Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Qu’est-ce qui nous pousse à promouvoir une cause qui nous passionne? Certains s’engagent dans une cause pour la servir, alors que d’autres le font à des fins personnelles. C’est ce que décrivent deux nouveaux construits : les orientations « servir » et « se servir ». Deux études transversales (Étude 1 N=343; Étude 2 N=351), conduites avec des travailleurs d’organismes à but non lucratif promouvant une cause,  examinent les antécédents  (passion pour une cause) et les conséquences de ces deux orientations. Les résultats montrent qu’une passion harmonieuse (PH) mène aux orientations « servir » et, plus faiblement « se servir », tandis qu'une passion obsessive (PO) mène à l'orientation « se servir ». À son tour, l'orientation « servir » conduit au bien-être et aux comportements citoyens au travail (p. ex., entraide). Elle protège aussi des comportements contre-productifs au travail (p. ex., vol de matériel) et d’un intérêt pour les récompenses extrinsèques. En revanche, l'orientation « se servir » mène à un certain bien-être et à un intérêt pour les récompenses extrinsèques. De plus, la PO (mais non la PH) facilite le désengagement moral. Celui-ci mène aux comportements contre-productifs au travail et à un intérêt pour les récompenses extrinsèques, et nuit aux comportements citoyens. Bref, les résultats montrent le rôle plus adaptatif de la PH dans la promotion d’une cause et mettent en lumière deux nouvelles orientations avec lesquelles les gens s'engagent dans une cause.

L'usage polysémique de la notion d'empowerment demeure un enjeu problématique dans l'épistémologie des pratiques en travail social. Nous proposons d'en faire une analyse critique à partir d'une recherche documentaire puisant dans la littérature sur le sujet. Nous en venons à dégager six (6) perspectives théoriques distinctes se réclamant de l'empowerment, lesquelles nous fournissent différentes pistes de compréhension du processus d'appropriation du pouvoir prisé en travail social: la conscientisation, les féminismes, l'habilitation, l'environnementalisme, les capabilités et la responsabilisation. Bien que ces perspectives d'empowerment nous permettent de cerner certains repères cognitifs rendant possible l’appropriation du pouvoir des individus ou des ensembles sociaux, on constate que le registre théorique laisse plus souvent qu'autrement place au registre idéologique, faisant obstacle travail de problématisation de la notion. Deux enjeux restent ainsi en marge des principales tentatives de théorisation de l'empowerment: celui du caractère autoritaire du régime d'autonomie-condition (Castel, 2012) et la question du pouvoir déployé par les sujets sur leurs propres actes.

À ce jour, les recherches portant sur les violences sexuelles en milieu universitaire (VSMU) ont surtout documenté les prévalences et caractéristiques de cette problématique. Toutefois, peu ont examiné les propos des personnes ayant subi des VSMU en ce qui concerne la façon dont elles qualifient la situation vécue. Les qualifications sont comprises comme étant la façon dont la personne se représente et décrit l'évènement de VSMU subi (p. ex. gravité perçue, justification des gestes, etc.). Cette présentation permettra de documenter les différentes catégories de qualifications employées par les étudiantes universitaires de 1er cycle. Il s’agit d’une analyse de contenu des récits obtenus par le biais du questionnaire en ligne de l'enquête ESSIMU, menée au Québec en 2016. Un échantillon de 250 récits a été extrait de la banque de données. Une approche féministe sera utilisée afin de conceptualiser les qualifications présentes dans les récits. Les résultats nous informent que plusieurs types de qualifications sont exprimées (p. ex. minimisation, rationalisation, etc.). Il y aurait également des liens entre la qualification utilisée et le type de gestes subi, de même que le statut hiérarchique de l'agresseur. Il importe de mettre en relation ces différentes variables afin d’établir un portrait complet des situations de VSMU vécues par les étudiantes de 1er cycle, et ainsi mieux orienter les interventions futures auprès de la communauté universitaire.

