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Pour plusieurs, l’adolescence est marquée par l’initiation à la consommation de psychotropes et l’augmentation des conduites délinquantes. Parmi les facteurs pouvant contribuer à ce phénomène, l’influence du meilleur ami revêt une place particulière. Au moins deux mécanismes d’influence entre amis ont été proposés: la pression et la co-déviance. Les objectifs de cette étude sont (1) d’examiner les liens entre ces deux mécanismes et la qualité (positive et négative) de la relation d’amitié et (2) de vérifier leur contribution unique dans la présence de conduites délinquantes et de consommation d’alcool et de marijuana. Les données ont été recueillies par questionnaires auto-rapportés dans un échantillon de 303 jeunes (62% de filles; âge moyen = 16.38). Les analyses de corrélations révèlent que la pression semble associée à un niveau plus faible d’aspects positifs que la co-déviance. Il n’y a pas de différence importante en ce qui a trait aux aspects négatifs. Des analyses de régression ont été effectuées pour chacune des variables en entrant simultanément les deux mécanismes comme VI. Les résultats démontrent que les deux processus prédisent une plus grande occurrence de conduites délinquantes avec une taille d'effet plus importante pour la co-déviance. Cette dernière était également un prédicteur significatif de la consommation, contrairement à la pression. Ces deux mécanismes se distinguent de par leurs effets respectifs sur la délinquance et la consommation à l'adolescence.

Cette étude a été réalisée auprès 12 208 cégépiens du régulier, inscrits à la session d’automne 2014 et provenant de huit cégeps situés dans différentes régions du Québec. Elle mesure l’ampleur des besoins psycho-affectifs des répondants et l’utilisation des services d’aide qui leur sont offerts. Les résultats indiquent que les trois-quarts des répondants ont recours à de tels services d’aide pour des problèmes autres que scolaires. Les principaux motifs de ce recours sont la satisfaction, la curiosité et la souffrance. Les résultats montrent aussi que 17,4% des répondants ont ressenti beaucoup ou énormément de détresse et que 35,1% ont éprouvé souvent ou tout le temps de l’anxiété. Les principaux déterminants de la détresse et de l’anxiété sont la pression liée à la performance scolaire, les conflits familiaux et les pensées suicidaires. Ainsi, 33,3% ont éprouvé beaucoup ou énormément de pression liée à la performance scolaire et 29,3% qu’ils ont vécu beaucoup ou énormément de détresse à l’égard des conflits familiaux. De plus, 18,3% des répondants affirment avoir des pensées suicidaires et parmi eux, 7,3% disent en avoir eu souvent ou tout le temps. Enfin, les préjugés à l’égard de la santé mentale nuisent à l’utilisation des services d’aide et plus particulièrement les deux préjugés suivants : « consulter une ressource d’aide est un signe de faiblesse personnelle » et « il y a beaucoup moins à espérer de la vie après avoir été atteint d’un problème de santé mentale ». 

La présente recherche vise une importante période de l’histoire sociopolitique du Québec, soit celle qui s’étend de l’établissement du gouvernement civil, en 1764, jusqu’à la création du système parlementaire, en 1791. Dans ce contexte, marqué par l’absence d’institutions représentatives classiques, nous posons notre regard sur la pratique de pétitionner collectivement aux autorités coloniales. Cette pratique de longue date en Angleterre, rare en Nouvelle-France, devient un outil de participation et d’expression des Canadiens, ce qui démontre la capacité d’adaptation de la population locale aux nouvelles réalités coloniales. En effet, les Canadiens apprennent à représenter leurs griefs, inquiétudes et suggestions de changements, à travers des « respectueuses adresses » acheminées aux autorités politiques.

Une analyse détaillée de quelques 278 pétitions collectives de la période nous a permis d’identifier le profil des pétitionnaires (leur origine ethnique, leur sexe, leurs intérêts, etc.), leur lieu d’origine, la nature de leur l’utilisation de ce nouveau outil, la portée de leurs demandes, bref, l’impact politique de cette pratique sur la sphère publique québécoise. Cette analyse permet une nouvelle compréhension du développement de la sphère publique québécoise.



