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Des auteurs (Dulac, 2001, 2004; Lindsay : Rondeau & al, 2003; Rondeau, Mercier, Camus, Cormier, Gagnon, Gareau, & al, 2004: Tremblay, Cloutier, Antil, Bergeron, & Goupil, 2005; Tremblay, & L’Heureux, 2000) ont montré que la construction du genre chez les hommes contribue à leur grande difficulté à adresser une demande d’aide psychosociale. Ils ont montré que les services ne sont pas adaptés pour les recevoir et comprendre leurs demandes. Les services psychosociaux communautaires offerts aux hommes répondent-ils à leurs besoins ? L’objectif principal : analyser l’écart entre les besoins psychosociaux des hommes et l’offre de services, ainsi que d’identifier des pistes d’amélioration. Méthodologie mixte et intégrée : 1) étude quantitative transversale statistique; 2) étude qualitative constructiviste et exploratoire. 1- Analyser les différences de genre dans l’état de santé et l’utilisation des services sur l’île. 2- Une entrevue semi-structurée téléphonique a été effectuée auprès de 100 organismes communautaires susceptibles d’offrir des services aux hommes. Une étude comparative entre les besoins et les services sera faite ultérieurement. Cette conférence présente les résultats des analyses statistiques et trace un portrait des hommes de l’île de Montréal et de leurs besoins. Les données inédites présentées ici émergent d’analyses jamais faites auparavant. Apparaît une réalité d’hommes fragiles qui ont du mal à se reconnaître comme demandeur de services 

La littérature scientifique démontre que les hommes utilisent moins les ressources d’aide que les femmes. Il y a 2 principaux obstacles à la demande d’aide des hommes : 1) la socialisation masculine amène les hommes à considérer la demande d’aide comme un signe de faiblesse; 2) l’inadéquation des ressources disponibles n’arrivent pas à accueillir correctement les hommes et à leur offrir une aide qu’ils perçoivent pertinente et efficace. Notre question: les services psychosociaux offerts dans la région 06 répondent-ils aux besoins des hommes? Méthodologie mixte et intégrée où nous analysons les différences de genre dans l’état de santé et l’utilisation des services  de la région 06 à l’aide des données de ESCC cycle 4.1. Dans un 2e temps, par une entrevue semi-structurée auprès des CSSS et des organismes communautaires, nous analysons les services offerts aux hommes dans la région 06. Le 1e volet consiste en une enquête quantitative et qualitative auprès des CSSS et organismes communautaires offrant des services psychosociaux aux hommes de la région 06. 10 CSSS ont participé, 89 organismes. Le 2e volet est composé d’une étude par groupes (6) de discussion auprès de 68 hommes usagers. Les services psychosociaux offerts dans la région 06 ne répondent que partiellement aux besoins des hommes. Un important virage reste à faire dans l’investissement, la formation, les ressources humaines, l’organisation et la structure des services et leur répartition dans le territoire. 

Historiquement, les enfants et les adolescents ont été largement absents de la recherche, que ce soit en tant que participants ou, plus encore, en tant que consultants. L'intégration de l'expérience vécue des jeunes dans la recherche remet en question les stéréotypes d'incapacité, tout en rendant leurs expériences et leurs points de vue de plus en plus visibles. Dans le cadre d'une recherche doctorale visant à examiner la manière dont les professionnels de la justice familiale répondent aux situations de garde et d'accès impliquant la participation des enfants, un comité consultatif de jeunes a été mis en place. Créé dans le but de favoriser la collaboration de ceux qui ont l'expérience vécue, le comité a été composé de jeunes âgés de 12 à 17 en Ontario. Les membres ont été activement impliqués dans le processus de recherche, ayant eu l'occasion de donner leur avis sur un guide d'entretien et de formuler des recommandations essentielles concernant les pratiques liées à la participation des enfants et les pratiques des professionnels de la justice familiale. Dans cette présentation, je partagerai le développement, les méthodes et les résultats du comité. L'objectif est de mettre en lumière l'importance de ces comités consultatifs de jeunes dans la recherche axée sur eux, tout en soulignant les avantages de l'inclusion des jeunes dans le processus de recherche et en encourageant leur participation active dans la formation des politiques et des pratiques qui les concernent directement.

