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Par-delà les considérations techniques et matérielles concernant la nécessaire adaptation des usagers du milieu naturel québécois aux contraintes géographiques et environnementales du territoire, le déploiement des activités professionnelles en plein air (notamment les activités d’encadrement et d’accompagnement comme le guidage en tourisme d’aventure, l’enseignement par la nature, ou encore l’intervention psychosociale par la nature et l’aventure) s’inscrit dans un cadre social et géoculturel où la relation à la nature doit être considérée comme un des principaux marqueurs historiques et identitaires du Québec. 

La proximité des québécois avec la nature est réelle et quotidienne. Elle se concrétise de manière objective et directe tant au niveau de l’occupation du territoire que des pratiques personnelles et professionnelles. D’un point de vue sociologique voire anthropologique, ce lien particulier s’incarne également dans plusieurs mythes fondateurs et symboles, notamment illustrés par la littérature, qui dessinent une identité collective fondée sur la nordicité et la nature sauvage. Le lien à la nature est au Québec un référent culturel incontournable, un patrimoine historique commun qu’il est possible de conceptualiser. Le but étant d’éduquer les futurs intervenants plein air pour incarner et entretenir cette tradition collective d’attachement à la nature dans le cadre de leurs activités professionnelles.

En prenant pour objet les archives de la parole d'une radio communautaire et leurs revalorisations sous forme de documentaire radiophonique, l'exposé donne à penser le recours renouvelé à la narration dans les sciences sociales et historiques. Nous suggérons de réfléchir à nouveau frais l'usage du récit dans la commémoration historique ainsi que la dimension expressive-esthétique de la pratique de l'archiviste-archéologue dans la reconstruction des faits historiques. En s'appropriant le document d'archive, en individuant les témoignages du passé, en subjectivant les matériaux historiques, l'auteur de l'écriture de l'histoire y laisse toujours la marque de son interprétation « comme au vase en terre cuite la trace de la main du potier » disait Benjamin.

Suite à une investigation empirique les matériaux historiques d'une radio communautaire, il appert que certains constats peuvent être tirés quant au geste de l'opération historique. Ce n'est pas seulement une transmission passive d'un héritage culturel qui est assumé, mais une reconstruction arbitraire de mémoires que l'on doit admettre comme étant réinventées. Ce sont ainsi des groupes d'énoncés qui sont agencés par le maître d’œuvre de l'histoire, des chaînes de signifiants, de significations, qui sont articulés à l'aune d'une interprétation privilégiée. Dans le courant de la discussion, nous chercherons à savoir si la narration est le ciment de l'histoire, le liant articulant l'individuel et le collectif.

Comme tous les pays développés, le Canada affiche une croissance considérable du taux d’emploi autonome. Les recherches
montrent que les immigrants tendent à exercer les activités indépendantes plus que les natifs. Notre objectif est d’analyser les déterminants de cette participation chez les immigrants ainsi que les disparités ethniques et régionales observées. Nous testons deux hypothèses : (i) l’emploi autonome des immigrants est essentiellement motivé par l’écart de revenu entre le travail indépendant et le travail salarié; (ii) le capital humain, l’origine nationale, l’année d’immigration, etc., exercent également un effet important.

L’étude s’appuie sur les données confidentielles des recensements de 1991, 1996, 2001 et 2006 fondées sur un échantillon de 20 %. Nous utilisons la méthode « switching regression and structural probit » pour analyser l’effet de l’écart de revenu sur la participation au travail autonome.

Les résultats montrent que la décision des immigrants de devenir travailleur autonome dépend largement de l’écart de revenu entre l’activité indépendante et l’activité salariée. Dans l’ensemble, plus l’écart est grand, plus la propension à participer à l’activité indépendante est forte.Ce résultat est particulièrement important à Vancouver et à Toronto. À Montréal, l’écart de revenu affecte négativement cette décision. Les caractéristiques démographiques, le niveau d’instruction et l’appartenance ethnique sont également des déterminants importants.

