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Cette communication présente le point de vue des membres du personnel scolaire sur les conséquences de la pandémie et leur adaptation à celles-ci, en regard des inégalités sociales, scolaires et numériques. Elle repose sur les résultats d’une étude qualitative réalisée auprès de 31 membres du personnel scolaire d’écoles primaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean présentant des indices de défavorisation sociale et matérielle variés. Cette  étude révèle que le confinement et l’enseignement en ligne ont creusé l’écart entre les élèves qui avaient de la facilité dans leurs apprentissages avant la pandémie et ceux qui présentaient déjà des difficultés et des besoins particuliers. Selon leur milieu d’appartenance, les jeunes et les enseignants n’avaient pas accès au même matériel et ne présentaient pas les mêmes compétences d’utilisation des technologies numériques. La pandémie a donc contraint le personnel scolaire à mettre à l’essai différentes stratégies d’enseignement et d’apprentissage, à se doter de nouveaux outils pédagogiques et à développer des compétences, notamment en lien avec le numérique. À la lumière de ces résultats, cette communication permettra de discuter des leçons à tirer de la pandémie dans le futur et des actions à maintenir ou à mettre en place afin d’améliorer la qualité de l’aide offerte aux jeunes, aux familles et aux enseignants pendant et après la pandémie, tout en diminuant la présence d’inégalités.

Depuis quelques années, le CISSSO ainsi que ses partenaires proposent des services spécialisés intensifs à une clientèle jeunesse multiproblématique âgée de quatre à dix-sept ans. Le projet Écho mise sur une approche systémique qui implique le jeune, la famille et tous les réseaux qui l’entourent. Dans le cadre d'une recherche évaluative mixte, nous nous sommes intéressés aux effets perçus par les acteurs clés. Des familles (n=13) et des intervenants (n=3) ayant participé au projet ont témoigné de leur expérience par le biais d'entrevues individuelles semi-structurées. De plus, des questionnaires tels que l’Outil place aux parents et Moi comme parent, l’Indice de stress parental, l’Échelle de dépression CES-D ainsi que le Dominique interactif ont permis de décrire d’autres aspects importants liés à la situation familiale. Force est de constater que les familles rencontrées se retrouvent souvent au bout d’un long parcours marqué par un niveau de stress élevé et une dynamique familiale négative. Selon nos résultats, cette intervention de milieux favorise une amélioration des liens entre les membres. Le projet Écho développe aussi l’empowerment et le sentiment d’auto-efficacité des parents. Cette présentation abordera donc le vécu des familles ainsi que les retombées associées à ce projet.

Les travaux de recherche sur les caractéristiques des délinquants associés aux gangs de rue indiquent clairement que ces derniers sont aux prises avec des facteurs de risque criminogènes importants, et demandent une surveillance et une intervention accrues (Hemmati, 2006; Esbensen, Winfree, He et Taylor, 2001; Hill, Howell, Hawkins et Battin-Pearson, 1999). Bien que ces délinquants semblent poser un certain nombre de difficultés en matière d'évaluation et de gestion du risque, peu d'efforts ont été déployés afin de connaître les facteurs associés à la récidive chez ces derniers.  Cette conférence a pour objectif de présenter les premiers résultats  de l’étude de la délinquance des délinquants associés aux gangs de rue à l’aide d’un modèle multidimensionnel des gangs. Les participants, une soixantaine de jeunes évalués dans les Centre jeunesse du Québec, ont été évalués à l’aide d’un protocole financé dans le cadre d’une action concertée. Les différences entre les membres et les non-membres ainsi que le lien entre les différents facteurs de risque spécifiques aux gangs et la délinquance seront présentés. Les implications relative à la mesure du phénomène des gangs et celles liées à l’évaluation du risque seront discutées.

