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Le traumatisme craniocérébral de degré modéré à grave (TCC MG) entraîne des séquelles permanentes et invalidantes, notamment sur le plan cognitif (Draper & al., 2008). Le TCC affecte majoritairement les adolescents et les jeunes adultes (15-30 ans), qui sont ou deviendront parents (Rutland-Brown & al., 2006). Ces personnes doivent assumer leurs rôle et responsabilités parentales et composer avec les impacts du TCC sur leur fonctionnement quotidien (Kieffer-Kristensen & al., 2011). Un programme de soutien au développement des habiletés parentales a été mis sur pied pour les parents ayant subi un TCC MG d’enfants âgés entre 6 et 12 ans. Les changements amenés par le programme quant aux habiletés parentales des parents ayant subi un TCC MG ont été évalués. Un devis séquentiel explicatif a été choisi (Creswell, 2009) puisque des données quantitatives ont été recueillies et analysées lors d’une 1re phase de l’étude suivie par une 2e phase de l’étude caractérisée par la collecte et l’analyse de données qualitatives. Les résultats obtenus suggèrent une expérience parentale plus positive vécue par les parents et la mise en œuvre de certaines pratiques parentales suggérées par le programme. Ce projet permet le développement, l’intégration et l’évaluation d’un programme de soutien novateur destiné aux parents ayant subi un TCC et l’amélioration de l'expertise clinique des intervenants de l'Association TCC-MCQ.

Le Brésil a été l’un des pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19. La population et l’État ont dû faire face à de nombreux problèmes liés à l’accès à la santé. D’où, la question de savoir, comment le minimum existentiel a-t-il assuré l'accès à la santé pendant la pandémie? En effet, le droit à la santé a été sévèrement impacté au Brésil, ceci dû à une forte demande d'hospitalisations, une pénurie d'équipements et de personnel, une négligence gouvernementale et à des réductions budgétaires. Malgré ces problèmes, nous soutenons que l’État a le devoir, à partir du minimum existentiel, de garantir l'accès à la santé, encore plus en période de crise sanitaire. Pour cela, une approche inductive a été adoptée, basée sur l'expérience brésilienne dans la gestion de la crise. Ainsi, le Brésil a tenté de relever les défis posés par la crise en prenant une série de mesures, renforçant son réseau de laboratoires, en mettant en place des équipes d'intervention rapide, des centres d'information stratégique sur la surveillance de la santé, en finançant la recherche scientifique sur les vaccins, en améliorant les plateformes d'information et de communication entre les services de santé et la population, en développant les soins de santé primaires et en augmentant le nombre de lits de soins intensifs, entre autres mesures.

Le 1er janvier 1994, à l’entrée en vigueur de l’Accord de Libre Échange nord-américain (ALENA), ce sont des milliers de paysans indiens vivant au Chiapas qui ont pris les armes pour s’opposer publiquement au gouvernement du Mexique. Les zapatistes, de l’Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN), vont alors provoquer une vague de fond venant bousculer les prétentions hégémoniques du néolibéralisme, et provoquer une nouvelle ère de résistance qui va se revendiquer de « l’altermondialisme ». 20 ans après l’impressionnante mise en scène de ces milliers de femmes et d’hommes venus d’un État largement oublié du monde, que reste-t-il du mouvement zapatiste et de ses alliés au Chiapas ? Après les « années folles » du zapatisme, que reste-t-il des espérances qui sont venues bousculer la configuration sociale de cette région du Mexique ? Voilà les problématiques qui sont venues porter mon terrain de recherche réalisé avec différents groupes communautaires présents dans le municipe de Chenalhó, dans la région des Hautes-Terres du Chiapas. Entre divisions communautaires et difficultés économiques de plus en plus importantes, il devient très compliqué d’imaginer un zapatisme qui n’aurait pas la nécessité de se réinventer au niveau local. Les préoccupations changent, et les espérances aussi. Dans un tel contexte, la migration économique s’impose souvent comme l’alternative la plus viable dans un monde social, politique et économique qui ne laisse que très peu de place à ses jeunes.

