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Problématique: Du peu d’études traitant des freins et leviers à la demande d’aide (DA) des aînés maltraités ou intimidés, rares sont celles traitant du genre. But : exposer les faits saillants des analyses qualitatives d’un projet de recherche-action sur les freins et les leviers à la DA des aînés se projetant comme cible ou témoin de maltraitance (MT) et d’intimidation (INT).

Méthodologie: 10 entrevues de groupe : 5 avec des hommes (n=32) et 5 avec des femmes (n=41) de l’Estrie. Les participant(e)s sont âgés entre 54 et 96; 36 vivent à domicile et 37 en milieux de vie collectifs. Entrevues enregistrées, transcrites et codées selon une approche thématique mixte utilisant le logiciel NVivo.

Résultats: Si maltraités ou intimidés, la peur des conséquences serait le principal frein à la DA des hommes et des femmes. Les femmes nomment l’éducation reçue comme étant un frein à la DA. Vouloir être informé est le principal levier à la DA des hommes alors que chez les femmes, c’est le soutien anticipé qui est le plus important.

Discussion/conclusion: Les aînées peuvent être ambivalentes à demander de l’aide en situation de MT ou d’INT en raison d’un historique de violence ou des rôles traditionnels intégrés. Chez les hommes, la DA se fera plus souvent sous la pression de l’entourage ou en situation de crise. Cette nuance entre les genres permet de mieux adapter les activités de sensibilisation selon le public ciblé et de guider l’accueil lors d’une DA.

La communauté de pratique est un concept formulé par Etienne Wenger (1998) que l’on peut définir comme étant « un groupe d’individus qui partagent des intérêts et des compétences communes, et qui en interagissant, cherchent à résoudre un problème ou mener à bien un projet commun » (Amisse et al, 2013). Une communauté de pratique est fondée pour et par des individus concernés par un objet commun, dont ils cherchent ensemble à promouvoir la valeur, améliorer la visibilité ou défendre les intérêts.

Nous nous intéressons aux dimensions spatiales que peuvent prendre certaines communautés de pratique lorsqu’elles sont ancrées dans l’espace. Ces spatialités interrogent les interactions entre les communautés de pratique et les pouvoirs publics.  

Cette communication s’intéresse aux communautés de pratique spatialisées, comme structures porteuses d’actions collectives dans les territoires, et à leurs rapports aux pouvoirs publics. Nous nous appuierons sur le cas des communautés de pratique de l’art urbain à Nantes, pour montrer que les interactions entre ces dernières et les pouvoirs publics peuvent être à l’origine d’innovations socio-institutionnelles (i) et de co-constructions de politiques publiques territoriales (ii). Nous expliquerons que ces interactions permettent d’interroger les capacités des communautés de pratiques spatialisées à participer au développement des territoires (iii).

Malgré la mobilisation des réseaux de la santé et de l’éducation pour favoriser le bien-être des jeunes, peu de programmes spécifiques à l’anxiété d’évaluation ont été mis en œuvre au Québec. Pastel, un programme d’intervention ciblé et manualisé a ainsi été développé et évalué dans la dernière année à l’aide d’un devis randomisé. Les jeunes ayant participé au programme ont montré une diminution significative de leur anxiété d’évaluation et de leurs symptômes d’anxiété sociale et de dépression. Toutefois, comme dans l’ensemble des programmes ciblés, peu de connaissances sur les facteurs qui expliquent ses effets (mécanismes d’action) en contexte de pratique courante ont été développées. Ainsi, un devis qualitatif a été utilisé pour explorer les mécanismes d’action du programme. Six entrevues de groupe ont été réalisées et codifiées auprès des jeunes ayant participé au programme (n = 19). Un arbre thématique a été créé à l’aide des thèmes émergeant, et ces derniers ont été regroupés selon leur récurrence. Les résultats montrent que la capacité à mieux comprendre l’anxiété, l’augmentation des stratégies cognitives, comportementales et d’organisation, ainsi que les bienfaits du groupe expliquent les effets de Pastel. Cette étude a permis de valider les composantes importantes du programme et d’adapter son contenu. Plus largement, la validation de Pastel permettra aux jeunes d’avoir accès à une intervention basée sur les données probantes pour réduire leur anxiété d’évaluation.