Alors que l'alliance thérapeutique est reconnue comme un des ingrédients essentiel à tous types de prise en charge, quelque soit le contexte ou les clientèles, la satisfaction que peuvent avoir les jeunes contrevenants en centre jeunesse est un sujet encore peu étudié. Il s'agit pourtant d'un des déterminants de l'alliance qui, elle même, favorise le changement et devraient, théoriquement, être encore plus importante pour les clientèles plus difficiles à engager en traitement et non volontaires. Cette présentation analyse les perceptions qu'ont les jeunes contrevenants, à court terme, de ce que peuvent leur apporter le processus de réadaptation en CJ. Il s'agit aussi de mettre en lien l'alliance, la perception de l'aide reçue, les caractéristiques initiales du jeune et les risques de récidive 18 mois plus tard.

 

L'échantillon de la recherche est composé de 107 jeunes contrevenants qui ont répondu à une batterie de questionnaires au moment de leur prise en charge en Centre jeunesse. Il sera plus particulièrement question d'une analyse de contenu de questions ouvertes d'un questionnaire sur la perception de l’aide reçue en cours d’intervention complété 2 mois après le début de la réhabilitation. Sont-ils satisfait ? Quels sont les facteurs aidants ? Quel impact a leur ordonnance ? Quels sont les facteurs nuisibles de leur point de vue ? Les perceptions des jeunes sont exposés qualitativement mais aussi mises en lien avec leurs caractéristiques initiales et leur récidive.  

Le terme Incels renvoie aux populations d’hommes hétérosexuels involontairement célibataires se rassemblant en ligne autour de normes idéologiques souvent misogynes et de discours axés sur leurs sentiments de solitude et de faible capital érotique sur le marché sexuel (Maxwell et al., 2020). Les nombreux féminicides de masses perpétrés par des Incels dans la dernière décennie ont avivé l’intérêt des médias et des chercheurs à leur égard. Cependant, rares sont les études qui ont examiné la détresse présente dans les discours des Incels et leur perception de contingence et de contrôle sur leur sexualité. Cette étude exploratoire vise à mieux comprendre les discours des Incels à l’aune des styles attributionnels. Une quarantaine de filons issus de deux forums populaires auprès d’Incels ont fait l’objet d’une analyse thématique. Deux styles attributionnels sont présents, soit la tendance à blâmer les autres (externe) et celle à se blâmer soi-même (interne), dans un ratio de 4:1. Les discours du style externe renvoient aux expériences de rejet perçu par les Incels comme découlant des standards trop élevés des femmes et du manque de compréhension à leur égard. Les discours du style interne évoquent un sentiment d’infériorité génétique se traduisant par une apparence physique peu attrayante. Bien que la souffrance et les idéations suicidaires soient présents dans les deux types de discours, la détresse psychologique est plus prégnante dans les discours visant à se blâmer soi-même.

Cette communication porte sur l’évolution et le sens du radicalisme dans les mouvements sociaux irlandais. À l’aide de travail du terrain, d’observations participantes, d’entretiens, et d’enquêtes sociologiques, elle se structure autour de trois épisodes protestataires dont la participation d’acteurs sociaux semblait mettre en exergue le refus de ces derniers à la compromission et à la complicité du pays à la mise en place de politiques (néo)libérales. Le premier exemple porte sur une campagne menée à Dublin à la fin des années 1970 contre la destruction de symboles du patrimoine culturel irlandais pour des besoins d’urbanisme. Le second exemple fait référence à la création dans les années 1990 d’organisations de défense de populations défavorisées. Le troisième exemple examine l’activisme écologiste des années 2000. Je propose que dans ces trois cas les protestataires rejettent tout marquage identitaire et/ou politique qui pourrait les assimiler à des « radicaux » ou à des « antilibéraux » au prétexte que ces qualificatif serait caricatural, utopiste et finalement dommageable au sérieux de leur engagement. La communication propose une critique de la notion de radicalisme dans les travaux sur les mouvements sociaux et, ce faisant, elle essaie de répondre aux questions suivantes : le radicalisme en Irlande a-t-il le même sens qu’ailleurs, si ces protestataires ne sont ni radicaux ni antilibéraux que sont-ils, ce phénomène est-il « spécifique » à l’Irlande et si ouipourquoi ?

Dans la suite d’une démarche auto-ethnographique et de l’étude d’une décennie (2005 – 2015) de lutte et d’action féministes menées par des étudiantes dans un département de philosophie à Montréal, j’ai voulu pousser plus loin l’analyse d’un aspect de la résistance au mouvement porté par ces actions : celle opérée par les femmes elles-mêmes et la récupération par la hiérarchie de ces actions et de cette lutte lorsqu’elles ont du succès.



