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Plusieurs études ont montré que les enfants retirés socialement ont tendance à éviter les interactions avec leurs pairs, ce qui peut nuire à l’estime de soi chez certains. De plus, le niveau d'acceptation ou de rejet d’un comportement par les pairs, qui reflète la norme injonctive du groupe, varie d’une classe à l’autre. La variation des normes pourrait donc aider à expliquer les variations de l'estime de soi chez les enfants retirés. Le but de cette étude était donc de vérifier si le niveau de retrait des enfants prédit des changements dans leur estime de soi de l’automne (T1) au printemps (T2) de la même année scolaire, et si ce lien est modéré par les normes injonctives dans leur classe. L'échantillon comprenait 1 152 enfants de 67 classes (4e à 6e année) à Montréal. Les régressions multi-niveaux révèlent que les normes injonctives modèrent le lien entre le retrait social au T1 et les changements dans l'estime de soi globale des enfants du T1 au T2: le retrait social au T1 prédit une baisse de l’estime de soi globale si les normes sont défavorables (retrait jugé inacceptable) (β=-0,13, p<0,01), mais pas si les normes sont favorables (retrait jugé acceptable) (β=0,01, p=0,77). Lorsque les pairs jugent le retrait social comme étant inacceptable, les enfants retirés socialement peuvent être rejetés, s’isoler davantage, et cela entrave leur estime de soi. Si les pairs jugent le retrait comme étant acceptable, l'estime de soi de ces enfants demeure stable.

La loi française du 5 mars 2007, portant réforme de la protection juridique des majeurs, a consacré la protection de la personne tout autant que celle de ses biens et la promotion et la garantie de la liberté et la dignité des personnes. Elle organise ainsi un droit commun de la protection de la personne en posant le principe du respect de l’autonomie dont celle-ci est capable. Ce principe (art. 459 C. civ.), conduit à une détermination plus précise du rôle du protecteur légal.Dans ce contexte, il existait déjà des dispositions spécifiques (L. du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, L. du 4 mars 2002 sur les droits des malades). Leur articulation avec le droit commun des personnes suscite des difficultés. Par cette multiplication de règles, le droit a construit plusieurs catégories (« le malade », « l’usager » « le protégé ») qui peuvent se superposer, manifestant ainsi une complexification des « qualifications » des personnes. La loi du 5 mars 2007 impose par ailleurs aux structures tutélaires de mettre en œuvre les exigences posées par la loi du 2 janvier 2002 en mettant en place différents outils en vue d’assurer l’effectivité des droits des usagers. Les résultats d'une recherche en cours financée par l'Agence Nationale de la Recherche (France) seront exposés ici : elle vise à étudier la mise en oeuvre de ces règles par les juges français et leur articulation dans les parcours de vie des personnes du grand âge.

Bien que les discours humanitaires internationaux considèrent les camps de réfugiés comme sécuritaires, les femmes qui y vivent font souvent face à des violences basées sur le genre telles que les agressions sexuelles, les mariages forcés et les violences domestiques. La recherche utilisera le concept  de sécurité humaine. La perspective de la sécurité humaine met en lumière les liens entre la vie, les expériences vécues, les discours internationaux sur la sécurité et leur interprétation par les acteurs locaux. Elle souligne également l'importance de la protection des individus contre la violence, la nécessité d'écouter les acteurs locaux pour comprendre leurs expériences et leur perception de la sécurité. La recherche sera plus particulièrement menée au camp de Dzaleka au Malawi et utilisera des méthodes qualitatives telles que des entrevues semi-dirigées et des ateliers de recherche avec 30 femmes. L'étude pourrait permettre d'explorer les angles morts des approches traditionnelles sur la sécurité en lien avec la violence dans les contextes des migrations forcées. Il peut s'agir, entre autres, de réfléchir à un modèle théorique qui irait au-delà de la seule focalisation traditionnelle de la sécurité internationale. 

