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Cet article a pour objectif d’ausculter les dits, non-dits et mystères de la dot chez les Bamilékés, peuple de la Région de l’Ouest-Cameroun. Il se propose de décrire les différentes phases du mariage coutumier et d’interroger les facteurs qui ont contribué à sa modernisation à l’heure dit de la mondialisation. En effet, pour s’en convaincre de la force traditionnelle de cette pratique de longue date, il sied de s’interroger sur la composition même de la dot et sur le rôle qu’elle joue dans la vie de famille et dans la société. La question posée est celle de savoir quelles sont les étapes charnières du mariage coutumier chez les Bamilékés ? Tout en mettant en relief l’indispensabilité et la modernisation de la dot dans la Région de l’Ouest Cameroun, l’hypothèse atteste de la valeur traditionnelle positive de la dot tout en mettant en relief les conséquences néfastes qu'elle cause au sein des familles. Cette recherche, basée sur la recherche documentaire, les entretiens semi-directifs, les focus group et l’observation directe dans quelques villages de l’Ouest-Cameroun, tente de démontrer que la dot est longue pratique traditionnelle incontournable chez les Bamilékés qui se décompose en plusieurs étapes distinctes les unes des autres. Par ailleurs, certains mystères naviguent autour de cette pratique coutumière datant de l’époque.

Dans une correspondance des affaires indiennes datant de 1890, nous retrouvons une affirmation étonnante faite par Angus McBride que des individus de la réserve de Témiscaminque sont de « pures Métis » (pure Halfbreed). Cette expression qui peut s’interpréter comme un oxymore mêlant « pureté » et « mélange » au sujet d’une identité autochtone, attire tout particulièrement notre attention. Notre communication explorera ce type d’expression souvent perçue comme anecdotique en soulignant comment les structures de parenté chez les Métis canadiens peuvent refléter une conception de l’identité qui se distingue manifestement des autres « Indiens » connus comme étant métissés. Nous argumenterons que cette découverte offre une façon innovatrice de réfléchir les limites de l’identité métisse au-delà des narrations nationalistes et primordialistes en vogue au sein de certains cercles universitaires. Il faut en effet savoir que les partisans du nationalisme de la Rivière Rouge ne réclament pas uniquement l’identité propre à leur nation métisse, mais réclame plutôt l'usage du terme “Métis” in toto, en souhaitant interdire son utilisation par d'autres Métis. Nous proposerons que l’expérience de structures de parenté similaires, investie par une série de rationalités légales qui divorcèrent le Métis de son indianité officielle sur le plan historique, offre une explication beaucoup plus riche et nuancée au sujet des limites entre l’identité métisse et les autres autochtones métissées.

En raison de l'accroissement de l’attention politique accordée à l’encadrement des 'mariages de complaisance', plusieurs études se sont intéressées à l’impact de cette suspicion sur l’expérience migratoire ainsi que sur les différents acteurs qui interviennent dans le cadre de la régulation de celle-ci. Or, si la magistrature constitue un acteur-clef de ce processus à l’étape du contrôle judiciaire, elle demeure peu étudiée. Nous avons donc analysé un échantillon statistiquement représentatif de l'ensemble des décisions publiées (n=406, N=1129) par la Section d’appel en immigration du Canada (2003-2017) en circonscrivant celles impliquant des enfants. Si la parentalité est considérée comme un fort indicateur de légitimité par la magistrature, celle-ci ne constitue pas pour autant un 'laissez-passer'. Suite aux thèses développées par Didier et Éric Fassin, pour qui le corps et l’identité sont respectivement devenus des sites de vérité dans les contrôles migratoires, nous examinerons le statut particulièrement ambigu des enfants dans le cadre des demandes de réunification familiale impliquant un.e conjoint.e. Questionnant la particularité du ‘dire vrai’ que représente l’enfant en lien avec le couple effectuant la demande de réunification, notre présentation vise à faire ressortir les scripts sociaux adoptés par les juges et illustrer les négociations identifiables entre le dire vrai du corps, des sentiments et des normes sociales entourant la parentalité.

