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Notre étude vise à vérifier le lien entre la participation à un traitement spécialisé et les taux de récidive chez des adolescents
auteurs d’agression sexuelle (AAAS). L’échantillon est composé de 351 adolescents (étendue=11-18 ans; x=15,8 ans; ÉT=1,8) évalués au Centre de psychiatrie légale de Montréal entre 1992 et 2002 pour avoir commis au moins un abus sexuel avec contact à l’endroit d’un enfant, d’un pair ou d’un adulte. Des données rétrospectives sur la participation au traitement ont
été recueillies à partir des dossiers archivés de cette clinique. Les données sur la récidive à l’adolescence et à l’âge adulte ont été recueillies jusqu’en 2005 à partir des sources officielles d’information sur la criminalité au Canada. Des analyses comparatives et des analyses de régression logistique seront effectuées afin de vérifier s’il existe des liens significatifs entre la participation au traitement et les taux de récidive. Les résultats de notre étude permettront de vérifier si la complétion d’un traitement spécialisé chez les AAAS diminue les taux de récidive sexuelle et si ce type de traitement a aussi impact sur les taux de récidive violente et générale. Puisque les programmes de traitement offert aux AAAS visent notamment à réduire les taux de récidive, il s’avère important de vérifier dans quelle mesure cet objectif est atteint par les modalités thérapeutiques actuelles et quelle est la pertinence d’offrir un traitement spécialisé à cette clientèle.

Cet article s’intéresse aux étapes de la transition à la parentalité dans un contexte de naissance prématurée en ciblant les répercussions perçues et les stratégies d'adaptation des nouveaux parents. Six couples hétérosexuels (n = 12) résidant au Québec ayant eu un premier enfant prématuré ont participé à des entrevues dyadiques semi-directives. Une analyse qualitative exploratoire s'inspirant de la théorisation ancrée a permis d’étudier ce passage précoce à la parentalité. La fin imprévue de la grossesse est vécue comme un déchirement, faisant osciller le parent entre la joie et la déception. L’hospitalisation du bébé peut mettre à l'épreuve la solidité du couple, étant donné le stress vécu durant cette période. Bien que le retour à la maison soit un moment de joie, il s’accompagne aussi d’insécurités et de surprotection du bébé. Cet article met en lumière le rôle important du personnel soignant dans l’accompagnement des parents de bébé prématuré et propose des pistes d'interventions pour les intervenant·es sociaux en périnatalité.

Témoignage de violence conjugale, photos de scènes de crime, vidéo d’un viol. Ce sont des exemples d’éléments traumatiques auxquels un avocat peut être exposé quotidiennement. Après quelques années, certains développent des symptômes de stress post-traumatique (SPT). Combien cela coûte-il à la société? Les impacts économiques directs et indirects des symptômes de SPT chez cette population n’ont jamais été documentés. Une étude d’Irlande du Nord (2008) a révélé des coûts faramineux pour population générale souffrant de SPT: 27 millions £ en soins et 138.9 millions £ en coûts indirects. La présente étude évalue les coûts économiques liés aux symptômes de SPT chez les avocats canadiens, qui sont supportés tant par les cabinets d’avocats (privé) que par les contribuables (public). Les analyses statistiques incluent: statistiques descriptives, analyses de régression multivariées (variables contrôles: genre, événements traumatiques passés, âge, etc.), tests Chi-2, tests-t et des modèles linéaires généraux. Il est attendu que les données révéleront que plus un avocat souffre de symptômes élevés de SPT, plus il engendrera des coûts importants. L’étude proposée est la 1ère étape pour révéler et communiquer aux responsables administratifs des différents barreaux canadiens l’impact des symptômes de SPT chez les avocats dans un langage quantitatif et économique, et représentera un guide de référence pour l’allocation des ressources des associations légales et gouvernementales.

