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Les discours politiques sont massivement analysés par les politicologues (Monière 2008) et les sociologues (Bourque & Duchastel, 1988 ; Duchastel, 1993) qui n’ont qu’une approche sommaire du matériau linguistique qu’ils analysent et ne prennent pas en compte les travaux récents des linguistes dans les domaines de l’énonciation (Kerbrat-Orrechioni, 1980) et de l’analyse de discours d’inspiration psycholinguistique (Bronckart et coll., 1985, 1996 ; Libersan & Foucambert, 2012). Notre recherche se propose de réaliser une description approfondie du matériau linguistique composant le discours électoral des chefs des principaux partis politiques du Québec (PLQ, PQ, CAQ et QS) lors des élections provinciales de septembre 2012. Après avoir retranscrit les discours des politiciens et politiciennes présentés durant le Téléjournal de 22h à Radio-Canada, nous avons analysé notre corpus à l’aide de la grille élaborée par Bronckart et coll. (1985) pour comptabiliser un certain nombre d’évènements linguistiques, comme les déictiques temporels, les auxiliaires et les densités verbale et syntagmatique. Les données recueillies seront exploitées à l’aide d’analyses factorielles discriminantes et d’analyses en composantes principales. Il nous est dès lors possible de comparer les discours et leur fonctionnement linguistique (Mayaffre, 2002), et ainsi de mieux comprendre les stratégies du discours électoral.

 



La communication par le biais des technologies (dorénavant pBT) devient un moyen omniprésent de communiquer par écrit. Tandis que la langue écrite, standardisée, suit les normes prescrites par des institutions (Gadet, 1995), les recherches actuelles indiquent que la langue écrite pBT serait une production langagière hybride, contenant un mélange d’éléments des codes écrit et oral, en plus d’éléments iconiques (Crystal, 2011; Marcoccia et Maingueneau, 2016). Une question se présente alors : comment se fait-il que les internautes, à travers une multitude de plateformes, employant souvent de manière capricieuse et ludique une mixité de codes, produisent des messages qui sont mutuellement compréhensibles? Dans une perspective sociolinguistique (Fishman, 1971; Labov, 1972; Gadet, 1992), et m’inspirant des propos de Coseriu (1952) et d’Aléong (1983) sur la notion de la norme,  je propose l’hypothèse de la coconstruction de normes technosociales de l’emploi de la langue pBT. Cette hypothèse sera appuyée par une synthèse des recherches linguistiques sur la production écrite pBT, ainsi que sur les résultats quantitatifs de mes propres recherches, dans le cadre de ma thèse de doctorat en cours, sur la variation sociolinguistique du français québécois sur Facebook. Cette présentation contribuera aux connaissances en linguistique et en sociolinguistique sur le comportement linguistique dans un nouveau contexte communicatif à la fois social et technologique. 

La sociolinguistique a bien montré que, du point de vue linguistique et fonctionnel, toutes les variétés d’une langue s’équivalent. Cette idée a fait son chemin au point où de plus en plus de personnes conçoivent le français comme étant une langue pluricentrique où les normes endogènes de la francophonie (p.ex. du Québec) côtoient la norme exogène du « centre » (de la France). Or, cette valorisation a ses limites, comme le montre le cas du doublage québécois. Bien que les Québécois veuillent se reconnaître dans la langue des films doublés, l'Union des Artistes considère que le doublage doit être fait dans un français international neutre qui, selon elle, ne laisserait transparaitre que quelques particularités de la culture québécoise.

L’objectif de cette étude est de savoir si les Québécois sont en mesure de reconnaître un doublage fait au Québec. 296 énoncés extraits de 5 films américains préalablement sélectionnés ont été présentés à des participants âgés de 19 à 39 ans (n=40) à l’aide du logiciel de perception Parsour. Ceux-ci devaient écouter les énoncés et dire s’il s’agissait d’un extrait de la version québécoise ou française. Les résultats démontrent que l’accent québécois est souvent confondu avec l’accent français. Une analyse des énoncés en fonction de leurs caractéristiques linguistiques permettra de déterminer ce qui contribue à la perception d’un énoncé donné comme étant québécois ou français.