Selon la théorie des systèmes dynamiques, c’est en grande partie à travers les interactions du nourrisson avec les personnes de son entourage que s’opère le développement des émotions. Les interactions du nourrisson avec ses proches, en particulier les réactions de ses proches à ses expressions d’émotion, pourraient  aussi être à l’origine du processus de différenciation des émotions selon le sexe.

Afin de mieux cerner le rôle des premières interactions sociales dans la différenciation des émotions selon le sexe, nous avons observé les expressions faciales d’émotion de nourrissons filles et garçons au cours de deux séances d’interaction face à face avec leur mère et les réactions de leur mère à leurs expressions d’émotion.

Un groupe de 107 dyades mère-nourrisson (56 filles) participe à la recherche. Les bébés étaient âgés de 4 mois à la première séance et de 10 mois à la seconde. Les expressions faciales d’émotion des nourrissons et des mères ont été encodées à l’aide du système Max. La direction du regard des mères, leurs gestes, leurs contacts physiques avec leur bébé ont également été analysés.

Des analyses comparatives ne montrent aucune différence dans les expressions faciales d’émotion des nourrissons filles et garçons. Aucune différence n’apparaît non plus dans les expressions faciales de leurs mères. D’autres analyses seront réalisées afin de comparer la façon dont les mères réagissent aux expressions d’émotion des nourrissons filles et garçons.



L'activité référentielle, soit le processus de mise en liens qui soutient la capacité d'exprimer les états émotionnels dans une forme verbale, découle de la théorie de l'encodage multiple de W. Bucci (1997). Notre équipe de recherche vise à valider plus avant une adaptation française de dictionnaires d’analyse automatisée de ce construit (Dubé et Martin, 2004). Cette étude porte donc sur la convergence de mesures de l'activité référentielle dans des tâches dites « analogues cliniques » avec celles de variables cliniques obtenues par questionnaires auto-rapportés auprès d’étudiants universitaires. Elle s’inscrit dans un projet de recherche plus large touchant à la stabilité des narrations personnelles et à leur lien avec la santé mentale. Nos résultats préliminaires (n = 15) suggèrent que dans une tâche peu structurée (un monologue de 5 minutes), les scores d’activité référentielle s’avèrent significativement corrélés avec des scores d'anxiété (r = -.69) et ceux à une échelle d’attachement sécurisant (r = .68) et anxieux (r = -.61). Les résultats présentés porteront sur un échantillon plus large d’une quarantaine de participants. La discussion portera sur les conditions dans lesquelles les mesures d’activité référentielle tendent à capter des variations de phénomènes importants au plan clinique pouvant éventuellement servir d’indice de changement en psychothérapie. Les limites de l’étude et les avenues de recherche seront aussi esquissées.

Le but de cette présentation est de diffuser les résultats d’un projet de recherche
qui s’intéressait aux représentations du risque chez les jeunes itinérants à
Ottawa. Plus précisément, elle s’intéressait à appréhender les constructions du
risque que font les jeunes de la rue eux-mêmes, d’autant plus que ces jeunes
sont définis comme un groupe à risque. Si le risque est plus souvent défini de
manière stricte comme le mal éventuel, dans cette étude, il est défini plus
largement intégrant l’idée des opportunités et prises de risque. Ancrée dans une perspective double du
constructionnisme social et de l’interactionnisme symbolique, cette recherche permettait
de saisir comment les jeunes définissent leur capacité à estimer, gérer, éviter
ou prendre des risques.  Les bifurcations
qui se sont manifestées par les opportunités et les hasards offerts par la rue et
l'impact ultérieur sur leurs identités en construction ont joué des rôles
importants sur leurs pratiques et gestions de risque.  L’utilisation d’une perspective longitudinale
(de un à deux ans) a permis de suivre comment la construction identitaire des
jeunes observés a influencé leurs perception du risque et leurs pratiques de
débrouillardise.  Pour y
parvenir, cette recherche s’inscrivait dans une approche ethnographique pour
mieux comprendre le monde des jeunes de la rue, utilisant des méthodes
d'observation participante et dévoilée et des entrevues informelles variées.

