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Notre étude, présentement en cours, tentera de démontrer s’il est possible de relever le sarcasme en s’appuyant uniquement sur les indices prosodiques présents dans la parole.  Le sarcasme est considéré par certains chercheurs comme la verbalisation d’une intention ironique, découlant de ce fait d’un acte de langage volontaire ayant pour objectif principal de dire le contraire de ce que l’on souhaite faire entendre (Kerbrat-Orecchioni, 1978). Ainsi, le caractère intentionnel du sarcasme le distingue des émotions, en faisant plutôt une attitude discursive (Scherer, 2002).  Alors que de nombreuses études ont permis de démontrer que la prosodie pouvait permettre une reconnaissance efficace des émotions lors de tests de perception (Scherer, 1989), rares sont celles qui ont testé la perception du sarcasme en français québécois, chez des adultes sans troubles d’apprentissage ou de perception.  Nous avons donc élaboré un test constitué de pseudo-mots nous permettant de comparer la capacité des participants à identifier le sarcasme, en le contrastant avec d’autres émotions.  Au total, 30 participants ont dû porter un jugement sur 100 brefs énoncés, correspondant à 5 « états d’esprit » prédéterminés pour chaque enregistrement.  Les analyses préliminaires nous montrent un faible taux d’erreur d’association entre les items et ce, tant pour le sarcasme que pour les émotions mises en scène.



Nous présentons le corpus Arabic TreeBank, une ressource que nous avons développée au sein de la Linguistic Data Consortium. Il s'agit d'un corpus de 600,000 mots annotés syntaxiquement selon la structure Penn TreeBank. Cette ressource est annotée selon une approche d'annotation manuelle. Nous décrivons, les différentes étapes de ce projet y compris la préparation et le choix des données, l'infrastructure informatique et l'outil d'annotation, les choix méthodologiques qui ont guidés les diverses phases de préparation du corpus y compris les difficultés linguistiques. Enfin, Nous formulons les enjeux d’une telle ressource pour la linguistique et le traitement automatique du langage et nous présentons les premières exploitations.

En Amérique latine, où le français est considéré une langue étrangère, à dépit des 2,3 millions de locuteurs et apprenants de la langue (Rivard, 2016) et des nombreux cursus en Lettres françaises (40 seulement au Brésil), l’insécurité linguistique en français ne s’avère pas un objet d'intérêt de la Didactique et de la Sociolinguistique. Est-ce qu'il faut pour autant conclure sur l'inexistence d'un tel sentiment et ce, quoique l’idiome n'y soit pas une langue d’usage social ou d’héritage historique? Afin de vérifier la pertinence de l’interrogation formulée, nous avons examiné 40 questionnaires issus d’un projet de conversation en français tenu au Brésil, à deux reprises, en 2020 et en 2021. Âgés entre 20 et 40 ans, les participants étaient capables de communiquer en français, ayant au moins le niveau B1 du Cadre Européen Commun de Référence. Dû au manque de littérature sur la thématique, nos analyses se sont basées sur la typologie proposée par Bretegnier (1999). Les résultats suggèrent que l'insécurité linguistique est provoquée par la perception d'une expression non conforme au français « correct », mettant en évidence l'insécurité normative. Cette étude exploratoire nous fournit des pistes pour une recherche plus ample visant à identifier les nuances du phénomène en Amérique latine ainsi qu'à établir les similitudes et différences par rapport aux pays/régions des Amériques ayant le français comme langue d'usage social et/ou d'héritage historique. 

Les verbes monter et descendre permettent d’exprimer un déplacement relativement long d’un lieu à un autre (p. ex. « monter/descendre à Montréal »). Dans la conception populaire, la référence à un important cours d’eau (comme le fleuve Saint-Laurent) et aux points cardinaux suffirait à expliquer l’opposition entre ces verbes.

L’objectif de cette communication est de déterminer les paramètres qui interviennent dans l’usage des verbes étudiés. La recherche prend appui sur la théorie des cadres de référence de Talmy (2000) et sur la thèse de Levinson (2003) concernant les limites cognitives des locuteurs à s’orienter dans l’espace par rapport à des points de repère « objectifs ». Aussi, nous supposons qu’en plus d’une référence à un important cours d’eau et aux points cardinaux, il existe une troisième possibilité, plus commune que les précédentes, pour s’orienter et exprimer un déplacement : il s’agit d’une orientation par rapport à un lieu empathique (Kuno et Kaburaki 1977; Boons 1987).