L’exploitation sexuelle des enfants (ESE) ou la prostitution des enfants est une industrie mondiale dans laquelle des mineurs sont les biens échangés sur un marché (Département américain de la justice, 2010) pour des activités sexuelles. L'ESE est de plus en plus reconnue comme un problème social et représente une violation des droits humains, et des efforts sont déployés pour lutter contre ce fléau. Ces dernières années, ce marché prospère en Afrique subsaharienne avec une offre et une demande fiables de services sexuels. La présente étude propose une analyse empirique afin d’examiner les déterminants pertinents de la prise de décision des enfants par rapport à l’ESE en présence d’un choc au Togo et au Burkina Faso. A l’aide de données secondaires de ces deux pays, cette recherche permettra i) d’analyser les principaux déterminants dans les dimensions économiques, culturelles et sociales de l’ESE ; ii) de proposer des politiques publiques appropriées pour amortir les effets fléau.  

Bruxelles, fin octobre 1847 — Marx rédige une longue étude intitulée La Critique moralisante et la morale critique, dans laquelle il remarque notamment que « le bon sens “grobianisch” transforme la différence de classe en “grosseur du porte-monnaie” et l’antagonisme de classe en “démêlés de métier”. La grosseur du porte-monnaie est une différence purement quantitative,  par quoi l’on peut à volonté exciter l’un contre l’autre deux individus de la même classe » (Œuvres, t. III. Paris, Pléiade, p. 766). En d’autres mots, Marx ne conçoit pas les inégalités sociales comme nous les concevons spontanément ou intuitivement aujourd’hui, et il s’intéressait d’abord à la différence qualitative qui existe entre les classes sociales. Comme nous nous proposons de l’expliquer et de le justifier dans le cadre de notre présentation, la lutte marxienne des classes n’oppose absolument pas les riches et les pauvres, mais bien plutôt les travailleurs et les non-travailleurs, les titulaires de salaires et les percepteurs de plus-value, les hommes libres et les esclaves, les patriciens et les plébéiens, les barons et les serfs, les maîtres de jurande et leurs compagnons.  

Les populations autochtones sont confrontées à de nombreux obstacles pouvant limiter la persévérance scolaire et expliquer les faibles taux de diplomation observés en comparaison avec les allochtones. Les transitions scolaires sont dépeintes comme déterminantes pour la persévérance. Cependant, très peu d’études comparent les facteurs qui influencent les transitions avec ceux de la persévérance et le rôle des familles, des communautés et du milieu urbain est généralement occulté. Ainsi, l’objectif de cette communication est de présenter les résultats d’un projet de mémoire décrivant le rôle de la famille, de la communauté et du milieu urbain dans la scolarisation d’étudiantes autochtones fréquentant un établissement collégial du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce mémoire s’insère dans un projet de recherche collaborative réalisé auprès d'étudiants autochtones au postsecondaire. Une analyse secondaire réalisée à partir du témoignage longitudinal de six étudiantes a permis d’identifier que la majorité des facteurs de risque et de protection touche la transition dans toutes ses étapes, ainsi que la persévérance. De plus, ils témoignent de l’importance des familles et des communautés sur l’intention d’entreprendre une transition et quant à la persévérance. Ces résultats sont particulièrement importants afin de bonifier l’accompagnement des étudiants autochtones et les taux de diplomation postsecondaires qui s’avèrent essentiels pour améliorer les conditions de vies des communautés autochtones. 

Au cours des quinze dernières années, l’économie sociale est devenue une pratique incontournable dans le milieu communautaire québécois. L’institutionnalisation de cette forme d’économie alternative à la fin des années 1990 a permis de reconnaître son importance dans le développement des communautés locales. Si certains acteurs ont vu dans cette institutionnalisation un désengagement de l’État, d’autres se sont montrés plus favorables à cette entrée en scène des mouvements sociaux sur le terrain de l'économie. La littérature scientifique a largement documenté cette montée de l’économie sociale, en s’intéressant à son rôle, à son rapport avec les pouvoirs publics et à ses impacts socioéconomiques. Or, peu d’écrits ont étudié la transformation qu’a suscité l’économie sociale sur les pratiques traditionnelles dans le milieu communautaire. Cette communication vise à répondre à ce questionnement en exposant le parcours d’une table de quartier qui a démarré un projet de marchés alimentaires ambulants. En nous basant sur des documents internes et un corpus d’une dizaine d’entrevues individuelles, nous identifierons sur quels aspects du fonctionnement de la table l’initiative économique génère-t-elle des pressions. Nous verrons également à quel point le virage économique de la table modifie son identité collective. Ces résultats nous permettront en définitive de mieux comprendre comment est vécue la tension entre l’économique et le social au sein d’un organisme à but non lucratif.