Le phénomène de l’adoption coutumière demeure une pratique culturelle assez méconnue et peu étudiée en service social (Charpentier et coll., 2010; Sigouin, 2010). L’adoption coutumière  repose sur la prise en charge des petits-enfants par les grands-parents. Ceux-ci deviennent, dès lors, la principale figure parentale et par conséquent, assume la pleine responsabilité du bien-être de l’enfant. Il semble important de se pencher sur la question du développement de pratiques d’intervention adaptées aux réalités familiales des communautés autochtones du Québec et de valoriser l’adoption coutumière comme une pratique culturelle incontournable, et ce, dans un souci d'améliorer les services à la population (Sigouin, 2010). 

Bien que j'en sois à l'élaboration de mon projet de recherche, je propose, lors du 82ème Congrès de l'ACFAS, de démontrer en quoi consiste la pratique de l'adoption coutumière au Québec, de présenter le cadre théorique soutenant ma recherche et d'exposer les données préliminaires recueillies, entre autres, lors des entretiens exploratoires.

Références:

SIGOUIN, C. La place et le rôle des grands-mères Inuit dans les relations familiales intergénérationnelles, Mémoire (M.A.), Université du Québec à Montréal, 2010, 128p. 

CHARPENTIER, M., A. QUÉNIART et C. SIGOUIN (2010).  "La grand-maternité chez les Inuits : portraits d’une réalité méconnue", Nouvelles pratiques sociales, Vol.23, no1, p.114-129.



Le service domestique, vers la fin du 19e siècle, représente l’occupation rémunérée la plus pratiquée par les femmes au Canada. À l’aube des années 1900, celle-ci perd en importance - phénomène qui s’accentue avec la Grande Guerre. Néanmoins, le « service » reste le gagne-pain d’une grande part de la population féminine au pays. Ces travailleuses faisant l'objet de quelques études générales, la création un portrait à l'échelle humaine n'a pas encore été entreprise. Ainsi, nous souhaitons identifier les domestiques en tant qu’individu, puis leur condition de vie au sein du foyer, offrant une analyse des évolutions, mais également des continuités à travers les décennies.

Nous avons choisi d’étudier Hull (Québec), une ville nouvellement industrialisée avec sa classe ouvrière en pleine croissance, sa bourgeoisie en expansion. Cas ordinaire à première vue, elle se démarque par certaines singularités comme la forte présence d’une population anglophone ainsi que sa proximité avec la capitale canadienne. Pour accomplir cette étude, nous utiliserons principalement les recensements canadiens de 1871 à 1921, les listes nominatives ainsi que les différentes publications officielles. Ajoutons aussi la création d’un portrait géographique grâce aux plans d’assurances-incendie de la ville, celle-ci nous permettant de compléter l’observation. Dans sa finalité, cette présentation servira à soulever plusieurs pistes de réflexion sur la place des domestiques aussi bien au foyer que dans la cité. 

Nous explorerons les liens entre travail et cohésion sociopolitique via un dialogue herméneutique entre les écrits de David Graeber et de Simone Weil, qui n’ont jusqu’alors jamais été liés en profondeur. Nous aborderons la bullshitization de l’économie, décrite par Graeber comme la hausse du temps au travail accordé à l’accomplissement de tâches superflues et à l’augmentation des emplois inutiles, dits bullshit jobs. Au-delà de l’insatisfaction au travail, nous démontrerons que ces dernières, avec leurs tâches répétitives, fragmentées ou insignifiantes, entraînent chez leurs occupants une incapacité systémique à porter attention. Pour Weil, la centralité sociopolitique du travail découle du fait qu’il cultive la capacité d’attention. Bien que traditionnellement conçue comme une capacité cognitive, celle-ci permet pour Weil la liberté individuelle et favorise la réceptivité envers autrui, fondement de la qualité du tissu social. Le travail, à l’époque de Weil et à la nôtre, est toutefois orienté par les impératifs du marché : l’indifférence propre à l’individualisme cultivé dans les entreprises néolibérales engendre un déficit de liens entre les travailleurs et une compétition exacerbée. La bullshit job atrophie donc nos capacités d’empathie, entraînant un climat sociopolitique hostile et une incapacité à nous gouverner. Revenir à la notion d’attention chez Weil permet d’élever la valeur du travail au-delà de la nécessité économique et de cerner son importance sociopolitique.