Pour vérifier cette hypothèse, nous étudions l’emploi de monter et descendre dans le Corpus de français parlé au Québec (CFPQ) et prenons en considération les informations situationnelles relatives au lieu de l’enregistrement, au lieu de naissance des locuteurs et à leur lieu de résidence.

Les résultats préliminaires obtenus suggèrent que notre hypothèse est juste : l’usage de monter et descendre reposerait préférentiellement sur le lieu empathique.

La didactique contemporaine maintient la thèse posant la langue en tant qu’outil de communication. Sur la base de la tradition de Port-Royal, le langage est compris comme expression de la pensée, mettant en avant certains critères qui rendent compte d’une tendance fonctionnelle du langage. Pourtant, la parole des sujets révèle une tout autre chose, laquelle est ignorée à l’heure actuelle : certains manques produits dans la communication. Cela dévoile une autre dimension faisant référence à une position débordant le point de vue de l’« instrument de communication ». Dans cet autre contexte, la langue est perçue comme substance et transforme, cela est mis en évidence par différents éléments. D’une part, la position de certains linguistes – accordant un statut prioritaire au langage par rapport à la pensée – révèle le rôle du langage dans la constitution du sujet. D’autre part, la relation des écrivains avec la langue montre certains faits importants : le pouvoir de la parole, son rôle transformateur, une fonction créative. Aspects mis en valeur par la théorie psychanalytique lorsqu’elle valorise une vision du langage notablement différente de celle préconisée par l’enseignement actuel. Sur la base de cette problématique, je formule une question : comment la classe de langue étrangère se constitue en un espace créateur ? Pour y répondre, j’entreprends une analyse sur la base d’un paradigme rationnel, appuyée par des observations des classes hispanophones apprenant le français.

Plusieurs études démontrent que l’habileté à percevoir et reproduire des patrons de rythmes est liée à la vitesse de décodage et au développement de la lecture.  Il est aussi reconnu que la dyslexie (trouble d’apprentissage de la lecture) tend à s’accompagner de déficits dans la réalisation de tâches de reproduction de rythmes. Suivant ces résultats, notre présentation a pour objectif d’élucider les facteurs sous-tendant la relation entre la reproduction de rythmes et la lecture en variant les types de patrons utilisés dans les tâches de reproduction. L’étude reprend en partie la méthode de Tierney et Kraus (2013).  Les habiletés en lecture de 37 participants ont été évaluées par des tâches de lecture rapide de mots (tâche standardisée) et de non-mots (textes contenant des manipulations de groupements visuels).  Pour la tâche expérimentale, les participants devaient reproduire des cadences de clics isochrones (stables ou changeants dans le temps) et des rythmes analogues à ce qu’on retrouve en parole. Les résultats indiquent une corrélation entre la capacité à reproduire des cadences isochrones de 1.5 Hz (correspondant à 3-4 syllabes), et la vitesse de lecture de non-mots dans un texte sans espace (voir Graph. 1). Cette corrélation était plus faible ou absente pour des textes de non-mots avec espaces, ce qui suggère un lien entre l’habileté à reproduire un rythme et le découpage perceptuel de texte selon les groupes verbaux à énoncer à voix haute.

La communication par le biais des technologies (dorénavant pBT) devient un moyen omniprésent de communiquer par écrit. Tandis que la langue écrite, standardisée, suit les normes prescrites par des institutions (Gadet, 1995), les recherches actuelles indiquent que la langue écrite pBT serait une production langagière hybride, contenant un mélange d’éléments des codes écrit et oral, en plus d’éléments iconiques (Crystal, 2011; Marcoccia et Maingueneau, 2016). Une question se présente alors : comment se fait-il que les internautes, à travers une multitude de plateformes, employant souvent de manière capricieuse et ludique une mixité de codes, produisent des messages qui sont mutuellement compréhensibles? Dans une perspective sociolinguistique (Fishman, 1971; Labov, 1972; Gadet, 1992), et m’inspirant des propos de Coseriu (1952) et d’Aléong (1983) sur la notion de la norme,  je propose l’hypothèse de la coconstruction de normes technosociales de l’emploi de la langue pBT. Cette hypothèse sera appuyée par une synthèse des recherches linguistiques sur la production écrite pBT, ainsi que sur les résultats quantitatifs de mes propres recherches, dans le cadre de ma thèse de doctorat en cours, sur la variation sociolinguistique du français québécois sur Facebook. Cette présentation contribuera aux connaissances en linguistique et en sociolinguistique sur le comportement linguistique dans un nouveau contexte communicatif à la fois social et technologique. 

