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Cette conférence traite du prix d’excellence comme forme de reconnaissance scientifique. Nous porterons une attention particulière aux Prix du Québec scientifiques, instaurés en 1977, ainsi qu'à La politique québécoise du développement culturel (1978) et au livre blanc Un projet collectif énoncé d'orientations et plan d'action pour la mise en œuvre d'une politique québécoise de la recherche scientifique (1980). 

Au Québec, la Loi pour encourager la production d’œuvres littéraires ou scientifiques de 1922, mise de l'avant par Athanase David, donna lieu à une première forme de reconnaissance de l’apport des artistes et des scientifiques à la société québécoise. À cette forme de reconnaissance, se sont ajoutés, en 1944, les prix de l’ACFAS. Institués en 1977, les Prix du Québec marquèrent, quant à eux, une nouvelle étape dans la reconnaissance scientifique et culturelle au Québec. Cette période charnière du passage de la décennie de 1970 à 1980 fut aussi marquée par La politique québécoise du développement culturel et par Un projet collectif, dont l’influence a été déterminante sur les institutions scientifiques et culturelles au Québec. 

Cette communication vise à contribuer à la réflexion sur le rôle des prix d’excellence au Québec. L’approche historique privilégiée permet de tracer les contours de la reconnaissance scientifique à partir des actions de l’État québécois et, à terme, de rattacher ces observations au contexte actuel de la société du savoir.

Les femmes et les personnes insérées socialement sont minoritaires parmi les personnes mises en cause pour infraction à la législation sur les stupéfiants (ILS), alors que les usages de drogue se féminisent depuis les années 1990 et sont majoritairement le fait de personnes qui travaillent, étudient et ont un logement fixe. Cette communication analyse de manière intersectionnelle l’invisibilité de femmes blanches et insérées socialement parmi les mis en cause pour ILS. Les résultats présentés reposent sur 49 entretiens réalisés avec des usagères-revendeuses et des usagers-revendeurs insérés socialement, ainsi qu’avec des policiers (10), à Bordeaux.

Les policiers interpellent essentiellement de jeunes hommes racisés et précaires. Ils estiment que les femmes, surtout blanches et insérées, sont moins susceptibles de consommer et vendre des drogues que ces jeunes hommes. Ils justifient cela par des arguments socio-économiques et des stéréotypes sexistes et racistes. Les profilages sont intersectionnels, tout comme le privilège structurel dont bénéficient ces femmes face au risque répressif. Les usagères-revendeuses se réapproprient les critères qui orientent les profilages policiers pour se protéger du risque répressif, au travers de performances de genre.

La théorie intersectionnelle permet de comprendre comment l’entrelacement de rapports de genre, de race et de classe aboutit à l’invisibilité de ces usagères-revendeuses parmi les personnes interpelées et arrêtées pour ILS.

Le développement du potentiel créatif des jeunes professionnels au sein des établissements scolaires est important mais difficile à mettre en place. Pour une société cherchant à innover, l’éducation est un levier puissant du développement créatif. Pourtant, l’approche privilégiée jusqu’ici ne récompense ni ne stimule pas toujours la créativité des étudiants. Une étude corrélationnelle sur la personnalité, la motivation scolaire, la créativité intellectuelle et les notes scolaires, a été réalisée auprès de 303 étudiants universitaires. La créativité fut mesurée à partir de trois tâches de pensée divergente, ainsi qu’un questionnaire mesurant la personnalité créative pour cinq domaines différents.

Les résultats montrent que le trait d’ouverture à l’expérience corrèle significativement modérément avec les deux mesures de créativité et faiblement avec la motivation scolaire. La motivation scolaire corrèle significativement et faiblement avec la créativité scolaire, mais ne corrèle pas avec les autres domaines de créativité. De plus, les notes scolaires ne sont associées significativement à aucune variable. Une analyse de régression indique que 20% de la variance de la créativité scolaire et 10% de la variance des tests de pensée divergente sont prédites par l’ouverture à l’expérience et le patron motivationnel de l’étudiant. Enfin, une discussion porte sur la motivation scolaire qui semble n’avoir de lien qu’avec la créativité intellectuelle.