Les anglophones du Québec ont des droits en matière d'accès aux services sociaux et de santé (SSS) en anglais. Or, l'accès aux SSS est modulé par des facilitateurs et des barrières (facteurs), intrinsèques (p.ex. bilinguisme) et extrinsèques (p.ex. offre éloignée de SSS). Toutefois, à ce jour, nous en savons peu sur les facteurs modulant l’accès aux SSS pour les aînés anglophones. En raison de leur population vieillissante et de leur faible niveau de bilinguisme, il importe de s’attarder à leur situation. Notre étude visait donc à décrire les facteurs intrinsèques et extrinsèques influençant l’accès aux SSS pour les aînés anglophones. Pour ce faire, nous avons entrepris une étude de cas auprès de 10 aînés unilingues anglophones estriens. Nous avons procédé à des entretiens semi-dirigés, une collecte de documents et la rédaction d’un journal de bord. En analysant thématiquement les données, nous avons identifié 10 facteurs. Parmi les 6 facteurs intrinsèques, se débrouiller en français est un facilitateur, alors qu’éviter de demander des SSS par peur de déranger est une barrière. Parmi les 4 facteurs extrinsèques, les médecins de famille et un réseau informel disponible sont des facilitateurs, alors que les processus bureaucratiques sont une barrière. Des interventions adaptées aux besoins des aînés anglophones s’avèrent nécessaires afin d’améliorer l’accès aux SSS pour ces aînés, et ainsi, contribuer à leur bien-être.

Le début de la vie adulte et la période du vieillissement sont des étapes majeures pouvant augmenter le risque de développer des enjeux de santé mentale. Cependant, de nombreux jeunes adultes et aînés ne sont pas enclins à aller chercher de l’aide. Les troubles anxieux sont particulièrement répandus chez les jeunes adultes et les aînés. Malgré les conséquences de l’anxiété non traitée, une sous-utilisation des services de santé mentale est observée chez ces deux populations. Selon la théorie du comportement planifié, les intentions de recherche d’aide sont fortement associées au comportement de recherche d’aide. Toutefois, il convient de noter que les intentions de recherche d’aide des aînés ont reçu peu d’attention dans la littérature, ce qui soulève des questions sur les différences intergénérationnelles au sujet des intentions de recherche d’aide. L’objectif est de dresser un portrait plus précis des intentions de recherche d’aide en identifiant les sources d’aide vers lesquelles les deux populations ont le plus l’intention de se tourner. Pour ce faire, le General Help Seeking Questionnaire a été rempli par 165 personnes âgées (> 60 ans) et 113 jeunes adultes (de 18 à 36 ans) ayant participé à une étude sur la littératie en santé mentale et la recherche d'aide. Cette connaissance servira de levier d’intervention préventif via la psychoéducation auprès du soutien privilégié par ces deux populations en contexte d’anxiété.  

En 2005, Alexandre Baril soulevait la question de la sous-représentation des femmes en philosophie. En 2015, Marianne DiCroce trace un portrait de la situation qui indique que peu de choses ont changé. Cette décennie fut cependant marquée par plusieurs prises de conscience et initiatives : qu'est-ce qui retarde l'évolution des choses ?

Le collectif Salon femmes et philosophie obtient en 2013 une subvention du SÉTUE pour tracer un portrait de la situation des femmes en philosophie au Québec, et à l’UQÀM en particulier. Le collectif a depuis approfondi son étude des obstacles à la venue des femmes en philosophie et des aspects du climat dans cette discipline qui non seulement affectent les femmes mais aussi les personnes non représentées dans sa tradition et son canon.

Sous le mode de la recherche-action nous avons rassemblé des données d’observation et des témoignages, participé à plusieurs activités de communication (États Généraux du féminisme, 2013 ; congrès de la SPQ, ACFAS 2015) et d’interventions. Enfin nous avons procédé à une analyse conceptuelle d’un corpus de syllabus de cours et de sites web de départements de philosophie universitaires au Québec en utilisant la méthode d’analyse de texte assistée par ordinateur (LACTAO) développée au sein du LANCI (UQÀM).

Nous allons présenter la synthèse de notre étude de cette question et ce faisant brosser un portrait couvrant la dernière décennie de l’évolution de la place des femmes en philosophie au Québec.

