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Le développement des processus participatifs dans le domaine de l'aménagement multiservice de la forêt permet de mieux prendre en compte les avis de parties prenantes multiples afin d’assurer une meilleure acceptabilité sociale du projet. Dans un contexte d’incertitude tel que celui des changements climatiques, une telle approche plus participative semble particulièrement appropriée puisqu’elle permet d’ajuster les choix de développement en fonction de la tolérance au risque des parties prenantes.Néanmoins, l’expérience dans ce type de démarche a montré les limites de certains processus collectifs et les difficultés que rencontrent les acteurs, aux visions parfois antagonistes, à s’accorder et à déterminer une solution satisfaisante pour l’ensemble du groupe. Dans ce contexte, nous souhaitons mettre en évidence les facteurs psycho-sociologiques qui influencent les parties prenantes, tant dans leurs décisions individuelles que collectives, et ce en nous appuyant sur la caractérisation des modèles mentaux et sur l'utilisation d'outils de simulation tels que les jeux sérieux.

La préadolescence est une période idéale pour investiguer l'identité de genre, car le développement des fonctions cognitives et l'importance de la socialisation à cet âge poussent les enfants à se comparer aux autres, notamment en ce qui a trait au genre. La littérature démontre qu'il existe un lien entre l'autoévaluation de sa typicité de genre et l'acceptation des pairs, mais les résultats sont mitigés. Depuis quelques années seulement, de nouvelles recherches prennent en compte les évaluations des pairs face à la typicité de genre, et les résultats démontrent des corrélations plus importantes et significatives. Pour bâtir sur cette nouvelle lignée, la présente recherche compare les autoévaluations et les évaluations des pairs face à la typicité de genre et associe ces variables à l'acceptation des pairs et à l'acceptation autoperçue des pairs. Ainsi, cette recherche contribue à accroître notre compréhension de l'impact de l'identité de genre sur les liens sociaux et pourrait nous amener à mieux encadrer les préadolescents dans le contexte social scolaire.



Les données proviennent de 351 étudiant.e.s de 5e et 6e année de trois écoles à Montréal, au Canada, et de deux écoles à Barranquilla, en Colombie. Les données ont été collectées en trois vagues, permettant ainsi une analyse longitudinale. L'analyse a été effectuée à l'aide de la modélisation linéaire hiérarchique et les effets modérateurs du genre, de l'emplacement géographique et du statut socioéconomique ont été évalués.

Dans l’étude de la transmission intergénérationnelle des pratiques parentales, l’historique développemental du parent, et plus particulièrement la façon dont celui-ci a été élevé, constitue un élément déterminant pour comprendre comment il agit envers son propre enfant (Belsky, 1984). La littérature soutient empiriquement une « tradition des pratiques parentales », c’est-à-dire une une tendance générale à la continuité des pratiques à travers les générations (van IJzendoorn, 1992). Considérant les changements importants observés au sein des familles depuis plus d'une cinquantaine d'années, particulièrement au niveau de la paternité, il est intéressant de se questionner sur les facteurs ayant une influence sur la transmission des pratiques parentales à travers les générations. Dans le cadre de la présente étude, des pères d'adolescents ont complété un questionnaire en ligne portant sur leur répertoire actuel de pratiques parentales et sur les pratiques parentales qu'ils ont reçues à l'adolescence par leurs deux parents. Par le fait même, les modérateurs suivants ont été explorés: le genre du parent, le niveau d'implication parentale et la qualité de la relation parent-enfant. Les résultats préliminaires nous permettent de constater que les pères d’aujourd’hui se comparent principalement aux pratiques de leurs pères et non à celles de leurs mères. Par ailleurs, ils rapportent un plus grand niveau d’implication parentale envers leur enfant comparativement à leurs propres pères.

