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Le travail du sexe, soit l’échange de services sexuels contre des biens matériels ou de l’argent, fait l’objet de nombreux débats sociaux et juridiques. Alors que la position abolitionniste considère les femmes travailleuses du sexe comme des victimes d’exploitation sexuelle, la position optant pour la décriminalisation met de l’avant que celles-ci détiennent un pouvoir d'action et peuvent donner leur consentement libre et éclairé à pratiquer ce métier. Dans la foulée de ces positions polarisées, l’objectif de cette communication est de présenter les stratégies mobilisées par les femmes travailleuses du sexe afin d’assurer leur sécurité au niveau physique, psychologique et sexuel. Les données recueillies à l’aide d’entretiens semi-dirigés sont tirées d’une étude qualitative qui visait à documenter l’agentivité sexuelle des femmes travailleuses du sexe, soit la capacité de celles-ci à faire des choix pour leur bien-être, et à identifier, communiquer et négocier leurs limites sexuelles avec leurs clients. Malgré le fait que cette notion se trouve au cœur des débats sur le travail du sexe, elle est très peu documentée dans les écrits scientifiques. Outre le fait que nos résultats questionnent les positions féministes concernant le pouvoir d’action des femmes dans la pratique du travail du sexe, ils permettent aussi une critique des politiques actuelles entourant ce métier, tout en proposant des pistes d’intervention concrètes afin de les outiller dans l’exercice de leur travail.

L’isolement avec ou sans contention au Québec sont des mesures de contrôle exceptionnelles utilisées lorsqu’une personne représente un danger à l’égard d’elle-même ou d’autrui (MSSS 2011). Plusieurs questions éthiques et problématiques sont associées à des pratiques variables entre les intervenants quant à l’utilisation des mesures de contrôle et à un sens différentiel quant aux critères définissant le « danger » et le « risque » en psychiatrie (Protecteur du Citoyen 2011). Alors que de nombreuses recherches cliniques se sont intéressées à l'identification des facteurs de risque au comportement agressif, le sens accordé à l'agressivité, au risque et au danger demeure peu considéré. La présente communication orale portera sur les représentations sociales de la dangerosité chez les intervenants en santé mentale et sur les facteurs qui sous-tendent leurs différentes pratiques de contrôle. De l’observation participante dans une unité de soins psychiatriques aigus et des entrevues semi-structurées ont été réalisées auprès d’une dizaine d’intervenants en santé mentale. Les résultats montrent que la différence entre les pratiques de contrôle des intervenants n’est pas la conséquence d’une surestimation du risque ni d'un manque de connaissances quant au risque d'agressivité, mais s’explique davantage en fonction de la présence ou de l’absence d’un lien thérapeutique et du degré de reconnaissance sociale dans les interactions entre les soignants et les soignés.

PANJO est un dispositif de prévention précoce en périnatalité implanté auprès de services de Protection maternelle et infantile (PMI), en France. Ce dispositif, se basant sur les principes d’accompagnement des relations précoces (Bowlby, 1969), souligne l’importance des visites à domicile, dès la période prénatale.

Dans le cadre de cette étude, 11 territoires français ont participé à l’implantation du dispositif PANJO. Dans le cadre de la présente recherche, les 11 personnes responsables de l’implantation du projet et de son déroulement sur le terrain ont participé à une entrevue de recherche directive, par téléphone.

Les thèmes liés à l’organisation interne et externe du service, à la visibilité de la PMI ainsi qu’à la pérennisation des outils sont présentés dans le cadre de cette communication affichée. Les résultats font ressortir que des changements majeurs dans les pratiques des référents ont été relevés. Les difficultés et les facilités liées à la mise en place d’un tel dispositif sont également discutées, la principale difficulté étant le climat de réorganisation dans lequel se retrouvent certains départements.

Une telle recherche possède deux retombées principales. La première sert directement l’implantation plus large de ce dispositif. La deuxième, plus globale, permet de documenter l’implantation d’un dispositif de prévention dans un service public, permettant ainsi la mise en place d’autres dispositifs avec la même finalité.