 

 

Depuis quelques années, le groupe de recherche Cultures du témoignage s’intéresse à la pratique de l’accompagnement social au témoignage, notamment des minorités sexuelles et de genre. Cette communication libre présentera la démarche scientifique et les résultats d’une recherche évaluative portant sur l’appréciation et l’usage de quatre outils pédagogiques, 3 compilations DVD et un guide d’accompagnement, développés par le groupe de recherche Cultures du témoignage. Particulièrement pertinente pour celles et ceux qui gravitent dans les champs du travail social et de l’enseignement, l’accompagnement social est devenu, pour les intervenant.e.s d’aujourd’hui et de demain, une pratique incontournable à découvrir et à promouvoir.

L’évaluation des représentations d’attachement adultes peut se faire à l’aide de différents outils tels que l’Entrevue de l’attachement adulte (AAI) et le Projectif de l’attachement adulte (AAP) (George, Kaplan et Main, 1996; George et West, 2001). Ces derniers classent les participants suite à l’analyse de leur discours ; en contexte d’entrevue pour l’AAI et dans la narration d’histoires pour l’AAP. Les auteurs de l’AAP ont trouvé que ces deux outils sont très convergents en ce qui a trait aux différents types d’attachement (George et West, 2011). La présente étude vise à évaluer la convergence entre l’AAI et l’AAP suite à leur passation à 54 mères de familles d’accueil québécoises, au-delà des catégories globales. En effet, les échelles sous-jacentes à la classification ont été mises en relation. Ceci a révélé que l’échelle Connexion de l’AAP est corrélée à l’échelle Peur de perte de l’AAI (r = -.338, p < .05) et la présence d’une base de sécurité intériorisée dans le AAP est corrélée à l’échelle de processus métacognitifs dans le AAI (r = .327, p < .05). La présence de systèmes ségrégués résolus dans l’AAP est corrélée aux échelles de Passivité de la pensée (r = .526, p < .05) et de Trauma lié à la perte de l’AAI (r = .440, p < .05). La pertinence d’évaluer les représentations d’attachement des mères de familles d’accueil et les avantages et inconvénients posés par les diverses mesures existantes seront discutés.

Depuis une quarantaine d’années, le secteur funéraire est traversé par de profonds bouleversements. L’accroissement des flux migratoires, la sécularisation, l’évolution rapide des technologies numériques et, dernièrement, la crise sanitaire imposent au secteur funéraire de repenser son offre de services et l’adapter aux besoins actuels. Dans cette optique, l’Institut de recherche sur l’immigration et sur les pratiques interculturelles et inclusives (IRIPII) a développé une recherche-action partenariale qui mobilise la démarche de laboratoire vivant. Menée en collaboration avec la Fédération des coopératives funéraires du Québec et la Coopérative funéraire des Deux Rives, cette recherche vise à élaborer des pratiques d'intervention rituelle novatrices dans le milieu coopératif funéraire québécois. Les données issues d’une vingtaine d’entrevues auprès des employé-e-s du milieu funéraire et d’une série d’ateliers de cocréation révèlent une vague d’innovation dans la manière de vivre le deuil et d’honorer les défunts. La distanciation par rapport à la tradition catholique, l’augmentation des « funérailles directes », celles reportées et les cérémonies virtuelles figurent au premier plan parmi les besoins auxquels le milieu funéraire doit répondre. Cette communication sera l’occasion de réfléchir aux défis rencontrés par les professionnel-le-s dans leur travail et de discuter des différentes solutions envisageables pour favoriser une meilleure adaptation des services funéraires.