L'objectif de cette communication est de donner une image plus complexe du fonctionnement de la communication au sein des relations intimes (et en particulier des couples monogames hétérosexuels) et de montrer l'importance d'étudier les facteurs socioculturels extérieurs à la relation pour comprendre le fonctionnement de ce type de communication, souvent considéré à tort comme une forme assez simple d'interaction sociale. En particulier, je vais m'opposer à l'idée qu'avec l'affaiblissement des normes traditionnelles rigides, les relations de couple sont aujourd'hui de plus en plus basées sur une négociation libre et explicite entre les partenaires, qui seraient en mesure de se donner les normes qui régulent la relation, comme le suggère Giddens (1992). Je soutiendrai au contraire que l'imaginaire amoureux et la codification des rôles de genre jouent encore un rôle non négligeable dans la régulation des relations de couple, et que c'est la raison pour laquelle la formation sociale de ces phénomènes culturels doit rester au centre de l'étude de l'intimité. Pour ce faire, je me référerai au concept de « sémantique de l'amour » développé par Luhmann et je montrerai comment ce concept réussit mieux que d'autres à étudier le caractère particulier de la formation culturelle des normes qui régulent la communication intime. Par ça, je ne souhaite pas défendre un modèle traditionnel de relation, mais plutôt montrer la permanence des éléments traditionnels dans les relations de couple.

Parmi les disciplines s’intéressant à la santé globale, l'éthique clinique et la psychothérapie ont, chacune de leur côté, développé des approches privilégiant l'effet thérapeutique de la parole, notamment auprès de personnes ayant à surmonter certaines catégories de traumatismes. Toutefois, ces disciplines ne proposent pas une analyse communicationnelle approfondie axée sur l'étude des structures du langage et de la signification. Ainsi, l'objectif général de cette étude était de comprendre comment la parole agit positivement (en créant de l'apaisement) sur une personne vivant un "traumatisme personnel majeur", défini comme choc brutal et inattendu ayant des conséquences physiques/émotionnelles qui invalident la personne. Pour atteindre cet objectif, une analyse systématique de paroles ayant fait du bien à des personnes traumatisées a été réalisée afin de pouvoir établir un nombre fini de corrélations entre des « unités de signification » (qui sont des séquences de mots) et des états mentaux associés au bien-être. Pour la cueillette de données, une stratégie méthodologique mixte fondée sur 44 entrevues semi-dirigées (partie qualitative), de même que sur une analyse statistique des corrélations entre séquences de mots et états psychologiques (partie quantitative) a été utilisée. Les résultats présentés feront état des séquences de mots les plus efficaces (fréquence et impact), ainsi que de leurs caractéristiques structurelles (fonction perlocutoire).

Récemment, les universités ont tenté d’adresser la croissance des besoins des étudiants en santé mentale à travers des interventions dirigées par des étudiants. Toutefois, une évaluation des effets auprès des étudiants est requise. Cette étude a évalué les retombées de «Stronger than Stigma (STS)»,  un groupe axé sur la santé mentale dirigé par des étudiants dans l'optique de promouvoir la santé mentale en intégrant des approches en ligne et en personne. Cinquante-huit (62,1% femme) étudiants ont complété un sondage anonyme en ligne évaluant STS selon la promotion de la santé mentale, les bienfaits et la réponse aux besoins. Les résultats démontrent que 100% des participants sont d’accord ou entièrement d’accord avec le fait que (1) STS a promu et prôné la santé mentale (2) d’autres étudiants peuvent profiter de STS et (3) STS répond à un besoin. La narration à la première personne du blog et de la série de conférences ont été les éléments choisi comme les préférés par 34,5% et 27,6% des participants respectivement. De plus, 20,7% ont préféré les ateliers et 15,5% la présence médiatique sociale. L’étude actuelle démontre l’enthousiasme pour les groupes de santé mentale dirigés par les étudiants, particulièrement avec la narration à la première personne sous forme de blog et de série de conférences. Considérant la réponse positive au programme STS, ces groupes devraient être développés et accessibles aux étudiants à travers des universités afin de promouvoir la santé mentale.

Problématique 
Les centres pour aînés (CPA) sont des acteurs clés de l'écosystème entourant les aînés au Québec. La manière dont les CPA jouent ce rôle en tant que forme d’infrastructure sociale, ou tiers espace, est peu étudiée. Ici, nous nous intéressons à la manière dont le personnel favorise la bientraitance des personnes aînées dans les géographies politiques.

