Professeure de français en Lycée, nous avons constaté que les jeunes Algériens, même au terme d’une longue scolarité, avaient du mal à débattre en français. A partir de ce constat, nous préparons une thèse portant sur la Compétence à l’oral en français de jeunes algérois pour ainsi dégager une vraie pédagogie de l’oral dans la formation universitaire des professeurs de français.
Notre recherche, intitulée « Usage, Formes et Représentations du français chez de jeunes algérois de 15 à 25 ans. », repose sur un échantillon de 132 locuteurs et comporte 4 enquêtes de terrain, fondées sur l’Ethnographie de la communication de HYMES. Ici, nous ne nous référons qu’au 1er volet de notre recherche, soit le questionnaire ethnolangagier.
Celui-ci a révélé que le français faisait presque « jeu égal » avec le kabyle, comme langue 1ère acquise dès le plus jeune âge.
Cette communication analyse les facteurs majeurs qui ont pu inciter des parents algérois, dans les années 90, à faire acquérir le français à leurs enfants dès leur plus jeune âge, instaurant ainsi un bilinguisme précoce.
L’ultime objet de cet exposé est de démontrer qu’un phénomène relatif à l’usage et à la transmission d’une langue en contexte plurilingue doit être étudié, suivant en cela l’ethnographie de la communication, en se référant à l’ensemble des paramètres, passés et présents, constitutifs de la communauté langagière et de la société dans laquelle elle se situe.