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De nos jours, l’idée voulant que l’économie du savoir soit le moteur des sociétés globales est un lieu commun. Par contre, la question sur comment les dites sociétés du savoir encouragent l’ignorance demeure un sujet moins exposé. À partir de résultats d’une étude empirique sur le phénomène de la Do-it-yourself bio (DIYbio), cette présentation a pour objectif de mettre en lumière comment la culture technoscientifique explore l’ignorance alors même qu’elle tient des discours et promeut des pratiques autour de la notion de « science ouverte ». Ancrée dans le domaine des études sur la science, l’étude se base sur l’analyse de discours de sources documentaires et d’entretiens avec des membres du réseau DIYbio. Après la mise en relief de la pluralité des cultures animant le phénomène de la DIYbio (la biologie synthétique, le hacking et le DIY/Maker), sera esquissée la relation complexe que la DIYbio entretien à l’égard du savoir. On verra que cette relation combine tout à la fois des valeurs d’instrumentalité, de positivisme et d’ignorance. Tout en montrant que le savoir y est valorisé dans la mesure où il permet d’explorer des possibles biotechnologiques, ou de légitimer les produits issus du génie génétique, je discuterai comment une telle attitude à l’égard du savoir s’imbrique à la construction de l’ignorance comme une faculté en elle-même. La conclusion fera ressortir la solidarité d’un tel rapport au savoir avec le régime néolibéral.

Le patrimoine culturel immatériel (PCI) du peuple Bouyei est un saphir brillant qui mérite d’être taillé, poli et partagé avec le monde entier. Cette recherche-création se concentrera sur l’élaboration d’une méthode de transmission du PCI Bouyei de génération en génération dans le but d’inciter à la découverte et l’exploration sans en perdre l’essentiel.

Dans un même temps, nous nous efforcerons à déployer une discussion approfondie sur la danse somatique, en particulier le lien et l’influence sur l’héritage de la richesse humaine patrimoniale. À travers le projet 12 tons d’indigo, dans le contexte de l’ère interdisciplinaire et multiculturelle qui suit le rythme de son temps, cette recherche-création incarnera deux dimensions essentielles. D’une part, elle mettra en lumière la culture folklorique et le savoir traditionnel du peuple Bouyei. D'autre part, elle se matérialisera à travers une chorégraphie introspective qui fusionnera la danse folklorique orientale minoritaire avec la pratique somatique.

En utilisant des technologies connexes dans le domaine de l’art numérique, telles que l’art vidéo et la capture de mouvement comme support technique, une application de réalité augmentée sera achevée dans le but de transmettre des messages et des informations sur le PCI Bouyei. 

Enfin, les objectifs de cette thèse seront atteints en présentant et en interprétant la transmission de ce PCI Bouyei à travers l'art numérique et la danse somatique.

De nos jours, l’idée voulant que l’économie du savoir soit le moteur des sociétés globales est un lieu commun. Par contre, la question sur comment les dites sociétés du savoir encouragent l’ignorance demeure un sujet moins exploré. À partir de résultats d’une étude empirique sur le phénomène de la Do-it-yourself bio (DIYbio), cette présentation a pour objectif de mettre en lumière comment la culture technoscientifique explore l’ignorance alors même qu’elle tient des discours et promeut des pratiques autour de la notion de « science ouverte ». Ancrée dans le domaine des études sur la science, l’étude se base sur l’analyse de discours de sources documentaires et d’entretiens avec des membres du réseau DIYbio. Après avoir mis en relief de la pluralité des cultures animant le phénomène de la DIYbio (la biologie synthétique, le hacking et le DIY/Maker), j'esquisserai la relation complexe que la DIYbio entretien à l’égard du savoir. On verra que cette relation combine tout à la fois des valeurs d’instrumentalité, de positivisme et d’ignorance. Tout en montrant que le savoir y est valorisé dans la mesure où il permet d’explorer des possibles biotechnologiques, ou de légitimer les produits issus du génie génétique, je discuterai comment une telle attitude à l’égard du savoir s’imbrique à la construction de l’ignorance comme une faculté en elle-même. La conclusion fera ressortir la solidarité d’un tel rapport au savoir avec le régime néolibéral.