Vers la fin des années 90, la Cour suprême du Canada a infirmé des décisions portant sur les droits linguistiques qui restreignaient considérablement la portée de ces droits. C’est à partir de ce moment qu’on a commencé à parler d’activisme judiciaire en droits linguistiques. Mon propos, à contre-courant, est que l’activisme judiciaire a bel et bien eu lieu en droits linguistiques, mais pas récemment et pas dans le sens généralement perçu. L’activisme judiciaire en droits linguistiques a eu lieu vers le milieu des années 80, lorsque la Cour suprême a tenté, à partir d’un raisonnement qui défie l’intelligence, de nous convaincre que les droits constitutionnels linguistiques n’avaient pas la même valeur que les autres droits constitutionnels. La Cour suprême a finalement rectifié le tir en reconnaissant que si la société canadienne avait choisi d’inscrire les garanties linguistiques dans la Constitution, c’est qu’elle leur accordait la même importance que les autres droits constitutionnels. La trilogie Sécession du Québec, Beaulac, et Arsenault-Cameron n’est pas le résultat de l’activisme judiciaire. Il est plus probable qu'il s’agit plutôt de la correction d’une jurisprudence qui elle découlait de l’activisme judiciaire.

Le manuel scolaire est un outil de mise en œuvre des programmes d’enseignement. Parmi ses fonctions, on retient les aspects didactiques et pédagogiques, accompagnés des dimensions théoriques et pragmatiques dont l’objectif est le développement des connaissances linguistiques, culturelles, interculturelles et l’acquisition du savoir. En Algérie, l’introduction de l’enseignement de tamazight s’est faite d’une manière facultative dans le système éducatif depuis 1995. Les enseignants de tamazight n’avaient aucun support pédagogique, à part tajeṛṛumt et l’amawal de Mammeri. Par la suite, le manuel scolaire de tamazight a vu le jour en 1998, ces dernières années il touche tous les niveaux d’enseignement. Au début, la terminologie scolaire utilisée dans ces manuels est puisée en sa majorité dans les deux ouvrages : tajeṛṛumt de Mammeri, le lexique scolaire de l’I.R.C.A.M. Cette terminologie reste insuffisante pour les besoins pédagogiques et didactiques et c’est ce qui a motivé la voie de la création lexicale (la dérivation et la composition) que nous abordons dans le détail dans l’analyse des données. Dans ce papier, nous analysons l’ensemble de la terminologie utilisée dans les textes support et les unités d’enseignement telles que : la grammaire, l’orthographe et l’expression écrite des différents manuels scolaires de tamazight, en abordant l’étymologie ou d’où parviennent ces termes, les procédés (morphologiques et sémantiques), et les domaines de création de cette terminologie.

L’apprentissage des habiletés réceptives d’une langue seconde est largement influencé par l’authenticité, l’intérêt, la pertinence, et l’adaptabilité de documents choisis, en ligne ou existant sur un support plus traditionnel. L’exploitation adéquate de ces outils est aussi tributaire de l’emploi privilégié ou non qu’en font les didacticiens et praticiens en enseignement, en fonction de leurs intentions de représentations socioculturelles et identitaires.

La réflexion que nous proposons sert au questionnement associé à la conceptualisation et la réalisation de matériel pédagogique, à partir d’un outil didactique et projet pilote publié en 2012. Une entente interinstitutionnelle a permis à 18 étudiants finalistes en journalisme de contribuer à l’élaboration d’un recueil d’activités destiné à l’apprentissage du français langue seconde (FLS).  Les activités pédagogiques proposées servent de continuum entre la langue parlée par des francophones de la communauté et les répertoires linguistiques traditionnels utilisés dans les pratiques d’enseignement du FLS. Cette initiative est un exemple de la vitalité, de la vigueur et de la richesse des communautés francophones en situation minoritaire, tout en étant en lien avec les visées pédagogiques du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) ainsi qu’en témoigne l’accueil enthousiaste que lui ont réservé  une cinquantaine d’enseignants de FLS au Canada, en France, en Belgique, au Mexique et aux États-Unis.

Les dictionnaires présentent un certain nombre d'informations grammaticales, au rang desquelles figurent les classements des verbes (intransitif, transitif indirect, etc.). 

Si la grammaticographie et la lexicographie françaises ont beaucoup évolué depuis leurs débuts, elles ne l'ont pas fait au même rythme, la seconde ayant toujours été distancée par la première. Cela n'a rien d'étonnant. D'une part, il faut attendre que certaines avancées grammaticales soient suffisamment stables pour les transposer au dictionnaire. D'autre part, le transfert de la théorie grammaticale nécessite un travail titanesque lorsqu'il faut l'implanter à l'échelle du dictionnaire.