Les personnes itinérantes vivant avec une maladie mentale sont plus susceptibles d’interagir avec les services policiers. Si plusieurs études se sont penchées sur les contacts en tant que suspect, on en connaît peu sur les interactions en tant que victime ou personne en crise. Cette étude vise à décrire l’étendue des contacts policiers (en tant que suspect, victime, personne en crise) chez cette population et à identifier les trajectoires et leurs caractéristiques associées (incluant l’intervention Logement d’abord). L’échantillon compte 468 participants recrutés à Montréal pour un essai randomisé contrôlé de l’approche Logement d’abord. Les données administratives policières (SPVM) seront analysées en utilisant des analyses de trajectoires latentes et des régressions logistiques multinomiales. Dans les deux ans suivant l’entrée dans l’étude, 182 participants avaient eu au moins un contact en tant que suspect, 72 en tant que victime et 69 en tant que personne en crise. Des analyses préliminaires suggèrent que l’abus de substance est associé aux contacts en tant que suspect; qu’un diagnostic de manie et que Logement d’abord sont associés aux contacts en tant que victime; et qu’un diagnostic de trouble du stress posttraumatique est négativement associé aux contacts en tant que personne en crise. Les analyses de trajectoires latentes permettront d’informer les pratiques policières en mettant en lumière la robustesse de ces résultats et l’aspect dynamique des interactions.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie Ouest (CISSSMO) et le Centre de recherche pour l’inclusion scolaire et professionnelle des étudiants en situation de handicap (CRISPESH) ont uni leurs efforts et expertises dans le but de faire une recherche appliquée visant à favoriser la mise en place de pratiques de gestion de la diversité inclusive des personnes vivant avec une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Cette recherche est basée sur une revue de littérature en matière de gestion de la diversité, de leadership d’inclusion et de changements de pratique de gestion, ainsi que sur des entrevues semi-dirigées auprès de 20 gestionnaires d’entreprises de la Montérégie. Nous avons ainsi obtenu un portrait des obstacles vécus et des pratiques facilitant l’inclusion professionnelle des personnes touchées par une DI ou TSA. Les résultats de notre analyse peuvent contribuer au développement de pratiques de préparation et de soutien aux employeurs vers une gestion plus inclusive de ces usagers des services du CISSSMO. En effet, le soutien aux employeurs en fonctions de leurs besoins spécifiques lors de l’inclusion d’employés en situation de handicap dans leurs milieux de travail est un créneau encore peu développé. Dans ce contexte, ce projet constitue une contribution au développement, au Québec, d’un cadre de gestion de la diversité en emploi qui s’intéresse particulièrement aux personnes en situation de handicap.

Depuis le début des années 2000, le Nouveau-Brunswick manifeste sa volonté d'exercer ses droits constitutionnels en matière d'immigration et d’avoir « sa part » d’immigrants entrepreneurs. Le recrutement se fait prioritairement en Chine et en Corée du Sud. Pour le gouvernement provincial, qui s’inscrit dans une philosophie et des pratiques néolibérales, avoir des immigrants entrepreneurs soigneusement sélectionnés grâce à leurs avoirs financiers et leurs projets d’entreprise permettrait de lutter contre le « mauvais sort » économique de la province caractérisé par un taux de chômage au-dessus de la moyenne canadienne, une population vieillissante et l’incapacité de retenir ses propres jeunes résidents.

On est ainsi en face d’un État stratège qui essaie d’atteindre ses objectifs démographiques et économiques à travers le recrutement d’immigrants entrepreneurs et leur socialisation dans un nouvel environnement économique. Toutefois, ces derniers, opérant dans un contexte caractérisé par la vulnérabilité entrepreneuriale sont tout aussi stratèges et leurs pratiques dépendent de leur propre « feuille de route migratoire » dont le principal objectif est la mobilité sociale intergénérationnelle. Ce papier qui adopte une approche contrastive met en évidence le caractère inédit de la situation néo-brunswickoise par rapport à d’autres contextes d’immigration (France, États-Unis) où se met en place et se développe l’entrepreneuriat des immigrants.



L’épuisement professionnel (Burnout) est un problème majeur pour les organisations. Toutefois, cette problématique a été très peu étudiée en ce qui concerne les serveuses du Québec. Pourtant, ces travailleuses font face à des exigences complexes et leurs conditions de travail sont souvent difficiles. Ainsi, malgré leur importance dans notre société et la pénurie de main-d’œuvre grandissante, peu de recherches se sont intéressées à ce métier. Nous allons présenter les résultats quantitatifs de notre thèse de doctorat qui établit les liens existants entre les demandes et les ressources spécifiques à ce métier pouvant les mener à l’épuisement professionnel. Pour ce faire, nous avons utilisé une méthodologie mixte séquentielle. Tout d’abord, nous avons effectué une étude qualitative afin de construire notre questionnaire. Ensuite, nous avons réalisé une étude quantitative auprès d’un échantillon de 158 serveuses travaillant au Québec en 2018. Les résultats de nos quatre hypothèses nous ont permis d’établir en premier lieu que l’épuisement professionnel des serveuses est associé au travail à la limite de son corps avec douleurs, à la charge de travail ainsi qu’au manque de cohérence des valeurs. Ensuite, nos résultats démontrent que le soutien organisationnel et le plaisir au travail peuvent agir comme modérateurs de l’épuisement professionnel. Nous allons dévoiler et discuter ces résultats dans notre présentation.