Par l’entremise de ses directions régionales, le Ministère de la Culture et des Communications (MCC) voit à la mise en place d’un environnement propice à la création ainsi qu’à la vitalité des territoires en matière de culture. Les municipalités locales et les municipalités régionales de comté (MRC) du Québec sont des partenaires de premier plan du MCC, lequel œuvre à adapter ses interventions à leurs réalités. Dans le cadre des ententes de développement culturel, leurs partenariats constituent des leviers importants d’innovation et de structuration de la vie culturelle des villes et régions du Québec.  Les initiatives Culture-Santé, encore trop méconnues, peuvent d’ailleurs en témoigner même si, encore de nos jours, peu de projets d’ententes de développement culturel semblent en tenir compte.

L’objectif de cette recherche, qui s’inscrivait dans le cadre d’un stage de maitrise, était de comprendre quelles sont les embûches qui freinent la mise sur pied de projets Culture-Santé.  Pour répondre à cette question, nous avons privilégié une méthodologie qualitative en réalisant des entretiens semi-dirigés. Le but de la présente communication est de partager les résultats de cette recherche, ce qui contribuera au développement des connaissances des institutions gouvernementales et municipales en matière de Culture-Santé.

 

Le sentiment d’imposteur (SI) est défini comme la croyance qu’ont des personnes compétentes d’être surestimées par autrui. Elles vivent dans la peur continue d’être démasquées et ont un système de défense anxiogène (Clance et Imes, 1978). Des études se sont intéressées aux effets du SI sur le fonctionnement d’élèves du primaire (Chayer et Bouffard, 2010), mais aucune n’a cherché à vérifier la validité conceptuelle du SI chez ces élèves. Cette étude visait à vérifier la relation entre le SI et deux aspects de sa définition, l’anxiété et l’écart négatif entre l’auto-perception de compétence et celle réfléchies par autrui mesurés chez 652 élèves (327 garçons) de 6ème année du primaire. Selon que leur score sur l’échelle de SI était supérieur ou inférieur de un écart-type de la moyenne, les élèves ont été répartis en trois groupes (faible, moyen, élevé). L’analyse multivariée avec l’anxiété scolaire et l’écart de perception de compétence en variables dépendantes et le groupe de SI et le sexe comme facteurs montre un effet simple du sexe (p <.002) et du groupe SI (p < .001). Les filles ont une anxiété scolaire plus élevée que les garçons. Les élèves des groupes SI moyen et élevé, mais pas ceux du groupe faible, jugent que leurs parents surestiment leur compétence. Les élèves du groupe SI élevé ont une anxiété supérieure à celle du groupe moyen, à leur tour supérieure au groupe faible. Les résultats soutiennent ainsi la validité conceptuelle du SI même chez des jeunes personnes.

La littérature fait état du lien entre l’anxiété et l’inhibition du désir sexuel chez les hommes (McCabe et Connaughton., 2013).  L’anxiété est associée à une modification de l’activité cognitive et de l’attention (Eysenck et al., 2007), ainsi qu’à des habiletés plus faibles de pleine conscience (McKee et al., 2007). D’ailleurs, la pleine conscience jouerait un rôle important en faveur du désir sexuel (Brotto et al., 2014). Celle-ci permettrait de se retrouver dans une sphère sensuelle et de diriger son attention dans le moment présent (McCarthy et Wald, 2013). Or, le rôle médiateur de la pleine conscience entre l’anxiété et le désir sexuel n’a pas été testé empiriquement. Cette étude vise à examinerl’effet médiateur de la pleine conscience dans la relation entre l’anxiété et le désir sexuel chez les hommes qui consultent en sexologie clinique. Un total de 106 hommes ont répondu à des questionnaires auto-rapportés évaluant l’anxiété, la pleine conscience et le désir sexuel lors de la période d’évaluation de leur démarche en sexothérapie. Une série d’analyses de régression indique une médiation complète de la relation entre l’anxiété et le désir sexuel, via de faibles habiletés de pleine conscience.Ce modèle explique16% de la variance du désir sexuel des hommes. Les résultats mettent en lumière l’importance de considérer davantage les traitements basés sur la pleine conscience auprès des hommes souffrant d’anxiété qui consultent pour des difficultés sexuelles.