À la lumière de l’œuvre d’Andrea Dworkin, Les femmes de droite, on découvre des correspondances entre le comportement de certaines femmes en philosophie et le portrait des « femmes de droite » que fait Dworkin. À partir de ceci, on peut mieux comprendre les dynamiques qui animent et justifient les actions et attitudes des unes et des autres. 



Je parlerai du défi qui consiste à étudier les dynamiques antiféministes dans un milieu restreint, où tout le monde se connait, et de quelques problèmes que ça engendre pour celles qui le font. Je déconstruirai en l'expliquant le paradoxe des femmes qui sont parfois les obstacles inconscients mais solides à la venue des autres femmes, et à la réception de critiques féministes opportunes, dans un milieu, ainsi que les risques d'instrumentalisation misogyne des critiques faites aux femmes. Je présenterai des solutions qui peuvent être appliquées en philosophie comme dans d’autres milieux de savoirs dont les femmes ont été exclues, notamment pour assainir le climat et assurer l'équité.

À Taiwan, le canon de beauté actuel, celui de la zhenmei, place la minceur au sommet des attributs nécessaires pour qu’une femme soit jugée jolie. La majorité des femmes rencontrées dans le cadre d’entrevues semi-dirigées (N=70) d’un projet portant sur les pratiques de beauté des femmes urbaines et instruites à Taiwan aspiraient à un poids bien au deçà du poids minimal santé recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. L’ethnographie (33 mois à Taiwan, 2014-2018) ont révélé que tout un chacun, des membres de la famille jusqu’à de purs étrangers en passant par les connaissances, surveille le poids des femmes de l’enfance jusqu’à l’âge et adulte et un climat ouvert de critique règne. « Tu as pris du poids »; « Ne mange pas cela tu vas prendre du poids »; « J’ai peur de prendre du poids » sont des phrases que plusieurs femmes taiwanaises entendent et prononcent quotidiennement. C’est ce que je nomme le « panoptique tentaculaire ». Prenant comme ancrage théorique les études des surveillances et les études critiques de la beauté, cette présentation, propose d’analyser les politiques des surveillances (qui surveillent, comment et dans quel but) ainsi que les conséquences d’un tel climat sur les subjectivités des femmes rencontrées. L’analyse montre que les femmes sont responsabilisées à être des entrepreneures de soi responsable de faire fructifier leur capital humain dont la beauté est un attribut déterminant pour le succès dans la société taiwanaise très compétitive.

Contexte:

La fugue des milieux substituts est un problème fréquent qui a des conséquences néfastes sur les jeunes et leur prise en charge. La littérature scientifique offre deux axes explicatifs : la fugue comme symptôme du trouble des conduites et la fugue comme tentative de réponse à un milieu de vie problématique. Notre étude explore simultanément ces deux facteurs; psychopathologiques et environnementaux, pour une compréhension plus globale et complexe de la fugue. Par le biais d’entrevues qualitatives avec 10 garçons fugueurs pris en charge par le Centre Jeunesse de l’Outaouais (CJO), nous étudions les Processus de Traitement de l’Information Sociale, ainsi que les éléments du contexte autour du comportement de fugue en CJO. Les mécanismes de « coping » sont également étudiés par le biais du « Coping Inventory for Stressful Situation » (Endler & Parker, 1989; adaptation française : Rolland, 1998).

Résultats:

Les résultats montrent une pauvreté des liens affectifs d’attachement, une difficulté à gérer les émotions, et une tendance à un agir impulsif sous l’effet de l’émotion, ainsi que la présence de mécanismes de coping de type évitement. Les difficultés au niveau relationnel semblent également influencer la perception et l’interprétation qu’ont les jeunes des situations sociales vécues.

Le changement primordial dans la manière dont la métropole se représentait les populations des territoires coloniaux se produit avec la fin de la Première Guerre mondiale. Durant les quatre années du conflit, plusieurs contingents de soldats « indigènes » algériens sur les territoires coloniaux servaient de renfort aux troupes françaises et se battaient à leurs côtés contre les « ennemis communs ». On estime qu’environ 835 000 soldats «indigènes » ont participé à la Première Guerre mondiale et que les territoires coloniaux ont également fourni à la métropole, entre 1914 et 1918, de la nourriture et d’autres soutiens logistiques essentiels à la victoire des Alliés (à cette époque, les territoires coloniaux français représentaient environ 25 fois la superficie de la métropole).

