyse factorielle exploratoire; (b) les données disponibles s’ajustent au modèle tridimensionnel théoriquement proposé (analyse factorielle confirmatoire); et (c) chacune des trois dimensions possède un indice satisfaisant de cohérence interne (α1 = 0,83; α2 = 0,86;  α3 = 0,79). De nouvelles recherches sont nécessaires afin d’explorer d’autres propriétés métriques de l’ICS, tel la fidélité test-retest.

Plusieurs destinations touristiques dépendent de l’industrie maritime pour assurer leur développement économique, engendrant ainsi une part d’impacts négatifs sur l’environnement et la vie des hôtes (Orams, 1999; Orams et Luck, 2014). Pour minimiser ces impacts, des pratiques responsables de développement deviennent incontournables.

Dans la littérature scientifique, peu de place n’est accordée au tourisme maritime durable, et ce malgré son positionnement marqué dans l’industrie. Cette étude exploratoire a pour but de faire état des connaissances sur le concept de tourisme maritime durable en identifiant notamment ses facteurs de succès et ses perspectives futures. Pour ce faire, la réalisation d’entrevues semi-dirigées auprès de douze experts professionnels et académiciens œuvrant dans l’industrie maritime, du tourisme et du développement durable, a été privilégiée.

Les résultats démontrent que la concertation de la communauté représente l’élément central de la mise en place de pratiques responsables de développement. Les participants soulèvent que les facteurs-clés de succès du tourisme maritime durable reposent sur: 1) l’implication de la communauté hôte, 2) le réinvestissement local des retombées économiques, et 3) la planification de la mise en valeur des ressources.

Cette étude constitue une contribution significative à l'avancement des connaissances sur le tourisme maritime. Elle représente un appui théorique pour la recherche future sur le tourisme maritime durable.

L’adolescence constitue une période charnière dans le développement psychosexuel, souvent marquée par un intérêt grandissant envers la sexualité et l’expérience des premières relations amoureuses et des contacts sexuels. Les pratiques sexuelles autoérotiques et alloérotiques auxquelles s’adonnent les adolescent.e.s demeurent toutefois peu connues. Or, ces connaissances sont essentielles à l’amélioration de l’efficacité des interventions visant la promotion de la santé sexuelle chez les jeunes. L’objectif de la présente étude était de dresser un portrait descriptif des pratiques sexuelles des jeunes Québécois.e.s en tenant compte de l’âge et du genre. Les participants de l’étude étaient 1584 adolescentes et adolescents âgés entre 14 et 18 ans, recrutés dans neuf écoles secondaires de la ville de Québec. Les résultats montrent que la presque totalité des participants sont actifs sexuellement, 98,42% sur le plan autoérotique et 74,70% avec un.e partenaire. L’engagement dans des pratiques sexuelles suit une progression linéaire, les pratiques autoérotiques et les baisers, caresses et touchers avec partenaire étant davantage rapportés que les contacts génitaux. Les pratiques sexuelles augmentent de manière linéaire avec l’âge et les garçons déclarent plus de pratiques autoérotiques que les filles. Les résultats seront discutés en regard de leur pertinence pour l’éducation à la sexualité et la promotion des pratiques sexuelles visant la santé et le bien-être sexuels.