Cette présentation partagera les résultats d'une étude qualitative menée dans le cadre d'un mémoire en psychoéducation. Le projet explore la conceptualisation des jeunes et des éducatrices des moments de conflits qui prennent place en centre de réadaptation. En effet, dans ce contexte, la présence de comportements perturbateurs et l’augmentation de méthodes d’intervention disciplinaires sont des préoccupations. En utilisant une approche narrative et un cadre phénoménologique, la recherche analyse la construction des narratifs des jeunes et des éducatrices, les divergences et les similitudes entre leur conceptualisation respective du conflit et le sens général qu’ils lui donnent. Les résultats mettent en lumière six éléments qui sont tous utilisés et interprétés par les jeunes et par les éducatrices dans leurs descriptions des situations de conflits. Les jeunes et les éducatrices sont constantes dans leurs références à ces éléments pour expliciter les conflits. Or, les résultats illustrent qu’elles interprètent plusieurs éléments de façon différente. De plus, les résultats suggèrent que la façon dont les jeunes et les éducatrices utilisent et organisent ces éléments dans la construction de leurs narratifs se confrontent, créant des divergences dans le sens donné au conflit. Les résultats permettent de réfléchir au sens qui est donné au conflit autant selon les perspectives des jeunes que des éducatrices ainsi qu’à l’impact de ces conceptualisations sur l’interaction.

Problématique. L’orthophoniste doit documenter les impacts fonctionnels (IF) du trouble développemental du langage (TDL) dans le quotidien de l’enfant (OOAQ, 2018), mais la littérature relative au TDL recense peu de mesures liées à cet aspect (Cunningham et al., 2017). D’autres professions évaluent les IF de problématiques chez l’enfant, mais l’expertise se transfère peu. Objectifs. Par une revue de la portée (Scoping Review), recenser l’étendue des définitions conceptuelles et des mesures liées aux IF dans les domaines de la santé physique et mentale, du développement et de l’éducation de l’enfant de 2 à 5 ans. Méthodologie. La revue systématique suit les étapes recommandées par Arksey et O’Malley (2005) : 1) articuler la question de recherche; 2) identifier les études pertinentes; 3) sélectionner celles répondant aux critères; 4) extraire et classifier les données; 5) synthétiser les résultats. Résultats. À l’aide de mots-clés rejoignant divers domaines, 4486 résultats sont obtenus dans MEDLINE, avant la consultation de CINAHL, PsycINFO et ERIC. Une équipe interdisciplinaire sélectionne les études et participe aux étapes subséquentes. Les résultats préliminaires répertorient les définitions du concept et les mesures recensées à ce jour. Conclusion. La littérature concernant les enfants avec un TDL est encore trop cloisonnée d’une discipline à l’autre. Cette revue de la portée vise à optimiser les pratiques en synthétisant des données probantes issues de différents domaines.

Selon Hegarty et al. (2013), les femmes ayant été victimes de différents types de violence (e.g: émotionnel, physique, sexuel) seraient plus affectées, auraient une moins bonne santé mentale et qualité de vie comparativement aux femmes victimes d’autres formes d’abus. La violence conjugale (VC) n’est donc pas un phénomène singulier et serait plutôt répétée. Cependant, peu d’études aujourd’hui se sont penchées sur la dynamique de la gravité de la VC à travers le temps. Cette recherche vise donc à étudier les variations mensuelles de la VC dans le but de déterminer les facteurs qui permettraient de prédire les violences physiques et sexuelles graves. Les données ont été récoltées grâce à la méthode des calendriers d’histoire de vie auprès de 70 femmes victimes de VC. Cette méthode vise à reconstruire de manière rétrospective le contexte dans lequel les évènements se sont passés. Des analyses multiniveaux ont permis de révéler que les violences graves étudiées avaient à la fois des facteurs communs et distincts en ce qui a trait aux caractéristiques individuelles et aux circonstances de vie. La violence économique était cependant le meilleur prédicteur des violences physiques et sexuelles graves. Ces résultats mettent donc en lumière l’importance d’étudier simultanément les multiples formes de violence au sein des trajectoires des femmes. Ils fournissent également des pistes pour un meilleur dépistage des contextes à risque pour les victimes.