Largement interprétées comme le résultat de la « mission civilisatrice » entreprise par la métropole. « L’indigène » algérien ne pouvait pas continuer à être montré comme un «sauvage » ou un« barbare », ce qui reviendrait à admettre l’échec et la négation de cette «mission civilisatrice » et des principes fondamentaux du colonialisme décrétés par la métropole.

L’intervention psychosociale auprès des jeunes vivant en Centre jeunesse est régie par la Loi de la protection de la jeunesse (LPJ). La posture professionnelle des intervenants s’inscrit donc à la fois dans une relation d’autorité, renforcée par le cadre institutionnel et les obligations légales, et dans une relation d’aide. Nous nous intéressons au double mandat (réadaptation sociale en contexte d’autorité et relation d'aide) et à son impact sur le lien jeune-éducateur.

Le terrain de cette recherche, effectué dans le cadre d’une maîtrise en anthropologie, s’est déroulé dans une unité de réadaptation de Montréal (CJM). Les données ont été collectées pendant trois mois à l'aide d'entretiens semi-directifs réalisés auprès de six jeunes et neuf éducateurs de cette unité et de l’observation de leurs activités quotidiennes, tant éducatives, cliniques que ludiques.

Cette communication propose de déployer notre analyse de la rencontre des corpus de données; les récits des jeunes et des éducateurs et l'observation de ce milieu de vie. L’approche utilisée, puisant à la fois dans la tradition ethnographique et dans la phénoménologie, nous a permis de faire émerger l’interprétation et les perceptions qu’ont les jeunes et leurs intervenants de la question de la relation d’aide et de la relation d’autorité. Nous exposerons aussi les conditions qui favorisent la conciliation ou la polarisation de ces mandats qui peuvent parfois sembler antagonistes.

IMAGE DE SOI DES HOMOSEXUELS DE KOLWEZI VIVANT AVEC LE VIH/SIDA

L’homosexualité est un fait réel qui accompagne l’humanité. Sa perception dépend du contexte à un autre. Diverses théories, la sous-tendent (Balthazar, 2010 ; Vidal, 2012 ; Roussillon, 2007; Castaneda, 2013). Cette étude vise la culpabilité et le traumatisme des homosexuels vivant avec le VIH/Sida, vulnérables, exposés à la Covid-19. Vue clandestinement, l'homosexualité génère l’angoisse, les sentiments de rejet et d’abandon. Comment les homosexuels se considèrent-il face à leur orientation homosexuelle ? Quelle image ont-ils de la société? Ils considéreraient leur sexualité comme positive, la société les stigmatiserait comme envoûtés. Ils seraient considérés comme victimes de mauvais sorts.  L’étude de cas de 4 participants a été appuyée par l’entretien semi-directif inspiré du récit vie (Bertaux, 2003) et des tests projectifs de Rorschach et T.A.T (Anzieu, 1965). Grâce à l’analyse de contenu, longitudinale (Merkdé, 2017) et transversale (Ghiglione et Matalon, 1978), les résultats révèlent le rejet latent ou manifeste des homosexuels. Ils sont traités d’envoûtés ou de sorciers. D’où la culpabilité, les traumatismes et l’agressivité.   Bibliographie : Castaneda, M(2013). Comprendre l'homosexualité. Paris, Robert Laffont. Balthart, J.(2010). Biologie de l'homosexualité. On nait homosexuelle, on ne choisit pas de l'être. Wavre: Mardaga. Mots clès: Image de soi, homosexualité, Sida, culpabilité, traumatisme

 

 

 

 