Les comportements antisociaux à l’adolescence entraînent de lourdes conséquences pour l'individu et la société. Les relations avec des amis déviants peuvent être un terreau fertile pour le développement de tels comportements (Burk et al., 2007). La similarité des amis sur le plan des comportements (Berndt et Murphy, 2002) s’explique par les processus de sélection (les jeunes déviants sont plus enclins à se lier entre eux) et de socialisation (ils s’influencent mutuellement dans le temps). Le niveau de délinquance des amis permet de prédire l’augmentation des comportements antisociaux des jeunes (Burk et al., 2007). Les facteurs de risque de la délinquance ont été étudiés, mais on en connaît peu sur les facteurs protecteurs. Ce projet évalue dans quelle mesure la supervision parentale au début du secondaire peut diminuer l’influence de l’affiliation à des pairs déviants. Cette étude s’inscrit dans le cadre d’une étude longitudinale menée auprès de 1100 élèves de trois écoles montréalaises de milieux socioéconomiques défavorisés. Les comportements des jeunes et de leurs amis, ainsi que les pratiques parentales ont été évalués 2 fois par année entre le secondaire 1 et 3. Cette étude permet d'identifier les processus par lesquels les parents peuvent prémunir les jeunes contre l’influence négative de leurs amis et ainsi prévenir la délinquance. Des analyses de régression ont permis de confirmer certaines hypothèses concernant le caractère protecteur de la supervision parentale. 

Problématique:Au Québec, malgré l’importance des ressources humaines, techniques et financières investies dans les services d’aide et d’accompagnement en défense des droits pour les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, il n’existe pas d’indicateurs permettant d’évaluerles effets que produisent ces services.Objectif:L’objectif de cette recherche est d’identifier et de valider des indicateurs pour évaluer les effets que produisent ces services dans la vie des personnes usagères.Méthodologie:Pour ce faire, nous avons opté pour un devis de recherche qualitatif privilégiant plusieurs types de collectes de données. 1. Pour identifier les indicateurs nous avons : A. réalisé une recension des écrits exhaustive, B. coconstruit une grille d’indicateurs et dimensions au moyen de trois focus groupes dont un groupe regroupait des conseillers en aide et accompagnement et deux autres des personnes usagères des ces services. 2. Pour valider les indicateurs, nous avons réalisé des entretiens individuels auprès de11 triades (personnes, proches, conseillers).Résultats:L’analyse des données nous a permis de valider trois indicateurs (qualité de vie, changements, processus) et 23 dimensions qui y sont associées. Ces indicateurs sont utilisés dans le cadre d’une recherche dont l’objectif est de cerner les effets que produisent, chez les personnes usagères, les services d’aide et d’accompagnement offerts par les organismes de défense de droits en santé mentale.

La littérature recensée montre que l’appartenance
des femmes à certaines catégories sociales (par exemple, le genre, le statut
d’immigration, la race, la classe, etc.) et le contexte d’immigration (par
exemple, les politiques d’immigration, et l’adaptation des services aux
immigrants) créant des besoins spécifiques chez les femmes immigrantes, et les
vulnérabilisent à la violence conjugale (Alaggia, Regehr, & Rishchynski,
2009 ; Bhuyan, & Smith-Carrier, 2010; Brownridge, & Halli, 2002 ; Côté,
Kérisit & Côté, 2001 ; Smith, 2004).  Bien que la littérature sur le sujet contribue
à comprendre la problématique de violence conjugale en contexte d’immigration,
on observe un manque des connaissances sur les pratiques, notamment sur
l’intervention en violence conjugale en maisons d’hébergement.  Cette communication mettra l’accent sur : a) l’analyse
de la littérature sur les différentes formes d’oppression liées au contexte d’immigration
qui interagissent en vulnérabilisant les femmes à la violence conjugale; b) l’analyse
des pratiques des intervenantes des maisons d’hébergement du Québec.  La théorie féministe intersectionnelle sera
utilisée comme cadre d’analyse de la problématique de violence conjugale en
contexte d’immigration, et des pratiques d’intervention. Cette communication
permettra de réfléchir sur les enjeux de l’intervention en violence conjugale
auprès des femmes immigrantes, dans un contexte de maison d’hébergement.

 




La recherche présentée porte sur la compréhension de l'engagement et de la mobilité des individus au sein des mouvements sociaux.