La production des expressions référentielles (ER) joue un rôle central dans la communication humaine: pour communiquer, on doit être d'accord sur l'objet dont on parle et le localiser dans l'espace. Les études ont montré que les locuteurs surspécifient spontanément lors de la production des ER, c'est à dire qu'ils y incluent plus d'information que n'est strictement nécessaire pour l'identification. Il y a deux explications existantes pour ce phénomène: (1) La surspécificationest un résultat des ressources cognitives limités des personnes et (2) La surspécificationest un outil de communication qui donne plus de chances aux locuteurs de se mettre d'accord et s'aligner sur l'objet dont ils parlent.

Notre hypothèse est cohérente avec l'explication (2) – on croit que en surspécifiant lors des premiers stades d'un échange, les locuteurs assurent que toutes les caractéristiques du référent sont accessibles plus tard. Afin de tester cette hypothèse, on a conçu une expérience avec une situation d'acquisition de langue seconde, où on a comparé deux groupes d'apprenants : un groupe recevait des expressions minimales et l'autre recevait des expressions surspécifiées. Nos résultats ont montré que quand les apprenants ont pratiqué avec des expressions surspécifiées, ils retenaient mieux des nouveaux mots. Ceci semblerait confirmer notre hypothèse que lasurspécificationest un outil utile dans la communication à long-terme et aide la compréhension tout au long du processus communicatif.

Le doublage est une pratique culturelle commentée avec beaucoup d’émotions par les cinéphiles. Pour un grand nombre de films, le Québec offre son propre doublage. En effet, les Québécois disent vouloir se reconnaître dans la langue des films doublés et beaucoup critiquent les doublages réalisés en France. On serait donc porté à croire que le doublage est effectué dans tous les registres du français québécois afin de tenir compte de ceux qui sont présents dans la version originale. L'Union des Artistes (UDA) considère cependant qu’il doit être fait dans un français dit « international » ce qui, selon plusieurs, donne lieu à un français artificiel.

L’objectif de notre communication est de dégager les principales différences linguistiques entre la version québécoise Grossesse surprise et la version française En cloque. Mode d’emploi du film américain Knocked-up et d’identifier ce qui caractérise la langue du doublage québécois. Nous présentons une analyse prosodique qui permet d’approfondir une étude précédente qui portait sur les stratégies de traduction dans la version québécoise et la version française. Les résultats permettent de jeter un nouvel éclairage sur le mélange de variétés observées dans le doublage québécois. En effet, ce qui permet l’identification du doublage comme étant québécois est attribuable surtout à certains éléments lexicaux et prosodiques qui ont préséance sur les éléments liés à la prononciation et à la morphosyntaxe. 

Les langues naturelles utilisent divers procédés pour la création de nouveaux mots dont l’emprunt, la dérivation et la composition, qui sont pour la plupart motivés au sein de la structure linguistique (Lakoff, 1987). Cette proposition de communication est issue d’un vaste projet visant l’analyse de la forme et de l’acceptabilité de néologismes pour 50 concepts d’astronomie en LSQ. L’objectif de cette présentation est de vérifier si la motivation lexicale observée dans un échantillon de ces néologismes a une influence sur le lieu d’articulation. Sur la base de l’importance de l’iconicité dans les langues des signes (Dubuisson et al. 2000), nous posons l’hypothèse que le lieu d’articulation a une valeur morphémique de distalité dans ces néologismes. Les catégories de description de notre grille descriptive permettent de distinguer des degrés de proximalité/distalité, de bassesse/hauteur et de centralité/latéralité. Ces critères de forme sont croisés avec les catégories morphologiques (dérivation, composition, emprunt) et sémantiques (iconicité, classificateur) de 28 variantes de 17 concepts proposées par un comité de création lexicale des signes de l’astronomie, composé de trois signeurs sourds natifs. Les résultats préliminaires montrent que les 28 néologismes recueillis jusqu’à maintenant ont tous une relation entre une iconicité transparente et au moins l’un des traits de forme suivants : distal, haut ou latéral, appuyant ainsi l’hypothèse de la valeur morphémique.