Depuis 20 ans, on observe des changements législatifs et administratifs visant les acteurs de la santé, des services sociaux, des affaires municipales, etc. En plus de modifier les rôles et les responsabilités de ces acteurs, ces changements ont eu des répercussions sur les instances de collaboration réunissant des organisations des secteurs public et privé ainsi que du tiers secteur, ce que nous conceptualisons comme des réseaux locaux d’action collective (RLAC), intervenant sur des problèmes sociaux complexes pour lesquelles une action intersectorielle est requise (jeunes en difficulté, pauvreté, etc.). Cette communication se fonde sur une étude de cas multi-site voulant comprendre comment ces transformations institutionnelles, exacerbées par la crise pandémique, ont affecté les RLAC et influencé leur capacité à produire des actions innovantes. Ancrée dans quatre régions du Canada, l’étude s’inspire notamment de la théorie de l’acteur-réseau. Les éléments étudiés sont notamment : les impacts des changements sur la structure et le fonctionnement des RLAC, et les acteurs et les stratégies mobilisés par les RLAC. Les résultats préliminaires indiquent que quoique cela puisse allonger le temps nécessaire à la mise en œuvre des projets, ces changements peuvent modifier positivement les rapports entre les acteurs et les actions réalisées par le RLAC (ex. intervention de proximité en itinérance opérée par une collaboration intersectorielle qui utilise la technologie).

Le travail de rue est une pratique d’intervention de proximité qui se caractérise par son adaptation constante à la mouvance des publics rejoints directement dans leurs milieux de vie.  Ainsi, ce mode d’intervention hors-murs pose une exigence de continuel renouvellement du sens et des usages qui lui sont accordés afin d’en assurer l’adéquation au contexte culturel du territoire investi ainsi qu’aux besoins et aux aspirations des personnes rencontrées.  Subventionnée dans le cadre du programme Développement Savoir du CRSH, une recherche ethnographique en cours vise à décrire comment les interactions directes et indirectes des travailleurs de rue (entre eux, avec leurs coordonnateurs, les jeunes, les partenaires, les bailleurs de fonds, etc.) participent à la négociation du sens et des usages de cette pratique ainsi qu'à analyser comment cette négociation plurielle influence la définition et l’adéquation de l’intervention auprès des jeunes plus ou moins en rupture sociale. Cette enquête de terrain inclut des séances d’observation participante (auprès de deux organismes communautaires en travail de rue situés à Montréal et à Québec ainsi que des milieux associatifs québécois en travail de rue), la tenue de groupes de discussion avec divers acteurs concernés ainsi que de l’analyse documentaire.  La communication décrira l’enquête ethnographique réalisée par notre équipe de recherche et mettra en relief les faits saillants tirés de l’analyse préliminaire de nos résultats.



Destiné aux femmes vivant avec le VIH (FVVIH), "Pouvoir Partager/ Pouvoirs Partagés" (PP/PP) est une intervention sur la question du (non) dévoilement. Cette intervention est issue d’une  riche aventure de recherches communautaires menées de 2002 à 2011 qui a impliqué 122 FVVIH, outillé 26 intervenantes, engagé 15 organismes communautaires et 6 chercheurs universitaires de façon récurrente sur cette délicate question. Cette présentation vise à décrire la trajectoire du "PP/PP" selon un modèle d'application des connaissances (AC) développé à la Chaire de recherche du Canada en éducation à la santé de l'UQÀM. Le modèle privilégié dans cette démarche est un modèle interactif dans lequel l’ensemble des acteurs concernés jouent un rôle actif et où la dynamique partenariale entre le milieu communautaire, les chercheurs universitaires et les décideurs est importante. Il suggère trois niveaux d’AC : développement de nouvelles connaissances scientifiques, utilisation des données probantes dans le développement d'intervention et le renforcement des capacités. Ce processus a permis la co-production d’un programme maintenant utilisé par des organismes partenaires de la province. Ce modèle d'AC illustre comment le cumul des connaissances co-produites, d'une étape à l'autre, sont réinvesties dans la co-production de nouvelles connaissances qui, une fois arrivées à saturation, ont la capacité de répondre aux besoins réels des milieux de pratiques et d'être partagées à plus large échelle.

Cette communication présentera les résultats d’une recherche-action participative menée sur près de cinq années (2006-2011) par une équipe de chercheures de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et par la communauté algonquine de Kitcisakik. Cette recherche, intitulée « Le retour des jeunes enfants dans la communauté algonquine de Kitcisakik : une recherche-action visant l’engagement de la communauté envers la santé et le bien-être des enfants », a permis la mise en place d’un programme d’intervention orienté selon trois cibles : affective, de vie quotidienne et culturelle-scolaire. Elle a réalisé le suivi du développement de ce programme et des actions en lien avec celui-ci, pour aboutir à une évaluation sommative. La communication exposera les principaux résultats de cette recherche en expliquant ce qui a favorisé ou empêché l’atteinte des cibles ; en faisant état des forces et des défis pour la communauté ; et en insistant sur l’apport d’une telle recherche tant pour les communautés autochtones que pour la communauté scientifique.

