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Cette communication proposera une explication de la montée du sujet/objet et du contrôle par le sujet/objet dans les constructions composées de ‘adjectif + à + infinitif’ en français, en partant d’une description du signifié des unités linguistiques en jeu – à savoir, l’adjectif, l’infinitif et la préposition à – complétée par l’intervention de processus pragmatiques. Face aux approches purement formelles ou notionnelles, une analyse fondée sur la fonction sémiologique du langage sera proposée, qui voit celui-ci comme impliquant la symbolisation de conceptualisations au moyen de séquences phonologiques. Il sera démontré que cette analyse peut rendre compte de phénomènes de montée et de contrôle non expliqués par d’autres approches, tels le fait que la séquence apte + à + infinitif implique invariablement la montée du sujet, la séquence facile + à + infinitif implique invariablement la montée de l’objet, alors que la structure prêt + à + infinitif permet la montée ou bien de l’objet, ou bien du sujet, selon la nature animée ou inanimée de celui-ci (Les hamburgers / Les invités sont prêts à manger). À partir d’un corpus de 700 occurrences de la construction en question, un classement des types d’adjectifs attestés avec les différentes interprétations sera proposé. Le rôle de la présence d’un complément d’objet direct de l’infinitif sera également mis en lumière (Le fax est prêt à envoyer / prêt à envoyer le document).

Le présent projet de recherche vise à élucider quand et comment des personnes plurilingues mobilisent l’écriture, et quelles sont les structures et formes linguistiques qu’elles s’approprient afin de communiquer dans différentes langues à l’écrit, notamment dans les médias électroniques. Dans la plupart des cas, les individus plurilingues n’écrivent pas dans toutes les langues qu’ils pratiquent à l’oral. Les structures linguistiques des littératies dans certains médias de communications électroniques ont été classifiées comme étant plus proches des formes orales de communication.

Dans le cadre du projet, nous partons de l’hypothèse suivante : La pratique écrite informelle dans les médias électroniques engendre moins d’insécurité linguistique, de telle sorte que les individus plurilingues mobilisent une plus grande partie de leur répertoire langagier en écrivant dans ces médias que dans les médias graphiques traditionnels (non-électroniques).

Pour examiner cette hypothèse à l’exemple des immigrant-e-s moldaves à Montréal, nous choisissons un approche ethnographique qui combine plusieurs approches méthodologiques : des questionnaires, des entretiens semi-structurés portant sur les biographies langagières et les « technobiographies », la documentation de pratiques écrites dans un journal de bord, la collection et l’analyse de textes produits dans la période de documentation, ainsi qu’une « visite commentée » des médias socionumériques.

 

Apprendre à utiliser correctement l’opposition sémantique « canté / he cantado » (je chantai / j’ai chanté) peut s’avérer une tâche ardue pour les apprenants de l’espagnol langue étrangère dont la langue maternelle est le français (Brisson: 1999). Cette difficulté a son origine, d’une part, du fait que cette distinction n’est plus fonctionnelle dans la langue orale du français. Ces deux effets de sens (aoristique et accompli respectivement) sont traduits en surface par une seule forme, «J’ai chanté», correspondant au passé composé (Gosselin: 1996).

Cette proposition présente les résultats de notre recherche basée sur la participation de 79 étudiants universitaires francophones. Notre recherche avait deux volets: évaluation (prétest et post-test) et intervention (deux ateliers). Dans la partie évaluative, nous voulions savoir si, au niveau cognitif, les locuteurs francophones peuvent saisir la différence sémantique malgré la disparition de la dichotomie formelle. Les résultats nous indiquent que le locuteur francophone fait encore une discrimination entre un sens ou l’autre. Le post-test avait pour objectif de vérifier l’apprentissage de trois habiletés distinctes : a) associer une forme à un contexte approprié (taux de réussite de 70%) ; b) identifier les marques de temps qui régissent l’usage du PPS et du PPC (taux de réussite, 60%) ; et c) comprendre le sens véhiculé par chaque forme verbale (taux de réussite de 80%).