Plusieurs études sur la prostitution ont été réalisées, mais peu d’entre elles procurent des informations scientifiques valides sur les personnes qui offrent des services sexuels dans des contextes autres que la prostitution de rue. La présente étude évalue le profil psychosocial de 23 femmes qui offrent des services de massages érotiques (M= 30,5 ans, ET=9,9) en comparaison avec 43 femmes qui n’offrent pas de services sexuels (M=28,1 ans,  ET=9,5). Les masseuses érotiques ont été recrutées par le biais des méthodes utilisées par les clients (salons de massages et annonces dans les journaux) et les femmes du groupe de comparaison, dans des centres d’achats. Les participantes ont été rencontrées pour une entrevue individuelle semi-structurée où plusieurs questionnaires leur ont été administrés. Les résultats démontrent notamment que les masseuses érotiques ont vécu plus de violence physique de la part de leurs parents (74% versus 19%; χ2=19,48, p<0,001) et de leurs conjoints (70% versus 29%; χ2=9,72, p<0,005), plus de violence dans leur travail (65% versus 19%; χ2=13,86, p<0,001) et ont eu plus souvent des rapports sexuels intrafamiliaux (30% versus 5%; χ2=8,46, p<0,005) que les femmes du groupe de comparaison. Ces résultats suggèrent qu’il existe certaines différences entre les femmes qui offrent des services de massages érotiques et celles qui n’offrent aucun services sexuels. Les retombées cliniques et théoriques de ces résultats seront discutées.

La proportion de travailleurs souffrant d’une incapacité liée à la santé mentale est passée de 6,4 % en 2019 à 8,7  % en 2021 (Statistique Canada, 2022), illustrant l’urgence des problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs. De plus, l’ère post-pandémique transforme le monde du travail et le travail hybride augmente en popularité. Cette situation inédite soulève des questionnements, à savoir si certains facteurs reconnus pour protéger la santé psychologique au travail le sont également en contexte de télétravail. Cette recherche vise à tester l’effet médiateur du détachement psychologique du travail sur la relation entre la motivation au travail et le bien-être psychologique au travail des télétravailleurs. Ainsi, 250 répondants ont rempli trois questionnaires pour mesurer les variables étudiées :  la traduction française de The Motivation at Work Scale, la traduction française de The Recovery Experience Questionnaire et l’échelle de mesure du BEPT. Des analyses de médiation ont été effectuées et les résultats soutiennent l’existence d’un modèle de médiation entre les variables. L'idée selon laquelle le détachement psychologique au travail est vécu plus difficilement pour les télétravailleurs est également corroborée. Ce projet novateur fait progresser les connaissances sur les facteurs de protection de santé mentale des travailleurs à distance en offrant des données probantes sur la motivation, le détachement psychologique et le bien-être psychologique au travail.

L’idée de reporter l’âge normal de la retraite au Canada s’inscrit dans un questionnement politique plus large concernant les défis posés par le vieillissement de la population. L’analyse que nous proposons a pour principal objectif d’estimer l’impact du report de l’âge normal de la retraite au Canada sur l’âge effectif de la retraite.

Dans un premier temps, nous proposons une nouvelle méthode pour estimer le nombre d’années potentielles de travail perdues (APTP) selon différentes causes. On peut ainsi estimer le nombre d’années potentielles perdues pour des retraites volontaires, mais aussi pour des retraites causées par une mauvaise santé, par une perte d’emploi pour des raisons économiques, ou à cause de la mortalité prématurée. Les résultats montrent que la tendance à reporter sa retraite se manifeste de façon continue depuis le milieu des années ’90, tant chez les hommes que chez les femmes. Par contre, l’abandon du marché du travail se décline différemment d’un sexe à l’autre.

Dans un deuxième temps, nous utilisons cette méthodologie pour appréhender l’impact d’une mesure visant à repousser à 67 ans l’âge normal de la retraite au Canada. Bien que cette étude montre que reporter l’âge normal de la retraite de deux années aurait un effet sur l’âge effectif de la retraite, celui-ci pourrait être nettement moins important que l’effet recherché sur la participation au marché du travail et la croissance de la main-d’œuvre.