Cette présentation a pour sujet les savoirs des femmes en situation de handicap physique concernant les actions préventives développées par elles en matière d’agression sexuelle. La prévention des agressions sexuelles chez ces femmes en situation de handicap physique est une préoccupation en constante évolution dans les milieux de pratique en travail social principalement féministes au Québec. Le cadre théorique qui a été choisi est féministe avec une méthodologie de recherche de type qualitatif. La réalisation de cette thèse a permis d’analyser les entrevues semi-dirigées de 22 femmes en situation de handicap physique dans la province de Québec. Trois constats sont ressortis des thèmes émergeant du contenu des entrevues soit : 1) Que l’expérience d’oppression dans lequel s’inscrivent les agressions sexuelles subies par les femmes en situation de handicap physique représente un lourd fardeau à porter pour elles, notamment en raison des actions préventives à mettre en place individuellement pour éviter de nouvelles agressions sexuelles; 2) Que malgré la multiplicité des actions préventives qu’elles ont développées, la présence de nombreux obstacles rend difficile leur succès; 3) Que les actions développées peuvent avoir des effets variés et parfois ambivalents, sur le continuum entre la revictimisation et la reprise de pouvoir sur leur vie. 

La juge Claire L’Heureux-Dubé a été la deuxième femme juge nommée à la Cour suprême du Canada et la première du Québec en 1987.  Pendant son terme de 15 ans à la plus haute institution judiciaire du pays, elle s’est valu le titre de la « plus grande dissidente » de l’histoire de cette cour de justice. Que sont devenues les très nombreuses dissidences qu’elle a écrites?  Sont-elles restées lettre morte?  Sont-elles devenues des lois?  Ont-elles été suivies dans d’autres décisions de la Cour suprême du Canada? Si oui, dans quel contexte?  Sont-elles devenues des opinions majoritaires, voire unanimes?  Ont-elles eu une influence sur le droit au Canada ou ailleurs au monde?  Quelle est la valeur de penser différemment et de prendre le temps de l’écrire dans une opinion judiciaire séparée minoritaire?  Quelle est la valeur constructive d’une opinion dissidente? 

L’art-thérapie est un domaine de plus en plus étudié, mais les effets de l’affichage des œuvres réalisées, restent à ce jour peu explorés et sont une source de débats importants. Cette recherche s’est donc intéressée à l’expérience des participants de l’atelier d’art-thérapie de la Fondation québécoise du cancer, pour évaluer qualitativement le rôle de l’affichage. Suivant les principes de l’approche phénoménologique descriptive, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de quatre participantes de l’atelier, pour ensuite être analysées dans le but d’identifier les aspects positifs et négatifs de cette pratique. Tels qu’attendus, les résultats ont soulevé neuf effets bénéfiques de l’affichage présents chez la majorité des participantes. Bien que cette étude exploratoire porte sur une clientèle spécifique, elle trace néanmoins un portrait du phénomène de l’affichage et fournit des pistes de recherches pertinentes pour le futur.

Le projet consiste en une recherche collaborative en contexte autochtone procédant à des entrevues avec des personnes ayant été adoptées au Québec selon l’adoption coutumière ou légale entre les années 1950 et 1970. Les entrevues ont pour objectif de brosser un portrait de personnes autochtones adoptées en lien avec leur identité et leur expérience d’adoption. Donner une voix aux individus autochtones adoptés et offrir leur récit de vie à la communauté (autochtone, allochtone, humaine), tel est l’objectif principal de ce projet voué à la restitution d’un chapitre de l’histoire peu révélé, mais qui émerge aujourd’hui.

À notre avis, le sujet de recherche est peu exploré et insuffisamment documenté. Les pistes de recherche pour les enfants autochtones adoptés sont quasi inexistantes et la démarche est très difficile à entreprendre avec succès. Le projet veut s’insérer dans un esprit de reconnexion entre personnes adoptées et leur communauté d’origine ainsi que dans une démarche de réconciliation avec soi-même après avoir passé une vie divisée tant au niveau individuel que culturel (coupure de la personne adoptée avec sa culture d’origine), dans la mesure où l’individu adopté et sa famille biologique ont été séparés.