Les apprenants du français langue seconde (L2) d’origine hispanophone éprouvent de la difficulté à percevoir /b/ et /v/. Selon le modèle d’assimilation en langue seconde (Best et Tyler, 2007), cette difficulté s’explique par l’absence du phonème /v/ en espagnol. L’apprenant assimilerait alors les deux phones de la L2 à une catégorie de la langue première (L1). Cependant, des observations empiriques montrent que les apprenants d’origine hispanophone, malgré leur difficulté à percevoir le contraste entre /b/ et /v/, produisent cette distinction sur le plan phonétique. La recherche sur l’acquisition de la phonologie en L2 montre que l’input écrit peut affecter la prononciation en L2 (Bassetti, 2008). Cette communication présente les résultats d’une étude menée à Montréal dont le but était d’observer l’effet de l’input écrit sur la prononciation du phonème /v/ chez les hispanophones. Cet effet a été observé chez 60 participants à l’aide de quatre tâches proposées dans des conditions différentes. Les résultats préliminaires montrent que malgré la difficulté en perception, les hispanophones sont capables de réaliser [v] lorsqu’ils connaissent la relation graphème <v> phonème /v/. Des analyses acoustiques réalisées avec PRAAT ont permis d’observer que certains participants associent chaque phonème /b/ et /v/ à une catégorie phonétique différente, mais leurs gestes articulatoires n’étant pas encore bien acquis, ils produisent un [v] occlusif labiodental voisé (plutôt qu’une fricative).

Notre recherche analyse les pratiques linguistiques des jeunes de la 2ème génération de migrants congolais à Bruxelles, afin d’identifier les stratégies identitaires qu’ils mettent en place, et d’établir les profils correspondants à ces stratégies.

Considérant une conception dynamique de l’identité, notre étude prolonge celles sur les stratégies identitaires, et se situe dans le cadre de la théorie de l’identité sociale et de l’auto catégorisation. Quant à la méthodologie elle est qualitative, inspirée de la méthode de théorisation ancrée, et procède par entretiens individuels et semi-directifs.

Notre hypothèse de départ suggérait un système de choix à 3 niveaux (extrême-radical, de modération situationnelle, ou de métissage). Sur cette base, nous avons réalisé un 1er terrain exploratoire qui nous a permis de préciser le thème des pratiques linguistiques. Lors du 2ème terrain, actuellement en cours d’analyse, nous avons étudié la thématique linguistique en contexte. Et pour le 3ème terrain à venir, nous envisageons de nous orienter vers les structures d’apprentissage des langues ethniques à Bruxelles.

Dans le cadre de ce congrès, nous présenterons les résultats du 2ème terrain, c.à.d. la construction identitaire des jeunes de la 2ème génération de migration congolaise en Belgique, en lien avec leurs modes de socialisation primaire, leur sociabilité, leurs pratiques linguistiques, ainsi que leurs appréhensions et réactions aux expériences de racisme et/ou de rejet.

La notion d’accent est complexe car elle recouvre deux phénomènes parfois difficiles à distinguer : la variation dialectale du locuteur natif et le parler du locuteur non-natif (Goslin, Duffy, & Floccia, 2012). La différence est particulièrement ténue en ce qui concerne la perception des propriétés acoustiques telles la prosodie et la durée des segments (Aoyam & Guion, 2007).
De plus, on note des variations intra-individuelles entre L1 et L2 au niveau de  la hauteur des formants (Chen, 2009;
Sereno & Wang, 2007). La présente étude s’intéresse à la capacité à percevoir les différences L1 et L2 de caractéristiques phonologiques de longueur et de hauteur d’émissions sonores de source non vocale, domaine relativement peu exploré (Pichette, 2013). Un total de 15 adultes francophones seront soumis à des tests de différentiation perceptuelle d’émissions
éructatives et flatulentielles basée sur la technique éprouvée du Matched-guise (Lambert, 1967), administré individuellement, par l’écoute de 10 émissions présentées aléatoirement pour chaque personne. L’exactitude de l’identification de même que le temps de réponse serviront à comparer les sous-groupes. L’hypothèse de recherche veut que les marqueurs dialectaux et non-natifs soient moindres pour ces formes de production sonores.

