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Le but de cette présentation est de diffuser les résultats d’un projet de recherche
qui s’intéressait aux représentations du risque chez les jeunes itinérants à
Ottawa. Plus précisément, elle s’intéressait à appréhender les constructions du
risque que font les jeunes de la rue eux-mêmes, d’autant plus que ces jeunes
sont définis comme un groupe à risque. Si le risque est plus souvent défini de
manière stricte comme le mal éventuel, dans cette étude, il est défini plus
largement intégrant l’idée des opportunités et prises de risque. Ancrée dans une perspective double du
constructionnisme social et de l’interactionnisme symbolique, cette recherche permettait
de saisir comment les jeunes définissent leur capacité à estimer, gérer, éviter
ou prendre des risques.  Les bifurcations
qui se sont manifestées par les opportunités et les hasards offerts par la rue et
l'impact ultérieur sur leurs identités en construction ont joué des rôles
importants sur leurs pratiques et gestions de risque.  L’utilisation d’une perspective longitudinale
(de un à deux ans) a permis de suivre comment la construction identitaire des
jeunes observés a influencé leurs perception du risque et leurs pratiques de
débrouillardise.  Pour y
parvenir, cette recherche s’inscrivait dans une approche ethnographique pour
mieux comprendre le monde des jeunes de la rue, utilisant des méthodes
d'observation participante et dévoilée et des entrevues informelles variées.

 

Le modèle de la zone optimale individuelle de fonctionnement (IZOF) implique l’identification d’un profil qui inclut des émotions et des états physiologiques ainsi que leur intensité optimale. L’objectif principal de cette recherche était d’établir le profil d’un joueur de tennis adolescent en se basant sur le modèle IZOF et de mettre en place une intervention visant à rapprocher les émotions et états physiologiques de leur zone optimale. Un devis quasi-expérimentale à cas unique a été appliqué pour vérifier les effets de l’intervention de self-talk sur les émotions et états physiologiques pré et post compétitifs ainsi que sur la performance, la régulation émotionnelle et les habiletés mentales. Les résultats indiquent que l’intervention de self-talk semble avoir permis de rapprocher quelques émotions et états physiologiques de la zone d’intensité optimale de l`athlète. De plus, les compétences de régulation émotionnelle se sont améliorées ainsi que certaines habiletés mentales (la concentration, par exemple). Malgré un niveau d’alexithymie élevé, l’athlète a amélioré ses compétences de régulation émotionnelle et a été capable de réguler l’intensité de ses émotions. Les résultats indiquent que l`application du modèle IZOF jumelé à l’intervention de self talk ont été efficaces pour intervenir de manière positive sur les stratégies de régulation émotionnelle de l`athlète. Des futures recherches sont indiquées afin de permettre de généraliser les résultats obtenus.

Depuis plusieurs décennies, la communauté scientifique qui s'intéresse à l'adoption interraciale et internationale se questionne quant aux possibles répercussions qu'entraînent ces types d'adoption sur les personnes adoptées appartenant à une « minorité visible » (Barn, 2013 ; Lee, 2003 ; Samuels, 2009). Par leurs différences physiques apparentes avec leur famille adoptive et avec leur société d’accueil, les personnes issues de l’adoption interraciale ou internationale sont plus susceptibles de subir des micro-agressions (Baden, 2016). Bien que ce phénomène soit bien documenté aux États-Unis, il demeure méconnu dans plusieurs pays (Miller et al., 2020).  La présente étude a donc pour objectif de décrire les expériences de micro-agressions de femmes noires issues de l'adoption interraciale ou internationale au Québec et en France. Cinq femmes noires âgées de 28 à 43 ans, adoptées par des parents blancs au Québec et en France, ont participé à deux entretiens de recherche semi-structurés. Une analyse thématique révèle la diversité des micro-agressions qu’ont subies les participantes à l’école, dans les services de santé et au sein même de leur famille adoptive. Plusieurs parents refusent, en outre, de reconnaître le racisme qu’a subi leur enfant ou nient son appartenance à une minorité racisée. Des recommandations à l’endroit des parents et des professionnel·les qui œuvrent auprès de personnes adoptées sont formulées.

