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Les pratiques transnationales des groups de migration ancienne et leur éventuelle perpétuation au cours du temps par les descendants sont encore très peu documentées. Dans cette présentation, nous allons analyser quels types de liens transnationaux sont conservés par les descendants des migrants d’origine Portugaise provenant de l’archipel des Açores avec le pays d’origine de leurs parents. Avec une approche socio-anthropologique multi-située, notre recherche est réalisée simultanément dans le pays d’origine (Açores, Portugal) et dans la communauté émigrante de la province de Québec (Canada). Des observations participantes et des entrevues biographiques avec des membres de trois générations appartenant à une quarantaine de groupes familiaux  sont conduites. L’analyse porte surtout sur les caractéristiques des liens transnationaux des descendants de  deuxième et troisième génération. Jusqu’à présent, des visites touristiques, des résidences secondaires, des séjours de vacances, des activités culturelles, des échanges d’informations ainsi que le retour ont été répertoriés. Bien que les pratiques transnationales des descendants varient par rapport aux générations précédentes, leur existence est indéniable et révèle des processus familiaux de transmission culturelle intergénérationnelle (langue, valeurs familiales, engagements familiaux, etc.) qui expliquent la perpétuation dans le temps des liens entre pays d’origine et communauté diasporique.

Selon les écrits provenant du Canada et d'ailleurs dans le monde, il apparaît que les personnes trans sont, à l’heure actuelle, victimes de transphobie ; une problématique sociale présente partout. La binarité homme vs femme est en effet profondément ancrée dans les cultures et l’histoire, et les pressions sociales à s'y conformer sont très fortes. Ainsi, dès que des personnes dérogent de ces normes sociales, elles s’exposent à la marginalisation, au harcèlement, à l’isolement et à la violence. Les études montrent que cette situation, source de dysphorie, occasionne chez les personnes trans, des taux de plus de 60% de dépression majeure, de plus de 50% d'automutilation, de 65% d'idéations suicidaires et de 35% de tentative de suicide, et ce, au cours de la dernière année. Dans le contexte où des changements législatifs importants ont eu lieu au Québec en 2016, 13 intervenants psychosociaux spécialisés auprès de cette clientèle ont été interviewés à travers la province afin de connaître leurs perspectives concernant l'état de la situation vécue par les personnes trans. Les résultats révèlent que, bien que la situation s’améliore, plusieurs problèmes relevés dans la littérature persistent : services spécialisés quasi inexistants et forte méconnaissance de cette réalité chez les professionnels du réseau de la santé et des services sociaux, manque de reconnaissance de cette réalité, discrimination sociale, etc. Certaines pistes de solution ont finalement été explorées.

L’adolescence est une période propice à l’utilisation de la violence dans le couple, ce qui entraîne des conséquences pour les victimes. Il est donc nécessaire d’étudier les facteurs de protection qui réduisent sa prévalence au sein des relations amoureuses adolescentes. À notre connaissance, aucune étude n’a mesuré les compétences relationnelles chez des adolescents actuellement en couple en observant les liens avec la violence perpétrée dans la relation. L’objectif est donc d’examiner, chez des adolescents en couple, la contribution de trois types de compétences relationnelles spécifiques aux relations amoureuses adolescentes (soutien, individualité et affirmation de soi) sur la perpétration de violence. Ainsi, 188 adolescents en couple depuis plus d’un mois ont rempli un questionnaire en ligne (Mâge=17,21 ans ÉT=1,22). Après avoir contrôlé pour l’âge, le sexe et la durée de la relation, les résultats de la régression linéaire multiple hiérarchique indiquent que les compétences relationnelles sont négativement associées à la perpétration de violence chez les couples adolescents (R2=28,4 %). Plus précisément, seulement le soutien (β -0,35, p < 0,001) et l’individualité (β = -0,27, p < 0,001) sont négativement associés avec la violence perpétrée. Ces résultats soulignent la pertinence de développer certaines compétences relationnelles chez les adolescents dans des programmes de prévention de la violence, et ce, afin de diminuer ces comportements dans les relations amoureuses.

Contexte : L’immigration affecte particulièrement les enfants et les adolescents, qui sont environ dix millions à immigrer chaque année. Le processus migratoire est jalonné de défis pour les familles, qui peuvent compromettre la capacité des parents à soutenir adéquatement le développement. L’interaction entre le stress vécu par l’enfant et la difficulté de son milieu à le soutenir le mettent plus à risque de développer des problèmes de santé mentale.  

