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Il est établi que la production de la parole est étroitement reliée à la perception audio-visuelle de celle-ci. Chez des aveugles congénitaux, la privation visuelle entraîne une réduction des mouvements labiaux lors de la production de voyelles. En guise de compensation, ces personnes accordent-elles plus d’importance à la perception auditive que leurs pairs voyants? L’objectif de l’étude est d’évaluer, via le paradigme de perturbation sensorielle, le poids de la vision dans la production vocalique.

Des enregistrements acoustiques et articulatoires (EMA) de 10 voyants et de 10 aveugles congénitaux ont été effectués. Des répétitions de la voyelle /ø/ en condition normale ont d’abord été produites. Ensuite, en condition perturbée, une version altérée de leur propre parole leur était transmise via un casque d’écoute, en temps réel. La production entendue différait donc de celle produite. Ainsi, pour compenser, le sujet devait adapter sa prononciation. L’adaptation sera d'autant plus grande que le poids de la perception auditive est important pour lui.

Les résultats préliminaires montrent que les sujets aveugles accordent un poids plus important à la rétroaction auditive que leurs pairs voyants en compensant différemment à la perturbation provoquée. Cette étude permet d’observer le rôle de la vision sur la perception et la production de la parole et de confirmer l’hypothèse selon laquelle la vision occupe une place majeure dans l'implémentation phonétique des cibles phonologiques.

Il est généralement reconnu que l’élision de [l], dans les pronoms « il(s) » et « elle(s) », est un trait distinctif du français québécois oral. Toutefois, peu d’études se penchent sur ce phénomène et lorsqu’elles le font, ne se concentrent que sur « il(s) ».

Est-il vrai que tous les Québécois font systématiquement cette élision? Une analyse de type sociolinguistique (Goldvarb, par régressions multiples) portant sur des données de 2006 du corpus Phonologie du français contemporain (PFC) permet de répondre à cette question. Elles concernent 5 locuteurs natifs du français québécois, soit 2 hommes et 3 femmes, pour un total de 148 occurrences de la variable (dépendante).

Plusieurs contraintes (variables indépendantes) peuvent expliquer la variation constatée. Parmi celles-ci, les contraintes linguistiques suivantes ont été identifiées : le contexte phonologique précédent et suivant, la catégorie grammaticale suivante, le type de pronom et la position de son référent. Il se peut aussi qu’une contrainte stylistique contribue à expliquer la variation : le type de conversation, libre ou dirigée. Le genre, l'âge et le lieu de naissance des locuteurs constituent les contraintes sociales analysées dans l’étude.

Les résultats préliminaires montrent que l’élision est beaucoup plus fréquente lorsqu’il est question du pronom « il(s) » que du pronom « elle(s) » et lorsque le type de conversation est libre.

Dans les 40 dernières années, l’alternance entre les marqueurs de conséquence (ça) fait que/donc/alors a fait l’objet de nombreuses études basées sur des corpus de français laurentien (entre autres Dessureault-Dober 1974, Thibault et Daveluy 1989, Mougeon et Beniak 1991, Blondeau et al. 2018). Néanmoins, aucune ne s’est penchée sur ces marqueurs en discours plus soutenu.

            Dans cette communication, nous présentons une analyse variationniste évaluant l’impact du degré de formalité sur les marqueurs de conséquences. Les données proviennent d’entrevues avec 32 personnalités publiques québécoises, diffusées dans le cadre de deux émissions télévisuelles. Les résultats montrent que la distribution des formes en discours plus soutenu se distingue des tendances relevées dans les études antérieures: les trois formes sont employées dans des proportions égales dans les entrevues semi-formelles (N=341), mais (ça) fait que, connecteur majoritaire dans les vernaculaires québécois, est très peu employé par les locuteurs qui sont vouvoyés. De plus, l’analyse comparative de 8 locuteurs ayant participé aux deux émissions révèle une différence significative entre les contextes, en particulier chez deux hommes qui emploient alors comme marqueur de formalité.

            En mesurant l’influence de la formalité sur les productions réelles des locuteurs, la présente étude sociolinguistique offre des pistes didactiques pertinentes pour l’enseignement du français en contexte nord-américain.