Une enquête par entretiens a été menée auprès de patrouilleuses et de patrouilleurs oeuvrant au sein de forces de police de la région de Montréal pour analyser l’adaptation des femmes à la culture masculine du travail policier. Tandis que l’institution policière agi comme norme structurant les pratiques, les comportements et les représentations à la fois des hommes et des femmes, l'étude révèle que les femmes qui entrent dans la police se buttent à davantage d’obstacles. Notamment, une idée selon laquelle les policières s’adaptent différemment en raison de leur genre est répandue. S’interrogant d’abord sur l’adoption, par les femmes, d’attitudes et de comportements virils, l’enquête révèle que les nouvelles policières doivent avant tout prouver à leur-es collègues leur capacité d’utiliser la force physique. Pour maintenir les liens de camaraderie et assurer leur place dans le groupe, elles adoptent différentes stratégies individuelles, misant sur la complémentarité des genres, s’alignant sur les représentations sociales du masculin ou demeurant dans une position d’infériorité vis-à-vis de ces dernières. Une désolidarisation des femmes entres elles est performée et une resolidarisation avec le groupe de référence policier se trouve à remplacer cette solidarité féminine. Plusieurs dynamiques structurelles sont donc analysées afin de comprendre l'intégration des femmes dans un milieu quantitativement et qualitativement masculin. 

Contexte
Le présent projet de recherche vise à tester l’hypothèse que la perception subjective de la douleur est modulée par l’apprentissage. En effet, l’une des principales fonctions de la douleur est de nous permettre d’apprendre sur notre environnement et de guider nos comportements afin de minimiser la douleur. Cependant, la minimiser ne signifie pas toujours de l’éviter. Souvent, elle nous permet d’acquérir de nouvelles informations, conférant à la douleur une valeur informationnelle. Ainsi la perception de la douleur devrait être modulée en fonction de sa valeur informationnelle.

Méthode
Les personnes participantes (n = 42) ont effectué une tâche d’apprentissage et d’exploration qui utilise le modèle du bandit à quatre bras changeants. Les personnes devaient choisir parmi plusieurs options associées à des stimulations douloureuses électriques dont l'intensité variait à chaque essai. 

Résultats
Un modèle d’apprentissage par renforcement a été utilisé pour modéliser l’apprentissage des personnes participantes et a permis de catégoriser chaque décision comme une décision d’exploration et d’exploitation. L'intensité perçue de la douleur a été analysée en comparant la douleur résultant d’une décision d'explorer et d'exploiter à l'aide d'un modèle linéaire, en contrôlant l'intensité physique des stimuli. Les résultats préliminaires indiquent une augmentation de la perception de la douleur durant les décisions exploratoires.

Les effets supposés de la mondialisation sur le Graffiti hip-hop nous ont incité à sortir du cadre national, toutefois, l’étude simultanée de deux cas –terrains culturellement, géomorphologiquement et politiquement très distincts- n’est pas sans soulever la question du Comment permettre la « comparabilité » de l’incomparable ?

Nous expliciterons, dans un premier temps, en quoi l’application d’un dispositif d’enquête commun dans chaque terrain -intégrant, de 2012 à 2015, des observations et 97 entretiens avec différents acteurs (graffeur-se-s (68) ; « gestionnaires » d’actions publiques (29))- nous a permis de favoriser la construction des comparables.

Dans un deuxième temps, à l’aide de résultats préliminaires - qui seront présentés en deux parties : D’une part, en quoi les actions publiques menées envers le Graffiti tendent à promouvoir, voire à faire l’apologie du Graff’art;  ou comment, sous couvert d’une reconnaissance artistique, par le financement de murales elles luttent à moindre coût contre le Graffiti illégal. Tout en tentant par la même de mieux canaliser, apprivoiser, civiliser ce Graff’. D’autre part, il s’agira de démontrer comment la diversité des supports disponibles dans la ville et les actions publiques de traitement du Graffiti influencent les manières de pratiquer ou de performer des graffeur-se-s. - nous démontrerons comment le regard comparatif Montréal/Rennes permet de dégager des régularités sociales, mais également des spécificités pour chaque cas. 

Des études sur la bibliothérapie soutiennent l’idée que l’utilisation de la littérature en contexte thérapeutique offre un grand potentiel pour traverser des situations d’adversité existentielle (AE) par l’entremise de nombreux bienfaits qu’elle est susceptible de procurer. Peu d’études se sont toutefois penchées sur les bienfaits que peut retirer le lecteur lorsqu’il choisit lui-même de se tourner vers des œuvres de littérature fictive alors qu’il traverse des AE. Or, la lecture est une activité peu coûteuse et accessible à un grand nombre d’individus, faisant de celle-ci une ressource d’autant plus pertinente à étudier. Cette étude qualitative a pour objectif d’explorer et de décrire les bienfaits de la littérature fictive en contexte d’AE dans un paradigme compréhensif. Des entrevues semi-structurées ont été effectuées auprès de cinq adultes (18 ans et plus) de la population générale qui considèrent avoir retiré des bienfaits de ce type de lecture dans des contextes d’AE. L’analyse thématique effectuée a non seulement permis de dégager de nombreux bienfaits perçus de la lecture en contexte d’AE, mais également des facteurs susceptibles de moduler les bienfaits ressentis ou recherchés. En plus d’ouvrir sur de nombreuses pistes de recherche future, les résultats soutiennent la pertinence de continuer de développer les connaissances et d’investir dans la sensibilisation sur les effets possibles de la lecture d'œuvres fictives pour composer avec l’AE en contexte non clinique.

