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Parmi les séquelles recensées chez les adultes victimes d’abus sexuel à l’enfance, plusieurs notent des symptômes sexuels qui se déclinent selon deux trajectoires distinctes: la compulsion sexuelle et l’évitement sexuel (Aaron,2012;Vaillancourt-Morel et al, 2015). À notre connaissance, la validité de ces trajectoires de séquelles sexuelles n’a pas encore été vérifiée à l’aide d’analyses typologiques centrées sur les personnes. Les théoriciens de l’attachement proposent que l’anxiété d’abandon serait associée à la compulsion sexuelle et que l’évitement de la proximité serait lié à l’évitement de la sexualité. Il n’existe cependant pas encore d’éléments de preuve empiriques à ce sujet (Péloquin et al.,2013). L’objectif de la présente étude est de vérifier s’il existe différents profils de séquelles sexuelles et d’attachement chez des adultes victimes d’abus sexuel à l’enfance. Nous avons procédé à une analyse des profils hiérarchique et à des ANOVAS visant à comparer ces groupes sur diverses variables en incluant un groupe contrôle de participants exempts de toutes formes de maltraitance.Les résultats tendent à démontrer que les survivants d’abus sexuel se regroupent selon deux profils distincts qui sont marqués tous deux par des représentations d’attachement fortement empreintes d’insécurité. Ce sont seulement les participants du deuxième profil qui rapportent, en plus des graves problèmes d’attachement notés plus haut, des séquelles sexuelles importantes.

À travers cette recherche nous avons interrogé quelques catégorisations sociales relatives aux identités, aux langues et aux mobilités en les mettant à l’épreuve des trajectoires migratoires pluridirectionnelles et à l’intégration. Les réalités migratoires actuelles, par leur caractère dynamique et complexe, résistent de plus en plus aux tentatives de classification conventionnelle établie par les chercheurs et acteurs œuvrant dans l’établissement et l’intégration des immigrants. Ce constat amène à se demander : dans quelle(s) mesure(s) de nouvelles formes de mobilité bousculent-elles les catégorisations sociales et identitaires conventionnelles? Quelles notions envisager pour décrire les choix identitaires et l’enchaînement d’expériences de mobilité et d’intégration en contexte migratoire? En nous appuyant sur des concepts théoriques d’identités plurielles, d’appartenance et de (pluri)mobilité et leurs implications dans l’étude de la migration et de l’intégration, nous présenterons notre cas d’étude à travers une analyse qualitative des données recueillies dans le cadre d’une enquête de terrain réalisée à Vancouver en Colombie-Britannique avec 10 membres des diasporas francophones d’Afrique subsaharienne. Les résultats de cette recherche permettent de noter que les expériences de mobilité et d’intégration façonneraient chez les immigrants des identités plurielles qui échappent aux schémas préétablis et souvent considérés utiles à l’intégration-inclusion des immigrants.

Certaines personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) peuvent avoir besoin de soutien dans l’exercice de leur parentalité. Il est maintenant bien connu qu’en offrant des interventions adaptées aux caractéristiques des parents, ces derniers peuvent assumer leur rôle adéquatement. Malgré tout, ces interventions sont encore peu répandues et requièrent un certain investissement des professionnels. Il importe de développer d’autres modalités d’intervention plus accessibles et tout aussi adaptées pour soutenir ces parents. À cet égard, l’intervention technoclinique (IT) pourrait s’harmoniser avec les pratiques prometteuses dans le domaine de la parentalité en DI, mais a été peu étudiée à ce jour. Ce projet pilote vise à explorer l’expérience d’utilisation de l’IT en soutien aux pratiques parentales de cinq parents présentant une DI. Un devis descriptif de type étude de cas sera utilisé. L’IT s’étend sur environ deux mois et comprend une évaluation des besoins, une rencontre d’implantation ainsi que quatre suivis. Les entrevues semi-structurées et le journal de bord seront transcrits et analysées selon le modèle interactif d’analyse des données de Miles et Huberman (2003). Les résultats feront état de la perception des parents ainsi que les facteurs d’influence durant le processus d’IT. Ce projet permettra de mieux comprendre le processus d’IT tel que vécu par les participants ainsi que d’ajuster les recherches subséquentes dans ce domaine de recherche en émergence.