L'objectif de cette communication est de montrer le décalage entre les concepts proposés dans les grammaires et ceux qu'utilisent les dictionnaires, et ce, depuis le XVIIe siècle.

Le thème grammatical étudié est le classement des verbes construits avec ou sans groupe prépositionnel obligatoire (nuire à quelqu'un, revenir de Montréal, dormir). Ces verbes ont d'abord été catégorisés uniformément (comme neutres, puis comme intransitifs), ils ont ensuite été classés séparément en transitifs indirects et en intransitifs.

La recherche menée montre qu'il existe, dans l'histoire de ce classement, un décalage (parfois de plus d'un siècle) entre, d'une part, la définition des concepts grammaticaux dans les grammaires et, d'autre part, leur insertion dans les dictionnaires. 

Levin (1993) donne une description d'environ 3200 verbes de l'anglais. Elle analyse les comportements syntaxiques (alternances) des verbes ainsi que leurs sens en fonction des types d’alternances qu’ils peuvent accepter. Une alternance décrit un changement dans la structure syntaxique du verbe et de ses arguments (passif, transitivité, effacement d'argument, inversion du sujet/verbe, verbe support, etc.).  Cette description a permis l'apparition de la notion du schéma prédicatif, inspirée entre autres des travaux de Fillmore (1968), Jackendoff (1972) puis de Saeed (2003) et qui permet d'attribuer un rôle sémantique aux différents arguments des prédicats verbaux dans un corpus donné.

C'est dans ce cadre que nous avons construit une ressource lexicale pour la langue Arabe. Il s'agit d’une ressource sémantico lexicale informatisée pour les constructions morphologique du verbe dans le corpus du Coran. Une expérience pilote a été conduite sur un échantillon de 140 verbes présents dans le corpus du Coran. Cette ressource propose de fournir un lien entre les racines verbales et la classification sémantique.

Dans cette communication, nous allons présenter  notre méthodologie ainsi que nos plans pour étendre la couverture de notre corpus.

En Amérique latine, où le français est considéré une langue étrangère, à dépit des 2,3 millions de locuteurs et apprenants de la langue (Rivard, 2016) et des nombreux cursus en Lettres françaises (40 seulement au Brésil), l’insécurité linguistique en français ne s’avère pas un objet d'intérêt de la Didactique et de la Sociolinguistique. Est-ce qu'il faut pour autant conclure sur l'inexistence d'un tel sentiment et ce, quoique l’idiome n'y soit pas une langue d’usage social ou d’héritage historique? Afin de vérifier la pertinence de l’interrogation formulée, nous avons examiné 40 questionnaires issus d’un projet de conversation en français tenu au Brésil, à deux reprises, en 2020 et en 2021. Âgés entre 20 et 40 ans, les participants étaient capables de communiquer en français, ayant au moins le niveau B1 du Cadre Européen Commun de Référence. Dû au manque de littérature sur la thématique, nos analyses se sont basées sur la typologie proposée par Bretegnier (1999). Les résultats suggèrent que l'insécurité linguistique est provoquée par la perception d'une expression non conforme au français « correct », mettant en évidence l'insécurité normative. Cette étude exploratoire nous fournit des pistes pour une recherche plus ample visant à identifier les nuances du phénomène en Amérique latine ainsi qu'à établir les similitudes et différences par rapport aux pays/régions des Amériques ayant le français comme langue d'usage social et/ou d'héritage historique. 