L’amour romantique moderne entre personnes représente socialement un idéal de vie heureuse et comporte nombre de traits d’une ‘vertu’, une disposition morale à bien agir inscrite dans des pratiques et possédant une dimension affective. Admettons ainsi que l’amour est une vertu : que devient-elle dans des conditions adverses d’inégalité voire d’oppression entre les sexes? Nombre de sociologue (Illouz) et de féministes de la 2e vague (Firestone) ont souligné tantôt son potentiel de reproduction de cette inégalité, tantôt la possibilité qu’au contraire il le contourne ou le subvertisse. Ainsi Lisa Tessman, dans Burdened Virtues (2005), souligne-t-elle que des vertus comme la bienveillance ou l’humilité se dissocient, dans ces contextes d’inégalités de genres, de la possibilité de vie bonne : elles deviennent des ‘vertus-fardeau’, conduisant à l’effacement de soi et l’éloignement du bonheur. Tessman ne traite cependant pas spécifiquement de l’amour, et c’est à la prolongation de son travail que nous voudrions nous livrer ici, d’abord en examinant l’amour à l’état natif (l’énamoration), puis son inscription dans la durée (la relation amoureuse), enfin le moment de son déclin (le désamour). Notre idée est que l’amour vertu-fardeau est une pratique normée, qui produit aussi bien les sujets que les objets d’amour, mais n’y parvient jamais complètement, laissant à la partie dominée une marge pour (re)devenir Soi, et à la partie dominante une opportunité d’admettre sa vulnérabilité.

La pandémie a bouleversé le quotidien de la population mondiale (Dubey et al., 2020). Au Québec, peu d’études ont déterminé l’effet du confinement et de la pandémie sur le comportement des jeunes.

L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact du confinement sur les habitudes de vie des jeunes de 14 à 25 ans.

Entre mars et juin 2020, pendant le confinement obligatoire au Québec, 3152 participants (63,8% étaient des femmes, 33,6 % des homme, 2,3% de la communauté LGBTQ+ et 0,3% ont refusé de répondre) ont participé à une étude en ligne. Les jeunes ont rempli le K6 et ont répondu à des énoncés spécifiques aux changements quotidiens en lien avec le confinement (consommation, relations amoureuses ou familiales, adaptation positive).

Les résultats montrent que pendant le confinement, 66,3% de l’échantillon présentait de la détresse psychologique. De plus, 56,4% rapportent avoir été inquiets de leur parcours scolaire, 57% ont eu des difficultés de sommeil, 29,5% ont consommé plus d’alcool, 13% plus de drogues et 58,1 % plus de malbouffe. Les données révèlent aussi que 40 % ont vécu plus de conflit au sein de la famille et 30,1 % au sein du couple. Toutefois, 65,2% rapportent avoir eu plus de temps de qualité avec leur famille, 38,4% avec leur partenaire amoureux, 62,4% ont découvert de nouveaux passe-temps et 54,9% ont fait davantage d’exercice physique.

Cette étude permet de faire l’état descriptif de l’impact du confinement sur le quotidien des jeunes de 14 à 19 ans au Québec.

Au Québec, l’alcool est présent dans le loisir. Plusieurs études montrent que le contexte de loisir peut avoir une influence sur le développement de l’alcoolisme. Ce contexte fait qu’une partie de la population développera, une dépendance à l’alcool. Certaines d’entre elles tenteront de s’en rétablir. Environ la moitié des personnes en rétablissement de l’alcoolisme passent seuls la majorité de leurs temps libres. D’où la question de recherche : quels sont les besoins des personnes rétablies de l’alcoolisme à l’égard du loisir au Québec? Keesmaat (1998) identifie une liste de besoins les plus récurrents chez sa clientèle en rétablissement. Il affirme que le loisir est un milieu idéal pour offrir des réponses saines aux besoins jadis recherchés dans l’alcool : soulager la douleur, la tension physique et émotionnelle, être plus sociable et confiant, gérer le stress, avoir une humeur positive, etc. En vue de cerner les besoins des personnes rétablies de l’alcoolisme, un groupe de discussion a été mené. Ces personnes ont été interrogées sur leurs besoins d’activités, de compréhension, d’affiliation, d’appartenance, d’approbation, d’estime de soi et autres. La communication vise non seulement à en dresser l’inventaire, mais également à formuler des recommandations à l’intention des agents de planification du loisir au Québec. Une telle démarche permet d’envisager que des initiatives, s’adressant à cette population, voient le jour, en vue de formuler une offre en loisir plus adaptée.