Objectif : Présenter les résultats d’une étude exploratoire visant à décrire l’adaptation d’enfants ayant vécu l’immigration au cours des trois dernières années.

Méthode : Cette étude utilise un devis mixte. Les données ont été collectées à l’aide du Dominique interactif, un questionnaire informatisé auto-administré, et d’un entretien semi-dirigé utilisant le récit narratif.

Résultats : Trente enfants âgés de de 6 à 14 ans et ayant immigré au Canada ont participé à l’étude. Les résultats mettent en lumière l’adaptation difficile de certains enfants à la transition migratoire. Les caractéristiques soécioéconomiques agissant comme facteur de risque et de protection pour la santé mentale des enfants seront présentées, de même que les principales difficultés rapportées par les enfants. 

Conclusion : Bien que l’échantillon soit petit et non représentatif, il semble que l’immigration agit comme un facteurs de risque pour la santé mentale des enfants. Les retombées de ce projet pour la pratique et la recherche seront discutées.

Les études analysant les effets structurels des programmes de travailleurs étrangers temporaires sur les migrants font état de la vulnérabilité, de la précarité et de l'exclusion induites par ceux-ci. Sur les relations entre ces migrants et les résidents des communautés où ils travaillent, les études existantes suggèrent l'exclusion sociale et l'invisibilité (Bélanger et Candiz 2014), des représentations sociales servant uniquement à justifier leur exploitation (Díaz Mendiburo, 2014), ou encore une situation de social quaranting (Horgan et Liinamaa, 2017). Cette communication livrera les résultats finaux d’un travail de terrain mené dans un communauté insulaire de l’est du Québec à l’été 2018, où des travailleurs mexicains sont embauchés depuis peu afin de pourvoir à des postes bas-salaires pour une entreprise de transformation de fruits de mer. Mes données suggèrent que malgré un contexte local et régional marqué par des conditions de travail largement dénoncées dans le secteur, un haut taux de chômage, un débat autour de la pénurie de main-d’œuvre et un très faible taux de résidents issus de l’immigration par rapport au reste du Québec, les liens tissés entre migrants et résidents locaux sont nombreux et leur expérience ne peut pas être décrite dans les termes de l’exclusion sociale. Dans certains cas, ces relations de sociabilité (amicales, amoureuses ou de travail) peuvent même atténuer des formes de précarités et de vulnérabilités dont les migrants font l’expérience.

Les conditions de vie qu’ont connues les enfants adoptés à l’étranger avant leur adoption, telles que la malnutrition et la sous-stimulation, peuvent affecter leur fonctionnement intellectuel bien après l’adoption. La présente étude a pour objectif d’examiner les facteurs associés au fonctionnement cognitif de ces enfants en début de scolarisation. L’échantillon comprend 97 enfants adoptés avant l’âge de 18 mois (M = 10,55) de Chine, de Russie et d’autres pays d’Asie. Afin d’obtenir des indices de leurs conditions de vie avant l’adoption, l’état de santé des enfants a été examiné peu après leur arrivée au Québec. Leur fonctionnement cognitif a été évalué à l’aide du WISC-IV à l’âge de 7 ans. Les parents ont, de plus, rempli un questionnaire à différents moments afin d’évaluer leur degré de stress parental. Bien que le QI moyen des enfants soit semblable à celui des enfants de la population générale, leur score moyen à la sous-échelle mémoire de travail est inférieur. La présence de signes d’atteinte neurologique à l’arrivée, plus précisément le syndrome d’alcoolisation foetale, est négativement corrélée au score «mémoire de travail» à 7 ans. Le stress parental a, cependant, un effet de médiation complet sur la relation entre syndrome d’alcoolisation foetale et mémoire de travail en début de scolarisation. La discussion portera sur  l’influence relative des milieux pré et post adoption sur le fonctionnement intellectuel des enfants à l'âge scolaire.