Cette proposition s’inscrit dans un large projet d’analyse des reformulations multimodales (RM) dans la construction du discours : décrire les relations qu’entretiennent 3 canaux sémiotiques multimodaux (la parole (S1), la gestualité co-verable (S2) et les supports de présentation (S3)) dans des discours scientifiques/académiques (pour la présente étude : vidéos des TedX de l’UNamur, 2016). L’objectif est de savoir comment les reformulations multimodales participe au caractère performant du discours, à la construction de sa cohérence. Les RM sont étudiées du point de vue interne à chaque système sémiotique (S1, S2, S3) et du point de vue du croisement d’un système à l’autre (rapport S1/S2, S1/S3, S2/S3 et S1/S2/S3).  L’analyse (en cours, résultats avril 2018) s’opère comme suit : repérage des passages où se trouvent des RM et les canaux mobilisés, annotation des données dans ELAN (voir image), analyse quantitative et qualitative des RM et des croisements, identification des paradigmes d’utilisation (des prestations sans RM à celles qui exploitent abondamment les croisements sur les 3 niveaux S1-S2-S3). Contrairement à ce qui a été avancé (Bouchard et Parpette 2008, 2010), mon hypothèse est qu’il ne s’agit pas de 2 (voire 3) discours distincts et simultanés. Je considère que la linéarité (de S1 d’une part, de S3 d’autre part) et la simultanéité des 3 sources d’information (S1, S2 et S3) s’entrecroisent sans cesse dans la construction d’un discours unique mais plurisémiotique.

Les verbes monter et descendre permettent d’exprimer un déplacement relativement long d’un lieu à un autre (p. ex. « monter/descendre à Montréal »). Dans la conception populaire, la référence à un important cours d’eau (comme le fleuve Saint-Laurent) et aux points cardinaux suffirait à expliquer l’opposition entre ces verbes.

L’objectif de cette communication est de déterminer les paramètres qui interviennent dans l’usage des verbes étudiés. La recherche prend appui sur la théorie des cadres de référence de Talmy (2000) et sur la thèse de Levinson (2003) concernant les limites cognitives des locuteurs à s’orienter dans l’espace par rapport à des points de repère « objectifs ». Aussi, nous supposons qu’en plus d’une référence à un important cours d’eau et aux points cardinaux, il existe une troisième possibilité, plus commune que les précédentes, pour s’orienter et exprimer un déplacement : il s’agit d’une orientation par rapport à un lieu empathique (Kuno et Kaburaki 1977; Boons 1987).

Pour vérifier cette hypothèse, nous étudions l’emploi de monter et descendre dans le Corpus de français parlé au Québec (CFPQ) et prenons en considération les informations situationnelles relatives au lieu de l’enregistrement, au lieu de naissance des locuteurs et à leur lieu de résidence.

Les résultats préliminaires obtenus suggèrent que notre hypothèse est juste : l’usage de monter et descendre reposerait préférentiellement sur le lieu empathique.

Maladie bipolaire.Paranoïa. Psychose.La lecture de ces termes évoque des représentationspropres au contexte social dans lequel nous nous trouvons.En effet, comme la maladie mentale est à la fois interprétée et construite socialement, les façons de se la représenter varient d’un groupe à l’autre (Bélanger, 2001).  

 

Les précédentes études au sujet des représentations de la maladie mentale au sein de la société québécoise ont principalement porté sur les personnes atteintes de maladie mentale. Ces travauxont permis d’identifier la perception des gens en regard des façons de nommer les personnes atteintes de troubles de santé mentale (Green et al., 1987 ; Beiser et al., 1987 ;Poulin et Lévesque,1995)ou de mieux comprendre comment les gens identifient et décrivent la maladieainsi que la façon dont ils réagissent à son égard (Bélanger, 2001).  

 

Toutes ces études traitent de la maladie mentale comme un phénomène indifférencié, mais aucune ne porte sur les désignations de la maladie mentale.Nous nousproposonsdonc d'étudier le sens de termes issus de la psychiatrie dans le discours courant, soit celui produit par des non-psychiatres.À partir d’un corpus composé de documents écrits, nous analyseronsle sens des termes bipolaire, paranoïa et psychoseà travers le processus de progression des termes vers l’usage courant. Nous tenterons de voir quels éléments expliquent leur processus de modification sémantique, s'il y a lieu.

Les politiques langagières au Québec sont bien connues. Les dispositions de l’article 58 de la Charte de la langue française, régissant la place du français dans l’affichage public, ont eu un effet considérable sur le paysage linguistique, surtout à Montréal. L’objectif primaire, la promotion d’une langue, se retrouve dans d’autres politiques linguistiques à travers le monde, à commencer par le pays de Galles, où les efforts de revitalisation du gallois, entamés dans les années 1960, ont culminés dans son adoption comme unique langue officielle du pays en 2011. Ici aussi, des mesures d’incitation ont, depuis 1993, résulté en une plus grande visibilité du gallois dans l’espace public, sans toutefois éliminer l’anglais, la langue majoritaire. À Singapour, avec quatre langues officielles, la planification langagière s’est surtout concentrée sur la promotion de l’anglais et du mandarin, ainsi qu’à l’éradication des variétés «non standard». Il n’y existe pas de cadre législatif relatif au paysage linguistique, même si ce dernier est influé par les politiques en vigueur. Un corpus photographique de ces trois sites donne une première vue d’ensemble sur les effets des politiques sur les paysages linguistique respectifs. À Montréal, la loi est quasiment appliquée (avec des variations géographiques), au pays de Galles le bilinguisme est prépondérant, et à Singapour l’absence de règles strictes résulte en l’omniprésence de la 4ème langue officielle: l’anglais.