Problématique : Des études estiment qu’entre 36 et 94 % des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle présentent des comportements problématiques pouvant altérer le développement de la personne. Plusieurs familles restent toutefois sans services spécialisés, en raison des coûts élevés des services privés, de l’isolement géographique ou bien du manque de personnel qui entraine de longues listes d’attente pour les services publics. Objectif : L’objectif de cette étude était de documenter les effets d’une formation en ligne sur (a) l’identification de la fonction d’un comportement problématique (b) la sélection d’une intervention fonctionnelle et (c) la satisfaction du parent vis-à-vis de cette formation. Méthode : Une étude pré-expérimentale prétest-posttest auprès de 26 parents a été complétée. Résultats : Des améliorations pour l’identification de la fonction des comportements problématiques (W = 0, Z = 4,471, p < 0,0001) et d’une intervention fonctionnelle (W = 39, Z = 3,335, p < 0,0001) ont été observées. Une bonne validité sociale pour la formation a aussi été rapportée. Retombées : Cette étude soutien qu’une formation en ligne peut permettre d’outiller les parents pour intervenir sur les comportements problématiques de leur enfant. Des études plus rigoureuses doivent être faites pour valider les données de la présente étude et évaluer l’effet de la formation sur les comportements problématiques des enfants.

Plusieurs transformations sociales s’opèrent actuellement sur le continent africain, dont l’articulation est susceptible de modifier la nature des interactions sociales. Une vaste littérature atteste de l’importance du rôle de ces relations dans les comportements démographiques et de santé. L’isolement social – le manque d’interactions sociales significatives – demeure toutefois peu étudié dans ce contexte, car généralement abordé comme un sous-produit de la modernité observé dans les pays industrialisés. Considérant le caractère normé des relations sociales, il est nécessaire d’appréhender ce phénomène de manière contextualisée. Partie intégrante d’un design de recherche mixte, cette phase qualitative contribuera à l’identification des formes que prend l’isolement social dans un pays d’Afrique, et informera le développement d’une taxonomie de l’isolement basée sur des données quantitatives de réseaux sociaux. Les résultats contribueront à mettre en lumière une forme de vulnérabilité pour laquelle peu d’information est présentement disponible dans le contexte rural sub-saharien. La présente communication sera l’occasion de partager des résultats portant sur les conditions desquelles émerge l’isolement. Cette analyse repose sur une collecte de données qualitatives composée d’entretiens individuels semi-dirigés avec des hommes et des femmes de 16 ans et plus. Ce projet de recherche a été approuvé par le comité d’éthique de l’Université de Montréal.  

Les enquêteurs en exploitation sexuelle et physique d’enfants (EESPE) ont des fonctions qui les placent de façon chronique dans des contextes émotionnellement chargés pouvant compromettre leur santé psychologique au travail. Parmi les atteintes les plus documentées, on y retrouve le stress traumatique secondaire (STS) dont la prévalence varierait entre 40 % et 62 % chez les EESPE spécifiquement en se manifestant notamment par l’hypervigilance. Cette proportion et ses impacts sur la santé psychologique appuient l’importance de documenter l’occurrence de STS chez les EESPE du Québec. L’objectif de ces analyses préliminaires est de décrire et mesurer le niveau de STS et l’état de santé psychologique au travail chez les EESPE au Québec. Avec 17 organisations policières québécoises, 56 participants (66% F) ont complété une batterie de questionnaires (sociodémographique; STS; santé psychologique au travail). En moyenne, le score de STS était de 19,39 (ET : 5, 87) (niveau de symptômes modéré) et de 4,04 (ET : 0, 50) au questionnaire de santé psychologique (ce qui représente un haut score du bien-être). Ces résultats corroborent les études antérieures sur la présence de symptômes de STS chez les EESPE. Le bien-être psychologique des EESPE doit être prioritaire, car ces derniers jouent un rôle central dans la protection des victimes de sévices sexuels. Des études ultérieures pourraient permettre de mieux connaître les facteurs permettant d’amenuiser les symptômes de STS.

Postulant que la résistance à la « gouvernance par individualisation » (Foucault) passe nécessairement par un devenir-commun, cette communication développera une théorisation d’un commun comme concaténation d'individus, assemblage (Deleuze) tendant non pas vers une homogénéisation des subjectivités, mais vers une multitude différentielle, singulière et événementielle.