L’éducation, les soins aux enfants, les tâches domestiques continuent d’être fortement associés à l’univers des femmes. Pourtant, au Québec, les hommes gais ont maintenant accès à la parentalité via l’adoption locale, un contexte dans lequel la paternité s’exerce en l’absence de figure maternelle. Malgré ce que l’on nomme le Gaybyboom, les études sur les pères gais commencent à peine à voir le jour et l’organisation spécifique de ces familles et son impact sur la relation père-enfant reste donc un vaste terrain à explorer. C’est dans ce contexte que la présente étude a pour objectif d’examiner l’exercice des rôles parentaux au sein des couples gais. Notre échantillon compte une quarantaine de familles composées de 2 pères gais et leurs enfants âgés de 1 à 9 ans. Les pères ont rempli des questionnaires sur le partage des tâches parentales et sur leur identité de genre et participé avec leur enfant à diverses activités qui feront l’objet d’observations détaillées. Les résultats préliminaires semblent, en partie, confirmer qu’un certain nombre decouples gais reproduisent le modèle «traditionnel» de division des tâches parentales: l’un des partenaires assume une plus grande part des soins à l’enfant tandis que l’autre joue davantage le rôle de pourvoyeur. Le partage des rôles est, en grande partie, associé à l’identité de genre des pères.D’autres analyses permettront de mieux cerner la dynamique de ces familles et le développement de leurs enfants.

Au Québec, environ 40 % des couples avec enfants se séparent, mais seulement 10 % des séparations sont très conflictuelles. Alors qu’elle peut poser des défis pour tous les membres de la famille, l’expérience paternelle de la séparation a fait l’objet de moins de recherche. Cette communication repose sur une analyse secondaire des réponses de 574 pères québécois séparés à un sondage Léger sur leur séparation, réalisé pour le Regroupement pour la valorisation de la Paternité (2024). Une attention particulière est portée à l’utilisation des services, qu’ils soient juridiques, sociaux, communautaires ou de médiation, en lien avec l’évaluation que font les pères de leur expérience de la séparation. L’analyse de profils révèle que 10 % des pères rapportent une expérience très négative sur plusieurs aspects de la séparation et 34 % une expérience plutôt positive. Les types de services avec lesquels les pères ont été en contact ne distinguent pas ces profils d’expériences positives ou très négatives de la séparation, ils se distinguent plutôt sur la garde de l’enfant, la participation du père aux décisions, leur soutien et la prise en compte et reconnaissance de leur rôle de pères par les intervenant·es côtoyés dans les services. Ces résultats incitent à approfondir la réflexion sur l’expérience de la séparation chez les pères québécois, ses répercussions pour les familles, ainsi qu’à l’importance de la reconnaissance et du soutien des pères par les intervenant·es qu’ils côtoient.

L’objectif de cette recherche est d’évaluer l’action du gouvernement canadien en matière de bilinguisme dans le domaine de la santé.  Le Plan d'Action de Santé Canada 2009-2013 à l'appui de la partie VII de la Loi sur les langues officielles vise à renforcer l’épanouissement des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Celle-ci améliore l’accès aux services de santé et renforce l’égalité dans l’usage des langues officielles. Selon la théorie de la complétude institutionnelle de Raymond Breton, les groupes minoritaires prospèrent lorsque les institutions publiques régionales peuvent satisfaire à leurs besoins fondamentaux. Les services de santé sont le secteur dans lequel les citoyens sont les plus vulnérables et sont un indicateur déterminant d’une communauté active et saine. Notre méthodologie allie des analyses documentaires, des entrevues conduites avec des coordonnateurs régionaux du plan d’action de Santé Canada, et des entrevues d'usagers de la province de la Colombie-Britannique. Ce corpus nous permet d'offrir un éclairage sur l’évolution de cette politique et d'évaluer l’efficacité de son application. Il nous permet d’examiner les avantages et les désavantages de cette politique pour les communautés et pour les gouvernements. Nous pouvons alors proposer quelques recommandations de politique publique qui contribueraient à améliorer l’impact du Plan d’Action et plus largement, à la politique en faveur du bilinguisme à l’échelle du Canada en entier.