Dans les 1990, on a vu apparaître un peu partout au Québec des coopératives de santé (CS) sensées rétablir un certain équilibre dans la distribution des ressources médicales au désavantage des régions périphériques.  Puisqu’elles sont presque toutes de type « solidarité » certains intervenants n’ont pas manqué de qualifier ces projets d’empowerment communautaire (EC) même si le processus qui y mène est encore mal compris par les chercheurs.

C’est pourquoi, à partir du cadre théorique de Ninacs (2008) et en ayant recours à l’étude de cas unique, nous avons voulu mieux décrire le processus d’EC de la MRC Robert-Cliche (Beauce, Canada). Plus particulièrement, nous voulons: 1- comprendre les enjeux socioéconomiques à la base du projet; 2- déterminer les mécanismes de participation citoyenne mis en œuvre et 3- connaître les facteurs structurants mis en place (ou renforcés) pour réaliser le projet.

Les résultats préliminaires permettent de constater que 1- la notion de disempowerment est au moins aussi importante que celle de l’empowerment, que 2- le modèle coopératif permet effectivement une participation plus riche en plus de favoriser les synergies, mais que 3- dans les écrits sur l’EC, la notion de porteur de projet est probablement trop souvent laissée pour compte au détriment du collectif. Sans changer drastiquement le cadre théorique de Ninacs, notre recherche apporte un éclairage nouveau sur le processus d’EC dans une perspective de développement local.



La communication vise à analyser le sentiment de confiance politique que les jeunes peuvent développer à l’égard de certaines institutions internationales (telles que l’Union européenne, l’Organisation des Nations unies ou encore l’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord) après avoir pris connaissance du génocide des Juifs.

Pour ce faire, les résultats d’une recherche étudiant les discours de jeunes belges francophones concernant ce génocide seront mobilisés. En effet, ils expriment un sentiment de confiance important envers les institutions internationales et, plus précisément, ils sont convaincus de la capacité d’intervention collective de ces institutions pour prévenir les génocides. Ces résultats contredisent le sentiment plutôt négatif pouvant se manifester au sein de la population belge sur ce même sujet. Afin de comprendre les spécificités des discours des jeunes et leur sentiment de confiance politique, la communication :

-          Circonscrira précisément le concept de confiance politique (envisagé dans une perspective de socialisation politique) ;

-          Présentera les discours des jeunes tenus en focus groups ;

-          Identifiera les raisons expliquant cet intense sentiment de confiance politique envers les institutions internationales en les mettant en perspective avec celui généralement plus négatif au sein de la population.



Plusieurs efforts ont été déployés afin de réduire les inégalités sociales et économiques entre les hommes et les femmes. Cependant, des inégalités importantes au niveau du revenu persistent toujours, particulièrement dans les régions rurales. Parmi les explications avancées pour expliquer cette différence, on constate que comparativement aux hommes, les femmes occupent plus fréquemment des emplois à temps partiel et ont un taux d’emploi plus faible. L’objectif de cette étude du Carrefour Jeunesse Emploi de Portneuf (réalisée grâce à Condition Féminine Canada) est d’examiner l’apport des difficultés liées à l’emploi et à la famille en région pour expliquer cette différence entre les sexes dans l’occupation d’un emploi. Pour ce faire, les résultats de 493 travailleuses et travailleurs à un questionnaire de 40 questions portant, entre autres, sur les responsabilités familiales, les croyances, l’emploi, la scolarité, le revenu, les services de garde, le transport et la conciliation travail-famille, ont été comparés. Les résultats font ressortir des différences significatives entre les sexes en ce qui concerne le revenu, le choix et la tentation de réduire ses heures de travail, les difficultés de conciliation travail famille, la responsabilité par rapport aux tâches familiales et la culpabilité de ne pas consacrer du temps de qualité aux proches. Les résultats seront discutés en termes d’explications et de solutions possibles. Des pistes de recherches futures seront soulevées.