Cette communication proposera une explication de la montée du sujet/objet et du contrôle par le sujet/objet dans les constructions composées de ‘adjectif + à + infinitif’ en français, en partant d’une description du signifié des unités linguistiques en jeu – à savoir, l’adjectif, l’infinitif et la préposition à – complétée par l’intervention de processus pragmatiques. Face aux approches purement formelles ou notionnelles, une analyse fondée sur la fonction sémiologique du langage sera proposée, qui voit celui-ci comme impliquant la symbolisation de conceptualisations au moyen de séquences phonologiques. Il sera démontré que cette analyse peut rendre compte de phénomènes de montée et de contrôle non expliqués par d’autres approches, tels le fait que la séquence apte + à + infinitif implique invariablement la montée du sujet, la séquence facile + à + infinitif implique invariablement la montée de l’objet, alors que la structure prêt + à + infinitif permet la montée ou bien de l’objet, ou bien du sujet, selon la nature animée ou inanimée de celui-ci (Les hamburgers / Les invités sont prêts à manger). À partir d’un corpus de 700 occurrences de la construction en question, un classement des types d’adjectifs attestés avec les différentes interprétations sera proposé. Le rôle de la présence d’un complément d’objet direct de l’infinitif sera également mis en lumière (Le fax est prêt à envoyer / prêt à envoyer le document).

Le sens est au cœur des langues et de l’apprentissage des langues. Notre proposition de communication porte sur un des aspects les plus délicats de la (re)construction du sens : la polysémie. Or, ce phénomène de la variation du sens des mots, lié à la compréhension plutôt qu’à l’expression (Nation, 2001), constitue une difficulté, qui déstabilise l’apprenant de langue seconde dont le recours sera souvent le dictionnaire occasionnant coût élevé en temps, surcharge cognitive, rupture avec le texte et baisse de la motivation. Dès lors, comment aborder ces glissements de sens et concilier « variation » et « stabilité » spécifiques à la polysémie? Dans un premier temps, notre réflexion portera sur le concept-même de polysémie, les apports des grammaires cognitives (Fuchs, 2007; Victorri, 1996) et leurs potentielles implications en classe de L2, notamment sur le processus d’interprétation comme « construction dynamique du sens ». Dans un deuxième temps, nous analyserons des situations de classe dans lesquelles les apprenants, en lecture, font face à la polysémie de lexèmes verbaux (i) en ayant la possibilité de recourir au dictionnaire ou (ii) en s’appuyant sur le seul contexte. Les résultats préliminaires montrent que le recours au dictionnaire, qui détourne de la focalisation sur le contexte, multiplie la divergence des réponses et des interprétations des apprenants. L’appui du seul contexte permet une prise de conscience de « l’espace sémantique » du mot et diminue les écarts.

Les clitiques du serbo-croate dans le cadre du programme minimaliste

Les clitiques qui sont gouvernés par la loi de Wackernagel occupent nécessairement la deuxième position au sein d'un énoncé. Un tel comportement des clitiques est bien observable en serbo-croate (Brown, 1974, 2004, 2014).

     Plusieurs auteurs soulignent que les clitiques dans cette langue apparaissent toujours soit après le premier mot prosodique, soit après le syntagme entier placé en tête de phrase. Ces particules dépendent ainsi prosodiquement de l'élément phonologique ou syntaxique auquel ils s'attachent et avec lequel ils ne partagent pas nécessairement de propriétés sémantiques ou syntaxiques. En raison de cela, de nombreux chercheurs ont proposé que les clitiques du serbo-croate obéissent soit aux lois prosodiques, soit aux lois syntaxiques, soit aux lois morphologiques semant ainsi une grande confusion en ce qui a trait au traitement de ces particules.

     Contrairement à cela, nous démontrerons, dans le cadre du Programme Minimaliste, qu'un nouveau regard sur les données proposées dans la littérature révèle un lien entre les clitiques et le trait EPP (Extended Projection Principle) tel que proposé par Chomsky (2015, 2001, 2000, 1995) peu importe s’il s’agit des clitiques auxiliaires, pronominaux ou phrastiques et que, bien qu'ils puissent créer une unité prosodique avec plusieurs constituants syntaxiques, ce sont uniquement les verbes principaux qui leur servent d'hôte.  