Le présent travail fait une analyse des différents moyens de sauvegarde et d’exposition du patrimoine culturel immatériel (PCI) dans certains musées du monde. L’intérêt de cette recherche est lié au déséquilibre entre les pays du Sud et ceux du Nord en matière de PCI. La convention de 2003 de l’UNESCO a été accueillie avec plus d’engouement dans les pays du Sud que du Nord; en témoigne le nombre de pays africains ayant ratifié la convention. L’un des moyens de sauvegarde que recommande l’ICOM (Conseil International des musées) est l’introduction du PCI dans les musées.

Cependant, force est de constater que les pays du Sud n’en font pas vraiment pratique, et que les pays du Nord sont plus déterminés dans ce domaine. Qu’est-ce qui explique alors la position des pays du Sud face à l’introduction du PCI dans les musées? Afin de répondre à cette question, la lecture des documents physiques et numériques est la principale méthode. La consultation des sites internet de certains musées dans différents espaces géographiques et des documents rédigés à leurs propos, n’est pas du reste.

La recherche nous permet de découvrir que les pays du Sud n’introduisent pas assez leurs PCI dans les musées car ils pensent qu’étant dans un musée, le PCI est coupé de ses communautés d’origine et par conséquent ne peut pas se recréer. Elle permet ainsi de   comprendre que la sauvegarde du patrimoine immatérielle dans les musées est fonction des réalités culturelles de chaque communauté.

Cette présentation discute l'interprétation de dharma (devoir religieux) hindou dans deux traditions hindoues de réforme - l’Arya samaj et la Radhasoami. Dans son œuvre le fondateur de l’Arya samaj Svami Dayananda Sarasvati analyse les principes de son ārya dharma par rapport aux Védas, aux Upanishads et à la Manusriti (Les lois de Manu). J’explore le développement du concept « dharma » au XXe siècle et chez l’Arya samaj et traite de la façon dont le mouvement radhasoami s’en est emparé. L’organisation selon des castes du mouvement radhasoami  est la même que celle de l’arya samaj : ses membres étaient des khatris urbains et certains leaders radhasoamis, notamment ceux appartenant à la branche d’Agra, possèdent une importante formation arya samaji. Qui plus est, un grand nombre d’idéaux sociaux et de pratiques rituelles des radhasoamis  sont identiques à ceux du mouvement arya samaj. J’analyse la définition moderne du dharma telle que révélée dans l’œuvre du gourou radhasoami Paramdayal Faqir  Cand-ji Maharaj de Manavta Mandir, Hoshiarpur, Pendjab. Qu’est-ce que ce texte nous dit par rapport à l’idéologie des membres de la société radhasoami? Est-ce qu’ils adhèrent aux idées de Dayananda Sarasvati, ou est-ce qu’ils proposent un point de vue différent?



 Mon travail de mémoire porte sur l’Expérience de Mort Imminente (EMI) et sur les neuroscientifiques qui l’étudient. L’EMI se réfère aux individus qui rapportent avoir vécu une décorporation et une expérience transcendantale significative alors qu’ils ont été déclarés cliniquement morts. Au cours des dernières décennies, la discipline de la neuroscience a entrepris de résoudre cette anomalie à partir de son savoir scientifique.L’EMI, que nous définirons, est devenue l’enjeu axiomatique d’une confrontation paradigmatique entre matérialiste et dualistes des neurosciencespour l’explication ontologique de l’être humain. 

C’est à partir de paradigmes antinomiques que les neuroscientifiques tentent de répondre à cette question fondamentale : « Est-ce que la conscience humaine est de nature immortelle ou est-elle réductible aux processus neurologiques du cerveau ? » Voilà l’enjeu que semblent se disputer deux groupes de neuroscientifiques que l’on peut classer en deux clans distincts, soit les matérialistes dominants et les dualistes émergents. Chaque groupe réalise des recherches scientifiques hétéroclites sur l’EMI et l’Expérience Hors Corps (EHC) qui visent à valider leur position paradigmatique respective. Les matérialistes luttent pour conserver leur position de domination dans ce champ scientifique, tandis que les dualistes cherchent à les supplanter et à imposer un nouveau paradigme qui métamorphoserait l’épistémé scientifique contemporaine. Nous présterons les résultats.