L’exposé consistera en un travail croisé mobilisant comme matériaux premiers les notions de subjectivation (Deleuze et Guattari) et d’individuation (Simondon). En prenant à revers les pensées d’Agamben critiquant toute identité forte ou de penseurs post-humanistes dans la lignée d’Haraway, je tenterai de conceptualiser le commun comme un processus-événement : c’est non pas l’ontologie de ce commun qui m’importera, mais son ontogenèse. Ainsi, le sujet sera appréhendé comme animé par un devenir-collectif : un sujet dont la « réalité est celle d’une voie transitoire » (M. Combes). Seront dégagées les différentes manières dont, par ce devenir, les sujets, dans leur conjonction – soit dans l’événement – peuvent développer « de nouvelles modalités transindividuelles d’amplification de l’agir » (M. Combes). Résolument théorique, cette communication se nourrira de cas dans lesquels se profilent de nouvelles façons de communiquer, d’apparaître et de vivre ensemble; des cas de nature sociopolitique et artistique dont la similarité est le potentiel de catalyse d’une « production collective de subjectivités » (Guattari).

Le niveau de conflits avec les parents continue d’évoluer et d’être associé à l’adaptation psychologique bien après l’adolescence. La diversité des parcours de vie des jeunes adultes suggère que cette évolution soit variée. Cette étude vise à 1) décrire l’évolution des conflits avec la mère et le père de 16 à 30 ans, et 2) examiner les liens avec l’adaptation à 33 ans. Les données proviennent d’une étude amorcée en 2001 auprès de 390 élèves de 6e année (58 % de filles) et toujours en cours. L’échelle de conflits du Network of Relations Inventory (Furman et Buhrmester, 1985) a été remplie 9 fois entre 16 et 30 ans, pour chaque parent. L’adaptation a été mesurée avec l’inventaire de dépression de Beck (1996) et l’échelle de satisfaction de vie de Diener et al. (1985). Des analyses de trajectoires en classes latentes ont identifié 2 trajectoires de conflits pour la mère ; 1) élevés avec diminution linéaire (18 % des participants) et 2) bas avec diminution quadratique (82 %) et pour le père ; 1) élevés et stables (15 %) et 2) bas avec diminution quadratique (85 %). En contrôlant pour le sexe et les symptômes dépressifs à 15 ans, des régressions multiples révèlent que les participants assignés aux trajectoires de conflits élevés avec la mère et le père rapportent plus de symptômes dépressifs à 33 ans. L’étude suggère que les conflits parent-enfant peuvent perdurer pour certains individus et que cela peut être lié spécifiquement à la présence de symptômes dépressifs même à l’âge adulte.

L’approche du Développement Conduit par les Communautés (DCC) amènerait les populations à conduire leur propre développement. Mais comment cela est- possible, si dans le même temps, les acteurs concernés, jouent à un jeu qui limite la mise en œuvre efficiente de l’approche. D’un côté, les populations concernées, expriment des besoins qui cadrent avec les désidératas des projets de développement, et présentent « une image qui ressemble aux attentes de leurs interlocuteurs, mettant l’accent sur leur cohésion et, selon les cas, leur dynamisme et/ou leur pauvreté », (NEU, LAVIGNE DELVILLE, 2001:14), pour avoir accès aux financements disponibles. D’un autre côté, les projets qui mettent tout en œuvre pour ne financer que des activités prédéfinies, oubliant qu’il existe des facteurs qui conduisent ces populations défavorisées dans la pauvreté et qui les y maintiennent. Afin d’attirer l’attention des acteurs concernés sur ce qu’ils font et la manière dont ils le font, nous avions adopté une méthodologie de recherche utilisant des sources documentaires ainsi que des données secondaires pour investiguer la manière dont le “DCC” se met en œuvre dans le champ du développement local et où se joue le « jeu des besoins » au Bénin.

Introduction.La cognition sociale (CS) renvoie aux différentes opérations mentales qui permettent de bien comprendre les autres. À ce jour, plusieurs études ont suggérés que les performances de cognition sociale déclinent avec l’avancement en âge, mais l’âge d’apparition de ce déclin à travers différents aspects de la cognition sociale est peu documenté. La présente étude vise à comparer les performances sur différents aspects de la cognition sociale entre des participants jeunes et âgés.Méthode. La Batterie intégrée de cognition sociale (BICS) a été administrée à 29 jeunes femmes (âge moyen de 24 ans) et 23 femmes plus âgées (âge moyen de 55 ans). La BICS est composée de tâches évaluant trois aspects principaux de la CS (perception d’émotions, connaissances sociales, mentalisation).Résultats.Le groupe plus âgé présente des performances significativement plus faibles que le groupe jeune pour les tâches de perception d’émotions et de connaissances sociales mais aucune différence significative n’est observé entre les groupes pour la tâche de mentalisation.Discussion.Cette étude démontre un déclin associé à l’âge des capacités de perception d’émotions et de connaissances. De plus, nos résultats laissent suspecter que le déclin des capacités de mentalisation avec l’âge se produit plus tardivement que pour les autres aspects de la cognition sociale.