 

La ville de Montréal est l’une des villes les plus multiethniques du Canada. Compte tenu de cette diversité, il y a une grande proportion d’enfants qui apprennent deux phonologies ; la phonologie de leur langue maternelle et celle du français.



L’interaction entre ces deux systèmes phonologiques peut influencer le développement de la phonologie de la langue seconde. Le but de cette présentation est de comparer les compétences phonologiques en français des enfants allophones à celles des enfants francophones unilingues issues d’études précédentes. Nous avons évalué 50 enfants allophones à la fin de la maternelle avec une tâche de dénomination de mots (MacLeod, 2014). Une transcription des productions des enfants a été complétée et utilisée pour les analyses de production des consonnes.



Les résultats démontrent que les enfants ont un taux de précision généralement élevé (moyenne de 95%), mais qu’ils étaient moins précis en position finale de mot (moyenne de 88%). De plus, les enfants avaient besoin d’indice ou de modèle pour 26% des mots (enfants francophones de 4 ans n’ont besoin que 7% d’indices dans cette tâche).



Les conséquences pour le développement des connaissances sur l’apprentissage du français comme langue seconde et de la pratique clinique en orthophonie seront discutées.

Levin (1993) donne une description d'environ 3200 verbes de l'anglais. Elle analyse les comportements syntaxiques (alternances) des verbes ainsi que leurs sens en fonction des types d’alternances qu’ils peuvent accepter. Une alternance décrit un changement dans la structure syntaxique du verbe et de ses arguments (passif, transitivité, effacement d'argument, inversion du sujet/verbe, verbe support, etc.).  Cette description a permis l'apparition de la notion du schéma prédicatif, inspirée entre autres des travaux de Fillmore (1968), Jackendoff (1972) puis de Saeed (2003) et qui permet d'attribuer un rôle sémantique aux différents arguments des prédicats verbaux dans un corpus donné.

C'est dans ce cadre que nous avons construit une ressource lexicale pour la langue Arabe. Il s'agit d’une ressource sémantico lexicale informatisée pour les constructions morphologique du verbe dans le corpus du Coran. Une expérience pilote a été conduite sur un échantillon de 140 verbes présents dans le corpus du Coran. Cette ressource propose de fournir un lien entre les racines verbales et la classification sémantique.

Dans cette communication, nous allons présenter  notre méthodologie ainsi que nos plans pour étendre la couverture de notre corpus.

Cette proposition s’inscrit dans un large projet d’analyse des reformulations multimodales (RM) dans la construction du discours : décrire les relations qu’entretiennent 3 canaux sémiotiques multimodaux (la parole (S1), la gestualité co-verable (S2) et les supports de présentation (S3)) dans des discours scientifiques/académiques (pour la présente étude : vidéos des TedX de l’UNamur, 2016). L’objectif est de savoir comment les reformulations multimodales participe au caractère performant du discours, à la construction de sa cohérence. Les RM sont étudiées du point de vue interne à chaque système sémiotique (S1, S2, S3) et du point de vue du croisement d’un système à l’autre (rapport S1/S2, S1/S3, S2/S3 et S1/S2/S3).  L’analyse (en cours, résultats avril 2018) s’opère comme suit : repérage des passages où se trouvent des RM et les canaux mobilisés, annotation des données dans ELAN (voir image), analyse quantitative et qualitative des RM et des croisements, identification des paradigmes d’utilisation (des prestations sans RM à celles qui exploitent abondamment les croisements sur les 3 niveaux S1-S2-S3). Contrairement à ce qui a été avancé (Bouchard et Parpette 2008, 2010), mon hypothèse est qu’il ne s’agit pas de 2 (voire 3) discours distincts et simultanés. Je considère que la linéarité (de S1 d’une part, de S3 d’autre part) et la simultanéité des 3 sources d’information (S1, S2 et S3) s’entrecroisent sans cesse dans la construction d’un discours unique mais plurisémiotique.