Méthodologie  
Quatre world cafés ont été organisés avec les personnes aînées, les proches aidants, les bénévoles et des membres du personnel des CPA (n = 163) dans trois géographies différentes : urbaine, rurale et banlieue. Sept  entretiens individuels semi-dirigés avec le personnel des CPAont également été menés. Une analyse thématique des données a permis d’identifier l’importance des CPA pour la bientraitance des personnes aînées dans leurs communautés et les façons dont la géographie politique peut créer des obstacles.

Résultats  
Les CPA agissent comme des tiers espaces d’appartenance et d’accès aux ressources et au soutien. Le travail effectué aux CPA par le personnel est de la reproduction sociale. Le personnel des CPA comble les lacunes dans les soins de santé, les services sociaux et les infrastructures physiques.

Contribution 
La littérature et les politiques publiques doivent comprendre le travail de reproduction sociale qui se déroule dans les tiers espaces comme les CPA. Les CPA sont essentiels et doivent être valorisés et dotés de ressources en conséquence.

La violence émotionnelle (VE) à l’enfance est l’un des traumas interpersonnels les plus répandus, surtout chez les femmes, et implique l’expérience répétée d’humiliation, de critiques, de menaces ou d’insultes (Bigras et al., 2015; Dias et al., 2015; Stoltenborgh et al., 2015). Plusieurs études recensent la présence de symptômes de stress post-traumatique (SSPT) chez les survivants de VE, mais les mécanismes qui sous-tendent cette trajectoire demeurent méconnus (Godbout et al., 2015; Haferkamp et al., 2015). De récentes études soulignent le rôle de la pleine conscience pour tenter de comprendre les effets des traumas. Dans cette perspective, cette étude vise à explorer le rôle médiateur de la pleine conscience dans la relation qui unit la VE à l’enfance et les SSPT. Un total de 111 femmes ont complété un questionnaire auto-rapporté en ligne. Au sein de cet échantillon, 51,4% des femmes rapportent avoir vécu de la VE à l’enfance et 27,9% rapportent des SSPT cliniquement significatifs. Les résultats d’analyses de régression multiple hiérarchique démontrent que la VE est associée à une augmentation des SSPT et que cette association est partiellement expliquée par une diminution des capacités de pleine conscience (? = -0,22 p = 0,02; R2 = 0,08). Ces résultats confirment l’importance d’évaluer l’expérience de VE à l’enfance chez les femmes qui rapportent des SSPT et suggère que l’entrainement à la pleine conscience pourrait prévenir ou diminuer les SSPT chez les survivantes de VE.

L’enfance et l’adolescence constituent des périodes où les filles sont particulièrement à risque de vivre une agression sexuelle (AS). Les AS sont associées à plusieurs répercussions au plan relationnel et sexuel. Notamment, le sentiment de trahison occasionné par l’AS peut être ravivé dans leurs relations amoureuses. La présente étude vise à décrire, du point de vue de jeunes femmes qui ont vécu une AS, les enjeux liés à la trahison et leur expression au sein de leurs relations affectives et sexuelles. Des entrevues semi-dirigées ont été effectuées auprès de 19 jeunes femmes victimes d’AS âgées entre 18 et 25 ans. Une analyse de contenu direct a été effectuée à la lumière du modèle théorique des dynamiques traumagéniques de Finkelhor et Browne (1985). Les résultats indiquent qu’afin de composer avec la trahison ravivée dans leurs relations amoureuses, la majorité de ces jeunes femmes vont privilégier des stratégies de protection de l'estime (n=14) tandis que quelques-unes vont plutôt mobiliser des stratégies de réparation (n=3) visant à restaurer la confiance qui a été ébranlée. Finalement, peu vont naviguer entre les stratégies de protection et de réparation (n=2), témoignant ainsi d’une ambivalence et pouvant les amener à sexualiser leurs relations interpersonnelles. Ces constats soulignent l'importance de cibler les enjeux liés à trahison dans les interventions auprès des victimes d’AS pour favoriser le développement d’interactions amoureuses et sexuelles positives.