Le harcèlement sexuel (HS), dont la prévalence augmente à l’adolescence, se définit comme une attention ou des comportements à caractère sexuel hostiles ou non désirés liés au genre. Le HS crée des effets dommageables sur la santé mentale des victimes en compromettant leurs droits, leur dignité ou leur intégrité. Les études antérieures montrent que les filles et les minorités sexuelles sont plus affectées. Cette étude veut identifier, selon le genre et l’orientation sexuelle, les manifestations de souffrance liées au HS : la détresse, le niveau d’estime de soi et les idéations suicidaires. À partir des résultats de l’Enquête sur les Parcours Amoureux des Jeunes, un sous-groupe victime de HS (n = 3 043, M = 15.4 ans), qui représente 37.14% d’un échantillon représentatif de 8 194 élèves québécois de 3e à 5e secondaire, a été analysé. D’après les hypothèses formulées, le HS serait lié à des manifestations de souffrance plus élevées chez les filles, les minorités sexuelles et plus particulièrement les minorités sexuelles de genre masculin. Les résultats montrent une augmentation plus marquée des indices de souffrance psychologique chez les garçons selon le niveau de HS vécu. D’autre part, l’estime de soi est plus faible chez les hétérosexuels victimes comparativement aux minorités sexuelles victimes. Tant la situation des garçons que celle des filles devraient être considérées dans les programmes de prévention et les recherches ultérieures sur les facteurs associés au HS.

Depuis 1968, une tradition de recherche s’est construite autour de la méthode du testing. Combinant offres d’emploi et CV construits par les chercheurs, celle-ci permet de mesurer précisément l’ampleur de la discrimination à l’embauche. Malgré l’adoption des chartes, lois et politiques pour contrer ce problème social, les récentes méta-analyses et notre prétest (congrès ACFAS 2018) montrent qu’il demeure omniprésent en Occident. Nuisant à l’intégration socioprofessionnelle des « minorités québécoises », cet obstacle interroge le principe de l’égalité des chances sur le marché du travail, même en situation de « plein emploi ».

À la suite du test mené à Montréal en 2010-2011, ayant indiqué que les Québécois arabes, latino-américains et noirs subissaient de la discrimination une fois sur trois, nous avons poursuivi l’analyse à Québec selon une approche intersectionnelle novatrice. Avec un vaste échantillon totalisant plus de 2 000 CV et 700 offres d’emploi, nous observons une discrimination à l’embauche marquée par une hiérarchie « ethno-genrée », affectant très inégalement ces mêmes minorités racisées. En outre, toutes les candidates minoritaires ont obtenu un meilleur taux de rappel que leurs pairs masculins de la même origine. Globalement, notre testing montre que la candidate minoritaire d’origine latino-américaine n’est quasiment pas discriminée par rapport au candidat majoritaire. À l’opposé, le candidat minoritaire d’origine africaine est discriminé deux fois sur trois.

Entre 1,4 à 1,6 million de personnes au Québec vivent avec un revenu qui n’est pas suffisant pour combler les besoins de bases (Couturier & Labrie, 2020). Cette pauvreté s’accompagne souvent d’exclusion sociale. Pour lutter contre celles-ci, Fontan et coll. (2010) proposent d’agir sur les fonctionnements collectifs et surtout, de veiller à mettre les personnes au cœur du processus.

C’est pourquoi la Corporation de développement communautaire Domaine-du-Roy (CDC DDR), au Saguenay-Lac-Saint-Jean, a mis sur pied « L’espace citoyen ». Ce projet vise à préparer des personnes expertes de vécu à intégrer durablement la Table locale de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale tout en développant leur pouvoir d’agir sur leur situation. Un accompagnement est offert en parallèle auprès des membres de la Table pour les amener à adopter des pratiques plus inclusives et mieux comprendre les enjeux d’inclusion de citoyens.