Les politiques langagières au Québec sont bien connues. Les dispositions de l’article 58 de la Charte de la langue française, régissant la place du français dans l’affichage public, ont eu un effet considérable sur le paysage linguistique, surtout à Montréal. L’objectif primaire, la promotion d’une langue, se retrouve dans d’autres politiques linguistiques à travers le monde, à commencer par le pays de Galles, où les efforts de revitalisation du gallois, entamés dans les années 1960, ont culminés dans son adoption comme unique langue officielle du pays en 2011. Ici aussi, des mesures d’incitation ont, depuis 1993, résulté en une plus grande visibilité du gallois dans l’espace public, sans toutefois éliminer l’anglais, la langue majoritaire. À Singapour, avec quatre langues officielles, la planification langagière s’est surtout concentrée sur la promotion de l’anglais et du mandarin, ainsi qu’à l’éradication des variétés «non standard». Il n’y existe pas de cadre législatif relatif au paysage linguistique, même si ce dernier est influé par les politiques en vigueur. Un corpus photographique de ces trois sites donne une première vue d’ensemble sur les effets des politiques sur les paysages linguistique respectifs. À Montréal, la loi est quasiment appliquée (avec des variations géographiques), au pays de Galles le bilinguisme est prépondérant, et à Singapour l’absence de règles strictes résulte en l’omniprésence de la 4ème langue officielle: l’anglais.

Dans le texte original de Champlain, les éléments culturels et la religiosité amérindienne contribuent à produire une certaine représentation du « Sauvage », et celle-ci se transforme au fil des versions anglaises. 

Premièrement, il existe deux catégories d’éléments culturels. La première inclut les noms de lieux et les personnages historiques, alors que la deuxième inclut les pratiques, les habitudes, et les comportements marqués par les conditions et les traditions d’un endroit (Gambier, 2008, p. 179). Ces catégories comprennent donc le vocabulaire propre à l’environnement et au mode de vie des « Sauvages ». La représentation de l’Amérindien devient donc faussée lorsque ces éléments ne sont pas rendus adéquatement dans les traductions. 

Deuxièmement, la religiosité amérindienne est un autre point qui influence la représentation de l’Autochtone. Lorsque Champlain décrit les pratiques spirituelles des Amérindiens, il utilise un vocabulaire religieux qui lui est familier et donc marqué par le christianisme. Nous cherchons à déterminer si les traducteurs produisent une traduction adéquate ou s’ils décrivent les Autochtones différemment de Champlain, et si oui, quel type de représentation ils produisent.

S’inscrivant dans le courant d’un renouveau des études sur la sophistique amorcé depuis les années 1950, cette présentation propose une interprétation possible de la pensée de Gorgias de Léontinoi (480-375 av. J.-C.) à partir d’une comparaison avec la pensée du philosophe contemporain Willard van Orman Quine (1908-2000). Traditionnellement considéré comme un auteur mineur dont on peut douter du sérieux de la pensée et dont la seule valeur historique est d’incarner la figure par excellence du sophiste, en raison notamment du discrédit jeté sur lui par Platon, Gorgias est l’auteur d’un traité sur le non-être composé de trois thèses qui, prises au pied de la lettre, tendent à confirmer cette opinion défavorable : 1) rien n’est; 2) si quelque chose était, ce serait inconnaissable; 3) si quelque chose était et que c’était connaissable, nous ne pourrions le communiquer à autrui. Or si ces thèses ne peuvent en effet que laisser perplexe au premier abord, une comparaison attentive avec trois thèses parallèles formulées par Quine dans les années 1950 et 1960 (la relativité ontologique, la sous-détermination empirique des théories et l’inscrutabilité de la référence) permettra de jeter une nouvelle lumière sur la pensée du rhéteur de Léontinoi et de démontrer qu’il est possible d’y déceler une conception ontologique, épistémologique et langagière complexe et subtile, n’ayant en vérité rien à envier aux théories contemporaines les plus abouties.