L’intérêt croissant porté à l’étude des réseaux sociaux – ensembles d'acteurs sociaux et les liens les unissant – a permis de mieux comprendre les effets de l’isolement social sur la santé et le bien-être. Or, généralement appréhendé comme un sous-produit de la modernité, ce manque d’interactions sociales est principalement associé aux aînés des pays occidentaux ainsi qu’aux problèmes de santé les plus prévalents chez cette population. Ce faisant, les comparaisons avec d’autres enjeux de santé, selon les groupes d’âges et contextes, sont limitées. Trois objectifs guident cette communication. D’abord, proposer une conceptualisation de l’isolement social inspirée de l’approche des réseaux sociaux. Ensuite, en suggérer une mesure objective qui met de l’avant les caractéristiques structurelles des réseaux, dont les positions de centralité.  Enfin, dresser le profil des caractéristiques socio-démographiques et sanitaires des isolés identifiés. Pour ce faire, les données de réseaux sociocentrés collectées en milieu rural sénégalais seront utilisées. Les résultats préliminaires présentés lors de cette communication permettront de contribuer au développement d’une compréhension plus large de ce concept fluide qu’est l’isolement, tout en suggérant une analyse novatrice des interactions sociales en Afrique sub-saharienne. Cela permettra de mieux comprendre les dynamiques relationnelles ainsi que leurs associations avec différents comportements de santé, dont ceux de santé maternelle.

Au début de la pandémie, une augmentation des problèmes de sommeil a été observée chez les enfants de 6 à 12 ans (Bacaro et al., 2021). Bien que le sommeil et l'attachement soient intimement associés chez les enfants, aucune étude ne s’est intéressée à cette association à la période scolaire, dans le contexte de la COVID-19. L’objectif de cette recherche longitudinale consistait à évaluer le lien entre l'attachement des enfants de 9 à 12 ans et la qualité de leur sommeil. Par appel téléphonique, 167 enfants (M=10,4 ans, ET=1,1) ont répondu à un questionnaire mesurant la sécurité d’attachement aux parents (IPPA, T1 : durant le premier confinement) et leur parent a rempli un questionnaire mesurant la qualité du sommeil de l’enfant (CBCL, T1, T2 et T3 : 2 et 4 mois après le confinement). Une ANCOVA à mesures répétées a été réalisée avec la sécurité d’attachement et la qualité du sommeil. Les résultats ont montré qu’en confinement, le sommeil des enfants d’attachement insécurisant était moins bon que ceux d’attachement sécurisant. De plus, la qualité du sommeil diminuait significativement entre les 3 temps de mesures chez les enfants d’attachement insécurisant, alors qu’il restait faible et stable chez les enfants ayant un attachement sécurisant. Ces résultats suggèrent l’attachement comme composante pertinente dans les programmes d’intervention visant l'amélioration du sommeil en période de grand stress.

Si les Québécois des régions métropolitaines considèrent la banlieue comme le lieu idéal pour élever leurs enfants, tel n’est pas le jugement des parents qui s’établissent dans Rimouski et ses environs. L’attractivité de cette ville pour les familles se manifeste depuis le milieu des années 2000 par des soldes migratoires positifs chez les 0 à 14 ans et les 25 à 44 ans. L’objectif de la communication est de présenter la relation de sens entre le passé migratoire, les représentations de la ville, de la campagne et de la banlieue et l’établissement à Rimouski et ses environs, en portant une attention particulière à l’appréciation de ces milieux de vie. Des entrevues semi-dirigées auprès de 49 parents d’enfants d’âge préscolaire résidant à Rimouski révèlent des différences de jugement : alors que l’appréciation de Rimouski par les natifs repose principalement sur des liens affectifs, celles des migrants provenant de l’ouest ou de l’est du Québec résident et se distinguent essentiellement dans des combinaisons d’avantages associés à divers types de milieux que cette ville de taille moyenne apparaît leur offrir. L’étude de ce cas suggère des hypothèses pour une meilleure compréhension de la diversité des familles québécoises qui préfèrent s’établir hors des régions métropolitaines, mais qui choisissent tout de même de s’installer dans les environs d’une ville de taille moyenne.