Lorsque l’on parle de crise du logement, on parle souvent de celle des grands centres urbains du sud du Québec (FRAPRU, 2013). Pourtant, les villes du nord du Québec et du Canada vivent en ce moment des crises similaires ou pires (Christensen, 2012). On sait peu de choses sur le déroulement d’une crise du logement dans de tels contextes. La présente communication s’attardera aux apprentissages tirés d’une recherche menée à Lebel-sur-Quévillon. En effet, cette ville mono-industrielle du Nord-du-Québec vit présentement une crise du logement et doit jongler avec le développement rapide de l’industrie minière et la réouverture d’une usine de pâtes et papiers (Lebel-sur-Quévillon, 2013). Nous présenterons dans un premier temps une mise en contexte de l’étude, que nous avons menée à la demande de la Ville de Lebel-sur-Quévillon, sur les besoins en logements sociaux. Nous expliquerons par la suite notre méthodologie mixte de cueillette des données : entrevues avec informateurs clés et calcul des logements disponibles. Nous limiterons la présentation de nos résultats de recherche aux étapes de la crise du logement dans une ville mono-industrielle nordique, aux répercussions et aux phénomènes particuliers qui s’y vivent. Nous conclurons notre présentation sur la nécessité de conjuguer développement économique et politique d’habitation pour éviter que de telles situations ne se reproduisent.



Le TDL touche 7% des jeunes. Son évaluation est pratiquée par les orthophonistes, qui fournissent des conclusions permettant d’identifier la sévérité de l’atteinte des versants réceptif et expressif du langage. Cela permet d’offrir des services adaptés à l’enfant, en clinique, et de mettre en lien la sévérité du TDL avec d’autres variables, en recherche. Aucun outil standardisé ne permet de faire la synthèse des indices de sévérité obtenus lors de l’évaluation orthophonique pour formuler une conclusion sur la taille de l’atteinte langagière. Une grille de codification de la sévérité du TDL a été élaborée afin de quantifier le niveau de sévérité établit dans les rapports orthophoniques. Cette étude vise l’évaluation de la fidélité de cet outil par la mesure de son accord inter-juge. Notre hypothèse prédit un degré d’accord inter-juge élevé. L'échantillon de cette recherche provient de données issues des dossiers d'enfants évalués à la clinique pédopsychiatrique de l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Il est composé de 172 sujets (M= 4:3ans, ratio G:F de 1:4). Un accord inter-juge de k= 0,84, jugé de presque parfait, est obtenu lors de la comparaison des scores. Après une résolution des cas par consensus, cet accord s’est élevé à k=0,94. Certaines variations sont observées en fonction des juges et des versants du langage. Les résultats confirment notre hypothèse. Ils ont aussi permis de formuler des limites de l’utilisation cette codification (p.ex.: un profil langagier hétérogène).

L’approche des soins infirmiers fondés sur les forces est une approche basée sur des valeurs fondamentales, qui met l'accent sur les forces (patients, familles, environnement, infirmières/équipe de soins) plutôt que sur les déficits. Les infirmières et autres gestionnaires de soins de santé peuvent contribuer de manière significative à la création d'un environnement propice à l'adoption d'une approche fondée sur les forces. Notre équipe multidisciplinaire a conçu et livré un programme de formation de leadership (SBNH-L) à deux cohortes de gestionnaires de soins de santé provenant de six établissements hospitaliers canadiens en 2021-2022. Nous offrons ici des données préliminaires sur l’efficacité du programme, avec une étude pré-post, pour la première cohorte (N=46). Les participantes à ce programme de formation affichaient plus de comportements SBNH-L à la fin du programme. Il y avait aussi une augmentation significative de leur auto-efficacité du leadership, satisfaction au travail, et d’autres dimensions du leadership (p. ex., transformationnel), mais aucune différence dans leur niveau de stress. Ces résultats corroborent l'efficacité de ce programme de formation et démontrent que le SBNH-L peut être appris et appliqué. Ils confirment également que l'adoption de comportements SBNH-L par les infirmières et les gestionnaires de soins de santé peut avoir d’autres effets positifs importants pour l’individu et son fonctionnement au travail.