Dans un contexte de croissance continue de la migration des compétences algériennes vers le Canada, le cas des médecins constitue une problématique réelle et complexe. Cette problématique, qui n’est pas récente, s’inscrit dans les mouvements migratoires internationaux. Elle fait l’objet de débats politiques, de polémiques médiatiques et de controverses diverses de plus en plus intenses ces dernières années. Fondée sur une méthode qualitative à visée compréhensive et interprétative, la technique de recherche retenue est de type étude de cas.  Le choix de l’entretien qualitatif comme méthode de collecte des données a permis d’appréhender en profondeur les expériences, les perceptions et les représentations des médecins, tant en Algérie qu’au Canada.  A partir de l’analyse des récits de vie et des pratiques soumise à une analyse de contenu qualitative, cette communication tente de présenter les résultats de l’enquête de terrain réalisée à Oran (Algérie) et à Montréal (Canada) durant l’année 2018[1]. Elle met en lumière des réalités migratoires en décalage avec les politiques d’immigration. Cette synthèse de la recherche empirique vient enrichir les connaissances théoriques et renforcer le savoir scientifique en termes de mobilité internationale des compétences.

[1] Otmani, R. (2018), La migration des compétences algériennes : le cas des médecins, projet de recherche sous la direction de Sidi Mohammed Mohammedi, Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, Oran.

 

 

Les études sur la Covid-19 montrent que les effets de la pandémie sur la qualité de vie des populations ne touchent pas tous les individus de la même façon. Dans cette proposition, nous profitons de la disponibilité de données collectées auprès de résidents québécois en contexte de pandémie, afin de contribuer à l’analyse de la relation entre l’expérience de la discrimination et le vécu de changements négatifs dans leur bien-être familial, économique et sanitaire.

Nous évaluons l’existence d’une association significative entre les changements négatifs observés et l’expérience de la discrimination. Nous analysons ensuite, à l’aide d’un modèle de régression logistique, l’effet de l’expérience de la discrimination sur les changements négatifs observés.

Dans toutes les situations, les résidents ayant connu une expérience de discrimination ont en proportion davantage vécu les changements négatifs observés par rapport à ceux qui ne l’ont pas connue. Les résidents québécois n’ayant pas connu une expérience de discrimination ont ceteris paribus 57 %, 39 % et 40 % moins de chance d’avoir vécu un changement négatif respectivement dans leur bien-être familial et physique, et dans l’accès aux soins par rapport à ceux l’ayant connue. Au niveau économique, les premiers ont 1,9 fois plus de chance d’avoir vécu un changement négatif par rapport aux seconds. L’expérience de la discrimination n’a quant à elle aucune influence sur le vécu d’un changement négatif dans le bien-être psychologique.

Les hommes adultes qui agressent sexuellement des enfants semblent présenter des problématiques dans l’enfance qui diffèrent de celles des agresseurs sexuels d’adolescents et d’adultes (Sigre-Leirós, Carvalho & Nobre, 2015). Ces problématiques seraient liées au développement de caractéristiques à l’âge adulte (Daversa & Knight, 2007) en cause dans le passage à l’acte délictuel. Afin d’améliorer la compréhension du passage à l’acte des agresseurs sexuels d’enfants, le but de la présente étude est d’identifier les relations entre ces facteurs de l’enfance et de l’âge adulte.

