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Dans un contexte de vieillissement démographique, les aînés sont et seront nombreux à souhaiter demeurer le plus longtemps possible dans leur communauté. Pouvoir vivre dans un milieu de vie sain, sécuritaire et accueillant représente, pour eux, une préoccupation majeure.

Cette communication présentera les résultats d’une étude visant, entre autres, à identifier et mieux comprendre les freins et leviers aux liens et à neuf initiatives intergénérationnels favorisant le développement de tels milieux.

Cette étude, descriptive et compréhensive, s’appuie sur la Contact Theory et le Social organization perspective, community capacity framework, et sur des méthodes qualitatives. Neuf des 444 initiatives recensées sur le Web (ex. : Résot'âges) ont été sélectionnées suivant trois critères : bidirectionnalité de la relation; caractère innovant de l’initiative; faisabilité de son implantation et de son évaluation. Des entrevues individuelles et de groupe (n=18) auprès de leur responsable et d’acteurs impliqués, et une analyse de contenu thématique mixte ont été réalisées.

Les freins et les leviers identifiés sont d’ordre individuel (ex. : motivations), organisationnel (ex. : ressources), interrelationnel (ex. : ouverture à l’Autre) et social (ex. : préjugés).

Malgré un engouement croissant pour les initiatives intergénérationnelles, peu d’écrits traitent de leur évaluation, faisant en sorte qu’on en sait bien peu sur leurs freins et leviers. Cette étude contribue à combler cette lacune.

Le statut socioéconomique (SSE) des parents s’avère un facteur de risque important des pratiques parentales sous-optimales. Ce facteur peut cependant être surestimé, puisqu’il importe de considérer d’autres sources d’influence potentielles, comme les caractéristiques personnelles de l’enfant, liées au SSE et aux pratiques parentales. L’objectif de cette étude était d’examiner comment le SSE, le tempérament de l’enfant et son niveau de compétence peuvent être liés de manière unique aux pratiques parentales observées durant une tâche d’apprentissage guidé. Un total de 192 dyades mère-enfant ont participé à une étude longitudinale. Des indicateurs de SSE ont été collectés à 5 mois et 42 mois, le tempérament de l’enfant à 18 mois, le niveau de compétence de l’enfant à 42 mois et, finalement, les pratiques parentales ont été observées en laboratoire alors que l’enfant avait 48 mois. Les résultats suggèrent que le tempérament et le niveau de compétence de l’enfant sont centraux dans l’estimation des pratiques parentales en contexte d’apprentissage guidé, au-delà du SSE. Des analyses de profils ont révélé que les mères de famille plus à risque (SSE plus faible, enfant présentant un tempérament plus difficile et un niveau de compétence moindre) présentaient les pratiques parentales les moins favorables. Cette étude souligne l’importance de considérer les facteurs confondants, comme ceux de l’enfant, lors de l’étude de la relation entre le SSE et les pratiques parentales.

La réactivité émotionnelle est considérée comme étant une facette du tempérament humain. Celle-ci, ainsi que l’expression des émotions, sembleraient être influencées par le processus de socialisation des émotions qui débute généralement durant la petite enfance. Bien que plusieurs chercheurs aient étudié les émotions négatives, peu ont considéré le processus de socialisation des émotions positives, particulièrement chez les bébés dit « à risques ». À l’aide des données du Concordia Longitudinal Risk Project, nous avons investigué la relation entre la socialisation parentale des émotions positives et le niveau de réactivité émotionnelle de l’enfant (selon un questionnaire rempli par la mère). La socialisation a été mesurée lors de périodes de jeux libres à domicile avec la mère (15 minutes) et le père (8 minutes). Nous anticipions une association positive, simultanée et longitudinale, entre la validation maternelle et l’expression des émotions positives ainsi qu’avec le niveau de réactivité émotionnelle. Nos résultats démontrent qu’un plus grand nombre de validation à l’âge de 12 mois est associé à une réactivité émotionnelle plus positive à l’âge de 18 mois. De plus, les enfants ont exprimé une quantité similaire d’émotions positives avec le père et la mère, et les parents ont socialisé les émotions des enfants de façons comparables. Ensembles, ces résultats soutiennent l’aspect protecteur des interactions positives en jeune âge chez les enfants considérés « à risques ».