La recherche est de type collaboratif et ses méthodes relèvent du qualitatif. Il s’agit notamment d’adopter des méthodes d’entrevues de type semi-dirigé  et des entretiens phénoménologiques.

S'agissant d'une recherche en évolution, les résultats ne sont qu'en devenir.

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est caractérisé par une altération qualitative sur le plan de la communication et des interactions sociales ainsi que par un patron de comportements rigide et restreint. Le taux de prévalence du TSA augmente de façon substantielle, de sorte que près d'un enfant sur 100 reçoit actuellement ce diagnostic. Cette étude vise à dresser le portrait du processus diagnostique de TSA, par le biais du vécu parental. L'échantillon est composé de 50 parents d'enfant présentant un TSA, ayant complété un questionnaire auto-rapporté ou ayant participé à un entretien semi-structuré. Une analyse descriptive des données quantitatives, ainsi qu’une analyse qualitative de verbatim a permis de déterminer que les parents sont majoritairement les premiers à remarquer une atypie chez leur enfant, et ce, avant l'âge de 24 mois. Le retard de langage, les intérêts restreints de même que le contact visuel limité constituent les premières préoccupations parentales. L'écart entre les premiers soupçons et l'annonce du diagnostic dépasse quatre ans et plusieurs parents croient que le diagnostic aurait pu être posé plus tôt. Ces résultats promouvoient l’expertise parentale à l’égard du développement de leur enfant et de leur importance dans le processus diagnostique. Ainsi, la sensibilisation des intervenants de première ligne et un dépistage au moment des premiers soupçons sont recommandés afin de favoriser un diagnostic et une prise en charge précoce.

L’Acadie du Nouveau-Brunswick est devenue une communauté d’accueil non pas grâce à un afflux significatif d’immigrants francophones, mais par le droit et les politiques publiques en immigration francophone. Après près de dix ans de mise en œuvre de ces politiques publiques, force est de constater leur échec, comme en témoignent les chiffres anémiques en termes d’attraction et de rétention. À peine 11% des immigrants du Nouveau-Brunswick ont comme première langue officielle parlée le français.

L’échec de ces politiques publiques serait largement attribuable à l’incomplétude institutionnelle de l’Acadie du Nouveau-Brunswick en matière d’immigration laquelle a des ramifications linguistiques, spatiale, identitaire et politique. Les immigrants francophones trouvent des opportunités essentiellement dans une niche d’emploi structurelle et, dans une moindre, mesure, conjoncturelle. Toutefois, force est de reconnaître le succès symbolique des politiques publiques en immigration francophone lesquelles ont transformé l’Acadie du Nouveau-Brunswick en une communauté d’accueil fictive.

Cette communication portant sur les défis d’intégration des immigrants francophones en lien avec les caractéristiques sociétales de leur communauté d’accueil s’appuie sur des données qualitatives. Elle se démarque des approches théoriques classiques sur l’immigration francophone grâce à un outil descriptif englobant : l’incomplétude institutionnelle en matière d’immigration.

Les cadres conceptuels sociologiques ont été peu utilisés pour comprendre la dynamique des groupes, et ce, même si leur pertinence a été reconnue par des sociologues et psychologues sociaux. L’hypothèse à la base de cette étude était que les concepts élaborés par Pierre Bourdieu permettraient de mieux cerner la dynamique sociale d’un groupe mixte d’expédition en plein air. Une étude de cas ethnographique avec observation participante a été menée lors d’une expédition de canotage de 28 jours auprès d’un groupe d’étudiants (7 femmes et 17 hommes) universitaires inscrits dans un programme en plein air. Des entrevues post-expédition ont permis de valider l’interprétation des actions et interactions des participants. L’identification de la structure de distribution du capital culturel du groupe a permis de mettre en lumière les relations de pouvoir et la constitution de sous-groupes. Le concept d’habitus a permis de raffiner notre compréhension des affinités relationnelles observées entre certains participants ainsi que certains jugements émis à l’égard de pairs. Dans un contexte d’engagement physique quotidien traditionnellement masculin, la prise en compte à la fois des dispositions distinctives selon le genre et du rapport au corps propre des participants, deux dimensions centrales de l’habitus, s’est avérée particulièrement fructueuse pour comprendre les dynamiques sociales dans ce type de contexte. Ces résultats pourront être mis à profit dans la gestion des groupes en plein air.

