Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

En matière de violence fondée sur le genre (VFG), les espaces virtuels semblent agir à la fois de véhicules à la violence, tout comme espace de ressources de soutien, de résilience et de résistance pour les victimes et communautés survivantes. Dans l’objectif de comprendre ce double rôle des espaces virtuels en matière de VFG, une étude de portée (Arskey & O’Malley, 2005) a été réalisée afin de cartographier les connaissances produites sur le sujet. Ce sont 279 documents provenant principalement de la littérature scientifique, et obtenus à partir d’une recherche lancée sur onze bases de données, qui ont été sélectionnés. L’analyse thématique de ce corpus, effectuée dans une perspective intersectionnelle, a d’abord permis de documenter les manières dont s’expriment les VFG en fonction des communautés de genre (femmes, LGBTQIA+, hommes). Puis, il a été possible de constater que les espaces virtuels sont des lieux d’existence et de survie pour les communautés où il est possible de s’exprimer, de s’entraider et de se mobiliser face aux VFG. D’ailleurs, ces divers modes d’existence nous ont montré la présence de dynamiques entre communautés de genre; les espaces virtuels sont des lieux de confrontation et de négociation, et ce, dans une logique d’extension des espaces réels. Dans un contexte de fortes polarisations sociales, cette synthèse des connaissances nous amène à dresser une série de recommandations afin de mitiger les VFG (re)produites en ligne.  

La violence conjugale (VC) est un problème de santé publique qui entraîne des conséquences graves pour la santé. Certains groupes sont plus vulnérables à la VC en raison de contextes particuliers dont : les personnes handicapées, aînées et immigrantes (HAI). La littérature scientifique s’est surtout concentrée sur la violence vécue par les jeunes femmes occidentales vivant au sein d’un couple hétérosexuel et les contextes de vulnérabilité sont abordés de manière compartimentée (ex une femme âgée, immigrante, ou handicapée). Si bien que la réalité de ces personnes est passée sous silence et celles qui cumulent plusieurs de ces contextes l’est davantage. Les milieux de pratique confirment cependant que les personnes HAI cumulant plusieurs de ces contextes constituent un profil de leur clientèle. Cette présentation s’appuie sur les résultats d’une synthèse critique de la littérature financée par le Fonds québécois de recherche société et culture. Elle vise à documenter l’ampleur du phénomène, les facteurs de risque et de protection ainsi que les modèles explicatifs de la VC vécue par les personnes HAI et ce, en s’appuyant sur l’approche intersectionnelle. Les résultats de cette synthèse mettent en lumière les « intersections » qui existent entre les groupes HAI, de manière à mieux comprendre l’influence du cumul de contextes de vulnérabilité sur le vécu de VC. Des pistes de prévention adaptées aux besoins de ces groupes de personnes seront discutées.

Cette communication s'appuie sur une recherche de doctorat se situant au croisement du travail social interculturel et de la gérontologie sociale. La population immigrante et vieillissante étant de plus en plus importante, cette communication porte sur les aspirations des aînés immigrants quant au(x) lieu(x) où ils souhaitent vivre et vieillir. Dans un contexte de transnationalité et de mobilité accrue des individus, le vivre et vieillir où est exploré en portant une attention particulière à la dimension transnationale d’une telle question pour les aînés immigrants (i.e. dans quel(s) pays ? ici et/ou ailleurs?). Il sera question de comprendre la dynamique et les considérations entourant le(s) lieu(x)/pays choisi(s) ou souhaité(s) pour vivre et vieillir en s’inspirant de la perspective du parcours de vie. Une brève recension de la littérature sera d'abord présentée afin de situer le contexte justifiant cette recherche, soit une importante population immigrante vieillissante dont les aspirations quant au vivre et vieillir où sont méconnues. Il sera ensuite question de la pertinence d’explorer 1) non seulement « à quelle place » les aînés migrants souhaitent vivre et vieillir, mais aussi « à quelleS placeS » au pluriel incluant 2) dans quel(s) pays compte tenu desdites transnationalité et mobilité des migrants. Enfin, la méthodologie - s'appuyant sur le récit migratoire - et des résultats de la recherche réalisée au Québec auprès d’ainés immigrants seront présentés.