Selon la théorie de l’autodétermination (Ryan & Deci, 2000), le soutien à l’autonomie est une forme de soutien social par lequel une personne reconnaît l’autre comme un individu à part entière ayant des besoins et des sentiments uniques et ayant droit au respect et à l’autodétermination. Deci et al. (2006) ont montré que le fait d’offrir un soutien à l’autonomie à son meilleur ami et le fait d’en recevoir de sa part contribuent tous deux, de manière indépendante, à la qualité relationnelle d’un individu. Le but de la présente étude était de tenter de reproduire ces résultats auprès de partenaires amoureux et de pousser la compréhension du phénomène plus loin en examinant le soutien concernant un but spécifique pour le partenaire (c.-à-d., un but vicariant). Pour cette étude, 270 couples ont été recrutés. Chaque participant a identifié un but vicariant qu’il a pour son/sa partenaire. Les partenaires ont également complété une mesure du soutien à l’autonomie reçu et fourni dans le cadre de la poursuite de ces buts, de même qu’une mesure de qualité relationnelle. Les résultats d’analyses dyadiques montrent que le soutien à l’autonomie reçu ainsi que celui offert contribuent tous deux positivement à la prédiction de la qualité relationnelle. Ces résultats soulignent la pertinence d’examiner à la fois le soutien à l’autonomie fourni au partenaire et reçu de la part du partenaire pour une meilleure compréhension de la qualité de la relation entre deux partenaires amoureux.

Une des problématiques importantes touchant l’ensemble des populations mondiales concerne les agressions sexuelles (ONU, 2019). Bien que les agressions sexuelles n’aient pas de visage à proprement parler, les personnes en situation de handicap, notamment celles présentant une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA), sont plus à risque que celles sans handicap d’en subir et ce, à tous les stades de leur vie. Tout un pan de la littérature a largement démontré l’importance de prévenir les agressions sexuelles chez les jeunes de ces groupes en misant sur le développement d’habiletés et de connaissances afin qu’ils puissent se protéger des potentielles victimisations. Or, les connaissances sur les données probantes à ce sujet sont parcimonieuses, notamment lorsqu’il s’agit de faire ressortir les différences qu’il existe dans les stratégies /programmes à préconiser selon que l’adolescent.e présente une DI ou un TSA. Le but de cette présentation est de présenter les résultats d’une recension systématique de la littérature sur les programmes/stratégies de prévention jugées prometteuses/efficaces pour les adolescents.es présentant une DI ou un TSA. L’implication des résultats de cette étude contribuera à soutenir l’action des décideurs et des intervenants désirant prévenir cette problématique.

L’adolescence est une période où la direction
des changements dans l’estime de soi suscite toujours le débat. Cependant, son
lien avec la perception d’acceptation sociale est bien établi (Harter, 1999).
Cette étude vise à 1) identifier les différentes trajectoires de développement
de l’estime de soi de 797 élèves sur une période de 6 ans (âge moyen au T-1 =
10,7 ans) et 2) d’étudier le lien entre l’appartenance à l’une de ces
trajectoires d’estime de soi et le sentiment d’acceptation sociale chez ces
même jeunes au dernier temps de mesure. La méthode de Nagin (1999), a permis
d’identifier 4 trajectoires d’estime de soi (BIC=-3098.85). Les résultats
montrent des différences quant à l’acceptation sociale perçue pour certains patrons
d’évolution. Ainsi, l’acceptation sociale perçue par les jeunes suivant une
trajectoire d’estime de soi basse (7,7%) est plus faible que celle de tous les
autres groupes. La perception d’acceptation sociale des jeunes du groupe où
l’estime de soi est ascendante (14,2%) et du groupe elle est élevée (50,5%) est
semblable. Les élèves du groupe dont l’estime de soi est moyenne et stable, (26,7%)
ont une perception d’acceptation sociale plus élevée que celle du groupe d’estime
de soi basse,  mais plus faible que celle
des deux autres trajectoires. Aucun effet du sexe n’a été trouvé. La discussion
traitera des différences développementales dans l’estime de soi et de leur
impact sur la perception d’acceptation sociale des jeunes dans leur groupe de
pairs.

Cette étude se penche sur le cas unique d’une école de conduite adaptée offrant un programme d’apprentissage pour individus avec incapacités. Les objectifs généraux sont de (1) dresser un portrait du profil et parcours de participants du programme de conduite adapté du CIUSSS de la Capitale-Nationale grâce à une consultation de dossiers cliniques et de conduite; (2) d’explorer le lien entre le fonctionnement cognitif des participants et la réussite du programme; et (3) d'avoir un aperçu des résultats des examens gouvernementaux théoriques et pratiques, des comportements et des habitudes de conduite après avoir terminé le programme d’apprentissage de la conduite. L’échantillon comporte 71 participants (28 femmes) sans déficience visuelle âgés de 15 ans à 56 ans (M = 22.23, ET = 8.6). Les dossiers médicaux indiquent que 93% des participants ont un diagnostic de trouble développemental ou acquis. Près de 50% ont réussi le programme dans son intégralité. Les résultats principaux montrent que, comparativement aux participant ayant échoué ou abandonné le programme de conduite, ceux l’ayant réussi démontrent un meilleur fonctionnement cognitif dans le domaine attentionnel, et une meilleure performance relative au fonctionnement cognitif global pour l’attention, les fonctions exécutives et la mémoire de travail. Les participants rapportent un taux élevé de satisfaction par rapport au programme, suggérant que d’autres programmes de ce genre doivent être implantés dans le futur.