Afin de déterminer les facteurs sémantico-pragmatiques qui rentrent en jeu dans l’interprétation des questions rhétoriques en français, désormais QR, ainsi que les effets de sens qui découlent de leur présence dans une question, nous avons conçu une expérimentation dans laquelle nous avons testé 3 facteurs : la présence du verbe croire, la présence de l’adverbe vraiment et la présence du contenu véhiculé par la question dans le savoir partagé des locuteurs. Pour ce faire nous
avons élaboré un sondage en ligne. Huit versions de ce sondage ont été proposées aux participants. Nous avons manipulé, dans chaque version, les 2 valeurs : présence ou absence de chacun des 3 facteurs. Un contexte particulier
précédait chaque question. Les participants devaient juger la probabilité que la question soit rhétorique sur une échelle Likert. Nous avons d’abord vérifié l’effet rhétorique qui se dégage de l’usage de chaque facteur traité à part dans une question ainsi que l'effet de renforcement qui se produit quand 2 ou 3 facteurs se combinent. Ensuite, nous avons démontré l’existence d’une hiérarchie au sein même de ces facteurs rhétoriques en comparant les facteurs sémantiques au facteur pragmatique. L’objectif de cette communication est de présenter les résultats de notre étude qui porte sur l'interprétation des QR en
français, phénomène complexe, encore très peu étudié.






Steven Pinker et Paul Bloom (1990), deux représentants de la psychologie évolutionniste, soutiennent que le langage humain est une adaptation biologique ayant pour fonction la communication. Selon eux, deux critères nous autorisent à invoquer la sélection naturelle pour expliquer l’évolution d’un trait : 1) la présence d’un design complexe permettant l’accomplissement d’une certaine fonction, et 2) l’absence d’autres processus évolutifs permettant d’expliquer la complexité en question. Pinker et Bloom avancent des arguments pour démontrer que le cas du langage répond à ces deux critères et répondent aux objections de ceux qui voient une incompatibilité entre l’évolution du langage par sélection naturelle et certains principes de la théorie évolutionniste. En nous inspirant de la philosophie des sciences, nous ferons ici ressortir quelques présupposés problématiques de la position de Pinker et Bloom. Nous nous appuierons principalement sur la critique de la psychologie évolutionniste faite par Robert C. Richardson (2007). Nous examinerons le cadre théorique et méthodologique adopté par Pinker et Bloom, en nous interrogeant tout particulièrement sur ce qui constitue une bonne explication offerte en termes d’adaptation biologique.



Le pouvoir associatif de la langue devient souvent un instrument de dissociation. Dans les relations entre interlocuteurs, on constate des modes d'interaction qui oscillent entre l'hospitalité et l'hostilité. Par « hostilité linguistique », on entend l'aversion à la présence d'une autre langue, ou de certaines de ses caractéristiques. Dans les sociétés marquées par leur passé colonial, les locuteurs de l'espagnol ont tendance à mépriser les locuteurs des langues originaires. Par « hospitalité linguistique », on entend une relation de mutuelle reconnaissance et de réciprocité entre les langues. En prenant le cas de trois migrants issus de différents peuples natifs (quechua, aymara et mapuche), nous présentons leur expérience et leur perception de la discrimination linguistique et de l'acceptation mutuelle, tout en identifiant des traits linguistiques de leurs discours attribuables à la situation de contact : instabilité des voyelles i/e et o/u; neutralisation du genre et du nombre; fréquence élevée de l'utilisation des diminutifs. Tous ces phénomènes, associés à l'origine de leurs locuteurs, prédisposent à l'exercice de la discrimination; mais aussi quelques traits du contact ont été adoptés par une bonne partie des hispanophones monolingues non migrants. Bref, l'étude montre comment le contact linguistique opère dans la dynamique des sociétés racialement hiérarchisées, traversé par les hostilités et les hospitalités.

Cet exposé apportera une explication plus adéquate du contrôle en anglais et en français, en partant d’une description plus adéquate du signifié des unités linguistiques en jeu : l’infinitif, le gérondif et les prépositions to, à et de, complétée par des processus pragmatiques (Duffley 2006). Face aux approches purement formelles (Boeckx, Hornstein et Nunes 2010) ou purement notionnelles (Culicover et Jackendoff 2005), une analyse sera proposée qui est fondée sur la fonction sémiologique du langage, à savoir celle de permettre la symbolisation de conceptualisations au moyen de séquences phonologiques. Il sera démontré que cette analyse peut rendre compte de phénomènes de contrôle non expliqués par d’autres approches tels : (1) le fait que la séquence verbe + to + infinitif implique invariablement contrôle par le sujet, alors que la structure verbe + gérondif se caractérise par la variabilité du contrôle (The doctor enjoyed/recommended working out three times a week) ; (2) le fait que la séquence verbe + to + infinitif en anglais implique invariablement contrôle par le sujet, alors que la structure verbe + to + gérondif  permet le non contrôle par le sujet (He agreed to kill bin Laden/killing bin Laden) ; (3) le fait les séquences verbe + infinitif et verbe + à + infinitif impliquent invariablement contrôle par le sujet (Elle veut/cherche à s’en sortir), alors que la structure verbe + de + infinitif  permet le non contrôle par le sujet (Il a décidé/suggéré de démissionner).