On estime que 12% des individus de la population générale auraient des traits psychopathiques élevés (Echeburúa et Fernández-Montalvo, 2007). Il est important de détecter ces traits chez les individus non-incarcérés afin de prévenir un passage à l'acte criminel. Toutefois, les études actuellement menées chez ces individus utilisent des mesures auto-rapportées. Une façon de contourner les obstacles de l’auto-évaluation est d'utiliser un tiers connaissant bien le sujet. Le présent projet vise donc à vérifier s’il est possible de prédire les traits psychopathiques de l’homme à l’aide de la conjointe. Nous tenterons de vérifier si le niveau de prédiction de la femme varie selon le degré de violence dans le couple. Pour répondre à cet objectif de recherche, 35 couples ont rempli individuellement un questionnaire mesurant la psychopathie de l'homme (l'Échelle auto-rapportée de psychopathie III-R12; Gagné,2010) et une mesure du niveau de violence dans le couple (Questionnaire sur la résolution des conflits conjugaux ;Lafontaire et Lussier, 2005). Des analyses de modélisation par équations structurelles ont démontré une association positive et significative entre les réponses des hommes et de leurs conjointes au questionnaire mesurant le degré de traits psychopathiques de l’homme peu importe le degré de violence au sein du couple. Les femmes arriveraient donc à bien prédire le niveau de traits psychopathiques de leur conjoint peu importe le degré de violence au sein du couple.

Basée sur l’analyse des entrevues semi-dirigées réalisées auprès de 19 immigrants iraniens dans les régions métropolitaines de Montréal et de Québec, cette recherche de nature qualitative examinera un sujet faiblement étudié au Québec comme ailleurs au Canada, soit les changements conjugaux qu’ont vécus les hommes dans une réadaptation aux rôles de genre et à la vie conjugale de la société d’accueil. Notre intention est de comprendre comment ces transformations ont affecté leur manière de faire et de se sentir comme homme et époux. L’analyse des entretiens révèle qu’il n’y a pas d’archétype familial qui s’applique à toutes les familles immigrantes. Face aux défis du contexte migratoire, les familles d’origine immigrée adopteront différentes stratégies afin de protéger l’unité familiale. Pour certains immigrants, il s’agira surtout de remettre en question quelques éléments familiaux d’origine pendant le processus de la réorganisation de vie alors que préservant d’autres schèmes familiaux de la société de départ. Ils opteront ainsi pour un modèle mixte s’inscrivant dans un processus de changement et de continuité. Les résultats mettront davantage en lumière le fait que certains couples ayant adopté la tradition comme principale forme de la rationalité conduisant les comportements des membres dans la société d’origine vivront de conflits engendrés surtout par la remise en question des modes de vie traditionnels, particulièrement ceux basés sur une division sexuelle des rôles.

Cette recherche compare les pratiques parentales à l’adolescence dans 5 pays : États-Unis, Québec, France, Italie et Mexique. L’échantillon compte 1751 adolescents et leurs parents. Tous ont rempli un questionnaire composé de 4 échelles:  affection, contrôle et supervision, style disciplinaire et conflits. Les adolescents ont évalué ces variables pour la mère et le père; les parents ont répondu aux mêmes questions. Une analyse MANCOVA contrôlant l’effet de variables rivales a dégagé des différences globales entre les pays. Les analyses ANCOVA ont identifié des différences systématiques sur les mesures entre les pays. Globalement le niveau de proximité perçu par les adolescents et les parents est élevé partout. En revanche, toutes les mesures de contrôle donnent lieu à des différences très significatives. Pas de différence entre le Québec et les États-Unis qui partagent en commun un plus faible niveau d’exigences et de règles, un style disciplinaire marqué par la tolérance et la négociation, un faible niveau de conflits. La France et le Mexique se caractérisent par un niveau plus élevé de règles et d’exigences, un style disciplinaire plus répressif et coercitif, davantage de conflits. Globalement l’Italie occupe un niveau intermédiaire, se différenciant par des relations plus chaleureuses avec le père. Ces résultats sont interprétés à la lumière des perspectives ethnoculturelles qui opposent les valeurs éducatives parentales des sociétés individualistes et collectivistes.