 

D’après nos observations, nous constatons que la toponymie des écoles francophones au Nouveau-Brunswick a soudainement changé depuis le troisième millénaire. La plupart des nouvelles écoles francophones construites au Nouveau-Brunswick sont nommées selon des critères génériques et anhistoriques. À titre d’exemples concrets qui confirment ce phénomène, nous n’avons qu’à penser à l’Odyssée de Moncton et à l’école La Mosaïque du Nord à Balmoral. L’objectif de cette communication vise donc à rendre compte, d’une part, du pouvoir symbolique du langage, intrinsèque à la toponymie des écoles francophones au Nouveau-Brunswick, sur l’identité et la mémoire tant sur le plan individuel que collectif; d’autre part, elle propose une réflexion critique et normative sur les changements récents apportés à la Politique 409 qui relève du Ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance en ce qui a trait au processus de nomination de nos écoles. À partir d'une revue de la littérature interdisciplinaire qui s'inspire principalement des travaux menés par Carol J. Léonard, Paul Ricoeur et Paulo Freire, nous ferons une analyse conceptuelle de ces données. Nous ferons également allusion à quelques documents insitutionnels qui soulignent l'apport de la toponymie à la construction identitaire des élèves et à leur mémoire collective. Cette étude mobilisera de nouvelles connaissances sociologiques dans le but de conscientiser le public à la toponymie scolaire et ses effets identitaires. 

Le terme Incels renvoie aux populations d’hommes hétérosexuels involontairement célibataires se rassemblant en ligne autour de normes idéologiques souvent misogynes et de discours axés sur leurs sentiments de solitude et de faible capital érotique sur le marché sexuel (Maxwell et al., 2020). Les nombreux féminicides de masses perpétrés par des Incels dans la dernière décennie ont avivé l’intérêt des médias et des chercheurs à leur égard. Cependant, rares sont les études qui ont examiné la détresse présente dans les discours des Incels et leur perception de contingence et de contrôle sur leur sexualité. Cette étude exploratoire vise à mieux comprendre les discours des Incels à l’aune des styles attributionnels. Une quarantaine de filons issus de deux forums populaires auprès d’Incels ont fait l’objet d’une analyse thématique. Deux styles attributionnels sont présents, soit la tendance à blâmer les autres (externe) et celle à se blâmer soi-même (interne), dans un ratio de 4:1. Les discours du style externe renvoient aux expériences de rejet perçu par les Incels comme découlant des standards trop élevés des femmes et du manque de compréhension à leur égard. Les discours du style interne évoquent un sentiment d’infériorité génétique se traduisant par une apparence physique peu attrayante. Bien que la souffrance et les idéations suicidaires soient présents dans les deux types de discours, la détresse psychologique est plus prégnante dans les discours visant à se blâmer soi-même.

À Taiwan, le canon de beauté actuel, celui de la zhenmei, place la minceur au sommet des attributs nécessaires pour qu’une femme soit jugée jolie. La majorité des femmes rencontrées dans le cadre d’entrevues semi-dirigées (N=70) d’un projet portant sur les pratiques de beauté des femmes urbaines et instruites à Taiwan aspiraient à un poids bien au deçà du poids minimal santé recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. L’ethnographie (33 mois à Taiwan, 2014-2018) ont révélé que tout un chacun, des membres de la famille jusqu’à de purs étrangers en passant par les connaissances, surveille le poids des femmes de l’enfance jusqu’à l’âge et adulte et un climat ouvert de critique règne. « Tu as pris du poids »; « Ne mange pas cela tu vas prendre du poids »; « J’ai peur de prendre du poids » sont des phrases que plusieurs femmes taiwanaises entendent et prononcent quotidiennement. C’est ce que je nomme le « panoptique tentaculaire ». Prenant comme ancrage théorique les études des surveillances et les études critiques de la beauté, cette présentation, propose d’analyser les politiques des surveillances (qui surveillent, comment et dans quel but) ainsi que les conséquences d’un tel climat sur les subjectivités des femmes rencontrées. L’analyse montre que les femmes sont responsabilisées à être des entrepreneures de soi responsable de faire fructifier leur capital humain dont la beauté est un attribut déterminant pour le succès dans la société taiwanaise très compétitive.