L'objectif principal était de comprendre comment et pourquoi, des individus rejoignent un mouvement social, mais également comment et pourquoi ces mêmes individus évoluent d'un mouvement social à un autre. Si une certaine mobilité individuelle au cœur de mouvements protestataires est de plus en plus observée, il semblait encore difficile d’expliquer ce qui motive ce qui semblait être des évolutions opportunistes. À la lumière des limites émergentes de la recension de la littérature, la présente étude avait une visée exploratoire, voulant renseigner les causes de la mobilité des individus au travers d’engagements militants.

C'est pourquoi la méthode qualitative s’est imposée d’elle-même. Des entretiens semi-directifs ont été effectués pour la collecte de donnée. Dans cette démarche, le récit et le calendrier de vie (approche des parcours de vie) ont été combinés dans un protocole d’enquête narrative biographique. La méthode du calendrier d’histoire de vie a permis de recueillir des informations autodéclarées sur les engagements et les mobilités, mais également sur leurs contextes et les circonstances de la vie des participants.

Lors de l'analyse, des thèmes récurrents furent identifiés, ainsi que l’importance que les participants y accordaient. Ces thématiques très intéressantes seront discutées lors de la présentation.

Si les conditions de travail des travailleurs de la santé peuvent affecter leur santé psychologique, la pandémie de COVID-19 a augmenté les risques que leurs problèmes de santé psychologique au travail se chronicisent. Si l’influence du sexe des travailleurs sur leur santé psychologique est connue, les données transversales généralement recueillies limitent notre habileté à mesurer son influence sur les problèmes durables. Cette étude cherche donc à décrire comment le sexe des travailleurs de la santé influence la présence de problèmes chroniques de santé psychologique au travail durant la pandémie. Dans cette étude de type évaluation en vie quotidienne (EMA) couvrant les deux premières vagues de la pandémie (9 mois), 463 participants de 8 établissements de santé ont répondu hebdomadairement à des questionnaires sur leur santé psychologique au travail. Ils ont de plus répondu à un questionnaire sur leurs conditions de travail et leur exposition au stress. Des régressions logistiques seront utilisées pour mesurer les interactions entre le sexe et les autres variables sur la présence de problèmes chroniques de santé psychologique au travail. Les résultats préliminaires suggèrent que les problèmes chroniques de santé psychologique au travail sont associés à des facteurs différents selon le sexe. Les résultats de l’étude pourraient servir à améliorer la réponse du système de santé québécois aux crises sanitaires en ciblant les vulnérabilités particulières de ses travailleurs.

Étant donné leur rôle dans le développement de l’enfant, l’étude des comportements maternels et de leur évolution à travers le temps constitue une importante avenue de recherche. Cette étude a pour but d’explorer l’évolution de la structure, la sensibilité et l’hostilité maternelle durant les premières années de vie en fonction de différents facteurs à l’aide d’analyses de trajectoires. 56 dyades mère-enfant provenant d’une vaste étude réalisée auprès d’individus défavorisés de Montréal (Concordia Longitudinal Risk Project) ont été rencontrées à leur domicile à 6, 12, 18 et 56 mois pour mesurer les comportements maternelles (Échelles de disponibilité émotionnelle; Biringen et al., 1998), le stress (Inventaire de Stress Parental; Adibin, 1990) et le soutien social (Échelle du Soutien Social Parental; Telleen, 1985). Les analyses de trajectoires démontrent que les comportements maternels sont stables (taux de changement non-significatif) mais leur trajectoire varient en fonction de plusieurs facteurs. Plus les mères ont un statut socioéconomique, un soutien social et un niveau d’éducation  faible moins elles sont sensibles et structurantes et plus elles sont hostiles. Les mères sont également moins sensibles et structurantes avec leur garçon et lorsqu’elles sont stressées. Comme on en sait très peu sur les facteurs susceptibles d’influencer l’évolution dans le temps des comportements maternels,  les résultats de cette étude revêtent une importance particulière.