Étant une pratique incontournable du quotidien et encodée selon les normes de genre, l’habillement constitue un objet d’étude fertile pour explorer les réalités quotidiennes et largement méconnues des personnes de la pluralité des genres. Malgré la popularisation de la mode dite unisexe ou non genrée, la dimension genrée des vêtements demeure, faisant de l’habillement des pratiques quotidiennes de conciliation entre les normes binaires ainsi que les identités et les expressions de genre issues de la diversité. Dans cette communication, l'auteur·e présente les résultats finaux d’une étude menée dans le cadre de son mémoire de maîtrise en sociologie et portant sur les pratiques quotidiennes d’habillement de personnes non binaires et genderqueers. L’analyse des données recueillies lors de dix entretiens semi-dirigés, impliquant la présélection et la manipulation de vêtements, montre que l’habillement constitue un outil de reconnaissance et de subjectivation fluctuant à travers le quotidien. La présentation se centre sur les processus de négociation des normes de genre mis en œuvre par les personnes concernées. Analysées sous la perspective théorique des techniques et des technologies du genre, les pratiques d’habillement sont explorées telles des techniques quotidiennes de production et de visibilisation de genres pluriels. La recherche jette ainsi un éclairage nouveau et pertinent sur les multiples facettes du rapport entre identités et expressions de genre.

Bien que la sexualité soit au coeur du travail du sexe, la recherche s'est peu intéressée à cette dimension. Ainsi, c'est à partir de positions idéologiques que se confrontent différents discours concernant les conséquences morales, émotionnelles et sexuelles découlant de la vente de services sexuels, certains soutenant qu'il y a nécessairement aliénation, d'autres que non. Afin de mieux comprendre l'expérience que des femmes, offrant ou ayant offert des services d'escorte, ont de leur sexualité dans le cadre du travail du sexe tout comme dans celui de leur vie privée, nous avons réalisé un total de 51 heures d'entrevue avec 16 participantes et analysé les données à l'aide de la méthodologie de la théorisation ancrée. Alors que les questions de départ exploraient la présence ou l'absence de plaisir sexuel dans le cadre du travail du sexe, la notion de plaisir dans la performance de sexualité a émergé. Nous présenterons quatre profils dans cette communication, allant de celles qui ressentent à la fois du plaisir sexuel et du plaisir dans la performance même de sexualité, à celles qui, au contraire, y éprouvent malaise et déplaisir. Nous ferons ainsi ressortir que, dans un contexte où la personne a librement choisi d'offrir des services d'escorte, l'expérience d'aliénation n'est pas toujours présente. De plus, nous discuterons des représentations de la sexualité qui semblent favoriser une expérience de plaisir et de celles qui semblent conduire à une expérience d'aliénation.



Les sous-cultures japonaises Lolita, où les jeunes portent des vêtements inspirés par l’aristocratie française du 17e siècle, et Angura, regroupant les individus qui apprécient le S&M et les modifications corporelles ainsi que les styles fetish, steampunk et gothique, font partie de la culture de mode eccentrique de certains quartiers de Tokyo comme Harajuku et Shinjuku. Malgré les différentes références culturelles et les différentes valeurs de ces deux sous-cultures, les individus forment une même grande communauté partageant un espace social et géographique common. Ils participent à de nombreuses activités, allant de défilés de mode, des « thés à l’anglaise » à des soirées déguisées, et partagent une économie locale de bars et cafés. Or, durant un premier terrain auprès de cette communauté durant l’été 2013, il a été observé que cet espace joue ausi le rôle de refuge, ou un espace sécuritaire pour de nombreux membres ayant des problèmes de santé mentale ou se sentant repoussés de la société. Cette présentation va explorer les deux sous-cultures, leur communauté, les discours identitaires centrés sur l’ « anomalie » et la « perversion » ainsi que l’utilisation de leur espace sécuritaire comme étape transitoire de réadaptation sociale.