Initié en contexte de crises multiples, le projet de développement partenarial « Femmes, genre, (im)mobilité et vies précaires » (Caron et al., 2021-2024) place au centre de ses préoccupations les expériences et les stratégies de défense des droits des personnes migrantes s'identifiant comme femmes et des groupes travaillant auprès d’elles au Liban et au Canada. Cette communication présente les résultats d’un projet de mémoire qui fut réalisé à travers ce projet; mémoire visant à documenter le démarrage de ce projet de recherche-action participative féministe transnationale et décoloniale (RAP-FTD) par la mobilisation d’une méthodologie qualitative (observation participante et questionnaire). Alors qu’aucun écrit ne porte sur la RAP-FTD, ce projet de mémoire explorant le déploiement de l’espace virtuel de rencontres entre les acteur.trice.s des deux sites permet d’ouvrir de nouveaux horizons pour la pratique de la recherche et de l’intervention dans une approche transnationale. À travers une analyse féministe intersectionnelle (Crenshaw, 1991) mobilisant la matrice de domination de Collins (2002), notre communication présentera des résultats préliminaires exposant spécifiquement les défis et les opportunités de réunir une grande diversité d’acteur.trice.s tout en assurant un espace sécurisant; de co-construire à distance de nouvelles connaissances utiles aux premières concernées et d’oser adresser les rapports de pouvoir entre les acteur.trice.s dans une approche décoloniale.

La catastrophe ayant frappé la communauté de Lac-Mégantic en juillet 2013 a marqué l’imaginaire populaire. Et les cicatrices sont encore vives. Une étude réalisée par le CIUSSS de l’Estrie sur l’évolution de la santé psychologique de la population méganticoise en 2015 révèle que les personnes âgées de 65 ans et plus démontrent notamment plus d’hypervigilance, d’isolement, de tristesse, d’anxiété et de troubles du sommeil que l’année précédente. Bref, la situation des aînés méganticois évolue de manière préoccupante.

La Croix-Rouge canadienne (CRC) a été présente à Lac-Mégantic et a contribué de diverses façons au rétablissement de la communauté. Elle y offre encore le programme Arts et métiers, un projet d’animation d’activités artisanales offertes aux personnes âgées ainsi qu’à leurs proches. Les bienfaits de l’expression créative ne sont plus à démontrer mais une recherche évaluative des effets de ce projet sur les aînés de Lac-Mégantic a permis de décrire l’expérience vécue par les participants(es) et leurs proches et de documenter les effets vécus et perçus par eux aux plans psychologique, physique, relationnel, social et spirituel.

La mise en lumière de ces éléments permet de mieux cerner les conditions qui favorisent l’atteinte des objectifs poursuivis par de tels projets. Cette analyse sera présentée et ouvrira sur les perspectives d’avenir pour des projets de création artistique dans une perspective d’intégration citoyenne et de mieux-être individuel et collectif.

Les amitiés entre pairs du même genre offrent des avantages uniques aux adultes émergents (18-25 ans), notamment en les protégeant du stress associé à l’instabilité et aux changements inhérents à cette période. La formation et le maintien des amitiés sont associés à la capacité de résoudre des situations sociales ambigües.  Par ailleurs on ne sait toujours pas ce qu’on considère comme étant une stratégie de résolution efficace. L’objectif de cette étude est d’identifier les stratégies que les adultes émergents évaluent comme efficaces et d’examiner si cette évaluation diffère pour les hommes et les femmes. Pour ce faire, 105 étudiants universitaires ont répondu à un questionnaire qui contenait des situations ambigües hypothétiques que les adultes émergents peuvent vivre avec leurs amis du même genre, ainsi que différentes stratégies de résolution pour chaque situation. Ils ont noté l’efficacité de chacune des stratégies en fonction de la situation sur une échelle de Likert (1=pas du tout compétent à 4=très compétent). Une ANOVA factorielle mixte a révélé que l’assertivité est évaluée comme plus efficace que l’évitement et que l’agressivité. Les stratégies agressives sont évaluées comme les moins efficaces. De plus, une interaction de genre identifie que les femmes évaluent les réponses agressives comme moins efficaces que les hommes. Ces résultats vont contribuer au développement d’une mesure de compétence sociale pour les adultes émergents dans leurs amitiés du même genre.