Cette présentation portera sur les résultats d’une recherche menée dans le cadre d’une cotutelle internationale de thèse, en sociologie et en sciences des religions, basée sur les récits de vie de personnes issues de la communauté catholique laotienne de Montréal. Elle tentera d’analyser le problème de la transmission intergénérationnelle de la mémoire d’exil que l’on retrouve au sein des familles composant cette communauté. La recherche a permis de faire ressortir que les membres de cette dernière qui ont fui le Laos suite à l’implantation d’un régime communiste dans ce pays en 1975 ont peu parlé des circonstances et des raisons de leur exil à leurs enfants. La présentation sera divisée en trois parties. Dans un premier temps, nous ferons un bref survol historique de la trajectoire de ces immigrés laotiens, de l’arrivée du communisme au Laos à leur installation au Québec. Dans un deuxième temps, nous aborderons la question du silence que gardent ces exilés relativement à leur mémoire d’exil, ses motifs et ses effets sur leurs enfants. Enfin, dans un troisième temps, nous verrons que ce silence ne demeure jamais absolu : il comporte des brèches, de telle sorte qu’il y a toujours, malgré tout, une certaine transmission intergénérationnelle qui s’opère de manière subtile, ce qui tend à démontrer que dans toute expérience ou mémoire « de souffrance », il y a quelque chose qui cherche à se dire et qui se refuse ainsi à être complètement oublié.

Exploration de l’impact d’internet sur les représentations musulmanes de l’"autre" lors du passage en ligne de fatwas sur les juifs ou le judaïsme. Produits, et productrices d’un certain regard musulman sur l’altérité, ces "fatwas juives" demeurent des constructions particulières, situées dans le temps et l’espace. Mais lors de leur passage en ligne, ces représentations sont mises à l’épreuve, à la merci de nouvelles logiques communicationnelles et des pratiques qui en découlent. Analyser le contenu d’une centaine de fatwas d’IslamOnline.net pour en relever les éléments tant jurisprudentiels (traditionnels) que ceux ancrées dans des réalités contemporaines. Ces constructions dynamiques de l’altérité juive en ligne s’inscrivent dans des relations de pouvoir, implicites ou explicites, établis ou ébranlées. Certains contenus relèveront, en partie, du positionnement des autorités auxquelles ces fatwas font appel : chercheurs d’IslamOnline.net, individus-expert provenant de différents pays, organisations transnationale ou nationale, certaines fatwas ayant même deux sources d’autorité ou plus. De surcroît, ces fatwas présentent des horizons d’interprétations normatifs "dé-localisés" (Echchaibi) et 'dé-territorialisés" (Roy) qu’infléchissent de nouveaux réseaux transnationaux (Mandaville) de collaborateurs-producteurs de fatwas. La migration en ligne de ces fatwas et des pratiques qui y sont associées opère un infléchissement de ces représentations musulmanes de
l’altérité juive.

Vers la fin du 20e siècle, de nombreuses communautés autochtones au Brésil ont réalisé l’importance de leur apparence externe dans la perception de l’authenticité de l’autochtonie pour appuyer leurs revendications. Le port d’accessoires de plumes colorées et de peintures corporelles est alors devenu plus fréquent. Dans ce contexte, les concours de Miss et Mister Terena ont connu une popularité grandissante dans le Centre-Sud du Brésil. Plusieurs de ces concours visent à montrer la beauté de leur culture, à se donner à voir dans un contexte sans violence en plus de stimuler la participation et l’intérêt des jeunes vis-à-vis de leur culture. Comment ces concours ont-ils contribué à des transformations spécifiquement en lien avec l’utilisation des peintures corporelles? Cette présentation examinera ces transformations, les pressions externes et internes qui les influencent ainsi que les significations qu’elles détiennent pour les Terena aujourd’hui. Ces résultats préliminaires sont issus d’une ethnographie de 8 mois au sein de communautés Terena où j’ai observé, filmé et photographié 14 concours et conduit 54 entrevues qualitatives avec les membres de l’organisation, des artisans et des candidats. Analyser ces concours expose l’agentivité des Autochtones dans la définition de leur culture ainsi que le rôle qu’endossent aujourd’hui les jeunes, à la fois créateurs de particularité culturelle et médiateurs de plus en plus habiles entre leur groupe et la société nationale.