Ces dernières années, la popularité de l’humour n’a cessé de s’accroître et de générer, uniquement en 2009, des recettes de près de 45,5 M de revenus de billetterie pour une population d’1,3 M de spectateurs.

L’humour au Québec semble de plus en plus ancré dans notre culture ; de l’humour absurde à l’humour politique en passant par l’humour « trash » ou bon enfant, tous les genres sont permis, sans réelle censure. 

Humoriste, une profession. Mais la question que l'on se pose est, comment vit-il avec cette professionnalisation ? C’est bien là le cœur de cette recherche. L’humoriste existe, depuis longtemps maintenant, même s’il n’a pas toujours été considéré comme un professionnel au même titre qu’un comédien ou qu’un chanteur.Le vécu de cette professionnalisation sera abordé grâce à la collaboration d’une dizaine d’humoristes qui ont fait un exercice d’introspection sur leur travail et la façon dont ils le menaient à bien. Différents thèmes ont été abordé, dont l’origine de leur choix, leur parcours académique ainsi que professionnel, leurs revenus, la reconnaissance du public mais aussi de leurs pairs, la responsabilité qu’ils ont ou qu'ils n'ont pas, et enfin, le phénomène de cette notoriété grandissante.

Cette étude exploratoire nous apportera une vision plus en profondeur de leur profession à l’aide de la "théorie ancrée". Cette même théorie qui me permettra de tirer mes propres conclusions et d’apporter un regard nouveau sur ce phénomène de société.

L'abîme de la liberté est le dernier livre du sociologue Michel Freitag, décédé en 2009. Dans cet ouvrage, deux conceptions de la liberté sont mises en contrastes. La première, associée aux lumières modernes et républicaines, postule une liberté qui prend forme par l'inscription du sujet dans l'espace des institutions modernes, qui doivent garantir l'exercice de la souveraineté populaire. La seconde voit plutôt la liberté possible dans des conditions inverses; où le sujet peut s'extirper du cadre normatif des institutions modernes et revendique ses propres droits dits « particularistes ».

Freitag critique sévèrement cette seconde option; associée au néolibéralisme contemporain et à un rejet de la participation citoyenne au processus législatif au profit d'une « défense des droits patrimoniaux des individus à l'égard du pouvoir d'État » (Freitag 2011, 282). Chez Freitag, cette critique caractérise tant les droits réclamés sur le marché par les des corporations que ceux revendiqués par plusieurs « nouveaux mouvements sociaux » axés sur la reconnaissance des groupes subalternes. Ce recoupement entre une institution hégémonique du néolibéralisme et des mouvements sociaux contre-hégémoniques sera problématisée. Nous analyserons ce rapprochement comme conséquence d'un trait persistant de la pensée de Freitag : une construction des idéaux-types modernes et post-modernes qui court-circuite les aspects relationnels de l'expérience subjective des sujets historiques.

La complexité des difficultés par les personnes dont le parcours s’inscrit dans une trajectoire d’itinérance visible ou cachée (désaffiliation sociale, précarité matérielle et résidentielle, troubles de santé mentale, dépendance, victimisation, stigmatisation, judiciarisation, etc.) jette un éclairage cru sur les limites de la logique institutionnelle disjonctive d’organisation des services en silos.  Devant ce constat, les acteurs de terrain et les décideurs reconnaissent de plus en plus l’exigence de miser sur la collaboration intersectorielle afin de mettre en œuvre des services adaptés, personnalisés et modulables en fonction de la singularité des situations. Cette communication présentera la démarche et les résultats d’une recherche-action menée au sein de la ville de Québec afin de mieux comprendre les pratiques de collaboration entre les établissements du réseau public de la santé et des services sociaux et les organismes communautaires impliqués dans l’intervention déployée pour répondre aux besoins des personnes marginalisées. Après avoir décrit la démarche d’inspiration ethnographique mobilisée pour cette étude (observation participante, informateurs-clés, groupes de discussion homogènes et hétérogènes) ainsi que le caractère participatif de cette recherche (comité conseil, co-interprétation des résultats, co-élaboration de pistes d’action, forum), cette présentation mettra l’accent sur les défis et les stratégies de négociation à l’œuvre au sein de ces interactions.