Les effets délétères des jeux de hasard et d’argent (JHA) sur l’individu et son entourage représentent un enjeu important pour la santé publique. Alors que le jeu problématique se présente fréquemment en concomitance avec des problèmes de consommation, l’effet de cette concomitance sur les difficultés des joueurs problématiques (JP) n’est pas encore bien défini. La présente étude adresse ce problème en dressant un profil différentiel des atteintes d’une population clinique de JP avec ou sans problèmes d'abus/dépendance aux substances psychoactives (SPA). Les évaluations (Indice de gravité d’une toxicomanie; IGT) de 322 JP adultes consultant dans un centre de réadaptation ont été analysées; 132 JP ont des problèmes de consommation et 190 JP n’ont pas ces problèmes. Les résultats d’une MANOVA effectuée sur l’ensemble des données indiquent que les JP ayant des problèmes de consommation présentent des atteintes plus sévères aux plans professionnel, judiciaire, psychologique et relationnel. Toutefois, ce sont les JP sans problèmes de consommation qui présentent des atteintes plus sévères quant aux habitudes de JHA. Les résultats de l’étude témoigne d’un besoin d’intervention aux plans relationnel et psychologique chez les deux groupes de JP, quoique plus important chez les JP ayant des problèmes de consommation. L'étude révèle également la nécessité de considérer la concomitance d'abus/dépendance aux SPA dans les traitements offerts aux JP.



Malgré que les interprètes de langue des signes soient reconnus au même titre que leurs confrères de langues officielles (OTTIAQ, 2008), la multitude des compétences spécifiques attendues pour ces interprètes (Schick et al., 2005; Napier et al., 2006) soulève le problème d’une liste distincte de compétences basée sur la seule différence de modalité linguistique. Dans ce cadre, nous proposons une analyse critique des descriptions de tâche pour les interprètes visuels dans le but de : i) faire état du rôle de l’interprète, des composantes de sa tâche, ainsi que des compétences nécessaires pour lui permettre d’exercer adéquatement son métier dans trois domaines : le sociocommunautaire, le scolaire et le service de relais vidéo (SRV). Dans un premier temps, nous comparerons les descriptions actuelles des compétences exigées par les employeurs, les ordres et les associations professionnelles d’interprètes LSQ/français. Dans un deuxième temps, nous décrirons les programmes actuels de formation postsecondaires canadiens en interprétation visuelle quant aux trois domaines ciblés choisis en ce qu’ils représentent les deux principaux domaines dans lesquels oeuvrent les interprètes visuels (sociocommunautaire et scolaire) ainsi qu’un domaine en émergence impliquant de nouvelles compétences reliées au SRV. Finalement, nous discuterons des résultats de cette analyse descriptive en regard de la mise en place d’une évaluation provinciale des interprètes LSQ/français.

Au Canada, 52,2% des enfants placés sont autochtones, alors qu'ils ne comptent que pour 7,7% de l'ensemble de la population. Les mères sont généralement tenues responsables et plus souvent signalées pour négligence en protection de la jeunesse (PJ). Hormis le colonialisme, la pauvreté, les dépendances, et la violence institutionnalisée qui expliquent partiellement ces constats, des incompréhensions demeurent. Cette communication propose d'éclairer l’expérience parentale des mères innues pour comprendre si leurs savoirs et repères culturels sont reconnus et valorisés au contact de la PJ. En s’appuyant sur l’histoire, les cosmologies innues et une logique d’autodétermination, le constructivisme social et l’action historique ont servi d’écran d’analyse. 15 entrevues de type récit biographique ont été réalisées auprès de 9 mères innues, issues d’une même communauté, et dont (au moins) un enfant a fait l’objet de mesures de protection. Les résultats préliminaires de l'étude établissent le souhait des répondantes que leurs réalités culturelles et besoins familiaux singuliers soient davantage pris en compte pour garantir la sécurisation culturelle et la réduction de prise en charge de leurs enfants en PJ. Les retombées de cette étude permettront d’outiller les intervenants et milieux de pratiques, et à l’instar des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, d’émettre des recommandations pour la réforme législative de services en enfance famille autochtone.