 

La violence physique chez les jeunes est un phénomène susceptible d’entraîner des conséquences graves chez les différents acteurs impliqués, et ce, tant sur le plan physique, psychologique que social. L’apparition et le maintien de ces comportements peuvent être expliqués par différents facteurs, notamment en lien avec le milieu familial du jeune.

Dans ce contexte, l’affiche proposée permettra d’identifier les facteurs de risque et de protection familiaux associés aux comportements de violence physique chez les adolescents.

Plus de 75 articles, publiés en français et en anglais dans les années 2000, ont fait l’objet d’une catégorisation par thèmes, afin d’identifier les facteurs de risque et de protection familiaux associés à la violence physique chez les adolescents. Les bases de données utilisées ont été principalement ProQuest Dissertations and Theses, Social Work Abstracts, SocINDEX, Education Source, ERIC, PsychINFO et Erudit.

Parmi les résultats, la composition familiale, son statut socioéconomique et les pratiques parentales sont les principaux facteurs de risque associés à l’apparition de comportements violents chez les jeunes. Par ailleurs, il est démontré qu’une dynamique familiale positive et le soutien parental sont des facteurs de protection importants.

Il est donc pertinent de mieux connaître l’ensemble de ces facteurs familiaux, de même que leur interaction, afin de prévenir et de travailler auprès des parents dans le but de contribuer à la diminution du phénomène.

Les familles immigrantes vivent des situations de stress dès leur arrivée dans le pays d’immigration, en raison des pertes qu’elles ont subies, du déracinement de leur réseau naturel, de la langue, du choc culturel et des ennuis associés aux conditions climatiques difficiles. Ainsi, les familles immigrantes sont confrontées aux problèmes sociaux et identitaires qui accompagnent le parcours migratoire. Pour s’y adapter, les familles doivent avoir recours à toutes sortes de facteurs internes et externes qui facilitent la résilience. Une étude qualitative, s’appuyant sur l’approche interculturelle systémique et sur un modèle de résilience, a été privilégiée. Les résultats permettent de constater que le parcours migratoire en région s’élabore et se structure sous l’influence de la résilience. Toutes les familles qui ont immigré en région ont vécu des situations hautement stressantes, et ont réussi à s’intégrer, et même à se faire une place dans la société témiscabitibienne. D’après les réponses que nous ont données les familles, les facteurs externes favorisant la résilience qui les ont aidées le plus à faire face au stress sont : la culture, l’éducation, le réseau communautaire, le réseau social et l’économie. Cela concorde avec le modèle de résilience qui indique que les personnes ne font pas face de la même manière à une situation donnée.

La presse canadienne est une source importante d'informations sur les personnes réfugiés cherchant asile au Canada parce qu'ils ont subi des persécutions pour leur orientations sexuelle dans leurs pays d'origine. Cependant, de nombreux articles, en voulant démontrer la légitimité des demandes d'asile provenant de minorités sexuelles, ont recours à des stereotypes de race et de classe. Les histoires de tels réfugiés servent en outre d'agents médiateurs pour confirmer la supériorité du Canada par rapport à d'autres régioins, particulièrement celles qualifiées d'islamiques. Afin d'identifier les constructions thématiques prédominantes portant sur les réfugiés appartenant à des minorités sexuelles, les auteurs ont mené une analyse de discours critiques et une analyse textuelle secondaire sur des articles provenant de cinq quotidiens canadiens de langue anglaise, avec comme cadre analytique des théories sur la et sur l'orientation sexuelles. Quelles sont les conséquences potentielles de ces discours médiatiques sur les minorités sexuelles et leur processus de demande d'asile? 