Nul psychothérapeute qui œuvre auprès de personnes qui ont vécu une expérience traumatique n’est à l’abri du trauma vicariant. Afin de mitiger l'expérience du trauma vicariant, plusieurs auteurs soutiennent qu’une meilleure connaissance de soi et la pratique du soin de soi (self-care) sont à promouvoir. Dans le domaine de l’art-thérapie, la réponse par l’art constitue une pratique couramment utilisée à des fins d’exploration personnelle et de soin de soi. La méthode de l’étude discutée dans le cadre de cette présentation est ancrée dans un cadre appartenant à la recherche-action. Un art-thérapeute professionnel a été formé afin d’offrir un atelier conçu pour les sensibiliser au trauma vicariant et pour présenter la réponse par l’art comme outil de soin de soi. Huit psychothérapeutes qui travaillent avec des personnes réfugiées ont été recrutés y participer. Trois entretiens semi-structurés individuels ont été tenus suite à l’atelier sur une période de deux mois afin de comprendre l’expérience des participants et d’évaluer les répercussions de leur participation à l’atelier à court et moyen termes. Les résultats préliminaires de l’analyse thématique des données recueillies seront présentés. Des recommandations quant à la mise sur pied de programmes de sensibilisation au trauma vicariant et de formation à la réponse par l’art comme outil de soin de soi répondant aux besoins des psychothérapeutes qui travaillent avec des personnes réfugiées seront proposées.

Depuis juin 2017, un parent qui se trouve dans l’impossibilité d’assumer pleinement ses charges parentales peut les déléguer ou les partager avec une autre personne sous certaines conditions. Cette nouveauté en droit de la famille a donné lieu à plusieurs critiques, notamment à l’effet qu’elle permet aux père et mère de « démissionner » de leur rôle parental, créant ainsi une exception au principe traditionnel d’indisponibilité de l’autorité parentale (Goubeau et Chabot, 2018). Cependant, est-ce que les transformations subies par l’institution familiale, consacrée en partie par le droit, traduisent un affaiblissement du principe de l’indisponibilité de l’autorité parentale? La consultation des textes législatifs, de la doctrine et de la jurisprudence nous permet de soumettre que la volonté des titulaires de l’autorité parentale, bien au contraire, s’est resserrée, notamment en raison de la montée des droits de l’enfant et du contrôle étatique s’exerçant par le biais de la Direction de la protection de la jeunesse et par les tribunaux. Cette hypothèse s’illustre encore plus clairement lorsque l’on observe la place de la volonté individuelle en matière d’autorité parentale comparativement à la place qu’elle occupe dans le secteur du droit de la filiation. Alors que l’on tend à généraliser la progression des volontés individuelles dans le droit de la famille, l’étude de l’autorité parentale permet plutôt d’affirmer qu’elle serait davantage restreinte dans ce domaine précis.

Au fil du temps, le droit des successions a contribué à privilégier une certaine conception de la famille, en particulier celle consacrée par le mariage et la présence de descendants. Alors que depuis l’arrêt rendu en 2013 par la Cour suprême dans l’affaire Éric c. Lola, on discute de réformer le droit familial, il faudra aussi forcément remettre en question les règles de dévolution légale. 

C’est l’objet de cet exposé, qui jette un regard sociohistorique sur le fondement des règles de dévolution légale – les « affections présumées » –, en observant le sort réservé au conjoint survivant, et en avançant l’hypothèse qu’un tel fondement justifie de reconnaître au conjoint de fait un droit à la succession légale du conjoint prédécédé.

Par conséquent, c’est en suivant une méthodologie en quatre temps, établie en fonction des époques-charnières ayant marqué le droit à la succession légale du conjoint survivant, que cet exposé réfute la recommandation contenue dans le rapport Roy, déposé en 2015 par le Comité consultatif sur le droit de la famille, lequel appuie le maintien du statu quo quant à l’absence de vocation successorale ab intestat du conjoint de fait survivant. Tout en démontrant que la couleur des affections présumées aura varié au fil du temps, cet exposé met toutefois en lumière dix nuances qui mènent à conclure que le droit à la succession légale du conjoint survivant repose désormais a priori sur l’existence d’une union normée, au mépris des affections présumées.