Les tribunaux de santé mentale (TSM) visent des personnes ayant commis des délits mineurs dont la cause peut être attribuée à leurs problèmes de santé mentale, comme circonstance atténuante. Les juges et avocats y jouent un double rôle. D’une part, ils doivent s’assurer du bien-être des personnes accusées, les traiter avec bienveillance et assurer leur cheminement thérapeutique. D’autre part, ils doivent assurer la sécurité publique en prenant des décisions concernant les risques de dangerosité des personnes accusées. Comment peuvent-ils assurer ce double rôle? Comment un tribunal peut-il être à la fois coercitif et bienveillant? Cette étude a eu pour objectif de rendre visibles les relations de pouvoir et de coercition au sein du TSM de la Cour municipale de Montréal, avec une approche d’observation directe non participante d’audiences pendant 85 heures, de décembre 2021 à septembre 2022. L’analyse des données nous a amenées à soutenir que bien que l’accompagnement au sein des TSM se veut bienveillant et clément, il reproduit des relations de pouvoir, notamment en jouant sur une zone d’ombre juridique pour pousser les participants à accepter des traitements qu’ils auraient refusés autrement. Cette étude est importante dans un contexte où de plus en plus de TSM sont instaurés au Québec et ailleurs dans le monde, malgré le manque de littérature scientifique.

Les étudiants issus des peuples autochtones démontrent un taux de succès scolaire inférieur au Canadien moyen (Richards, 2011). Toutefois, le taux de diplomation s’améliore (Statistiques Canada, 2016). Le premier objectif de cette étude était de dresser un portrait des types de motivations (Deci et Ryan, 1985) incitant les étudiants issus des peuples autochtones à poursuivre leurs études au niveau collégial. Le deuxième objectif visait à identifier les facteurs liés à leur rétention scolaire. Des entrevues semi-structurées ainsi qu’une analyse thématique auprès de 9 (n = 3 issus des peuples autochtones et n = 6 non-issus des peuples autochtones) professionnels de l’éducation (p.ex. aide pédagogique individuelle, coordonnateur de centres de ressources autochtone) accompagnant les étudiants lors de leur transition du secondaire au collégial ont été menées. En lien avec le premier objectif et selon les perceptions des participants, aucune motivation intrinsèque n’a été identifiée, alors que des motivations extrinsèques régulées de manière externe, introjectée et identifiée ont été relevées. En lien avec le deuxième objectif, favoriser l’autonomie des étudiants, s’adapter à leurs styles d’apprentissage et entretenir une relation de confiance contribueraient à leur rétention scolaire. Cette étude souligne l’importance de mettre l’accent sur des motivations intrinsèques ainsi que de considérer ces facteurs de rétention dans l’expérience académique, au collégial, de ces étudiants.

La sexualité des femmes a longtemps été réprimée et plusieurs études concluent encore que les femmes portent un regard négatif sur leur masturbation et leur droit au plaisir sexuel (Hogarth et Ingham, 2009; Kaestle et Allen, 2011). Les études sur la masturbation féminine réalisées à ce jour n’ont pas réussi à détailler les processus de la masturbation des femmes et son rapport avec la santé sexuelle. Cette recherche qualitative exploratoire s’intéresse aux manières que la masturbation régulière (définie comme une fois par mois ou plus) module la santé sexuelle des femmes à travers le développement du concept de soi sexuel. En explorant le vécu de la masturbation à partir du point de vue des femmes et en interprétant ces expériences à l’aide du concept de soi sexuel et des théories critiques féministes, nous tenterons de décrire les processus qui sont sous-jacents à une sexualité plus épanouie et une meilleure santé sexuelle. Quatorze femmes âgées de 18 à 30 ans qui se masturbent régulièrement ont participé à des entrevues individuelles semi-dirigées. Les analyses préliminaires indiquent qu’il y a des différences entre les débuts masturbatoires à l’enfance et à l’adolescence. Aussi, nous décelons une différence entre les femmes hétérosexuelles et les femmes homosexuelles dans leur vécu de l’entrée à la sexualité dyadique qui semblent être plus aisé pour ces dernières. Des pistes de recherches futures et d’interventions seront développées lors de cette communication.