Ce projet de recherche s’intéresse à la manière dont les discours policiers sur le désengagement se construisent, en lien avec l’expérience des plaintes à leur encontre et des procédures subséquentes (déontologiques, disciplinaires, criminelles). Cet angle d’analyse est pertinent, considérant que la recherche lie la supposée diminution des interventions policières à une surenchère de surveillance et de critiques faites à l'égard de la profession policière. Je vais m’appuyer sur 59 entrevues semi-directives menées auprès de policier.ères québécois.es ayant été l’objet d’au moins une plainte au cours des 15 dernières années. Ces entrevues, déjà effectuées, constituent des données rarement exploitées, les agents de la paix étant généralement frileux quant au partage de ce type d’expérience. C’est ainsi que la très grande majorité des recherches qui ont tenté de mesurer le désengagement policier et la perception des systèmes de contrôle de la déviance policière se sont basées sur des méthodes quantitatives et des questionnaires. Les résultats préliminaires indiquent que les policier.ères qui possèdent les sentiments d’injustice les plus importants affichent également les discours les plus tranchants en matière de désengagement. Ainsi, si nous arrivons à comprendre la relation entre les différentes formes de justice et les différents discours sur le désengagement, il sera possible de le réduire par l’entremise de la réforme des systèmes de contrôle de la déviance policière.

Il est reconnu que la satisfaction des besoins psychologiques (autonomie, affiliation sociale, compétence) est liée à de nombreuses retombées positives sur le fonctionnement optimal des individus. À cet effet, divers milieux (sports, écoles, et organisations) s’intéressent actuellement à l’élaboration et la mise en œuvre de programmes visant la formation d’individus désireux de soutenir la satisfaction des besoins psychologiques d’une tierce personne. Sachant que l’efficacité de telles formations n’est que peu documentée, l’objectif de cette présentation est d’en recenser les ingrédients actifs. Pour ce faire, une revue de la documentation a été menée avec 3 critères de sélection : 1-devis expérimental, 2-présence d'un lien hiérarchique entre l’individu formé et la population cible et 3-présence de 4 étapes de formation (prétest chez la population cible, formation, application de la formation et posttest). Ainsi, notre échantillon comprenait 10 études. Nos résultats indiquent que, pour mener une formation efficace, il faudrait préconiser de longues interventions (minimum 5 semaines), diviser la formation en une partie théorique et une partie pratique, prodiguer de la rétroaction aux participants, tenir un journal de bord et prévoir une discussion visant le partage de l’expérience. Les implications des résultats sont discutées, les limites de cette démarche sont exposées et un agenda de recherches futures est proposé.

Les traits d’insensibilité émotionnelle (TIE, ex., manque d’empathie et de culpabilité) chez les jeunes sont associés aux troubles externalisés (ex., agression physique) et inversement associés aux troubles internalisés (ex., anxiété) (Frick et Viding, 2009). Les connaissances sur l’étiologie génétique et environnementale des TIE et sur l’étiologie commune aux TIE et aux troubles externalisés et internalisés demeurent limitées. Afin d’approfondir les connaissances, nous avons utilisé des données provenant d’un échantillon de jumeaux (Child and Adolescent Twin Study in Sweden; n=454, 42% filles, âge=15 ans). Les TIE ont été mesurés par le Youth Psychopathy Index et les troubles externalisés et internalisés ont été évalués par le Strengths and Difficulties Questionnaire. L’estimation des contributions relatives des facteurs génétiques et environnementaux est modélisée par des analyses d’équations structurales. Les analyses préliminaires suggèrent des corrélations phénotypiques entre les TIE et les troubles externalisés (r=0.30, p<0.001) et les troubles internalisés (r=-0.18, p<0.001). Aussi, les TIE seraient principalement expliqués par les facteurs génétiques et environnementaux non-partagés et le chevauchement étiologique serait plus important entre les TIE et les troubles externalisés, qu’entre les TIE et les troubles internalisés (Blonigen et al., 2005). Une meilleure connaissance des facteurs étiologiques permettra de développer de meilleures stratégies de prévention.