Les atrocités commises durant la Deuxième Guerre mondiale ont provoqué la crise d’un discours éthique qui jusque-là avait pu rassembler au nom d’une conception relativement partagée du bien commun. La montée de l’individualisme dans les sociétés contemporaines approfondit cette crise en rendant plus évanescente encore l’idée de bien commun. Le désaveu des grandes utopies socialistes et le relatif désengagement des États suivant les récessions des années 1970 ont considérablement affaibli le projet de bâtir une société qui assurerait le bien-être de tous. Malgré tout, la rhétorique du « bien commun » parvient à se maintenir dans l’espace public sous différentes acceptions. Aujourd’hui, le fait de l’invoquer n’est plus l’apanage du clergé ou des syndicats ouvriers et les acteurs en quête de légitimité se revendiquant de cette notion se sont multipliés. D’un point de vue sociologique, il est utile de réfléchir à ce phénomène peut-être paradoxal, alors que s’évanouit toute conception partagée du « bien». Une analyse comparative des ouvrages de Maritain (1947), de Petrella (1996) et de David (2004) permet de montrer l’étonnante persistance de la notion de bien commun même si sa définition évolue et se transforme à travers le temps.

Au Japon, le vieillissement de la population ainsi que le manque de soignants exercent une pression grandissante sur le gouvernement ainsi que établissements pour personnes âgées, qui doivent ainsi prioriser les traitements physiques (cure), au soin (care) (Fortin 2015). De plus en plus, les robots compagnons sont donc envisagés pour permettre aux personnes âgées de continuer à interagir régulièrement, et limiter le manque de soin. Mais que devient donc la place du robot dans le soin ? J’ai mené une recherche ethnographique basée sur des entretiens et de l’observation participante dans deux établissements japonais qui utilisaient de tels robots, l’objectif étant de voir comment le robot est intégré, ou non, aux pratiques quotidiennes par les soignants et les personnes âgées.

Bien que technologie et soin soient souvent opposés, ils ne sont pas antithétiques (Mol 2008, Barnard and Sandelowski 2001), ce que soulignent les résultats de ma recherche. Les robots exhibent des caractéristiques nécessaires pour le soin, par exemple une écoute et une présence attentive (Kleinman 2012). Par ailleurs, les robots agissent comme un substitut (Dumouchel and Damiano 2016), qui, dans un contexte de compression du temps, peuvent permettre aux soignants de réaliser leurs tâches plus facilement. Cependant, l’utilisation de robots compagnons au Japon se situe dans un contexte de dévalorisation du soin (Dyer, McDowell, and Batnitzky 2008), où le rôle du soignant devient de plus en plus précaire.

En fin de vie, la contribution du travail social s’avère essentielle lors de la planification des soins des personnes malades. L’expertise du travail social permet une analyse systémique de la relation entre le malade et son environnement en cohérence avec ses rôles sociaux et son projet de fin vie. Dans le cadre d’une thèse en travail social, une formation interprofessionnelle sur la planification de la fin de vie a été développée, implantée et évaluée. 26 professionnels de la santé de disciplines différentes en exercice au CHU de Québec et au CIUSSS de la Capitale-Nationale ont participé à cette étude. L’analyse secondaire des données recueillies à chacune des phases de la recherche sous l’angle de la profession du travail social mettent en lumière la reconnaissance par les autres professionnels de l’expertise des travailleurs sociaux au regard des prises de décision en fin de vie, qui se traduit dans leur capacité à identifier les enjeux présents dans l’histoire sociale de la personne, la dynamique familiale et la qualité du réseau de soutien. Les résultats permettent d’envisager que d’autres formations sur la fin de vie codéveloppées par des travailleurs sociaux seraient bien reçues par les autres professionnels. La mobilisation de l’expertise des travailleurs sociaux s’avère particulièrement importante dans le développement de formation dans le cadre de l’application de l’élargissement potentiel des critères d’admissibilité à recevoir l’aide médicale à mourir au Québec.