Le primat de l'intention et le rejet de la responsabilité criminelle absolue sont à la base du droit criminel d'origine anglo-saxonne. Il n'y a point de crime sans intention de le commettre, puisque l'homme est doté d'un libre arbitre, postulé ex nihilo, qui le rend à même de distinguer le bien du mal, et de fuir le mal. L'avènement des neurosciences est venu nuancer de beaucoup ce « truisme » séculaire, en inscrivant le phénomène des troubles mentaux et la « conscience » même de notre volonté  dans l'ordre des déterminismes génétiques, environnementaux et neurologiques. Alors que plusieurs militent pour un abandon pur et simple de la responsabilité individuelle ou du moins une réévaluation des objectifs (de dissuasion ou de réhabilitation) de détermination de la peine, le présent texte plaide la défense du statu quo, en ce que les mécanismes existants suffisent déjà à opérer un équilibre adéquat entre le maintien de la paix sociale et les « accommodements raisonnables » d'inégalités neurobiologiques individuelles.

En tant que témoignages de première main et d’outre-tombe, les lettres d’adieu suscitent depuis fort longtemps l’intérêt de romanciers, de dramaturges et de chercheurs. Les lettres d’adieu constituent en effet un matériau unique pour à la fois pour accéder à l’état d’esprit du suicidé et pour espérer prévenir de futurs passages à l’acte.

Pour nous, une lettre d’adieu permet aussi au suicidé de communiquer sur son rapport à soi, aux autres et au monde. En d’autres mots, elle n'éclaire pas seulement le passé et le présent, elle éclaire aussi le futur puisque son rédacteur pense déjà au moment post-mortem.

C’est dans cette optique que nous avons analysé 138 lettres d’adieu provenant des Archives du Coroner du district judiciaire de Montréal laissées par 72 Québécois.e.s âgé.e.s entre 20 et 30 ans durant la période 1940-1970.

Dans le cadre de cette conférence, nous mettrons en lumière les différents sens du message (introspectif ou dyadique) laissé par son auteur sur son rapport au passage à l’acte suicidaire. Nous mettrons ainsi en évidence le foisonnement et la multidirectionnalité des thèmes que les individus investissent pour établir leur moi posthume. Nos verrons également que le genre joue un rôle indéniable tant dans le message communiqué que dans la manière dont il est communiqué. 

Les guides de pratiques recommandent le soutien à l’autogestion dans le traitement des troubles de santé mentale courants. Toutefois, le rôle de l’autogestion dans le rétablissement a été peu examiné empiriquement (Houle et al., 2013) à défaut de disposer d’un instrument de mesure valide. L’étude a pour objectifs de concevoir un questionnaire mesurant l’autogestion et de vérifier ses propriétés psychométriques. Dans une première phase qualitative, les participants (n=50) ont relevé 85 stratégies qu’ils utilisent pour se rétablir de leur trouble de santé mentale courant. Ces stratégies s’inscrivent dans l’approche dimensionnelle du rétablissement de Whitley et Drake (2010). Lors d’une deuxième phase, 14 experts en rétablissement se sont prononcés sur des énoncés conçus par l’équipe de recherche pour mesurer chacune des stratégies. L’indice de validité de contenu de Lynn (1986) a permis de retenir les items les plus pertinents. La troisième phase est une étude quantitative transversale qui vise à valider le questionnaire. Les items sont administrés à 210 participants ayant un trouble anxieux, dépressif ou bipolaire par le biais d’un logiciel de sondage en ligne. Les résultats d’analyse de fiabilité et de validité (alpha, analyse en composantes principales, r test-retest) seront présentés. Ce questionnaire permettra de mieux comprendre l’influence des stratégies d’autogestion dans le rétablissement en santé mentale pour ainsi améliorer les pratiques de soutien à l’autogestion.

