Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Les aîné-es trans sont des individus qui s’identifient avec un genre différent de celui correspondant au sexe assigné à la naissance (par ex : transsexuel-les, trangenres, etc.). Cette population émergente et sous-étudiée comprend plusieurs cohortes caractérisées d’une part par l’appartenance générationnelle, et de l’autre par l’âge auquel la transition sociale ou médicale a été entamée. Cette présentation fera état des résultats d’une recherche communautaire qualitative sur les besoins, les expériences et les craintes des aîné-es trans, en particulier quant à l’accès aux soins de santé, aux services sociaux et aux soins liés au vieillissement. Les résultats présentés sont basés sur vingt entrevues semi-structurés conduites avec des personnes trans de 55 ans et plus et avec des prestataires de soins de santé et de services sociaux. Les thèmes explorés lors de cette présentation sont : 1) les préoccupations générales que les aîné-es trans partagent avec le reste de la population vieillissante, les craintes qui leurs sont propres et les facteurs individuels et systémiques qui mènent à cette différence, 2) les barrières, difficultés et discriminations auxquelles les aîné-es trans sont confronté-es lorsqu’ils et elles tentent d’accéder aux soins de santé et aux services sociaux et, 3) des recommandations pour les prestataires de soins et de services et les organismes communautaires travaillant avec cette population.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie Ouest (CISSSMO) et le Centre de recherche pour l’inclusion scolaire et professionnelle des étudiants en situation de handicap (CRISPESH) ont uni leurs efforts et expertises dans le but de faire une recherche appliquée visant à favoriser la mise en place de pratiques de gestion de la diversité inclusive des personnes vivant avec une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Cette recherche est basée sur une revue de littérature en matière de gestion de la diversité, de leadership d’inclusion et de changements de pratique de gestion, ainsi que sur des entrevues semi-dirigées auprès de 20 gestionnaires d’entreprises de la Montérégie. Nous avons ainsi obtenu un portrait des obstacles vécus et des pratiques facilitant l’inclusion professionnelle des personnes touchées par une DI ou TSA. Les résultats de notre analyse peuvent contribuer au développement de pratiques de préparation et de soutien aux employeurs vers une gestion plus inclusive de ces usagers des services du CISSSMO. En effet, le soutien aux employeurs en fonctions de leurs besoins spécifiques lors de l’inclusion d’employés en situation de handicap dans leurs milieux de travail est un créneau encore peu développé. Dans ce contexte, ce projet constitue une contribution au développement, au Québec, d’un cadre de gestion de la diversité en emploi qui s’intéresse particulièrement aux personnes en situation de handicap.

Introduction :La Loisur le système correctionnel du Québec, constitue, dans chaque établissement de détention, un fonds de soutien à la réinsertion sociale qui sert à établir des programmes annuels d’activités (sportives,  scolaires, etc.) pour les personnes contrevenantes. Or, ces programmes ne sont pas sans faille, puisque, entre autres, 60% des condamnés sont des récidivistes.Objectifs : L’exposé vise à présenter les résultats d’une recherche originale réalisée auprès de détenus âgés de 18 à 25 ans qui avaient posé des gestes violents envers autrui. Cette étude cherchait à connaître le point de vue des jeunes sur leurs activités avant et pendant la détention, ainsi que sur celles projetées après leur mise en liberté.Méthodologie :La collecte des données s’est effectuée à l’aide d’entrevues semi-structurées et d’activités créatives (dessins, montages de photos) suivies d’entretiens non directifs. Une analyse thématique, verticale et transversale, a été utilisée.Résultat :Les activités significatives des jeunes démontrent des préoccupations axées sur le bien-être et les aspects économiques. Certaines activités leur permettent de canaliser positivement leur énergie et de réduire leurs conduites violentes. D’autres, au contraire, les poussent à la violence.Conclusion : Les données de la recherche permettent de proposer des recommandations pour les programmes d’activités en centres de détention.