Le manuel scolaire est un outil de mise en œuvre des programmes d’enseignement. Parmi ses fonctions, on retient les aspects didactiques et pédagogiques, accompagnés des dimensions théoriques et pragmatiques dont l’objectif est le développement des connaissances linguistiques, culturelles, interculturelles et l’acquisition du savoir. En Algérie, l’introduction de l’enseignement de tamazight s’est faite d’une manière facultative dans le système éducatif depuis 1995. Les enseignants de tamazight n’avaient aucun support pédagogique, à part tajeṛṛumt et l’amawal de Mammeri. Par la suite, le manuel scolaire de tamazight a vu le jour en 1998, ces dernières années il touche tous les niveaux d’enseignement. Au début, la terminologie scolaire utilisée dans ces manuels est puisée en sa majorité dans les deux ouvrages : tajeṛṛumt de Mammeri, le lexique scolaire de l’I.R.C.A.M. Cette terminologie reste insuffisante pour les besoins pédagogiques et didactiques et c’est ce qui a motivé la voie de la création lexicale (la dérivation et la composition) que nous abordons dans le détail dans l’analyse des données. Dans ce papier, nous analysons l’ensemble de la terminologie utilisée dans les textes support et les unités d’enseignement telles que : la grammaire, l’orthographe et l’expression écrite des différents manuels scolaires de tamazight, en abordant l’étymologie ou d’où parviennent ces termes, les procédés (morphologiques et sémantiques), et les domaines de création de cette terminologie.

Le football est aujourd’hui considéré comme le sport le plus populaire au monde. Dans son expansion croissante, cette discipline sportive rencontre d’autres types de pratiques caractéristiques de la société moderne, telle la publicité. Celle-ci investit de plus en plus intensément le terrain footballistique au point qu’il paraît actuellement invraisemblable d’évoquer le football sans l’associer à la publicité.    

L’une des questions soulevées par la rencontre de ces deux pratiques concerne la nature de cette interaction football-publicité. Lorsqu’on la scrute de près, on se rend compte que le discours publicitaire qui se déploie sur le champ du football semble s’efforcer d’incorporer dans sa trame narrative les codes de cette discipline, qu’il tente de remodeler à sa guise pour remplir ses propres objectifs pragmatiques, lesquels sont  inscrits dans un contrat argumentatif du type persuasif, opposés à ceux du football, qui fonctionne fondamentalement sur base d’un schéma rhétorique et dichotomique de l’épreuve. Cela se remarque notamment à travers l’exploitation par les annonceurs des unités fonctionnelles de l’univers footballistique, tels les joueurs, le ballon, la vue du stade, etc., qu’ils associent à leurs produits.

Nos travaux se proposent de repérer et de décrire les structures sémiotiques à travers lesquelles la rencontre football-publicité se réalise pour ainsi rendre compte de cette duplication. Nous nous concentrons sur la pratique du football aux stades. 

Le phonème, la plus petite unité linguistique, est considéré ayant une matérialisation aussi gestuelle (Stokoe, 1960). Les travaux sur la syllabe signée ont mis en évidence le rôle central du mouvement phonologique (MP), à travers lequel la séquentialité s’opérationnalise (ex. Sandler, 1989). Brentari (1998) propose une position suprasegmentale pour le MP, liée hiérarchiquement aux autres phonèmes. Dans ce cadre, est-ce que les locuteurs de langues des signes ont conscience du rôle du MP et intervient-il dans leur capacité à manipuler le matériel phonologique? L’objectif actuel est de vérifier l’impact du MP dans des tâches de conscience phonologique chez des enfants (n=18), adolescents (n=17) et adultes (n=21) sourds. Des tests de perception (identification, catégorisation, analyse) et de production (composition, permutation, fusion) ont été effectués sur ces groupes et sur un groupe contrôle de sujets entendants (n=20). Nous présenterons l’analyse statistique (Student-t, nonparamétrique pour réussite et temps de réponse) des données à savoir: i) les trois groupes maîtrisent-ils également les différentes catégories de phonèmes? ii) la nature du MP (interne vs à trajet) influence-t-elle la réussite? iii) le type de tâches intervient-il sur la réussite du MP? Bien que les résultats confirment que les sujets sont sensibles aux catégories de phonèmes, le MP parait être l’élément le plus difficile à manipuler et la tâche semble avoir une incidence sur sa manipulation.