Dans les langues des signes, les locuteurs peuvent produire des mots empruntés aux langues orales par épellation digitale lorsque le signe correspondant est inconnu ou inexistant. Le rapport à l’épellation, documenté pour la LSQ, est différent d’une langue à une autre, et distingue deux types d’épellation, soit lexicale ou compensatoire  (Dubuisson et al., 1999 ; Battison, 1978). Ce dernier type, contextuel, se trouve plus particulièrement dans le discours interprété où l’accès lexical est plus difficile. La présente étude propose une analyse de 146 mots épelés par des interprètes experts (n=7) et débutants (n=4) issus de deux types de contexte discursif (un récit d’expérience personnelle et une discussion scientifique). Plus précisément, nous analysons la distance phonologique (élision, assimilation et remplacement) entre la forme canonique et la forme produite. Nous montrerons que les variables « type de discours » et « degré d’expertise » ont une incidence sur la distribution statistique et la forme des épellations décrites.

       Dans la présente étude, nous allons tenter de découvrir les représentations que se font les étudiants issus de la région des Aurès sur les langues en contact en Algérie.

 

       Nous nous interrogerons sur les fonctions sociales qu’attribuent les locuteurs à ces langues et de leurs attitudes à l’égard des différentes langues en contact (l’arabe parlé algérien, l’arabe enseigné, le français, les variétés de Tamazight : Kabyle –chaoui – Mozabite – Targui, et subsidiairement l’anglais, l’allemand, l’espagnol ou l’italien).

 

        Cela nous mènera à nous poser la question de savoir  si ces attitudes vont influer positivement ou négativement sur les visions qu’ont ces locuteurs sur le phénomène de l’interculturalité.

 

        Un  questionnaire distribué aux étudiants de l’Université El-Hadj Lakhdar de BATNA  nous a permis de cerner notre problématique :                                                            

 

- A quel niveau sociolinguistique les langues en présence s’affrontent-elles dans le milieu estudiantin ?                                                                                                                    - Qu’est-ce qui sous-tend cette confrontation entre les langues à l’université ?      

 

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Mots-clés : représentations - langues - attitudes sociolinguistiques - enjeux  culturels.

 

Zatorre et Gandour (2008) montrent que le traitement des variations de pitch dans la langue est latéralisé dans l'hémisphère droit du cerveau chez les locuteurs de langues non-tonales (LNT, ex. français, anglais), et dans le gauche chez les locuteurs de langues tonales (ex. chinois). Avec les théories de Patel (2003, 2011) sur les liens musique-langage, on peut se demander si l’expertise musicale influence la capacité à percevoir les variations de pitch du mandarin chez les locuteurs de LNT. Plusieurs études appuient cette hypothèse (Marie et al., 2011; etc.) mais négligent 2 aspects: le temps de réaction et le traitement sémantique par les sujets chinois. Ces études utilisent la syllabe comme support pour les tons. Or, toute syllabe C+V+ton pouvant avoir un sens en mandarin, les sujets chinois risquent d’être plus lents et de faire plus d’erreurs, parce qu’ils tenteraient d’extraire un sens de chaque stimulus.

Pour cette étude, nos sujets (musiciens, non-musiciens, chinois) ont effectué une tâche pareil/différent, consistant en 28 paires de suites de 4 tons purs (i.e. sans support C+V) du mandarin. Nos résultats montrent que les musiciens et les chinois ont en moyenne un nombre de bonnes réponses et un temps de réaction similaires, alors que les non-musiciens ont moins bien performé. Ces résultats corroborent les conclusions de la littérature existante à ce sujet. Effectuer l’étude avec plus de stimuli et plus de participants pourrait offrir des résultats plus significatifs.

J’étudie, en syntaxe, les prépositions sans, sauf et sous en français standard. Le postulat de base de mes recherches sous-tend que ces prépositions restrictives ont une portée étroite sur la phrase et que leur structure interne se développe de la même façon que celle des mots interrogatifs wh- (ex : Tu sors sans chapeau). Je présente une structure syntaxique à deux niveaux (c’est-à-dire une projection fonctionnelle qui comporte deux têtes) où le s- est engendré sous la tête supérieure et où les variables -ans, -auf, -ous sont engendrés sous la deuxième tête. Selon moi, la consonne initiale s- pourrait agir comme opérateur privatif à l’instar du a- ou du an- privatif contenu dans des mots comme amoral, atypique, analphabète (Gaatone 1971). Cette consonne s- s’accompagne d’un élément vocalique : -ans, -auf et -ous. Cette hypothèse se vérifie lorsque l’on étend le paradigme à certains verbes comportant ce s- privatif, par exemple défaire du mot latin desfaire, déshabituer, désaccord ou déshabiller. Je cherche aussi à définir la portée de ces prépositions. Certains tests peuvent être appliqués pour déterminer si leur portée est large ou étroite par rapport à la phrase dans laquelle elles se trouvent (Haegeman 1995). L’étude de la préposition et de sa structure pourra permettre d’étendre ses caractéristiques et de faciliter l’assimilation de son emploi (qui s’avère ardu chez les apprenants).