Dans les langues des signes, les locuteurs peuvent produire des mots empruntés aux langues orales par épellation digitale lorsque le signe correspondant est inconnu ou inexistant. Le rapport à l’épellation, documenté pour la LSQ, est différent d’une langue à une autre, et distingue deux types d’épellation, soit lexicale ou compensatoire  (Dubuisson et al., 1999 ; Battison, 1978). Ce dernier type, contextuel, se trouve plus particulièrement dans le discours interprété où l’accès lexical est plus difficile. La présente étude propose une analyse de 146 mots épelés par des interprètes experts (n=7) et débutants (n=4) issus de deux types de contexte discursif (un récit d’expérience personnelle et une discussion scientifique). Plus précisément, nous analysons la distance phonologique (élision, assimilation et remplacement) entre la forme canonique et la forme produite. Nous montrerons que les variables « type de discours » et « degré d’expertise » ont une incidence sur la distribution statistique et la forme des épellations décrites.

J’étudie, en syntaxe, les prépositions sans, sauf et sous en français standard. Le postulat de base de mes recherches sous-tend que ces prépositions restrictives ont une portée étroite sur la phrase et que leur structure interne se développe de la même façon que celle des mots interrogatifs wh- (ex : Tu sors sans chapeau). Je présente une structure syntaxique à deux niveaux (c’est-à-dire une projection fonctionnelle qui comporte deux têtes) où le s- est engendré sous la tête supérieure et où les variables -ans, -auf, -ous sont engendrés sous la deuxième tête. Selon moi, la consonne initiale s- pourrait agir comme opérateur privatif à l’instar du a- ou du an- privatif contenu dans des mots comme amoral, atypique, analphabète (Gaatone 1971). Cette consonne s- s’accompagne d’un élément vocalique : -ans, -auf et -ous. Cette hypothèse se vérifie lorsque l’on étend le paradigme à certains verbes comportant ce s- privatif, par exemple défaire du mot latin desfaire, déshabituer, désaccord ou déshabiller. Je cherche aussi à définir la portée de ces prépositions. Certains tests peuvent être appliqués pour déterminer si leur portée est large ou étroite par rapport à la phrase dans laquelle elles se trouvent (Haegeman 1995). L’étude de la préposition et de sa structure pourra permettre d’étendre ses caractéristiques et de faciliter l’assimilation de son emploi (qui s’avère ardu chez les apprenants).

Les affixes dérivationnels ont un caractère particulier qui rend délicat leur intégration dans les dictionnaires : il s’agit d’unités linguistiques non autonomes qui ont un sens constructionnel plutôt que référentiel, une combinatoire réduite et une forte polysémie. En raison de leurs caractéristiques intrinsèques, ils sont souvent négligés dans les dictionnaires généraux de langue ou spécialisés.

En français, un exemple illustrant l’ensemble des problèmes relatifs aux affixes serait le suffixe -IER qui présente également une alternance en genre, une allomorphie phonotactiquement conditionnée et une importante productivité synchronique. Il s’adjoint à des bases nominales afin de créer des noms d’agents, d’instruments et de contenants, et des adjectifs. Il a été l’objet d’une analyse unifiée (Corbin et Corbin 1991) et d’une analyse polysémique (Roché 1998).

Partant de l’analyse polysémique adoptée par Roché, nous comptons proposer des articles de dictionnaire s’inscrivant dans la lexicologie explicative et combinatoire de laquelle découle le Dictionnaire explicatif et combinatoire du français (entre autres, Mel’cuk et al. 1984, 1988, 1992, 1999).