La théorie du contrôle moteur de la parole par buts auditifs soutient qu’une fois qu’un modèle interne associant articulation et résultat acoustique est construit, l’audition ne sert plus qu’à le maintenir à jour et à ajuster la parole en temps réel. Or, ces fonctions ne sont pas remplies chez les sourds profonds, et les implants cochléaires ne pallient pas totalement la perte d’audition. Cette recherche vise à étudier l’importance de l’audition dans la production de la modalité d’énoncés et à voir si l’implantation permet aux sourds de percevoir la modalité comme les entendants. Trois sourds postlinguistiques implantés (avec implant éteint puis en marche) et trois contrôles ont produit des énoncés dont la modalité a été cotée par 5 juges (donnant aux énoncés un score modal moyen, ou SMM), puis ils ont passé un test de perception où ils devaient indiquer la modalité d’énoncés. En production, le SMM des énoncés interrogatifs était meilleur chez les contrôles, et pour ces énoncés, le passage d’implant éteint à en marche a profité à l’un des sourds. Les facteurs influençant le plus le SMM sont la différence de hauteur entre les deux dernières syllabes et le ratio durée de la dernière syllabe/durée totale de l’énoncé. L’audition jouerait donc un rôle dans la production de la modalité d’énoncés. En perception, il y a une différence dans l’acuité de perception des modalités entre les deux groupes. L’implant cochléaire ne permettrait donc pas de percevoir normalement la modalité.

La manière d’appliquer les résultats de la recherche générative en acquisition des langues secondes (L2) est une préoccupation récente (par ex., Whong et al 2013). Nous proposons que l’instruction à travers des analyses syntaxiques ou phonologiques, expliquant la relation complexe entre la forme et le sens (DeKeyser 2005) est bénéfique pour les apprenants adultes en L2.Les programmes d’anglais à l’UQAM offrent des cours communicationnels, qui suivent l'approche communicative, et des cours grammaticaux, qui reposent sur une analyse générative évoquant des notions descriptives de la langue (phonologie, syntaxe, sémantique) et leurs représentations sous-jacentes. Dans cette étude préliminaire nous avons comparé les résultats de 40 étudiants sur un test (comportant à la fois des questions de nature communicationnelle et grammaticale) à l'entrée et à la sortie après 350 heures de formation. Nous avons observé une plus importante augmentation des habilitées grammaticaux que communicationnelles (p<0.005) bien que les sujets aient suivis moins de cours grammaticaux. Ces résultats démontrent le besoin d’un input enrichi, de l'accent sur la forme et de l'instruction grammaticale explicite et isolée (Ellis 2006; Spada 2011). Nous proposons que la recherche générative peut servir à enrichir l’input et à identifier des éléments de la forme à enseigner explicitement pour mener les étudiants adultes vers une plus grande réussite dans leurs performances linguistiques.

La croissance du vocabulaire chez les jeunes enfants bilingues n'a jamais été comparée directement avec celle des monolingues durant la période de l'explosion du vocabulaire. En outre, bien que l'efficacité de la compréhension des mots des jeunes monolingues augmente au cours de la deuxième année, cela n'a pas été examiné chez les enfants bilingues. Nous avons testé un groupe composé de 38 enfants bilingues français/anglais et de 52 enfants monolingues francophones. Chaque groupe a été évalué à l'âge de 16 mois (M = 16,69, SD = .71), puis 6 mois plus tard. La taille du vocabulaire réceptif et la rapidité d’accès lexical pour des mots familiers ont été évalués à l'aide du Computerized Comprehention Test (Friend & Keplinger, 2003).Ce test informatisé nécessite de toucher le référent de 41 mots sur un écran tactile (noms, adjectifs et verbes). Les résultats ont révélé que les monolingues ont un vocabulaire supérieur lors de la Phase 2 . Les bilingues ont aussi augmenté leur vocabulaire dans leurs deux langues. Leur rapidité d’accès lexical s’est également améliorée dans les deux langues. Lorsque nous avons analysé la croissance (Phase 2 - Phase 1/Phase 1) pour chacune de ces variables, une augmentation plus importante du vocabulaire a été observée chez les bilingues, mais seulement pour L1. Ces résultats mettent en évidence des similitudes et des différences dans le taux de croissance du lexique précoce chez les jeunes enfants monolingues et bilingues.