 

Cette recherche socio-constructiviste cherche à comprendre comment s’opèrent les processus de valorisation de soi chez les adolescents dévalorisés par la société et le système scolaire. Par processus de valorisation de soi nous entendons la dynamique par laquelle le sujet accorde du sens et de la valeur à son existence. À travers les concepts piagétiens d’équilibration et à l’aide de la théorie de la reconnaissance nous avons développé une modélisation des processus de valorisation de soi. Grâce aux recherches conduites dans le domaine de l’expérience esthétique, de l’éducation artistique et culturelle et en psychologie de l’orientation, nous avons précisé l’application de notre modèle théorique dans le réel. Ainsi, nous avons pu conduire notre expérimentation auprès de dix adolescents mauriciens de 14 à 15 ans venant de milieux défavorisés et en situation d’échec scolaire au sein d’un dispositif d’ateliers d’arts plastiques pendant un an. Les analyses de cas conduites à partir de l’observation des conduites et des entretiens semi directifs sur les projets professionnels des sujets révèlent la difficulté des adolescents à organiser et à évaluer leurs conduites en vue de se valoriser. Elles indiquent également que des relations de respect mutuel favoriseraient la valorisation des sujets. Cette recherche exploratoire identifie les pistes qui pourraient êtres approfondies pour mieux comprendre les processus de valorisation de soi chez les adolescents dévalorisés.

Les préjudices interpersonnels (par exemple, maltraitance physique, négligence, etc.) ont été associés à la perpétration de violence dans les relations amoureuses (VRA). Certains modèles suggèrent cependant que c’est le cumul des préjudices interpersonnels qui est particulièrement important pour expliquer la perpétration de VRA. En se basant sur le modèle du trauma, l’objectif de cette étude est de déterminer si le lien entre les préjudices interpersonnels cumulatifs et la perpétration (oui/non) de VRA physique sévère au cours des 12 derniers mois peut s’expliquer par les symptômes de stress post-traumatiques. Cette recherche est réalisée avec 8508 participants en couple provenant de l’étude internationale sur la violence dans les relations amoureuses. Nous avons considéré un total de cinq préjudices interpersonnels. Nous avons réalisé une analyse de médiation à l’aide de l’estimateur par imputation. Le modèle contrôle pour plusieurs variables confondantes comme l’âge, le sexe des participants, etc. Les résultats montrent qu’un changement d’une unité sur le nombre de préjudices interpersonnels est généralement associé directement et indirectement à travers les symptômes de stress post-traumatiques à la VRA, mais l’effet naturel indirect diminue avec le nombre de préjudices interpersonnels. Cette étude a montré que le modèle du trauma est pertinent pour expliquer une partie de la relation entre les préjudices interpersonnels cumulatifs et la VRA perpétrée physique sévère.

Implantée depuis 2009 au Québec, l'organisation Avenir d'enfants accompagne et finance chaque année plus de cent regroupements locaux de partenaires (RLP) dans tout le Québec. Leurs membres, qui totalisent plus de 2 000 organisations, se mobilisent autour de plans d’action concertés proposant des centaines d'activités qui contribuent au développement global des enfants de cinq ans et moins vivant en situation de pauvreté. Depuis le début, l'organisation soutient les communautés locales dans l'élaboration de leurs plans d'action concertés et dans la mobilisation de leurs partenaires. Or, en réponse à une évaluation du processus d’accompagnement offert, Avenir d’enfants a décidé de former l’ensemble des RLP à la Démarche partenariale écosystémique. À ce jour, 72 des 128 RLP de partenaires ont été formés. Cette conférence portera sur des résultats de l'implantation de cette démarche auprès des RLP accompagnés par Avenir d'enfants. Elle traitera des raisons qui ont motivé la transition vers ce type d'accompagnement et de son appréciation par les regroupements locaux de partenaires. 

Afin de favoriser le vieillissement actif des personnes âgées de 70 ans ou plus, en période de pandémie et postpandémie, le Centre collégial d’expertise en gérontologie, le Réseau FADOQ et leurs partenaires développent une plateforme numérique, pour et avec elles. Cette communication portera sur la plateforme numérique et sa démarche de réalisation.

La plateforme est développée dans le cadre d’une recherche-action, en s’appuyant sur le Cadre de référence du vieillissement actif, le Design de l’expérience de l’utilisateur et le Cadre de référence de la compétence numérique, ainsi qu’à partir d’écrits recensés et de sept entretiens de groupe semi-dirigés. Ces entretiens ont été réalisés auprès de personnes âgées de 70 ans ou plus (N=30) des régions suivantes : Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Centre-du-Québec, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Lanaudière, Laval et Montréal.