Étudier le tourisme pose une épineuse question épistémologique et méthodologique : comment analyser un phénomène aussi global et mobile ? Certains soutiennent la technique du « following » (Germann Molz, 2012) qui consiste à suivre méthodologiquement les touristes que ce soit en ligne, concrètement durant leur voyage ou bien une fois revenu chez eux. Nous présenterons une analyse basée sur un autre versant de la mobilité, à savoir, son immanquable ancrage géographique. Ainsi, nous exposerons les intérêts d’une méthodologie qui se fige dans un lieu afin de cerner le passage de touristes. Il s’agira d’exposer les avantages d’une telle posture, particulièrement, sa capacité à atténuer la dichotomie méthodologique mobile/statique présente en sociologie du tourisme. De plus, cette façon de faire permet de mieux comprendre des phénomènes globaux dans leurs manifestations locales (Sassen, 2010), atténuant ainsi les généralisations dont les activités mondialisées font parfois l’objet. À travers l’exemple de notre recherche doctorale, qui étudie des touristes venant visiter Montréal, nous montrerons en quoi, une méthodologie qualitative localisée et statique dans la métropole est source d’informations sur des phénomènes mobiles et globaux.

Introduction : Pour promouvoir la santé et le bien-être des Autochtones, Santé Canada met l’accent sur les approches de promotion de la santé. Une approche de collaboration utilisant la participation sociale des aînés en tant que facteur de robustesse, rejoindrait les modèles traditionnels autochtones favorisant la guérison. Objectifs : Cette étude s'intéresse aux associations entre les relations intergénérationnelles impliquant des aînés et la santé physique et mentale des familles autochtones. Méthode : Il s’agit d’un devis transversal portant sur l’analyse des données de l’Enquête auprès des peuples autochtones (2012) et de l’Enquête de santé générale (2013) pour lesquelles les données de 24 803 répondants autochtones canadiens et 14 714 répondants canadiens incluant 346 personnes autochtones respectivement sont disponibles. Des régression logistiques et linéaires permettront de tenir compte de l’âge, du genre, du revenu, du surpeuplement et de la défavorisation matérielle et sociale dans l’analyse des relations entre les solidarités intergénérationnelles impliquant des aînés et les différentes variables de santé des familles. Avec 2604 aînés autochtones, on peut détecter une corrélation supérieure à 0,055 (r>|0.055|) avec une puissance de 80% à un niveau alpha de 0,05. Résultats : Les résultats seront disponibles en février 2017. Conclusion : Ces résultats pourraient mener à une recherche action impliquant les aînés autochtones pour améliorer la santé des familles.

L’hypervigilance envers le rejet social est un biais cognitif lié à une basse estime de soi. Ce biais  peut entraîner des sentiments d’isolement, perte de confiance ou même agressivité. Il est possible de modifier ce biais cognitif par une tâche d’entraînement attentionnelle (Dandeneau et Baldwin, 2004). Par cette présente étude nous avons étudié la possibilité d’auto-maintient d’une nouvelle habitude cognitive. Grâce au conditionnement classique, nous avons associé des stimuli sonores à des sentiments de rejet et d’acceptation sociale. Ces mêmes signaux sonores ont ensuite été reproduits lors d’une tâche mesurant l’orientation visuelle aux visages neutres, menaçants (représentant le rejet) et souriants (représentant l’acceptation). Selon notre hypothèse, le signal sonore associé à l’expérience du rejet déclencherait une orientation attentionnelle vers les visages associés au rejet. À l’inverse, le signal sonore associé à l’expérience d’acceptation déclencherait une orientation attentionnelle vers les visages associés à l’acceptation sociale. Nous avons également mesuré l’effet  24 heures plus tard comme mesure de la durée de l’effet du conditionnement. Les résultats appuient l’hypothèse selon laquelle des stimuli sonores conditionnés peuvent reproduire une expérience de rejet ou d’acceptation sociale. Cette étude pourra servir de fondement en recherche pour le développement de saines habitudes cognitives permettant une meilleure estime de soi.