Le travail du sexe, soit l’échange de services sexuels contre des biens matériels ou de l’argent, fait l’objet de nombreux débats sociaux et juridiques. Alors que la position abolitionniste considère les femmes travailleuses du sexe comme des victimes d’exploitation sexuelle, la position optant pour la décriminalisation met de l’avant que celles-ci détiennent un pouvoir d'action et peuvent donner leur consentement libre et éclairé à pratiquer ce métier. Dans la foulée de ces positions polarisées, l’objectif de cette communication est de présenter les stratégies mobilisées par les femmes travailleuses du sexe afin d’assurer leur sécurité au niveau physique, psychologique et sexuel. Les données recueillies à l’aide d’entretiens semi-dirigés sont tirées d’une étude qualitative qui visait à documenter l’agentivité sexuelle des femmes travailleuses du sexe, soit la capacité de celles-ci à faire des choix pour leur bien-être, et à identifier, communiquer et négocier leurs limites sexuelles avec leurs clients. Malgré le fait que cette notion se trouve au cœur des débats sur le travail du sexe, elle est très peu documentée dans les écrits scientifiques. Outre le fait que nos résultats questionnent les positions féministes concernant le pouvoir d’action des femmes dans la pratique du travail du sexe, ils permettent aussi une critique des politiques actuelles entourant ce métier, tout en proposant des pistes d’intervention concrètes afin de les outiller dans l’exercice de leur travail.

Dans cette présentation, nous proposons d’examiner l’intervention humanitaire diasporique conçue et mise en œuvre sur la base d’une affinité nationale et ethno-religieuse entre donateurs, participants et bénéficiaires. Nous présenterons une étude de cas concernant  le déroulement des interventions humanitaires et des projets de développement déployés en Afrique de l’Est par les membres de la diaspora juive d’Europe et d’Amérique du Nord pour venir en aide aux juifs éthiopiens dans les années 60. L'objectif serait d’explorer la constellation de la diaspora en tant que dispositif facilitant la réalisation de projets de développement et de déterminer l’influence de l’attribution des dynamiques de pouvoir qui gèrent les relations entre «riches» donateurs Euro-Américains et «pauvres» bénéficiaires Africains.



La littérature démontre une comorbidité importante chez les enfants ayant des troubles neurodéveloppementaux avec des troubles de santé mentale, créant d'autres problèmes. Cependant, un manque de confiance et de formation se retrouvent parmi les intervenants de services médicaux et sociaux qui s’occupent de ces jeunes, ce qui est exacerbé en régions rurales. Le modèle Extension of Community Healthcare Outcomes (ECHO) permet de décentraliser l’accès aux services spécialisés dans les régions urbaines à travers la diffusion de formations appropriées vers les régions rurales afin de diminuer cet écart en utilisant un programme de télémentorat. Le programme ECHO du CHU Ste-Justine - Santé mentale et neurodéveloppement  (SMND) a été mis en place pour répondre aux besoins des prestataires de soins de santé et les enfants souffrant de cette comorbidité. À travers des questionnaires (données secondaires) et des groupes de discussion des fournis par les participants, des analyses statistiques préliminaires descriptives et thématiques seront complétées afin d'évaluer l'efficacité de la formation continue. Nous estimons observer une faisabilité et une acceptation élevée de la formation ainsi qu'une augmentation des compétences et niveau de confiance chez les participants. La présente étude permettrait une amélioration des services de formation continue ECHO CHU Ste-Justine - SMND, pouvant avoir un impact indirect sur la qualité des services obtenus par les jeunes souffrant de cette problématique.

Les recherches réalisées jusqu’à maintenant auprès d'enseignant.e.s de la formation professionnelle (FP) et de femmes de métiers traditionnellement masculins (MTM) laissent croire que les femmes qui se dirigent vers l’enseignement d'un MTM en FP rencontrent des difficultés propres à leur genre au moment de leur transition professionnelle. Toutefois, en raison de leur faible représentativité dans ces secteurs de la FP, leur réalité de travail demeure inconnue. Cette recherche exploratoire avait pour objectifs de comprendre et caractériser l’activité de travail, de décrire les stratégies déployées par les femmes et de repérer les facteurs qui influencent la réalisation de leur travail. S'appuyant sur le modèle et la démarche de l'analyse de l’activité de travail développés dans le champ de l’ergonomie francophone, des entretiens individuels semi-dirigés d’une durée de deux heures et demi et un peu plus de 87 heures d’observations de l'activité de travail ont été réalisés auprès de 12 enseignantes de différents MTM (9) en FP et provenant de différentes régions au Québec. L’analyse révèle notamment que la transition professionnelle de femmes de MTM vers l'enseignement est particulièrement complexe entre autres parce que leurs compétences professionnelles de métier peuvent être remises en question par certains élèves et parfois certains collègues. Des différences sont constatées selon la composition des groupes et le métier enseigné.