La plateforme propose des initiatives – incluant des informations, activités et ressources – autour de diverses thématiques, telles que « socialiser », « bouger », « se divertir » et « apprendre ». Les deux premiers volets développés sont : 1) loisirs et activités; 2) santé et bien-être.

La plateforme se veut une porte d’entrée vers la découverte, un endroit sécuritaire et accueillant répondant aux besoins des personnes aînées, en complémentarité avec les activités et les ressources proposées par le Réseau FADOQ et d’autres organisations se préoccupant de leur mieux-être.

Née d’une intuition qui a pris forme au cœur d’une pratique en service social, la question touche à deux grandes disciplines de l’intervention : le service social et l’art-thérapie. Plus précisément, l’intérêt de la recherche dont les résultats préliminaires sont présentés est l’intervention en art-thérapie auprès de couples dont l’un des partenaires est atteint de la maladie d’Alzheimer.

Les six couples participants ont bénéficié d’une intervention en art-thérapie, réalisée à domicile pendant dix semaines, à raison d’une heure par semaine. Le but de l’intervention était essentiellement de soutenir les couples dans le développement de stratégies leur permettant de mieux composer avec la maladie.

Dans ce contexte, l’art a été un outil de médiation du lien conjugal. Se rejoignant autour de projets artistiques mettant en images leur histoire, les couples ont pu se retrouver et développer de nouveaux modes de communication. La réalisation de projets créatifs leur a permis de transformer une relation aidant-aidé en une relation où l’intimité et la complicité ont repris leur juste place.

L’art-thérapie demeure un outil d’intervention puissant, qui favorise l’établissement de rapports où la personne est au cœur et ce, en dépit de ses défis.  

J’aborderai le concept d’intérêt de l’enfant et aurai pour objectif d’en dégager les subtilités et d’en vérifier la compréhension par les acteurs sociaux en prenant à partie l’exemple de l’avant-projet de Loi modifiant le Code civil et d’autres dispositions législatives en matière d’adoption et d’autorité parentale. Je postulerai que le caractère polymorphe du concept en permet l’instrumentalisation, les acteurs sociaux cherchant, par la représentation qu’ils s’en font, à défendre leurs intérêts. Ma méthodologie sera subdivisée en deux parties. D’abord, je m’attarderai à dresser l’historique de l’intérêt de l’enfant et en identifierai les fondements. Je chercherai aussi à en dégager les bases légales et à effectuer l’analyse doctrinale et jurisprudentielle de ses critères. En second lieu, j’examinerai les discours des 23 intervenants d’importance dans le cadre des consultations menées par la Commission des institutions sur l’avant-projet de loi susdit. En somme, je validerai mon hypothèse et exposerai mes résultats de recherche, qui démontrent que bien que les chercheurs universitaires aient une position ne cherchant pas à insister sur une dimension de l’intérêt de l’enfant convergeant vers leur mission, les propos des ordres professionnels, des groupes de pression et des organismes para-gouvernementaux sont à l’effet contraire. Enfin, l’intérêt de l’enfant n’ayant jamais fait l’objet d’une étude juridique approfondie, mon exposé contribuera à l’avancement des connaissances.

La présente étude, basée sur 15 entretiens qualitatifs menés durant l'eté 2011 dans une ville de l'Est de la France, propose une investigation du discours antiraciste des immigrés de la classe moyenne supérieure. En se concentrant uniquement sur des professions au capital culturel et éducationnel élevé, l'étude explore la manière dont des immigrants d'origine et d'âge divers tiennent un même discours visant à éliminer symboliquement le raciste en le présentant comme inférieur et en décalage avec la communauté nationale. Ces 15 entretiens explorent la manière dont le répertoire national français du Républicanisme, des Lumières mais aussi de l'élitisme culturel permettent à ces immigrants de construire des frontières symboliques contre la rhétorique raciste, en particulier celle du Front National. Finalement, par-delà les réponses, nous anlysons aussi les formes surprenantes de la souffrance sociale dans les milieux aisés: ce que nous supposions être les "protections du statut", c'est-à-dire l'absence d'un racisme ouvert et accusateur, se retournent contre l'immigré qui est en situation perpétuelle de doute dans des situations où les cartes et les repères de l'intéraction avec le raciste sont brouillées. Nous tirons finalement les conséquences de cette étude pour l'antiracisme contemporain, et les enjeux de la lutte contre racisme subtil, en France, mais aussi à l'étranger, par des comparaisons internationales, notamment avec les Etats-Unis.