Cette communication souhaite présenter les résultats d’une recherche participative réalisée avec la CDC DDR qui visait à documenter la démarche de l’Espace citoyen, tant au niveau du processus (DPA), que de son impact (inclusion durable des citoyens) et des facteurs facilitants/contraignants de l'initiative.  Nous présenterons d’abord les principales activités de l’Espace citoyen réalisées ces deux dernières années.  Puis, à l’aide du cadre théorique de l’empowerment de Ninacs (2008), nous présenterons les principaux résultats de notre étude.

L'objectif de cette communication sera de présenter une démarche de recherche doctorale ancrée dans la recherche-action. Priorisant l'option du practicum, mon projet de thèse se fait en coconstruction avec une organisation féministe au Québec, soit la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes (FMHF). La FMHF a concerté ses maisons membres dans une démarche novatrice et prometteuse qui vise une réflexion sur la concomitance des multiples problématiques sociales auxquels sont confrontées les femmes, et l’intégration de l’intervention féministe intersectionnelle en maison d'hébergement. Mon projet doctoral vise donc la compréhension de cette réflexion et des enjeux qui émergent d'une telle démarche. La posture épistémologique du positionnement (Harding, 2004) et la méthodologie de recherche-action seront présentées afin de bien comprendre la nécessité du practicum pour la pertinence sociale et théorique de la recherche féministe en travail social. Finalement, la communication présentera l'avancement des connaissances possibles en utilisant une méthodologie ancrée dans la recherche-action, sur l'avancement des connaissances sur l’imbrication des contextes de vulnérabilité auxquels sont confrontées les femmes victimes de violences et les enjeux pour la pratique en maisons d'hébergement. Effectivement, très peu de littérature en français aborde la traduction de l’intersectionnalité dans les pratiques d’intervention. 

Les comportements violents envers les enfants sont associés à des conséquences délétères, dont des troubles extériorisés (TE; ex., agressivité, délinquance) (Burnette et al., 2012; Mills et al., 2013). Des études ont identifié un processus d’influence réciproque: les TE exacerbent les comportements violents des parents, qui en retour alimentent les TE des enfants (ex., Serbin et al., 2015). Ainsi, la présente étude longitudinale propose de tester des modèles d’influence réciproque avec l’agression physique et verbale des mères et les TE chez des jeunes à risque. Des dyades mères-enfants (n=117) issues du Concordia Longitudinal Risk Project ont été rencontrées à trois reprises : 6-8 (T1), 9-12 (T2) et 13-15 ans (T3). Aux trois temps de mesure, les mères ont évalué les TE de leur enfant (Child Behavior Checklist; Achenbach & Rescorla, 2001). Au T2 et T3, elles ont rapporté leurs comportements violents (Conflict Tactics Scale 2; Straus et al., 1986). Des analyses de trajectoires croisées ont montré une continuité dans le niveau des TE et des comportements violents à travers les années. Elles ont également montré que les TE au T1 sont associés à davantage d’agression physique de la part du parent au T2, qui à son tour est associée à davantage TE au T3, ce qui ne s’est pas avéré pour l’agression verbale (Figure 1). Ces résultats montrent la pertinence d’étudier les processus d’influence réciproques et d’en tenir compte dans les interventions offertes aux familles vulnérables.

Plusieurs immigrants qui s’installent au Québec sont des travailleurs qualifiés. Choisis pour leur capital humain (tel leur niveau d’éducation, expérience de travail et connaissance du français), ils sont sélectionnés en raison de leurs bonnes perspectives d’emploi. Dans les faits, par ailleurs, ces immigrants font face à différents défis pour trouver un emploi. Alors que des études ont identifié des raisons derrière ce phénomène (discrimination, manque d’expérience canadienne, difficulté à faire reconnaître les diplômes étrangers, etc.), peu de travaux ont porté sur la question de l’accent. En s’inspirant des écrits de Bourdieu sur le capital linguistique, cette communication propose d’examiner en quoi un accent « étranger » peut affecter la recherche d’emploi. Basée sur des entrevues effectuées à Montréal et à Québec auprès de 24 immigrants péruviens, cette présentation indique que le fait d’avoir un accent dit « latino » a un impact sur l’expérience d’immigration. Alors que plusieurs répondants mentionnent s’être sentis discriminés en raison de leur accent, d’autres ont fait valoir que leur accent les avait avantagés. En utilisant une approche davantage axée sur le paradigme de l’intersectionnalité plutôt que sur celui du capital humain, cette étude prend en compte l’accent d’une personne – en tant que capital linguistique interrelié à d’autres marqueurs d’inégalité (tel le genre, la classe sociale et l’ethnicité, entre autres) – pour mieux comprendre l’immigration.