Le périple d’Ulysse, le héros de l’Odyssée d’Homère, sur l’île des Lotophages marque de nos jours la réalité et le quotidien de l’île de Jerba, considérée par plusieurs historiens comme étant l’île dont parlait le mythe. Des hôtels (Ulysse palace+Tours+Resort), le festival international Jerba Ulysse, la station de radio Ulysse Fm, rappellent le voyage mythique et reflètent le discours officiel de l’État. Le mythe glorifié de la sorte occulte une mémoire jerbienne défectueuse (la communauté juive se réduit à quelques centaines, disparition de la nomenclature berbère des lieux, dégradation du patrimoine architectural judéo-berbère). Les membres de la communauté berbère et juive vont entreprendre une revalorisation culturelle à l’antithèse du discours étatique : construction du Musée des traditions au village berbère de Guellala par des entrepreneurs locaux, ouverture de la synagogue l’Ghriba aux touristes amenés par des chauffeurs (de taxi)/guides. En 2012 s’est tenue la première version du festival du printemps amazighe (berbère) à Guellala. Tous ces exemples démontrent l’effort de résilience culturelle face à une occultation que je qualifie du syndrome d’Ulysse étant donné que, via le tourisme, l’État a visé l’homogénéisation culturelle des tunisiens sous un ethnos nationaliste qui se proclame du socialisme, du panarabisme et de la carthageneité. La révolution de 2011 conjuguée à la crise du tourisme va encore rouvrir -mais violemment- la question de « qui sommes-nous »?  

La question du vivre ensemble et ses composantes, entre autres la discrimination vécue et imposée, les conflits inter-groupes et le sentiment de sécurité, peut être prise sous plusieurs angles. Dans cette présentation nous nous pencherons sur les représentations sociales qui dominent chez les Canadiens au sujet de la discrimination, de l'immigration et de l'intégration des immigrants ainsi que sur les risques de violence politique qui sont engendrés par ces différents clivages socioculturels. Le tout repose sur une enquête pancanadienne ayant rejoint 5084 personnes, avec un accent particulier porté sur certaines communautés urbaines. Nous verrons dans quelle mesure la expérience directe et indirecte de la discrimination affecte la perception de légitimité de violence politique. Cette recherche va au coeur de la question de la radicalisation politique et apporte des éléments de réponse importants pour notre compréhension de l'interaction qui lie l'environnement sociopolitique et l'engagement d'individus dans des groupes ou des actes individuels motivés par la haine - en particulier, sur la proportion de la population qui soutient (moralement) les actions pourtant dites "extrêmes". Pour le moment la littérature portant sur la radicalisation porte surtout sur des questions "micro" et, à l'occasion, "méso" (effets des groupes sur leurs membres, entre autres), mais très peu se sont intéressées aux facteurs "macro".

Les connaissances empiriques sur la relation entre le développement psychosexuel et psychosocial à l'adolescence sont limitées, car ces domaines ont principalement été étudiés séparément. Néanmoins, il est reconnu que la sexualité est profondément ancrée dans les dynamiques individuelles et relationnelles d'une personne, rendant la contribution des compétences psychosociales telles que le concept de soi, les compétences interpersonnelles et les capacités d'autorégulation déterminantes pour son développement positif. L'objectif de cette étude était d'examiner l'association entre les compétences psychosociales des jeunes et leurs perceptions et sentiments à l’égard de leur sexualité (c.-à-d. estime de soi sexuelle, anxiété sexuelle, autoefficacité sexuelle). Les participants de l’étude étaient 1584 jeunes âgés de 14 et 18 ans. Les résultats indiquent que les jeunes dont le concept de soi général est caractérisé par des croyances en soi plus cohérentes et une plus grande estime de soi, et qui perçoivent leurs compétences interpersonnelles et leurs capacités d'autorégulation comme plus développées, rapportent une estime de soi sexuelle plus élevée, moins d’anxiété sexuelle et un sentiment plus développé d’efficacité sexuelle. Ces associations n'étaient pas modérées par le genre ou l'expérience sexuelle. Ces résultats soulignent l'importance d'étudier la sexualité des adolescents en relation avec d'autres domaines de développement dans une perspective de développement positif.