L’utilisation des médecines alternatives et complémentaires (MAC) est en augmentation au Canada et au Québec. Plusieurs études ont identifié une association entre l’usage des MAC et le phénomène de l’hésitation à la vaccination, mais les raisons qui expliquent cette association demeurent peu étudiées. Afin de mieux comprendre les discours et les pratiques en lien avec la vaccination des praticiens des MAC, nous avons réalisé 30 entrevues semi-dirigées auprès de naturopathes québécois. La naturopathie est l’une des MAC les plus utilisées au Québec. Le guide d’entrevue explorait leurs représentations en santé et leurs perspectives sur la vaccination. Nous avons mis en relief comment les naturopathes concevaient le corps d’un point de vue holistique comme « à risque » des effets délétères des vaccins. Pour ces naturopathes, le corps était qualifié d’un « terrain » dont l’homéostasie devait constamment être maintenue, et ce, par des moyens naturels. Selon leurs perspectives, le caractère non naturel des vaccins menaçait cet équilibre. Dès lors, les naturopathes cherchaient à se protéger naturellement des maladies infectieuses pour consolider et maintenir l’homéostasie du terrain. Dans un contexte où de telles représentations de la santé et de la vaccination sont fréquemment qualifiées d’irrationnelles par les experts en santé publique, notre étude souligne que l'hésitation à la vaccination des naturopathes québécois est alignée avec leurs tenants épistémologiques en santé.

Il s’agit de présenter une recherche de niveau doctoral, en cours, traitant du rôle des personnes immigrantes dans la construction d’une société inclusive et cohésive, à travers leur implication dans le développement local communautaire. D’une part, les communautés culturelles portent des revendications politiques visant la reconnaissance de leurs droits et besoins essentiels. D’autre part, les acteurs du changement social innovent afin d’atteindre une plus grande justice sociale. Ils se doivent de prendre en compte les différentes communautés présentes sur  le territoire pour susciter une action collective transformatrice. Il s’agit donc d’analyser la production et la diffusion des innovations sociales provoquées par la présence de personnes immigrantes sur un territoire. Ainsi, je souhaite identifier les mécanismes de développement local permettant aux personnes immigrantes d’être actrices de leur société d’accueil. Je souhaite proposer un cadre d’analyse des interactions entre les personnes immigrantes et les organismes communautaires, en apportant un regard sur la transformation sociale. Ce cadre permettra de faire un aller-retour entre les aspirations des acteurs communautaires du changement social et les représentations socio-culturelles des personnes immigrantes. Il contribuera ainsi à redéfinir le modèle d’inclusion des groupes sociaux dominés au Québec.

Environ 15 % des Québécoises nées entre 1930 et 1950 n'ont jamais eu d'enfants, empruntant ainsi, par choix ou non, un parcours en opposition avec le discours social de l'époque, selon lequel il était dans la nature des femmes de devenir mères. Afin d'éclaircir leur vécu « hors des sentiers battus » et de documenter leurs parcours de vie, j'ai réalisé dans le cadre de mon mémoire de maîtrise 18 entrevues avec des femmes correspondant à ce profil.

L'analyse de ces témoignages donne lieu à plusieurs constats. Il apparait notamment, contrairement à ce que suppose l'historiographie, que ces femmes ne sont pas les victimes d'un contexte social ou familial défavorable à leur mariage. Au contraire, bon nombre d'entre elles, sans nécessairement s'identifier au féminisme, ont exercé leur libre arbitre en bravant certaines normes sociales. Elles ont par exemple refusé des demandes en mariage pour étudier ou exercer une profession, ou encore pour attendre de rencontrer quelqu'un qui serait plus près de leur idéal. Ces décisions ont souvent entraîné un célibat définitif ou un mariage après la fin de la fertilité, sans que cela soit une source de regrets pour elles. Ainsi, ma recherche tend à démontrer que bon nombre de ces femmes ont choisi elles-mêmes de sortir des sentiers battus et de se réaliser en tant que femmes autrement que par la maternité.