Les discours politiques sont massivement analysés par les politicologues (Monière 2008) et les sociologues (Bourque & Duchastel, 1988 ; Duchastel, 1993) qui n’ont qu’une approche sommaire du matériau linguistique qu’ils analysent et ne prennent pas en compte les travaux récents des linguistes dans les domaines de l’énonciation (Kerbrat-Orrechioni, 1980) et de l’analyse de discours d’inspiration psycholinguistique (Bronckart et coll., 1985, 1996 ; Libersan & Foucambert, 2012). Notre recherche se propose de réaliser une description approfondie du matériau linguistique composant le discours électoral des chefs des principaux partis politiques du Québec (PLQ, PQ, CAQ et QS) lors des élections provinciales de septembre 2012. Après avoir retranscrit les discours des politiciens et politiciennes présentés durant le Téléjournal de 22h à Radio-Canada, nous avons analysé notre corpus à l’aide de la grille élaborée par Bronckart et coll. (1985) pour comptabiliser un certain nombre d’évènements linguistiques, comme les déictiques temporels, les auxiliaires et les densités verbale et syntagmatique. Les données recueillies seront exploitées à l’aide d’analyses factorielles discriminantes et d’analyses en composantes principales. Il nous est dès lors possible de comparer les discours et leur fonctionnement linguistique (Mayaffre, 2002), et ainsi de mieux comprendre les stratégies du discours électoral.

 



Dans les années 1950, la logique juridique a fait l’objet d’un débat entre Chaïm Perelman et Georges Kalinowski. Depuis, le sujet fut quelque peu délaissé. L'objectif de cette conférence est de réactualiser l’intérêt pour cette logique, via le concept de "logique du droit". Dans cette optique, nous nous demanderons : « comment construire la logique du droit ? ». En réponse à cette question, nous présenterons un modèle de construction pour la logique du droit.

Notre conférence sera divisée en trois parties. La première partie résumera le travail de nos prédécesseurs. La deuxième partie présentera les étapes de construction de la logique du droit. La troisième partie exposera les premiers éléments de la première étape de construction de la logique du droit, soit la fondation de la logique du droit. Pour ce faire, nous nous inspirerons du modèle aristotélicien. Dans cette dernière partie, nous résumerons la logique d’Aristote (l’Organon). Ensuite, nous « juridiserons » la logique d’Aristote. Enfin, nous résumerons un arrêt de la Cour suprême en faisant ressortir, de cet arrêt, les éléments « juridisés » de la logique aristotélicienne. Nous obtiendrons ainsi la grammaire juridique du discours juridique, soit une fondation aristotélicienne du discours juridique.

Ainsi, le modèle de construction que nous proposerons sera une hypothèse de travail pour le développement de la logique du droit.

Le présent projet de recherche vise à élucider quand et comment des personnes plurilingues mobilisent l’écriture, et quelles sont les structures et formes linguistiques qu’elles s’approprient afin de communiquer dans différentes langues à l’écrit, notamment dans les médias électroniques. Dans la plupart des cas, les individus plurilingues n’écrivent pas dans toutes les langues qu’ils pratiquent à l’oral. Les structures linguistiques des littératies dans certains médias de communications électroniques ont été classifiées comme étant plus proches des formes orales de communication.

Dans le cadre du projet, nous partons de l’hypothèse suivante : La pratique écrite informelle dans les médias électroniques engendre moins d’insécurité linguistique, de telle sorte que les individus plurilingues mobilisent une plus grande partie de leur répertoire langagier en écrivant dans ces médias que dans les médias graphiques traditionnels (non-électroniques).