L'usage des pronoms à valeur générique (on, tu et vous) au Québec a été l'objet d'analyses sociolinguistiques notamment dans le français parlé à Montréal depuis les années 1970 (Laberge, 1977; Thibault, 1991). D'un point de vue normatif, la forme on représente la variante prônée par les grammaires, bien que la forme tu, d'abord critiquée pour son caractère informel et régressif (Laurence, 1946), semble à présent constituer une variante concurrente du on générique au Québec (Léard, 1995). 

Les analyses de Laberge et Thibault susmentionnées ont respectivement été effectuées à partir des corpus Sankoff-Cedergren de 1971 et Montréal 84. En fonction de ces études, les auteures anticipent un déclin considérable de la variante on en faveur de la variante non standard tu dans le français parlé à Montréal. Divers facteurs sociaux appuient cette hypothèse notamment que l'emploi de la forme tu est plus saillant chez les locuteurs les plus jeunes. Cependant, comme les plus récentes données soumises à une telle analyse remontent à 1984, nous proposons de dresser un portrait sociolinguistique de l'usage courant en français montréalais à partir du corpus de données actuelles de Remysen (2011) composé d'entrevues semi-dirigées avec des locuteurs franco-montréalais. Cet examen s'inscrit dans le cadre d'une analyse variationniste de forme selon la distribution proposée par Laberge (1977) et nous permettra de mieux comprendre l'évolution qu'a connue ce changement linguistique en cours.

Cette étude examine l’effet d’acquérir le français comme langue première (L1) dans un contexte minoritaire ou majoritaire sur l’acquisition de l’espagnol en tant que langue tierce (L3). Lorsque ciblé comme variable dans le domaine de l'acquisition de la L3, les chercheurs ont étudié l’effet du contexte d’acquisition de la langue seconde (L2) et de la L3, mais pas de la L1. La plupart des locuteurs acquièrent leur L1 dans un contexte majoritaire, mais ce n’est pas toujours le cas.
Entre les deux contextes d’acquisition, pouvons-nous observer différentes influences sur la prononciation de l’espagnol? Pour répondre, nous analysons le délai d’établissement du voisement (DEV) dans la production des occlusives /p t k/, une propriété dont la réalisation phonétique en français/espagnol diffère de celle en anglais. Les données proviennent de deux groupes d’adultes francophones avec niveau avancé de l’anglais (L2) et de l’espagnol (L3). Les participants du groupe A ont grandi dans un contexte où le français prédomine et ceux du groupe B ont été immergés dans un contexte anglophone. Notre hypothèse de départ est que les francophones dans un milieu anglophone ont moins d’influence positive du français vers l’espagnol. Les participants furent enregistrés lors de la lecture de 3 listes de mots qui débutent par une occlusive sourde. Les résultats démontrent que le DEV des francophones du groupe A ressemble plus à celui des hispanophones. Ceci leur donne un léger avantage sur le groupe B.

Dans les années 1950, la logique juridique a fait l’objet d’un débat entre Chaïm Perelman et Georges Kalinowski. Depuis, le sujet fut quelque peu délaissé. L'objectif de cette conférence est de réactualiser l’intérêt pour cette logique, via le concept de "logique du droit". Dans cette optique, nous nous demanderons : « comment construire la logique du droit ? ». En réponse à cette question, nous présenterons un modèle de construction pour la logique du droit.