Les intervenants en déficience intellectuelle (DI) effectuent un travail exigeant sur le plan psychologique. Ils sont exposés à des comportements difficiles (CD) comme l’agression, la destruction de biens et les comportements sexuels inadéquats (Emerson et al., 2011). Ils n’échappent pas au contre-transfert, soit l’empan des émotions ressenties, ainsi que leur façon de les gérer ou d’y réagir. Par exemple, les émotions négatives peuvent induire un impact délétère sur l’alliance thérapeutique et l’engagement avec les clients (Mansell et al. 2003). Néanmoins des compétences chez les intervenants, comme la régulation émotionnelle (RE), permettent de mieux gérer la charge émotive induite par un événement stressant (Compas et al., 2013). Or, le vécu des intervenants en DI est peu documentée au Québec et la RE a été peu étudiée chez ceux-ci. L'étude dresse un portrait en documentant le taux d'exposition aux CD, la nature des CD et les impacts perçus. Elle vérifie également si le niveau de RE prédit le niveau de détresse psychologique. Des questionnaires ont été administrés auprès de 118 participants. Une analyse descriptive illustre le taux d'exposition par mois (M= 45.10), les types de CD les plus rapportés (destruction de biens, agression verbale), et les impacts perçus tels que le stress, l'impuissance et l'épuisement. Une analyse de régression démontre un lien significatif (r= 0.66, p < 0,001) entre la RE et la détresse. Les implications cliniques et théoriques sont discutées. 

Au Québec, la négligence demeure la première forme de maltraitance en importance (Association des centres jeunesse, 2014; Trocmé, et coll., 2013). Les conséquences sur le développement des enfants sont multiples et significatives. Des études ont démontré qu’il existe plusieurs dimensions à la négligence (Dubowitz, Pitts, & Black, 2004; Erickson & Egeland, 2002; Kaufman, 2004). Cependant, peu d’entre elles traitent du lien entre les différents types de négligence et les difficultés développementales. L’étude vise donc à examiner les liens entre la négligence relationnelle et le développement social et affectif chez les enfants. Les données ont été recueillies auprès de 59 familles d’enfants âgés de 2 à 71 mois. Les instruments de mesure utilisés sont l’Inventaire concernant le bien-être des enfants (Magura & Moses, 1987), l’Inventaire du milieu familial (tiré de l’ÉLDEQ, 2000) et le questionnaire sur les étapes du développement (Bricker & Quires, 1999). Les résultats préliminaires suggèrent que les enfants exposés à la négligence relationnelle, soit une surveillance parentale déficiente et peu de reconnaissance et d’acceptation de la part du parent, présentent des difficultés d’ordre socioaffectives. En somme, s’attarder à la présence de liens entre les différents types de négligence et les difficultés développementales favorisera la mise en place de stratégies adaptées aux enfants et aux familles qui vivent en contexte de vulnérabilité.

La francophonie canadienne se trouve dans une situation paradoxale vis-à-vis des rapports entre ses communautés. En effet, là où l’on s’attendrait à ce que les Québécois soient les alliés des francophones restés minoritaires dans leurs provinces, on se rend compte que leur division est toujours très apparente dans les idéologies et dans les aménagements linguistiques.

Pour étudier cette problématique et l’expliquer correctement en vue du développement de solutions efficaces, un terrain ethnographique a été mené en collaboration avec des communautés de la francophonie canadienne minoritaire en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta. Pour la collecte des discours et des idéologies sur ces sites, les méthodes de l’observation participante et des entrevues ont été mises à profit en vue de la description juste des contextes ethnolinguistiques et des idées réelles des personnes concernées.

Ainsi, cette recherche novatrice permettra de discuter des aspects anthropologiques de ce problème souvent mieux représenté sous les angles historiques ou politiques. Puis, en plus de cet avancement des connaissances, la recherche a aussi apporté une plateforme à ces Canadiens francophones pour leur permettre d’exprimer les enjeux véritables de leur francophonie particulière.

Cette communication sera l’occasion de présenter les résultats finaux de cette étude en discutant des structures de ces conflits intercommunautaires qui changent en fonction d’une francophonie tout aussi complexe.

Cette communication porte sur une recherche qualitative visant à mettre en évidence les dynamiques liées aux processus d’adaptation et d’insertion socioprofessionnelle des colombiennes ayant trouvé refuge à Québec. Plus spécifiquement, en employant le modèle de l’individu en transition de Goodman, Schlossberg et Anderson (2006), cette étude explore les liens entre les stratégies et ressources déployées par ces femmes, le processus d’empowerment et le développement identitaire.