En criminologie, les théories du contrôle social informel assument que, tant qu’elles/ils ne sont pas impliqué.e.s dans la délinquance, les proches de personnes ayant commis des délits sont une source d’influence prosociale facilitant le processus de désistement criminel. La présente étude revisite ce présupposé théorique et propose une incursion dans la vie et l’expérience de ces proches afin de brosser un portrait des relations qu’elles/ils entretiennent avec les personnes engagées dans des actes délinquants. À partir d’entretiens semi-directifs auprès de 18 proches, cette présentation explore les positionnements moraux auxquels ces personnes adhèrent, les rôles qu’elles endossent et la manière dont elles perçoivent et comprennent la conduite délinquante. Les résultats suggèrent que leur expérience se définit en grande partie par son ambivalence : bien que la plupart des proches n’endossent pas la conduite délinquante, elles/ils sont émotionnellement attaché.e.s à la personne en cause. Diverses stratégies d’action et cognitives sont alors mises en place afin de réduire cette état ambivalent. La résultante de ces dernières est d’une part de légitimer la persistance du soutien offert à la personne impliquée dans une conduite délinquante et de l’autre, d’augmenter la tolérance face à cette même conduite délinquante. Les présupposés des théories du contrôle social sont discutés à la lumière des résultats.

Les entrevues d’enquêtes réalisées auprès de jeunes enfants sont complexes et influencées par de nombreux facteurs. Cette étude vise à éclaircir le rôle contributoire de 4 facteurs à la quantité de détails dévoilés par les enfants soient : l'adhésion au guide du «National Institute of Child Health and Human Development » (NICHD) utilisé internationalement pour interviewers des Enfants Agressés Sexuellement (EAS); l’âge et la résistance de l’enfant ainsi que l'attitude de l’interviewer. Au total, 90 entrevues (dont 45 entrevues qui adhèrent au guide du NICHD) d’EAS de trois à 13 ans interviewés par des policiers ont été analysées. L’analyse de régression indique que les facteurs prédictifs du nombre de détails dévoilés par les enfants sont (1) l'adhésion au guide du NICHD (2) la non-résistance de l’enfant, (3) l’âge plus avancé de l’enfant et (4) l'attitude non-soutenante de l’interviewer. De plus, une MANCOVA démontre que les interviewers qui adhèrent au guide emploient plus d'encouragements et plus d'instructions soutenants que ceux qui n'y adhèrent pas et qu’ils se comportent de façon similaire peut importe l’âge de l’enfant. Or, les jeunes enfants ont significativement plus tendance à refuser de coopérer. De plus, ils digressent davantage aux questions en changeant de sujet comparativement aux enfants plus âgés. En somme, les interviewers devraient adhérer au guide et s’adapter à l’âge de l’enfant particulièrement quand ils travaillent avec des enfants résistants.



Cette présentation propose d’explorer le travail social collectif anti-oppressif par le biais de la réflexion sur la relation entre l’intervenantE et le groupe. Plus précisément, le positionnement éthique de l’intervenantE professionnelLE quant à son rôle en regard du groupe issu de la communauté est exploré. Une réflexion sur l’investissement de l’intervenantE et la circulation du pouvoir entre l’intervenantE et le groupe est présentée. Celle-ci s’articule en fonction des trois grandes étapes du projet. Les soulevés par la participation active de l’intervenantE à la collectivisation sont explorés dans un premier temps. Dans un deuxième temps, le rôle de l’intervenantE dans la définition des enjeux de l’intervention et des moyens utilisés est discuté. Dans un troisième temps, la place de l’intervenant dans l’organisation du travail et le partage des responsabilités est abordée. Les éléments de réflexions utilisés émanent d’une expérience de projet d’action collective effectué dans une visée anti-oppressive avec un groupe de mères immigrantes marginalisées et d’intervenantes psychosociales. Cette présentation vise à partager les pistes de réponses éthiques empruntées ou écartées au cours de ce projet et témoigne de leurs impacts.

Le marché du travail actuel demeure marqué par des inégalités hommes-femmes qui touchent plus spécifiquement les travailleuses, notamment en ce qui concerne un plus faible taux de participation à temps plein au sein du marché du travail, leur rareté au sommet des hiérarchies ainsi qu’une rémunération moindre, et ce, malgré des niveaux de scolarité plus élevés pour elles (Braham et Pan, 2022). Devant ces difficultés, certaines d’entre elles sont portées à se réorienter. Au-delà des travaux qui ont étudié la réorientation professionnelle des femmes dans des secteurs spécifiques comme l’éducation (Devineau, 2019) ou au regard de situations prédéfinies comme la maternité (Michaudville, 2014), cette communication propose de comprendre comment les expériences et événements des parcours de vie des femmes contribuent à leur réorientation. La méthodologie s’appuie sur un devis de recherche qualitative à partir d’entrevues individuelles (Merriam et Tisdell, 2016) auprès de 10 femmes présentement en processus de réorientation professionnelle ou s’étant réorientées il y a moins de 2 ans. Les résultats préliminaires témoignent de diverses expériences menant à la réorientation, notamment des expériences de travail marquées par la violence, la précarité et des transformations de l’organisation du travail qui complexifient la conciliation du travail avec la vie personnelle. Ces résultats permettent d’ouvrir une discussion sur des pistes possibles pour mieux accompagner ces travailleuses.