L’étude de la gestuelle co-verbale interroge le rôle des gestes sur l’organisation des informations linguistiques. L’hypothèse de l’interface propose que les gestes encodent les traits des référents tout en en structurant l’information parallèlement à l’encodage linguistique (Kita & Özyürekb. 2003). Ce qui est produit dans le discours est une synthèse de 2 systèmes sémiotiques (Calbris, 2001). En langues des signes (LS), on distingue 2 types de signaux : manuels (CM) et non manuels (CNM). Nous explorerons les similarités entre la gestuelle co-verbale et les CNM via l’utilisation du tronc dans les structures coordonnées. À partir des travaux portant sur les fonctions des CNM (Dubuisson et al.,1999 ; Pfau & Quer, 2010) et sur la coordination dans les LS (Lau & Tang, 2012), nous posons la question: Les mouvements de tronc interviennent-ils dans l’expression de la coordination en français et en LSQ? Les structures coordonnées, issues d’un corpus de données discursives élicitées chez un locuteur par langues cibles, isolées à l’aide de 2 tests (Riegel et al., 2009 ; Tellier, 2003) et transcrites permettent l’analyse des cooccurrences gestuelles et verbales, des CM et des CNM.

Nous présenterons 1) la représentation structurelle de la coordination et le rôle du tronc dans les LS 2) la méthode et la grille d’analyse 3) les résultats de l’analyse factorielle 4) la discussion des résultats en fonction de la notion de coordination et du parallèle systémique de Kendon (2004).

Le dictionnaire bilingue, un lieu d'échange culturel qui vise à faciliter la communication entre les personnes de cultures différentes, se trouve à dévoiler des écarts non seulement linguistiques mais culturels. Une analyse exploratoire du traitement des 96 unités lexicales françaises du Grand Robert & Collins (GRC) considérées comme « à fort contenu culturel », soit celles accompagnées d'une note encyclopédique, démontre tout d'abord que celle-ci certes facilite l’opération de décodage. Mais quelles sont les stratégies auxquelles les lexicographes ont recours pour proposer un équivalent porteur d'une charge culturelle plus ou moins similaire dans la communauté linguistique de la langue cible, et ce, sans l'aide de la note encyclopédique? En outre, le GRC, un ouvrage annoncé comme étant bidirectionnel, ne fournit pas toujours des éléments qui permettent à l'usager francophone de produire en anglais. Les entrées culturelles posent ainsi un problème d'envergure qui se manifeste par une absence d'équivalence pour l'encodeur. L'objectif de la recherche est d'analyser les propositions d'équivalence d'un corpus d'entrées culturellement marquées, à savoir le domaine de l'éducation, afin d'identifier les procédés utilisés pour satisfaire les besoins de l'encodeur et du décodeur. Gardant en mémoire les besoins des utilisateurs, nous examinons 220 entrées françaises du GRC en vue de dégager des tendances, nous questionner sur la pertinence des procédés et proposer des améliorations.

La ville de Montréal est l’une des villes les plus multiethniques du Canada. Compte tenu de cette diversité, il y a une grande proportion d’enfants qui apprennent deux phonologies ; la phonologie de leur langue maternelle et celle du français.



L’interaction entre ces deux systèmes phonologiques peut influencer le développement de la phonologie de la langue seconde. Le but de cette présentation est de comparer les compétences phonologiques en français des enfants allophones à celles des enfants francophones unilingues issues d’études précédentes. Nous avons évalué 50 enfants allophones à la fin de la maternelle avec une tâche de dénomination de mots (MacLeod, 2014). Une transcription des productions des enfants a été complétée et utilisée pour les analyses de production des consonnes.



Les résultats démontrent que les enfants ont un taux de précision généralement élevé (moyenne de 95%), mais qu’ils étaient moins précis en position finale de mot (moyenne de 88%). De plus, les enfants avaient besoin d’indice ou de modèle pour 26% des mots (enfants francophones de 4 ans n’ont besoin que 7% d’indices dans cette tâche).



Les conséquences pour le développement des connaissances sur l’apprentissage du français comme langue seconde et de la pratique clinique en orthophonie seront discutées.