En parallèle de la formation générale et de la formation professionnelle, l’éducation populaire représente le troisième pilier de l’éducation des adultes (UNESCO, 2015) comme véhicule de l’éducation à la citoyenneté active (Conseil Supérieur de l’Enseignement, 2016).



Pourtant essentielles pour un grand nombre de professionnels, d’organismes communautaires et de mouvements sociaux, ces démarches d’éducation populaire sont cependant peu documentées (CSE, 2016). L’absence de connaissances scientifiques et de référentiel de ces pratiques fait ainsi obstacle à la possibilité d’échanges, de réflexions et d’améliorations des pratiques existantes autant qu’à la formation de futurs professionnels.



Une des formes que prend l’éducation populaire au Québec est celle des universités populaires organisées, entre autres, par le mouvement ATD Quart Monde, et qui « permettent à des citoyens de tous milieux de se rassembler, de s’exprimer et de réfléchir ensemble pour apprendre à mieux combattre la pauvreté. Elles sont un lieu de dialogue entre des personnes en situation de pauvreté et d’autres n’ayant pas cette expérience » (ATD Quart Monde, 2014).



Lors de cette communication, nous présenterons les résultats préliminaires de notre analyse documentaire rétrospective des 10 dernières années d'Universités Populaires Quart Monde au Québec qui permet de décrire les étapes, dispositifs et approches éducatives de cette action.

Dès la diffusion du projet de loi 60, surnommé la charte des valeurs québécoises, des débats houleux, des prises de positions polarisées ainsi qu'un clivage entre le "nous" et le "eux" ont été observés dans l'ensemble du Québec. L’objectif de la présente étude est de contribuer à une meilleure compréhension des enjeux caractérisant les relations intercommunautaires et la façon dont ils jouent dans le domaine social, spécifiquement autour des expériences de discrimination et des relations entre la communauté majoritaire et les groupes minoritaires. Pour ce faire nous avons conduit des analyses descriptives de 193 textes publiés dans les médias officiels du Québec entre septembre 2013 et avril 2014 afin de documenter le discours médiatique autour du débat sur la Charte. Une analyse critique a de plus permis de questionner les discours explicites et latents. L'arborescence thématique créée par l'analyse dévoile 6 thèmes principaux et 24 sous-thèmes. Les rapports intercommunautaires, incluant une hausse de la discrimination, les risques de division sociale et les enjeux du multiculturalisme, sont apparus comme un des thèmes centraux du débat. Même si le projet de Charte n’a pas été adopté, nos résultats démontrent que le vivre ensemble au Québec demeure une question d'actualité dans le contexte sociopolitique québécois et dont les manifestations dans l'espace public peuvent engendrer des nouvelles solidarités autour d'une identité commune ou encore fragiliser l'harmonie sociale.

Suite à l'agression sexuelle et au meurtre de leur fille par leur voisin, les parents d'une jeune fille du New Jersey nommée Megan Kanka, entreprirent une lutte en août 1994 pour la création d’une loi qui révélerait au public l’identité et le lieu de résidence des délinquants sexuels. Moins de 3 mois plus tard, un répertoire public de délinquants sexuels était né (Loi de Megan). 

Notre présentation explore comment une construction particulière de la délinquance sexuelle comme problème social renchérissait la notion de «droit à l'information» et comment ces éléments étaient liés à la réponse pénale qu’était la Loi de Megan.

Nous avons analysé les discours politiques en lien avec l’affaire (étude de cas qualitative). Huit entretiens avec des acteurs impliqués dans le débat politique menant à la création de la loi de Megan furent effectués. Une analyse de plus de 150 articles de journaux et de quelques projets et textes de lois fut également effectuée.

Nos résultats soulignent le rôle primordial qu’avait le contexte sociopolitique autant sur la construction du problème social de la délinquance sexuelle que sur la solution qui lui était liée. De surcroît, la dyade problème-solution s’élabora en conjonction, dans un cadre temporel uniforme. La mort de Megan ne constituait qu’un point focal qui permit à des acteurs de mettre en pratique des concepts déjà largement partagés. L’étude conclue en liant le contexte sociopolitique du Canada à celui retrouvé dans notre étude de cas

L’objectif de notre recherche est de mettre en lumière, dans le contexte social sénégalais, la manière dont le contrôle social opère à l’endroit des adolescentes en conflit avec la loi durant leur expérience « délinquante » et judiciaire et les significations que ces adolescentes accordent à cette expérience.