La présente étude visait à déterminer si l'apprentissage de nouveaux mots dans une langue seconde par des enfants monolingues âgés de 20 à 27 mois entraînerait un développement accéléré du contrôle de l’inhibition que l’apprentissage de mots dans leur langue maternelle. Les enfants ont suivi un programme d’entraînement en ligne de 12 semaines au cours duquel neuf mots nouveaux leur étaient enseignés chaque semaine, dans leur langue maternelle ou dans une langue seconde (deux groupes). Le fonctionnement exécutif des participants a été comparé avant et après l'intervention à l'aide du questionnaire sur les fonctions exécutives précoces (EEFQ). L'apprentissage des mots a été évalué à l'aide d'une tâche de choix tactile à choix forcé. Les résultats suggèrent que l'apprentissage de doublons est plus difficile que l'apprentissage de nouveaux mots dans la langue maternelle. Le contrôle de l'inhibition, la flexibilité cognitive et la mémoire de travail se sont améliorés de manière égale dans les deux groupes, entre le prétest et le post-test. Par contre, seul le nombre de doublons appris a été associé à une amélioration de la mémoire de travail. En résumé, nos résultats ne confirment pas l’hypothèse d’un avantage du bilinguisme à 25 mois, mais suggèrent un lien entre l'acquisition d'une langue seconde et la mémoire de travail.

Le travail des éducatrices en services de garde à l’enfance comporte de grands défis, notamment lorsque certains enfants présentent des comportements d’agression. La gestion des comportements des enfants peut s’avérer plus difficile pour les jeunes éducatrices ayant peu d’expérience. La présente étude a pour objectif d’évaluer les effets d’un programme d’entraînement aux habiletés parentales adapté pour des éducatrices dans un CPE. Le programme Ces années incroyable (CAI) est reconnu pour son efficacité auprès d’enfants présentant des troubles de comportement. L’échantillon est composé de 45 éducatrices réparties en deux conditions : le groupe contrôle (n=18) et le programme CAI (n=27). Des analyses de variance à mesures répétées comparant les éducatrices des deux conditions ont été effectuées. Suite à l’intervention, les éducatrices du groupe CAI utilisent plus fréquemment les stratégies positives, les conséquences et les limites claires. De plus, elles perçoivent ces pratiques comme étant plus utiles. Ces éducatrices perçoivent aussi moins de comportements d’opposition, d’hyperactivité, de comportements liés à la gêne ou à l’anxiété et liés aux problèmes sociaux chez les enfants qu’elles accompagnent. Finalement, elles  rapportent une plus grande confiance en soi au travail. Ces résultats démontrent que ce programme pourrait constituer un complément à la formation reçue par les éducatrices afin de prendre en charge de manière efficace et adaptée un enfant difficile. 

Dans divers domaines de vie, il est important de découvrir les facteurs les plus prometteurs pour expliquer la performance d’une personne. La force mentale (FM) est l’un de ceux-ci. Elle est décrite comme une entité psychologique qui permet de réaliser des performances supérieures de façon constante, et ce, en présence de pressions, d’adversités ou d’obstacles (Gucciardi et al., 2015). Aussi, plusieurs chercheurs la conçoivent comme multidimensionnelle, c’est-à-dire représentée par un concept d’ordre supérieur qui intègre des dimensions distinctes, mais interreliées (Gucciardi et Gordon, 2011). Dans cette recherche, nous évaluons 12 dimensions de la FM chez des élèves du secondaire. De plus, nous sommes intéressés à vérifier si la FM et ses dimensions prédisent les résultats scolaires, la préférence pour résoudre des problèmes difficiles et la peur de l’échec. Nous avons évalué la FM auprès de 515 élèves du secondaire (filles 58 %) à l’aide du Mental Toughness Inventory (MTI; Middleton et al. 2007). Les résultats d’analyses par équations structurelles indiquent que la structure factorielle de cet instrument, développé dans le contexte sportif, est valide dans le contexte scolaire. Contrairement à nos hypothèses de départ, le facteur global de FM constitue un meilleur prédicteur des problèmes difficiles, des notes et de la peur de l’échec que les dimensions spécifiques de la FM. Les résultats sont discutés à l’aide de divers cadres théoriques et recherches actuelles sur la FM.