L’Office municipal d’habitation de Sherbrooke (OMHS), avec l'appui du Centre national de prévention du crime (CNPC), a mis sur pied depuis 2009 un projet novateur visant à dynamiser la vie dans un complexe d'habitations à loyer modique (HLM). Cet HLM est un complexe d’habitations où plusieurs jeunes se côtoient, d’origines culturelles variées et présentant divers facteurs de risque. Il s’agit d’un projet de prévention, offrant dans le milieu de vie même, des activités diverses à des jeunes de 6 à 17 ans.  Les objectifs principaux de ce projet sont de prévenir le décrochage et de prévenir la criminalité dans le milieu. Ainsi, les activités offertes aux jeunes sont diversifiées : aide aux devoirs, activités artistiques, sportives, ateliers de cuisine et jardinage, etc. Le projet compte également sur l'appui de divers partenaires et organismes de la communauté (p.ex. CSSS, service de police, milieu scolaire, organismes communautaires, etc.), de même que sur l'implication des jeunes et des parents. Ce projet s’appuie sur une approche d’ « empowerment », visant la mobilisation des gens du milieu afin qu’ils trouvent par eux-mêmes réponses à leurs problématiques collectives. Les résultats préliminaires de l'évaluation de l'implantation du projet seront présentés (aperçu des participants, niveau de participation, etc.), de même que les défis et enjeux pratiques et méthodologiques rencontrés dans le cadre de la mise en place du projet et de l'évaluation de celui-ci.

L’objectif de cette recherche est d’évaluer l’impact éventuel du manque d’un effort délibéré dans le contexte des droits linguistiques statutaires au Canada d’appliquer une analyse comparative entre les sexes plus. Cette communication se concentre sur les rapports émis par le Commissaire aux services en français de l’Ontario, et les Commissaires aux langues officielles du Nouveau Brunswick et du Canada avec une lentille de l’ACS+. D’abord, j’explique ce qu’est l’ACS+ et la méthodologie appliquée dans cette recherche. Ensuite, je présente mes résultats. Compte tenu du fait qu'aucun de trois commissaires faisant l’objet de cette recherche n'emploie l’ACS+, il n’est pas surprenant que l’examen des rapports ne révèle aucune indication que la nature genrée des enjeux de droits linguistiques ou leurs retombées éventuelles sur des membres d’autres groupes en quête d’égalité ont été pris en compte d'une manière ou d'une autre. Pourtant, à la lumière de la riche diversité dans la communauté francophone hors Québec, il est stupéfiant que les termes « femme », « race », « handicap », ou « orientation sexuelle » sont pratiquement absents des rapports des commissaires. En effet, la simple existence des femmes ou d'autres groupes en quête d'égalité est rarement reconnue. Je conclus en identifiant des enjeux linguistiques où l’ACS+ aurait été particulièrement souhaitable et en implorant les commissaires d’adopter l’ACS+ afin de promouvoir les droits linguistiques de façon inclusive.

L'intervention en protection de l'enfance est au coeur même de cette présentation, avec un focus particulier sur les espaces de questionnements éthiques pouvant se présenter à l'intérieur de la prise de décision, de la "gestion des risques". Dans une société où notre rapport aux risques se modifie, où nos rapports sociaux se judiciarisent et où les problématiques rencontrées par les professionnels sont de plus en plus complexes, quel est l'espace décisionnel disponible et comment les professionnels en arrivent-ils à prendre une décision qui leurs apparait juste? À partir d'une perspective constructiviste, où ont été utilisées les lunettes de la réflexivité et de la délibération éthique, nous avons mené une recherche auprès de professionnels de disciplines et de statuts différents oeuvrant dans un centre jeunesse. La mise en place de groupes de discussion et d'entretiens individuels a permis de recueillir de nombreux discours que nous avons analysés à l'aide du cadre de délibération éthique de Bossé, Morin et Dallaire (2006). L'analyse de ces discours nous a amené à "voir" le processus de décision, de gestion des risques, de l'intérieur et ainsi dégager des logiques d'action. Les résultats de notre recherche portent à réfléchir la présence de divers déterminants de la prise de décision mais plus particulièrement, à mettre en lumière les notions de postures professionnelles, de dialogue mais aussi de traduction, peu explorée jusqu'à maintenant en protection de l'enfance.