La littérature suggère que les mères d’enfants dont l’attachement est sécurisé ont des interactions dyadiques optimales et que les mères d’enfants dont l’attachement est désorganisé ont des interactions dyadiques caractérisées comme étant les moins fonctionnelles (Dubois-Comtois et Moss, 2004). Toutefois, ceci n’a pas encore été testé chez les dyades père-enfant. L’objectif de la présente étude est d’examiner la qualité des interactions dyadiques  mère-enfant et père-enfant en fonction de l’attachement des enfants. Cent-dix-neuf enfants (63 filles; Mâge=46,46 mois, É.-T.=8,56) ont participé à deux visites en laboratoire avec chacun de leurs parents (ordre contrebalancé) où on demandait au parent d’exécuter une activité qui fait rire son enfant durant une période de 2 minutes. La dyade participait ensuite à une procédure de séparation-réunion (Cassidy et Marvin, 1992). Des analyses de variances avec contrastes planifiées révèlent que les interactions dyadiques mère-enfant et les interactions dyadiques père-enfant diffèrent significativement selon l’attachement de l’enfant où les enfants sécurisés (B) ont les interactions les plus fonctionnelles, les enfants désorganisés (D) ont les interactions les moins fonctionnelles et les enfants des groupes insécurisés-organisés (A, C) se situent entre les deux (Tableau 1). Ainsi, la dynamique entre l’attachement et les interactions dyadiques avec les pères est semblable à ce qui a été observé chez les mères.

Objectifs :

Issue du projet J'accompagne Covid-19, cette présentation résumera une étude portant sur l’expérience du deuil chez les proches aidants à l’ère de la pandémie de Covid-19. Ses objectifs seront 1) de décrire cette expérience à la lumière des métaphores présentes dans les récits des participants; 2) de décrire le rôle et l’apport des métaphores pour la recherche sur le deuil. 

Méthode :

Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de 20 proches aidants endeuillés. Les données qualitatives ont été traitées à partir d'une analyse phénoménologique interprétative (Smith et al., 2009). Le rôle et l’apport des métaphores en contexte de deuil seront exemplifiés par les résultats de l’étude et fondés sur la théorie de Ricoeur (1975). 

Résultats :

Les participants ont décrit leurs expériences d’accompagnement et de deuil à partir de 3 métaphores structurantes : la coupure sociale, le blocage narratif et l'onde de choc. 

Discussion :

Chez les endeuillés, les métaphores permettent de mieux structurer une expérience traumatique et ambiguë en lui donnant un sens et une nouvelle cohérence. Sur le plan clinique, les métaphores permettent de faciliter la discussion autour d’une expérience complexe telle que le deuil, car elles permettent de mieux se comprendre et de mieux se faire comprendre. Sur le plan heuristique, les métaphores ouvrent des voies d’analyse innovantes en recherche qualitative en plus de permettre une présentation vulgarisée des résultats de recherche.

Il a été démontré dans les écrits que la socialisation des émotions, définie comme les comportements parentaux ayant une influence sur l’expression et l'expérience des émotions de leur enfant, a un effet sur la dépression adulte. Toutefois, les mécanismes expliquant les effets persistants de la socialisation des émotions sont peu connus. Une hypothèse proposée est qu’elle aurait un effet sur la régulation émotionnelle adulte, ce qui amènerait des problèmes internalisés comme la dépression. Les hypothèses de la présente étude sont : 1) Plus une personne rapporte rétrospectivement une socialisation des émotions non soutenante, plus elle aura d’affects dépressifs; 2) Cette relation sera médiatisée par la dérégulation émotionnelle. L’échantillon était composé de 138 étudiants universitaires (106 femmes, âge moyen de 21,48 ans). Les questionnaires qui ont été administrés sont le McLean Screening Instrument for Borderline Personality Disorder, le Questionnaire de Socialisation des Émotions et l’échelle de dépression du Brief Symptom Inventory, qui visaient à évaluer respectivement la dérégulation émotionnelle, la socialisation des émotions et les affects dépressifs. Des analyses de régression hiérarchique ont mis en évidence un modèle de médiation complète, c’est-à-dire que la socialisation des émotions a un impact sur la dépression adulte en passant par l’importance des traits de personnalité borderline, indicateur du niveau de  dérégulation émotionnelle.