Malgré les nombreuses études sur la prostitution, peu d’entre elles procurent des informations scientifiques valides sur les personnes offrant des services sexuels dans des contextes autres que la prostitution de rue. La présente étude évalue le profil psychosocial de danseurs (n=21; M=28,7 ans; ET=7,4) et danseuses (n=50; M=25,7 ans; ET=5,1) érotiques, en utilisant des groupes contrôles d’hommes (n=26; M=26,4 ans; ET=7,8) et de femmes (n=50; M=27,6; ET=9,2) n’offrant pas de services sexuels. Les danseurs et danseuses ont été recrutés dans des bars et les participants des groupes contrôles, dans des centres d’achats. Des questionnaires ont été administrés aux participants lors d’une entrevue individuelle semi-structurée. Les résultats démontrent que, pour la majorité des variables évaluées, les danseurs et les danseuses ne diffèrent pas significativement entre eux et ne diffèrent pas significativement de leur groupe contrôle respectif. Certaines différences significatives sont toutefois observées entre les danseurs et leur groupe contrôle (ex : plus de comparutions à la Cour chez les danseurs, 62% vs 15%, χ2=10,9, p<0,01), entre les danseuses et leur groupe contrôle (ex : plus de violence au travail chez les danseuses, 70 % vs 20%, χ2=24,5, p<0,001) et entre les danseurs et les danseuses (ex : départ du foyer familial à un plus jeune âge chez les danseuses, M=18 ans vs M=20 ans, t=2,1, p<0,05). Les retombées cliniques et théoriques de ces résultats seront discutées.

Plusieurs travaux documentent les barrières d’accès et les impacts des services sur la santé sexuelle des jeunes en situation de rue (Slesnick et Kang, 2008). Or, peu d’études tentent de comprendre, à partir de leur point de vue, les motifs d’utilisation ou non des services en santé sexuelle chez ces jeunes. 33 jeunes en situation de rue (17 hommes; 16 femmes) âgés entre 18 et 25 ans ont été rencontrés en entrevue individuelle. Une analyse qualitative a été effectuée à partir des étapes de décontextualisation et de recontextualisation des données (Tesch, 1990). Les résultats préliminaires indiquent deux motifs à l’utilisation des services en santé sexuelle: 1) la peur des conséquences négatives des ITSS; 2) le sentiment de vulnérabilité en raison d’expériences sexuelles non protégées ou menaçantes pour la santé sexuelle, notamment la prostitution. La non-utilisation des services en santé sexuelle est justifiée, quant à elle, à partir de trois motifs : 1) la méconnaissance des services; 2) le malaise à discuter de sexualité avec les intervenants; 3) l’impression de ne pas avoir besoin de ces services en raison, entre autres, d’une protection sexuelle assidue. Cette étude illustre que les jeunes tendent à réduire l’utilisation qu’ils font ou non des services à la prévention des risques sexuels, sans tenir compte des enjeux affectifs liés à la sexualité. Des pistes seront discutées pour repenser et publiciser davantage l’offre de services en santé sexuelle pour ces jeunes.

Le capacitisme, entendu comme
structure de rapports de pouvoir fondés sur la normalisation de certaines
formes corporelles et l’exclusion des autres formes et des personnes qui les
habitent, demeure encore largement absent des préoccupations féministes sur
l’imbrication des rapports de pouvoir. Les handicaps constituent pourtant la
marque d’une domination et d’une oppression qui se conjugue au genre,
produisant à fois la marginalisation et l’invisibilité politique et sociale des
femmes handicapées et des enjeux qui les touchent. Cette communication se
propose de contribuer à l’analyse de l’imbrication des rapports de genre et du
capacitisme dans le militantisme féministe en examinant les identités, actions
et enjeux portés par l’organisation Action des femmes handicapées de Montréal
(AFHM). S’identifiant au féminisme, cette organisation interpelle non seulement
l’État par ses luttes sur le terrain des droits et de la justice sociale mais
aussi le milieu associatif et les groupes de femmes à qui elle adresse des
demandes de reconnaissance et d’inclusion. Les propos des représentantes de l’organisation
font apparaître les résistances rencontrées ou perçues en même temps qu’ils
font ressortir l’importance des alliances et collaborations. L’agentivité des
femmes handicapées et les réalités diverses de celles-ci, interrogent le
féminisme comme mouvement qui se veut inclusif et constituent un apport certain
pour ré-imaginer les luttes féministes dans une perspective plurielle.