 

Faisant face à des obstacles systémiques, certaines familles immigrantes sont plus à risque de vivre des difficultés parentales pouvant se répercuter sur le développement de leurs enfants (Vatz-Laaroussi et Bessong, 2008). Le programme de Services Intégrés en Périnatalité et pour la Petite Enfance (SIPPE) a été instauré pour optimiser le développement des enfants de 0 à 5 ans (MSSS, 2004). Or les critères d’admissibilité, soit le jeune âge de la mère ou un faible revenu combiné à la sous-scolarisation, ne semblent pas adaptés à la réalité de plusieurs familles immigrantes (Hassan et al., 2011). Le présent projet pilote a comme objectif d’identifier les critères de vulnérabilité propres aux familles immigrantes recevant SIPPE. Un devis mixte comprenant une analyse statistique descriptive sur l’ensemble des dossiers de 2 CSSS montréalais (n=287) ainsi qu’une analyse qualitative thématique sur 30 dossiers choisis au hasard a été utilisé. Les résultats suggèrent que l’immigration récente, une première grossesse au pays d’accueil, le manque de soutien concret, l’isolement et les barrières linguistiques sont parmi les facteurs ayant un impact négatif sur le rôle parental des immigrants. Cette étude tend à confirmer qu’il existe une différence entre les critères de vulnérabilité préconisés par SIPPE et ceux propres aux familles immigrantes, suggérant ainsi des pistes de réflexion afin d’améliorer l’accessibilité aux soins et l’insertion sociale des familles immigrantes à la société.

Le phénomène de migration s’accompagne souvent d'une grande fragilisation des liens sociaux et familiaux, et mêmes parfois d'une véritable destruction de ces liens. (BouKeyre, 2004; Delage 2002; Tichey, 2001). Notre recherche porte sur les dispositifs d'accueil des nouveaux arrivants au Canada. Nous avons interrogé 30 familles d’origine maghrébine rencontrées dans les centres d’accueil pour nouveaux arrivants. Nous avons rencontré ces familles dans les centres d’accueil pour nouveaux arrivants au Québec et au Nouveau-Brunswick ou bien chez eux s’ils acceptaient de nous recevoir. En plus de l’entretien, nous avons proposé aux membres de la famille d’élaborer ensemble leur génogramme afin de situer les conflits ou traumatismes antérieurs à la situation de migration. Nous avons aussi proposé de rencontrer les mêmes familles six mois après pour discuter de l’évolution de la dynamique familiale dans le nouveau milieu. On a estimé le phénomène migratoire en phases pré-migratoire, migratoire et post-migratoire. Les premiers résultats indiquent deux grands types de familles. Les familles à système ouvert sur l'extérieur et les familles à système fermé sur elle-même. L'approche méthodologique de cette étude repose sur une approche familiale systémique. L’entretien familial et la technique du génogramme sont les outils de cette étude. Des résultats plus détaillés de cette recherche sont discutés et commentés pendant la communication et les limites sont abordées et justifiées.







Les services préventifs qui s’adressent aux familles vulnérables ayant des enfants de moins de cinq ans à risque de difficultés de comportement ont des impacts significatifs positifs sur le développement de l’enfant. Or, dans les faits, le milieu de la pratique a de la difficulté à rejoindre les parents pour atteindre le niveau d’intensité d’intervention qui permet de susciter des changements positifs. Le projet cherchera à répondre à la question Comment favoriser le recrutement des parents d’enfants de 0 à 5 ans dans les programmes de prévention ciblée? Il verra à identifier les stratégies qui favorisent le recrutement des parents en fonction de leur profil familial. Un devis mixte à dominance qualitative sera utilisé. Des étapes de collecte(entrevues, instruments standardisés, info sociodémo.) et d’analyse de données(identification de thèmes, analyses de classes latentes) auront lieu en alternance. Une approche multi-répondants (gestionnaires, intervenants et parents) sera utilisée. Dans
cette communication, un modèle de la participation et les grandes lignes du projet de recherche seront présentés. Le recrutement des parents mérite une attention particulière, étant la première étape d’un processus qui vient influencer l’ensemble de la participation. Il semble juste d’améliorer les connaissances quant aux stratégies gagnantes des intervenants et des gestionnaires, ces aspects étant des éléments modifiables sur lesquels il est possible pour ces derniers d’avoir du pouvoir.