La transition vers l’âge adulte réfère à l’atteinte progressive de marqueurs de l’âge adulte (Lee et al., 2018). Cette transition serait dépendante du contexte de vie des jeunes (Rankin & Kenyon, 2008) et en continuité avec le développement antérieur (Eliason et al., 2015). La présente étude a deux objectifs : 1) identifier et décrire les différents profils de transition vers l’âge adulte à 25 ans dans deux régions du Québec : urbain (n = 321) et éloigné (n = 356) et 2) examiner les antécédents développementaux des profils à 14 ans. Les participants proviennent de deux études longitudinales distinctes. À 14 ans, ils ont répondu à des questionnaires auto-rapportés sur l’école et leur bien-être. À 25 ans, les questionnaires portaient notamment sur l’atteinte de marqueurs de l’âge adulte (avoir terminé ses études, être devenu parent (ou grossesse en cours), avoir quitter le domicile familial, être en relation amoureuse). Une analyse de classification incluant quatre marqueurs a permis d’identifier un modèle à cinq profils dans les deux contextes examinés : travailleurs, parents, étudiants indépendants, célibataires, tardifs. Les différences entre les profils sont décrites et discutées en fonction des marqueurs atteints (ou non) à 25 ans, en fonction du contexte de provenance des jeunes (urbain ou éloigné), et en fonction des antécédents des profils (p.ex., bien-être). Les résultats contribuent à préciser les connaissances sur l’hétérogénéité dans la transition vers l’âge adulte.

Étudiante à la maîtrise en communication, j'envisage cet hiver d'effectuer une étude qui porte sur la rencontre entre les touristes et les autochtones vietnamiens dans le cadre d'un tourisme alternatif. J'observerai plus particulièrement comment s'élabore cette rencontre et quel est l'emploi de l'appareil photographique. Cette recherche comportant deux volets ethnographiques me portera à vivre six semaines dans une famille autochtone vietnamienne et deux semaines au sein d'un groupe de touristes. Cette étude visera à mettre en lumière les deux facettes de cette rencontre interculturelle afin de mieux la cerner et, éventuellement, permettre son amélioration par le biais d'un tourisme plus respectueux et responsable des populations locales. En ce sens, je travaillerai à partir d'une méthodologie assemblant deux techniques qualitatives: l'observation participante et les entretiens individuels et collectifs.

Le terrain de recherche s'effectuant à Sapa dans le nord du Vietnam pendant les mois de février et mars, il me sera possible de vous présenter un résumé des données collectées lors du 81e congrès de l'Acfas.

À ma connaissance, aucune étude n'a été menée sur la rencontre entre touristes et autochtones vietnamiens à travers l'utilisation de la mise en scène photographique. Cette communication libre permettra donc de contribuer au développement des connaissance sur cette communication interculturelle présente au sein d'un secteur économique essentiel au XXIe siècle: le tourisme. 

La compréhension des états mentaux d’autrui chez le jeune enfant est une étape importante qui a des implications pour leur développement social. Une étude de Wellman et Liu (2004) a démontré que le développement des habiletés reliées à la théorie de l’esprit chez les enfants âgés de 3 à 5 ans correspond à une échelle,  soit de la compréhension des désirs à celle des émotions. Cependant, aucune étude à ce jour n’a démontré un développement similaire au cours de la petite enfance. L’objectif de notre étude est de vérifier cette hypothèse chez des enfants âgés de 18 et 24 mois. Des enfants  âgés de 18 mois (N= 29) et de 24 mois (N=34) ont complété une série d’épreuves qui mesurent la compréhension de l’intention, des émotions, du désir, et des fausses croyances. Une cote de réussite ou d’échec a été attribuée pour chaque tâche. Les résultats ont démontré qu’à 18 mois, 90% des enfants réussissent la tâche d’intention,  66% la tâche de l’émotion, 38% celle des fausses croyances, et 24% celle sur le désir. Les résultats des enfants de 24 mois ont démontré un taux de réussite de 97% pour la tâche d’intention, de 74% pour l’émotion, de 38% pour les fausses croyances, et de 18% pour le désir (Voir Figure 1). En ce qui concerne la progression du développement, les résultats indiquent qu’une même échelle de développement est observée chez 75% des enfants. Nous démontrons donc une progression de la compréhension des états mentaux chez le très jeune enfant grâce à un plan intra-sujets.