Le développement des processus participatifs dans le domaine de l'aménagement multiservice de la forêt permet de mieux prendre en compte les avis de parties prenantes multiples afin d’assurer une meilleure acceptabilité sociale du projet. Dans un contexte d’incertitude tel que celui des changements climatiques, une telle approche plus participative semble particulièrement appropriée puisqu’elle permet d’ajuster les choix de développement en fonction de la tolérance au risque des parties prenantes.Néanmoins, l’expérience dans ce type de démarche a montré les limites de certains processus collectifs et les difficultés que rencontrent les acteurs, aux visions parfois antagonistes, à s’accorder et à déterminer une solution satisfaisante pour l’ensemble du groupe. Dans ce contexte, nous souhaitons mettre en évidence les facteurs psycho-sociologiques qui influencent les parties prenantes, tant dans leurs décisions individuelles que collectives, et ce en nous appuyant sur la caractérisation des modèles mentaux et sur l'utilisation d'outils de simulation tels que les jeux sérieux.

La préadolescence est une période idéale pour investiguer l'identité de genre, car le développement des fonctions cognitives et l'importance de la socialisation à cet âge poussent les enfants à se comparer aux autres, notamment en ce qui a trait au genre. La littérature démontre qu'il existe un lien entre l'autoévaluation de sa typicité de genre et l'acceptation des pairs, mais les résultats sont mitigés. Depuis quelques années seulement, de nouvelles recherches prennent en compte les évaluations des pairs face à la typicité de genre, et les résultats démontrent des corrélations plus importantes et significatives. Pour bâtir sur cette nouvelle lignée, la présente recherche compare les autoévaluations et les évaluations des pairs face à la typicité de genre et associe ces variables à l'acceptation des pairs et à l'acceptation autoperçue des pairs. Ainsi, cette recherche contribue à accroître notre compréhension de l'impact de l'identité de genre sur les liens sociaux et pourrait nous amener à mieux encadrer les préadolescents dans le contexte social scolaire.



Les données proviennent de 351 étudiant.e.s de 5e et 6e année de trois écoles à Montréal, au Canada, et de deux écoles à Barranquilla, en Colombie. Les données ont été collectées en trois vagues, permettant ainsi une analyse longitudinale. L'analyse a été effectuée à l'aide de la modélisation linéaire hiérarchique et les effets modérateurs du genre, de l'emplacement géographique et du statut socioéconomique ont été évalués.

Dans l’étude de la transmission intergénérationnelle des pratiques parentales, l’historique développemental du parent, et plus particulièrement la façon dont celui-ci a été élevé, constitue un élément déterminant pour comprendre comment il agit envers son propre enfant (Belsky, 1984). La littérature soutient empiriquement une « tradition des pratiques parentales », c’est-à-dire une une tendance générale à la continuité des pratiques à travers les générations (van IJzendoorn, 1992). Considérant les changements importants observés au sein des familles depuis plus d'une cinquantaine d'années, particulièrement au niveau de la paternité, il est intéressant de se questionner sur les facteurs ayant une influence sur la transmission des pratiques parentales à travers les générations. Dans le cadre de la présente étude, des pères d'adolescents ont complété un questionnaire en ligne portant sur leur répertoire actuel de pratiques parentales et sur les pratiques parentales qu'ils ont reçues à l'adolescence par leurs deux parents. Par le fait même, les modérateurs suivants ont été explorés: le genre du parent, le niveau d'implication parentale et la qualité de la relation parent-enfant. Les résultats préliminaires nous permettent de constater que les pères d’aujourd’hui se comparent principalement aux pratiques de leurs pères et non à celles de leurs mères. Par ailleurs, ils rapportent un plus grand niveau d’implication parentale envers leur enfant comparativement à leurs propres pères.

Depuis 20 ans, on observe des changements législatifs et administratifs visant les acteurs de la santé, des services sociaux, des affaires municipales, etc. En plus de modifier les rôles et les responsabilités de ces acteurs, ces changements ont eu des répercussions sur les instances de collaboration réunissant des organisations des secteurs public et privé ainsi que du tiers secteur, ce que nous conceptualisons comme des réseaux locaux d’action collective (RLAC), intervenant sur des problèmes sociaux complexes pour lesquelles une action intersectorielle est requise (jeunes en difficulté, pauvreté, etc.). Cette communication se fonde sur une étude de cas multi-site voulant comprendre comment ces transformations institutionnelles, exacerbées par la crise pandémique, ont affecté les RLAC et influencé leur capacité à produire des actions innovantes. Ancrée dans quatre régions du Canada, l’étude s’inspire notamment de la théorie de l’acteur-réseau. Les éléments étudiés sont notamment : les impacts des changements sur la structure et le fonctionnement des RLAC, et les acteurs et les stratégies mobilisés par les RLAC. Les résultats préliminaires indiquent que quoique cela puisse allonger le temps nécessaire à la mise en œuvre des projets, ces changements peuvent modifier positivement les rapports entre les acteurs et les actions réalisées par le RLAC (ex. intervention de proximité en itinérance opérée par une collaboration intersectorielle qui utilise la technologie).