Ayant recueilli des données sur la fréquence et la sévérité des comportements violents dans les relations amoureuses (850 sujets), de l’hiver 2011 à l’automne 2012, la violence psychologique prédomine chez les sujets. Tenant compte que les jeunes utilisent les T.I.C. pour s’informer et pour échanger, les chercheurs ont utilisé des messages personnalisés, diffusés via le web, afin de modifier la fréquence et la force de l’intention de l’utilisation des insultes lors des échanges dans une relation amoureuse. Les 200 sujets du groupe expérimental  ont été sélectionnés selon une technique d’échantillonnage stratifiée en fonction du sexe, du style d’attachement et du nombre d’insultes, dans quatre programmes au Cégep de l’Outaouais à la session hiver 2013. Ils ont appris à s'exprimer sans insulte dans le respect de leur partenaire en écoutant des messages personnalisés sur une période de quatre semaines. Les messages personnalisés et les «feedback» tiennent compte des caractéristiques des sujets et de la force de leur intention de s’exprimer sans insulte.  Cette démarche expérimentale est basée sur le «tailoring» et la théorie du changement planifié (modèle de Fishbein et Ajzen, 2010).

Au début de l’expérimentation 46,4% des sujets en couple s’exprimaient sans insulter leur partenaire. À la fin de l'expérimentation, 77,9% y parviennent. Cette performance se maintient toujours après un mois. Qu’en est-il de ceux qui insultaient plus fréquemment leur partenaire?  

Comme chercheures, nous accompagnons un nombre croissant d’intervenant.e.s dans leurs pratiques de la recherche participative à des fins d’intervention sociale au Québec.  Quelle est la portée et la nature de ces pratiques ? Contribuent-elles à réduire les injustices épistémiques (Fricker, 2007)?

Objectifs : documenter ce qui est dit dans la littérature scientifique sur l’expérience d'intervenant.e.s sociaux en matière de pratique de la recherche participative à des fins d’intervention. Identifier des avenues de recherche.

Méthodologie : En l’absence de revues d’écrits, nous avons réalisé un examen de la portée (PRISMA-ScR): repérage systématique des articles, sélection en double aveugle à l’aide de Covidence; analyse thématique à l’aide de Dedoose.

Résultats préliminaires : peu d’écrits portent spécifiquement sur la pratique de la recherche sociale par des intervenant.e.s sociaux aux fins d’intervention. Si certains présentent les résultats empiriques de recherches menées par des praticien.ne.s dans le cadre de leurs fonctions, d’autres relèvent la proximité de la recherche participative et de l’intervention sociale : leurs finalités d’empowerment et de changement social ; le travail avec des citoyen.ne.s qui vivent des situations d’oppression. Très peu documentent l’expérience des intervenant.e.s, la portée de la recherche comme intervention ou les enjeux liés au processus. Cette communication souhaite en rendre compte et présenter des pistes pour la formation et la recherche.

Le genre est un facteur qui influence le choix des actions politiques entreprises par les citoyen.nes (Scholzman et al. 1995). Si des actes tels que la participation électorale montrent peu de différences entre les genres, la nature de la participation non-électorale tend vers des engagements plus sociaux de la part des femmes (Harell 2008). Dans le contexte des actions militantes, il y a aussi une tendance des hommes à prendre part à des actions plus « risquées » et même illégales (Stolle et Hooghe 2005).  Notre recherche vise à comprendre la nature des différences dans les formes de protestation dans lesquelles s’engagent les personnes s’identifiant en tant qu’hommes et en tant que femmes.  Plus précisément, nous cherchons à savoir quelles sont les différentes actions entreprises par les hommes et les femmes durant la grève étudiante de 2012 au Québec et les raisons pouvant expliquer ces différences. Pour ce faire, nous utilisons les données recueillies à l’aide d’un sondage distribué à des étudiant.es universitaires en 2012 (N≈15 000). Celui-ci nous donne des informations sur les actions du mouvement étudiant, mais également sur trois variables que nous croyons explicatives des différences genrées : les attitudes des participant.es face à l’action directe, leurs sentiments lors de la participation à des manifestations et les conséquences légales de leur participation dans le mouvement social.

La première relation sexuelle (1e RS) est souvent déterminée par le coït phallovaginal chez les individus hétérosexuels. Or, l’importance donnée à la pénétration comme marquant la 1e RS rend invisible les sexualités des femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FARSAF).

84 FARSAF (16-25 ans) ont complété un questionnaire mixte en ligne visant à catégoriser des comportements comme 1) non sexuels/non-marqueurs de la 1e RS; 2) sexuels/non-marqueurs de la 1e RS; ou 3) sexuels/marqueurs de la 1e RS. Selon une analyse en composantes principales, les comportements génitaux directs sont vus comme sexuels et marqueurs; les caresses et contacts génitaux indirects sont vus comme sexuels mais non-marqueurs; les comportements sans contact génital sont vus comme non sexuels.