Les joueurs et entraîneurs de baseball critiquent le travail des officiels, entre autres afin d’influencer leurs décisions. Nous avons récemment montré que de critiquer une décision de l’arbitre au marbre modifie la surface de la zone de prises, offrant un avantage à l’équipe ayant exprimé son désaccord. La critique étant inacceptable au baseball, cet avantage est accompagné de l’éjection de la personne fautive. L’éjection d’un joueur a des conséquences négatives plus importantes pour une équipe que celle d’un entraîneur. L’objectif de la présente étude est de comparer l’impact de l’éjection d’un joueur et d’un entraîneur sur la surface de la zone de prises. Pour ce faire, nous avons comparé la taille de la zone de prises des officiels de la Ligue de baseball majeur (MLB) selon le type d’éjection. Les surfaces de zones de prises ont été mesurées avant et après les expulsions à partir du positionnement spatial des lancers (72258) recueillis dans la base de données de la MLB pour les saisons 2008 à 2015. Une analyse par bootstrap à l’aide du modèle additif généralisé a révélé une diminution significativement plus grande de la zone de prises, t(389)=-3.66, p<0.001, suite à l’éjection d’un joueur par rapport à celle d’un entraîneur. Ces résultats suggèrent que suite à l’éjection d’une personne par l’arbitre, la perception et la prise de décision de ce dernier lors des lancers subséquents changent de façon à compenser les conséquences négatives engendrées par l’expulsion.

La régulation émotionnelle et le soutien sont des éléments clés des relations conjugales satisfaisantes (Feeney et Collins, 2019; Klein et al., 2016; Velotti, Balzarotti, et al., 2016). Or, nous en savons très peu sur les associations entre la régulation émotionnelle et le soutien conjugal (émis et reçu). Cette étude en ligne menée auprès de 300 adultes en couple (Mâge=31,74 ans, ÉT=9,67) a examiné les liens entre les stratégies de régulation émotionnelle (réévaluation cognitive et suppression) et la perception de soutien conjugal émis et reçu à l’aide de questionnaires auto-rapportés (QSC, Brassard et al., 2011; ERQ, Gross et John, 2003). L’échantillon était composé majoritairement de femmes et 4,3 % s’identifiaient à la minorité sexuelle. Des analyses acheminatoires ont révélé que davantage de réévaluation cognitive était associée à plus de soutien émis et reçu, alors que la suppression des émotions était associée à une plus faible perception de soutien émis et reçu. Le genre était un modérateur significatif de ces associations, de sorte que le lien entre davantage de suppression des émotions et la perception d’émettre moins de soutien était plus fort chez les hommes et les femmes que chez les personnes non binaires (b=-0,396, p=0,005). Ces résultats révèlent des pistes cliniques intéressantes quant au rôle de la régulation émotionnelle, qui pourrait faciliter la capacité à émettre et recevoir du soutien, en plus de l’importance de considérer le genre.

La sociologie du sport et les études de genre tendent de plus en plus à se croiser étant donné que le sexe est un critère transversal touchant tous les sports et qu'il permet de déterminer où les participant-e-s ont le droit de s'inscrire (Lorber et Moore, 2011). L'objectif principal de ma présentation sera de démontrer comment cette conception binaire du genre dans le sport forme un type de discrimination systémique contre les femmes et les personnes trans. Pour ce faire, il sera d'abord question de mettre en évidence les travaux de biologistes qui ont démontré que la binarité des genres n'est pas une réalité biologique, mais bien idéologique (Peyre et al., 1991; Krauss, 2000). Par la suite, à l'aide d'auteur-e-s comme Iris Marion Young (1980) et Christine Mennesson (2004), je présenterai de quelle façon le monde du sport construit une idéologie différentialiste lui permettant de maintenir cette division binaire des genres. Il s'agira de mettre l'accent sur le caractère construit des aptitudes sportives et sur la différenciation genrée qui est pratiquée dans cette construction. Ultimement cette présentation servira de base pour mettre de l'avant un programme de recherche sur le rôle des entraîneur-e-s dans la construction identitaire genrée des athlètes puisque comme le mentionne Raibaud cette question n'a pas encore été abordée pour le sport et les loisirs (2007).

Jusqu’à maintenant, très peu de recherches ont été conduites sur les postes offerts en psychologie. La présente étude permet de faire le bilan des offres d’emplois publiées au Québec (2009) et en France (2011) durant deux périodes : mai-juin et septembre-octobre. Diverses informations ont été ramassées : régions, type de clientèle (âge, problématique), salaire, formation, expériences de travail, etc. Les premiers résultats de la recherche présentés dans cette affiche portent sur la comparaison des offres d’emploi publiées au Québec et en France pour ces deux années différentes. Ces informations permettent d’entrevoir les bonnes possibilités d’emploi pour les étudiants en psychologie en fonction des différentes opportunités au Québec et en France.