Dans les communautés inuites du Québec, le processus de deuil d’un(e) proche est complexifié par de nombreux facteurs, tels que les contextes historiques et géographiques, les histoires personnelles, les enjeux sociaux et les lacunes dans le système de services sociaux.  Le soutien au deuil existant y est majoritairement offert par des bénévoles de la communauté et par des personnes inuites qui travaillent pour des institutions sociales, scolaires et religieuses.   En ce qui concerne les interventions liées au soutien au deuil, ces personnes décrivent plusieurs enjeux, y compris: a) les difficultés par rapport à leurs propres deuils, b) le manque de soutien et de formation, et c) les relations duelles (relations doubles) avec les personnes qui ont besoin d’aide.  Compte tenu de ces difficultés et afin de mieux appuyer ces personnes, plusieurs projets ont été mis en oeuvre par les communautés et les organismes concernés, dont un projet collaboratif de formation en soutien au deuil. Dans cette présentation, nous allons décrire le déroulement de ce projet à Salluit et à Montréal, Quebec.  Nous vous présenterons une analyse préliminaire concernant notre démarche pour établir des partenariats, ainsi que les orientations qui ont guidé la conception des formations et le choix des modèles d'intervention.

Les règles de dévolution légale sont celles qui prévoient la dévolution des biens du défunt qui n’a laissé aucun testament, étant établies par le législateur en fonction des affections qu’il paraît raisonnable de prêter à un défunt type envers les membres de sa famille. Selon les règles prévues dans le Code civil du Québec, le conjoint de fait survivant n’est pourtant pas un héritier légal, au contraire du conjoint marié. Dès 1978, des recommandations ont ainsi été formulées afin de lui conférer un tel statut, le statu quo s’étant néanmoins maintenu jusqu’à ce jour. Au vu de la réforme du droit familial en cours au Québec, et considérant qu’un volet entier portant sur la conjugalité est prévu, cet enjeu doit être remis à l’avant-scène. Notre exposé vise à documenter, au moyen d’une approche comparatiste et critique, le sort réservé au conjoint survivant en droit québécois à la lumière du droit étranger. D’un océan à l’autre puis à l’autre, nos résultats préliminaires mettent en exergue les régimes législatifs favorisés en droit canadien par les législateurs des provinces de l’Ouest – Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba – et fédéral – dans la Loi sur les Indiens –, s'agissant de déterminer si les solutions qui y sont retenues et qui favorisent le conjoint de fait survivant pourraient avantageusement s’enraciner en ce territoire et constituer des pistes de solution à soumettre au législateur québécois en vue de réformer la dévolution légale des successions.

Le bénévolat est une forme d'engagement civique des plus importantes à l'adolescence puisqu'elle a des retombées bénéfiques pour la communauté tout en favorisant le développement positif des jeunes (Pancer, 2015). Les parents sont souvent identifiés comme les agents de socialisation clé en matière de bénévolat (Eisenberg et al., 2006) et peuvent notamment faire la promotion de l'implication bénévole en adoptant des modes de communication ouverts, harmonieux et réciproques à la maison (Chaffee et al.,1973). La nature des mécanismes par lesquels la communication parent-enfant fait la promotion du bénévolat chez les jeunes demeure toutefois méconnue. Les pourfendeurs des théories du capital social (Coleman, 1988) et de la socialisation morale (Colby et Damon, 1999) suggèrent que des patrons de communication parent-enfant adaptés font la promotion de l'engagement communautaire en cultivant l'altruisme et les attitudes civiques chez les jeunes. La présente étude avait donc pour objectif de déterminer si l'orientation altruiste et les attitudes civiques médiaient la relation entre la communication parent-enfant et le bénévolat à l'adolescence. Pour ce faire, une analyse acheminatoire a été effectuée dans un échantillon de 261 jeunes québécois. Les résultats ont révélé que l'orientation altruiste, β = .271, p < .001 et les attitudes civiques, β = .209, p < .01 médiaient partiellement la relation entre la communication parent-enfant et le bénévolat chez les jeunes.

Prendre soin d’un proche ayant une maladie chronique augmente le risque chez les aidants de développer eux-mêmes des problèmes de santé physique et/ou mentale et dans cette situation de vulnérabilité, la dynamique familiale est mise à l’épreuve. Il est ainsi évident que la santé des aidants naturels doit devenir une préoccupation pour la santé publique. La réalité des adultes qui sont des aidants naturels auprès d’un parent ou d’un conjoint est connue depuis longtemps. Par contre, la réalité des adolescents qui adoptent ce rôle d’aidant auprès d’un parent reste encore méconnue au Québec. Les jeunes aidants naturels (young carers) assument des tâches et rôles qui ne sont pas toujours adaptés à leur âge. En outre, la contribution de ces jeunes reste peu comprise dans la société québécoise. Une recherche en cours, dans le cadre d’une maîtrise, part de l’interrogation comment cette réalité est vécue par les adolescents ainsi que perçue et interprétée par les intervenants de différents milieux de pratique. Dans cette perspective, le propos de cette communication est double. Il s’agit d’offrir une introduction à ce phénomène et de faire ressortir les enjeux entourant la réalité des adolescents qui sont des aidants naturels, particulièrement en se basant sur la reconnaissance de leur réalité, d’une part, et, d’autre part, présenter quelques résultats préliminaires pour établir des liens entre cette reconnaissance et les effets sur le rôle d’aidant des adolescents. 