L’échantillon est composé de 586 hommes agresseurs sexuels. Des analyses de type régression linéaire multiple et régression logistique ont été effectuées afin d’identifier la nature des liens entre chacune des problématiques de l’enfance, telle que la violence sexuelle, et les caractéristiques personnelles qui y sont liées à l’âge adulte, tels que les intérêts sexuels déviants. Il est à noter que les divers types de problématiques à l’enfance semblent être principalement liées à des facteurs représentant des problématiques sexuelles. Ces relations sont présentées et analysées ainsi que les implications cliniques quant à la prévention en amont de la violence sexuelle et à l’intervention auprès des personnes identifiées comme étant des agresseurs sexuels d’enfants à l’âge adulte.

Problématique: La littérature actuelle laisse peu de place à la voix des aînés qui subissent de la maltraitance (MT). Cet exposé vise à  dévoiler le cadre conceptuel utilisé pour donner la voix aux personnes aînées (PA) dans le cadre d’une étude phénoménologique.

Méthodologie: Recension systématique des écrits anglophones et francophones (2011-2016) sur les freins et leviers à la demande d’aide en contexte de MT (14 banques de données). Étapes : mots-clés anglophones et francophones; critères d’inclusion et d’exclusion; inventaire des articles dans les banques de données; lecture des résumés avec processus de validation inter-juge et analyse des articles retenus (n = 29).

Résultats: Le cadre conceptuel comprend un temps phénoménologique (situation quotidienne de MT, élément déclencheur permettant une prise de conscience, moment d’après et moment de l’entrevue), un parcours émotionnel, le changement de statut de l’aîné dans ce processus temporel. Il intègre le parcours de vie, les facteurs de vulnérabilité, de protection et de risque.

Discussion/conclusion: Ce cadre sera mis à l’épreuve du terrain. Les données seront analysées de façon globale considérant que ce sont des expériences vécues de façon individuelle et décrites de façon rigoureuse, ce qui permettra une compréhension profonde de l’expérience de MT (O’Reilly, 2013). Différentes relations seront analysées : temporelle, de confiance, de dépendance/interdépendance avec le protagoniste et/ou les relations de proximité.

Le processus de réconciliation s’amorce au Canada comme au Québec. L’actualité médiatique couvre régulièrement les atrocités

vécues par les communautés autochtones dans le passé et le présent. Ce momentum de conscientisation soulève la question de la reconnaissance de l’histoire des peuples autochtones et le défi de l’intégrer dans un narratif collectif. Pour appuyer ce processus,

l’enseignement est identifié comme vecteur de changement social. Les enseignants sont les agents de ce changement. Pourtant,

peu d’attention leur est portée.

Cette étude explore l’expérience de douze enseignants d’histoire au secondaire à propos de la transmission de l’histoire des peuples autochtones, au Québec.



Les résultats suggèrent une transmission partielle, fragmentée et encore stéréotypée de l’histoire des peuples autochtones. De plus,

les difficultés du milieu de l’éducation et l’absence physique d’élèves et enseignants autochtones permettent difficilement de

considérer cette transmission comme prioritaire. Néanmoins, les enseignants ont nommé des facteurs facilitants et des pistes de

solutions.

En analysant le discours des enseignants, nous proposons une réflexion concernant les défis éthiques et pratiques suscités par la transmission de l’histoire dans un contexte de réconciliation. Nous conclurons par les pistes d’action suggérées par les enseignants et certains représentants des communautés autochtones.

Dans un contexte national où la prévalence de la maltraitance et de la négligence n’est plus à démontrer (Trocmé, 2005), développer de nouvelles alternatives dans l’intervention spécialisée auprès de famille en difficulté est un enjeu d’actualité (MSSS, 2004). Les résultats préliminaires d’une recherche-action qualitative visant l’implantation du génogramme libre (Santelices, 1999) – soit la représentation dynamique et associative de la famille sur au moins trois générations – dans l’intervention communautaire auprès de jeunes parents en difficulté (18 à 30 ans), révèlent à la fois le potentiel thérapeutique de cet outil, mais également les risques cliniques qui sont inhérents aux modalités de sa passation. Des extraits de génogrammes et d’entrevues illustreront ainsi comment le dispositif spécifique du génogramme libre invite le parent à « projeter » certains aspects des problématiques intergénérationnelles, qui témoignent de difficultés dans les liens qui l’unissent à l’enfant et aux autres membres de sa famille (Tuil, 2005). Néanmoins, nous verrons dans quelles mesures ce dévoilement projectif peut parfois s’accompagner de réactions défensives de la part du parent (p.ex. : inhibition, perte de consistance du discours), particulièrement lorsque le clinicien s’engage dans une activité interprétative outrancière des éléments représentés dans le génogramme, dans le but de proposer des moyens pour prévenir ces risques cliniques.