La Charte des droits et libertés de la personne du Québec interdit la discrimination entre personnes. La pratique judiciaire tente d’interpréter ce droit de façon à en garantir l’effectivité : par la prise en compte du contexte social et par la recherche de l’atteinte des deux objets de la norme, le respect de la dignité et la suppression des discriminations. L’intersectionnalité, considérée par certains comme l’outil idéal pour comprendre les inégalités dans toute leur complexité, a notamment été mobilisée pour étudier le droit constitutionnel à l’égalité. L’approche n’a toutefois pas été étudiée au regard de la Charte québécoise qui régit les rapports privés. Dans le cadre de cette communication, nous explorerons divers points d’ancrage pour mobiliser l’intersectionnalité dans l’interprétation de la norme antidiscriminatoire québécoise, à partir de la pratique judiciaire du Tribunal des droits de la personne. Nous en aborderons les opportunités et les limites pour appréhender le contexte social de discrimination et pour assurer la réalisation des objets de la Charte québécoise. Ces pistes de réflexion s’inscrivent dans un déplacement des tribunaux afin de reconnaître les discriminations multiples. Nous constaterons toutefois que l’adoption d’une approche intersectionnelle d’interprétation de la norme pourrait ouvrir à une reconnaissance encore plus large de la « réalité » sociale et, par conséquent, une plus grande réalisation de l’effectivité de la norme québécoise.

Les recherches indiquent que les enfants vivant dans des quartiers plus défavorisés se développent généralement moins bien que ceux grandissant dans des quartiers plus favorisés. Or, ce n’est pas toujours le cas. Objectif : Examiner les associations (ou l’absence d’association) entre la vulnérabilité développementale des enfants et le niveau de défavorisation de quatre quartiers centraux de la Ville de Québec: Basse-Ville, Duberger-Les Saules, Limoilou et Vanier. Méthode : L’Indice de défavorisation matérielle a été utilisé comme indicateur du niveau de défavorisation des communautés alors que la proportion d’enfants vulnérables dans au moins un domaine de développement à l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle a été utilisé comme indicateur de la vulnérabilité développementale. Résultats : Une association est trouvée entre la vulnérabilité développementale des enfants et le niveau de défavorisation dans les quatre communautés à l’étude. Or, dans d’autres communautés de la région, le développement des enfants ne correspondait pas à ce qui était attendu compte tenu du niveau de défavorisation des communautés; plus d’enfants présentaient une vulnérabilité développementale que ce qui était attendu ou, à l’inverse, moins d’enfants en présentaient une. En discussion, des hypothèses explicatives (p.ex., méthode, autres facteurs d’influence à l’échelle des communautés) seront abordées de même que des pistes de recherche futures. 

Depuis les années 1960, les gouvernements du Québec successifs ont appuyé diverses initiatives en matière de politiques culturelle et linguistique, lesquelles se destinent à promouvoir une identité nationale francophone forte, distincte du reste du Canada. Nous questionnons les liens effectifs ou diffus, selon les époques, entre ces deux politiques et leur gestion publique respective. Cette communication retrace l’histoire des politiques publiques de la culture et de la langue et de l’imbrication (ou non) des IAP qui les concernent. Nous reconstituons les grandes étapes de développement et d’adaptation de ces politiques au regard des changements de gouverne de l’État et, plus largement, des mutations au sein de la société québécoise depuis un demi-siècle. Qu’il nous suffise de mentionner la prégnance des notions de droit culturel, de démocratie culturelle, de démocratisation de la culture ou encore la montée en puissance de phénomènes comme le nationalisme québécois, l’accroissement des mouvements migratoires et l’intégration des communautés culturelles. À cela, s’ajoutent le rôle croissant d’une multitude de partenaires et plus récemment les effets de la pluralité de référentiels : la ville, la diversité culturelle, la mondialisation, la culture numérique, le développement durable et autres. Cette recherche est originale: elle présente l’étude parallèle de deux politiques et leurs IAP (imbriqués ou non) au cœur du développement du nationalisme québécois depuis les années 1960.