Pourquoi et comment la controverse janséniste autour de Saint-Médard s’est trouvée à s’exprimer par la comédie et comment cet usage du théâtre peut-il nous renseigner sur la querelle janséniste des Lumières ?La comédie du père jésuite Guillaume-Hyacinthe Bougeant, Le saint Déniché ou la banqueroute des marchands de miracles (mai 1732) et celle d’un janséniste, qui est une réplique directe, Arlequin esprit folet (juillet 1732), permettent de parcourir une voie jamais empruntée pour rejoindre l’histoire de la polémique autour du jansénisme convulsionnaire à Paris. Elles ont surtout l’avantage de faire voir, selon le parti, une représentation de l’adversaire suivant une conception caricaturée et polémique de l’altérité. Faire voir au public, par une lecture comique, le danger de l’autre selon un dessein grossier de celui-ci. Les échos littéraires de la querelle janséniste révèlent un déplacement des modalités habituelles d’affrontements ainsi qu’une modification du contenu discuté. 

Le cadre méthodologique que Roger Chartier a développé en ce qui concerne l’analyse des sources imprimées se révèle tout à fait pertinent pour mon analyse. Il se résume dans ce triptyque : œuvre, support, réception. 

L’originalité historiographique réside véritablement en ce que ces comédies ne firent jamais l’objet de recherches systématiques. Le résultat de nos recherches participe, à sa mesure, à un meilleur savoir sur le jansénisme convulsionnaire et, donc, sur la France religieuse moderne.

Le rapport à l’autre a été au cœur de la construction et de la (re)définition de l’identité hindoue au cours des XIXe et XXe siècles en Inde. Durant cette période de profondes mutations qui ébranlent les dimensions religieuse, sociale et politique de l’Inde, l’autre prend des formes inédites et les discours sur celui-ci se multiplient. La littérature indienne offre une vitrine saisissante de la façon dont la confrontation à l’autre, réelle ou imaginée, a été partie prenante des stratégies qui ont alors permis à l’hindouisme de se réinventer. Les romans et les nouvelles de l’écrivain nord-indien Premchand (1880-1936) foisonnent d’images de l’autre, mis en scène à travers une série d’oppositions autour desquelles s’organise l’intrigue de ses histoires : riches et pauvres, citadins et villageois, brahmanes et intouchables, hindous et musulmans, hindous et chrétiens, Britanniques et Indiens. L’examen de certains textes marquants de ce romancier, devenu une figure incontournable de la littérature indienne contemporaine, devrait faire émerger quelques pistes permettant de réfléchir à la façon de concevoir l’altérité dans le néo-hindouisme.

Dans le cadre de cet exposé, je procède à une étude comparative entre trois destinations touristiques (Québec, Barcelone et Venise), classées selon les phases d’une « infection touristophobique » provoquée par le tourisme de masse. En guise d’introduction, un survol de la problématique abordée dans le cadre de l’école d’été 2018 de l’Institut du patrimoine culturel (IPAC) de l’Université Laval est proposé. Il est ensuite introduit la définition ainsi qu’un bref constat en ce qui concerne la Barcelomania et la touristophobie à Barcelone, avant d’insister sur le fait que ces enjeux, à degrés variables, touchent également d’autres destinations touristiques dans le monde et sont le produit d’une mauvaise gestion de « l’altérité touristique ». Deux tendances, à savoir la muséification et la muséalisation, seront utilisées pour éclairer sur des processus de, respectivement, fixation et mise en musée du patrimoine culturel des destinations. Ces deux forces antagonistes exercent une influence indiscutable au sein des villes à l’étude, agissent en tant que modèle de cohésion ou tension sociale et peuvent représenter un moyen de compréhension et dialogue entre les communautés locales et les visiteurs culturophages. Enfin, les enjeux reliés à la problématique seront soulevés, pour ensuite proposer des solutions pour l’avenir.

Le cyberespace est l’espace virtuel, mais bien réel, créé par toutes les technologies numériques. Un espace que l’humain investit au XXIe siècle pour communiquer, socialiser, travailler et se divertir. Pourtant, si l’on traite aisément de l’outil numérique et de ses potentialités dans une multitude de disciplines, les recherches tardent à explorer les transformations que le cyberespace implique dans la manière même de penser le temps et l’espace de l’humain et, par conséquent, de faire de la recherche historique.