Au Canada seuls le NB et l'Alberta ont des taux équivalents ou supérieurs au taux de suicide québécois (INSPQ, 2015). Les groupes les plus à risque sont les hommes de 35-49 et 50-64 ans. Le niveau socioéconomique joue aussi un rôle (Pratt, 2011). C'est dans ce contexte qu'un projet pilote en prévention du suicide visant à sensibiliser et informer plus particulièrement les hommes les plus à risque a été mis sur pied, soit le projet « Et moi, comment ça va ? » (EMCCV). Cette évaluation vise à identifier la nature et le niveau de rayonnement des extrants de ce projet. Elle vise ensuite à examiner dans quelle mesure les objectifs visés à court et moyen terme par chacun des extrants, puis par le projet en entier, sont atteints. Pour chaque extrant, puis globalement, les principaux aspects retenus, les points forts et les limites sont également examinés. Cette évaluation est une étude de cas où le « cas » étudié est le projet EMCCV. Une variété de sources de données, quantitatives mais surtout qualitatives, sont utilisées afin de permettre la triangulation. Des statistiques de fréquentation et de diffusion sont utilisées ainsi que quatre focus groups d'hommes de différentes tranches d'âge et un focus group d'experts cliniques. Les groupes les plus réceptifs aux différents extrants du projet ont été les hommes des groupes d'âge visés. Plusieurs objectifs ont été atteints (à des niveaux divers) mais pas tous. Plusieurs recommandations sont faites pour bonifier les suites du projet.

La situation mondiale engendrée par la COVID-19 a accéléré l’utilisation des technologies numériques dans le domaine de l’éducation, limitant ainsi l’accès à des milliards d’apprenants de tous les niveaux, aux établissements d’enseignement. Or, la possibilité d’appliquer ce type d’enseignement au service social a été largement discutée et de nombreuses recherches soulignent son efficacité sur l’acquisition de connaissances déclaratives. Cet article présente les résultats d'une étude qualitative ayant interrogé 10 étudiants sur les facteurs qui facilitent ou contraignent l’utilisation des technologies numériques dans un cours d’initiation en travail social. Les résultats vont à l’effet que les cours en ligne permettent une plus grande flexibilité et une autonomie en matière de gestion du temps. Afin de faciliter les apprentissages, il est primordial de bien structurer les outils pédagogiques utilisés et offrir un accompagnement soutenu aux étudiants.  Les résultats sont mis en dialogue avec les écrits scientifiques et, en conclusion, sont identifiés les enjeux et défis pour l’enseignement en travail social.

L’adolescence est une période où la direction
des changements dans l’estime de soi suscite toujours le débat. Cependant, son
lien avec la perception d’acceptation sociale est bien établi (Harter, 1999).
Cette étude vise à 1) identifier les différentes trajectoires de développement
de l’estime de soi de 797 élèves sur une période de 6 ans (âge moyen au T-1 =
10,7 ans) et 2) d’étudier le lien entre l’appartenance à l’une de ces
trajectoires d’estime de soi et le sentiment d’acceptation sociale chez ces
même jeunes au dernier temps de mesure. La méthode de Nagin (1999), a permis
d’identifier 4 trajectoires d’estime de soi (BIC=-3098.85). Les résultats
montrent des différences quant à l’acceptation sociale perçue pour certains patrons
d’évolution. Ainsi, l’acceptation sociale perçue par les jeunes suivant une
trajectoire d’estime de soi basse (7,7%) est plus faible que celle de tous les
autres groupes. La perception d’acceptation sociale des jeunes du groupe où
l’estime de soi est ascendante (14,2%) et du groupe elle est élevée (50,5%) est
semblable. Les élèves du groupe dont l’estime de soi est moyenne et stable, (26,7%)
ont une perception d’acceptation sociale plus élevée que celle du groupe d’estime
de soi basse,  mais plus faible que celle
des deux autres trajectoires. Aucun effet du sexe n’a été trouvé. La discussion
traitera des différences développementales dans l’estime de soi et de leur
impact sur la perception d’acceptation sociale des jeunes dans leur groupe de
pairs.