Le hip-hop est une culture urbaine  qui est reconnue comme une tendance primitivement révolutionnaire et contestataire depuis sa naissance dans le Bronx à New-York. Il a fait son apparition en Haïti dans les années 1980 dans un contexte social, culturel et politique difficile et permet aux jeunes issus majoritairement des quartiers populaires de s’exprimer ouvertement tout en réinventant l’art de dire  en imposant une esthétique « hors la loi » (Béthune, 2003). Le hip-hop a donc  été lié à des causes populaires et est en outre un espace de construction identitaire collective, l’appartenance à une jeunesse défavorisée, laquelle identité prend forme à travers un ensemble d’éléments, dont les pseudonymes, le style vestimentaire et autres pratiques ( Martínez, 2008 : 17). Questions de recherche: En quoi consiste le discours du hip-hop des quartiers populaires en Haïti à travers le rap ? Quel est le rôle ce discours dans la construction identitaire des jeunes des quartiers populaires en Haïti? 

Bibliographie

BETHUNE, Christian (2003). Le Rap. Une esthétique hors loi, Paris, éd. Autrement.

DAUPHIN, Claude (2014). Histoire du style musical d’Haïti, Montréal, Ed. Mémoire d’encrier.

HONORIN, Emmanuelle (2011). L’isola magica Haiti. Milan, Ed. Ricordi.

MARTINEZ, Marc Isabelle (2008). Le rap français. Esthétique et poétique des textes (1990-1995), Bernéd. éd. Peter Lang.

MASINO, Nicolas (2016), « Musique et modernité » in Les Territoires de l’art, art et politique, , No.15, Hiver 2016:77-84.

La majorité des Québécoises et Québécois deviennent parents dans leur vie, et ce à un âge toujours plus avancé au Québec, comme en témoigne l’âge moyen à la maternité qui est passée de 27,8 à 31 ans entre 1991 et 2021 (StatsCan, 2022). Le passage vers la parentalité n’est plus marqué par le mariage en tant que passage obligé pour fonder une famille puisque c’est maintenant près de deux naissances sur trois qui surviennent hors mariage au Québec (ISQ, 2022). L’objectif de la présentation est d’illustrer la complexité des parcours qui mènent à avoir un enfant et entrer dans la parentalité en s’appuyant sur des résultats de recherche finaux basés sur des analyses faites à partir d’un corpus de 24 entretiens réalisés auprès de parents entrés dans la parentalité entre 1986 et 2015. La communication vise à souligner que l’entrée dans la parentalité est inscrite dans des récits de cheminements qui rendent adultes et que la valeur attachée au « bon moment » pour avoir ses enfants tient surtout à la qualité du lieu de relations dans lequel se trouvent les acteurs de l’engendrement. Aussi précoce et déterminé que puisse être l’engagement dans le projet d’enfant, sa réalisation y apparaît généralement dépendre d’une mise en couple qui y convient et d’une entente conjugale plus ou moins explicite sur la manière de réaliser le projet commun, ordonnant différentes aspirations dont la réalisation acquiert le sens de franchissement d’étapes préalables avant celle d’avoir un enfant.

Dans le secteur de la lutte contre la maltraitance matérielle et financière (LMA-MF) envers les personnes aînées (PA), des organismes sans but lucratif (OSBL) mobilisent des bénévoles afin d’appuyer leur mission. Certains OSBL recrutent des bénévoles selon leurs antécédents professionnels dans des domaines tels que les services policiers, le droit, l’enseignement et l’intervention sociale, tandis que d’autres ne souhaitent pas arrimer leur stratégie de recrutement à l’expérience professionnelle des bénévoles. L’objectif de la présente communication est d’observer les raisons qui motivent les OSBL à endosser une stratégie de professionnalisation de l’action bénévole dans la LMA-MF auprès des PA.

Notre étude sur la professionnalisation de l’action bénévole repose sur une analyse secondaire des données recueillies dans le cadre du projet de recherche sur L’action bénévole dans la lutte contre la maltraitance matérielle et financière envers les personnes aînées (ABAM-MF) mené par la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées. Les résultats préliminaires se fondent sur des études de cas auprès de cinq OSBL canadiens. L’échantillon est composé de 49 entretiens auprès de 62 acteurs du milieu. Nous observons, au sein d’un continuum qui vise à positionner le degré de professionnalisation des OSBL, que la majorité des cas observés tendent vers une plus grande professionnalisation afin de renforcer leur offre de services aux PA.