Le fait d’être authentique est associé à une plus grande satisfaction au travail (Julie Ménard & Brunet, 2011). Or, on en connait encore peu sur les mécanismes qui favorisent cette plus grande satisfaction chez les travailleurs. Le fait d’entretenir des relations positives avec les autres pourrait être un des mécanismes favorisant le lien entre le fait d’être soi-même au travail (c.-à-d. authenticité comportementale, (J. Ménard & Brunet, 2012)) et plus satisfait de son travail (Milton, 2009). C’est ce que la présente étude vise à vérifier. Un total de 350 gestionnaires d’une entreprise publique du Québec a complété des questionnaires auto-rapportés d’authenticité de Goldman et Kernis (2004), de relations positives avec les autres de Ryff (1989) et de satisfaction au travail de Diener (1985). Des analyses de régressions multiples avec procédure de boostrapping ont permis d’identifier une médiation partielle du modèle proposé (Effet indirect standardisé = .878, p<.000, 95% CI= .114; 445). Il semble donc que plus les travailleurs sont authentiques au travail, plus ils sont en mesure d’entretenir des relations positives avec les gens qu’ils côtoient au travail, ce qui leur permet d’avoir une meilleure satisfaction au travail. Les implications pratiques de cette étude seront discutées.

Environ 15 % des Québécoises nées entre 1930 et 1950 n'ont jamais eu d'enfants, empruntant ainsi, par choix ou non, un parcours en opposition avec le discours social de l'époque, selon lequel il était dans la nature des femmes de devenir mères. Afin d'éclaircir leur vécu « hors des sentiers battus » et de documenter leurs parcours de vie, j'ai réalisé dans le cadre de mon mémoire de maîtrise 18 entrevues avec des femmes correspondant à ce profil.

L'analyse de ces témoignages donne lieu à plusieurs constats. Il apparait notamment, contrairement à ce que suppose l'historiographie, que ces femmes ne sont pas les victimes d'un contexte social ou familial défavorable à leur mariage. Au contraire, bon nombre d'entre elles, sans nécessairement s'identifier au féminisme, ont exercé leur libre arbitre en bravant certaines normes sociales. Elles ont par exemple refusé des demandes en mariage pour étudier ou exercer une profession, ou encore pour attendre de rencontrer quelqu'un qui serait plus près de leur idéal. Ces décisions ont souvent entraîné un célibat définitif ou un mariage après la fin de la fertilité, sans que cela soit une source de regrets pour elles. Ainsi, ma recherche tend à démontrer que bon nombre de ces femmes ont choisi elles-mêmes de sortir des sentiers battus et de se réaliser en tant que femmes autrement que par la maternité.



L'activité référentielle, soit le processus de mise en liens qui soutient la capacité d'exprimer les états émotionnels dans une forme verbale, découle de la théorie de l'encodage multiple de W. Bucci (1997). Notre équipe de recherche vise à valider plus avant une adaptation française de dictionnaires d’analyse automatisée de ce construit (Dubé et Martin, 2004). Cette étude porte donc sur la convergence de mesures de l'activité référentielle dans des tâches dites « analogues cliniques » avec celles de variables cliniques obtenues par questionnaires auto-rapportés auprès d’étudiants universitaires. Elle s’inscrit dans un projet de recherche plus large touchant à la stabilité des narrations personnelles et à leur lien avec la santé mentale. Nos résultats préliminaires (n = 15) suggèrent que dans une tâche peu structurée (un monologue de 5 minutes), les scores d’activité référentielle s’avèrent significativement corrélés avec des scores d'anxiété (r = -.69) et ceux à une échelle d’attachement sécurisant (r = .68) et anxieux (r = -.61). Les résultats présentés porteront sur un échantillon plus large d’une quarantaine de participants. La discussion portera sur les conditions dans lesquelles les mesures d’activité référentielle tendent à capter des variations de phénomènes importants au plan clinique pouvant éventuellement servir d’indice de changement en psychothérapie. Les limites de l’étude et les avenues de recherche seront aussi esquissées.