Le travail de rue est une pratique d’intervention de proximité qui se caractérise par son adaptation constante à la mouvance des publics rejoints directement dans leurs milieux de vie.  Ainsi, ce mode d’intervention hors-murs pose une exigence de continuel renouvellement du sens et des usages qui lui sont accordés afin d’en assurer l’adéquation au contexte culturel du territoire investi ainsi qu’aux besoins et aux aspirations des personnes rencontrées.  Subventionnée dans le cadre du programme Développement Savoir du CRSH, une recherche ethnographique en cours vise à décrire comment les interactions directes et indirectes des travailleurs de rue (entre eux, avec leurs coordonnateurs, les jeunes, les partenaires, les bailleurs de fonds, etc.) participent à la négociation du sens et des usages de cette pratique ainsi qu'à analyser comment cette négociation plurielle influence la définition et l’adéquation de l’intervention auprès des jeunes plus ou moins en rupture sociale. Cette enquête de terrain inclut des séances d’observation participante (auprès de deux organismes communautaires en travail de rue situés à Montréal et à Québec ainsi que des milieux associatifs québécois en travail de rue), la tenue de groupes de discussion avec divers acteurs concernés ainsi que de l’analyse documentaire.  La communication décrira l’enquête ethnographique réalisée par notre équipe de recherche et mettra en relief les faits saillants tirés de l’analyse préliminaire de nos résultats.



Destiné aux femmes vivant avec le VIH (FVVIH), "Pouvoir Partager/ Pouvoirs Partagés" (PP/PP) est une intervention sur la question du (non) dévoilement. Cette intervention est issue d’une  riche aventure de recherches communautaires menées de 2002 à 2011 qui a impliqué 122 FVVIH, outillé 26 intervenantes, engagé 15 organismes communautaires et 6 chercheurs universitaires de façon récurrente sur cette délicate question. Cette présentation vise à décrire la trajectoire du "PP/PP" selon un modèle d'application des connaissances (AC) développé à la Chaire de recherche du Canada en éducation à la santé de l'UQÀM. Le modèle privilégié dans cette démarche est un modèle interactif dans lequel l’ensemble des acteurs concernés jouent un rôle actif et où la dynamique partenariale entre le milieu communautaire, les chercheurs universitaires et les décideurs est importante. Il suggère trois niveaux d’AC : développement de nouvelles connaissances scientifiques, utilisation des données probantes dans le développement d'intervention et le renforcement des capacités. Ce processus a permis la co-production d’un programme maintenant utilisé par des organismes partenaires de la province. Ce modèle d'AC illustre comment le cumul des connaissances co-produites, d'une étape à l'autre, sont réinvesties dans la co-production de nouvelles connaissances qui, une fois arrivées à saturation, ont la capacité de répondre aux besoins réels des milieux de pratiques et d'être partagées à plus large échelle.

Cette communication présentera les résultats d’une recherche-action participative menée sur près de cinq années (2006-2011) par une équipe de chercheures de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et par la communauté algonquine de Kitcisakik. Cette recherche, intitulée « Le retour des jeunes enfants dans la communauté algonquine de Kitcisakik : une recherche-action visant l’engagement de la communauté envers la santé et le bien-être des enfants », a permis la mise en place d’un programme d’intervention orienté selon trois cibles : affective, de vie quotidienne et culturelle-scolaire. Elle a réalisé le suivi du développement de ce programme et des actions en lien avec celui-ci, pour aboutir à une évaluation sommative. La communication exposera les principaux résultats de cette recherche en expliquant ce qui a favorisé ou empêché l’atteinte des cibles ; en faisant état des forces et des défis pour la communauté ; et en insistant sur l’apport d’une telle recherche tant pour les communautés autochtones que pour la communauté scientifique.