Cette présentation propose d’explorer le travail social collectif anti-oppressif par le biais de la réflexion sur la relation entre l’intervenantE et le groupe. Plus précisément, le positionnement éthique de l’intervenantE professionnelLE quant à son rôle en regard du groupe issu de la communauté est exploré. Une réflexion sur l’investissement de l’intervenantE et la circulation du pouvoir entre l’intervenantE et le groupe est présentée. Celle-ci s’articule en fonction des trois grandes étapes du projet. Les soulevés par la participation active de l’intervenantE à la collectivisation sont explorés dans un premier temps. Dans un deuxième temps, le rôle de l’intervenantE dans la définition des enjeux de l’intervention et des moyens utilisés est discuté. Dans un troisième temps, la place de l’intervenant dans l’organisation du travail et le partage des responsabilités est abordée. Les éléments de réflexions utilisés émanent d’une expérience de projet d’action collective effectué dans une visée anti-oppressive avec un groupe de mères immigrantes marginalisées et d’intervenantes psychosociales. Cette présentation vise à partager les pistes de réponses éthiques empruntées ou écartées au cours de ce projet et témoigne de leurs impacts.

La prévalence des troubles de comportements (TC) extériorisés (TCE, ex., opposition) est plus élevée chez les garçons que chez les filles. Les filles seraient toutefois plus à risque de vivre des TC intériorisés (TCI, ex., anxiété). Ceci pourrait en partie s’expliquer du fait que les garçons et les filles diffèrent sur le plan du tempérament. En plus du tempérament, les pratiques parentales adverses comme les comportements d’hostilité et de coercition à l’égard de leur enfant accentue le risque pour ces derniers de développer des TC. Or, bien que la contribution de ces facteurs au TC soit bien connue, la façon dont le sexe de l’enfant vient modérer l’effet des pratiques parentales sur les TC, demeure peu explorée. C’est pourquoi cette étude examine comment le sexe modère l’association entre les pratiques parentales et la sévérité des TC, tout en contrôlant pour le tempérament des enfants. L’échantillon est composé de 200 garçons et 139 filles qui recevaient des services éducatifs pour des TC à l’entrée dans l’étude. Les résultats montrent que plus les parents sont hostiles, plus la sévérité des TCE des garçons augmente. À l’inverse, plus la détresse des parents augmente, plus la sévérité des TCE des filles augmente. Aucune interaction significative du sexe et des pratiques parentales à la prédiction des TCI n’a été obtenue. Ces résultats suggèrent que différentes pratiques parentales devraient être ciblées dans l’intervention auprès des garçons et des filles qui ont un TCE.

En fin de vie, la contribution du travail social s’avère essentielle lors de la planification des soins des personnes malades. L’expertise du travail social permet une analyse systémique de la relation entre le malade et son environnement en cohérence avec ses rôles sociaux et son projet de fin vie. Dans le cadre d’une thèse en travail social, une formation interprofessionnelle sur la planification de la fin de vie a été développée, implantée et évaluée. 26 professionnels de la santé de disciplines différentes en exercice au CHU de Québec et au CIUSSS de la Capitale-Nationale ont participé à cette étude. L’analyse secondaire des données recueillies à chacune des phases de la recherche sous l’angle de la profession du travail social mettent en lumière la reconnaissance par les autres professionnels de l’expertise des travailleurs sociaux au regard des prises de décision en fin de vie, qui se traduit dans leur capacité à identifier les enjeux présents dans l’histoire sociale de la personne, la dynamique familiale et la qualité du réseau de soutien. Les résultats permettent d’envisager que d’autres formations sur la fin de vie codéveloppées par des travailleurs sociaux seraient bien reçues par les autres professionnels. La mobilisation de l’expertise des travailleurs sociaux s’avère particulièrement importante dans le développement de formation dans le cadre de l’application de l’élargissement potentiel des critères d’admissibilité à recevoir l’aide médicale à mourir au Québec.