Nous assistons à une socio judiciarisation de l’exposition à la violence conjugale (EVC) qui est, depuis 2007, explicitement citée dans la Loi de la Protection de la Jeunesse (LPJ) ainsi qu’à une augmentation marquée des signalements (276%) pour ce motif depuis 1998. Toutefois, les pratiques d’intervention à cet égard dans le contexte de la protection de la jeunesse sont peu documentées. Au Canada, les signalements effectués en lien avec l’EVC ne sont pas retenus dans une très grande proportion des cas (64%), ce qui dépasse celle des signalements pour des problématiques de négligence ou d’abus physique. Des auteurs avancent que les intervenants, afin de répondre au cadre de la loi et au malaise que l’intervention en VC leur amène, vont cibler des motifs de compromission plus facile à documenter. Il apparaît donc des plus importants de questionner le processus décisionnel des intervenants afin de s’assurer que les familles en difficulté ont réellement accès aux services dont ils ont besoin et auxquels ils ont droit. Dans ce contexte, comment les représentations sociales des intervenants travaillant à l’évaluation et l’orientation de la direction de la protection de la jeunesse influencent-elles leur pratique dans les situations d’exposition à la violence conjugale? Une recension des écrits sur le sujet sera présentée. L’étude terrain se déroulant en 2014-2015, la méthodologie envisagée consiste en des entretiens qualitatifs semi-dirigés auprès d’intervenants de la DPJ. 

Le sentiment de compétence parentale se définit comme étant la perception du parent quant à sa compétence dans son rôle (Coleman & Karraker, 2003). Cette variable est liée à l’utilisation de stratégies parentales efficaces et positives (Jones & Prinz, 2005) et est corrélée négativement au stress parental (Meunier & Roskam, 2009). À notre connaissance, deux outils francophones existent pour mesurer ce concept. L’Échelle Globale du Sentiment de Compétence Parentale (EGSCP), initialement validée auprès de parents belges, est composée de cinq sous-échelles et est le seul outil francophone à avoir été validé. L’objectif de l’étude est de vérifier les qualités psychométriques de l’EGSCP auprès de parents québécois. La passation a été effectuée en ligne sur une période de 16 jours via Interceptum. 1013 parents ont répondu au questionnaire et 275 parents y ont répondu une deuxième fois un mois plus tard. Quatre analyses sont présentées. Pour la validité, une analyse factorielle confirmatoire du modèle à cinq facteurs révèle des mesures d’ajustement satisfaisantes (CFI = 0,908, TLI = 0,896, RMSEA = 0,055, SRMR = 0,058). Pour la validité critériée, une analyse multi-niveau montre que le diagnostic de l’enfant est un prédicteur significatif du score global (p < 0,001). La fiabilité temporelle après un mois est satisfaisante (r = 0,84, p < 0,001) et la cohérence interne est bonne (α = 0,91). L’échelle présente des qualités psychométriques satisfaisantes chez les parents québécois.

Malgré la mobilisation des réseaux de la santé et de l’éducation pour favoriser le bien-être des jeunes, peu de programmes spécifiques à l’anxiété d’évaluation ont été mis en œuvre au Québec. Pastel, un programme d’intervention ciblé et manualisé a ainsi été développé et évalué dans la dernière année à l’aide d’un devis randomisé. Les jeunes ayant participé au programme ont montré une diminution significative de leur anxiété d’évaluation et de leurs symptômes d’anxiété sociale et de dépression. Toutefois, comme dans l’ensemble des programmes ciblés, peu de connaissances sur les facteurs qui expliquent ses effets (mécanismes d’action) en contexte de pratique courante ont été développées. Ainsi, un devis qualitatif a été utilisé pour explorer les mécanismes d’action du programme. Six entrevues de groupe ont été réalisées et codifiées auprès des jeunes ayant participé au programme (n = 19). Un arbre thématique a été créé à l’aide des thèmes émergeant, et ces derniers ont été regroupés selon leur récurrence. Les résultats montrent que la capacité à mieux comprendre l’anxiété, l’augmentation des stratégies cognitives, comportementales et d’organisation, ainsi que les bienfaits du groupe expliquent les effets de Pastel. Cette étude a permis de valider les composantes importantes du programme et d’adapter son contenu. Plus largement, la validation de Pastel permettra aux jeunes d’avoir accès à une intervention basée sur les données probantes pour réduire leur anxiété d’évaluation.