Problématique: Un traumatisme crânien (TC) entraîne fréquemment des comportements socialement inappropriés qui ont un impact négatif sur la réinsertion sociale. Des instruments diagnostiques décrivant la nature des troubles du comportement sont disponibles, mais il n’y a aucun outil pronostique évaluant la capacité à prendre des décisions en contexte social. Objectifs: Développer une tâche écologique visant à prédire la survenue de comportements socialement inappropriés et à mesurer la capacité de l’individu à prendre des décisions dans des situations sociales. Il était attendu que les sujets TC choisiraient davantage de comportements inappropriés quand les conséquences de l’action sont ambiguës et qu’on doit prendre en compte les besoins d’autrui. Méthodologie: 10 TC et 15 contrôles ont été soumis à 12 scénarios présentant des interactions sociales, répartis selon la présence ou non de conflictualité et/ou d'ambiguïté, présentés avec un choix de comportement approprié ou non. Le sujet devait indiquer la probabilité d’effectuer le comportement proposé. Résultats: Les TC ne choisissent pas plus de comportements inappropriés, mais présentent une rigidité mentale dans leur prise de décision diminuant leur capacité à s’adapter à différents contextes sociaux, i.e. conflictuel et ambigu. Retombées: Le développement de la tâche de prise de décision sociale visant à prédire les troubles du comportement en situation sociale se poursuivra prochainement par une étude de validation. 

La présence de problèmes de santé mentale chez les agriculteurs.trices est de plus en plus connue de la population générale. Pourtant la dernière Enquête sur la santé psychologique des producteurs agricoles du Québec, réalisée par Lafleur et Allard, remonte à 2006. Afin de documenter l’état de la situation 15 ans plus tard, une étude est en cours pour identifier les facteurs liés à la santé mentale des agriculteurs.trices québécois.es (p. ex., satisfaction familiale, résilience). Les sources et le niveau de stress en faisant partie, cette présentation décrira les résultats préliminaires de 250 participants.es. (160 femmes, 90 hommes; M = 42,27 ans, ÉT = 12,5). Sur les 20 sources de stress pour lesquels les participants.es devaient évaluer leur niveau, on retrouve en tête de liste l’augmentation des dépenses, la charge de travail, l’imprévisibilité de la météo, la bureaucratie et la conciliation travail/ vie familiale ou vie personnelle. Des différences selon l’âge, le genre, le statut au sein de l’entreprise (p. ex., cédant, relève) ou encore le fait d’être propriétaire ou conjoint.e sont également relevées. Les résultats seront discutés en comparaison à ceux obtenus par Lafleur et Allard (2006), puis en lien avec des données canadiennes (Jones-Bitton et al., 2020) et internationales (Droz et al., 2014; Lunner Kolstrup et al., 2013; Sprung, 2021). Seront également présentées des stratégies d’intervention communautaires et publiques adaptées à cette population.

Le leurre informatique d’enfants (LIE) est un crime récent (une quinzaine d’années) consistant à duper un enfant par l’entremise du Web (clavardage, médias sociaux, courriels), dans le but de commettre une agression sexuelle. La croissance de sa dénonciation reflète la nécessité de s’y intéresser, passant de 20 cas rapportés au Canada en 2003 (Ogrodnik, 2010), à 364 cas en 2012 (Cotter, Beaupré et Saguenay, 2012). Afin de mieux comprendre le LIE, il importe d’avoir une meilleure compréhension des individus qui passent à l’acte. La présente étude vise, donc, à identifier leurs caractéristiques, puis à les comparer à celles d’autres agresseurs sexuels sans leurre (d’enfants et de femmes adultes).

L’échantillon est constitué de 321 délinquants sexuels évalués à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal. Suite à une description de l’échantillon, des analyses prédictives ont été effectuées afin d’identifier les caractéristiques psychosociologiques qui semblent mener au LIE. Les résultats préliminaires suggèrent un profil qui diffère de celui des autres types d’agresseurs sexuels et est semblable à celui décrit précédemment par Seto et al. (2012). Conséquemment, l’évaluation du risque et le traitement devraient être adaptés à leur situation spécifique, qui semble différer de celle des autres délinquants sexuels.