Dans un contexte national où la prévalence de la maltraitance et de la négligence n’est plus à démontrer (Trocmé, 2005), développer de nouvelles alternatives dans l’intervention spécialisée auprès de famille en difficulté est un enjeu d’actualité (MSSS, 2004). Les résultats préliminaires d’une recherche-action qualitative visant l’implantation du génogramme libre (Santelices, 1999) – soit la représentation dynamique et associative de la famille sur au moins trois générations – dans l’intervention communautaire auprès de jeunes parents en difficulté (18 à 30 ans), révèlent à la fois le potentiel thérapeutique de cet outil, mais également les risques cliniques qui sont inhérents aux modalités de sa passation. Des extraits de génogrammes et d’entrevues illustreront ainsi comment le dispositif spécifique du génogramme libre invite le parent à « projeter » certains aspects des problématiques intergénérationnelles, qui témoignent de difficultés dans les liens qui l’unissent à l’enfant et aux autres membres de sa famille (Tuil, 2005). Néanmoins, nous verrons dans quelles mesures ce dévoilement projectif peut parfois s’accompagner de réactions défensives de la part du parent (p.ex. : inhibition, perte de consistance du discours), particulièrement lorsque le clinicien s’engage dans une activité interprétative outrancière des éléments représentés dans le génogramme, dans le but de proposer des moyens pour prévenir ces risques cliniques.

Le concept d’engagement est apparu formellement au début des années 1960, quasi simultanément dans plusieurs disciplines des sciences humaines. Son influence persiste toutefois jusqu’à nos jours, et elle apparaît aux fondements des phénomènes de négociations internationales en sciences politiques, de la sociologie de la coopération et de la communication dans les petits groupes, de la théorie de l’intentionalité en philosophie de l’esprit, de la pragmatique des actes de langage en linguistique, des phénomènes d’influence et de persuasion en psychologie sociale, de la coordination au sein des systèmes multi-agents en intelligence artificielle distribuée, de la modélisation des émotions et des processus affectifs en psychologie cognitive et en robotique appliquée. L’idée sous-jacente en est que la coordination des rapports sociaux repose, même implicitement, sur une base contractuelle qui relie les agents entre eux et commande une régulation des activités de coopération. Malgré des différences importantes entre les domaines d’applications du concept, de nombreuses convergences sont identifiables, notamment sur le caractère intensément motivationnel des engagements, sur leur lien avec la gestion des ressources et sur leur rôle dans la structuration des intentions. La communication présentera la définition et les principales applications du concept dans les diverses disciplines ciblées, puis tentera d’en abstraire les éléments communs afin d’en proposer une définition générique.

Cette communication portera sur les résultats partiels de la recherche menée au long de l'année 2022 auprès de treize femmes immigrées d’origine philippine travailleuses du care au Québec (centré à Montréal). Il s'agit de comprendre, dans le contexte mondial de la crise du care, comment les femmes immigrées dédiées au travail subalterne trouvent le sens du travail et de la permanence dans le pays d'accueil, malgré les relations asymétriques et inégales dues aux conditions d'immigrantes? Comment, en payant un coût élevé de quitter leur pays, elles organisent et gèrent leur projet familial ou de vie? La recherche s'est appuyée sur la méthodologie qualitative en sociologie, notamment sur les analyses biographiques (Denzin, 1989; Dubar et Demazière, 2007) basées sur les entretiens semi-directives complétée par l'observation participante (dans les espaces de sociabilité de ces femmes, comme les centres d'entraide, églises, rassemblements politiques, fêtes, etc.). Pour comprendre leur trajectoire, nous avons parcouru les conditions prémigratoires aux Philippines et post-migratoires au Québec, en intégrant aussi les perspectives de la vie après retraite. La durée de la permanence joue à leur faveur lorsqu'elles arrivent à obtenir la citoyenneté canadienne, rassembler leur famille et jouir de la sécurité sociomédicale. De l'autre côté, elles pâtissent des perspectives d'insécurité économique et d'absence de soin pour leur vieillesse : who will take care of the caregivers?