PROBLÉMATIQUE: Le traitement des troubles envahissants du développement (TED) ne fait pas l’unanimité. Bien que de nombreuses approches soient proposées, celles-ci reposent sur peu de données probantes.

OBJECTIF: Évaluer l’efficacité-terrain à six mois d’une intervention adaptée à partir du modèle SCERTS (Social Communication, Emotional Regulation and Transactional Support), auprès d’enfants ayant reçu un diagnostic de TED.

MÉTHODOLOGIE: L’intervention, individuelle et de groupe, se déroulait en centre de jour, 12 heures par semaine. L’échantillon est constitué de 40 enfants (37 garçons, taux de rétention de 100%), d’un âge moyen de 4 ans. Les instruments de mesures, validés et standardisés en français,  impliquaient l’observation des enfants et des entrevues avec les parents.

RÉSULTATS: Des améliorations statistiquement significatives ont été observées sur 3 des 7 sections évaluées du Brigance Inventory of Early Development (motricité globale, langage, score global) et sur 3 des 5 domaines du Vineland Adaptive Behavior Scales (communication, autonomie dans la vie quotidienne, socialisation). Une réduction de la symptomatologie autistique a aussi été mesurée par le Childhood Autism Rating Scale (CARS).

CONCLUSION: Ces résultats semblent démontrer que l’intervention de type SCERTS produit, à court terme, une amélioration sur l’âge développemental,  les comportements adaptatifs et une diminution de la symptomatologie. Ils  fournissent ainsi un appui critique à cette intervention.

Segmentation et exclusion des Gitans de Perpignan.
Émergence d’une élite politique ?

 

Dans la dernière décennie, une abondante littérature a documenté la
situation des Rroms d'Europe Centrale et de l'Est, où a émergé une élite
politiquement activiste. Mais chez les Tsiganes d'Europe de l'Ouest,
l’activisme politique d’une élite semblait absent. Cette étude de terrain a été
réalisée chez les Gitans catalans de Perpignan, à la recherche d’une action et
d’une élite politique chez ce groupe. Un terrain de recherche de trois mois, où
l’auteur a séjourné parmi les Gitans, a été mené dans les quartiers historiques
de Perpignan, fiefs des Gitans. Cette étude a combiné observation participante,
entrevues semi dirigées et conversations informelles,  dans le contexte culturel d’une société
segmentaire à pouvoir diffus, frappée d’exclusion par la société majoritaire.
Je propose que le concept de société segmentaire est applicable aux Gitans, et
que l’exclusion des Gitans par les païos
(non Gitans) constitue un déni de la réalité relationnelle historique des
Gitans avec la majorité païa. La
combinaison d’une structure sociale acéphale et d’une somatisation de
l’exclusion peut expliquer l’absence de la «prise de parole» politique.   Enfin, l’enquête a révélé la position de «médiateurs
culturels» des différents agents intervenant entre le monde des Gitans et celui
des païos. C’est à travers le rôle de
«médiateurs culturels» chez les Gitans qu’émerge, peut-être, une élite
politisée.

Dans les dernières années, l’endométriose – une maladie chronique commune chez les femmes cisgenres, mais peu diagnostiquée et méconnue – a fait irruption dans le discours public en France. Ceci se manifeste dans les prises de paroles d’associations et d’élues, et par la publication d’une stratégie nationale sur la maladie en 2022. La prise en charge de l’endométriose et l’impératif de la comprendre pour mieux la gérer deviennent ainsi des questions de plus en plus importantes pour les politiques de santé publique. Dans ce contexte, cette maladie se constitue comme un problème de santé publique, mettant en lumière les luttes de sens ayant lieu dans le paysage de l’endométriose. Les stratégies des associations impliquées dans certains processus de consultation de santé publique illustrent notamment les négociations épistémiques qui surviennent alors qu’une diversité d’acteurs tente d’avoir voix au chapitre sans disposer des mêmes outils pour y arriver. Cette analyse s’ancre dans une ethnographie de plusieurs mois menée dans la région d’Île-de-France auprès de personnes atteintes d’endométriose, de membres de groupes de sensibilisation, de professionnels de la santé et de chercheurs. Elle conjugue anthropologie médicale et de la santé publique pour approfondir nos connaissances sur l’endométriose, peu étudiée dans les sciences sociales, et sur les transformations sociales qu’entraîne la présence de plus en plus marquée des maladies chroniques dans l’espace public de la santé.