43 de ces FARSAF ont complété le volet qualitatif du questionnaire et décrit leur 1e RS. Une analyse de contenu a identifié les marqueurs et non-marqueurs de la 1e RS et les facteurs influençant la compréhension de cet évènement. Les marqueurs de la 1e RS incluent le sexe oral et la stimulation génitale manuelle; les caresses et la nudité n’en sont pas des marqueurs. La stimulation génitale indirecte et la masturbation individuelle sont des comportements qui dépendent du contexte, qui est primordial pour interpréter l’expérience de la 1e RS. Aucun équivalent comportemental au coït n’émerge chez les 1e RS.

La triangulation de ces données permet de peindre un portrait plus clair de la 1e RS dans sa complexité.

Au Québec, la majorité des enfants suivis par la protection de la jeunesse et vivant en milieu substitut sont placés en famille d'accueil (Association des centres jeunesse du Québec, 2013). Malgré l’influence des perceptions des parents d’accueil sur l’évolution du placement, très peu d’études leur donnent la parole(Brown & Bednar, 2006).Cette recherche a donc pour objectif de mieux comprendre l’adaptation de l’enfant à son placement en famille d’accueil, c’est-à-dire les facteurs de réussite et d’échec, et ce, en fonction de la perspective de la famille d’accueil. Au total, 13 mères d’accueil ont participé à une entrevue en plus de compléter une série de questionnaires en référence à un placement positif et à un placement problématique. Un modèle synthèse des facteurs de réussite du placement et des facteurs de protection de la famille d’accueil a été développé à partir des résultats qualitatifs et quantitatifs obtenus. Ce modèle comprend trois grands thèmes en interaction les uns avec les autres, soit le soutien et la collaboration, l’amour et les relations, ainsi que la reconnaissance.

La négligence de soi chez les aînés est un phénomène de plus en plus préoccupant dans la communauté scientifique internationale et au sein des équipes de professionnels appelées à travailler avec la population aînée et ce, de différents domaines (ex: travail social, droit, médecine, santé et sécurité publique, etc.). La littérature révèle que l'intervention, peu importe le domaine, s'avère la plus difficile auprès des personnes ayant des comportements autonégligents, particulièrement lorsqu'ils refusent l'aide ou les services qu'on leur offre. Le jugement professionnel est alors influencé par un sentiment d'impuissance, la nécessité de balancer les valeurs d'autodétermination et de sécurité, en plus de négocier les défis posés par le contexte organisationnel qui encadre sa pratique.

Pour identifier les compétences des travailleurs sociaux en intervention auprès d'aînés qui se négligent, nous avons mené des travaux de recherche au cours desquels une dizaine de travailleurs sociaux ont été interviewés. Le contenu de cet exposé se base sur l'analyse thématique de ces entrevues. Notre exposé mettra l'accent sur les défis posés dans la pratique des travailleurs sociaux qui interviennent auprès d'aînés en situation d'autonégligence. Plus particulièrement, notre regard se portera sur les valeurs et les compétences qu'ils mettent de l'avant dans ces situations d'intervention des plus complexes, en termes de ressources mobilisées et de stratégies d'intervention utilisées. 

Malgré les progrès en matière d’égalité des droits, de reconnaissance des diversités et d’un souci d’inclusion des personnes marginalisées, la sexualité entre femmes demeure investie de préjugés. Les femmes ayant des relations sexuelles avec d’autres femmes (FARSAF) se voient constamment confrontées à des discours contradictoires, empreints d’idées reçues, héritées de l’Église catholique, des politiques morales et de la psychanalyse. Tantôt dépravées, idéalisées dans des dynamiques libertines, tantôt reléguées au domaine de l’affectivité intime sans potentiel érotique réel, ces femmes doivent naviguer au travers d’un contexte tendant vers la ré-invisibilisation de leurs attirances homoérotiques. À l’ère d’un déploiement technomédiatique, les représentations de la sexualité FARSAF restent largement confinées dans une sous-culture d’initiées. Les résultats préliminaires de l’enquête terrain seront présentés. Les données collectées par le biais d’entretiens semi-dirigés seront analysées grâce à une approche croisant la théorie des représentations sociales, le modèle des scripts sexuels et une perspective féministe intersectionnelle. L’auteur.e releva une série d’impacts, tant individuels que collectifs, face à la rareté des modèles et l’absence de transmission de scripts propres à la sexualité entre femmes. Par essais-erreurs, les participantes réussirent à coconstruire, avec leurs partenaires, un univers sexuel et sensuel unique, orienté sur un mode exploratoire des désirs mutuels.