Cette recherche porte sur la passion sportive des entraineurs de niveau universitaire. Le terme « passion » fait partie du vocabulaire sportif depuis toujours, mais peu d’entraineurs et d’athlètes sont conscients de son développement et de son maintien dans le temps. En effet, rares sont les recherches (Mageau et Vallerand, 2003; Vallerand et al, 2006, 2008)  qui ont tenté de cerner la passion de l’entraineur et l’impact que celle-ci peut avoir sur lui-même et son équipe. Les objectifs de l’étude consistent à définir la passion de l’entraineur et à découvrir comment elle se développe et se maintient pendant plusieurs saisons. Le modèle de la passion harmonieuse et obsessive de Vallerand (2008, 2012) a servi de cadre théorique à cette étude. La méthodologie utilisée a été de type qualitatif/interprétatif, et des entrevues semi-structurées ont permis à dix entraineurs universitaires de s’exprimer à ce sujet. Une analyse inductive des données selon les critères de Blais et Martineau (2006) a été effectuée et elle a permis de définir la passion des entraineurs comme étant : « le fait de redonner au sport ce que le sport a donné à l’entraineur en s’impliquant à fond, entre autres, en y consacrant énormément de temps ainsi qu’en faisant profiter les autres de son expertise et de ses connaissances ». Enfin, il semble que le développement et le maintien de la passion puissent être développés par les besoins de compétence, d’autonomie et d’appartenance.

Le renouvellement des pratiques d’intervention sociale est l’objet d’un affrontement idéologique entre la mouvance démocratique et néolibérale. Alors que les valeurs démocratiques font consensus et qu’une pluralité d’approches et de pratiques traduisent sur le terrain des finalités sociales hybrides, des clarifications théoriques et idéologiques paraissent nécessaires afin de lever ces ambigüités axiologiques. Les balises théoriques de la mouvance démocratique sont d’abord définies. À l’aide d’une méthode généalogique, nous reconstruisons ensuite le réseau discursif ayant historiquement produit l’approche de réduction des méfaits afin d’en dégager l’assemblage idéologique global. Nous constatons que la réduction des méfaits s’inscrit dans le sillon de la rationalité biopolitique néolibérale.

L’étude du désistement assisté cherche à comprendre la place que peut prendre l’assistance à travers le processus de désistement du crime. En ce sens, des publications récentes ont montré que les interventions offertes dans le contexte du système judiciaire et carcéral peuvent avoir un impact positif en soutenant les individus à travers leur processus de changement menant à la fin de leur carrière criminelle. Toutefois, ces travaux ne cherchent généralement pas à contextualiser la réceptivité à ces interventions, eut égard entre autres aux caractéristiques de l’implication criminelle. Ainsi, l’objectif de la présente étude est de s’intéresser à l’effet des interventions formelles sur le processus de désistement du crime d’individus impliqués essentiellement dans une criminalité lucrative.  Sur la base de récits narratifs (n=27), les résultats réitèrent d’abord l’intérêt du désistement assisté dans la compréhension du processus qui mène à la cessation des activités criminelles. Les analyses réalisées mettent également en évidence l’aspect dynamique derrière la réceptivité à l’assistance qui dépend notamment des caractéristiques de l’individus, des circonstances de vie et des détails de l’implication criminelle. Les conclusions de cette recherche sont susceptibles d’avoir des contributions pratiques pour l’intervention auprès de ce type de population, la criminalité lucrative étant d’ailleurs prépondérante dans nos sociétés.