Développé par Boscoville, le programme Versant vise à améliorer et à structurer les services en réadaptation dans la communauté en contexte de protection de la jeunesse. Il s’adresse aux éducateurs des services de réadaptation externe œuvrant auprès des jeunes de 6 à 18 ans et de leurs familles suivis en vertu de deux motifs de signalement, soit la négligence ou les troubles de comportement sérieux. Il a pour but de diminuer le risque de placement, tout en contribuant à mettre fin à la situation de compromission. Dans ce contexte, cette communication vise à présenter le programme Versant, de même que les résultats préliminaires de l’évaluation de son implantation actuellement en cours dans trois régions du Québec. D’une part, 12 groupes de discussion ont été réalisés depuis l’automne 2022 auprès d’éducateurs volontaires (n = 48) (T1). Ces entrevues semi-dirigées ont permis de documenter les attentes de ceux-ci vis-à-vis le programme Versant. Au cours des prochaines semaines, ces éducateurs seront invités à une deuxième entrevue de groupe, afin de discuter de leur expérience dans le cadre du programme, et ce, quatre mois après le début de son implantation (T2). Les connaissances générées par cette étude permettront d’identifier des pistes afin de faciliter l’implantation du programme Versant dans d’autres équipes et régions, tout en documentant ses retombées dans différents contextes.

Depuis le début des années 2000, fleurissent au Québec dans les communautés amérindiennes des concours visant à couronner des femmes de tous âges, de la mini-miss à la reine des aînées. Notre recherche a mis en lumière qu’il ne s’agissait pas de concours de beauté, mais surtout des divertissements pour valoriser la gent féminine. Pourquoi se développent-ils pour toutes les générations, alors qu’ils n’existaient à leur création, dans les années 1950-1960, que pour les jeunes femmes? Ensuite, pourquoi vouloir présenter de façon avantageuse les femmes? Enfin, en quoi un concours peut-il constituer une stratégie d’empowerment? En examinant le contexte au niveau macro de la société nationale et micro d’une communauté, ainsi que les normes comportementales dans les sociétés algonquiennes, nous émettrons l’hypothèse que cette mise en spectacle d’une certaine idée de la féminité reflète les défis et les codes auxquels font face les filles et les femmes algonquiennes. Dans un monde où il ne fait pas toujours bon être une femme autochtone, ces dernières se plient ou résistent à des modèles qu’elles participent à créer, détruire, refaire pour (re)trouver une certaine estime d’elles-mêmes.

La maltraitance entre résidents en résidences privées pour aînés (RPA) est un sujet émergent de préoccupations. Des initiatives ont été développées pour contrer la maltraitance en général, mais peu portent précisément sur la maltraitance entre résidents et la promotion de la bientraitance. Ce projet vise à rendre compte de l’expérience et des conséquences de la maltraitance entre résidents et à documenter les pratiques de lutte contre la maltraitance entre résidents et de promotion de la bientraitance dans trois RPA du Québec.

Des entrevues individuelles qualitatives ont été menées selon une approche narrative avec des résidents (n = 12) et des employés (n = 6) de trois RPA, et des intervenants externes (n = 6), ces acteurs ayant vécu ou ayant eu à intervenir dans une situation de maltraitance entre résidents.

L’analyse thématique révèle que la maltraitance entre résidents a des conséquences importantes sur les acteurs concernés. Les pratiques en vigueur dans les RPA rejoignent quatre niveaux d’intervention de pratique : prévention et sensibilisation, repérage, interventions directes et coordination (intervenants et organisations). S’inscrivant en continuité des niveaux d’intervention de pratique du Gouvernement du Québec (2016), les résultats laissent entrevoir qu’une bonification des pratiques est possible. À la lumière de ces résultats, un programme de lutte contre les situations de maltraitance entre résidents et de promotion de la bientraitance en RPA est en développement.

Les intervenants en protection de la jeunesse (PJ) sont de plus en plus préoccupés par les enfants présentant des comportements sexuels problématiques (CSP), qui, selon une étude, représenteraient environ 15% des enfants pris en charge par la PJ au Québec (Lévesque et al., 2012). Les CSP peuvent compromettre la sécurité et le développement des enfants et persister s’ils ne font pas l’objet d’une intervention adéquate (Elkovitch et al., 2009). Si les études soulèvent la complexité des facteurs associés aux CSP, les connaissances restent limitées quant à ce qui les caractérise dans un contexte de PJ. Seront présentés dans la communication les résultats d’analyses multivariées reposant sur les données de l’EIQ-2008 (Hélie et al., 2012) et ayant pour objectif d’identifier les facteurs associés à la présence de CSP chez les enfants (n=1120) pris en charge par la PJ. Les résultats montrent que les enfants avec CSP présentent un profil hétérogène et plus détérioré que le reste des enfants, en manifestant plus de problèmes d’attachement, de comportements intériorisés et extériorisés et en faisant davantage l’objet de signalements pour agression sexuelle. À l’opposé, leurs parents semblent présenter moins de difficultés, présentant un levier d’intervention intéressant. Parce qu’elle permet de dresser un portrait représentatif des enfants avec CSP à l’aide d’information tirée de la pratique quotidienne d’intervenants, la principale force de l’étude réside dans sa validité écologique.