Notre conférence sera divisée en trois parties. La première partie résumera le travail de nos prédécesseurs. La deuxième partie présentera les étapes de construction de la logique du droit. La troisième partie exposera les premiers éléments de la première étape de construction de la logique du droit, soit la fondation de la logique du droit. Pour ce faire, nous nous inspirerons du modèle aristotélicien. Dans cette dernière partie, nous résumerons la logique d’Aristote (l’Organon). Ensuite, nous « juridiserons » la logique d’Aristote. Enfin, nous résumerons un arrêt de la Cour suprême en faisant ressortir, de cet arrêt, les éléments « juridisés » de la logique aristotélicienne. Nous obtiendrons ainsi la grammaire juridique du discours juridique, soit une fondation aristotélicienne du discours juridique.

Ainsi, le modèle de construction que nous proposerons sera une hypothèse de travail pour le développement de la logique du droit.

Entre 2011 et 2016, 8 500 Brésiliens ont immigré au Canada alors que 35 % et 37 % parmi eux se sont établis au Québec et en Ontario respectivement. Quoique le français, contrairement à l’anglais, ne soit pas enseigné au système scolaire brésilien, la majorité des Brésiliens qui s’installent au Québec (environ 87 %) l’adoptent comme première langue officielle parlée. Or, par l'entremise d'une approche visant la francotropie en Amérique latine, le Québec recrute activement au Brésil. Sur le plan pancanadien, les communautés francophones vivant en situation minoritaire (CFSM) ont, quant à elles, incité les gouvernements fédéral et provinciaux à mettre en place des programmes et des initiatives spécifiques aux candidats d’expression française, comme en témoigne le Plan d’action FPT visant à accroître l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. De nature exploratoire, cette étude examine des sites web d’entreprises brésiliennes offrant des services d’immigration (y compris des cours de langue) afin de cerner, d’une part, comment y sont diffusés ces programmes et initiatives, et, d’autre part, le traitement discursif des CFSM. Les conclusions préliminaires indiquent l’absence d’information concernant l’immigration aux CFSM et la mobilisation d’un cadre discursif basé sur le dualisme linguistique (Québec français/Canada anglais).

Cette communication présente une thèse doctorale soutenue dans le cadre d’un Programme de Doctorat en Sciences de l’Éducation de la Faculté d’Éducation de l’Université de Brasilia, au Brésil. Le référentiel théorique de cette étude dresse une approximation conceptuelle entre la jeunesse et les langues étrangères, ainsi que l’enseignement, l’historique de la législation et des politiques d’enseignement de langue étrangère dans le pays et dans le District Fédéral (DF). Une triangulation méthodologique de l’interprétation des données qualitatives avec la Méthode Documentaire et l’Analyse Conversationnelle a été réalisée. Les résultats de la recherche ont montré que l’étude d’une langue étrangère représente un parcours, des expériences collectives et une projection d’avenir pour les jeunes. Parmi les enseignant(e)s, actifs(ves) ayant moins de 29 ans, nous avons aussi observé qu’ils/elles peuvent être un modèle de réussite professionnelle en faisant état d’une flexibilité et d’une capacité plus grande de s’adapter aux changements. Concernant l’enseignement de langues, nous avons constaté des différences significatives entre les enseignant(e)s qui appartiennent à la première génération de professeurs de langues dans le DF et les jeunes enseignant(e)s d’aujourd’hui. Il en est ressorti respectivement une conception de l’enseignement comme une profession à vie pour les uns et comme un niveau initial d’une autre carrière professionnelle pour les autres.

Notre étude a pour objet le traitement du langage dans le Zhuangzi – une œuvre taoïste et chinoise datant du IVe siècle avant notre ère. Il s’agira d’expliciter en quoi, dans cette œuvre, le langage est remis en cause au nom d’une visée mystique, à savoir l’anéantissement du « je » dans son harmonisation avec la totalité des choses.

Tout d’abord, nous verrons que dans le cadre de cet horizon mystique, le langage constitue une limitation purement humaine. Nous nous concentrerons alors sur la nécessité de transformer sa fonction de catégorisation des choses en fonction purement poétique de saisie des choses dans leur globalité, soit sur la substitution de l’imaginaire ouvert sur tous les possibles à la distinction multiple. Enfin, parce que la mystique s’expérimente dans la non pensée absolue, nous nous focaliserons sur l’en deçà du langage qui conditionne le renouement avec le premier principe du monde. Nous tâcherons d’expliciter ce retour à la mère originelle en nous référant aux notions d'état embryonnaire et de « cosmogenèse » (cf. Jean Lévi).