 

En réponse aux attentats terroristes survenus en 2014 à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa, le Québec s’est donné pour objectif de lutter contre l’engagement de certains jeunes dans le terrorisme. Au terme d’un long processus de réflexion et de débats collectifs, ce phénomène a été converti en problème public et désigné sous l’expression « radicalisation menant à la violence ». Or, une telle dénomination en exclut d’autres, limitant ainsi l’horizon de solutions possibles de ce problème. Pourquoi, par exemple, ce problème a-t-il été nommé en termes de radicalisation, mais pas en termes d’intégrisme, de fondamentalisme ou de terrorisme? Comment en est-on arrivé, au Québec, à formuler ce problème en termes de radicalisation? Qui sont les protagonistes de ce « on » qui ont décidé de signifier et de traiter ce problème selon cette dénomination?

Notre enquête montre que la définition de ce problème implique le travail interprétatif d’un public large, composé aussi bien d’experts, de scientifiques, de politiciens que de journalistes, de faiseurs d’opinion et de citoyens ordinaires. Elle révèle que la signification attribuée à ce problème, autant que les causes identifiées pour l’expliquer et les solutions envisagées pour le résoudre ne lui sont ni inhérentes, ni permanentes, ni décisives, ni objectives, mais socialement produites. En d’autres termes, le problème de la radicalisation menant à la violence pourrait être nommé, expliqué et résolu autrement. 

 

La communication porte sur les parcours de jeunes antispécistes et véganes Québécois.es. Alors que l’antispécisme se définit comme le refus d’établir une hiérarchie morale entre les animaux, le véganisme consiste à éliminer tout produit d’origine animale de sa consommation. Nous poserons la question suivante : comment la remise en question du modèle alimentaire omnivore à l’adolescence conduit-elle à un engagement antispéciste ?

Période charnière entre l’enfance et le monde adulte, l’adolescence reste peu étudiée par la sociologie politique. Pourtant, c’est souvent à ce moment que l’identité sociopolitique commence à se former. S’intéresser aux valeurs des adolescent.es permet non seulement de les considérer comme des citoyen.n.es à part entière, mais aussi de comprendre aujourd’hui ce que seront les grands enjeux politiques de demain.

À partir d’entrevues semi-dirigées réalisées dans le cadre de notre thèse de science politique sur les jeunes végétarien.n.es, véganes et antispécistes au Québec (12-25 ans), nous montrerons, à partir de résultats préliminaires, comment l'engagement antispéciste et végane est tributaire des processus de socialisation primaire, mais aussi du genre, de la famille, des pairs et finalement de l'école.

De manière plus large, cette communication a pour objectif d’apporter un éclairage sociologique au débat politique et éthique sur la cause animale.

Notre communication résume un mémoire de maîtrise en administration publique faisant l’analyse de la coordination interorganisationnelle (CIO) dont les résultats contribuent à une meilleure compréhension des mécanismes par lesquels se réalise un projet d'habitation sociale et communautaire et se résolvent les difficultés rencontrées par les acteurs.

Considérées a priori bénéfiques, les innovations découlant du retrait du gouvernement fédéral du domaine de l'habitation sociale et communautaire posent maintenant le défi de la gestion des relations interorganisationnelles qui peuvent être également un vecteur de risques et de tensions.

D’où notre question générale de recherche : comment les parties prenantes à un projet d'habitation sociale et communautaire, parviennent-elles à se coordonner ?

Conceptuellement, nous définissons, à la suite d'Ernest R. Alexander, la CIO comme une démarche récursive de mise en cohérence des décisions et des actions de plusieurs organisations qui cherchent à réaliser un projet qu’aucune d'entre elles ne pourrait accomplir seule.