Le travail est une facette majeure du processus d'insertion. Pourtant, les jeunes adultes immigrants récents peuvent éprouver de la difficulté tant au niveau de l'obtention d'un emploi que de sa qualité. Être à la fois jeune adulte et immigrant.e peut amener une rupture de services. Ainsi, les programmes en employabilité pour les personnes immigrantes ne sont pas toujours adaptés aux réalités des jeunes, et les trajectoires d'insertion croisent une diversité de services qui ne fonctionnent pas toujours en complémentarité (francisation; aide au placement...). Il y a des multiples enjeux autour de l’accessibilité des services en employabilité pour les jeunes d’immigration récente, et de leurs besoins non-comblés. En 2019-2020, le CJE Bourassa-Sauvé a desservi 600 jeunes adultes du nord de Montréal, dont une part importante de nouveaux arrivants. La présentation donne les pistes d’analyse émergentes de notre projet de recherche actuel avec le CJE BS. Quelle est l’expérience des services en employabilité des jeunes adultes d’immigration récente à Montréal-Nord? Comment adapter les services pour mieux répondre à leurs besoins particuliers? Cette présentation met en avant leurs besoins, ainsi que les pistes d’action pour que tous puissent se sentir épanouis dans leurs choix socio-professionnels. Nous avons une approche de recherche-action et une méthodologie qualitative ethnographique, sur 4 groupes de discussion, 5 entrevues avec des intervenants, et 6 entrevues avec des jeunes.

La formation Oméga vise à  former des intervenants dans le domaine de la santé pour pacifier des situations d'agressions potentielles de la part des usagers. Les objectifs de cette étude visent à évaluer les changements sur le plan des perceptions quant au comportement que les employés (26 hommes et 34 femmes) adopteraient dans une situation fictive d'agression selon quatre scénarios développés en ordre croissant de dangerosité.  Nous avons évalué si les hommes et les femmes répondent  et réagissent de la même façon à ces différentes mises en situation. Ensuite, nous avons déterminé si les réactions des participants sont les mêmes selon le sexe de l’usager. L’étude de l’efficacité du programme Oméga a été menée selon un devis préexpérimental de type pré-post avec suivi à long terme. L’échantillon est composé d’employés des unités des soins intensifs et de l’urgence d’un hôpital psychiatrique du Québec ( âge moyen = 45 ans; moyenne années d’expérience : 19 ans). Les résultats des tests de Wilcoxon Signed-Rank ont révélé un résultat significatif chez les hommes pour les techniques d’interventions non-physique (Z= -2,378, p<.05) et pour l’adoption de mesures sécuritaires (Z= -3,465, p<.05) chez les femmes. En conclusion, les résultats suggèrent que la perception des employés ont été modifiées au cours de la formation Oméga et pourrait leur permettre de diminuer les risques d'agressions sur leur milieu de travail.

Le but de cette présentation est de diffuser les résultats d’un projet de recherche
qui s’intéressait aux représentations du risque chez les jeunes itinérants à
Ottawa. Plus précisément, elle s’intéressait à appréhender les constructions du
risque que font les jeunes de la rue eux-mêmes, d’autant plus que ces jeunes
sont définis comme un groupe à risque. Si le risque est plus souvent défini de
manière stricte comme le mal éventuel, dans cette étude, il est défini plus
largement intégrant l’idée des opportunités et prises de risque. Ancrée dans une perspective double du
constructionnisme social et de l’interactionnisme symbolique, cette recherche permettait
de saisir comment les jeunes définissent leur capacité à estimer, gérer, éviter
ou prendre des risques.  Les bifurcations
qui se sont manifestées par les opportunités et les hasards offerts par la rue et
l'impact ultérieur sur leurs identités en construction ont joué des rôles
importants sur leurs pratiques et gestions de risque.  L’utilisation d’une perspective longitudinale
(de un à deux ans) a permis de suivre comment la construction identitaire des
jeunes observés a influencé leurs perception du risque et leurs pratiques de
débrouillardise.  Pour y
parvenir, cette recherche s’inscrivait dans une approche ethnographique pour
mieux comprendre le monde des jeunes de la rue, utilisant des méthodes
d'observation participante et dévoilée et des entrevues informelles variées.