Au Québec, les bénévoles s'impliquent en majorité au sein de deux sphères: les sports et loisirs et les services sociaux. Appartenant aux deux univers, tout en ayant son identité propre, il y a les Centres communautaires de loisir (CCL), présents dans l'ensemble du Québec depuis plus de 100 ans dans certains cas.

Depuis quelques années, des études montrent une mouvance dans la façon dont les gens s'impliquent (moins de temps, moins longtemps) ce qui a un grand impact sur façon dont on gère les bénévoles au sein des différentes organisations. Suite à ce constat, l'objectif de notre recherche a été d'analyser de façon globale quelles étaient les pratiques de gestion des bénévoles en CCL. Nous avons procédé par entrevue semi-dirigée, auprès de gestionnaires de ressources bénévoles en CCL au Québec. Nous avons utilisé la méthodologie de théorisation enracinée pour mener à bien notre recherche. 

L'analyse étant en cours, nous pouvons toutefois faire état de tendances qui semblent émerger des données. Nous pouvons d'abord observer qu'il semble y avoir une gestion des bénévoles à la fois formelle (procédures, politiques) et informelle (au quotidien). Puis, vu la très grande diversité de bénévoles présents dans les CCL (jeunes, adultes, aînés, stagiaires,etc.) il semble que les pratiques de gestion de ces bénévoles sont multiples et s'adaptent à chaque type de bénévoles.

L’exposition à la violence conjugale (EVC) est vécue par plusieurs jeunes (Clément et al., 2019; Hélie et al., 2017) et ses conséquences sont bien documentées (Camacho et al., 2012; Evans et al., 2008; Lessard et al., 2019). Cette conférence présente les résultats d’une recherche qualitative s’appuyant sur la théorie des parcours de vie (Elder et al., 2003) et dont les objectifs sont de documenter : 1) en quoi les relations avec les personnes identifiées comme significatives sont importantes pour les jeunes concernés, 2) comment ont évolué ces relations à travers le temps et 3) dans quelle mesure l’EVC a influencé ces relations. Des jeunes adultes de 18-25 ans (N=45) ayant vécu l’EVC dans leur enfance ou adolescence, ont participé à une entrevue semi-dirigée, supportée par la méthode du calendrier historique de vie. Les résultats montrent que l’EVC affecte de façon plus importante les relations avec les parents, différemment pour l’auteur et la victime de violence. Les relations avec les autres personnes significatives (amis, fratrie, famille élargie) tendent à être plus stables dans le temps et fluctuent moins selon l’EVC. Les relations amoureuses impliquent parfois une revictimisation ou parfois une occasion de reconstruire des relations plus saines et égalitaires. L’analyse temporelle effectuée permet de souligner les angles morts des recherches réalisées à ce jour et de proposer des pistes pour les recherches futures et l’intervention auprès des jeunes et leurs proches.

Les difficultés rencontrées par les parents d’enfants atteints d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) font l’objet d’une attention accrue dans la littérature. De nombreux travaux se sont notamment intéressés aux services de répit offerts pour répondre aux besoins grandissants et singuliers de cette clientèle. Pourtant, si la littérature a largement abordé le vécu des parents, en termes d’épuisement, de stress ou de souffrance psychologique, aucune étude n’a adressé directement la question des raisons de leur intention à faire appel à un service de répit. Or, cette question est essentielle si l’on veut pouvoir adapter l’offre de services et mieux répondre aux attentes de cette clientèle.