Les amitiés entre pairs du même genre offrent des avantages uniques aux adultes émergents (18-25 ans), notamment en les protégeant du stress associé à l’instabilité et aux changements inhérents à cette période. La formation et le maintien des amitiés sont associés à la capacité de résoudre des situations sociales ambigües.  Par ailleurs on ne sait toujours pas ce qu’on considère comme étant une stratégie de résolution efficace. L’objectif de cette étude est d’identifier les stratégies que les adultes émergents évaluent comme efficaces et d’examiner si cette évaluation diffère pour les hommes et les femmes. Pour ce faire, 105 étudiants universitaires ont répondu à un questionnaire qui contenait des situations ambigües hypothétiques que les adultes émergents peuvent vivre avec leurs amis du même genre, ainsi que différentes stratégies de résolution pour chaque situation. Ils ont noté l’efficacité de chacune des stratégies en fonction de la situation sur une échelle de Likert (1=pas du tout compétent à 4=très compétent). Une ANOVA factorielle mixte a révélé que l’assertivité est évaluée comme plus efficace que l’évitement et que l’agressivité. Les stratégies agressives sont évaluées comme les moins efficaces. De plus, une interaction de genre identifie que les femmes évaluent les réponses agressives comme moins efficaces que les hommes. Ces résultats vont contribuer au développement d’une mesure de compétence sociale pour les adultes émergents dans leurs amitiés du même genre.

 

J’ai mené une recherche ethnographique à Montréal auprès de parents qui ont vécu des expériences de travail social familial. Mon expérience antérieure de travailleuse sociale auprès des familles a contribué à l’élaboration du projet de recherche. J'ai cherché à mettre de l'avant la voix des familles qui est parfois oublié ou peu entendue. Je me suis questionnée sur la légitimité morale de l'intervention sociale auprès des familles.Un des enjeux majeur qui jalonne l’histoire du travail social au Québec concerne les rôles de contrôle social et de changement social. Qu'est-ce que les récits d'expérience des parents nous apprennent sur cet espace clinique qu'ils connaissent bien? Il apparaît que selon la nature de l’intervention sociale et les expériences antérieures des parents, le rapport à la légitimité morale de l’intervention se transforme.  Aussi, les motivations à se faire aider, le lien de confiance, les limites identifiées (par les parents) à l’intervention sociale et une recherche de neutralité sont des facteurs qui influencent le rapport à l’aide. Les dynamiques de normalisation et la présence de valeurs propres à la famille dans l’espace clinique ainsi que le partage et la confrontation des savoirs racontés par les parents sont mis en lumière à travers l’analyse. Entre rapport à l'Autre et rapport à l'aide, cette étude permet d'approfondir la réflexion concernant le double-rôle porté par l'intervention sociale de contrôle et de changement.

 

 

 

 

À l’automne 2017, le mot-clique Nopiwouma a été lancé sur les réseaux sociaux numériques suivis, un an plus tard, de Doyna, signifiant respectivement « je ne me tairai pas » et « ça suffit » en wolof. Ces deux initiatives sénégalaises de luttes contre les violences sexuelles s’inscrivent à l’ère du mouvement MeToo, qui a entraîné un mouvement populaire de libération de la voix des femmes sur les violences sexuelles, se propageant dans plusieurs coins du monde. Au Sénégal, comme dans de nombreux pays, le sujet des violences sexuelles reste tabou, le masla, le muñ et le sutura, qui incitent à la culture du silence notamment en tolérant les difficultés dans la dignité et la discrétion, sont fortement ancrés dans la culture sénégalaise.Étant un phénomène récent, il semble que peu de recherches portent sur les initiatives dénonçant les violences sexuelles dans les réseaux sociaux numériques en Afrique francophone. Cette proposition vise à porter un regard sociologique sur l’utilisation des réseaux sociaux numériques par les femmes pour dénoncer les violences sexuelles dans la société sénégalaise. Les résultats sont tirés d’entrevues semi-dirigées et d’une revue de presse réalisée lors d'un séjour de recherche au Sénégal, en complément à une analyse de contenu des publications des mots-cliques Nopiwouma et Doyna sur Twitter. Cet exposé retracera l’historique de ces initiatives en plus de présenter le parcours des instigatrices et leur posture sur le féminisme.