Malgré de nombreuses recherches portant sur la rétroaction des enseignants de langue seconde (ex., Li et Vuono, 2019 ; Lyster et al., 2013 ; Nassaji et Kartchava, 2017), les recherches menées dans des contextes de français langue étrangère (FLÉ) sont peu abondantes. C’est le cas, notamment, des études qui examinent les croyances et les pratiques de la rétroaction corrective écrite (RCÉ) chez les enseignants de FLÉ. La présente étude cherche à combler cette lacune en étudiant les croyances et les pratiques en RCÉ des enseignants de FLÉ dans un programme de premier cycle au Costa Rica. Les participants à cette étude étaient cinq enseignants d’un programme de FLÉ dans une université publique au Costa Rica. Les données ont été recueillies au moyen d’un questionnaire en ligne, d’une entrevue semi-structurée et d’échantillons de rédactions des élèves. Les résultats ont révélé que les participants partageaient des croyances communes concernant la rédaction de textes, la didactique de la rédaction de textes, les attitudes vers la RCÉ dans une langue étrangère et la relation interdépendante entre l’enseignement, l’apprentissage et la rétroaction dans un cours de rédaction en FLÉ. Les résultats ont également montré que les croyances et les pratiques des participants concernant divers aspects de la RCÉ avaient tendance à être harmonisées, particulièrement en ce qui a trait à l’emploi d’une RCÉ comportant des codes et à l’utilisation de grilles d’évaluation. 

Les chercheurs en langue et linguistique sont fréquemment confrontés à des réponses manquantes dans leurs tests. L’exclusion de participants qui ont des réponses manquantes peut causer la perte de précieuses informations. Des méthodes d’imputation simples sont courantes, où l’on remplace une valeur manquante par zéro, par la moyenne du participant, ou par la moyenne de l’item en question. Bien que les données manquantes soient “un problème courant dans la recherche sur l’acquisition du langage” (Blom & Unsworth, 2010:3), dans un grand nombre d’études, le sort des données manquantes est passé sous silence.

            Cette étude vise à comparer diverses options de remplacement pour les données manquantes en acquisition des langues secondes. Notre corpus consiste en des données authentiques obtenues via un éventail de tests de langue, formant six matrices de tailles variées (N = [60-320]; [15-64] items) avec divers pourcentages de données manquantes ([0.5-20] %). En comparant l’impact des diverses options de remplacement sur les qualités psychométriques des tests (e.g., alpha de Cronbach), nos résultats suggèrent que le pourcentage de données manquantes est important pour déterminer le caractère adéquat de chaque méthode. Les méthodes tendent à s’équivaloir pour de bas pourcentages, alors que plusieurs sont moins adéquates pour les pourcentages plus élevés. Des lignes directrices sont fournies aux chercheurs en langue pour choisir la meilleure stratégie de remplacement.

L’enseignant de langues dispose d’opportunités pour optimiser les conditions d’apprentissage des étudiants, en modifiant ses stratégies ou en offrant des possibilités didactiques différentes. On note souvent une discordance entre priorités académiques, capacités pédagogiques, possibilités infrastructurelles et objectifs individuels de l’apprenant. Le rôle essentiel de l’enseignant n’est-il pas justement de considérer et d’intégrer les réalités de l’élève pour assurer un apprentissage intégral? 

Cette recherche-action combine l’apprentissage en classe et au CAADI. Cette étape du projet de recherche qui a été présenté l’an dernier, concrétise les observations préalablement effectuées et propose de favoriser l’autonomie des étudiants en utilisant le CAADI comme ressource d’apprentissage complémentaire.

La réflexion théorique se base sur le raisonnement des participants: placer l’étudiant au cœur de son apprentissage, fondement constructiviste; analyser le style d’apprentissage permis par la métacognition; elle-même rendue possible grâce aux outils et aux techniques proposés par le CAADI et les conseillers-accompagnants; et finalement développer des savoirs critiques, résultat d’une évolution individuelle.