La philosophie pragmatiste de John Dewey(1859-1952) substitue à une conception fixe ou absolue de la connaissance, le concept d'enquête, soit un acte engendrant l'intelligibilité d'une situation problématique. Cette définition instrumentale de la connaissance implique une conception adéquate de la science. Celle-ci y constitue une technique de contrôle de l'enquête. La puissance de la science réside spécifiquement dans sa pratique expérimentale. Cette conception procédurale et instrumentale de la connaissance implique que l'enquête sociale n'a d'objet logique qu'à la condition expresse de provenir d'une situation problématique contingente, qui la fait exister. En effet, l'enquête ne peut être contrôlée consciemment qu'à travers des opérations et des procédures de transformation, dont les conséquences, fournissent le contenu de la connaissance. L'enquête sociale nécessite ainsi l'engagement dans la transformation expérimentale de la société, ce qui soulève la question de la neutralité du chercheur de façon particulièrement aiguë; et plus encore suivant la conception que Dewey donne des problèmes sociaux. En effet, ceux-ci impliquent nécessairement un conflit (struggle) entre des formes institutionnelles établies et d'autres formes émergentes. La position de Dewey est implicite: si la connaissance constitue la capacité d'action, donc la virtualité du pouvoir, ce que l'on qualifie de « neutralité » est relatif au consensus entre parties prenantes, à l'accord dans l'action.



Cette communication vise à exposer l’ouverture sur le sujet d’adoption selon l’expérience et la perception des adultes adoptés à l’étranger. La perspective des 13 participants de l’étude a été recueillie à l’aide d’entrevues individuelles semi-dirigées et de discussions de groupe. Les données ont été analysées selon une analyse thématique, à l’aide de l’analyse phénoménologique interprétative.

L’adoption est un phénomène complexe qui a des effets importants sur un grand nombre de personnes, pas uniquement les personnes adoptées. Toutefois, pour celles-ci, l’adoption est un parcours de vie durant lequel différents moments marquants peuvent survenir, comme la quête des origines et les retrouvailles avec la famille biologique. Les adultes adoptés de l’étude rapportent qu’il existe un manque de compréhension et d’ouverture sur l’adoption et ses différentes facettes de la part de leur famille adoptive, de leur famille biologique ainsi que de la société. Les participants rapportent que le sujet d’adoption est souvent tabou dans leurs familles ainsi que dans la société. Selon eux, il existe un voile de secret autour du phénomène qu’ils aimeraient voir levé. Leur discours permet de comprendre la nécessité d’ouvrir la discussion sur l’adoption, surtout en lien avec la trajectoire adoptive des adultes adoptés. Afin que les personnes adoptées puissent recevoir un soutien leur permettant de mieux naviguer leur expérience d’adoption, elles ont besoin que cette expérience soit reconnue.

Évaluation des effets à court terme du projet pilote du programme Empreinte – Agir ensemble contre les agressions à caractère sexuel auprès des jeunes du secondaire

La violence sexuelle est prévalente auprès des jeunes, révélant l’importance de la prévention (Hébert et al., 2016). Un nouveau programme de prévention de la violence sexuelle a été développé pour le milieu scolaire grâce à l’expertise de chercheures de l’UQAM et celle des CALACS. Une phase pilote a été effectuée au printemps 2017 auprès d’élèves de secondaire 3. Cette étude vise à déterminer quels sont les effets proximaux du programme Empreinte. Cette étude évaluative repose sur un devis pré-expérimental prétest/post test, auprès d’un échantillon de 167 jeunes. Le questionnaire permet de mesurer les connaissances, les attitudes, les habiletés, le sentiment d’autoefficacité et l’appréciation des ateliers. Les analyses révèlent que suite à leur participation au programme, les jeunes ont obtenu de meilleurs résultats quant à leurs connaissances, leurs attitudes, leurs habiletés et leur sentiment d’autoefficacité. Tant les filles que les garçons montrent des améliorations. Les résultats suggèrent donc que la participation au programme est associée à des effets positifs auprès des jeunes. Des pistes sont offertes quant aux stratégies pour mieux rejoindre les besoins des garçons.