Les atrocités commises durant la Deuxième Guerre mondiale ont provoqué la crise d’un discours éthique qui jusque-là avait pu rassembler au nom d’une conception relativement partagée du bien commun. La montée de l’individualisme dans les sociétés contemporaines approfondit cette crise en rendant plus évanescente encore l’idée de bien commun. Le désaveu des grandes utopies socialistes et le relatif désengagement des États suivant les récessions des années 1970 ont considérablement affaibli le projet de bâtir une société qui assurerait le bien-être de tous. Malgré tout, la rhétorique du « bien commun » parvient à se maintenir dans l’espace public sous différentes acceptions. Aujourd’hui, le fait de l’invoquer n’est plus l’apanage du clergé ou des syndicats ouvriers et les acteurs en quête de légitimité se revendiquant de cette notion se sont multipliés. D’un point de vue sociologique, il est utile de réfléchir à ce phénomène peut-être paradoxal, alors que s’évanouit toute conception partagée du « bien». Une analyse comparative des ouvrages de Maritain (1947), de Petrella (1996) et de David (2004) permet de montrer l’étonnante persistance de la notion de bien commun même si sa définition évolue et se transforme à travers le temps.

Au Japon, le vieillissement de la population ainsi que le manque de soignants exercent une pression grandissante sur le gouvernement ainsi que établissements pour personnes âgées, qui doivent ainsi prioriser les traitements physiques (cure), au soin (care) (Fortin 2015). De plus en plus, les robots compagnons sont donc envisagés pour permettre aux personnes âgées de continuer à interagir régulièrement, et limiter le manque de soin. Mais que devient donc la place du robot dans le soin ? J’ai mené une recherche ethnographique basée sur des entretiens et de l’observation participante dans deux établissements japonais qui utilisaient de tels robots, l’objectif étant de voir comment le robot est intégré, ou non, aux pratiques quotidiennes par les soignants et les personnes âgées.

Bien que technologie et soin soient souvent opposés, ils ne sont pas antithétiques (Mol 2008, Barnard and Sandelowski 2001), ce que soulignent les résultats de ma recherche. Les robots exhibent des caractéristiques nécessaires pour le soin, par exemple une écoute et une présence attentive (Kleinman 2012). Par ailleurs, les robots agissent comme un substitut (Dumouchel and Damiano 2016), qui, dans un contexte de compression du temps, peuvent permettre aux soignants de réaliser leurs tâches plus facilement. Cependant, l’utilisation de robots compagnons au Japon se situe dans un contexte de dévalorisation du soin (Dyer, McDowell, and Batnitzky 2008), où le rôle du soignant devient de plus en plus précaire.

En fin de vie, la contribution du travail social s’avère essentielle lors de la planification des soins des personnes malades. L’expertise du travail social permet une analyse systémique de la relation entre le malade et son environnement en cohérence avec ses rôles sociaux et son projet de fin vie. Dans le cadre d’une thèse en travail social, une formation interprofessionnelle sur la planification de la fin de vie a été développée, implantée et évaluée. 26 professionnels de la santé de disciplines différentes en exercice au CHU de Québec et au CIUSSS de la Capitale-Nationale ont participé à cette étude. L’analyse secondaire des données recueillies à chacune des phases de la recherche sous l’angle de la profession du travail social mettent en lumière la reconnaissance par les autres professionnels de l’expertise des travailleurs sociaux au regard des prises de décision en fin de vie, qui se traduit dans leur capacité à identifier les enjeux présents dans l’histoire sociale de la personne, la dynamique familiale et la qualité du réseau de soutien. Les résultats permettent d’envisager que d’autres formations sur la fin de vie codéveloppées par des travailleurs sociaux seraient bien reçues par les autres professionnels. La mobilisation de l’expertise des travailleurs sociaux s’avère particulièrement importante dans le développement de formation dans le cadre de l’application de l’élargissement potentiel des critères d’admissibilité à recevoir l’aide médicale à mourir au Québec.