Les recherches féministes constatent une différence selon le genre dans le traitement de la délinquance, aboutissant à moins de visibilité des conduites dérogatoires des filles et à plus de discrimination envers elles; ce qui pourrait expliquer la prédominance des conduites « délinquantes » chez les populations masculines. Cette différence de traitement observée dans l’institution judiciaire se baserait sur les normes de genre représentant la fille comme passive. Ainsi, les adolescentes « délinquantes » semblent sujettes à une double transgression : des lois et des normes de genre.

Durant huit mois, notre recherche d’inspiration ethnographique nous a conduits à réaliser 15 entrevues avec des adolescentes judiciarisées et une dizaine d’entretiens avec des personnes informatrices clés, en plus d’observations menées dans les domiciles des participantes, les tribunaux pour enfants et les services sociojudiciaires.

À partir des analyses en cours et des résultats préliminaires, deux parcours de vie ressortent chez les adolescentes en conflit avec la loi : celui des « rebelles », considérées comme des victimes à protéger et celui des « coupables », davantage marginalisées et considérées comme une cible à punir.

La pratique des jeux vidéos multijoueurs à été analysée de bien des manières en sociologie. Dans mon mémoire, je propose une analyse de la socialisation des joueurs à travers le médium vidéo-ludique en utilisant une approche microsociologique pour saisir l'expérience et les pratiques des joueurs. 

La transmission et le partage d'informations, normes, valeurs, pratiques et expériences sont des pratiques courantes à dans les jeux vidéos multijoueurs et les interactions possibles ne cessent de s’accroître. Il va être question ici de comprendre comment l'appropriation par les joueurs des outils de communications et d'interactions proposés par les jeux vidéo multijoueurs impacte les processus de socialisation.

A l'heure ou le numérique est de plus en plus présent dans les vies individuelles, l'analyse des processus de socialisation à travers de nouveaux médias devient de plus en plus importante. Mon mémoire va avoir pour but d'étendre notre compréhension des échanges interpersonnels à l'intérieur d'espaces sociaux numériques. 

L'objectif de cette présentation est de présenter le cadre théorique, le protocole de recherche et les hypothèses de mon projet de mémoire qui vont me permettre de répondre à la question : "Comment les outils de communication et d'interaction des jeux vidéo Multijoueur participent-ils à un processus de socialisation numérique ?"

Selon la réforme psychiatrique brésilienne, les personnes atteintes de troubles mentaux graves doivent recevoir un traitement psychosocial dans les centres de soins psychosociaux. Ce centre diffère d’une "institution totale" (Goffman, 1961) et cela change les interactions sociales dans l'institution. Plus précisément, les dynamiques des ajustements primaires et secondaires (Goffman, 1961) sont différenciées. Notamment à partir de la technique de l’observation participante, nous avons constaté que la participation des utilisateurs (pacientes) modifie la manière dont les relations sociales se produisent dans l'institution. Nous soutenons que la frontière entre les ajustements primaires et secondaires est devenue plus conflictuelle et que la participation des utilisateurs conduit l'institution à faire des accords constants avec eux afin de maintenir le contrôle.

La crise sanitaire mondiale et les vulnérabilités que révèle d’ores et déjà cette pandémie suscitent un appel renouvelé de toutes parts pour l’instauration permanente d’un revenu minimum de base, dont le déploiement devra nécessairement s’accompagner d’un droit du travail repensé afin de répondre au changement de paradigme sociétal. Même si aucun pays de l’OCDE n’accorde toujours pas un revenu universel à l’ensemble de ses résidents, il n’empêche que nous observions une attention accrue portée à ses visées. Jusqu’à récemment cantonné aux sphères marginalisées, le projet s’articule autour de l’idée que l’État devrait infléchir ses priorités en subvenant aux besoins essentiels de chacun. Selon l’économiste Thomas Piketty, en donnant à chaque personne une part équitable des ressources, le revenu universel fait partie d’une stratégie de réforme visant à corriger les inégalités socio-économiques et à « démocratiser la richesse et le pouvoir qui lui est associé ». Si son objectif premier est de réduire la pauvreté, la proposition porte aussi en elle la promesse de faire entrer dans le 21e siècle le droit du travail. À quoi pourraient ressembler le travail et son encadrement juridique si nous n’avions pas à travailler pour être payés ? 