Le modèle de la zone optimale individuelle de fonctionnement (IZOF) implique l’identification d’un profil qui inclut des émotions et des états physiologiques ainsi que leur intensité optimale. L’objectif principal de cette recherche était d’établir le profil d’un joueur de tennis adolescent en se basant sur le modèle IZOF et de mettre en place une intervention visant à rapprocher les émotions et états physiologiques de leur zone optimale. Un devis quasi-expérimentale à cas unique a été appliqué pour vérifier les effets de l’intervention de self-talk sur les émotions et états physiologiques pré et post compétitifs ainsi que sur la performance, la régulation émotionnelle et les habiletés mentales. Les résultats indiquent que l’intervention de self-talk semble avoir permis de rapprocher quelques émotions et états physiologiques de la zone d’intensité optimale de l`athlète. De plus, les compétences de régulation émotionnelle se sont améliorées ainsi que certaines habiletés mentales (la concentration, par exemple). Malgré un niveau d’alexithymie élevé, l’athlète a amélioré ses compétences de régulation émotionnelle et a été capable de réguler l’intensité de ses émotions. Les résultats indiquent que l`application du modèle IZOF jumelé à l’intervention de self talk ont été efficaces pour intervenir de manière positive sur les stratégies de régulation émotionnelle de l`athlète. Des futures recherches sont indiquées afin de permettre de généraliser les résultats obtenus.

On estime que 12% des individus de la population générale auraient des traits psychopathiques élevés (Echeburúa et Fernández-Montalvo, 2007). Il est important de détecter ces traits chez les individus non-incarcérés afin de prévenir un passage à l'acte criminel. Toutefois, les études actuellement menées chez ces individus utilisent des mesures auto-rapportées. Une façon de contourner les obstacles de l’auto-évaluation est d'utiliser un tiers connaissant bien le sujet. Le présent projet vise donc à vérifier s’il est possible de prédire les traits psychopathiques de l’homme à l’aide de la conjointe. Nous tenterons de vérifier si le niveau de prédiction de la femme varie selon le degré de violence dans le couple. Pour répondre à cet objectif de recherche, 35 couples ont rempli individuellement un questionnaire mesurant la psychopathie de l'homme (l'Échelle auto-rapportée de psychopathie III-R12; Gagné,2010) et une mesure du niveau de violence dans le couple (Questionnaire sur la résolution des conflits conjugaux ;Lafontaire et Lussier, 2005). Des analyses de modélisation par équations structurelles ont démontré une association positive et significative entre les réponses des hommes et de leurs conjointes au questionnaire mesurant le degré de traits psychopathiques de l’homme peu importe le degré de violence au sein du couple. Les femmes arriveraient donc à bien prédire le niveau de traits psychopathiques de leur conjoint peu importe le degré de violence au sein du couple.

Contexte. Selon les Directives canadiennes en matière de mouvement 24 heures, l’équilibre de trois habitudes de vie (activité physique, sommeil et temps d’écran) serait la clé pour une meilleure santé mentale. Plusieurs enfants ne respecteraient pas ces directives. L’adoption d’habitudes de vie problématiques à l’enfance serait liée à l’apparition de problèmes intériorisés. La littérature étant majoritairement transversale, la direction de ce lien n’est pas encore définie. De plus, à notre connaissance aucune étude n’a vérifié si des profils d’habitudes de vie émergent à l’enfance et s’ils sont associés à des problèmes intériorisés. Objectifs : Identifier les profils d’habitudes de vie à 10 ans. Examiner si les problèmes intériorisés à 8 ans puis à 12 ans sont associés à certains profils. Méthode. Les données utilisées seront celles de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec. L’échantillon final est composé de 1334 enfants. Les habitudes de vie et les problèmes intériorisés ont été rapportés par les mères, les enseignants et l'enfant au moyen de questionnaires. Les profils seront dérivés empiriquement par une analyse de profils latents en mixture. Nous ferons des régressions multinomiales et des analyses de covariance pour tester les associations entre les problèmes intériorisés et les profils. Implications. La présente étude permettra de dégager des pistes d’interventions visant à favoriser une meilleure santé psychologique chez les enfants.