Notre analyse démontre que toutes les étapes d’un projet d’habitation financé par le programme AccèsLogis Québec se déroulent dans le cadre d’un réseau interorganisationnel, où les acteurs se coordonnent par les notions de prix, d’autorité et de confiance ; en usant avec souplesse d’une grande variété de mécanismes formels et informels, en fonction de leurs connaissances des structures dans lesquelles ils agissent.


Par définition, l’envie est associée à trois conditions de comparaisons sociales chez les humains : (a) les comparaisons sont faites dans un contexte important pour la personne envieuse; (b) la personne enviée provient du même environnement et pratique des activités semblables à celle de la personne envieuse; et (c) ces comparaisons sont défavorables à la personne envieuse. La particularité du concept de l’envie réside dans sa complexité, puisqu’il englobe une variété d’attitudes, d’émotions et d’affects. Dans le domaine du sport, sa compréhension peut s’avérer d’une grande utilité pour le développement des athlètes. Cette étude vise à explorer certaines propriétés métriques d’une nouvelle version de l’Inventaire des comparaisons sociales (ICS). À l’aide d’un échantillon de 337 étudiant(e)s de 11 à 20 ans qui pratiquent au moins un sport de façon régulière et qui fréquentent les ordres d’enseignement primaire et secondaire, on a pu conclure que: (a) trois facteurs ont émergé de l’analyse factorielle exploratoire; (b) les données disponibles s’ajustent au modèle tridimensionnel théoriquement proposé (analyse factorielle confirmatoire); et (c) chacune des trois dimensions possède un indice satisfaisant de cohérence interne (α1 = 0,83; α2 = 0,86;  α3 = 0,79). De nouvelles recherches sont nécessaires afin d’explorer d’autres propriétés métriques de l’ICS, tel la fidélité test-retest.

L’adolescence constitue une période charnière dans le développement psychosexuel, souvent marquée par un intérêt grandissant envers la sexualité et l’expérience des premières relations amoureuses et des contacts sexuels. Les pratiques sexuelles autoérotiques et alloérotiques auxquelles s’adonnent les adolescent.e.s demeurent toutefois peu connues. Or, ces connaissances sont essentielles à l’amélioration de l’efficacité des interventions visant la promotion de la santé sexuelle chez les jeunes. L’objectif de la présente étude était de dresser un portrait descriptif des pratiques sexuelles des jeunes Québécois.e.s en tenant compte de l’âge et du genre. Les participants de l’étude étaient 1584 adolescentes et adolescents âgés entre 14 et 18 ans, recrutés dans neuf écoles secondaires de la ville de Québec. Les résultats montrent que la presque totalité des participants sont actifs sexuellement, 98,42% sur le plan autoérotique et 74,70% avec un.e partenaire. L’engagement dans des pratiques sexuelles suit une progression linéaire, les pratiques autoérotiques et les baisers, caresses et touchers avec partenaire étant davantage rapportés que les contacts génitaux. Les pratiques sexuelles augmentent de manière linéaire avec l’âge et les garçons déclarent plus de pratiques autoérotiques que les filles. Les résultats seront discutés en regard de leur pertinence pour l’éducation à la sexualité et la promotion des pratiques sexuelles visant la santé et le bien-être sexuels.

Environ 200 suicides ont lieu par année à Montréal et de nombreuses disparités sont observées entre les territoires de CSSS de la ville. En effet, le taux de suicide est 21 pour 100 000 dans Jeanne-Mance et de 6 pour 100 000 dans l'Ouest-de-l'Île. Peu informations sont disponibles, à l’échelle des territoires, sur les caractéristiques des personnes décédées par suicide et les circonstances entourant leur décès. Cette étude a pour objectif de fournir des statistiques précises sur les suicides répertoriés dans les territoires de CSSS de Montréal, de guider la prise de décision et d’améliorer les stratégies de prévention du suicide déployées localement. Dans le cadre de cette étude, les dossiers de coroners concernant des décès par suicide survenus à Montréal de 2007 à 2009 sont analysés (N=571) à l’aide d’une grille de dépouillement comportant 6 sections : profil sociodémographique, manifestations suicidaires, état de santé, examen toxicologique, circonstances entourant le décès et utilisation des ressources. Les données sont analysées à l'aide de statistiques descriptives et des comparaisons sont effectuées par territoire de CSSS. Les résultats permettent de dresser un portrait précis des personnes décédées par suicide dans chaque territoire et des circonstances entourant leur décès, notamment leur utilisation des services. Des constats sont formulés afin de soutenir les décideurs et les intervenants dans l’adaptation des services de prévention du suicide aux réalités locales.