Le niveau de conflits avec les parents continue d’évoluer et d’être associé à l’adaptation psychologique bien après l’adolescence. La diversité des parcours de vie des jeunes adultes suggère que cette évolution soit variée. Cette étude vise à 1) décrire l’évolution des conflits avec la mère et le père de 16 à 30 ans, et 2) examiner les liens avec l’adaptation à 33 ans. Les données proviennent d’une étude amorcée en 2001 auprès de 390 élèves de 6e année (58 % de filles) et toujours en cours. L’échelle de conflits du Network of Relations Inventory (Furman et Buhrmester, 1985) a été remplie 9 fois entre 16 et 30 ans, pour chaque parent. L’adaptation a été mesurée avec l’inventaire de dépression de Beck (1996) et l’échelle de satisfaction de vie de Diener et al. (1985). Des analyses de trajectoires en classes latentes ont identifié 2 trajectoires de conflits pour la mère ; 1) élevés avec diminution linéaire (18 % des participants) et 2) bas avec diminution quadratique (82 %) et pour le père ; 1) élevés et stables (15 %) et 2) bas avec diminution quadratique (85 %). En contrôlant pour le sexe et les symptômes dépressifs à 15 ans, des régressions multiples révèlent que les participants assignés aux trajectoires de conflits élevés avec la mère et le père rapportent plus de symptômes dépressifs à 33 ans. L’étude suggère que les conflits parent-enfant peuvent perdurer pour certains individus et que cela peut être lié spécifiquement à la présence de symptômes dépressifs même à l’âge adulte.

Dans le cadre d’un mémoire en études et interventions régionales à l’Université du Québec à Chicoutimi, j’étudie le travail d’artistes professionnels, établis en milieu rural, et leur rôle dans le développement culturel local. Les ouvrages consultés notent que les artistes sont à la source de projets pour la communauté, permettant, dans certains cas, la création d’entreprises et d’emplois. En milieu rural, ceux-ci peuvent s’inscrire dans la dynamique locale.

 

Néanmoins, il s’avère que ce sujet n’a pas été approfondi. Les recherches dans ce domaine se seraient plutôt intéressées au développement culturel local au sens large ainsi qu’aux différentes manifestations artistiques et culturelles contribuant à la vitalité sociocommunautaire et économique d’un milieu (Myriam Simard, 2002).

 

Dans le cadre de cette recherche qualitative, il est possible de dégager deux points de vue, par le biais d’entrevues semi-dirigées : d’une part, celui des artistes professionnels et, d’autre part, celui des intervenants socio-économiques. La question principale étant : Quelles sont les interrelations entre le développement culturel et le développement local? Et deux sous-questions :

Quel est l’apport des artistes professionnels établis en milieu rural au développement culturel local?

Quelles sont les dispositions des milieux ruraux qui facilitent ou freinent la participation des artistes professionnels au développement culturel de leur communauté?

Contexte : 

Le début de l'âge adulte comporte bien des défis. Les Québécois de 15 à 24 ans seraient plus susceptible à vivre de la détresse psychologique comparativement aux adultes plus âgés.  D'un point de vue de santé durable et de complémentarité à la pharmacothérapie, il est pertinent de s'intéresser à la relation entre la santé et les environnements naturels. L'intervention psychosociale par la nature et l’aventure (IPNA) serait efficace chez les jeunes adultes souffrant de difficultés de santé, scolaire ou universitaire et sociale. Or, l'expérience de jeunes adultes vivant des difficultés psychosociales a été peu explorée dans une perspective de promotion de la santé mentale.



Objectif :

L’étude vise à comprendre l’expérience de l'IPNA par de jeunes adultes vivant des difficultés psychosociales et à comprendre la perception de leur participation sur leur santé mentale et leur transition à la vie adulte. L'étude vise l'identification de facteurs associés à l'expérience perçue comme aidants, neutres et néfastes.