Le changement primordial dans la manière dont la métropole se représentait les populations des territoires coloniaux se produit avec la fin de la Première Guerre mondiale. Durant les quatre années du conflit, plusieurs contingents de soldats « indigènes » algériens sur les territoires coloniaux servaient de renfort aux troupes françaises et se battaient à leurs côtés contre les « ennemis communs ». On estime qu’environ 835 000 soldats «indigènes » ont participé à la Première Guerre mondiale et que les territoires coloniaux ont également fourni à la métropole, entre 1914 et 1918, de la nourriture et d’autres soutiens logistiques essentiels à la victoire des Alliés (à cette époque, les territoires coloniaux français représentaient environ 25 fois la superficie de la métropole).

Largement interprétées comme le résultat de la « mission civilisatrice » entreprise par la métropole. « L’indigène » algérien ne pouvait pas continuer à être montré comme un «sauvage » ou un« barbare », ce qui reviendrait à admettre l’échec et la négation de cette «mission civilisatrice » et des principes fondamentaux du colonialisme décrétés par la métropole.

Plusieurs auteurs issus de différentes disciplines indiquent que les systèmes éducatifs scolaires passés et actuels ne sont pas adaptés au développement naturel d’un être humain. Au lieu d’accompagner le jeune humain à travers les phases de son développement naturel, l’école lui impose une formation décalée en termes d’exigences, qui a tendance à brider plusieurs aspects essentiels à son bon développement et plus tard à son bon fonctionnement. Au travers l’éclairage de plusieurs auteurs issus de disciplines variées, cette communication a pour objectif de proposer des pistes de fondements théoriques et multidimensionnels pour justifier la mise en place d’un curriculum holistique afin d’offrir une éducation équitable, inclusive et de qualité  aux jeunes êtres humains.  Il est souhaitable que les pays occidentaux qui le souhaitent créent, appliquent, supervisent et évaluent ces programmes humanisants et, si cela s’avère positif, certains pays éloignés de ce type de contenu pourraient se les approprier à leur rythme. Il se termine par des implications pratiques et des recommandations articulées autour de ces propositions.

Bien que la sexualité soit au coeur du travail du sexe, la recherche s'est peu intéressée à cette dimension. Ainsi, c'est à partir de positions idéologiques que se confrontent différents discours concernant les conséquences morales, émotionnelles et sexuelles découlant de la vente de services sexuels, certains soutenant qu'il y a nécessairement aliénation, d'autres que non. Afin de mieux comprendre l'expérience que des femmes, offrant ou ayant offert des services d'escorte, ont de leur sexualité dans le cadre du travail du sexe tout comme dans celui de leur vie privée, nous avons réalisé un total de 51 heures d'entrevue avec 16 participantes et analysé les données à l'aide de la méthodologie de la théorisation ancrée. Alors que les questions de départ exploraient la présence ou l'absence de plaisir sexuel dans le cadre du travail du sexe, la notion de plaisir dans la performance de sexualité a émergé. Nous présenterons quatre profils dans cette communication, allant de celles qui ressentent à la fois du plaisir sexuel et du plaisir dans la performance même de sexualité, à celles qui, au contraire, y éprouvent malaise et déplaisir. Nous ferons ainsi ressortir que, dans un contexte où la personne a librement choisi d'offrir des services d'escorte, l'expérience d'aliénation n'est pas toujours présente. De plus, nous discuterons des représentations de la sexualité qui semblent favoriser une expérience de plaisir et de celles qui semblent conduire à une expérience d'aliénation.