Depuis 2006, l’organisme communautaire GROSAME dispense des services de visites à domicile ainsi que des formations de compétences parentales, afin d’offrir soutien et accompagnement aux nouvelles mères de la ville de Grand-Goâve en Haïti. Dans le but de favoriser l’autonomisation de ces dernières, des ateliers leur permettant d’apprendre à broder des nappes ont récemment été ajoutés aux services déjà offerts par l’organisme. Afin d’en mesurer la portée, les objectifs de la présente étude étaient de décrire 1) ce que représentent les ateliers de broderie pour les jeunes femmes qui y participent ainsi que 2) l’impact qu’ils ont sur leur vie, en lien avec leur rôle de nouvelles mères. Selon un modèle de recherche-action qualitative, nous avons effectué une étude de cas ainsi que 2 entretiens de groupe (5 participantes chacun) avec des utilisatrices de ce service. Une analyse thématique des données a notamment démontré que la participation aux ateliers de broderie menait à une augmentation de l’estime de soi chez les nouvelles mères ainsi qu’à une bonification du lien mère-enfant. Parallèlement, il y aurait une diminution du stress et des pensées négatives chez les participantes et, par extension, de la violence perpétrée à l’égard de leur enfant. Notre discussion permettra d’aborder combien l’empowerment en contexte de développement humanitaire se déploie à différents niveaux: de l’aide étrangère au processus individuel, en passant par des initiatives locales de la communauté.

Le concept d’engagement est apparu formellement au début des années 1960, quasi simultanément dans plusieurs disciplines des sciences humaines. Son influence persiste toutefois jusqu’à nos jours, et elle apparaît aux fondements des phénomènes de négociations internationales en sciences politiques, de la sociologie de la coopération et de la communication dans les petits groupes, de la théorie de l’intentionalité en philosophie de l’esprit, de la pragmatique des actes de langage en linguistique, des phénomènes d’influence et de persuasion en psychologie sociale, de la coordination au sein des systèmes multi-agents en intelligence artificielle distribuée, de la modélisation des émotions et des processus affectifs en psychologie cognitive et en robotique appliquée. L’idée sous-jacente en est que la coordination des rapports sociaux repose, même implicitement, sur une base contractuelle qui relie les agents entre eux et commande une régulation des activités de coopération. Malgré des différences importantes entre les domaines d’applications du concept, de nombreuses convergences sont identifiables, notamment sur le caractère intensément motivationnel des engagements, sur leur lien avec la gestion des ressources et sur leur rôle dans la structuration des intentions. La communication présentera la définition et les principales applications du concept dans les diverses disciplines ciblées, puis tentera d’en abstraire les éléments communs afin d’en proposer une définition générique.

Le projet Trajetvi : Trajectoires de vie, de violence et de recherche d’aide des femmes victimes de violence conjugale en contextes de vulnérabilité a pour objectif général de développer un modèle d’actions concertées visant à diminuer les conséquences de la violence conjugale et à mieux assurer la sécurité des femmes et des enfants. D’une durée de sept ans, ce projet rassemble dix-sept chercheurs et onze partenaires communautaires et institutionnels. La diversité de l’équipe, composée de membres aux préoccupations et aux intérêts variés, s’avère à la fois une richesse et un défi pour l’établissement d’un partenariat durable et fructueux.

Pour encourager le développement d’une vision commune et une cohésion entre les membres, un processus de documentation du partenariat a été amorcé dès le démarrage du projet. Se situant dans le cadre de ces travaux, la présente communication a pour objectifs 1) de décrire les relations entre les membres avant le démarrage du projet, relations dont l’évolution sera suivie et analysées à différents temps de mesure et 2) d’analyser leurs visons des composantes essentielles d’un partenariat de recherche.

Une méthodologie mixte est utilisée. L’analyse de réseaux permet d’abord de dresser un portrait précis des relations entre les membres en vue d’en suivre l’évolution. Les analyses qualitatives permettent ensuite de comparer les visions des acteurs par rapport au partenariat et d’en tirer des enseignements pour la suite du projet.