Mots clés : Violence sexuelle, évaluation de programme, prévention, adolescence, éducation à la sexualité, milieu scolaire

La violence conjugale affecte de nombreuses familles et compromet le développement et le bien-être des adolescents qui y sont exposés. Ces conséquences peuvent être aggravées par la présence d’autres problématiques familiales telles que les problèmes de consommation ou de santé mentale des parents. Le projet de recherche qualitative propose d’explorer cette cooccurrence, peu étudiée auprès des adolescents, et de documenter : 1) les difficultés touchant les membres de la famille en lien avec la violence conjugale; 2) l’évolution de l’exposition à la violence conjugale dans le temps; et 3) les conséquences de la violence conjugale et des autres problèmes familiaux chez l’adolescent et les membres de sa famille. Les données ont été collectées auprès de 11 adolescents recrutés par l’intermédiaire des Centres jeunesse et des CSSS de la région de Québec et de Montréal au moyen d’entrevues semi-structurées. L’analyse préliminaire des verbatims montre une capacité des adolescents à nommer les difficultés familiales et la dynamique relationnelle parentale sans toutefois faire de lien avec la violence conjugale; une description de l’évolution de la violence conjugale essentiellement à travers l’escalade de la violence ainsi que la présence d’une ambivalence dans la description des conséquences de la cooccurrence et dans leur perception de l’intervention des services publics. Ces résultats contribuent à mieux comprendre la perception et le sens que font les adolescents de leur vécu.

La pandémie a modifié le fonctionnement de la société en obligeant l’État, les institutions publiques, les entreprises privées et les organismes communautaires à revoir leurs modes d’opération. Cette crise affecte également les réseaux locaux d’action collective (RLAC) qui interviennent de manière concertée et intersectorielle sur des problèmes sociaux complexes (jeunes en difficulté, pauvreté, etc.). Depuis mars 2020, certains milieux se distinguent sur le plan de l’action intersectorielle, notamment par la mise en place de cellules de crise locales (Touati, 2020) alors que d’autres milieux ont vu leurs activités diminuer. Cette communication cherche à comprendre comment des RLAC arrivent à produire des actions innovantes en contexte de pandémie et comment celui-ci affecte les RLAC. Elle se fonde sur une recherche qualitative visant à produire de nouvelles connaissances à partir d’une étude de cas multi-sites dans quatre régions du Canada (Stake, 2006). On retrouve parmi les éléments étudiés: les impacts de la crise sur la structure, la mission et le plan d’action des RLAC, et les acteurs et les stratégies mobilisés par les RLAC. Les résultats préliminaires permettront d’une part de sensibiliser les décideurs aux impacts qu’a la pandémie sur les collaborations locales, et d’autre part, d’informer les chercheurs et les intervenants des stratégies utilisées par les RLAC pour survivre et innover devant une crise et les conditions qui favorisent ou entravent leur émergence.

Pour quelles raisons des travailleur·ses quittent leur profession afin de se réorienter vers des milieux de travail reconnus comme éprouvants aux niveaux physique, financier et autres? Cette recherche explore le sens donné au travail et à l'activité de création par des artisan·es ayant vécu un changement de carrière vers les métiers d'art au Québec.  

Des articulations entre terrain de recherche et recherche de sens furent permises par une modification de la méthode hypothético-déductive. L'approche biographique du récit de vie s'est réalisée par des entretiens avec des artisan·es membres professionnels du Conseil des métiers d'art du Québec (CMAQ).

En conclusion, la reconversion représente une réorientation non seulement professionnelle, mais aussi et surtout biographique. La transition vers les métiers d’art est présentée dans les témoignages comme une solution à deux éléments couplés : les difficultés éprouvées dans l'emploi antérieur, et une passion pour l'artisanat qui suscite des bienfaits personnels, sociaux et/ou environnementaux.  