Les sous-cultures japonaises Lolita, où les jeunes portent des vêtements inspirés par l’aristocratie française du 17e siècle, et Angura, regroupant les individus qui apprécient le S&M et les modifications corporelles ainsi que les styles fetish, steampunk et gothique, font partie de la culture de mode eccentrique de certains quartiers de Tokyo comme Harajuku et Shinjuku. Malgré les différentes références culturelles et les différentes valeurs de ces deux sous-cultures, les individus forment une même grande communauté partageant un espace social et géographique common. Ils participent à de nombreuses activités, allant de défilés de mode, des « thés à l’anglaise » à des soirées déguisées, et partagent une économie locale de bars et cafés. Or, durant un premier terrain auprès de cette communauté durant l’été 2013, il a été observé que cet espace joue ausi le rôle de refuge, ou un espace sécuritaire pour de nombreux membres ayant des problèmes de santé mentale ou se sentant repoussés de la société. Cette présentation va explorer les deux sous-cultures, leur communauté, les discours identitaires centrés sur l’ « anomalie » et la « perversion » ainsi que l’utilisation de leur espace sécuritaire comme étape transitoire de réadaptation sociale.

Contexte
Le présent projet de recherche vise à tester l’hypothèse que la perception subjective de la douleur est modulée par l’apprentissage. En effet, l’une des principales fonctions de la douleur est de nous permettre d’apprendre sur notre environnement et de guider nos comportements afin de minimiser la douleur. Cependant, la minimiser ne signifie pas toujours de l’éviter. Souvent, elle nous permet d’acquérir de nouvelles informations, conférant à la douleur une valeur informationnelle. Ainsi la perception de la douleur devrait être modulée en fonction de sa valeur informationnelle.

Méthode
Les personnes participantes (n = 42) ont effectué une tâche d’apprentissage et d’exploration qui utilise le modèle du bandit à quatre bras changeants. Les personnes devaient choisir parmi plusieurs options associées à des stimulations douloureuses électriques dont l'intensité variait à chaque essai. 

Résultats
Un modèle d’apprentissage par renforcement a été utilisé pour modéliser l’apprentissage des personnes participantes et a permis de catégoriser chaque décision comme une décision d’exploration et d’exploitation. L'intensité perçue de la douleur a été analysée en comparant la douleur résultant d’une décision d'explorer et d'exploiter à l'aide d'un modèle linéaire, en contrôlant l'intensité physique des stimuli. Les résultats préliminaires indiquent une augmentation de la perception de la douleur durant les décisions exploratoires.

Cette présentation découle d’une étude quantitative réalisée dans le cadre d’un mémoire de maîtrise en criminologie. Le projet s’intéresse à la performance criminelle chez les trafiquants de drogue et souhaite combler les lacunes dans sa compréhension et son opérationnalisation afin d’identifier les ressources favorisant la criminalité et les pistes à explorer pour encourager le désistement. Enracinée dans la théorie du contrôle social informel et de l’association différentielle, cette étude propose d’identifier les prédicteurs de la performance criminelle évaluée selon les revenus criminels, les expériences d'impunité et la perception de performance criminelle. En mettant à profit les trajectoires criminelles de trafiquants de drogues grâce à un questionnaire complémenté par la méthode des calendriers d’histoire de vie, une stratégie d’analyse privilégiant des analyses de régression multiple linéaire et logistique est mise en avant. Les résultats des analyses mettent en évidence que certaines dimensions de la performance criminelle semblent plus ou moins associées, mais possèdent des prédicteurs distincts. De plus, contrairement à la théorie du contrôle social informel de Sampson et Laub, certaines formes de capital conventionnel relevant d’institutions sociales peuvent représenter des atouts à la performance criminelle. Enfin, les résultats permettent de spéculer sur le rôle potentiel des compétences criminelles sur la performance criminelle.

Des études sur la bibliothérapie soutiennent l’idée que l’utilisation de la littérature en contexte thérapeutique offre un grand potentiel pour traverser des situations d’adversité existentielle (AE) par l’entremise de nombreux bienfaits qu’elle est susceptible de procurer. Peu d’études se sont toutefois penchées sur les bienfaits que peut retirer le lecteur lorsqu’il choisit lui-même de se tourner vers des œuvres de littérature fictive alors qu’il traverse des AE. Or, la lecture est une activité peu coûteuse et accessible à un grand nombre d’individus, faisant de celle-ci une ressource d’autant plus pertinente à étudier. Cette étude qualitative a pour objectif d’explorer et de décrire les bienfaits de la littérature fictive en contexte d’AE dans un paradigme compréhensif. Des entrevues semi-structurées ont été effectuées auprès de cinq adultes (18 ans et plus) de la population générale qui considèrent avoir retiré des bienfaits de ce type de lecture dans des contextes d’AE. L’analyse thématique effectuée a non seulement permis de dégager de nombreux bienfaits perçus de la lecture en contexte d’AE, mais également des facteurs susceptibles de moduler les bienfaits ressentis ou recherchés. En plus d’ouvrir sur de nombreuses pistes de recherche future, les résultats soutiennent la pertinence de continuer de développer les connaissances et d’investir dans la sensibilisation sur les effets possibles de la lecture d'œuvres fictives pour composer avec l’AE en contexte non clinique.