Une entrevue individuelle a été réalisée auprès de 20 colombiennes venues à Québec comme réfugiées, abordant principalement les défis rencontrés depuis leur arrivée, les stratégies employées pour y faire face ainsi que leur image d’elles-mêmes. Après la transcription, les verbatim d’entrevues ont été soumis à une analyse de contenu (Bardin, 2003; L’Écuyer, 1990).

Les résultats, en cours d’analyse, démontrent que les défis rencontrés par les femmes se situent sur les plans de l’adaptation (ex. valeurs, climat), des apprentissages (ex. français, anglais, rôles liés à la monoparentalité), de l’insertion professionnelle (ex. non-reconnaissance des diplômes, pauvreté, conciliation famille-travail), de la santé et des relations interpersonnelles (ex. isolement, divorce). La présentation illustrera comment ces défis s’emboîtent et interagissent entre eux, sollicitant la créativité, la persévérance et les ressources des participantes. 

L'aliénation parentale (AP) est une dynamique familiale dans laquelle un enfant rejette l'un de ses parents de façon injustifiée, sous l'influence de l'autre parent. L’ampleur de divers indicateurs d’AP dans 51 situations familiales évaluées aux services de protection de la jeunesse est documentée. Le contenu d’entrevues effectuées avec les 34 intervenants responsables de l’évaluation de ces situations est analysé à l’aide d’un inventaire d’indicateurs d’AP élaboré pour les besoins de l’étude. L’ampleur des divers indicateurs d’AP est décrite à l’aide de statistiques descriptives; la fidélité interjuges de l’instrument de mesure est calculée par des corrélations de Spearman et de Pearson; les différences entre les pères et les mères au regard de certains indicateurs d'AP sont calculées par le test U de Mann-Whitney et le test de Khi-Carré d'indépendance statistique; des types de dynamiques familiales conflictuelles sont dégagées à l'aide d'une analyse de regroupement. Les résultats indiquent une forte variation des indicateurs mesurés entre les familles, un accord interjuges généralement satisfaisant et peu de différences significatives entre les pères et les mères. Quatre types de situations familiales ressortent, dont trois où des comportements aliénants de la part d’un des parents sont présents. Dans un contexte d'absence de mesures fidèles et valides de l'AP, cette étude contribue à repérer les indicateurs les plus fréquents, facilement observables et mesurables.

Les nouvelles technologies de l’information (TI) enregistrent des avancées sans précédent. Pour plusieurs entreprises, elles sont devenues essentielles et indispensables. Mais, en prenant le virage numérique, ce ne sont pas juste les tâches et les processus qui en sont bouleversés, l’identité des acteurs, aussi, peut en être profondément affectée, c.-à-d. la façon dont ils se définissent comme des individus et des professionnels. La présente recherche se pense sur cette question. Son objectif est de proposer et vérifier empiriquement un modèle qui explique les mécanismes enclenchés lorsque l’identité d’un individu est mise au défi par l’usage d’une TI. Le modèle est situé dans le paradigme du réalisme critique et se base sur la théorie du contrôle de l’identité. Une enquête de terrain à caractère qualitatif auprès d’un groupe de médecins affiliés à un hôpital au Canada est menée. L’enquête vise à examiner les mécanismes d’adaptation de ces professionnels suite à l’introduction d’un système de dossier patient informatisé. La recherche a permis de valider et ajuster le modèle. En guise de contribution, l’étude a permis d’identifier les processus cognitifs, émotionnels et comportementaux qui s’activent lorsque l’identité et mise au défi par l’usage d’une TI – à savoir, le renforcement et l’ajustement de l’identité, la neutralisation de la menace TI, et la régulation de l’émotion – ainsi que leurs conséquences –, identité redéfinie, identité ambivalente et anti-identité.