Malgré les nombreuses études sur la prostitution, peu d’entre elles procurent des informations scientifiques valides sur les personnes offrant des services sexuels dans des contextes autres que la prostitution de rue. La présente étude évalue le profil psychosocial de danseurs (n=21; M=28,7 ans; ET=7,4) et danseuses (n=50; M=25,7 ans; ET=5,1) érotiques, en utilisant des groupes contrôles d’hommes (n=26; M=26,4 ans; ET=7,8) et de femmes (n=50; M=27,6; ET=9,2) n’offrant pas de services sexuels. Les danseurs et danseuses ont été recrutés dans des bars et les participants des groupes contrôles, dans des centres d’achats. Des questionnaires ont été administrés aux participants lors d’une entrevue individuelle semi-structurée. Les résultats démontrent que, pour la majorité des variables évaluées, les danseurs et les danseuses ne diffèrent pas significativement entre eux et ne diffèrent pas significativement de leur groupe contrôle respectif. Certaines différences significatives sont toutefois observées entre les danseurs et leur groupe contrôle (ex : plus de comparutions à la Cour chez les danseurs, 62% vs 15%, χ2=10,9, p<0,01), entre les danseuses et leur groupe contrôle (ex : plus de violence au travail chez les danseuses, 70 % vs 20%, χ2=24,5, p<0,001) et entre les danseurs et les danseuses (ex : départ du foyer familial à un plus jeune âge chez les danseuses, M=18 ans vs M=20 ans, t=2,1, p<0,05). Les retombées cliniques et théoriques de ces résultats seront discutées.

Plusieurs travaux documentent les barrières d’accès et les impacts des services sur la santé sexuelle des jeunes en situation de rue (Slesnick et Kang, 2008). Or, peu d’études tentent de comprendre, à partir de leur point de vue, les motifs d’utilisation ou non des services en santé sexuelle chez ces jeunes. 33 jeunes en situation de rue (17 hommes; 16 femmes) âgés entre 18 et 25 ans ont été rencontrés en entrevue individuelle. Une analyse qualitative a été effectuée à partir des étapes de décontextualisation et de recontextualisation des données (Tesch, 1990). Les résultats préliminaires indiquent deux motifs à l’utilisation des services en santé sexuelle: 1) la peur des conséquences négatives des ITSS; 2) le sentiment de vulnérabilité en raison d’expériences sexuelles non protégées ou menaçantes pour la santé sexuelle, notamment la prostitution. La non-utilisation des services en santé sexuelle est justifiée, quant à elle, à partir de trois motifs : 1) la méconnaissance des services; 2) le malaise à discuter de sexualité avec les intervenants; 3) l’impression de ne pas avoir besoin de ces services en raison, entre autres, d’une protection sexuelle assidue. Cette étude illustre que les jeunes tendent à réduire l’utilisation qu’ils font ou non des services à la prévention des risques sexuels, sans tenir compte des enjeux affectifs liés à la sexualité. Des pistes seront discutées pour repenser et publiciser davantage l’offre de services en santé sexuelle pour ces jeunes.

Lorsqu’il est question du style de vie des jeunes contrevenants, la majorité des auteurs ne s’intéressent qu’à certains types d’activités (Miller, 2013) ou encore, au nombre d’heures passées dans certains contextes dits criminogènes (Higgins et Jennings, 2010). À ce jour toutefois, aucun auteur ne s’est encore intéressé au style de vie plus général des jeunes contrevenants. Une compréhension plus large des habitudes de vie de ces jeunes permettrait d’identifier les styles de vie les plus criminogènes et d'axer les interventions sur la réduction de ces derniers. La présente communication proposera 1) d'identifier les différents types de styles de vie chez les jeunes contrevenants ; 2) de mettre en lien la typologie des styles de vie avec les caractéristiques individuelles des adolescents et ; 3) d'identifier les styles de vie les plus criminogènes. Pour ce faire, 100 jeunes contrevenants ont été rencontrés. Grâce à des analyses de classification, quatre profils de styles de vie ont émergé. Les jeunes dans chacun de ces profils ne se distinguent pas les uns des autres en ce qui a trait à leurs caractéristiques personnelles. Cependant, le taux de délinquance des jeunes dans chacun des profils est différent. Ces résultats sont en accord avec la littérature qu’en à l’importance de considérer à la fois les caractéristiques individuelles et les caractéristiques contextuelles dans l’explication de la délinquance.