L’association entre l’anxiété et la dépression durant l’adolescence est bien établie dans la littérature scientifique. Toutefois, la contribution spécifique et indépendante des différentes formes d’anxiété reste très peu étudiée. En effet, peu d’études prennent en considération les autres troubles anxieux, ce qui limite notre compréhension vu l’importante comorbidité entre ces troubles. Cette comorbidité suggère également l’existence d’un concept général latent, soit la propension à l’anxiété. La présente étude vise à établir la structure latente des différentes formes d’anxiété en utilisant des analyses bifactorielles et à analyser la contribution spécifique et indépendante de ces différentes formes d’anxiété sur la dépression à l’adolescence. Ainsi, 481 élèves australiens ont rempli un questionnaire durant leur dernière année au secondaire. Les résultats montrent qu’un modèle bifactoriel comprenant un facteur général et six formes spécifiques d’anxiété présente une meilleure adéquation, et que l’anxiété de performance est le facteur spécifique le mieux défini, et ce, même après avoir pris en compte la propension générale à l’anxiété. Les résultats montrent également que la propension générale à l’anxiété est un prédicteur important de la dépression tout comme les différentes formes spécifiques d’anxiété. Cette étude contribue ainsi à mieux comprendre la structure des différentes formes de l’anxiété et son lien avec la dépression à l’adolescence.

Ces dernières années, la popularité de l’humour n’a cessé de s’accroître et de générer, uniquement en 2009, des recettes de près de 45,5 M de revenus de billetterie pour une population d’1,3 M de spectateurs.

L’humour au Québec semble de plus en plus ancré dans notre culture ; de l’humour absurde à l’humour politique en passant par l’humour « trash » ou bon enfant, tous les genres sont permis, sans réelle censure. 

Humoriste, une profession. Mais la question que l'on se pose est, comment vit-il avec cette professionnalisation ? C’est bien là le cœur de cette recherche. L’humoriste existe, depuis longtemps maintenant, même s’il n’a pas toujours été considéré comme un professionnel au même titre qu’un comédien ou qu’un chanteur.Le vécu de cette professionnalisation sera abordé grâce à la collaboration d’une dizaine d’humoristes qui ont fait un exercice d’introspection sur leur travail et la façon dont ils le menaient à bien. Différents thèmes ont été abordé, dont l’origine de leur choix, leur parcours académique ainsi que professionnel, leurs revenus, la reconnaissance du public mais aussi de leurs pairs, la responsabilité qu’ils ont ou qu'ils n'ont pas, et enfin, le phénomène de cette notoriété grandissante.

Cette étude exploratoire nous apportera une vision plus en profondeur de leur profession à l’aide de la "théorie ancrée". Cette même théorie qui me permettra de tirer mes propres conclusions et d’apporter un regard nouveau sur ce phénomène de société.

Le débat entre partisan·es de la violence et de la non-violence divise les mouvements sociaux depuis leur avènement. En raison de l’association essentialiste entre femmes et non-violence, il prend une tournure différente au sein des mouvements féministes, présumés d’emblée comme étant pacifiques. Pourtant, nombre d'entre eux ont fait et font usage de la violence pour résister ou pour survivre, dont l’exemple le plus pertinent est celui des suffragettes britanniques. Ainsi s’est forgée la notion d’autodéfense féministe, qui permet de remettre en question la binarité simpliste entre violence et non-violence. Peu étudié par les théoriciennes féministes, qui s’intéressent davantage à la violence contre les femmes qu’à la violence des femmes, ce sujet reste tabou, alors même qu’il fait selon moi partie de notre héritage féministe. Mon travail consistera ainsi une réflexion sur la place de la violence dans les mouvements féministes. Il s’agira de se demander comment (re)définir la violence dans une perspective féministe, particulièrement à partir des travaux de philosophes féministes marxistes, décoloniales, et/ou abolitionnistes du système pénal. En effet, j’avance que les perspectives féministes peuvent nous permettre d’aller au-delà de la définition traditionnelle de la violence en science politique, qui se limite trop souvent à la violence physique ou psychologique, sans prendre en compte ses aspects structurels ni la façon dont la violence est genrée et racialisée.