L'étude a été menée auprès d’étudiants de Français Langue Étrangère de différents niveaux et démontre des résultats positifs concernant le processus d’apprentissage, notamment un changement d’attitude des participants devenus plus confiants, plus sereins et désireux d’assumer leurs responsabilités.

Entre 2011 et 2016, 8 500 Brésiliens ont immigré au Canada alors que 35 % et 37 % parmi eux se sont établis au Québec et en Ontario respectivement. Quoique le français, contrairement à l’anglais, ne soit pas enseigné au système scolaire brésilien, la majorité des Brésiliens qui s’installent au Québec (environ 87 %) l’adoptent comme première langue officielle parlée. Or, par l'entremise d'une approche visant la francotropie en Amérique latine, le Québec recrute activement au Brésil. Sur le plan pancanadien, les communautés francophones vivant en situation minoritaire (CFSM) ont, quant à elles, incité les gouvernements fédéral et provinciaux à mettre en place des programmes et des initiatives spécifiques aux candidats d’expression française, comme en témoigne le Plan d’action FPT visant à accroître l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. De nature exploratoire, cette étude examine des sites web d’entreprises brésiliennes offrant des services d’immigration (y compris des cours de langue) afin de cerner, d’une part, comment y sont diffusés ces programmes et initiatives, et, d’autre part, le traitement discursif des CFSM. Les conclusions préliminaires indiquent l’absence d’information concernant l’immigration aux CFSM et la mobilisation d’un cadre discursif basé sur le dualisme linguistique (Québec français/Canada anglais).

L’expression de la temporalité verbale, ou expression du temps dans et par le langage (Reichenbach, 1980; Gosselin, 1996) diffère beaucoup d’une langue à l’autre. Cette différence est liée au fait que tout « un jeu spécifique de marqueurs » (Culioli, 2000) syntaxiques et lexicaux correspond à cette notion. Chaque langue articule à sa façon ces marqueurs en un système complexe. Ainsi, si les marqueurs aspectuo-temporels du français, tout comme ceux de l’espagnol, comptent une multiplicité de temps verbaux, le russe n’en compte que trois et le chinois aucun. Dès lors, on pourrait faire l’hypothèse qu’un degré élevé de proximité de la langue1 est un élément facilitateur (Vygotski, 1997) pour l’acquisition du système des temps verbaux en langue seconde. Ainsi un Hispanophone aurait moins de difficultés en français qu’un Sinophone. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons analysé les productions écrites en français de trois groupes d’apprenants - hispanophones, russophones et sinophones- du point de vue de l’emploi morphologique et sémantique des formes verbales. Paradoxalement, les résultats préliminaires ne révèlent pas un écart marquant entre les apprenants, notamment dans l’opposition sémantique présent/passé composé et passé composé/imparfait; on note  des erreurs d'emploi face à la distinction sémantique passé composé/ plus-que-parfait, qui génère de l’incohérence. Un questionnaire sur les représentations qu'ont les apprenants de leurs difficultés complète ces résultats. 

Vers la fin des années 90, la Cour suprême du Canada a infirmé des décisions portant sur les droits linguistiques qui restreignaient considérablement la portée de ces droits. C’est à partir de ce moment qu’on a commencé à parler d’activisme judiciaire en droits linguistiques. Mon propos, à contre-courant, est que l’activisme judiciaire a bel et bien eu lieu en droits linguistiques, mais pas récemment et pas dans le sens généralement perçu. L’activisme judiciaire en droits linguistiques a eu lieu vers le milieu des années 80, lorsque la Cour suprême a tenté, à partir d’un raisonnement qui défie l’intelligence, de nous convaincre que les droits constitutionnels linguistiques n’avaient pas la même valeur que les autres droits constitutionnels. La Cour suprême a finalement rectifié le tir en reconnaissant que si la société canadienne avait choisi d’inscrire les garanties linguistiques dans la Constitution, c’est qu’elle leur accordait la même importance que les autres droits constitutionnels. La trilogie Sécession du Québec, Beaulac, et Arsenault-Cameron n’est pas le résultat de l’activisme judiciaire. Il est plus probable qu'il s’agit plutôt de la correction d’une jurisprudence qui elle découlait de l’activisme judiciaire.