Cette communication s'intéressera au cas de la conversation quotidienne comme instance privilégiée des mouvements normatifs. Différentes institutions participent à la vie normative (la famille, l'école, les médias, etc.) et divers autres phénomènes sont exemplaires de ce mouvement (les modes, l'opinion publique, l'influence médiatique, etc.). Après avoir cadré notre problématique au sein de certaines filiations théoriques classiques (la norme-contrainte depuis Durkheim, l'opposition normal/pathologique chez Canguilhem et Foucault, le structuro-fonctionnalisme et l'interactionnisme symbolique), nous proposons de nous intéresser plus précisément à l'interface entre norme et conversation grâce aux études de la réception en sociologie des médias. Nous proposons ainsi une analyse qualitative exploratoire de compte-rendus de conversations quotidiennes (recueillis à l'automne 2011) en ce que ce sont des compte-rendus de « réception normative », de réception de la norme. Alors que les analyses de conversation se penchent souvent sur le « comment converse-t-on? », nous proposons de nous pencher sur le « de quoi parle-t-on? » et comment le fait-on jouer comme contenu « vrai ». Nous espérons ainsi pointer quelques thématiques prégnantes de la normativité actuelle ainsi que soulever quelques manières concrètes dont les individus s'approprient, manipulent, utilisent, font usage des matériaux normatifs aujourd'hui.

Notre étude vise à vérifier le lien entre la participation à un traitement spécialisé et les taux de récidive chez des adolescents
auteurs d’agression sexuelle (AAAS). L’échantillon est composé de 351 adolescents (étendue=11-18 ans; x=15,8 ans; ÉT=1,8) évalués au Centre de psychiatrie légale de Montréal entre 1992 et 2002 pour avoir commis au moins un abus sexuel avec contact à l’endroit d’un enfant, d’un pair ou d’un adulte. Des données rétrospectives sur la participation au traitement ont
été recueillies à partir des dossiers archivés de cette clinique. Les données sur la récidive à l’adolescence et à l’âge adulte ont été recueillies jusqu’en 2005 à partir des sources officielles d’information sur la criminalité au Canada. Des analyses comparatives et des analyses de régression logistique seront effectuées afin de vérifier s’il existe des liens significatifs entre la participation au traitement et les taux de récidive. Les résultats de notre étude permettront de vérifier si la complétion d’un traitement spécialisé chez les AAAS diminue les taux de récidive sexuelle et si ce type de traitement a aussi impact sur les taux de récidive violente et générale. Puisque les programmes de traitement offert aux AAAS visent notamment à réduire les taux de récidive, il s’avère important de vérifier dans quelle mesure cet objectif est atteint par les modalités thérapeutiques actuelles et quelle est la pertinence d’offrir un traitement spécialisé à cette clientèle.

Cet article s’intéresse aux étapes de la transition à la parentalité dans un contexte de naissance prématurée en ciblant les répercussions perçues et les stratégies d'adaptation des nouveaux parents. Six couples hétérosexuels (n = 12) résidant au Québec ayant eu un premier enfant prématuré ont participé à des entrevues dyadiques semi-directives. Une analyse qualitative exploratoire s'inspirant de la théorisation ancrée a permis d’étudier ce passage précoce à la parentalité. La fin imprévue de la grossesse est vécue comme un déchirement, faisant osciller le parent entre la joie et la déception. L’hospitalisation du bébé peut mettre à l'épreuve la solidité du couple, étant donné le stress vécu durant cette période. Bien que le retour à la maison soit un moment de joie, il s’accompagne aussi d’insécurités et de surprotection du bébé. Cet article met en lumière le rôle important du personnel soignant dans l’accompagnement des parents de bébé prématuré et propose des pistes d'interventions pour les intervenant·es sociaux en périnatalité.