Cette étude apporte deux contributions majeures : elle permet d’abord, par la mise en lumière d’une pensée chinoise des plus ingénieuses, de lutter contre la mainmise de l'Occident sur la sphère philosophique. Elle favorise également la valorisation d’un thème trop souvent négligé dans les travaux actuels, à savoir la mystique, qui pose des questions fondamentales sur l’origine et les premiers principes du monde.



Professeure de français en Lycée, nous avons constaté que les jeunes Algériens, même au terme d’une longue scolarité, avaient du mal à débattre en français. A partir de ce constat, nous préparons une thèse portant sur la Compétence à l’oral en français de jeunes algérois pour ainsi dégager une vraie pédagogie de l’oral dans la formation universitaire des professeurs de français.

         Notre recherche, intitulée « Usage, Formes et Représentations du français chez de jeunes algérois de 15 à 25 ans. », repose sur un échantillon de 132 locuteurs et comporte 4 enquêtes de terrain, fondées sur l’Ethnographie de la communication de HYMES. Ici, nous ne nous référons qu’au 1er volet de notre recherche, soit le questionnaire ethnolangagier.

Celui-ci a révélé que le français faisait presque « jeu égal » avec le kabyle, comme langue 1ère acquise dès le plus jeune âge.

Cette communication analyse les facteurs majeurs qui ont pu inciter des parents algérois, dans les années 90, à faire acquérir le français à leurs enfants dès leur plus jeune âge, instaurant ainsi un bilinguisme précoce.

         L’ultime objet de cet exposé est de démontrer qu’un phénomène relatif à l’usage et à la transmission d’une langue en contexte plurilingue doit être étudié, suivant en cela l’ethnographie de la communication, en se référant à l’ensemble des paramètres, passés et présents, constitutifs de la communauté langagière et de la société dans laquelle elle se situe.

 L'ANL a été conçue au Canada par Claude Germain et Joan Netten dans le contexte de l’influence grandissante des neurosciences dans le domaine de l’éducation. Elle repose principalement sur les recherches de Michel Paradis (2004, 2009), de Nick Ellis (2008) et de Norman Segalowitz (2010).

L’ANL s’appuie sur l’idée de développer de manière indépendante, en salle de classe, les deux composantes de toutecommunicationeffective : i) unecompétenceimplicite, ou l’habileté à utiliser spontanément, à l’oral, une L2/LE; ii)  le savoir explicite, ou la conscientisation de la façon dont une langue fonctionne, les règles degrammaireet levocabulaire. Cette dimension de l’approche est basée sur les recherches de Paradis (2009) et de Nick Ellis (2008). En effet, les recherches de Paradis font une nette distinction entre le savoir explicite, ou grammaire externe, qui est le savoir conscient au sujet d’une L2/LÉ, qui relève de la mémoire déclarative, et la compétence implicite, qui relève de la mémoire procédurale.

Nous aimerions présenter ici les résultats de l’application de l’ANL dans des classes d’ELE et FLE à l’Université du Québec à Montreal en 2014 et 2015. Nous présentons un exemple d’unité pédagogique en ELE et en FLE, des analyses de productions orales, notamment au niveau de la fluidité acquise. Nous nous proposons également de discuter des difficultés rencontrées en classe et dans la préparation des unités didactiques et des stratégies mises en place pour les surmonter.



En Haïti, la communication orale est marquée par une absence progressive du français, première langue officielle du pays et langue seconde apprise à l’école. La plupart des études sur le sujet montrent que ce problème est lié à la situation sociopolitique et au contexte d’enseignement/apprentissage du français depuis plus de deux décennies (St-Germain, 1997; Chaudenson, 2006; Joint, 2006). Cependant, peu d’études ont abordé la question sous l’angle des solutions (Gadet, 2003). Pourtant, l’apprentissage du vocabulaire en contexte soutenu par les TIC peut faciliter la communication orale en langue seconde (Tréville, 2000; Strike, 2002; Myers, 2004; Schuler, 2009). Prenant appui sur ces écrits, nous avons élaboré un dispositif d’apprentissage du vocabulaire que nous avons validé auprès de 24 élèves haïtiens.

Pour ce faire, nous avons expérimenté en classe des situations d’apprentissage et de micro-activités de pratiques de l’oral, utilisé des entrevues, observé des présentations orales et  testé les connaissances. L’analyse thématique (Paillé et Mucchielli, 2003) a permis d’analyser les données textuelles (entrevues) et l’analyse statistique (Yergeau, 2009), a permis d’analyser le testing (grille d’observation, test de connaissances).