Cette communication expliquera la transformation de la temporalité et de la spatialité tout en démontrant que la discipline historique doit – et peut – s’adapter à ce contexte contemporain. Notre recherche doctorale au département d’histoire de l’Université de Sherbrooke consiste à dépouiller grâce à un logiciel d’analyse de texte (ATLAS.ti) un corpus entièrement numérique (64 sites Internet). La dimension épistémologique de notre recherche coïncide avec le thème du 86e Congrès de l’Acfas, car sans pensée libre, il nous aurait été difficile de mener une recherche sur l’histoire contemporaine et numérique sans penser à l’extérieure de la boîte historienne et de ses outils conventionnels.

Notre contribution réside, au-delà des résultats de la thèse qui ne sont pas l’objet de cette communication, dans l’approche novatrice d’un objet d’étude qui est sous-exploré, la temporalité et la spatialité dans le cyberespace : le futur du passé de l’homme contemporain.

Cette présentation, vise à nuancer la lecture du néolibéralisme comme étant un hyperindividualisme. Prenant l’exemple des pratiques de beauté pendant et après la grossesse, pratiques ici appréhendées comme relevant d’un entrepreneuriat de l’esthétique s’inscrivant dans une idéologie néolibérale, je montre que cette appréhension du néolibéralisme ne sied pas au contexte taiwanais. Basée sur une ethnographie de près de trois ans à Taipei, cette présentation analyse le travail esthétique entourant la grossesse et participant du nouveau phénomène de la « yummy mummy». Je montre comment rester désirable durant la grossesse et « retrouver la taille » après, implique une dimension transindividuelle importante. Retrouvant rapidement leur silhouette, les femmes, non seulement, flattent l’égo de l’époux et honore la famille, mais la reconnaissance des autres qu’elles s’attirent ainsi est un facteur décisif de leur quête de beauté. Cette reconnaissance, provenant du mari, des membres de la famille, voire d’inconnus, est constitutive de la satisfaction de soi des femmes, gains immatériels ultimes de cet entrepreneuriat de l’esthétique. En conclusion, l’activité entrepreneuriale d’apparence individuelle, comme les pratiques de beauté, ne peut pas être appréhendée en faisant « abnégation du social »; en effet, l’analyse montre qu’une gestion attentive des relations sociales est un travail immatériel s’inscrivant dans l’entrepreneuriat de l’esthétique.

Les documents en langue française paraissent essentiels dans le domaine des études ottomanes, notamment pour celles s'adressant au XIXe siècle. Le Bulletin de l'Académie de Médecine (BAM) nous fournit ainsi une image précise et détaillée de la médecine ottomane à travers le regard de son homologue française dans la seconde moitié de ce siècle.  Nous avons choisi d’examiner quelques échantillons du matériel disponible dans cette source, en rapport avec le système de santé ottoman depuis 1850 jusqu’au tout début du XXe siècle. On attendait ainsi de la médecine ottomane qu’elle devînt un interlocuteur et un partenaire-clé, fiable et efficace sur des questions cruciales telles que la lutte contre la survenue et l’extension de maladies infectieuses dont le choléra est pris ici comme exemple. Les autorités de santé ottomanes se voyaient attribuer le rôle d’un véritable verrou sanitaire devant empêcher de telles épidémies – dont on estimait généralement qu’elles émanaient d’Orient, notamment des Indes – de se répandre dans l’Empire ottoman pour gagner ensuite l’Europe orientale puis occidentale. La Turquie se signalait ainsi déjà comme une passerelle entre Orient et Occident. En outre, il y a 150 ans, ces préoccupations en matière de santé renvoient aux crises sanitaires internationales vécues très récemment (SRAS, grippe H1N1...).

Mots-clés : médecine ottomane, Empire ottoman, choléra, épidémies, Turquie, histoire de la médecine, médecine islamique, la santé dans le monde.