Nous démontrerons qu'il existe en français non pas une, mais deux catégories flexionnelles liées aux temps verbaux: une qui situe le point de référence par rapport au moment d'élocution, et l'autre qui situe les faits par rapport à ce point de repère. Ces deux catégories ne sont pas en compétition mais sont plutôt complémentaires: tout verbe à l'indicatif doit porter un sens de chacune de ces catégories. En plus de ces deux catégories temporelles, nous distinguons trois phases, qui ne situent pas directement les faits dans le temps mais qui dénotent plutôt un des trois intervalles de temps divisés par le fait (avant, pendant et après). Nous démontrerons que ce découpage des formes de l'indicatif explique de façon élégante un certain nombre de phénomènes. Notre modèle rend compte de formes souvent ignorées par les grammaires, comme "allait Vinf", "aurait Vpp", ou les formes surcomposées. La différence sémantique entre imparfait, passé simple et passé composé s'explique sans avoir recours à une catégorie d'aspect. Notre découpage permet de bien modéliser la concordance des temps, et ce même lorsque ces temps portent un sens modal. Enfin, la distinction entre ces deux catégories de temps met en lumière les liens sémantiques étroits qui existent entre le présent et l'imparfait, et explique pourquoi ces deux temps, mais pas les autres, peuvent se combiner au subjonctif en français littéraire ou vieilli.

Nous présentons dans cet article une méthode de construction de lexiques bilingues pour les entités nommées basée sur les corpus parallèle. Les types des entités nommées étudiées sont les noms de personnes, des lieux et des organisations. Une application est faite sur la paire de langues anglais-arabe.

La construction des lexiques des entités nommées de type organisation se base sur différentes ressources linguistiques dont les ontologies comme DBPedia ou des listes préétablies comme JRC-Names.

La construction des lexiques des entités nommées de type noms de personnes et lieux, se base sur un modèle de translitération pour chaque entité nommée à partir de l'anglais vers l'arabe.

La procédure de translitération consiste à trouver les différentes translitérations de chaque lettre de l’entité nommée en anglais, et à chercher la meilleure combinaison dans la phrase en langue arabe.

Pour diminuer le nombre de combinaisons des translitérations possibles d’une entité nommée, une méthode de normalisation des lettres en langue arabe vers une seule lettre, est proposée.

Une application est faite sur deux corpus. Un est extrait de Wikipédia et le très connu corpus des nations unis (UN).

La mesure généralement utilisée pour comparer les performances des systèmes se fonde sur le score de précision et de rappel. Cette mesure s’appelle la mesure F. Nos expérimentations ont montré un score de F-mesure égale à 99,1% en utilisant le corpus UN et  93,3%  en utilisant le corpus extrait de Wikipédia.

Les collocations en malgache- langue nationale de Madagascar, de famille malayo-polynésienne demeurent encore un champ d’investigation quasi-vierge. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous nous sommes intéressés à l’étude des collocations adjectivales telles anatra mafonja ‘conseil solide’, hevitra mitombina ‘argument valable’, safidy masina ‘un choix judicieux’, etc.

Qualifiée d’expression semi-figée, la collocation, selon la terminologie de Hausmann (1979), est une expression composée de la base et du collocatif. Le premier constituant d’une collocation - la base - est libre et le deuxième, c’est-à-dire, le collocatif, est restreint. La Fonction Lexicale (FL), est un outil formel dont dispose la théorie Sens-Texte, théorie avec laquelle nous allons aborder notre analyse, pour la description des collocations. Une FL, formellement, est une formule f(x) = y dont f est le sens qui s’applique à un mot-clé ou argument x pour donner une valeur y. Par exemple, la FL Magn appliquée à l’argument fisaorana ‘remerciement’ donne les valeurs suivantes :

Magn(fisaorana) = feno litt.‘rempli’, mitafotafo ‘profond’

et forme des collocations adjectivales fisaorana feno ‘un grand remerciement’, fisaorana mitafotafo ‘un profond remerciement’.

Ainsi, notre article traite les différents sens de collocations adjectivales, le rôle qu’occupent les adjectifs dans le syntagme collocationnel, la typologie de ces collocations et leur description lexicographique.