La présente recherche a alors pour objectif de développer un modèle conceptuel qui identifie les facteurs influençant les parents à se tourner vers un service de répit pour enfants présentant un TSA. À partir d’une revue de la littérature des vingt dernières années, nous développons un modèle conceptuel de ces facteurs autour de trois principaux déterminants : les caractéristiques des parents, les caractéristiques de l’enfant et les caractéristiques environnementales. Ce travail développe un outil de mesure synthétique, essentiel pour notre compréhension des motivations des individus et pour l’amélioration de l’offre actuelle.

Dans un contexte d’immigration, de nombreux facteurs modulent le recours aux services de soutien chez les familles ayant un enfant en situation de handicap (perception des ressources existantes, priorisation des besoins, accessibilité des services, maîtrise de la langue, diffusion de l’information, etc.). Afin d’établir un état des lieux actualisé des connaissances préalables sur l’utilisation des prestations de soutien, une étude de portée (« scoping review ») est en cours. Cette exploration des écrits scientifiques est centrée sur les types de soutien utilisés ou non utilisés, sur les raisons en cas de recours ou de non-recours aux services ainsi que sur l’évolution des besoins en soutien. L’objectif est d’identifier des « parcours de recours » aux différentes prestations par les familles immigrantes ayant un enfant en situation de handicap. Un tableau des résultats de la recension des articles scientifiques pertinents et de leur contenu sera présenté, soulignant les thèmes traités et les lacunes en lien avec la problématique de la recherche. Vu le peu de documentation liée au recours au soutien par les familles immigrantes
avec un enfant en situation de handicap, à l’évolution de leurs besoins, aux problèmes d’accessibilité et surtout aux facilitateurs à mettre en place, davantage d’études doivent être réalisées sur le sujet afin d’améliorer l’adéquation entre les services mis à disposition et les besoins.

Malgré l'importance du soutien parental à l'autonomie (SA) dans plusieurs sphères du développement de l'enfant (Matte-Gagné et al., 2015), les facteurs menant à l'adoption de pratiques de SA chez les pères et les mères dans les premières années de vie restent méconnus (Linkiewich et al., 2021). Le SA réfère au fait d’encourager l’enfant à faire des choix et à résoudre par lui-même les problèmes qu’il rencontre (Grolnick et al., 2002). Cette étude vise à approfondir la compréhension des liens entre le tempérament de l'enfant et le SA durant la première année de vie avec une approche biparentale. Un échantillon de 235 triades père-mère-enfant a été évalué à 6 (T1) et 12 (T2) mois. Au T1, le tempérament de l'enfant a été évalué par un questionnaire validé et complété séparément par les deux parents. Au T2, le SA a été évalué par observation lors d’interactions parent-enfant à domicile. Les résultats révèlent que la perception paternelle du tempérament de l’enfant permet de prédire ses propres pratiques de SA et celles de la mère. Cette perception, rarement considérée dans les recherches, devrait donc être prise en compte. En outre, les parents d’enfants plus extravertis adopteraient moins de pratiques de SA. Considérant l’importance de ces pratiques pour le développement de l’enfant, il semble crucial d’intervenir auprès de ces parents pour promouvoir le SA. Les résultats seront interprétés à la lumière des écrits pertinents.

Cette communication exposera les principaux résultats d'une étude de cas portant sur une unité de vie en centre d'hébergement: La Clé des Champs (CDC). Celle-ci accueille des résidents qui correspondent aux critères d'admission en CHSLD et qui vivent avec des troubles neurologiques liés à un accident (traumatisme crânien ou AVX par ex) ou à une maladie dégénérative. Cette unité de vie a pour objectif d'améliorer la qualité de vie des résidents.e.s tout en réduisant l'occurrence de comportements jugés problématiques, tels que les agressions ou l'inertie.

Nous proposons une présentation composée de deux parties distinctes. La première étape consiste à pointer les forces de cette pratique, jugée par les intervenant.e.s et les gestionnaires de l'établissement comme étant à plus d'un égard exemplaire. Étant donné l'aura positive entourant les pratiques à CDC, il est prévu de transférer, en partie, certains aspects à d'autres unités, voire à d'autres centres d'hébergement. Toutefois, cette volonté n'est pas sans soulever plusieurs interrogations de fond, qui seront abordées dans la seconde étape de la présentation.