Les familles immigrantes vivent des situations de stress dès leur arrivée dans le pays d’immigration, en raison des pertes qu’elles ont subies, du déracinement de leur réseau naturel, de la langue, du choc culturel et des ennuis associés aux conditions climatiques difficiles. Ainsi, les familles immigrantes sont confrontées aux problèmes sociaux et identitaires qui accompagnent le parcours migratoire. Pour s’y adapter, les familles doivent avoir recours à toutes sortes de facteurs internes et externes qui facilitent la résilience. Une étude qualitative, s’appuyant sur l’approche interculturelle systémique et sur un modèle de résilience, a été privilégiée. Les résultats permettent de constater que le parcours migratoire en région s’élabore et se structure sous l’influence de la résilience. Toutes les familles qui ont immigré en région ont vécu des situations hautement stressantes, et ont réussi à s’intégrer, et même à se faire une place dans la société témiscabitibienne. D’après les réponses que nous ont données les familles, les facteurs externes favorisant la résilience qui les ont aidées le plus à faire face au stress sont : la culture, l’éducation, le réseau communautaire, le réseau social et l’économie. Cela concorde avec le modèle de résilience qui indique que les personnes ne font pas face de la même manière à une situation donnée.

Évoluant dans des conditions risquées où le soutien social est capital, les travailleurs des milieux incendie agissent lors d’interventions qui dépendent de la coordination entre les pompiers et leurs chefs. Or, la cohésion très forte des coéquipiers complique la transition de pompier à chef, engendrant parfois de la violence au travail. Des recherches menées dans différents pays suggèrent la présence de violence dans le milieu incendie. Par contre, aucune littérature scientifique concernant cette problématique au Québec n’est recensée. Par ailleurs, les termes utilisés pour désigner les types d’assauts en milieu de travail sont variés. Ces concepts réfèrent à des agissements disparates s’inscrivant dans le schème de la violence au travail devant être discriminé par une typologie des agissements hostiles (Dagenais-Desmarais et Courcy, 2014). Effectuée auprès de 200 chefs selon un devis descriptif d’observation systématique, cette recherche dresse un portrait quantitatif des conduites hostiles dirigées vers les cadres des services incendie du Québec. Le questionnaire était constitué principalement d’un inventaire de comportements hostiles (LIPT) et d’une échelle mesurant la fréquence d’actes incivils (WIS), ainsi que de questions sociodémographiques. Cette présentation détaillera les gestes présents dans le milieu, situera les protagonistes dans les contextes d’agression et dans l’organisation. Enfin, une réflexion quant à l’occurrence de certains comportements sera proposée.

Chez l’homme transsexuel, la vaginoplastie (construction de la vulve et du vagin) permet d’atténuer la détresse psychologique en modifiant l’apparence des organes génitaux dans le cadre d’une transition vers le sexe féminin. La chirurgie vise à préserver la sensibilité des organes génitaux et favoriser une vie sexuelle épanouie. Dans cette étude, 28 femmes transsexuelles ont été recrutées à l’Hôpital Henry Gabrielle (Lyon, France) pour des tests de sensibilité périnéale ainsi qu’un entretien sexologique visant à mesurer la satisfaction et la fonction sexuelle pré et postopératoires. La moyenne d’âge était de 42 ans (24-60 ans, ET 10) chez ces femmes ayant été opérées en moyenne 13 mois et demi avant la rencontre (2-49 mois, ET 12). Le seuil moyen de détection du toucher léger sur le clitoris était de 0,4 g, ce qui représente une meilleure sensibilité que sur les petites lèvres dont le seuil moyen de détection était de 2 g et la marge vaginale dont le seuil moyen de détection était de 1,5 g. Par ailleurs, 22 des participantes transsexuelles (81%)  avaient obtenu au moins un orgasme depuis la vaginoplastie. Par rapport à leur vie sexuelle, 18 étaient insatisfaites avant l’opération contrairement à 1 seule insatisfaite après l’opération. Inversement 21 participantes se déclaraient satisfaites de leur vie sexuelle après l’opération contrairement à 8 avant l’opération. On note ainsi une nette amélioration de la satisfaction par rapport à la vie sexuelle suite à la vaginoplastie.