Nul psychothérapeute qui œuvre auprès de personnes qui ont vécu une expérience traumatique n’est à l’abri du trauma vicariant. Afin de mitiger l'expérience du trauma vicariant, plusieurs auteurs soutiennent qu’une meilleure connaissance de soi et la pratique du soin de soi (self-care) sont à promouvoir. Dans le domaine de l’art-thérapie, la réponse par l’art constitue une pratique couramment utilisée à des fins d’exploration personnelle et de soin de soi. La méthode de l’étude discutée dans le cadre de cette présentation est ancrée dans un cadre appartenant à la recherche-action. Un art-thérapeute professionnel a été formé afin d’offrir un atelier conçu pour les sensibiliser au trauma vicariant et pour présenter la réponse par l’art comme outil de soin de soi. Huit psychothérapeutes qui travaillent avec des personnes réfugiées ont été recrutés y participer. Trois entretiens semi-structurés individuels ont été tenus suite à l’atelier sur une période de deux mois afin de comprendre l’expérience des participants et d’évaluer les répercussions de leur participation à l’atelier à court et moyen termes. Les résultats préliminaires de l’analyse thématique des données recueillies seront présentés. Des recommandations quant à la mise sur pied de programmes de sensibilisation au trauma vicariant et de formation à la réponse par l’art comme outil de soin de soi répondant aux besoins des psychothérapeutes qui travaillent avec des personnes réfugiées seront proposées.

L’enfant et son développement font l’objet d’une préoccupation grandissante dans nos sociétés. Bien que l’État ait pris une plus grande responsabilité dans la garantie d’un environnement propice au développement de l’enfant, c’est en d'abord aux parents que revient la tâche de s’assurer de sa sécurité et de son épanouissement. La protection de l’enfant en tant que sujet de droit implique parfois une limitation de la liberté des parents ou des personnes qui ont une responsabilité à son égard. Avec l’idée de compétence travaillée par les professionnels de la protection de l'enfance, il s’agit avant tout de reconnaître les parents comme étant potentiellement aptes à répondre aux besoins de leur enfant. Toutefois, la reconnaissance des capacités parentales semble ne pas s’accompagner d’une plus grande perméabilité par rapport à la diversité des modes éducatifs.Cette recherche qualitative menée en s’inspirant de l’approche par théorisation ancrée, propose d’apporter une meilleure connaissance sur la façon dont les discours concernant la parentalité et les compétences parentales s’articulent en pratique et sont expérimentés par les familles et les professionnels. Nous avons choisi de nous intéresser à la mesure d’Action Éducative en Milieu Ouvert en Suisse. Celle-ci s'adresse aux familles suivies par les services de protection des mineurs et a pour objectif le maintien de l'enfant dans son milieu d'appartenance, par un travail sur les compétences parentales.

En 2005, Alexandre Baril soulevait la question de la sous-représentation des femmes en philosophie. En 2015, Marianne DiCroce trace un portrait de la situation qui indique que peu de choses ont changé. Cette décennie fut cependant marquée par plusieurs prises de conscience et initiatives : qu'est-ce qui retarde l'évolution des choses ?

Le collectif Salon femmes et philosophie obtient en 2013 une subvention du SÉTUE pour tracer un portrait de la situation des femmes en philosophie au Québec, et à l’UQÀM en particulier. Le collectif a depuis approfondi son étude des obstacles à la venue des femmes en philosophie et des aspects du climat dans cette discipline qui non seulement affectent les femmes mais aussi les personnes non représentées dans sa tradition et son canon.

Sous le mode de la recherche-action nous avons rassemblé des données d’observation et des témoignages, participé à plusieurs activités de communication (États Généraux du féminisme, 2013 ; congrès de la SPQ, ACFAS 2015) et d’interventions. Enfin nous avons procédé à une analyse conceptuelle d’un corpus de syllabus de cours et de sites web de départements de philosophie universitaires au Québec en utilisant la méthode d’analyse de texte assistée par ordinateur (LACTAO) développée au sein du LANCI (UQÀM).

Nous allons présenter la synthèse de notre étude de cette question et ce faisant brosser un portrait couvrant la dernière décennie de l’évolution de la place des femmes en philosophie au Québec.