Un climat familial caractérisé par des conflits ainsi que les relations difficiles avec les pairs ont été associés à la dépression. Toutefois, les relations  avec les membres de la famille (i.e. mère, père, fratrie) et celles avec les pairs ont été étudiées de façon indépendante. Il est donc difficile d’en évaluer le rôle unique dans le développement de la dépression. En plus, compte tenu du fait que les facteurs génétiques expliquent entre 28% et 71% de la variabilité de la dépression, il est de mise d’en contrôler l’effet afin de bien cerner le rôle des expériences sociales. Pour ce faire, nous avons utilisé la méthode des différences entre jumeaux monozygotes qui permet d’évaluer l’effet d’expériences environnementales non-partagées par les jumeaux d’une même paire, tout en contrôlant pour les effets génétiques. L’échantillon est composé de 176 paires de jumeaux monozygotes qui ont évalués la qualité de la relation avec leur mère, père, meilleur ami et co-jumeau, ainsi que leur niveau de dépression en secondaire 1 et secondaire 2. Les analyses de régression montrent que, chez les filles, les jumeaux qui entretiennent une mauvaise relation avec leur père relativement à leur co-jumeau verront leurs sentiments dépressifs augmenter par rapport à leur co-jumeau de secondaire 1 à secondaire 2. Cependant, une mauvaise relation avec le père prédit une augmentation des symptômes de dépression pour les deux sexes lorsque la relation avec le meilleur ami est peu supportante.

La présente communication a pour but de mieux comprendre les défis rencontrés par les femmes cadres lorsqu’elles cherchent à concilier leur projet professionnel (travail d’encadrement) avec leurs différentes sphères de vie notamment les sphères familiale, personnelle et scolaire. Cette compréhension de l'expérience du travail des femmes s’appuie sur une perspective théorique féministe (Daune-Richard et Devreux, 1992; Galerand et Kergoat, 2013; Kergoat, 2010), une théorie du travail humain en psychodynamique du travail (Dejours, 1993; Dejours, 1995, 2013; Molinier, 2008) et la perspective des parcours de vie dans les sciences de l’orientation (Fournier et al., 2016; Masdonati et Zittoun, 2012). La méthode repose sur des entrevues individuelles réalisées auprès de 52 femmes cadres. Les résultats révèlent le désir des femmes cadres de tenir à la fois leur projet professionnel (travail d’encadrement) avec leurs différentes sphères de vie. Certains événements marquants de leurs parcours tel leur projet de formation professionnel, l’arrivé du projet conjugal et familial, les ruptures et les recompositions familiales, les enjeux de santé, le processus d’immigration et le désir de maintien, de sortie ou d’ascension dans la hiérarchie seront discutés. Enfin, les choix entourant les stratégies de séparation, de flexibilité, de redivision, de renégociation et de délégation afin d’arriver à concilier leurs différentes sphères de vie seront discutés.

Le jeu de langage qui consiste à définir l’amour est au centre de la socialisation individuelle et collective aux codes de l’intimité amoureuse (Luhmann 1983; Piazzesi 2016). Selon la sociologie, les pratiques discursives définissant l’amour servent à renforcer des frontières morales, à distinguer les groupes sociaux, à situer les émotions individuelles à l’intérieur ou à l’extérieur des institutions (comme le mariage) et à créer des espaces d’inclusion d’expériences non normatives (Piazzesi et al. 2020). Aujourd’hui, les médias socionumériques, notamment Facebook, constituent une source privilégiée de données sur les imaginaires contemporains (Tustin et al. 2018).

Dans cette communication, nous présentons les résultats d’une analyse thématique menée sur les commentaires (N=1 677) recueillis sous les publicités Facebook visant à recruter des participant·e·s dans le cadre du projet Mapping Contemporary Love and Intimacy Ideals in Canada (MACLIC). Ces commentaires ont donné accès aux imaginaires de l’amour et de l’intimité répandus dans la population canadienne. Nous décrivons d’abord les repères discursifs mobilisés dans notre corpus et les idéaux auxquels ces discours se rattachent. Nous situons ensuite nos résultats dans les débats sur la détraditionnalisation de l’intimité (Giddens 1999; Carter & Duncan 2018) et explorons les rapports qu’entretiennent les discours des Canadien·ne·s sur l’amour avec les logiques traditionnelles du discours amoureux occidental.