 

           

La victimisation sexuelle est un sujet qui prend beaucoup d’ampleur dans l’actualité. Plusieurs études affirment que des particularités individuelles sont en lien avec le risque de vivre de la violence sexuelle et qu’il semblerait y avoir un lien avec l'estime de soi. Dans la présente étude, l'objectif est de déterminer les caractéristiques individuelles qui sont en lien avec le risque d'être victime de violence sexuelle chez les étudiant(e)s universitaires au cours de leur vie. De plus, la satisfaction face au corps et l’estime de soi sont mis en relation avec la victimisation sexuelle. À l’aide d’un questionnaire rempli par 3115 étudiants de l’UQÀM, des régressions linéaires ont été effectuées afin de trouver les déterminants en lien avec le fait d’avoir été victime. Des liens statistiquement significatifs ont été trouvés entre la victimisation sexuelle et le sexe biologique, la satisfaction face à son sexe biologique, la discrimination en raison du genre, l’âge des premières relations sexuelles et la confiance en ses capacités de refuser des relations sexuelles. Les liens entre l’estime de soi, la satisfaction face au corps et la victimisation sexuelles ne se sont pas avérés significatifs dans notre modèle final et cela a rendu impossible la réalisation de l’analyse de médiation. Cette étude permet de confirmer l'impact de certaines caractéristiques individuelles sur le risque de victimisation sexuelle et pourrait donner des pistes de prévention pour les intervenants.

Lorsqu’il s’agit de relations intimes hétérosexuelles, les femmes ont généralement tendance à choisir un partenaire de leur âge ou plus âgé qu’elles. Dans cette présentation, je m’interroge tout d’abord sur le récent intérêt médiatique pour ces femmes que l’on qualifie communément de ‘cougars’. J’avance que cette image laisse peu de gens indifférents principalement parce qu’elle dépeint une femme défiant plusieurs normes de genre, telles celles associées au script de séduction, à la sexualité, à la parentalité, et à la présentation et l’appréciation du corps vieillissant.  Puis, utilisant les données recueillies au cours de 62 entrevues individuelles semi-dirigées menées auprès de femmes qui, au mitan de leur vie, entretiennent des relations intimes avec des hommes plus jeunes qu’elles, j’analyse la façon dont mes participantes font sens de leurs expériences et j’explore la façon dont elles rejettent/reproduisent les normes de genre. J’argue que quoique les actions de mes participantes puissent porter en elles un potentiel subversif pouvant déstabiliser les normes de genre et que plusieurs participantes manifestent clairement un désir de voir un tel changement se produire, ces dernières tendent à reproduire bon nombre de ces normes tant dans la façon dont elles vivent leurs relations intimes que dans la façon dont elles les justifient. Je termine en élaborant brièvement sur la relation tendue que mes participantes entretiennent avec l’image de la femme ‘cougar’.

La notion de perte dans les jeux de hasard et d'argent (JHA) a souvent été associée exclusivement à un contexte financier. Pourtant, la diversité des conséquences liées aux JHA suggère que cette notion de perte doit être considérée de manière plus large. En effet, en plus des pertes financières, les JHA peuvent affecter la santé mentale et physique des joueurs, ainsi que leur entourage. Malgré ces observations, peu de recherches ont exploré en profondeur comment les personnes qui s’adonnent aux JHA perçoivent la perte et en quoi ces perceptions sont cohérentes avec les méfaits connus. La présente étude vise à combler cette lacune en examinant comment les joueurs utilisent le concept de perte pour décrire leurs expériences. Cette recherche exploratoire s'appuie sur un devis qualitatif descriptif, avec une analyse de données secondaires recueillies en 2020 auprès de 30 participants (10 femmes et 20 hommes, âgés de 25 à 75 ans). Les entrevues ont été analysées à l'aide du logiciel NVivo dans une approche inductive, permettant aux thèmes d'émerger directement des récits des participants. Plusieurs thèmes liés aux différents méfaits des JHA sont ressortis, notamment en ce qui concerne la notion centrale de « perte ». Le thème « tout perdre » a également été soulevé, exprimant les méfaits les plus dommageables que le jeu peut engendrer. Les résultats de cette étude pourraient éclairer de nouvelles approches d'intervention et de prévention, mieux adaptées à leurs expériences. 