Lors de la communication, nous présenterons les principaux résultats qui tendent à démontrer que l’apprentissage du vocabulaire en contexte soutenu par les TIC a un effet favorable sur la capacité communicationnelle des élèves haïtiens.

 

Le sourire est une expression visuelle qui est audible également lorsqu’il est simultané à la parole. Bien que plusieurs auteurs aient démontré l'audibilité de cette parole souriante, peu d’études se sont intéressé à sa perception selon le sexe des auditeurs. Le but de cette étude est de décrire la perception de la parole souriante selon le sexe des auditeurs. Un test de perception constitué de 140 énoncés tirés du corpus Montréal 1995 a été administré à 40 auditeurs (20 hommes, 20 femmes). Les temps de réponse et le degré d’intensité du sourire perçu ont également été mesurés. Les résultats démontrent que les hommes et les femmes perçoivent la parole souriante différemment : les femmes sont plus rapides que les hommes pour faire leur choix. De plus, les temps de réponses des énoncés perçus souriants avec un fort degré d’intensité sont plus courts que ceux avec un faible degré d’intensité et ce, autant chez les hommes que chez les femmes.

Malgré de nombreuses recherches portant sur la rétroaction des enseignants de langue seconde (ex., Li et Vuono, 2019 ; Lyster et al., 2013 ; Nassaji et Kartchava, 2017), les recherches menées dans des contextes de français langue étrangère (FLÉ) sont peu abondantes. C’est le cas, notamment, des études qui examinent les croyances et les pratiques de la rétroaction corrective écrite (RCÉ) chez les enseignants de FLÉ. La présente étude cherche à combler cette lacune en étudiant les croyances et les pratiques en RCÉ des enseignants de FLÉ dans un programme de premier cycle au Costa Rica. Les participants à cette étude étaient cinq enseignants d’un programme de FLÉ dans une université publique au Costa Rica. Les données ont été recueillies au moyen d’un questionnaire en ligne, d’une entrevue semi-structurée et d’échantillons de rédactions des élèves. Les résultats ont révélé que les participants partageaient des croyances communes concernant la rédaction de textes, la didactique de la rédaction de textes, les attitudes vers la RCÉ dans une langue étrangère et la relation interdépendante entre l’enseignement, l’apprentissage et la rétroaction dans un cours de rédaction en FLÉ. Les résultats ont également montré que les croyances et les pratiques des participants concernant divers aspects de la RCÉ avaient tendance à être harmonisées, particulièrement en ce qui a trait à l’emploi d’une RCÉ comportant des codes et à l’utilisation de grilles d’évaluation. 

Aux études collégiales au Québec, le nombre d’étudiants inscrits au cours d’anglais, langue seconde (ALS) de base est élevé comparativement aux autres cours offerts.  Les constats nous démontrent qu’il y a eu un manque d’heures d’enseignement et quelques difficultés d'ordre pédagogique et administrative. Ces conditions d’apprentissage ont eu des répercussions, notamment un manque de motivation envers l’apprentissage de l’ALS. Les TIC se sont démontrées favorables à améliorer la motivation de l’apprentissage de l’ALS. Alors, les TIC du Web 2.0 pourraient-elles avoir un effet positif sur la motivation à apprendre l’ALS?  Par le biais d'un prétest et d'un post-test, nous avons identifié la perception initiale de la motivation de ces étudiants au moyen du modèle socioéducationnel de Gardner et l’utilisation des outils du Web 2.0; et avons vérifié l’effet de ces outils sur leur motivation à l'aide de ce modèle. Les conclusions de notre recherche nous encouragent à intégrer le Web 2.0 dans l’apprentissage de l’ALS:  les étudiants démontrent des attitudes favorables à l’apprentissage de l’ALS et le Web 2.0 a contribué favorablement à cette perception; l’utilisation du Web 2.0 en classe a changé positivement leurs attitudes envers la situation d’apprentissage de l’ALS; le Web 2.0 les a aidés à être plus à l’aise avec la communauté anglophone, de mieux comprendre et d’apprécier le mode de vie anglophone; et l’utilisation du Web 2.0 a considérablement diminué leur anxiété.