Des défis sociaux qui dépassent l'expérience individuelle sont dévoilés par des préoccupations sur la réalisation de soi à l'époque actuelle et les mécanismes du monde du travail contemporain. Une (re)connaissance plus ample de ces métiers est fondamentale puisqu’elle révèle un univers de possibilités et d’alternatives à la façon dont sont perçues la consommation et la production puis l’exploitation des ressources et des humains.

Peu d’études portent sur l’expérience des mères qui sont en prison. Toutefois, les plus récentes études sur le sujet dénotent l’importance de tenter de comprendre les représentations que ces femmes se forgent d’elles-mêmes et de mettre au jour les impacts de l’incarcération sur leur bien-être psychologique, matériel, et social. D’autre part, bien que quelques études aient porté sur l’utilisation du tissage comme médium thérapeutique avec les femmes, aucune n’a été faite auprès de femmes emprisonnées. La présente étude a offert à des mères incarcérées dans un établissement de détention du Québec d’explorer la façon dont leur expérience vécue prend forme à travers la pratique du tissage à la main. Ce médium leur a été proposé comme outil d’expression créative dans un contexte d’art-thérapie de groupe. La création artistique était encadrée par un processus d’écriture où les participantes se positionnent comme témoins en regard de leurs œuvres. Par cette étude, l’étudiante-chercheure souhaite faire entendre les voix de ces femmes à travers leurs œuvres et leurs récits, ainsi qu’en présenter une analyse thématique. Les objectifs de cette recherche sont d’enrichir les connaissances sur le sens que prend le vécu de ces femmes, de rendre compte de l’utilisation qu’elles font du médium proposé ainsi que du rôle et de la fonction du cadre art-thérapeutique dans une telle démarche. Au dépôt de cette proposition, l’étudiante-chercheure en est à la phase préliminaire d’analyse des données.?

La théorie de l'autodétermination (Deci et Ryan, 2000) postule que la satisfaction des besoins psychologiques d'autonomie, de compétence et de relation est fondamentale au bien-être psychologique. La satisfaction de ces besoins a été principalement étudiée sous l'angle des aspects des milieux sociaux qui la favorisent ou qui l'empêchent. Cependant, des aspects des individus pourraient également y jouer un rôle.Nous avons développé un questionnaire afin d'investiguer les aspects de la personnalité dans la satisfaction des besoin: l'Échelle des Dimensions de la Satisfaction des Besoins (EDSB) (Bouizegarene et Philippe, en préparation).

Ce questionnaire mesure trois dimensions de la satisfaction des besoins: la satisfaction,la recherche excessive de la satisfaction (avidité) ainsi que la fuite de la satisfaction (évitement). Ces dimensions sont combinées aux trois besoins(p.e. avidité d'autonomie, évitement des relations, etc.).

Les participants (N=118) ont répondu à l'EDSB, puis ont lu une histoire relatant une perte relationnelle. Ceci était suivi d'une tâche de rappel surprise portant sur des éléments émotionnels et non-émotionnels de l'histoire. Les individus qui évitent l'autonomie, sont avides de relations et de compétence se sont souvenus de significativement plus d'éléments émotionnels. Cette étude suggère que des différences individuelles dans les dimensions de la satisfaction des besoins sont associées à des différences dans la mémoire émotionnelle.

Depuis l’instauration du « permis à points » en France, de nombreux conducteurs français doivent participer à des stages payants pour retrouver un « capital points » suffisant pour avoir encore le droit de conduire. Ces stages ont fait l’objet d’évaluations et de critiques qui ont conduit les autorités à en modifier la forme et les contenus. Nous avons récemment étudié les nouveaux stages, de l’intérieur, au moyen d’une recherche qualitative par entretiens (une trentaine) pour le compte de l’INSERR (Institut National de Sécurité routière et de Recherche). Avec notre statut d’universitaire, il s’agissait d’évaluer, d’une part, l’application de la nouvelle formule par les animateurs de stages (formule fondée sur des modèles en psychologie) et, d’autre part, de mesurer la réalité du changement de perception et de comportement des conducteurs dans leur relation alcool-conduite à la suite de ces stages de nouvelle génération. Notre approche était socio-anthropologique et critique, et visait à éclairer les décideurs dans la poursuite ou non de ses orientations en matière de sécurité routière. Plus largement, les expériences croisées de dispositifs existants, comme ceux en vigueur au Québec, nous invitent à la réflexion.