La littérature sur la participation électorale a tenté de résoudre un paradoxe depuis la publication du livre An Economic Theory of Democracy (Downs, 1957). Comme il est extrêmement improbable qu’un vote change le résultat d’une élection, les électeurs devraient réaliser qu’il est irrationnel de voter, et donc devraient s’abstenir. Pourtant, les élections dans les pays démocratiques sont caractérisées par des taux de participation supérieurs à ce qui est prédit par la théorie de Downs. Plusieurs ont tenté de remédier à ce paradoxe en modifiant la théorie du choix rationnel (Riker and Ordeshook, 1968; Schram and Sonnemans, 1996; Bendor et al., 2011). D’autres ont préféré recourir à d’autres approches théoriques, basées sur les ressources politiques ou les normes sociales. (Verba et al., 1995; Rosenstone and Hansen, 1993). Des publications récentes ont mis de l’avant l’hypothèse que la pression sociale joue un rôle important pour expliquer la participation électorale. À partir de données expérimentales, des auteurs comme Gerber et al. (2008) ont suggéré que la pression qui vient de la communauté est une part importante de la participation électorale. Cette publication a mené à plusieurs autres travaux similaires qui appuient leur conclusion (Matland and Murray, 2013; Rogers et al., 2017). Durant la même période, des analyses de sondage ont suggéré que la pression sociale est particulièrement importante dans le milieu familial. Les résultats montrent que les individus d’une même famille tendent à voter ou s’abstenir ensembles. Dans le présent article, nous tentons de contribuer à cette littérature de deux manières. Premièrement, la recherche décrite plus haut se concentre sur les États-Unis, et n’étudie par le rôle des pressions sociales sur la décision électorale dans les autres démocraties. Nous innovons en utilisant des bases de données en provenance du Canada, du Royaume-Uni en plus des États-Unis. Cette approche nous offre la capacité de généraliser les résultats et d’évaluer en perspective comparée la question de la participation électorale. Ceci est particulièrement important puisque les États Unis représentent une donnée extrême en ce qui a trait à la participation électorale (Blais, 2000). Notre deuxième objectif consiste à établir un dialogue entre les travaux expérimentaux et les analyses de sondage sur la question de la pression sociale dans l’entourage excluant la famille. Ces deux stratégies de recherche ont des forces complémentaires. Alors que les expériences offrent une forte validité interne, leur validité écologique est rarement aussi forte (Morton and Williams, 2010). Les analyses de sondage, au contraire, ont une forte validité écologique mais généralement une faible validité interne. Pour confirmer une théorie scientifique, il est préférable de le faire en s’appuyant sur ces deux méthodologies complémentaires afin d’être certains de la justesse de nos conclusions. La littérature expérimentale démontre que l’entourage a un rôle important à jouer dans la participation électorale. Par contre, nos résultats démontrent que ces conclusions ne sont pas supportées selon les données de sondage. L’article se conclut par une interprétation qui intègre les résultats des deux approches et explique cette apparente contradiction.

 

La maltraitance envers les personnes aînées LGBT+ est peu documentée. Cette présentation expose un état des connaissances sur la maltraitance envers les personnes aînées LGBT+, ainsi qu’une conceptualisation.

Une recension des écrits scientifiques dans les bases de données Ageline, CINAHL, ERIC, Medline, Social Science et Sociological abstracts s’est limitée aux années 2000 à 2021 et aux documents anglais et français. Les mots-clés concernaient les personnes aînées LGBT+, la maltraitance et les interventions. 42 écrits ont été retenus.

La maltraitance se produit d’une façon particulière pour les personnes aînées LGBT+. Des formes et des types de maltraitance, des facteurs de risque et de protection, des conséquences et des interventions sont spécifiques. Par exemple, les types de maltraitance psychologique, physique, matérielle ou financière, organisationnelle et violation des droits sont vécus en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Ainsi, la maltraitance sexuelle, qui inclut l’orientation sexuelle et l’identité de genre, influence les autres types de maltraitance. Des discriminations systémiques sont liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre. Un croisement de ces discriminations peut contribuer au risque de maltraitance.

Ces connaissances permettent de produire un tableau synthèse des situations, un schéma, puis une définition spécifique, ayant des implications pour la recherche, la pratique, la formation et les politiques.

Le Canada est parmi les pays les plus multiculturels de la planète : 18,9% de la population est née ailleurs. L’immigration entraîne inévitablement une diversité sur les plans religieux et ethniques ainsi que sociaux et interrelationnels. En plus de vivre une expérience migratoire qui peut s’avérer difficile sur plusieurs plans, les enfants immigrants doivent souvent affronter certaines formes de violence (directe, indirecte ou sociale) pouvant se traduire par de l’exclusion et de la discrimination. Cette violence peut affecter leur adaptation sociale au nouveau pays d’accueil, leur bien-être, ainsi qu’avoir des répercussions négatives sur leur santé. La présente communication a pour objectif de présenter certains résultats d’une recherche exploratoire qualitative sur l’expérience de la violence des enfants immigrants âgés de 10 à 12 ans en portant une attention particulière aux stratégies d’adaptation élaborées par ces jeunes face à la violence. Les entrevues semi-dirigées menées auprès d’enfants immigrants de la ville de Québec nous indiquent qu’ils subissent plusieurs formes de violence et que bon nombre d’entre eux utilisent leurs ressources personnelles et spirituelles ainsi que le soutien social de leurs proches afin de retrouver leur bien-être. Dans un monde en pleine mutation, nos résultats enrichissent les connaissances sur l’expérience de vie de ces « enfants d’ici venus d’ailleurs ».