Le pouvoir peut découler de sources complémentaires : la dominance s'appuie sur un pouvoir de coercition tandis que le prestige est offert volontairement et découle d'un pouvoir d'influence. Ce deuxième type aurait pris toute son ampleur chez l'être humain tandis qu'il serait limité chez les autres primates (Chapais 2015). Les individus qui sont experts dans des domaines d'activités qui bénéficient aux autres obtiendraient de la déférence et du prestige en échange de bénéfices concrets (Chapais 2015) ou d'un apprentissage de qualité supérieure (Henrich & Gil-White 2001). Trois hypothèses découlant de ce cadre théorique évolutionniste ont été testées : 1) la compétence dans les domaines d'activités liés à la subsistance, la protection et aux connaissances entraîne un statut supérieur, 2) les experts procurent à leurs admirateurs des bénéfices liés à l'apprentissage ou l'échange social, 3) de la déférence est offerte aux experts en échange d'un partenariat avec eux.  Ces hypothèses ont été mises à l'épreuve par une analyse comparative d'ethnographies portant sur dix sociétés relativement égalitaires à l'aide de la base de données du eHRAF of World Cultures. Les données recueillies ont fortement appuyé toutes les prévisions dans toutes les cultures échantillonnées, ce qui suggère que les processus psychosociaux impliqués dans l'acquisition du statut par la compétence pourraient être des propensions universelles faisant partie intégrante de la nature humaine.

Bien que les discours humanitaires internationaux considèrent les camps de réfugiés comme sécuritaires, les femmes qui y vivent font souvent face à des violences basées sur le genre telles que les agressions sexuelles, les mariages forcés et les violences domestiques. La recherche utilisera le concept  de sécurité humaine. La perspective de la sécurité humaine met en lumière les liens entre la vie, les expériences vécues, les discours internationaux sur la sécurité et leur interprétation par les acteurs locaux. Elle souligne également l'importance de la protection des individus contre la violence, la nécessité d'écouter les acteurs locaux pour comprendre leurs expériences et leur perception de la sécurité. La recherche sera plus particulièrement menée au camp de Dzaleka au Malawi et utilisera des méthodes qualitatives telles que des entrevues semi-dirigées et des ateliers de recherche avec 30 femmes. L'étude pourrait permettre d'explorer les angles morts des approches traditionnelles sur la sécurité en lien avec la violence dans les contextes des migrations forcées. Il peut s'agir, entre autres, de réfléchir à un modèle théorique qui irait au-delà de la seule focalisation traditionnelle de la sécurité internationale. 

En réponse à la crise migratoire la plus grave depuis la 2nd guerre mondiale, le Québec a augmenté de 56% le nombre de réfugiées accueillis en 2015 et atteint des nombres record de demandes d’asile en 2017. Cet afflux a fait l’objet d’une forte médiatisation au Québec. La littérature suggère que les discours médiatiques sont en étroites relations avec les représentations sociales et contribuent à l’orientation des attitudes en société (discrimination, préjugés), voire à la qualité des services reçus.

Dans le cadre d’une étude sur la parentalité en contexte de migration forcée au Québec, une recension d’articles médiatiques a été menée afin de mieux comprendre le contexte social au sein duquel les parents réfugiés s’inscrivent à leur arrivée. L’étude vise à documenter la manière dont les réfugiés et les demandeurs d’asile sont dépeints dans les 3 journaux les plus lus au Québec : La Presse, Le Devoir, Le Journal de Montréal. 1026 articles ont été identifiés via le moteur de recherche Google en utilisant des termes indexeurs. 90 articles ont été sélectionnés de manière randomisée pour en faire une analyse sémantique via le logiciel Alceste. Les résultats préliminaires suggèrent que le sujet des réfugiés et des demandeurs d’asile est fréquemment traité de façon administrative, structurelle ou renvoie à une image de menace et d’illégitimité.