Des travaux en psycholinguistique et en didactique (Hayes et Flower, 1980 ; Fayol et Schneuwly, 1987) attestent que le sujet engagé dans un processus  d’écriture se trouve automatiquement en situation de surcharge cognitive. Cela s’explique en partie par la complexité du processus en question organisé autour de trois modules : les modules de planification, de mise en texte et de révision. Ce dernier module paraît être celui que les scripteurs, dans certaines situations d’écriture électronique (soumise à contraintes fortes), sont susceptibles de « négliger » (Bernicot et Volckaert, 2014).

Nous tenterons, dans cette présentation, de produire un état des lieux des usages des Technologies de l’Information et de la Communication en France en nous concentrant sur les usages développés par les jeunes et leurs pratiques scripturales sous-jacentes. Cet état des lieux et les analyses qui en découleront nous permettront de mieux appréhender les stratégies communicationnelles et les stratégies d’écriture. Celles-ci nous amèneront sans doute à discuter de la norme et de la variation linguistique/orthographique en nous interrogeant de nouveau sur l’intérêt d’une approche sociopragmatique (Liénard, 2013) pour étudier les littératies numériques… et pour continuer de travailler à une matrice de l’écriture électronique

Deux approches de l’enseignement de la prononciation se côtoient : l’une non intellectualisée et basée sur la prosodie, avec la Méthode Verbo-Tonale (MTV), et l’autre métalinguistique et basée sur le segmental, avec la Méthode Articulatoire. Sachant que la prosodie est profondément ancrée dans notre comportement verbal, qu’elle est à la base des processus d’encodage et de décodage du langage (Di Cristo, 2004) et que les éléments prosodiques sont déterminants dans la perception d’un accent étranger (Jilka, 2000; Birdsong, 2003; Vieru & Boula de Mareüil, 2006; Kaglik & Boula de Mareüil, 2009, 2010) nous pensons que l’oral, en général et la prononciation, en particulier, devraient être enseignés avec la MTV et ce, dès le niveau débutant. D’après nous, la fluence et la prosodie sont étroitement corrélées. Acquérir la fluence de la production présuppose la mise en place de la compétence rythmique des apprenants. Nous avons donc formulé l’hypothèse que seuls les apprenants qui auront suivi des cours de correction phonétique via la Méthode Verbo-Tonale amélioreront la fluence de leurs productions de parole. Pour tester cette hypothèse, nous avons expérimenté les deux méthodes, la Verbo-Tonale et l’Articulatoire, dans nos classes de phonétique corrective. Nous avons constaté que les résultats étaient meilleurs quand 1) l’enseignement se faisait avec la MTV et quand 2) celui-ci était proposé dès le niveau débutant, car les apprenants de niveau avancé auront fossilisé leurs erreurs.

Professeure de français en Lycée, nous avons constaté que les jeunes Algériens, même au terme d’une longue scolarité, avaient du mal à débattre en français. A partir de ce constat, nous préparons une thèse portant sur la Compétence à l’oral en français de jeunes algérois pour ainsi dégager une vraie pédagogie de l’oral dans la formation universitaire des professeurs de français.

         Notre recherche, intitulée « Usage, Formes et Représentations du français chez de jeunes algérois de 15 à 25 ans. », repose sur un échantillon de 132 locuteurs et comporte 4 enquêtes de terrain, fondées sur l’Ethnographie de la communication de HYMES. Ici, nous ne nous référons qu’au 1er volet de notre recherche, soit le questionnaire ethnolangagier.

Celui-ci a révélé que le français faisait presque « jeu égal » avec le kabyle, comme langue 1ère acquise dès le plus jeune âge.

Cette communication analyse les facteurs majeurs qui ont pu inciter des parents algérois, dans les années 90, à faire acquérir le français à leurs enfants dès leur plus jeune âge, instaurant ainsi un bilinguisme précoce.

         L’ultime objet de cet exposé est de démontrer qu’un phénomène relatif à l’usage et à la transmission d’une langue en contexte plurilingue doit être étudié, suivant en cela l’ethnographie de la communication, en se référant à l’ensemble des paramètres, passés et présents, constitutifs de la communauté langagière et de la société dans laquelle elle se situe.