L’évaluation de l’implantation et des effets d’un programme de réinsertion sociale (CEEPC) auprès de personnes vivant en situation de pauvreté et d’exclusion sociale a été en grande partie une réussite grâce au développement d’un empowerment collectif chez les participants. Ce pouvoir d’agir dans et pour la collectivité s’est actualisé à travers une intervention à trois niveaux (individuelle, en groupe et dans la communauté) qui a culminé progressivement sur la réalisation d'un projet collectif. Une méthode d’évaluation mixte a permis de mesurer une augmentation des capacités de résolution de problème et du sentiment d’auto-efficacité pendant cette expérience de groupe. L’engagement et le sentiment de fierté des participants se sont avérés significatifs pendant plus de la moitié de la réalisation de leur projet collectif pour les enfants d’un CPE. Les participants ont appris à travailler en équipe et à se faire confiance. Il est clair que la période d’intervention (variable temps) demeure une condition de réussite importante, ainsi que l’intensité des contacts entre les membres du groupe et les intervenants. Toutefois, quelques modifications pourraient améliorer le programme de façon significative telles que la réalisation de plusieurs projets collectifs plus petits en sous-groupes afin de correspondre davantage aux intérêts des participants et aussi pour exercer leurs capacités à planifier, à organiser et à résoudre des problèmes pour un mieux-être personnel et collectif.

Il est admis que le fait d’impliquer les utilisateurs dès la conception contribue à la pertinence des projets développés. L’approche de codesign implique que le développement des connaissances ainsi que la génération d’idées proviennent d’une diversité de personnes. Or, peu d’études documentent l’expérience de participation des utilisateurs impliqués dans une activité de codesign, la mobilisation de leurs compétences ainsi que les gains issus de leur participation. Dans le cadre d'un projet de recherche visant à concevoir un outil destiné à soutenir les proches aidants dans leur processus de recherche d’aide, huit séances de codesign sont réalisées dans onze régions du Québec. Cette étude vise à documenter l’expérience de participation des utilisateurs qui prennent part à des activités de codesign à partir du cadre sémiologique du cours d’action (Theureau, 2006). Ce cadre considère l’activité humaine comme une interaction du participant avec son environnement. Il permet d’analyser et de décrire l’activité en contexte, du point de vue de l’acteur. Les résultats préliminaires porteront sur l’expérience des utilisateurs en ce qui a trait à leurs attentes, leurs préoccupations, aux connaissances mobilisées, et aux apprentissages effectués. La présente étude contribuera à fournir une compréhension de la manière dont l’activité de codesign est vécue par les utilisateurs et à formuler des recommandations concernant l’intégration des utilisateurs dans une démarche de codesign.

La présente communication a pour but de mieux comprendre les défis rencontrés par les femmes cadres lorsqu’elles cherchent à concilier leur projet professionnel (travail d’encadrement) avec leurs différentes sphères de vie notamment les sphères familiale, personnelle et scolaire. Cette compréhension de l'expérience du travail des femmes s’appuie sur une perspective théorique féministe (Daune-Richard et Devreux, 1992; Galerand et Kergoat, 2013; Kergoat, 2010), une théorie du travail humain en psychodynamique du travail (Dejours, 1993; Dejours, 1995, 2013; Molinier, 2008) et la perspective des parcours de vie dans les sciences de l’orientation (Fournier et al., 2016; Masdonati et Zittoun, 2012). La méthode repose sur des entrevues individuelles réalisées auprès de 52 femmes cadres. Les résultats révèlent le désir des femmes cadres de tenir à la fois leur projet professionnel (travail d’encadrement) avec leurs différentes sphères de vie. Certains événements marquants de leurs parcours tel leur projet de formation professionnel, l’arrivé du projet conjugal et familial, les ruptures et les recompositions familiales, les enjeux de santé, le processus d’immigration et le désir de maintien, de sortie ou d’ascension dans la hiérarchie seront discutés. Enfin, les choix entourant les stratégies de séparation, de flexibilité, de redivision, de renégociation et de délégation afin d’arriver à concilier leurs différentes sphères de vie seront discutés.