La discussion présentera les résultats et la manière dont ils illustrent le contexte social québécois pour les réfugiés et demandeurs d’asile.

Problématique. Si la désinstitutionnalisation a permis aux personnes ayant un trouble grave de santé mentale (ATGSM) d’entrevoir un autre chez-soi que l’asile, le rétablissement et l’intégration sociale sont complexifiés par la violence structurelle, la stigmatisation et les discriminations et ce, malgré les modifications législatives visant à améliorer les droits humains, la lutte antistigmatisation, l’avancée des connaissances et des traitements. Méthode. Prenant racine dans la filiation compréhensive permettant d’extraire le sens des expériences, l’étude qualitative s’appuie sur l’interactionnisme symbolique pour explorer la reconstruction des liens sociaux de 10 personnes ATGSM vues par une équipe de suivi intensif dans la communauté (SI) dans la région des Laurentides. Ce cadre tient compte de la complexité du social et met en lumière le point de vue des acteurs sociaux. Résultats. Il ressort des 24 entretiens, analysés selon l’analyse de contenu, que l’interaction sociale avec les intervenantes du SI est la pierre angulaire soutenant la reconstruction des liens sociaux contribuant à atténuer l’impact de la stigmatisation et des discriminations. Apport à la connaissance. Visant à enrichir la pratique, les analyses abordent la transformation de l’identité, le sens de l’existence, la signification des conflits et ruptures des liens sociaux ainsi que la négociation lors des interactions entre les personnes ATGSM, les intervenantes, les institutions et la communauté.

Plusieurs transformations sociales s’opèrent actuellement sur le continent africain, dont l’articulation est susceptible de modifier la nature des interactions sociales. Une vaste littérature atteste de l’importance du rôle de ces relations dans les comportements démographiques et de santé. L’isolement social – le manque d’interactions sociales significatives – demeure toutefois peu étudié dans ce contexte, car généralement abordé comme un sous-produit de la modernité observé dans les pays industrialisés. Considérant le caractère normé des relations sociales, il est nécessaire d’appréhender ce phénomène de manière contextualisée. Partie intégrante d’un design de recherche mixte, cette phase qualitative contribuera à l’identification des formes que prend l’isolement social dans un pays d’Afrique, et informera le développement d’une taxonomie de l’isolement basée sur des données quantitatives de réseaux sociaux. Les résultats contribueront à mettre en lumière une forme de vulnérabilité pour laquelle peu d’information est présentement disponible dans le contexte rural sub-saharien. La présente communication sera l’occasion de partager des résultats portant sur les conditions desquelles émerge l’isolement. Cette analyse repose sur une collecte de données qualitatives composée d’entretiens individuels semi-dirigés avec des hommes et des femmes de 16 ans et plus. Ce projet de recherche a été approuvé par le comité d’éthique de l’Université de Montréal.  

Les enquêteurs en exploitation sexuelle et physique d’enfants (EESPE) ont des fonctions qui les placent de façon chronique dans des contextes émotionnellement chargés pouvant compromettre leur santé psychologique au travail. Parmi les atteintes les plus documentées, on y retrouve le stress traumatique secondaire (STS) dont la prévalence varierait entre 40 % et 62 % chez les EESPE spécifiquement en se manifestant notamment par l’hypervigilance. Cette proportion et ses impacts sur la santé psychologique appuient l’importance de documenter l’occurrence de STS chez les EESPE du Québec. L’objectif de ces analyses préliminaires est de décrire et mesurer le niveau de STS et l’état de santé psychologique au travail chez les EESPE au Québec. Avec 17 organisations policières québécoises, 56 participants (66% F) ont complété une batterie de questionnaires (sociodémographique; STS; santé psychologique au travail). En moyenne, le score de STS était de 19,39 (ET : 5, 87) (niveau de symptômes modéré) et de 4,04 (ET : 0, 50) au questionnaire de santé psychologique (ce qui représente un haut score du bien-être). Ces résultats corroborent les études antérieures sur la présence de symptômes de STS chez les EESPE. Le bien-être psychologique des EESPE doit être prioritaire, car ces derniers jouent un rôle central dans la protection des victimes de sévices sexuels. Des études ultérieures pourraient permettre de mieux connaître les facteurs permettant d’amenuiser les symptômes de STS.