La communication portera sur les résultats d’une étude qualitative qui a pour objectif de comprendre le vécu des mères biologiques dont l’enfant est placé de façon permanente ou adopté en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ). Les mères qui perdent ou confient la garde de leur enfant sont à risque de vivre des conséquences à long terme sur les plans physique, psychologique et social. Ainsi, le sentiment d’être maître de sa vie peut se transformer. La rencontre de 12 mères biologiques dans le cadre d’entrevues semi-structurées a permis d’explorer, à partir de leur perception, ce qui caractérise leur expérience, et comment se transforme leur pouvoir d’agir à la suite de cet évènement. Les résultats de la recherche montrent que trois grandes difficultés viennent entraver la reprise de pouvoir sur leur vie. Premièrement, les femmes rencontrées vivent un processus de deuil à la suite du placement ou de l’adoption de leur enfant et celui-ci est difficile à traverser pour plusieurs d’entre elles. Deuxièmement, les difficultés à atteindre les attentes normatives liées à la maternité et la stigmatisation sociale subie ou perçue engendrent une baisse d’estime de soi et, par conséquent, l’identité de mère et de femme s’en trouve ébranlée. Troisièmement, la stigmatisation sociale et la crainte que la confidentialité ne soit préservée limitent leur recherche ou l’acceptation de l’aide offerte. 

La démographie des couples change rapidement, notamment chez ceux de même sexe, dont le nombre a augmenté de 42% lors des cinq dernières années1. Bien que les couples mixtes et de même sexe ont en majorité des activités sexuelles dans le cadre de relations à long-terme2, les similitudes et les différences quant à la sexualité sont peu connues.

Cette étude a comparé les journaux quotidiens (35 jours) de 397 participants dans une relation à long terme, répartis en groupe selon s’ils étaient dans un couple homme-homme (HH), femme-femme (FF) ou mixte. Chaque participant a rapporté son bien-être sexuel, ses motivations sexuelles et ses comportements sexuels.

Dans cet échantillon, le désir sexuel était plus élevé chez tous les hommes, et plus faible chez les femmes en couple FF. Quant aux motivations sexuelles, les participants en couple mixte rapportaient plus souvent l’envie de se faire plaisir, et les participants en couple FF, l’envie de plaire à leurs partenaires. Les participants en couple FF rapportaient plus de comportements sexuels affectueux, ceux en couple mixte, des actes de pénétration, et ceux en couple HH, des comportements « kink ». Malgré ces différences, la satisfaction sexuelle des participants ne différait pas. 

Les résultats sur le bien-être sexuel concordent avec ceux d’autres études comparatives3,4,5. Les résultats concernant les motivations et les comportements appuient l’hypothèse d’une conceptualisation variée de la sexualité selon le type de couple6.

En Afrique, le développement de l'entrepreneuriat est une priorité politique dans plusieurs pays et pour les femmes, cela vise à les sortir de l’entrepreneuriat de survie et générer des possibilités d’emploi plus durables (Dougnon et al., 2013 ; Quartey et al., 2018). Une étude soulève que 40 % des PME africaines considèrent l’accès au financement comme une contrainte majeure pour l’avancement de leurs activités (Banque mondiale, 2015). Ainsi, l’éducation entrepreneuriale et l’accès au financement des femmes sont considérés comme des leviers importants au développement (Sène, 2020). Notre question est  la suivante : comment se déploie le dispositif d’éducation entrepreneuriale des femmes africaines pour contribuer à un meilleur accès aux financements et à la réussite? Une méthodologie de recherche mixte est utilisée. L’économétrie sert le traitement quantitatif de données collectées auprès de 1 354 entreprises africaines. Sur le plan qualitatif, la méthodologie des systèmes souples est utilisée pour cadrer une étude de cas faite au Mali à partir d’entretiens semi-dirigés auprès de 20 parties prenantes. Des résultats préliminaires soulèvent l’importance de contextualiser à partir des parties prenantes. Aussi, le genre semble être un facteur déterminant dans le développement de l’entrepreneuriat. De plus, bien que la formation semble importante dans la phase d’opérationnalisation de l’entreprise, la phase de démarrage d’un projet d’entreprise mérite exploration.