La qualité des interactions mère-enfant permet, entre autres, le développement d’un lien d’attachement sécurisé pour l’enfant. La littérature révèle l'influence de facteurs biopsychosociaux sur la qualité de cette relation. Dans le cadre de cette recherche, nous cherchons à valider l'hypothèse selon laquelle les mères très stressées, ainsi que celle ayant un vécu d’adversité dans l’enfance, tel que la maltraitance, auraient davantage de difficultés à interagir avec leur enfant. C’est dans cette perspective que le niveau de cortisol salivaire chez les mères (N = 61) a été mesuré avant et après une interaction avec leur enfant se déroulant en deux temps: une période de jeu libre et une période structurée induisant un stress. Les interactions mère-enfant ont été enregistrées sur vidéo puis codées à l'aide d'une grille d'observation basée sur celle développée par Bishop (1951). Les résultats, par ANOVA à mesures répétées, suggèrent que les mères ayant un vécu d’abus physiques sévères manifestent davantage de comportements négatifs au cours de la période d'interaction structurée que les mères n’ayant pas vécu de maltraitance (p˂0,01). Les mères dont le taux de cortisol étaient plus élevé avant l’interaction adoptaient également des comportements plus négatifs (b = -.50; p <0,01). Ces résultats pourraient être ancrés dans des pratiques novatrices d'intervention relationnelle, ciblant des contextes dans lesquels l'interaction mère-enfant semble représenter un stress pour la mère.

Pour certains élèves issus de minorités ethniques/raciales, les expériences de discrimination  menacent considérablement leur développement et leur bien-être psychologique. L’affirmation de soi, qui implique souvent l’expression de valeurs personnelles fondamentales, a démontré être bénéfique pour faire face au stress et pour améliorer la performance scolaire ou universitaire des étudiants. Le but de cette étude est d'examiner si l'affirmation des valeurs afrocentriques pourrait avoir un plus grand effet sur l'amélioration du bien-être émotionnel et de la performance scolaire des adolescents noirs que les interventions traditionnelles d'affirmation de valeurs (n=167). Nos analyses ont démontré un effet d'interaction significatif entre le groupe ethnique des participants et leur condition d'affirmation,  F (2 148) = 3,441, p= 0,035, np2 = 0,044. En effets, les étudiants noirs, dans la condition d’affirmation de soi afrocentrique, ont obtenu des scores plus élevés aux questions sur le bien-être. Cela indique que les participants noirs et non noirs étaient affectés différemment par les conditions d'affirmation, même lorsque nous prenions en compte le nombre de valeurs afrocentriques qu'ils avaient sélectionné ainsi que leur identification. Ces résultats suggèrent que pour certains élèves, une affirmation de soi culturellement spécifique pourrait être plus efficace qu'une intervention standard générale. 

Des femmes immigrantes figurent parmi les groupes de la population plus susceptibles d’occuper des emplois précaires et atypiques et de se retrouver marginalisés sur le marché du travail (Chicha, 2009 ; OCDE, 2011 ; Pierre, 2005). Il importe donc de s’intéresser aux pratiques d’intervention sociale permettant de considérer simultanément leur expérience, les obstacles qu’elles rencontrent et d’exercer une influence sur ceux-ci. Le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités est une alternative régulièrement évoquée pour y parvenir (Breton, 2004 ; Vissandjée et Maillet, 2007). Par contre, on souligne la difficulté de tenir compte simultanément des dimensions personnelles et sociales (Éliasoph, 2011 ; Everett, Homstead et Drisko, 2007). Quelles composantes des pratiques d’intervention sociale sont propices à soutenir le développement du pouvoir d’agir des femmes immigrantes ? Quelles retombées de ces pratiques identifient-elles ? À partir des résultats d’une recherche qualitative et exploratoire portant sur les pratiques au sein d’organisations communautaires, cette présentation permettra de rendre compte des retombées identifiées par des femmes immigrantes qui les fréquentent. Ces résultats conduiront à soulever des pistes de réflexion concernant le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités, des pratiques d’intervention sociale ainsi que pour la formation.

La communication proposée présente les résultats d'une recherche documentaire réalisée en 2018 portant sur les différentes catégories de travail social au service du changement social (radical, structurel, féministe, critique, anti-oppressif, etc.). Plus spécifiquement, les résultats sont le fruit d'une analyse socio-historique démontrant la façon de nommer et de définir le travail social au service du changement social. De plus, les fondements théoriques et les valeurs qui sous-tendent les différentes catégories de travail social seront discutés. Les similarités et les différences entre ces différentes catégories de travail social seront aussi de mise. En conclusion, cette présentation va montrer que la littérature supporte effectivement que ce soit effectivement les différentes catégories du travail social critique et radical qui avance concrètement le changement social tel que confirmé en analysant leurs fondements théoriques respectifs et leurs méthodes d'intervention sociale.