Les dialectes (variétés régionales d’une langue) sont centraux aux attitudes des enfants envers les locuteurs et locutrices (Arredondo & Gelman, 2019). La formation des attitudes implique trois étapes : 1) l’identification de l’origine d’une locutrice d’après la prononciation; 2) la catégorisation d’une locutrice comme membre d’un ou de plusieurs groupes; et 3) l’attribution de traits d’après des stéréotypes au sujet du ou des groupes (Lambert, 1960). Nous nous focalisons sur l’étape 1 en explorant comment les enfants d’expression française en Alberta distinguent différents dialectes. La diversité de cette communauté de langue officielle en situation minoritaire nous permet d’explorer l’impact de l’appartenance d’une locutrice à plusieurs catégories sociales sur les jugements.

Nous avons présenté des paires de clips audio à des enfants (n = 137, âgés de 5 à 12 ans) et leur avons demandé si deux locutrices « viennent de la même place ou de deux places différentes ». Les enfants de 7 ans et plus pouvaient systématiquement regrouper les dialectes « canadiens » vs « internationaux ». De plus, ces enfants étaient plus susceptibles de distinguer les locutrices de différents groupes ethniques. Nos résultats suggèrent que les enfants créent des catégories de « nous » vs. « eux » et qu’ils ne raffinent pas ces groupes pour inclure des origines régionales plus précises que plus tard. Notre étude a comme objectif de mettre en question les attitudes afin d’assurer la vitalité de la communauté franco-albertaine.

Depuis 40 ans, Anna Wierzbicka et environ 50 chercheurs se penchent sur plus de 30 langues pour en extraire des universaux du lexique. À ce jour, une liste de 63 primitifs sémantiques a été empiriquement dressée. Ceux-ci, parfaitement traduisibles dans toutes les langues, sémantiquement simples et universellement intelligibles, se passent de définition : « toi, moi, quelqu'un, quelque chose, penser, vouloir, ressentir, dire, vrai, ne...pas, quand, où, bien, mal, grand, petit, vivre, mourir, etc. ». Accompagnés de leurs règles combinatoires universelles, ils forment la métalangue sémantique naturelle (MSN).

Nous exploitons ce cadre théorique pour décrire les plus fréquents actes de langage qui composent la conversation spontanée telle que transcrite dans le Corpus de français parlé au Québec (CFPQ).

Nous posons l'hypothèse qu'une telle description en MSN peut permettre à un apprenant du français de découvrir les différentes réalisations d'un acte de langage dans sa langue cible, à partir d'une construction intuitive en MSN de ce qu'il veut dire.

Nos résultats attestent de cette nouvelle possibilité pour l'enseignement du français. Nous présenterons un extrait du paradigme « dire » en exemple, où les simples concepts universaux de « vérité, volonté, ressenti » peuvent notamment guider l'étudiant vers 7 actes de langage distincts. Ceux-ci peuvent se réaliser de diverses façons et offrir des variantes ou des dérivés : nous démontrerons que la MSN réussit à décrire tous ces usages.

Notre recherche menée en communication publique est née d’une interrogation sur le rôle du langage dans les pratiques sociopolitiques. Saisir le phénomène langagier dans un contexte de lutte, de discorde et d’antagonisme a à l’origine nourri et orienté notre réflexion. L’échange langagier se saisit comme une situation d’interlocution où l’on négocie sa position d’autorité et œuvre à imposer ses contraintes. L’intérêt de notre recherche est de contribuer à éclairer la thématique portant sur le fonctionnement langagier dans une procédure d’exercice du pouvoir. L’appréhension de l’activité langagière menée par des acteurs motivés par l’imposition de leurs versions de faits et de leurs cadrages des enjeux débattus nous réfère au rapport dialectique entre pouvoir et  langage.

Notre étude relève d’une analyse exploratoire fondée sur une étude de cas. Nous prenons comme un cas d'étude la crise écologique provoquée par British Petroleum au large du Golfe de Mexique. Deux populations-cibles de discours constituent notre corpus: le discours du gouvernement américain (discours d’Obama) et le discours représentant l’avis officiel de BP (communiqués de presse de BP), datant du 20 avril 2010 jusqu’au 19 septembre 2010. Nous avons utilisé la grille d’analyse élaborée par Windisch (1987) pour mettre en exergue le fonctionnement interne d’un discours conflictuel envisagé comme un vecteur du pouvoir. Nous avons utilisé deux méthodes d'analyse de données (analyse de discours et analyse de contenu).