Plusieurs études démontrent que les personnes ayant un trouble du spectre autistique (TSA) possèdent des habiletés supérieures dans le domaine de la perception musicale (ex: mémoire musicale). Notre étude examine la relation entre la perception musicale et les habiletés sociales présentes dans la population générale et déficitaires chez les individus avec un TSA. Nous avons utilisé le ‘Goldsmiths Musical Sophistication Index (Gold-MSI; Mullensiefen et al., 2014)’ pour mesurer la perception musicale ainsi que le ‘Social Responsiveness Scale-Second Edition (SRS-2; Constantino, 2012)’ pour évaluer différentes variables d’habiletés sociales, incluant la communication et l’interaction sociale, la sensibilité sociale, la motivation sociale, et les intérêts ou comportements restreints et répétitifs. Les résultats préliminaires (n=77) révèlent des corrélations significatives (ps < .05) entre le facteur d’habiletés perceptuelles musicales du Gold-MSI et deux variables du SRS-2 : communication et interaction sociale et sensibilité sociale. Ces résultats indiquent que les participants possédant une meilleure perception musicale rapportent de meilleures habiletés de communication et d’interaction sociale, ainsi que de sensibilité sociale. Le tout sera évalué dans le contexte où l’on retrouve des traits du TSA dans la population générale et le lien entre ceux-ci et la perception musicale.

Les conflits maritaux et l’attachement ont souvent été associés aux problèmes intériorisés chez l’enfant (Davies & Cummings, 1994). Par contre, très peu d’études ont évalué de façon longitudinale la relation entre les conflits maritaux précoces au sujet de l’enfant et la dépression, en utilisant l’attachement comme variable modératrice. Cette étude vise donc à évaluer les effets des désaccords maritaux au sujet de l’enfant à 5 ans (M = 5.6, SD = 4.6), l’attachement à 8 ans (M = 8.5, SD = 4.72) et leur interaction dans la prédiction de la dépression à 11 ans (M = 11.7, SD = 4.3). Soixante enfants ont prit part à l’étude. Les désaccords martiaux on été évalués à l’aide du Child Rearing Disagreements (CRD; Jouriles et al., 1991) et les classifications d’attachement ont été assignées à l’aide de récits narratifs (Attachment Story Completion Task; ASCT; Bretherton & Ridgeway, 1990) et codés selon le Doll-Play Classification System (Solomon, George & De Jong, 1995). La dépression a été rapportée par le jeune, la mère et l’enseignant à l’aide du Child Adaptative Behavior Inventory (CABI; Cowan & Cowan, 1990). Les résultats montrent que les enfants désorganisés ayant vécu dans un contexte de conflits maritaux précoces sont davantage à risque de développer des problèmes de dépression à la préadolescence (expliquant 16% de la variance), et ce, rapporté par la mère. La discussion porte sur les enfants désorganisés vivant dans un contexte de conflits maritaux.

Par-delà les considérations techniques et matérielles concernant la nécessaire adaptation des usagers du milieu naturel québécois aux contraintes géographiques et environnementales du territoire, le déploiement des activités professionnelles en plein air (notamment les activités d’encadrement et d’accompagnement comme le guidage en tourisme d’aventure, l’enseignement par la nature, ou encore l’intervention psychosociale par la nature et l’aventure) s’inscrit dans un cadre social et géoculturel où la relation à la nature doit être considérée comme un des principaux marqueurs historiques et identitaires du Québec. 

La proximité des québécois avec la nature est réelle et quotidienne. Elle se concrétise de manière objective et directe tant au niveau de l’occupation du territoire que des pratiques personnelles et professionnelles. D’un point de vue sociologique voire anthropologique, ce lien particulier s’incarne également dans plusieurs mythes fondateurs et symboles, notamment illustrés par la littérature, qui dessinent une identité collective fondée sur la nordicité et la nature sauvage. Le lien à la nature est au Québec un référent culturel incontournable, un patrimoine historique commun qu’il est possible de conceptualiser. Le but étant d’éduquer les futurs intervenants plein air pour incarner et entretenir cette tradition collective d’attachement à la nature dans le cadre de leurs activités professionnelles.