Dans cette recherche nous souhaitons contribuer à améliorer l’efficacité de tous les outils écrits de transfert de connaissances (TC) qui sont mis à disposition des intervenants (ex. : flyers, site Web, guide de pratiques, etc.) en identifiant plus précisément les besoins auxquels ceux-ci doivent répondre.

Notre recherche poursuit donc trois objectifs: (1)Déterminer les catégories de besoins exprimés par les intervenants (2)Établir l’importance relative de chacune de ces catégories (3)Déterminer si ces besoins diffèrent selon l’expérience et la direction pour laquelle travaille l’intervenant.

Pour cela nous avons utilisé un devis mixte et avons effectué une analyse thématique ainsi que des analyses de variances(ANOVA+MANOVA).

Les résultats ont permis de : (1)Mettre en lumière 42 catégories différentes de besoins (2)Définir un groupe de neuf besoins prioritaires (3)Déterminer que l’importance ressentie des besoins ne diffère pas significativement selon la direction, mais diffère significativement selon l’expérience.

Dans la discussion, les résultats sont mis en contexte parmi les autres types de besoins existants et les autres caractéristiques des connaissances qui doivent être prises en considération. De plus, les différences liées à l’expertise sont discutées et plusieurs hypothèses explicatives sont envisagées.

Cela permet de formuler des recommandations pour optimiser le TC et ainsi améliorer les services psychosociaux.

Les personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA) doivent composer avec différentes limitations du fonctionnement intellectuel qui entravent de façon significative leur fonctionnement quotidien. Il est désormais reconnu qu’elles ont un plus faible niveau d’autodétermination que la population générale. Ce concept réfère à la gouvernance de sa vie sans influence externe indue, c’est-à-dire à la capacité d’être maître d’œuvre de sa vie. Un niveau élevé d’autodétermination est notamment associé à une meilleure qualité de vie. Les intervenants qui gravitent autour des personnes présentant une DI ou un TSA peuvent jouer un rôle majeur dans le développement de leur autodétermination. Or, nous ignorons dans quelle mesure les intervenants disposent des connaissances nécessaires et adoptent des pratiques qui favorisent l’autodétermination. De même, nous ignorons quelles barrières rencontrent les intervenants pour développer l’autodétermination des personnes. Cette étude réalise un portrait de ces questions. Par le biais d’un questionnaire électronique, plus de 200 intervenants en DI et TSA sont rejoints. Des analyses statistiques descriptives, corrélationnelles et inférentielles sont réalisées. Les résultats comparent les pratiques des intervenants en DI et en TSA, auprès d’enfants et d’adultes. Ils permettent d’améliorer les interventions réalisées en soutien à l’autodétermination des personnes présentant une DI ou un TSA.

Selon Fattah (2010), la victimologie devrait être objective, impartiale et éviter les détournements émotifs ou idéologiques présents dans l'activisme. Cette posture forte implique que les personnes ayant été victimisées ne pourraient pas effectuer de "bonnes" recherches en victimologie vu leur proximité avec le sujet. Cela pose toutefois problème comme bon nombre de victimologues peuvent avoir subi une ou des formes de victimisation, et tou.te.s peuvent en subir à un moment ou un autre de leurs vies.

Cette présentation aborde ainsi les questions suivantes: Quelles sont les implications épistémologiques et pratiques de recherches victimologiques conduites par des victimologues ayant un vécu de victimisation? Quelles leçons peuvent être retenues par tous les victimologues?

Pour répondre à ces questions, j'examine les significations des status d'insider (initié.e) et d'outsider (étranger.e) ainsi que les implications pour l'objectivité et la subjectivité au sein des épistémologies positivistes et situées. Je présente le cas des victimologues ayant été victimisé.e.s ainsi que les avantages et désavantages de ce type de recherche conduite par des insiders. Je déconstruis ensuite les dualismes insider-outsider, subjectivité-objectivité eu égard aux victimologues. Enfin je discute comment tou.te.s les victimologues peuvent valoriser et centrer leur subjectivité comme fondement de l'objectivité, à travers la positionalité, la réflexivité et les pratiques du care.