« Tout comme la taille de votre poubelle, réduisez votre tour de taille », tel est le slogan adopté récemment par le comté de Taipei dans un désir de lutter contre le « surpoids ». Le gras, ici associé aux ordures ménagères, est, dans la foulée de l’Organisation mondiale de la Santé, appréhendée tel un problème de santé national. Dans la société taiwanaise, où il est socialement acceptable de s’acharner sur quelqu’un sur la base de son apparence et surtout sur une femme en raison des normes de féminité, les femmes rondes soulèvent une réprobation générale qui résulte en leur discrimination dans toutes les sphères de leur vie. Dans d’autres contextes socioculturels, cela fait plusieurs décennies que les personnes rondes se mobilisent contre la honte du gras et font des gains tangibles. À Taipei, depuis 2015, de jeunes femmes se mobilisent, afin de dénoncer et de lutter contre les attitudes discriminatoires qu’elles subissent. Puisant dans les réflexions des critical fat studies et se basant sur un an de terrain ethnographie à Taiwan durant lequel 10 histoires de vie furent réalisées avec des fat activistes, cette présentation est la première analyse du mouvement féministe international contre la honte du gras dans un contexte non occidental. La présentation répondra aux questions : quelles sont les spécificités socioculturelles de la honte du gras taiwanaises et par quels angles et stratégies une acceptation du gras est possible dans un contexte de grossophobie aggravée ?  

La microfinance est aujourd’hui considérée par plusieurs comme un des moyens les plus efficaces pour réduire la pauvreté et renforcer l’empowerment des femmes. Selon plusieurs études, l’accès au microcrédit permettrait en effet aux femmes d’ac-quérir uneplus grande autonomie aux niveaux économique et social ainsi qu’un statut plus élevé dans le ménage. Très peu d’études se sont toutefois penchées sur le lien entre les tontines et l’empowerment alors que les tontines sont les précurseurs
du microcrédit moderne et qu’elles sont nombreuses en Afrique.

Cette étude tente de combler cette lacune. Plus précisément, elle cherche à vérifier si le fait d’appartenir à une tontine contribue à accroitre le pouvoir des femmes dans leur famille. Cette question de recherche est appréhendée à partir du cadre théorique de Sen (1990) sur la prise de décision dans la famille. Selon ce cadre, l’empowerment de la femme dépend de trois éléments : la vulnérabilité de la femme en cas de désaccord avec le mari, la perception qu’a la femme de ses intérêts et de sa
contribution à la famille.

Le terrain pour cette étude s’est fait en Côte d’Ivoire où l’on retrouve beaucoup de tontines et la cueillette des données s’est faite par des entretiens de groupe et privés dans le but d'enrichir les recherches qualitatives sur la finance informelle. Les résultats de cette étude sont disponibles.

 



 

Le Québec connaît une croissance du nombre de parents qui présentent une déficience intellectuelle (DI) depuis les dernières années. Ces parents nécessitent des services spécialisés pour répondre à leurs besoins et les soutenir dans l’exercice de leur rôle. À cet égard, l’émergence du numérique a permis de développer plusieurs applications qui favorisent l’autodétermination des personnes présentant une DI dans les différentes sphères de la vie quotidienne. Cependant, peu d’études ont documenté en quoi ces technologies peuvent soutenir les parents qui présentent une DI. L’objectif de la présentation est de 1) présenter une recension des écrits quant au soutien technologique auprès des parents qui présentent une DI et 2) présenter un projet pilote visant à explorer l’efficacité du soutien technologique pour répondre aux besoins de trois à cinq parents présentant une DI. Un devis descriptif longitudinal de type étude de cas sera utilisé dans le cadre de ce projet pilote. Les besoins spécifiques et les retombées du soutien technologique seront évalués à partir d’entrevues semi-structurées. Ce projet permettra d’explorer l’efficacité des technologies de soutien auprès de ces parents, d’approfondir un secteur de recherche peu documenté, de soutenir les programmes spécialisés en DI dans la mise en place de modalités d’accompagnement et d’impliquer directement les parents dans le choix et la mise en place de solutions visant à favoriser leur participation sociale et numérique.