D'un point de vue méthodologique, la recherche est de type participatif, puisque fonctionnant avec un comité de pilotage, ainsi que des étapes de validation. Nos analyses reposent sur plusieurs documents écrits dont des écrits-cadres et des rapports de progrès internes à l'unité, ainsi que sur les entrevues s'étant déroulées auprès de résident.e.s et du personnel de l'unité.

Plusieurs études ont démontré que la maltraitance (abus, négligence) a des effets positifs et négatifs sur la capacité des enfants à détecter les émotions faciales d’autrui. Les connaissances actuelles ne permettent pas, toutefois, de statuer sur le lien entre un passé de maltraitance et la capacité des adultes à détecter les expressions faciales chez les enfants, une habileté pourtant primordiale pour une réponse sensible et adéquate à l’enfant. Dans le cadre d’une recherche en cours, nous avons vérifié comment la maltraitance vécue durant l’enfance influence la capacité des mères à reconnaître les expressions émotionnelles faciales exprimées sur des visages d’enfants. Un échantillon de 60 mères ayant des enfants âgés de 2 à 5 ans a été rencontré. Les mères ont été exposées à 450 images morphées et devaient identifier l’émotion dominante qu’elles percevaient, selon les six émotions de base: colère, dégoût, peur, joie, tristesse, surprise. La version courte traduite et validée du Childhood Trauma Questionnaire (CTQ) a été utilisée afin de vérifier, chez elles, la présence de traumatismes précoces. Des Anovas à mesures répétées indiquent que les mères ayant un vécu d’abus physique démontrent significativement plus de difficulté à discriminer les émotions de peur et de colère. Ces résultats soutiennent l’importance d’intégrer aux interventions que les familles reçoivent déjà des éléments, composantes ou modules visant le développement de leurs habiletés perceptuelles.

Préserver les manifestations d’affection et l’intimité sexuelle lorsque la maladie d’Alzheimer (MA) s’invite dans la vie de couple représente un grand défi. Les quelques études sur le sujet montrent que l’expression affective tend à diminuer chez ces couples. La progression de la maladie complique également la vie sexuelle et implique des réflexions concernant le consentement du partenaire atteint. Cette communication présente les résultats de la première étape d’une recherche -action visant à soutenir les conjoints aidants dans le maintien de leur expression affective et de leur réciprocité avec le conjoint MA grâce à une trousse d’activité sensorielle. La première étape consistait à rencontrer 15 conjoints aidants lors d’une entrevue semi-structurée d’une durée de 60 minutes afin d’identifier et comprendre les besoins d’expression affective et les facteurs les influençant. Des analyses qualitatives ont été effectuées à partir des verbatims des entrevues. Les résultats montrent que malgré la présence de la MA, plusieurs manifestations affectives se maintiennent comme des touchers ou des rapprochements, des regards, des mots tendres, des présents ou des rituels. La sexualité devient absente chez certains couples, d’autres voient la génitalité disparaître au profit de préliminaires et caresses. Les manifestations d’expression affective et sexuelle seront discutées en lien avec les facteurs influençant cette expression.

La petite enfance prend une grande place dans la sphère publique (INM, 2017). Sa pertinence sociétale est martelée dans l’imaginaire collectif depuis les années 90 et il en résulte une présence décuplée dans les missions gouvernementales, communautaires et universitaires (Brunet & Montiel, 2018). Toutefois, il est à se demander comment cet intérêt se manifeste sur le terrain. Cette affiche vise à modéliser les différents types d’intervention sociétale en terme de petite enfance et d’en explorer les liens les regroupant. Pour ce faire, une recension des initiatives en petite enfance au Québec sera faite et catégorisée en trois grandes sections : l’intervention communautaire, l’intervention de la santé publique et l’intervention politique. Cette affiche a pour but de créer une carte des possibles interventions qui bénéficient aux enfants entre 0 et 5 ans en portant une attention particulière aux nombres d’enfants touchés, à la portée sociétale de l’intervention. Une attention particulière sera aussi portée aux initiatives réservées entièrement aux enfants entre 0 et 5 ans issus des communautés autochtones afin de mettre en perspective l’importance qu’on leur accorde comparativement aux autres enfants du Québec.  Finalement, cette affiche adressera les liens ou l’absence de ceux-ci qui unissent toutes ces initiatives. 