Pour examiner cette hypothèse à l’exemple des immigrant-e-s moldaves à Montréal, nous choisissons un approche ethnographique qui combine plusieurs approches méthodologiques : des questionnaires, des entretiens semi-structurés portant sur les biographies langagières et les « technobiographies », la documentation de pratiques écrites dans un journal de bord, la collection et l’analyse de textes produits dans la période de documentation, ainsi qu’une « visite commentée » des médias socionumériques.

 

Cette étude de type mixte se veut une analyse des besoins langagiers d’assistants d’enseignement internationaux (AEI) dans des programmes de sciences et de génie. La collecte et l’analyse des données ont été réalisées en adoptant le modèle d’analyse des besoins langagiers (Long, 2005) et les modèles de compétence communicative et de caractéristiques des tâches (Bachman & Palmer, 2010). Les données ont été recueillies auprès de 84 participants (AEI, directeurs de recherche, étudiants de 1er cycle) à l’Université Laval en utilisant des questionnaires, des entrevues et des observations. Les résultats d’analyse MANOVA indiquent : l’absence des compétences des AEI en français pour réaliser des tâches interactionnelles et un niveau de compétence langagière plus élevé en anglais qu’en français. De plus, les résultats qualitatifs (entrevues et observations) confirment l’incapacité des cours de formation à améliorer les habiletés langagières académiques (en français et en anglais) pour les AEI. Nous avons défini des tâches et des construits à inclure dans un test d'admission potentiel et proposé un plan pour le développement d'un tel test.

Bachman, L. F., & Palmer, A. S. (2010). Language assessment in practice: Developing language assessment and justifynig their use in the real world. Oxford: Oxford University Press.

Long, M.H. (2005). Methodological issues in learner needs analysis. In M.H. Long (Ed.), Second language needs analysis (pp. 19–76). Cambridge: Cambridge University Press.

Le sourire est une expression visuelle qui est audible également lorsqu’il est simultané à la parole. Bien que plusieurs auteurs aient démontré l'audibilité de cette parole souriante, peu d’études se sont intéressé à sa perception selon le sexe des auditeurs. Le but de cette étude est de décrire la perception de la parole souriante selon le sexe des auditeurs. Un test de perception constitué de 140 énoncés tirés du corpus Montréal 1995 a été administré à 40 auditeurs (20 hommes, 20 femmes). Les temps de réponse et le degré d’intensité du sourire perçu ont également été mesurés. Les résultats démontrent que les hommes et les femmes perçoivent la parole souriante différemment : les femmes sont plus rapides que les hommes pour faire leur choix. De plus, les temps de réponses des énoncés perçus souriants avec un fort degré d’intensité sont plus courts que ceux avec un faible degré d’intensité et ce, autant chez les hommes que chez les femmes.

Aux études collégiales au Québec, le nombre d’étudiants inscrits au cours d’anglais, langue seconde (ALS) de base est élevé comparativement aux autres cours offerts.  Les constats nous démontrent qu’il y a eu un manque d’heures d’enseignement et quelques difficultés d'ordre pédagogique et administrative. Ces conditions d’apprentissage ont eu des répercussions, notamment un manque de motivation envers l’apprentissage de l’ALS. Les TIC se sont démontrées favorables à améliorer la motivation de l’apprentissage de l’ALS. Alors, les TIC du Web 2.0 pourraient-elles avoir un effet positif sur la motivation à apprendre l’ALS?  Par le biais d'un prétest et d'un post-test, nous avons identifié la perception initiale de la motivation de ces étudiants au moyen du modèle socioéducationnel de Gardner et l’utilisation des outils du Web 2.0; et avons vérifié l’effet de ces outils sur leur motivation à l'aide de ce modèle. Les conclusions de notre recherche nous encouragent à intégrer le Web 2.0 dans l’apprentissage de l’ALS:  les étudiants démontrent des attitudes favorables à l’apprentissage de l’ALS et le Web 2.0 a contribué favorablement à cette perception; l’utilisation du Web 2.0 en classe a changé positivement leurs attitudes envers la situation d’apprentissage de l’ALS; le Web 2.0 les a aidés à être plus à l’aise avec la communauté anglophone, de mieux comprendre et d’apprécier le mode de vie anglophone; et l’utilisation du Web 2.0 a considérablement diminué leur anxiété.