Depuis environ vingt ans, certains auteurs (Godbout 2002, Robichaud 2003) observent la marchandisation du geste bénévole. Il est perçu comme un « produit » à évaluer et se devant d’être efficace. D’ailleurs, plusieurs chercheurs constatent la professionnalisation du bénévolat en milieu palliatif et dans d’autres domaines sociosanitaires (Guirguis-Younger, Kelly, McKee 2005, Lamoureux 2002). La présente recherche ethnographique portant sur les bénévoles accompagnant des personnes en fin de vie à domicile dans les régions francophones du Nouveau-Brunswick, s’interroge en profondeur sur ces phénomènes afin de voir comment les motivations et la continuité dans l’engagement bénévole est possible aujourd’hui. L’étude prend pour appui les expériences des bénévoles et de nombreuses heures d’observation participante ont été réalisées (N=100h). La deuxième porte d’entrée a consisté à réaliser des entretiens individuels en profondeur (N=10). Nous avons identifié une multitude de facteurs qui contribuent aux motivations et à la continuité de l’expérience bénévole : 1) la perception optimiste de la bénévole par rapport à la vie et son affinité pour la vulnérabilité, 2) le lien positif entre la bénévole et la personne accompagnée ainsi que sa famille, 3) le soutien de la coordinatrice, 4) le sentiment de reconnaissance à l’égard de l’équipe extramurale et 5) le cadre politique permettant un soutien financier aux organismes bénévoles et aux familles dans le besoin. 

Introduction– Face à l’enjeu incontournable que la participation sociale des aînés représente actuellement, un partenariat se développe avec des chercheurs, des collaborateurs des milieux de pratique et des étudiants (financé par le CRSH).

Objectifs– Ce partenariat vise à : 1) développer de nouvelles connaissances sur la participation sociale des aînés; 2) utiliser ces connaissances afin d’élaborer des stratégies d’intervention novatrices; 3) évaluer l’implantation et les impacts de ces stratégies; 4) transférer ces connaissances vers divers milieux (recherche, enseignement, pratique, décisionnels).

Méthode– Ce partenariat repose sur une approche où savoirs et pratiques s’enrichissent mutuellement. Il s’actualise par l’élaboration d’une programmation de recherche concertée, liée au développement de cinq catégories d’intervention : 1) interactions sociales en contexte individuel; 2) interactions en contexte de groupe; 3) activités portées par une démarche collective; 4) implication dans des organisations de bénévolat structuré; 5) implication sociopolitique et militante.

Résultats– Les travaux réalisés grâce à ce partenariat fourniront aux praticiens et décideurs des données probantes capables d’appuyer la mise en place de programmes destinés aux aînés. Ils offriront une plateforme pour l’élaboration, l’expérimentation et l’évaluation d’outils d’intervention fondés sur une base comparative solide. Cette affiche présente ce partenariat et fait état de l’avancement de ses travaux.

Problématique

La pandémie de la COVID-19 a pu avoir des répercussions importantes sur les personnes âgées vivant seules en communauté. Cette étude vise à comprendre l’expérience des personnes âgées vivant seules en temps de pandémie au Québec en examinant l’impact de la pandémie sur leur réseau social et l’accès aux ressources de proximité.

Méthodes

Cette étude qualitative est basée sur 18 entrevues semi-structurées menées par téléphone avec des personnes âgées de 65 ans et plus, vivant seule dans la communauté de la région de Montréal et Chaudière-Appalaches. Une analyse thématique a été conduite.

Résultats

Nous avons dégagé deux thématiques préliminaires de nos premières analyses : (1) résilience aux ruptures d’accès des soins médicaux et sociaux, (2) importance des liens faibles (voisins, livreurs, etc.) dans leur réseau social, avant et pendant la pandémie. Les ruptures et perturbations à l’accès aux soins n’ont pas semblé être un enjeu majeur. Le fait de vivre déjà seul-e les a aidés en partie à s’adapter et être résilient-e face à la pandémie : cela passe entre autres par leurs interactions avec leur entourage de proximité.

Contribution

Les services de proximité à l’échelle du quartier/village sont des éléments importants pour favoriser le bien-être des personnes âgées vivant seules. Les pratiques communautaires visant le dépistage de solitude et d’isolement social devraient considérer l’importance du réseau de proximité dans le réseau social des personnes âgées vivant seules.