Si plusieurs études ont documenté les retombées de la pandémie et du confinement sur la santé mentale des individus (Gracia, 2020), plus d’une segmente le développement humain en stades. Certaines recherches ont ciblé l’enfance et l’adolescence (p. ex. Singh et al., 2021), l’âge adulte (p. ex. Chandola et al., 2020), ou encore l’expérience d’adultes d’âge mûr (p. ex. Kasar et Karaman, 2021). Ces distinctions sont pertinentes au vu des enjeux développementaux spécifiques aux différentes tranches d’âge, cependant peu offrent un point de vue multiple sur les défis parallèles vécus par les diverses générations. De ce fait, nous avons mené une étude au Nouveau-Brunswick poursuivant un objectif double : (1) étudier les éléments de continuité et de discontinuité des défis relevés en temps de pandémie, et ce, entre les tranches d’âge de l’adolescence à l’âge adulte avancé, et (2) identifier les éléments de continuité et de discontinuité entre le contexte prépandémique et pandémique chez les individus des différentes tranches d’âge.  Au total, 31 adolescents, 33 jeunes adultes, 29 adultes d’âge mûr et 9 d’âge avancé ont rempli un questionnaire de 8 questions ouvertes. Les résultats préliminaires, ancrés dans une perspective systémique, montrent que l’élément de continuité à toutes les tranches est l’impact négatif de la pandémie sur les relations sociales. Or, des éléments de discontinuité, propre à chaque tranche d’âge, font surface, et se démarquent d’un contexte à l’autre.

Des études antérieures (Bonatti et al., 2008; Zermatten et al., 2005) ont démontré, grâce à la tâche de jeu de hasard, que les décisions désavantageuses sont liées au manque de préméditation, l’une des facettes de l’impulsivité. Sachant que le manque de préméditation conduit à plusieurs formes de comportements socialement inadaptés (Lynam & Miller, 2004), la présente étude vise à examiner la relation entre le manque de préméditation et la prise de décision en situation sociale. L’hypothèse est que les sujets avec trait élevé de manque de préméditation présentent davantage de comportements inappropriés en situation sociale ambigüe et conflictuelle que les sujets avec trait faible de manque de préméditation. Un échantillon de 30 participants (9 hommes, 21 femmes) a été utilisé afin d’évaluer cette relation. Une tâche inédite, la Tâche de prise de décision sociale, ainsi que l’UPPS Impulsive Behavior Scale (Whiteside & Lynam, 2001) ont permis d’évaluer respectivement la prise de décision en contexte social et le niveau des différentes facettes de l’impulsivité. La relation observée entre le manque de préméditation et la prise de décision sociale est non significative. Toutefois, cette étude révèle une relation significative entre la recherche de sensation, une autre facette de l’impulsivité, et la prise de décision sociale. Cela concorde avec les résultats de Fischer et Smith (2004) et semble être une piste prometteuse.







Culturellement, dans la société traditionnelle burundaise caractérisée par le patriarcat, l’homme a un rôle d’autorité tandis que la femme a une position de subordination.

Des avancées se remarquent actuellement. Le contexte actuel est favorable à la promotion de l’égalité de genre. Néanmoins, des inégalités et relations de domination qui caractérisent les rapports hommes/femmes persistent toujours.

L’objectif principal de cette recherche était de dégager l’état des lieux des pratiques culturelles néfastes à l’encontre des filles et des femmes burundaises.

Cette étude de nature qualitative a été effectuée auprès des filles et  des femmes  de 15 à 60 ans, des membres des associations  spécialisées en  VBG, des leaders des associations féminines et de promotion des droits de l’homme, des leaders religieux. Les données récoltées à l’aide d’interview et de focus-groupe  ont été traitées par analyse de contenu. 

Les résultats montrent que des pratiques culturelles néfastes à l’encontre des filles et des femmes se manifestent par une littérature orale infériorisant  la femme, la dot considérée  comme un achat de la femme, la mainmise de  l’homme sur le patrimoine familial, la femme qui n’a pas droit à la succession, la non représentation et le refus à l’expression, l’inégalité dans  le partage des tâches et des responsabilités.  