 

L'usage des pronoms à valeur générique (on, tu et vous) au Québec a été l'objet d'analyses sociolinguistiques notamment dans le français parlé à Montréal depuis les années 1970 (Laberge, 1977; Thibault, 1991). D'un point de vue normatif, la forme on représente la variante prônée par les grammaires, bien que la forme tu, d'abord critiquée pour son caractère informel et régressif (Laurence, 1946), semble à présent constituer une variante concurrente du on générique au Québec (Léard, 1995). 

Les analyses de Laberge et Thibault susmentionnées ont respectivement été effectuées à partir des corpus Sankoff-Cedergren de 1971 et Montréal 84. En fonction de ces études, les auteures anticipent un déclin considérable de la variante on en faveur de la variante non standard tu dans le français parlé à Montréal. Divers facteurs sociaux appuient cette hypothèse notamment que l'emploi de la forme tu est plus saillant chez les locuteurs les plus jeunes. Cependant, comme les plus récentes données soumises à une telle analyse remontent à 1984, nous proposons de dresser un portrait sociolinguistique de l'usage courant en français montréalais à partir du corpus de données actuelles de Remysen (2011) composé d'entrevues semi-dirigées avec des locuteurs franco-montréalais. Cet examen s'inscrit dans le cadre d'une analyse variationniste de forme selon la distribution proposée par Laberge (1977) et nous permettra de mieux comprendre l'évolution qu'a connue ce changement linguistique en cours.

Nous proposons une analyse de la grammaire du nīhithawīwin (cri du bois) de Joseph Howse (1844), considérée comme la première grammaire du cri (Wolfart 1985). Une esquisse biographique et une présentation de la philologie indianiste au XIXème siècle permettront d’abord de situer l’ouvrage dans son contexte, avant de présenter la structure de la grammaire et le système orthographique utilisé. Nous nous concentrerons ensuite sur le traitement des données morphosyntaxiques et notamment de la morphologie verbale, avec une attention particulière sur la façon dont l'auteur analyse les caractéristiques typologiques propres au cri tel que le polysynthétisme. Nous montrerons que malgré l’influence du modèle latin, le travail de distanciation de l'auteur par rapport aux catégories grammaticales traditionnelles est remarquable pour un premier travail de description. Enfin, nous essayerons de mettre en relief la pensée philosophique et linguistique de Howse et verrons que son œuvre se situe à mi-chemin entre une conception utilitaire de l’étude philologique, incarnée par la linguistique missionnaire, et une approche scientifique de description linguistique influencée par le comparativisme.

Références

Howse, J. (1844). A grammar of the Cree Language; with which is combined an analysis of the chippeway dialect. London, J. G. F. & J. Rivington.

Wolfart, H. C. (1985). Joseph Howse. Dictionary of Canadian Biography. F. G. Halpenny. University of Toronto Press. 8: 411-414.

L’écriture inclusive est une nouvelle pratique langagière dont l’usage s’est répandu depuis les années 2000 (Abbou et collab., 2018). Elle désigne « l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques qui [assurent] une égalité de représentations des [genres] » (Haddad, Sebagh et Baric, 2019, p. 4). Étant donné la nouveauté de l’écriture inclusive en français, il nous importe de voir si son usage est uniformisé. Notre question de recherche est la suivante : est-ce que l’utilisation de l’écriture inclusive est standardisée dans les journaux québécois ? La presse écrite retient notre attention parce qu’elle joue un rôle décisif dans « l’adoption ou le rejet de normes langagières » (Haddad et Sebagh dans Viennot, 2018, p. 119).

Nous proposons une étude linguistique d’un corpus d’articles provenant des quotidiens québécois La Presse et Le Devoir. Nous étudierons deux articles par mois par journal entre 2019 et 2022 (total de 192 articles). L’originalité de notre projet de recherche repose sur le fait que les études sur l’usage de l’écriture inclusive, et plus particulièrement sur la standardisation des techniques inclusives dans la presse québécoise, sont très rares, voire inexistantes. Nos résultats préliminaires indiquent que l’usage de l’écriture inclusive n’est pas uniformisé au sein des journaux, dans la mesure où les phénomènes inclusifs varient d’un article à un autre.