Le jeu de langage qui consiste à définir l’amour est au centre de la socialisation individuelle et collective aux codes de l’intimité amoureuse (Luhmann 1983; Piazzesi 2016). Selon la sociologie, les pratiques discursives définissant l’amour servent à renforcer des frontières morales, à distinguer les groupes sociaux, à situer les émotions individuelles à l’intérieur ou à l’extérieur des institutions (comme le mariage) et à créer des espaces d’inclusion d’expériences non normatives (Piazzesi et al. 2020). Aujourd’hui, les médias socionumériques, notamment Facebook, constituent une source privilégiée de données sur les imaginaires contemporains (Tustin et al. 2018).

Dans cette communication, nous présentons les résultats d’une analyse thématique menée sur les commentaires (N=1 677) recueillis sous les publicités Facebook visant à recruter des participant·e·s dans le cadre du projet Mapping Contemporary Love and Intimacy Ideals in Canada (MACLIC). Ces commentaires ont donné accès aux imaginaires de l’amour et de l’intimité répandus dans la population canadienne. Nous décrivons d’abord les repères discursifs mobilisés dans notre corpus et les idéaux auxquels ces discours se rattachent. Nous situons ensuite nos résultats dans les débats sur la détraditionnalisation de l’intimité (Giddens 1999; Carter & Duncan 2018) et explorons les rapports qu’entretiennent les discours des Canadien·ne·s sur l’amour avec les logiques traditionnelles du discours amoureux occidental.

Depuis plus de quinze ans se sont développés au Brésil des marchés spécialisés de produits agricoles de qualité, où un nombre  généralement réduit d’agriculteurs familiaux viennent eux-mêmes vendre directement leurs produits obtenus selon des techniques agroécologiques. La proximité géographique et les échanges symboliques ont pris de l’importance au cours des recherches récentes. Ce travail analyse les stratégies commerciales et organisationnelles développées par des petits agriculteurs familiaux au Nord-Est du Brésil, en s'attachant à décrire les relations sociales qui s'établissent entre les producteurs et les consommateurs. Le climat de confiance établi entre eux renforce les réseaux alimentaires alternatifs bâtis sur ces circuits courts. Les agriculteurs garantissent eux mêmes la qualité des produits, fondée essentiellement sur la déclaration du non usage des pesticides et engrais de la chimie industrielle et non sur une certification par des entreprises indépendantes. Dans l'apprentissage des agriculteurs aux techniques douces pour l'environnement, les ONG jouent un rôle décisif. Par le biais de la compréhension de la dynamique des feirinhas (petits marchés) agroécologiques, la connaissance des conditions de la  reproduction sociale de l’agriculture familiale, sur un territoire donné,  est améliorée. Ce travail devrait contribuer à l'orientation des politiques publiques pour le développement des communautés rurales de petits agriculteurs.



La démographie des couples change rapidement, notamment chez ceux de même sexe, dont le nombre a augmenté de 42% lors des cinq dernières années1. Bien que les couples mixtes et de même sexe ont en majorité des activités sexuelles dans le cadre de relations à long-terme2, les similitudes et les différences quant à la sexualité sont peu connues.

Cette étude a comparé les journaux quotidiens (35 jours) de 397 participants dans une relation à long terme, répartis en groupe selon s’ils étaient dans un couple homme-homme (HH), femme-femme (FF) ou mixte. Chaque participant a rapporté son bien-être sexuel, ses motivations sexuelles et ses comportements sexuels.

Dans cet échantillon, le désir sexuel était plus élevé chez tous les hommes, et plus faible chez les femmes en couple FF. Quant aux motivations sexuelles, les participants en couple mixte rapportaient plus souvent l’envie de se faire plaisir, et les participants en couple FF, l’envie de plaire à leurs partenaires. Les participants en couple FF rapportaient plus de comportements sexuels affectueux, ceux en couple mixte, des actes de pénétration, et ceux en couple HH, des comportements « kink ». Malgré ces différences, la satisfaction sexuelle des participants ne différait pas. 

Les résultats sur le bien-être sexuel concordent avec ceux d’autres études comparatives3,4,5. Les résultats concernant les motivations et les comportements appuient l’hypothèse d’une conceptualisation variée de la sexualité selon le type de couple6.