Des efforts visant à réduire l’ignorance comme la sensibilisation et l’information doivent être envisagés pour que les mentalités changent.

Les hommes ont davantage tendance à nier un premier diagnostic de dépression, sont plus réticents à s’engager dans un traitement et adoptent plus souvent des stratégies d’adaptation problématiques. Ces différences de genre dans les comportements d’autogestion de la dépression pourraient s’expliquer en partie par des variations dans les représentations de la maladie. Cette communication vise à 1) déterminer s’il existe des différences de genre dans les représentations de la maladie au cours des six premières semaines suivant un premier diagnostic de dépression; 2) déterminer si ces différences sont associées aux comportements d’autogestion. Les participant(e)s sont âgés de 18 ans ou plus (50 hommes, 50 femmes) et vivent un premier épisode de dépression majeure. Les représentations de la maladie sont mesurées à l’aide du Illness Perception Questionnaire et du Depression Stigma Scale. Les comportements d’autogestion sont évalués à l’aide du Morisky Medication Adherence Scale, du Brief COPE et du Patient Activation Measure. Des analyses de variance identifient les différences de genre dans les représentations de la maladie et une régression logistique examine l’association entre ces représentations et les comportements d’autogestion. Les implications de ces résultats pour la pratique sont discutées. Alors que les études actuelles cherchent à contrôler la variable «sexe», la présente étude approfondit notre compréhension du rôle du genre dans l’expérience de la dépression.



Nous présenterons une étude qualitative avec 41 personnes (13 femmes et 28 hommes) dans cinq établissements de détention provinciaux du Québec et de cinq professionnelles de l’éducation carcérale entre novembre 2021 et mai 2022. Notre objectif était de connaître le point de vue des apprenant·es sur le sens et les effets de l’éducation en prison. Nous avons aussi questionné les apprenant·es sur le droit à l’éducation en prison. Nous trouvons, comme Nichols (2021) et Cleere (2022), que la participation à des programmes d’éducation en prison a un impact positif significatif sur la vie en détention et que cet impact est plus profond chez les personnes qui ont des objectifs clairs et qui ont le temps nécessaire pour approfondir leur formation. Nous voyons aussi, comme Szifris et al. (2018), que l’éducation en prison offre un « lieu sûr » qui contribue à la (re)construction d’habiletés sociales qui jouent un rôle dans le processus de désistance. Nous identifions enfin des obstacles informationnels et structurels qui nuisent à l’accès, mais qui pourraient être mitigés par de bonnes pratiques identifiées par les apprenant·es et les professionnel·les. Nos résultats permettront d’améliorer les services en identifiant, notamment, les obstacles à l’accès à l’éducation, les éléments qui motivent la participation, les effets sur le quotidien en détention et sur les perspectives à la sortie, les facteurs qui nuisent ou qui favorisent la participation ainsi que de bonnes pratiques.

Introduction : La maltraitance touche près d’un aîné sur six (Yon, Mikton, Gassoumis et Wilber, 2017). Malgré les actions mises en œuvre par diverses organisations, dont les organismes à but non lucratif (OBNL), les aînés sont réticents à dénoncer la maltraitance qu’ils subissent et à demander l’aide requise. Peu d’études donnent la parole aux aînés quant à leur expérience de demande d’aide. La prise en compte de leur expérience permettrait d’enrichir les services qui répondraient davantage aux besoins des aînés maltraités.

Objectif : Exposer l’expérience de demande d’aide auprès des OBNL des aînés maltraités en relevant les facteurs qui l’ont facilitée ou contrainte.

Méthodologie : Les résultats sont tirés d’un mémoire de maîtrise qui s’insère dans un projet financé par le CRSH sur l’action bénévole dans la lutte contre la maltraitance matérielle et financière. Des études de cas ont été menées auprès de cinq OBNL canadiens (64 participants : salariés, bénévoles et aînés accompagnés). Les résultats présentés portent sur l’analyse thématique de 11 entrevues semi-dirigées réalisées auprès des aînés.

Résultats : Les résultats indiquent que des facteurs personnels (attitudes (confiance, honte, etc.), connaissance des services, croyances religieuses, etc.) et environnementaux (soutien des proches et des professionnels, accessibilité et gratuité des services de l’OBNL, etc.) influencent le processus de demande d’aide des aînés maltraités.