Méthode et analyse :

Au début de l'année 2023, cette étude qualitative descriptive relatera 20 entrevues semi-structurées auprès d'individus ayant participé à un groupe d’IPNA à l'âge de 18-25 ans pour des difficultés psychosociales. La gestion des données se fera avec Nvivo. L'analyse sera thématique inductive.



Retombées:

Cette étude sera une source d’informations intéressante quant aux effets subjectifs de l'IPNA chez de jeunes adultes souffrant de difficultés psychosociales.

Les programmes de postvention en milieu scolaire ou milieu de travail sont des activités qui se déploient à la suite d’un suicide et qui ont pour but de limiter le risque de contagion ou de l’effet d’imitation, et de repérer et proposer des services aux personnes qui pourraient vivre des difficultés à la suite d’un suicide.

En 2004, le Programme de postvention en milieu scolaire : Stratégies d'intervention à la suite d'un suicide (Séguin, M., Roy, F. et coll.) fut déployé au Québec et un large consensus s’est établi quant à son utilisation en milieu scolaire, bien que la logique d'actions proposées a aussi été utilisé dans d'autres milieux.

Les objectifs de cette communication seront de présenter : 1) les résultats des groupes de discussion qui ont permis de circonscrire l’utilisation du programme de postvention déployé au Québec depuis 2004; 2) d’identifier les leviers et les obstacles qui ont eu lieu dans le cadre de l’implantation du programme ou dans son utilisation à la suite de suicides; 3) d’identifier les besoins actuels en vue d'aider les quatre partenaires du projet à préparer la rédaction d’un programme plus à jour pour les milieux jeunesse (Monique Séguin, Françoise Roy, l'Association québécoise de prévention suicide et le Regroupement des centres de prévention suicide du Québec. 

L'empathie est reconnue comme un élément majeur de la culture éthique des organisations, et comme une compétence de gestion favorisant le leadership, l'engagement des employés et la performance au travail. L’empathie s’avère donc être une compétence clé pour les organisations dans un contexte postpandémique de pénurie et d'épuisement psychologique de la main-d'œuvre, entre autres. Les écoles de commerce gagnent donc à promouvoir son développement chez les futurs gestionnaires.

Alors que plusieurs recherches sur le sujet de l’empathie sont menées dans diverses disciplines telles que les neurosciences, les sciences sociales, ou encore le leadership, les recherches sur son développement proactif dans le contexte universitaire demeurent ténues.

Notre communication présentera les résultats d’une recherche explorant l’apport d’une pédagogie expérientielle mobilisant les arts et l’engagement communautaire afin de développer l’empathie dans le contexte d’un programme universitaire en gestion. Dans cette recherche, nous avons mobilisé une méthodologie qualitative basée sur l’analyse d’entrevues semi-dirigées réalisées avec des étudiants ayant participé à un projet pilote pédagogique. Cette recherche nous a non seulement permis de documenter et mesurer les effets d’une approche pédagogique alternative visant le développement de l’empathie, mais elle contribue également à la littérature sur l’enseignement de l’éthique à l’université.

La négligence parentale représente le type de mauvais traitements qui touche le plus grand nombre d’enfants et ses conséquences sur leur trajectoire développementale sont parmi les plus négatives. Ces familles reçoivent de multiples services qui s’étalent souvent sur de longues périodes. Il ne faut pas s’étonner que l’évaluation d’interventions spécifiques dans ce domaine soit associée à de petites, voire de très petites tailles d’effets, chaque intervention ne se différenciant probablement pas substantiellement des précédentes. Ce phénomène fait appel au concept de différenciation, soit la spécificité d’une intervention par rapport aux autres interventions existantes ou reçues. La présente étude tente de vérifier si l’amélioration du niveau de stress parental de 20 mères participant à un programme en négligence est reliée à sa différenciation. Nous avons évalué par le biais d’observations l’implantation de 12 ateliers donnés dans 8 sites différents. Les résultats des observations ont ensuite été mis en relation avec le changement, tel que mesuré à deux reprises par l’indice de stress parental. Une régression hiérarchique linéaire confirme que la différenciation explique une proportion significative de la variance du stress parental en fin d’année, une fois le stress de début d’année contrôlé (b= .27, p=.05). Il s’agit d’une étude supplémentaire qui illustre la présence d’un facteur hautement sous-estimé dans les études portant sur les effets des interventions.