 



Dans cette communication nous nous référerons à l’insertion de la population immigrante d’origine haïtienne, une population menacée par l’exclusion sociale et la pauvreté. Nous présenterons les résultats d’une étude de cas : le Centre N A Rive. Cette organisation met en œuvre une approche innovatrice dans les pratiques de formation et d’intégration de la population immigrante (Klein et Champagne, 2011). À travers une démarche qui favorise l’entrepreneuriat social, cette organisation combine divers types d’action visant l’insertion socioprofessionnelle (Klein et Vega, 2013).

Notre étude a été réalisée suite à des entretiens avec des acteurs concernés par les programmes d’insertion sociale offerts par le Centre, dont la population immigrante. La présentation se fera en trois parties. Pour débuter, nous dresserons un bref portrait des étapes de l’immigration haïtienne au Québec. Ensuite, nous nous pencherons brièvement sur les difficultés éprouvées par les immigrants d’origine haïtienne dans leur processus d’insertion dans la société d’accueil. Puis, nous expliquerons comment un groupe de leaders d’origine haïtienne, qui se renouvelle d’ailleurs à travers divers cycles, à mis en œuvre divers types d’action, allant depuis l’alphabétisation jusqu’à la formation à l’entrepreneuriat, afin de faire face aux divers facteurs qui provoquent l’exclusion.

Bien que le taux de crimes commis par des mineurs connaît une tendance à la baisse depuis plusieurs années (Allen, 2018), l'adolescence demeure une période cruciale pour l’augmentation des comportements antisociaux (Moffitt, 1993). Afin de diminuer le risque de récidive et d’offrir l’intervention la plus adaptée, une évaluation adéquate du risque et des besoins est requise. L’efficacité de cette évaluation réside, entre autres, dans la formation (Bonta, 2002). À ce jour, cette formation se résume à un atelier de formation de type magistral combiné à des vignettes cliniques. Or, cette approche présente certaines lacunes (p. ex. peu de validité écologique). Ces dernières années, l'utilisation de robots conversationnels (chatbots) a suscité un intérêt croissant dans plusieurs domaines (Okonkwo et Ade-Ibijola, 2021). Les objectifs de cette étude sont de 1) examiner l'acceptation et la confiance à l’égard d’un robot utilisé dans le cadre de la formation à l'évaluation du risque; et 2) examiner les facteurs qui influencent cette acceptation et cette confiance. Pour ce faire, 112 étudiants en criminologie ont été invités à réaliser un exercice avec un robot conversationnel lors d’une formation à l'évaluation du risque et à remplir divers questionnaires en ligne. Les résultats mettent en évidence des niveaux satisfaisants d'acceptation et de confiance dans le robot et suggèrent que l'acceptation et la confiance ne dépendent pas seulement de la conception du robot, mais aussi des certains facteurs individuels.

Contexte. Selon les Directives canadiennes en matière de mouvement 24 heures, l’équilibre de trois habitudes de vie (activité physique, sommeil et temps d’écran) serait la clé pour une meilleure santé mentale. Plusieurs enfants ne respecteraient pas ces directives. L’adoption d’habitudes de vie problématiques à l’enfance serait liée à l’apparition de problèmes intériorisés. La littérature étant majoritairement transversale, la direction de ce lien n’est pas encore définie. De plus, à notre connaissance aucune étude n’a vérifié si des profils d’habitudes de vie émergent à l’enfance et s’ils sont associés à des problèmes intériorisés. Objectifs : Identifier les profils d’habitudes de vie à 10 ans. Examiner si les problèmes intériorisés à 8 ans puis à 12 ans sont associés à certains profils. Méthode. Les données utilisées seront celles de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec. L’échantillon final est composé de 1334 enfants. Les habitudes de vie et les problèmes intériorisés ont été rapportés par les mères, les enseignants et l'enfant au moyen de questionnaires. Les profils seront dérivés empiriquement par une analyse de profils latents en mixture. Nous ferons des régressions multinomiales et des analyses de covariance pour tester les associations entre les problèmes intériorisés et les profils. Implications. La présente étude permettra de dégager des pistes d’interventions visant à favoriser une meilleure santé psychologique chez les enfants.