D’après nos observations, nous constatons que la toponymie des écoles francophones au Nouveau-Brunswick a soudainement changé depuis le troisième millénaire. La plupart des nouvelles écoles francophones construites au Nouveau-Brunswick sont nommées selon des critères génériques et anhistoriques. À titre d’exemples concrets qui confirment ce phénomène, nous n’avons qu’à penser à l’Odyssée de Moncton et à l’école La Mosaïque du Nord à Balmoral. L’objectif de cette communication vise donc à rendre compte, d’une part, du pouvoir symbolique du langage, intrinsèque à la toponymie des écoles francophones au Nouveau-Brunswick, sur l’identité et la mémoire tant sur le plan individuel que collectif; d’autre part, elle propose une réflexion critique et normative sur les changements récents apportés à la Politique 409 qui relève du Ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance en ce qui a trait au processus de nomination de nos écoles. À partir d'une revue de la littérature interdisciplinaire qui s'inspire principalement des travaux menés par Carol J. Léonard, Paul Ricoeur et Paulo Freire, nous ferons une analyse conceptuelle de ces données. Nous ferons également allusion à quelques documents insitutionnels qui soulignent l'apport de la toponymie à la construction identitaire des élèves et à leur mémoire collective. Cette étude mobilisera de nouvelles connaissances sociologiques dans le but de conscientiser le public à la toponymie scolaire et ses effets identitaires. 

Objectif 
L’exposition répétée à la détresse et à la violence d’une clientèle non volontaire marque le quotidien des intervenants en Protection de la jeunesse (PJ). Alors, les intervenants peuvent appréhender de vivre des expériences stressantes au travail. Ces expériences peuvent engendrer des appréhensions qui affectent leur santé mentale et leur performance. Cette recherche qualitative explore les types d’appréhensions vécues par les intervenants de la PJ. 

Méthode
19 professionnels de la PJ sont répartis dans 3 groupes de discussion pour partager des événements professionnels pouvant être source d’appréhension. Une analyse thématique a suivi. 

Résultats
Les appréhensions vont au-delà des agressions physiques ou psychologiques de la clientèle. Influencés par le manque de personnel ou l’inexpérience de certains collègues, les participants appréhendent que la sécurité de chacun soit compromise. On retrouve aussi des appréhensions quant au bien-être. En effet, les participants appréhendent de perdre leur motivation professionnelle, notamment en raison des conditions de travail. La pression des supérieurs et la perception publique négative de la PJ sont d’autres facteurs d’appréhension.

Contribution
Cette étude explore comment les appréhensions des intervenants de la PJ se construisent. Concrètement, les résultats contribueront à l’adaptation d’une formation offerte aux supérieurs immédiats des intervenant en PJ afin de guider ceux-ci dans le support qu’ils offrent à leurs intervenants. 

Vivre dans la rue n'est pas une sinécure.  C’est  encore plus difficile quand le vieillissement entre en jeu.  Dans le cadre d'entretiens qualitatifs exploratoires avec une dizaine d'intervenants et de responsables de ressources en territoire montréalais, nous avons tenté de mieux comprendre les caractéristiques des itinérants de plus de cinquante ans et de mieux cerner les services qu'ils requièrent  Cette population est croissante, notamment pour des raisons démographiques (ici aussi les boomers sont présents). Les ressources du réseau de la santé ainsi que les ressources communautaires doivent désormais composer avec cette clientèle croissante, aux besoins complexes encore relativement méconnus.  Outre l'impact des caractéristiques générales de l'itinérance (extrême pauvreté, exclusion sociale, instabilité résidentielle),  les itinérants plus âgés vivent des problèmes spécifiques, tant au plan de la santé physique et mentale (pertes d'autonomie, pertes cognitives, etc.) qu'au plan social (isolement, difficultés d'adaptation, faible probabilité de retour éventuel au travail, etc.).  Même les intervenants qui connaissent bien l'itinérance peuvent trouver difficile de  venir en aide à cette clientèle.  Dans le cadre de cette communication, nous résumerons les principaux constats de ces premiers entretiens exploratoires et discuterons des avenues de recherche que nous entrevoyons pour approfondir l’analyse de cette problématique.