La guerre en Syrie a causé le déplacement de nombreuses personnes à l’intérieur du pays, dans des pays limitrophes et au-delà. Dans la présente communication, nous explorons « la route » et « le transit » de réfugiés de Syrie, des phases caractérisées par l’incertitude et la marginalisation socioéconomique, mais aussi par la mobilisation de stratégies d’aide et d’entraide. Pour nombre de réfugiés, le parcours implique une « liminalité temporelle » (Griffiths 2014); période conditionnée par des situations contraignantes où les repères spatiotemporels se voient déformés. Malgré les défis rencontrés, c’est dans ce contexte d’incertitude que des réseaux individuels et collectifs, locaux et transnationaux sont mobilisés par les personnes et leurs familles afin d’assurer la (sur)vie, l'établissement et pour certains, des mobilités nationales et transnationales. Cette communication s’inscrit dans un projet de recherche-action (CRSH '17-'19 dir. R. Caron) visant à mieux comprendre les parcours de réfugiés syriens installés au Québec ayant transité par le Liban ou d’autres pays. En partant d’une approche à la fois qualitative et transnationale, des entretiens de type récit de vie ont été réalisés avec des personnes réfugiés de Syrie installés au Liban (n=26) et au Québec (n=27). Les résultats démontrent qu’en situation de transit, les personnes sont confrontées à diverses expériences et ruptures temporelles; le temps devenant ainsi une métaphore utile pour décrire leurs expériences.

Plusieurs destinations touristiques dépendent de l’industrie maritime pour assurer leur développement économique, engendrant ainsi une part d’impacts négatifs sur l’environnement et la vie des hôtes (Orams, 1999; Orams et Luck, 2014). Pour minimiser ces impacts, des pratiques responsables de développement deviennent incontournables.

Dans la littérature scientifique, peu de place n’est accordée au tourisme maritime durable, et ce malgré son positionnement marqué dans l’industrie. Cette étude exploratoire a pour but de faire état des connaissances sur le concept de tourisme maritime durable en identifiant notamment ses facteurs de succès et ses perspectives futures. Pour ce faire, la réalisation d’entrevues semi-dirigées auprès de douze experts professionnels et académiciens œuvrant dans l’industrie maritime, du tourisme et du développement durable, a été privilégiée.

Les résultats démontrent que la concertation de la communauté représente l’élément central de la mise en place de pratiques responsables de développement. Les participants soulèvent que les facteurs-clés de succès du tourisme maritime durable reposent sur: 1) l’implication de la communauté hôte, 2) le réinvestissement local des retombées économiques, et 3) la planification de la mise en valeur des ressources.

Cette étude constitue une contribution significative à l'avancement des connaissances sur le tourisme maritime. Elle représente un appui théorique pour la recherche future sur le tourisme maritime durable.

Les jeunes 2ELGBTQIA+ constituent une population souvent marginalisée, à risque de subir divers types de victimisations familiales, interpersonnelles et structurelles (Blais et al., 2018; Forges et al., 2018; McGeogh et Sterzing, 2018; Peter et al., 2021). Selon le modèle de stress minoritaire (Meyer, 2012), ces expériences de victimisations créent un stress chronique, ce qui engendre des conséquences désastreuses sur le plan de la santé mentale (Kayaka et al., 2021). Ainsi, ces jeunes sont susceptibles de rechercher et de recevoir divers types de soutiens, mais on connaît peu sur leurs expériences avec les services. Quelques études récentes indiquent que les personnes 2ELGBTQIA+ font face à des défis particuliers dans leur recherche d'aide (Karakaya et al., 2021). De plus, ces personnes ne forment pas un groupe homogène; elles font l'expérience d'inégalités complexes et multiples (Flynn et al., 2014). L’étude présentée, rétrospective et qualitative, porte sur la trajectoire des jeunes adultes 2ELGBTQIA+ dans les services sollicités et reçus en lien avec les victimisations familiales, interpersonnelles et structurelles subies. Quatorze jeunes adultes âgés 2ELGBTQIA+ âgés de 18 à 29 ans ont participé à une entrevue. Les résultats permettent de mettra en lumière les trajectoires et vécus diversifiés à travers le prisme de différentes oppressions telles que l'hétéronormativité, la cisnormativité et le capacitisme, et les intersections complexes entre ces oppressions.