 

 

Accompagnée du directeur de la maîtrise en gestion de projet de l’UQAM, la délégation Mosaïca partira au Brésil en janvier 2017, afin de développer des connaissances transversales en gestion de projet d’innovation sociale. Pour s’y faire,  elle ira à la rencontre d’acteurs de la communauté pratique et universitaire œuvrant dans ce domaine.

L’attrait porté à ce thème peut s'expliquer par différentes raisons. L'innovation sociale se présente comme un compromis à l’innovation technologique traditionnel puisqu’elle s’assure de répondre à des attentes sociales qui ne sont pas entièrement satisfaites. Si le deuxième concept a fait l’état d’une multitude d’analyses depuis les 50 dernières années, le premier demeure relativement nouveau et l’est davantage dans le domaine de la gestion de projet.  Aussi, la multiplicité croissante des acteurs œuvrant dans ce milieu et la diversité de leurs initiatives rend le principe extrêmement fertile à l'analyse.

Notre intérêt se portera sur deux thèmes particuliers : le degré de maturité de la gestion de projet des organisations en contexte d’innovation sociale et les conditions favorables à l’émergence de ce type de projet.

Pourquoi le Brésil comme destination? Ce pays est considéré comme l’un des berceaux mondiaux en matière d’innovation sociale. Depuis le début 2000, il s’est doté d’une politique claire en matière d’innovation sociale (par l’entremise du SENAES) en y reconnaissant un vecteur important de développement économique et social.

Cette étude porte sur la convergence de mesures d’activité référentielle (AR : Bucci, 1997) obtenues par le biais d’une adaptation française de dictionnaires d’analyse automatisée de ce construit (Dubé et Martin, 2004) avec des scores au Early Memory Index (EMI : Shedler, Karliner et Katz, 2003). Les mesures d’activité référentielle visent à quantifier le degré de mise en lien de l’information émotionnelle avec l’imagerie des sens et sa qualité évocatrice dans des narrations d’adultes. Le EMI pour sa part est une échelle d’évaluation de quatre souvenirs précoces remémorés. Il est constitué de 18 items se regroupant en trois facteurs permettant d’évaluer (a) les nuances affectives dans les divers souvenirs (Facteur I), (b) la richesse et la cohérence de la narration (Facteur II), et (c) la probabilité et l’impact d’événements traumatiques précoces (Facteur III). Seuls les deux premiers facteurs sont retenus en raison de l’échantillon non clinique utilisé. Des résultats préliminaires (n = 15) suggèrent des corrélations significatives modérées entre l’AR et le Facteur II du EMI aux quatre souvenirs précoces, et une absence de corrélations entre l’AR et le Facteur I. Des résultats portant sur une quarantaine de participants seront présentés. La discussion portera sur la validation des mesures de l’AR et sur ses apports possibles à l’étude du changement en psychothérapie.

Cette communication rend compte des résultats de ma recherche de doctorat en anthropologie, qui porte sur les expériences des personnes impliquées dans une union transnationale au Québec.

Ma recherche vise à documenter les parcours des personnes parrainées et des personnes qui parrainent un conjoint ou une conjointe, au Québec, à partir de leur expérience à trois moments différents : la situation de pré départ, l’étape du départ et l’installation au Québec.

Au cours de ma recherche, j’ai recueilli une quarantaine de récits de vie de personnes parrainées et de personnes qui ont parrainé un conjoint ou une conjointe au Québec. Mes résultats préliminaires révèlent que les expériences des personnes concernées sont très diverses et directement influencées par différents systèmes de domination, qu’ils soient basés sur la « race », la classe, le genre, la génération, l’orientation sexuelle ou autres, tant à l’intérieur du couple que dans les différentes sphères de la société.

Par ailleurs, j’ai découvert qu’au Canada, comme ailleurs dans le monde, il devient très important de préparer un « bon » dossier d’immigration pour prouver que le parrainage n’est pas fait dans le seul but d’immigrer et de s’installer au pays. Malgré les difficultés, les témoignages des personnes impliquées dans le processus démontrent qu’elles sont capables de mener des négociations complexes dans le but d’atteindre leur objectif : immigrer au Québec et / ou rejoindre leur conjoint ou conjointe.