Le haut taux de blessés parmi les adolescents adeptes de sports de glisse justifie les interrogations sur leur témérité (Hamel et Goulet, 2006). Logiquement, les blessures devraient entraîner une diminution de la témérité. Les études portant sur ce sujet amènent cependant des résultats contradictoires (Kontos, 2004; Rajalin & Summala, 1997). Cette étude vise à vérifier la relation entre l’occurrence d’une blessure au cours des 12 derniers mois et la témérité d’adolescents pratiquant des sports de glisse en contrôlant pour un effet modérateur des croyances et des traits de personnalité. Cette étude transversale a été effectuée auprès de 684 adolescents (garçons = 368, filles = 316) québécois de 14 à 17 ans (surf des neiges = 375, ski alpin = 180, sports émergents = 129). Des questionnaires validés ont permis d’évaluer la témérité sur les pentes, l’impulsivité, la recherche de sensations et l’agressivité. Des items ont été conçus afin d’évaluer les cognitions reliées au risque et la gravité des blessures. Une régression linéaire multiple indique que la témérité est positivement liée à la gravité d’une blessure, la fréquence de pratique du sport, le niveau d’habileté perçu,  le sexe masculin et la recherche de sensations intenses. Chez les adolescents les plus impulsifs, le lien entre la gravité d’une blessure et la témérité est plus fort. Une étude longitudinale permettrait de vérifier le lien de prédiction entre la survenue d’une blessure et la témérité subséquente



Les idées à la base de cette communication prennent leur source dans les recherches pour ma thèse qui s’intéresse aux expériences des femmes qui demandent le statut de réfugié depuis le Canada lors du processus pour obtenir ce statut. Plus particulièrement, à l’aide notamment du concept de l’agentivité et dans une perspective intersectionnelle, je m’intéresse aux décisions prises sur le plan légal et procédural, et à l’impact du genre et d’autres axes de division sociale (race, classe sociale, age, etc.) dans ce contexte. Pour ce faire, j’ai d’abord rencontré des avocat-es (14) et ensuite des femmes réfugiées (9) à Ottawa. J’ai également fait des observations.

Lors de ces rencontres, l’impact de différents axes de division sociale sur la relation client-e/avocat-e à travers la préparation de la demande et les potentielles conséquences (effets sur la confiance à l’égard de l’avocat-e, difficultés à dévoiler et à collaborer, etc.) ont été discutés. Cette présentation s’intéresse à ce sujet plus spécifiquement.

Cette étude contribue à la littérature sur les impacts des axes de division sociale et leurs interactions sur la relation client-e/avocat-e en droit des réfugiés – un sujet important en raison du risque ultime pour les personnes d’être renvoyées dans leur pays d’origine si elles n’arrivent pas convaincre. Dans cette communication, j’aimerai présenter les résultats spécifiques (finaux) obtenus, en soulignant particulièrement les points de vue et actions/choix des femmes.

Des auteurs (Dulac, 2001, 2004; Lindsay : Rondeau & al, 2003; Rondeau, Mercier, Camus, Cormier, Gagnon, Gareau, & al, 2004: Tremblay, Cloutier, Antil, Bergeron, & Goupil, 2005; Tremblay, & L’Heureux, 2000) ont montré que la construction du genre chez les hommes contribue à leur grande difficulté à adresser une demande d’aide psychosociale. Ils ont montré que les services ne sont pas adaptés pour les recevoir et comprendre leurs demandes. Les services psychosociaux communautaires offerts aux hommes répondent-ils à leurs besoins ? L’objectif principal : analyser l’écart entre les besoins psychosociaux des hommes et l’offre de services, ainsi que d’identifier des pistes d’amélioration. Méthodologie mixte et intégrée : 1) étude quantitative transversale statistique; 2) étude qualitative constructiviste et exploratoire. 1- Analyser les différences de genre dans l’état de santé et l’utilisation des services sur l’île. 2- Une entrevue semi-structurée téléphonique a été effectuée auprès de 100 organismes communautaires susceptibles d’offrir des services aux hommes. Une étude comparative entre les besoins et les services sera faite ultérieurement. Cette conférence présente les résultats des analyses statistiques et trace un portrait des hommes de l’île de Montréal et de leurs besoins. Les données inédites présentées ici émergent d’analyses jamais faites auparavant. Apparaît une réalité d’hommes fragiles qui ont du mal à se reconnaître comme demandeur de services 