En prenant pour objet les archives de la parole d'une radio communautaire et leurs revalorisations sous forme de documentaire radiophonique, l'exposé donne à penser le recours renouvelé à la narration dans les sciences sociales et historiques. Nous suggérons de réfléchir à nouveau frais l'usage du récit dans la commémoration historique ainsi que la dimension expressive-esthétique de la pratique de l'archiviste-archéologue dans la reconstruction des faits historiques. En s'appropriant le document d'archive, en individuant les témoignages du passé, en subjectivant les matériaux historiques, l'auteur de l'écriture de l'histoire y laisse toujours la marque de son interprétation « comme au vase en terre cuite la trace de la main du potier » disait Benjamin.

Suite à une investigation empirique les matériaux historiques d'une radio communautaire, il appert que certains constats peuvent être tirés quant au geste de l'opération historique. Ce n'est pas seulement une transmission passive d'un héritage culturel qui est assumé, mais une reconstruction arbitraire de mémoires que l'on doit admettre comme étant réinventées. Ce sont ainsi des groupes d'énoncés qui sont agencés par le maître d’œuvre de l'histoire, des chaînes de signifiants, de significations, qui sont articulés à l'aune d'une interprétation privilégiée. Dans le courant de la discussion, nous chercherons à savoir si la narration est le ciment de l'histoire, le liant articulant l'individuel et le collectif.

Comme tous les pays développés, le Canada affiche une croissance considérable du taux d’emploi autonome. Les recherches
montrent que les immigrants tendent à exercer les activités indépendantes plus que les natifs. Notre objectif est d’analyser les déterminants de cette participation chez les immigrants ainsi que les disparités ethniques et régionales observées. Nous testons deux hypothèses : (i) l’emploi autonome des immigrants est essentiellement motivé par l’écart de revenu entre le travail indépendant et le travail salarié; (ii) le capital humain, l’origine nationale, l’année d’immigration, etc., exercent également un effet important.

L’étude s’appuie sur les données confidentielles des recensements de 1991, 1996, 2001 et 2006 fondées sur un échantillon de 20 %. Nous utilisons la méthode « switching regression and structural probit » pour analyser l’effet de l’écart de revenu sur la participation au travail autonome.

Les résultats montrent que la décision des immigrants de devenir travailleur autonome dépend largement de l’écart de revenu entre l’activité indépendante et l’activité salariée. Dans l’ensemble, plus l’écart est grand, plus la propension à participer à l’activité indépendante est forte.Ce résultat est particulièrement important à Vancouver et à Toronto. À Montréal, l’écart de revenu affecte négativement cette décision. Les caractéristiques démographiques, le niveau d’instruction et l’appartenance ethnique sont également des déterminants importants.

Plusieurs études sur la prostitution ont été réalisées, mais peu d’entre elles procurent des informations scientifiques valides sur les personnes qui offrent des services sexuels dans des contextes autres que la prostitution de rue. La présente étude évalue le profil psychosocial de 23 femmes qui offrent des services de massages érotiques (M= 30,5 ans, ET=9,9) en comparaison avec 43 femmes qui n’offrent pas de services sexuels (M=28,1 ans,  ET=9,5). Les masseuses érotiques ont été recrutées par le biais des méthodes utilisées par les clients (salons de massages et annonces dans les journaux) et les femmes du groupe de comparaison, dans des centres d’achats. Les participantes ont été rencontrées pour une entrevue individuelle semi-structurée où plusieurs questionnaires leur ont été administrés. Les résultats démontrent notamment que les masseuses érotiques ont vécu plus de violence physique de la part de leurs parents (74% versus 19%; χ2=19,48, p<0,001) et de leurs conjoints (70% versus 29%; χ2=9,72, p<0,005), plus de violence dans leur travail (65% versus 19%; χ2=13,86, p<0,001) et ont eu plus souvent des rapports sexuels intrafamiliaux (30% versus 5%; χ2=8,46, p<0,005) que les femmes du groupe de comparaison. Ces résultats suggèrent qu’il existe certaines différences entre les femmes qui offrent des services de massages érotiques et celles qui n’offrent aucun services sexuels. Les retombées cliniques et théoriques de ces résultats seront discutées.