La philosophie de l’information vise à fournir les bases d’une réflexion critique sur cette notion polysémique qu’est l’information. Depuis les travaux de Shannon (1948), Bar-Hillel & Carnap (1953), et Wiener (1961), nous avons divers moyens de quantifier l’information (entropie de Shannon) en terme de fonction de probabilité. Or ces moyens émanent d’une théorie mathématique de la communication et aucune définition universelle de l’information n’y est incluse. Dans son article de 2004, Luciano Floridi propose un programme, sous la forme de dix-huit questions ouvertes, qui a pour objectif d’aiguiller les recherches en philosophie de l’information autour de quatre grands axes. L’un d’entre eux concerne la possibilité d’une théorie générale de l’information (TGI). L’ouvrage de Mark Burgin (2010) Theory of Information, constitue précisément une tentative d’élaboration d’une telle théorie générale de l’information. Tout d’abord, j’exposerai comment cette théorie s’inscrit dans la tradition philosophique des approches dynamiques de l’information (Drestke 1981 ; Barwise & Seligman 1997). Ensuite, je montrerai en quoi la théorie de Burgin permet, à travers sa distinction entre principes ontologiques et principes axiologiques, de fournir une définition philosophiquement adéquate de l’information, de résoudre le paradoxe de Bar-Hillel-Carnap et de rendre compte de l’aspect subjectif de l’acquisition d’information en théorie de la décision.

Mon exposé débutera par une courte présentation de la théorie des temporalités sociales (Mercure, 1995), un sujet assez marginal dans la sociologie, pour poser le problème de la projection dans le temps au sein des sociétés contemporaines. Cette introduction me permettra de souligner les limites inhérentes à une représentation linéaire des devenirs individuels, vision qui ne s'applique qu'à certaines sphères de la pratique significative et qu'il est nécessaire à prendre en compte pour élargir les possibilités de la collecte de données.

Je poursuivrai en exposant la méthodologie et des résultats auxquels a abouti l'analyse de 15 entrevues semi-dirigées menées entre septembre et novembre 2014 auprès de jeunes québécois(e)s âgées entre 20 et 25 ans. Les répondant(e)s sont réparti(e)s en quotas égaux entre diplômé(e)s universitaires, collégiaux et secondaires. Le cœur de la discussion tournera autour des formes d'organisation de l'anticipation du futur individuel, des valeurs personnelles ainsi que des contraintes sociales qui les orientent; de l'arrimage de ces formes à la projection dans l'avenir collectif et des paradoxes que cela occasionne dans les réponses de certain(e)s répondant(e)s. Pour terminer, je présenterai des conclusions préliminaires vers lesquelles pointent mes travaux.



Problématique : Il existe au Québec deux modèles d'intégration en concurrence. L'un est incarné par la Charte de la langue française qui, tout en reconnaissant des droits aux minorités, place la majorité culturelle au cœur de son projet d'émancipation et d'intégration nationale, comme l'indique son préambule. L'autre est incarné par la Loi sur le multiculturalisme canadien qui place tous les groupes culturels sur un même pied, sans reconnaître un rôle particulier à la majorité culturelle québécoise. Eu égard à l'histoire politique, ces deux modèles et ces deux lois découlent de deux visions distinctes : celle de Lévesque (ainsi que de Camille Laurin) et celle de Pierre Trudeau. Se peut-il qu'au-delà de cette différence politique partisane, il existe une différence plus fondamentale relevant de la philosophie politique ? Et se peut-il que cette différence puisse être interprétée à la lumière de débats récents en philosophie politique autour du libéralisme et de ce qui, depuis le déclin du marxisme, constitue une de ses principales propositions philosophiques alternatives, soit le républicanisme ?

Conclusions : À la lumière de documents datant de l'époque de l'adoption de ces lois (texte de loi d'origine, archives parlementaires, etc.) et de travaux récents en philosophie politique, il est possible d'associer la Charte de la langue française à un certain républicanisme d'inspiration française, et la Loi sur le multiculturalisme canadien à un certain libéralisme anglo-saxon. 