 

 

Cette recherche s'inscrivait dans le contexte de la mouvance de réconciliation actuelle au Canada et au Québec. La recherche s’intéressait aux espaces informels de réconciliation, en particulier les espaces métaphoriques et physiques où se rencontrent des individus issus des communautés autochtones et allochtones, dans un espace éthique d’engagement. Son objectif visait à identifier les éléments et les dynamiques qui pourraient définir des espaces comme des espaces éthiques d'engagement à Natashquan et Nutashkuan. Cette étude examinait également la contribution de ces espaces éthiques d’engagement aux perspectives et postures de l’intervenante, dans le but de favoriser la décolonisation des esprits et la formation des travailleurs sociaux, et par extension, de promouvoir une réconciliation entre cette profession et les communautés autochtones. Les résultats présentés incitent à explorer la perspective selon laquelle les futurs travailleurs sociaux devraient s'impliquer tant dans les espaces éthiques intérieurs ou métaphoriques pour décoloniser leur esprit que dans les espaces éthiques physiques pour mieux appréhender les besoins des communautés et éviter de perpétuer des attitudes coloniales. Cette recherche souligne l'importance cruciale de l'engagement des travailleurs sociaux dans des espaces éthiques pour favoriser l'émergence d'une pratique décolonisante du travail social en contexte autochtone.

Le placement en famille d’accueil est une intervention radicale visant à protéger l’enfant dont le développement et la sécurité dans son milieu familial sont jugés compromis. La majorité des parents maintiennent des contacts avec leur enfant suite au placement, bien que les répercussions de ces contacts sur le développement soient très peu documentées.  Cette étude réalisée avec la collaboration des Centres jeunesse, vise à décrire les contacts entre l’enfant et sa famille d’origine, de même que les liens entre ces contacts et le développement de l’enfant. Cinquante-quatre parents biologiques sont rencontrés lors d’une entrevue et 43 enfants, âgés de 12 à 43 mois, sont évalués lors d’une visite dans leur milieu d’accueil. Les échelles de Bayley (3ed.) sont administrées afin d’évaluer le développement global de l’enfant, et les interactions enfant-parent d’accueil sont codifiées à l’aide du tri-de-carte du comportement d’attachement. Les enfants rencontrés maintiennent principalement des contacts avec leur mère (98,11%) et avec leur père (46,30%). Les contacts mère-enfant varient beaucoup quant à la fréquence mensuelle (M=5,95, ET=7,60) et la durée en heures (M=8,17, ET=9,67). Il ressort que les contacts mère-enfant prédisent la diminution des comportements de dépendance manifestés par l’enfant dans sa relation avec son parent substitut. Surtout, les résultats de cette étude rappellent l’importance de la qualité du milieu d’accueil dans le développement de l’enfant placé.

L'étude proposée ici porte sur le dénouement d’une poursuite judiciaire en violence conjugale sous forme d’engagement 810. L’article 810 du C.CR. est utilisé régulièrement comme issue du processus judiciaire dans les cas de violence conjugale. L’objectifdu « 810 » est d’assurer la sécurité de la victime en imposant à l’accusé des conditions à respecter. Le « 810 » est une mesure préventive et non pas punitive, ainsi elle n’occasionne pas de casier judiciaire au défendeur. La popularité de cet engagement nous amène à nous questionner sur l’impact de cette procédure sur les victimes en violence conjugale. Malgré l’utilisation fréquente, peu d’études se sont penchées à savoir si le 810 est une mesure appréciée par les victimes et si leur besoin de sécurité a été répondu. Les objectifs que nous nous sommes fixés se résument ainsi : 1. Comprendre les enjeux entourant le 810, 2. Le rôle de la victime dans la prise de décision, 3. Les raisons évoquées par les victimes qui ont accepté le « 810 », 4. L’engagement 810 répond-il aux besoins de sécurité des victimes?

Pour répondre à nos objectifs, on a réalisé des entrevues semi dirigées avec 15 victimes de violence conjugale ayant accepté un « 810 ». De ce nombre, 11 personnes ont participé à une deuxième entrevue après un an. Autres éléments qui ont été explorés : le contexte avant l’engagement 810, le besoin d’information et le besoin de sécurité, les attentes des victimes en matière de justice et enfin, pourquoi avoir accepté un 810.