Le modèle théorique de Patterson et Capaldi (1990) propose que les problèmes de comportement extériorisés (PCE) chez les enfants conduisent à une exposition aux échecs sociaux (hostilité parentale, victimisation par les pairs, conflit avec l’enseignant) et aux difficultés scolaires qui, à leur tour, augmentent le risque de dépression. Ce modèle n’a toutefois été testé qu’auprès de garçons de milieu à risque et n’ayant pas nécessairement de PCE. Cette étude propose 1- d’établir la contribution des échecs sociaux et scolaires aux symptômes dépressifs 3 ans plus tard chez des enfants ayant des PCE à l’entrée dans l’étude (T0) et 2- de déterminer l’effet modérateur du genre. L’échantillon comprend 281 enfants recrutés parmi ceux suivis au début du primaire pour des PCE et ayant des problèmes de niveau clinique. Mesures. PCE et symptômes dépressifs : échelles DSM (Achenbach et Rescorla; 2001); hostilité parentale : PARQ (Rohner 1991); victimisation: DIAS inversées (Bjorkqvist et al., 1992); conflit avec enseignant (Pianta 2001); difficultés scolaires (DuPaul et al., 1991). Les résultats de la régression hiérarchique linéaire montrent qu’au-delà des symptômes dépressifs et de l’âge au T0, seules les difficultés scolaires prédisent une hausse du score dépressif 3 ans plus tard.  Ce lien n’est pas modéré par le sexe. Ces résultats suggèrent d’accorder une importance à la réussite scolaire des garçons et des filles qui ont des PCE pour prévenir l’augmentation des symptômes dépressifs.

Différents enjeux entourent l’intervention auprès des personnes ayant un trouble lié à l’usage d’une substance psychoactive (TUS) en traitement sous contraintes judiciaires. Ce contexte coercitif de traitement a une influence notable sur la motivation ainsi que sur l’alliance thérapeutique (AT). Les recherches démontrent que l’AT serait une des plus importantes variables prédictives des résultats d’un traitement pour le TUS et de la rétention en traitement. Néanmoins, il est reconnu que ces personnes sous contraintes légales présentent davantage de motivations externes, sont moins engagées et plus résistantes au traitement. Considérant ces caractéristiques, le contexte de contraintes ainsi que la nature punitive du système judiciaire, il faut se demander si une telle alliance peut se développer. Comme peu de traitements pour le TUS sont offerts spécifiquement à cette clientèle, il importe d’enrichir les connaissances afin d’améliorer la pratique. Cette recherche, réalisée dans le cadre d’un mémoire, vise à documenter qualitativement les motivations de ces personnes à intégrer un traitement ainsi qu’à comprendre les facteurs qui contribuent à l’AT. Des entrevues ont été menées auprès d’hommes en traitement sous mesures judiciaires dans différentes ressources d’hébergement en toxicomanie. Les résultats détaillent plusieurs attitudes et comportements des intervenants contribuant à l’AT et soulignent la présence de plusieurs motivations internalisées chez les contrevenants.

Au sortir de près de deux décennies de guerre, le Cambodge vit de profondes transformations sociales. Sur le plan artistique, les conséquences de l’ère khmère rouge sont encore tangibles sachant qu’environ 90 % des artistes y ont péri. Depuis les années 2000, une nouvelle génération d’artistes née après cette période bénéficie de l’ouverture grandissante du pays et se taille peu à peu une place sur les scènes artistiques locale et internationale. Cette génération est porteuse de changements dans les pratiques artistiques et dans la conception de ce qu’est l’artiste. Un regard sur la communauté artistique de Battambang, deuxième ville en importance au Cambodge, est nécessaire, car celle-ci se présente progressivement comme un pôle artistique nouveau.

Seront présentés les résultats préliminaires de mon terrain de maîtrise réalisé à Battambang en 2012 lors duquel j’ai participé à la vie artistique de la ville et rencontré plusieurs jeunes artistes. L’objectif de ma recherche est de comprendre ce que signifie pour eux « être artiste » et de quelle(s) manière(s) ceux-ci expriment leur subjectivité à travers leur art. À travers ma présentation, je propose ainsi des réflexions quant à mes résultats qui laissent entrevoir que plusieurs personnes rencontrées ne s’identifient pas d’emblée comme artiste préférant insister sur les qualités humaines et morales que nécessite leur pratique artistique ainsi que sur les apports particuliers de leur art à la société cambodgienne actuelle.