L’appartenance à une trajectoire élevée d’agressivité physique (TEAP) à l’enfance est associée à différents problèmes à l’âge adulte. La présente étude visait à établir si la prédisposition génétique et la maitrise du langage sont des déterminants d’une TEAP. Des mesures d’agressivité physique (AP) et de langage ont été recueillies auprès de 764 jumeaux suivis annuellement entre 18 mois et 12 ans. Une TEAP a été identifiée pour toute la population, puis séparément pour les garçons et les filles, ces dernières ayant une fréquence et des patrons d’AP différents des garçons. L’héritabilité de la TEAP est estimée à 67 % comparativement à 12 % pour les trajectoires au patron normatif. Dès 30 mois chez les garçons et 60 mois chez les filles, les enfants d’une TEAP présentent un langage plus faible que ceux des trajectoires au patron normatif, et ce, même une fois la prise en compte du QI non verbal et du revenu familial.

Malgré les progrès en égalité sociale et législative des minorités sexuelles, les employés lesbiennes, gais et bisexuel(e)s (LGB) sont toujours victimes de discrimination, de micro-agressions et d'homophobie en milieu de travail. Au Québec, un employé sur dix serait victime de discrimination au travail et presque un employé sur quatre aurait subi une forme d'homophobie directe. Le Plan d'action gouvernemental de lutte contre l'homophobie du Québec souligne qu'il faut continuer à lutter contre l'homophobie en milieu de travail.

Une façon qu'ont les employeurs pour réduire la discrimination et l'homophobie en milieu de travail est d'adopter des initiatives de gestion de la diversité sexuelle, telles que des politiques antidiscriminatoires et des formations à la diversité sexuelle. À ce jour, les quelques recherches ayant vérifié l’efficacité de ces initiatives démontrent qu’il existe des limites à ces méthodes.

Les objectifs de notre étude sont: 1) dresser un portrait des initiatives de gestion de la diversité sexuelle adoptées par de grandes entreprises canadiennes 2) explorer les perceptions et les expériences qu'ont les employés LGB par rapport à ces dernières 3) suggérer des pistes d’amélioration.

La présentation fera entre autres état des résultats préliminaires d’une analyse thématique d’entrevues semi-dirigées menées auprès d'employés LGB qui travaillent dans diverses grandes entreprises, ainsi qu'avec des informateurs clés impliqués dans la diversité sexuelle au travail.

L’intimidation peut se produire à tous les âges et dans tous les milieux de vie, ainsi qu’avoir des conséquences sur la santé physique et mentale ou sur les interactions sociales, et générer diverses réactions comme la peur, la gêne ou la colère. Pourtant, l’intimidation demeure très peu documentée dans les résidences privées pour aînés.

Le jeu sérieux apparaissant une avenue pertinente pour contrer et prévenir cette intimidation, une recension des écrits sur les jeux sérieux s’adressant aux aînés ou visant l’apprentissage d’habiletés sociales a été réalisée. Quatre banques de données (PsycINFO, ProQuest, EBSCO, ERIC, Érudit) ont été interrogées en croisant les termes jeux sérieux et aînés, et jeux sérieux et habiletés sociales. Parmi les 78 articles scientifiques recensés, 19 ont été retenus.

Il ressort, entre autres, des résultats de cette recension que les aînés préfèrent les jeux sérieux où l’on joue seul, qui proposent des stratégies et des pointages, et qui sont faciles d’utilisation. Les jeux sérieux portant sur l’intimidation utilisent des scénarios pour aborder cette thématique et sont destinés aux enfants ou adolescents. Aucun jeu sérieux s’adressant aux aînés et visant à prévenir ou à contrer l’intimidation n’a été recensé.

Cette recension contribue à l’identification et à une meilleure compréhension des freins et des leviers à l’acceptabilité et à l’utilisation d’un jeu sérieux visant à prévenir et à contrer l’intimidation dans les résidences privées pour aînés.