Sur le plan international, plusieurs recherches portant sur l’audisme (Bauman, 2004; Humphries, 1977), c’est-à-dire l’oppression des personnes sourdes, se sont intéressées aux intersections que cette violence structurelle entretient avec d’autres systèmes oppressifs, tels que le racisme (Chapple et al., 2021; Dunn & Anderson, 2019; Stapleton, 2016) et l’hétérosexisme (Beese & Tasker, 2022; Dunne, 2013; Miller et al., 2019). En contrepartie, aucune étude en anglais, ou en français ne s’est penchée sur les intersections entre l’audisme et l’« anglonormativité » (Baril, 2017), c’est-à-dire le système qui maintient l’anglais comme la norme. À première vue, ces systèmes d’oppression apparaissent très hétérogènes. En dépit de leurs différences, ces systèmes sont néanmoins imbriqués dans la mesure où ils engendrent tous deux une dévalorisation systémique de langues minoritaires (voir Bergeron, 2019; Gaucher, 2012). Cette communication vise dans un premier temps, en prenant appui sur la notion de « socio-histoire » (Noiriel, 2008),  à historiciser les concepts d’audisme et d’anglonormativité, afin de souligner leur importance pour la théorisation d’expériences oppressives singulières. Dans un deuxième temps, à partir de la socio-histoire des concepts, il s’agira de démontrer la pertinence de l’étude des intersections entre l’audisme et l’anglonormativité, et ce, pour comprendre le vécu des personnes sourdes de l’Ontario français qui vivent à la croisée des deux systèmes.

Les publications scientifiques représentent une source importante d’informations pour les psychoéducateurs qui interviennent auprès des personnes en difficultés d’adaptation. Cependant, la majorité des articles figurant dans les bases de données paraissent en anglais. Par conséquent les découvertes et les développements scientifiques restent moins accessibles aux intervenants unilingues francophones, ce qui peut ralentir la mise en place des meilleures pratiques. Plus spécifiquement, l’intervention auprès des personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) connaît de nombreux développements grâce aux plus récentes recherches. Notre étude avait pour objectifs (a) de dresser un portrait de la littérature scientifique francophone touchant l’intervention psychosociale en autisme et (b) de déterminer si ce qui est disponible en français divulguent des programmes ou des interventions basées sur des données probantes. Chaque article recensé a été classé selon son type (exemple : descriptif, empirique, recension, etc…) et l’approche à laquelle l’intervention présentée se rapporte (exemple : psychodynamique, cognitive-comportementale, comportementale, etc…). Nos résultats montrent que la majorité des articles recensés sont descriptifs et ne présentent pas des interventions basées sur des données probantes. Moins du tiers de ces articles sont empiriques et la plupart d’entre eux ont trait à l’approche comportementale.

La littérature met de l'avant diverses définitions, pratiques et enjeux concernant les loisirs en prison - dont en prisons pour femmes - tant aux niveaux individuel qu'organisationnel. La plupart des autrices ne considèrent toutefois pas les loisirs en prisons pour femmes en tant qu'ensemble dynamique, c'est-à-dire comme partie prenante de leur environnement: les documents tendent à être axés sur un type de loisir, surtout ceux pratiqués en groupe, et à puiser dans la criminologie ou les études de loisirs mais rarement les deux (Marcoux Rouleau, sous révision). En ce sens, le corpus de connaissances quant aux loisirs en prisons pour femmes demeure limité. Pour répondre à ce problème, cette thèse appréhende les loisirs en prisons pour femmes en tant qu’ensemble dynamique: il s'agit de comprendre l’incarcération des femmes à travers l’analyse des loisirs proposés et pratiqués en prisons.

La phase 1 de la collecte a donc été axée sur les expériences de loisirs des femmes elles-mêmes. Ainsi, 34 femmes détenues ou ayant été détenues au Québec ont été interviewées à 2 prisons et à 1 maison de transition. Des entretiens semi-dirigés d'une durée de 25 minutes à 2h30 ont été conduits et seront analysés au moyen de la théorisation enracinée. Les résultats préliminaires, les implications pour la sociologie du milieu carcéral et la criminologie féministe, ainsi que les pistes d’investigation pour la suite du projet seront discutés lors de cette présentation.