Les études sur la Covid-19 montrent que les effets de la pandémie sur la qualité de vie des populations ne touchent pas tous les individus de la même façon. Dans cette proposition, nous profitons de la disponibilité de données collectées auprès de résidents québécois en contexte de pandémie, afin de contribuer à l’analyse de la relation entre l’expérience de la discrimination et le vécu de changements négatifs dans leur bien-être familial, économique et sanitaire.

Nous évaluons l’existence d’une association significative entre les changements négatifs observés et l’expérience de la discrimination. Nous analysons ensuite, à l’aide d’un modèle de régression logistique, l’effet de l’expérience de la discrimination sur les changements négatifs observés.

Dans toutes les situations, les résidents ayant connu une expérience de discrimination ont en proportion davantage vécu les changements négatifs observés par rapport à ceux qui ne l’ont pas connue. Les résidents québécois n’ayant pas connu une expérience de discrimination ont ceteris paribus 57 %, 39 % et 40 % moins de chance d’avoir vécu un changement négatif respectivement dans leur bien-être familial et physique, et dans l’accès aux soins par rapport à ceux l’ayant connue. Au niveau économique, les premiers ont 1,9 fois plus de chance d’avoir vécu un changement négatif par rapport aux seconds. L’expérience de la discrimination n’a quant à elle aucune influence sur le vécu d’un changement négatif dans le bien-être psychologique.

Destiné aux femmes vivant avec le VIH (FVVIH), "Pouvoir Partager/ Pouvoirs Partagés" (PP/PP) est une intervention sur la question du (non) dévoilement. Cette intervention est issue d’une  riche aventure de recherches communautaires menées de 2002 à 2011 qui a impliqué 122 FVVIH, outillé 26 intervenantes, engagé 15 organismes communautaires et 6 chercheurs universitaires de façon récurrente sur cette délicate question. Cette présentation vise à décrire la trajectoire du "PP/PP" selon un modèle d'application des connaissances (AC) développé à la Chaire de recherche du Canada en éducation à la santé de l'UQÀM. Le modèle privilégié dans cette démarche est un modèle interactif dans lequel l’ensemble des acteurs concernés jouent un rôle actif et où la dynamique partenariale entre le milieu communautaire, les chercheurs universitaires et les décideurs est importante. Il suggère trois niveaux d’AC : développement de nouvelles connaissances scientifiques, utilisation des données probantes dans le développement d'intervention et le renforcement des capacités. Ce processus a permis la co-production d’un programme maintenant utilisé par des organismes partenaires de la province. Ce modèle d'AC illustre comment le cumul des connaissances co-produites, d'une étape à l'autre, sont réinvesties dans la co-production de nouvelles connaissances qui, une fois arrivées à saturation, ont la capacité de répondre aux besoins réels des milieux de pratiques et d'être partagées à plus large échelle.

Cette communication présentera les résultats d’une recherche-action participative menée sur près de cinq années (2006-2011) par une équipe de chercheures de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et par la communauté algonquine de Kitcisakik. Cette recherche, intitulée « Le retour des jeunes enfants dans la communauté algonquine de Kitcisakik : une recherche-action visant l’engagement de la communauté envers la santé et le bien-être des enfants », a permis la mise en place d’un programme d’intervention orienté selon trois cibles : affective, de vie quotidienne et culturelle-scolaire. Elle a réalisé le suivi du développement de ce programme et des actions en lien avec celui-ci, pour aboutir à une évaluation sommative. La communication exposera les principaux résultats de cette recherche en expliquant ce qui a favorisé ou empêché l’atteinte des cibles ; en faisant état des forces et des défis pour la communauté ; et en insistant sur l’apport d’une telle recherche tant pour les communautés autochtones que pour la communauté scientifique.