Peu de recherches portent sur la relation entre l'humour et la résilience, pourtant l'humour peut favoriser la résilience d'un individu (Jourdan-Ionescu, 2004). Martin et al. (2003) distinguent 4 styles d'humour (affiliatif, auto-valorisant, agressif et auto-dévalorisant), chacun comprenant des caractéristiques associées à un niveau d'adaptation . L’objectif de la présente recherche consiste à mettre en relation ces styles d'humour et le score de résilience d’étudiants, faisant l’hypothèse que les deux premiers styles d’humour favorisent la résilience. L'échantillon comprend 80 étudiants (39 hommes et 41 femmes) d'un programme pré-universitaire du Cégep de Trois-Rivières, dont la moyenne d'âge est de 19,20 ans (ET = 1,27). Trois instruments de mesure ont été utilisés pour recueillir les données, soit le Questionnaire sociodémographique (Tourigny, 2011) permettant le contrôle des différences individuelles, le Questionnaire des styles d'humour (Martin et al., 2003) ainsi que l'Échelle de résilience (Wagnild & Young, 1993). Les résultats d'analyses préliminaires démontrent qu’il y a une relation positive significative entre les styles d'humour affiliatif et auto-valorisant et le score de résilience des étudiants (p <  0,05). La corrélation positive la plus élevée est notée entre le score d’humour affiliatif et le score de résilience, signifiant que les étudiants utilisant l’humour pour avoir de bonnes relations interpersonnelles sont plus résilients.

Le marché du travail actuel demeure marqué par des inégalités hommes-femmes qui touchent plus spécifiquement les travailleuses, notamment en ce qui concerne un plus faible taux de participation à temps plein au sein du marché du travail, leur rareté au sommet des hiérarchies ainsi qu’une rémunération moindre, et ce, malgré des niveaux de scolarité plus élevés pour elles (Braham et Pan, 2022). Devant ces difficultés, certaines d’entre elles sont portées à se réorienter. Au-delà des travaux qui ont étudié la réorientation professionnelle des femmes dans des secteurs spécifiques comme l’éducation (Devineau, 2019) ou au regard de situations prédéfinies comme la maternité (Michaudville, 2014), cette communication propose de comprendre comment les expériences et événements des parcours de vie des femmes contribuent à leur réorientation. La méthodologie s’appuie sur un devis de recherche qualitative à partir d’entrevues individuelles (Merriam et Tisdell, 2016) auprès de 10 femmes présentement en processus de réorientation professionnelle ou s’étant réorientées il y a moins de 2 ans. Les résultats préliminaires témoignent de diverses expériences menant à la réorientation, notamment des expériences de travail marquées par la violence, la précarité et des transformations de l’organisation du travail qui complexifient la conciliation du travail avec la vie personnelle. Ces résultats permettent d’ouvrir une discussion sur des pistes possibles pour mieux accompagner ces travailleuses.

Les services de Protection maternelle et infantile (PMI) en France constituent l’unique service universel de prévention précoce et de promotion de la santé des parents et de leurs enfants. Afin de rejoindre leur public, les PMI utilisent principalement des moyens de communication écrits. La qualité de ces documents écrits et leur « capacité » à être compris par tous constituent la garantie du caractère universel des services proposés. Dans l’optique d’optimiser la qualité de ces documents et, à terme, d’augmenter le recours à ces services, une analyse qualitative et descriptive des documents de 91 services de PMI français a été menée. Pour ce faire, une grille (Patient education material assessment tool) permettant d’évaluer la capacité, pour l’ensemble de la population, de bien comprendre un message de santé publique a été utilisée et adaptée. Des accords interjuges (k=.78) ont été effectués. Les résultats illustrent que les documents des PMI ont généralement une forme visuellement attrayante, mais que le contenu des messages livrés est souvent marqué par une complexité au niveau du langage. À l’issue de cette recherche, un document type a été élaboré pour permettre aux services de PMI de (a) conduire leur propre évaluation de leurs documents de santé publique et (b) de présenter un exemple idéal de communication en prévention, auprès de l’ensemble des parents. Les résultats de la recherche et l’outil d’intervention seront présentés.