Témoignage de violence conjugale, photos de scènes de crime, vidéo d’un viol. Ce sont des exemples d’éléments traumatiques auxquels un avocat peut être exposé quotidiennement. Après quelques années, certains développent des symptômes de stress post-traumatique (SPT). Combien cela coûte-il à la société? Les impacts économiques directs et indirects des symptômes de SPT chez cette population n’ont jamais été documentés. Une étude d’Irlande du Nord (2008) a révélé des coûts faramineux pour population générale souffrant de SPT: 27 millions £ en soins et 138.9 millions £ en coûts indirects. La présente étude évalue les coûts économiques liés aux symptômes de SPT chez les avocats canadiens, qui sont supportés tant par les cabinets d’avocats (privé) que par les contribuables (public). Les analyses statistiques incluent: statistiques descriptives, analyses de régression multivariées (variables contrôles: genre, événements traumatiques passés, âge, etc.), tests Chi-2, tests-t et des modèles linéaires généraux. Il est attendu que les données révéleront que plus un avocat souffre de symptômes élevés de SPT, plus il engendrera des coûts importants. L’étude proposée est la 1ère étape pour révéler et communiquer aux responsables administratifs des différents barreaux canadiens l’impact des symptômes de SPT chez les avocats dans un langage quantitatif et économique, et représentera un guide de référence pour l’allocation des ressources des associations légales et gouvernementales.

L’exploitation sexuelle des enfants (ESE) ou la prostitution des enfants est une industrie mondiale dans laquelle des mineurs sont les biens échangés sur un marché (Département américain de la justice, 2010) pour des activités sexuelles. L'ESE est de plus en plus reconnue comme un problème social et représente une violation des droits humains, et des efforts sont déployés pour lutter contre ce fléau. Ces dernières années, ce marché prospère en Afrique subsaharienne avec une offre et une demande fiables de services sexuels. La présente étude propose une analyse empirique afin d’examiner les déterminants pertinents de la prise de décision des enfants par rapport à l’ESE en présence d’un choc au Togo et au Burkina Faso. A l’aide de données secondaires de ces deux pays, cette recherche permettra i) d’analyser les principaux déterminants dans les dimensions économiques, culturelles et sociales de l’ESE ; ii) de proposer des politiques publiques appropriées pour amortir les effets fléau.  

Bruxelles, fin octobre 1847 — Marx rédige une longue étude intitulée La Critique moralisante et la morale critique, dans laquelle il remarque notamment que « le bon sens “grobianisch” transforme la différence de classe en “grosseur du porte-monnaie” et l’antagonisme de classe en “démêlés de métier”. La grosseur du porte-monnaie est une différence purement quantitative,  par quoi l’on peut à volonté exciter l’un contre l’autre deux individus de la même classe » (Œuvres, t. III. Paris, Pléiade, p. 766). En d’autres mots, Marx ne conçoit pas les inégalités sociales comme nous les concevons spontanément ou intuitivement aujourd’hui, et il s’intéressait d’abord à la différence qualitative qui existe entre les classes sociales. Comme nous nous proposons de l’expliquer et de le justifier dans le cadre de notre présentation, la lutte marxienne des classes n’oppose absolument pas les riches et les pauvres, mais bien plutôt les travailleurs et les non-travailleurs, les titulaires de salaires et les percepteurs de plus-value, les hommes libres et les esclaves, les patriciens et les plébéiens, les barons et les serfs, les maîtres de jurande et leurs compagnons.  

Les populations autochtones sont confrontées à de nombreux obstacles pouvant limiter la persévérance scolaire et expliquer les faibles taux de diplomation observés en comparaison avec les allochtones. Les transitions scolaires sont dépeintes comme déterminantes pour la persévérance. Cependant, très peu d’études comparent les facteurs qui influencent les transitions avec ceux de la persévérance et le rôle des familles, des communautés et du milieu urbain est généralement occulté. Ainsi, l’objectif de cette communication est de présenter les résultats d’un projet de mémoire décrivant le rôle de la famille, de la communauté et du milieu urbain dans la scolarisation d’étudiantes autochtones fréquentant un établissement collégial du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce mémoire s’insère dans un projet de recherche collaborative réalisé auprès d'étudiants autochtones au postsecondaire. Une analyse secondaire réalisée à partir du témoignage longitudinal de six étudiantes a permis d’identifier que la majorité des facteurs de risque et de protection touche la transition dans toutes ses étapes, ainsi que la persévérance. De plus, ils témoignent de l’importance des familles et des communautés sur l’intention d’entreprendre une transition et quant à la persévérance. Ces résultats sont particulièrement importants afin de bonifier l’accompagnement des étudiants autochtones et les taux de diplomation postsecondaires qui s’avèrent essentiels pour améliorer les conditions de vies des communautés autochtones.