Cette communication a pour objectif de mettre en lumière la définition du bien mourir dans la culture palliative québécoise actuelle. Plus précisément, nous nous intéresserons au rôle attribué au mourant dans la prise en charge de sa propre mort.
Le paradigme du bien mourir, conçu sous l'angle de la «bonne mort» (Ariès), s’est transformé au cours des dernières décennies. Dans les différents modèles alternatifs actuels de la prise en charge de la fin de vie en Occident, la discipline palliative couvre un espace nouveau et intermédiaire entre les soins curatifs et le décès. Désireuse de prendre en charge le patient dans sa globalité et de répondre à ses souffrances physiques, psychologiques, sociales et spirituelles, la médecine palliative, centrée sur le patient, semble redéfinir les contours de la bonne mort et, par le fait même, le rôle du mourant. Comment le rôle du mourant est-il conçu? La culture palliative véhicule-t-elle des prescriptions ou des normes à ce sujet?
Pour répondre à ces questions, nous proposons d'analyser le rôle du mourant en termes de performance rituelle, en nous basant sur les théories de la sociologie interactionniste (Goffman, Strauss). Notre corpus sera formé d’un échantillon sélectif de documents écrits et visuels émanant de la culture palliative, qui feront l'objet d'une analyse thématique et visuelle.