Une écoute attentive de conversations à bâtons rompus montre que celles-ci sont parsemées d’hésitations, de pauses dites remplies comme euh, de répétitions, d’autocorrections, de lapsus, etc. Notre recherche porte sur ces imperfections que l’on qualifie habituellement de ratés. Le but est double. Il s’agit 1) de déterminer les mécanismes d'interrelation qui sous-tendent la production de deux paires de ratés (amorce de mot et répétition ainsi qu'amorce de syntagme et répétition) et 2) de vérifier si ces deux paires de ratés exercent une pression l'une sur l'autre dans le tour de parole.

À cette fin deux corpus multimodaux de conversations authentiques sont exploités : le Corpus de langue parlée en interaction (CLAPI) de l’Université de Lyon 2 et le Corpus de français parlé au Québec (CFPQ) de l’Université de Sherbrooke. Un premier coup de sonde dans ces corpus démontre l'existence d'interrelations entre les deux paires de ratés étudiées, mais leur mécanisme et leur influence mutuelle reste à déterminer. 

La recherche s’inscrit dans le champ des études interactionnistes qui focalisent l’attention sur le fait que le locuteur engagé dans une conversation à bâtons rompus construit son discours au coup par coup, en s’ajustant constamment aux réactions de l’interlocuteur produites de manière vocale et mimogestuelle. La recherche permet de mieux cerner le fonctionnement de l'oral spontané en approfondissant les connaissances sur les ratés de l’oral dans une perspective interactive.

À partir d’un corpus constitué de quelque 450 séquences verbales et phrases verbales (semi-)figées à base religieuse (ex. : accouche qu’on baptise, dieu seul le sait), nous examinerons la centaine d’expressions contenant les lexèmes dieu et/ou diable qui forment le noyau du microsystème étudié. L’objectif est double.

D’une part, nous tenterons de déterminer leur degré de figement en nous basant sur une liste de critères usuels comme l’opacité sémantique, la limitation paradigmatique, etc. Ce premier examen nous permettra d’établir une taxinomie prototypique de ces deux types de figement, soit les séquences et les phrases verbales (semi-)figées. Nous optons pour une approche prototypique afin de rendre compte du caractère graduel du figement, ce que l’approche traditionnelle en termes de conditions nécessaires et suffisantes peine à faire. À notre connaissance, il n’y a eu aucune réelle entreprise pour appliquer la théorie du prototype à un corpus délimité de séquences figées.

D’autre part, nous procéderons à une analyse lexico-sémantique des expressions en cause en mettant à profit le cadre méthodologique de la lexicologie explicative et combinatoire (notamment Mel’čuk. 2006); cette analyse mènera à l’élaboration d’articles de dictionnaire. Dans cette perspective lexicographique, les expressions font l’objet d’une entrée au sein du dictionnaire; elles ne figurent pas simplement en périphérie dans une autre entrée, comme c’est généralement le cas dans les dictionnaires généraux.

Plusieurs études ont analysé le français québécois (FQ) familier, mais peu se sont concentrées sur le FQ soutenu. Les entrevues télévisées permettent de combler cette lacune. Dans cette communication, nous examinons la variation sociostylistique en FQ dans un corpus d’entrevues avec des personnalités publiques, en portant notre attention sur la référence temporelle au futur (RTF).

Les travaux sur la RTF en FQ montrent que l’usage du futur périphrastique (il va partir) est plus fréquent que celui du futur simple (il partira); le présent à valeur du futur (il part demain) est rare. De plus, la RTF est soumise à des contraintes linguistiques et à une stratification sociale en FQ: le futur simple apparaît surtout dans les phrases négatives et revêt un prestige manifeste.

Nous étudions non seulement le rôle du thème de conversation et du degré de familiarité entre les interlocuteurs, mais aussi celui du contexte, en comparant un sous-ensemble de locuteurs interviewés dans 2 contextes conversationnels: l’un où ils abordent des thèmes personnels, l’autre où ils interviennent professionnellement face à un journaliste. Malgré le prestige social lié au futur simple, nous montrons que la RTF en FQ résiste à la variation intrapersonnelle (ou stylistique); il s’agit donc d’un indicateur plutôt que d’un marqueur sociolinguistique.

En analysant la variation sociostylistique en FQ soutenu, cette étude contribue à l’avancement des connaissances en linguistique française et en sociolinguistique.