Le bénévolat est une forme d'engagement civique des plus importantes à l'adolescence puisqu'elle a des retombées bénéfiques pour la communauté tout en favorisant le développement positif des jeunes (Pancer, 2015). Les parents sont souvent identifiés comme les agents de socialisation clé en matière de bénévolat (Eisenberg et al., 2006) et peuvent notamment faire la promotion de l'implication bénévole en adoptant des modes de communication ouverts, harmonieux et réciproques à la maison (Chaffee et al.,1973). La nature des mécanismes par lesquels la communication parent-enfant fait la promotion du bénévolat chez les jeunes demeure toutefois méconnue. Les pourfendeurs des théories du capital social (Coleman, 1988) et de la socialisation morale (Colby et Damon, 1999) suggèrent que des patrons de communication parent-enfant adaptés font la promotion de l'engagement communautaire en cultivant l'altruisme et les attitudes civiques chez les jeunes. La présente étude avait donc pour objectif de déterminer si l'orientation altruiste et les attitudes civiques médiaient la relation entre la communication parent-enfant et le bénévolat à l'adolescence. Pour ce faire, une analyse acheminatoire a été effectuée dans un échantillon de 261 jeunes québécois. Les résultats ont révélé que l'orientation altruiste, β = .271, p < .001 et les attitudes civiques, β = .209, p < .01 médiaient partiellement la relation entre la communication parent-enfant et le bénévolat chez les jeunes.

Les enfants atteints de cardiopathies congénitales (CC) sont plus à risque de difficultés cognitives et de troubles du sommeil (Ryan et al., 2019), ayant aussi souvent des rythmes de sommeil irréguliers causés par de longs séjours en soins intensifs (Liamlahi et Latal, 2019). Ces problèmes de sommeil sont associés à des difficultés cognitives et verbales accrues (Combs et al., 2020). Cette étude rétrospective vise à évaluer si les troubles du sommeil à 42 mois prédisent le fonctionnement cognitif global à 60 mois chez 58 enfants atteints de CC, et si ces troubles à 42 mois sont liés à la qualité du sommeil à 60 mois. Une première régression linéaire montre que les difficultés de sommeil à 42 mois, mesurées par le questionnaire CBCL, n'expliquent pas de manière significative la variance du fonctionnement cognitif global évalué à 60 mois par la batterie intellectuelle WIPPSI-IV. Une seconde régression linéaire indique que les troubles du sommeil à 42 mois n'expliquent pas non plus la variance de l’indice de compréhension verbale évaluée par la WPPSI-IV (Objectif 1). Cependant, une corrélation modérée (r = 0,52, p = 0,001) est observée entre les troubles du sommeil à 42 mois et la qualité du sommeil à 60 mois mesurée par le questionnaire parental HIBOU, suggérant une persistance des troubles (Objectif 2). Il est donc nécessaire d'explorer d'autres facteurs de protection des habiletés intellectuelles et verbales, malgré la présence conjointe d’une CC et de difficultés du sommeil.

Notre communication résume un mémoire de maîtrise en administration publique faisant l’analyse de la coordination interorganisationnelle (CIO) dont les résultats contribuent à une meilleure compréhension des mécanismes par lesquels se réalise un projet d'habitation sociale et communautaire et se résolvent les difficultés rencontrées par les acteurs.

Considérées a priori bénéfiques, les innovations découlant du retrait du gouvernement fédéral du domaine de l'habitation sociale et communautaire posent maintenant le défi de la gestion des relations interorganisationnelles qui peuvent être également un vecteur de risques et de tensions.

D’où notre question générale de recherche : comment les parties prenantes à un projet d'habitation sociale et communautaire, parviennent-elles à se coordonner ?

Conceptuellement, nous définissons, à la suite d'Ernest R. Alexander, la CIO comme une démarche récursive de mise en cohérence des décisions et des actions de plusieurs organisations qui cherchent à réaliser un projet qu’aucune d'entre elles ne pourrait accomplir seule.

Notre analyse démontre que toutes les étapes d’un projet d’habitation financé par le programme AccèsLogis Québec se déroulent dans le cadre d’un réseau interorganisationnel, où les acteurs se coordonnent par les notions de prix, d’autorité et de confiance ; en usant avec souplesse d’une grande variété de mécanismes formels et informels, en fonction de leurs connaissances des structures dans lesquelles ils agissent.