Le Nouveau-Brunswick, province aux taux de chômage parmi les plus élevés au pays a besoin de travailleurs étrangers temporaires pour combler le manque de main-d’œuvre dans ses usines de transformations de fruits de mer. Une telle situation qualifiée  de paradoxale a déclenché une série de réformes correctives de la part du précédent gouvernement fédéral.

Cette communication constitue une restitution des résultats de recherche de notre étude cas dans le village de Cap-Pelé, lieu de concentration d’industries de transformation de fruits de mer. Elle vise à trouver des réponses aux questions suivantes : le recours à des travailleurs temporaires est-il le résultat d’un simple « mismatch » (ou non-concordance) entre les qualifications requises par les emplois et les qualifications des travailleurs locaux? Qu'est-ce qui explique l'absence de relève des "vieilles mains" dans l'industrie? Le paradoxe néo-brunswickois, et plus largement des Maritimes, est-il conjoncturel ou structurel?

Pour expliquer ce paradoxe néo-brunswickois, nous analyserons la position et les politiques du gouvernement fédéral concernant la pénurie de main-d’œuvre au Nouveau-Brunswick. Nous verrons dans un deuxième moment comment la conception classique du marché du travail, qui inspire les politiques du gouvernement fédéral, est unidimensionnelle puis nous analyserons les réactions des employeurs et leurs stratégies de survie face à la nouvelle politique de restriction de l’accès à la main-d’œuvre étrangère.

 

 

 

 



Le processus de réconciliation s’amorce au Canada comme au Québec. L’actualité médiatique couvre régulièrement les atrocités

vécues par les communautés autochtones dans le passé et le présent. Ce momentum de conscientisation soulève la question de la reconnaissance de l’histoire des peuples autochtones et le défi de l’intégrer dans un narratif collectif. Pour appuyer ce processus,

l’enseignement est identifié comme vecteur de changement social. Les enseignants sont les agents de ce changement. Pourtant,

peu d’attention leur est portée.

Cette étude explore l’expérience de douze enseignants d’histoire au secondaire à propos de la transmission de l’histoire des peuples autochtones, au Québec.



Les résultats suggèrent une transmission partielle, fragmentée et encore stéréotypée de l’histoire des peuples autochtones. De plus,

les difficultés du milieu de l’éducation et l’absence physique d’élèves et enseignants autochtones permettent difficilement de

considérer cette transmission comme prioritaire. Néanmoins, les enseignants ont nommé des facteurs facilitants et des pistes de

solutions.

En analysant le discours des enseignants, nous proposons une réflexion concernant les défis éthiques et pratiques suscités par la transmission de l’histoire dans un contexte de réconciliation. Nous conclurons par les pistes d’action suggérées par les enseignants et certains représentants des communautés autochtones.

Les atrocités commises durant la Deuxième Guerre mondiale ont provoqué la crise d’un discours éthique qui jusque-là avait pu rassembler au nom d’une conception relativement partagée du bien commun. La montée de l’individualisme dans les sociétés contemporaines approfondit cette crise en rendant plus évanescente encore l’idée de bien commun. Le désaveu des grandes utopies socialistes et le relatif désengagement des États suivant les récessions des années 1970 ont considérablement affaibli le projet de bâtir une société qui assurerait le bien-être de tous. Malgré tout, la rhétorique du « bien commun » parvient à se maintenir dans l’espace public sous différentes acceptions. Aujourd’hui, le fait de l’invoquer n’est plus l’apanage du clergé ou des syndicats ouvriers et les acteurs en quête de légitimité se revendiquant de cette notion se sont multipliés. D’un point de vue sociologique, il est utile de réfléchir à ce phénomène peut-être paradoxal, alors que s’évanouit toute conception partagée du « bien». Une analyse comparative des ouvrages de Maritain (1947), de Petrella (1996) et de David (2004) permet de montrer l’étonnante persistance de la notion de bien commun même si sa définition évolue et se transforme à travers le temps.