Le gouvernement du Québec a lancé en 2009 le programme Municipalité amie des aînés auquel ont adhéré 579 municipalités à ce jour. Ce type de démarche de développement des communautés appelle les acteurs municipaux, les représentants d’organismes communautaires s’adressant aux aînés, et ceux du secteur de la santé et des services sociaux à se concerter au sein d’un comité de pilotage. Or, ces mêmes acteurs sont sollicités au sein de multiples instances de concertation, ce qui correspond à un contexte d’ « hyperconcertation » tel que décrit par Bourque (2008). Il est donc possible que les comités de pilotage de la démarche MADA se buttent à différents obstacles quant à la participation et à l’adhésion des acteurs. Ce sont des innovations en matière de gouvernance favorisant les démarches de concertation qui seront présentées dans le but de mettre en lumière les modalités essentielles à leur réalisation. Les résultats qui seront exposés sont issus d'une recherche qualitative comportant deux volets; les données secondaires du projet de recherche Villes amies des aînés au Québec 2008-2013 (25 focus groups) et des entretiens supplémentaires réalisés avec des membres et des partenaires du comité de pilotage MADA de Lévis.



Les normes injonctives qu’entretiennent les enfants à l’égard de comportements agressifs se reflètent dans leur niveau d’acceptation de ces comportements. Ces normes jouent un rôle crucial dans le développement et le maintien des comportements agressifs. Toutefois, le développement des normes injonctives par rapport à diverses conduites agressives ainsi que leur stabilité à l’intérieur d’une même année scolaire demeurent inconnus. Nous cherchons à déterminer si les normes injonctives se rapportant à l’agressivité physique et à l’agressivité relationnelle varient selon l’âge et le sexe des enfants, et si elles demeurent stables au cours d’une même année scolaire au sein d’un échantillon de 1, 118 enfants de la 4et 6e année. Pour l’agressivité physique, les ANOVAs mixtes révèlent que les élèves de 6e année ont des normes injonctives plus favorables que ceux de 4e année, quoique les deux groupes d’âge adoptent des normes plus défavorables à la fin comparativement au début de l’année. Par ailleurs, les garçons affichent des normes plus favorables que les filles. Un patron inversé est observé pour l’agressivité relationnelle, avec des normes plus favorables chez les élèves plus jeunes et chez les filles. De plus, l’agressivité relationnelle devient de plus en plus acceptée en cours d’année. Ces résultats suggèrent que les normes injonctives liées aux comportements agressifs varient en fonction du type d’agressivité et selon le niveau de développement des enfants.

Le développement des compétences en matière de diversité culturelle s’avère un défi important pour les organisations évoluant dans des environnements complexes. L’objectif de cette étude est de dresser les profils d’intelligence culturelle de gestionnaires des organisations en santé du Nunavik (Québec, Canada). Une méthodologie mixte a été privilégiée. D’abord, des entretiens semi-dirigé ont été menés auprès de gestionnaires (n=17) mandatés à ajuster les programmes et les services en adéquation aux valeurs de la culture Inuit. Ensuite, les participants ont complété un test d’évaluation de l’intelligence culturelle (E-CQS). La méthode psychométrique (E-CQS) et la méthode non psychométrique (entrevues) combinées conduisent à une plus grande fiabilité et à une plus grande précision de la mesure de l’intelligence culturelle. L’analyse des données de cette étude a permis d’identifier 3 profils types de gestionnaire en l’occurrence : le « missionnaire moderne », le « sage-expérimenté » et l’opportuniste ». Les résultats ont identifié certaines limites du modèle de l’intelligence culturelle notamment en ce qui concerne l’évolution des connaissances culturelles ainsi que l’interrelation entre les dimensions. Cette étude est l’une des premières à s’intéresser aux pratiques de gestion et à l’intelligence culturelle des gestionnaires du Nunavik contribuant ainsi aux recherches portant sur le management en gestion des services de santé en contexte autochtone.