L’exposition à la violence conjugale (EVC) est vécue par plusieurs jeunes (Clément et al., 2019; Hélie et al., 2017) et ses conséquences sont bien documentées (Camacho et al., 2012; Evans et al., 2008; Lessard et al., 2019). Cette conférence présente les résultats d’une recherche qualitative s’appuyant sur la théorie des parcours de vie (Elder et al., 2003) et dont les objectifs sont de documenter : 1) en quoi les relations avec les personnes identifiées comme significatives sont importantes pour les jeunes concernés, 2) comment ont évolué ces relations à travers le temps et 3) dans quelle mesure l’EVC a influencé ces relations. Des jeunes adultes de 18-25 ans (N=45) ayant vécu l’EVC dans leur enfance ou adolescence, ont participé à une entrevue semi-dirigée, supportée par la méthode du calendrier historique de vie. Les résultats montrent que l’EVC affecte de façon plus importante les relations avec les parents, différemment pour l’auteur et la victime de violence. Les relations avec les autres personnes significatives (amis, fratrie, famille élargie) tendent à être plus stables dans le temps et fluctuent moins selon l’EVC. Les relations amoureuses impliquent parfois une revictimisation ou parfois une occasion de reconstruire des relations plus saines et égalitaires. L’analyse temporelle effectuée permet de souligner les angles morts des recherches réalisées à ce jour et de proposer des pistes pour les recherches futures et l’intervention auprès des jeunes et leurs proches.

Bien que les très jeunes enfants représentent environ 30% des mineurs ayant subi une agression sexuelle (AS), les répercussions de l’AS sont peu documentées chez eux. Selon une étude récente, ces enfants présentent des difficultés de régulation des émotions (RE) qui contribueraient au développement de troubles intériorisés et extériorisés. La présente étude vise à examiner l’évolution des troubles de RE chez les enfants d'âge préscolaire victimes d'AS. Un échantillon de 47 enfants victimes d’AS (37 filles, 10 garçons) et 74 enfants non victimes (54 filles, 20 garçons) a été recruté. Leurs parents (parent non agresseur pour le groupe AS) et leurs éducatrices ont rempli l'Emotion Regulation Checklist (Shields & Cicchetti, 1997) peu de temps après le dévoilement de l’agression et un an plus tard.Les résultats des ANCOVAs à mesures répétées portant sur les évaluations des parents révèlent une plus grande labilité/négativité émotionnelle chez les enfants victimes d’AS, avec une accentuation des difficultés un an plus tard. Les parents de victimes d’AS, en particulier les parents de garçons, rapportent, en outre, de moins bonnes habiletés de RE chez leur enfant que les parents du groupe de comparaison. Selon les éducatrices, les victimes d’AS ont de moins bonnes habiletés de RE mais leurs troubles de labilité/négativité auraient tendance à se résorber avec le temps. La discussion portera sur lesécarts entre les deux sources d’évaluation et entre filles et garçons.

Malgré l'importance du soutien parental à l'autonomie (SA) dans plusieurs sphères du développement de l'enfant (Matte-Gagné et al., 2015), les facteurs menant à l'adoption de pratiques de SA chez les pères et les mères dans les premières années de vie restent méconnus (Linkiewich et al., 2021). Le SA réfère au fait d’encourager l’enfant à faire des choix et à résoudre par lui-même les problèmes qu’il rencontre (Grolnick et al., 2002). Cette étude vise à approfondir la compréhension des liens entre le tempérament de l'enfant et le SA durant la première année de vie avec une approche biparentale. Un échantillon de 235 triades père-mère-enfant a été évalué à 6 (T1) et 12 (T2) mois. Au T1, le tempérament de l'enfant a été évalué par un questionnaire validé et complété séparément par les deux parents. Au T2, le SA a été évalué par observation lors d’interactions parent-enfant à domicile. Les résultats révèlent que la perception paternelle du tempérament de l’enfant permet de prédire ses propres pratiques de SA et celles de la mère. Cette perception, rarement considérée dans les recherches, devrait donc être prise en compte. En outre, les parents d’enfants plus extravertis adopteraient moins de pratiques de SA. Considérant l’importance de ces pratiques pour le développement de l’enfant, il semble crucial d’intervenir auprès de ces parents pour promouvoir le SA. Les résultats seront interprétés à la lumière des écrits pertinents.