L’humanisme fut, surtout à partir du XVIe siècle, un chantier colossal pour l’activité philosophique moderne. De la pensée de Descartes (humanisme classique/dogmatique), lequel trouvera sa totale complétion dans la théorisation de Kant, duquel on assistera à une bifurcation de la réflexion humaniste, via l’idéalisme allemand, vers Hegel (humanisme romantique) ou encore, via le mouvement néokantiste, vers Husserl (phénoménologie), on arrivera, au XXe siècle, à la « querelle Sartre-Heidegger » concernant l’humanisme. En effet, Sartre et Heidegger se sont penchés de manière prolifique sur la réalité de l’homme dans leurs œuvres. Néanmoins, l’existentialisme est un humanisme et La lettre sur l’humanisme demeurent pour ainsi dire une sorte de vade-mecum des thèses touffues et difficiles de leurs ouvrages majeurs, respectivement, L’être et le néant, l’être et le temps.

En quoi la réflexion philosophique de Sartre (le Sartre de L’être et le néant ), d’un côté, en dialogue avec celle de Heidegger – le Heidegger de l’Être et le Temps, de qui il accepte l’assimilation de la phénoménologie à l’ontologie, et de l’autre côté, en demeurant très fidèle à l’approche subjectiviste de leur maître commun Husserl, constituerait une source originale d’où l’on peut puiser des inspirations et orientations neuves en vue de penser les exigences de toute pensée humaniste sérieuse dans le contexte des défis technologiques que posent nos sociétés contemporaines? 

Je formule une approche visant à comprendre le rôle du langage dans la cognition humaine en faisant ce que je soutiens être des distinctions importantes dans l’étude des capacités cognitives. En ayant comme point de départ des critiques des théories à processus duaux (théories selon lesquelles nous avons deux systèmes cognitifs, l’un automatique, rapide et inconscient; l’autre, contrôlé, lent et conscient), je me penche sur le rôle attribué au langage dans de tels cadres explicatifs en sciences cognitives. Je développe cette idée en la contrastant avec la distinction que Hauser, Chomsky et Fitch (2002) font entre les notions de faculté de langage élargie et restreinte (Faculty of Language Broad / Narrow, FLB / FLN).

Ces critiques des théories à processus duaux et l’introduction de la distinction FLB / FLN aident à mieux comprendre les capacités cognitives nécessaires au langage et le rôle du langage dans la cognition – cela nous permet également de penser aux capacités qui ne sont possibles qu’avec / à travers le langage. Nous verrons qu’un petit changement au plan cognitif peut avoir des conséquences importantes sur l’ensemble de la cognition. Je fais ainsi quatre distinctions aidant à mieux comprendre le rôle du langage dans la cognition.

Je soutiens ensuite que cette façon d’aborder le rôle du langage peut changer comment est approché le travail en psychologie et en philosophie de l’esprit – des disciplines où domine ce que j’appellerai un ‘biais langagier’.

Le rapport de la maîtrise et de la servitude n’a pas la signification que lui attribue ordinairement le commentaire. Ce rapport oppose deux faces antagoniques d’une seule conscience de soi, et non pas deux antagonistes (ou deux classes sociales). Contrairement, donc, à ce que prétendait Alexandre Kojève - dont l'interprétation de Hegel a été érigée en doxa dans la tradition marixenne ainsi que dans la tradition hégélienne - , le rapport de la maîtrise et de la servitude ne peut pas être lu valablement comme la matrice de la lutte des classes chez Marx. En fait, la lecture de la Phénoménologie de l'esprit et de la Philosophie de l'esprit révèle que ce rapport a une signification ontologique et non pas une signification sociologique, historique ou politique. Nous nous proposons donc dans le cadre de cette présentation d'expliciter la véritable signification de la dialectique du rapport de la maîtrise et de la servitude et de contribuer par là a expliciter la philosophie hégélienne elle-même.

La recherche en sociologie des émotions évolue aujourd'hui dans un climat dominé par l'idée que l'on ne peut pas espérer expliquer l'action humaine sans prendre, un tant soit peu, en considération les faits physiologiques, chimiques ou génétiques que les neurosciences accumulent dans la construction d'un savoir au sujet du fonctionnement du cerveau. Notre présentation viserait à faire le point sur les arguments qui ont amené à cette fracture disciplinaire. C'est face à l'impasse, au sein de la sociologie des émotions, d'une forme d'existence légitime de l'explication biologique dans le déclenchement et la constitution des émotions (Higgs et Reese 2003) que nous avons construit notre étude. L'interdisciplinarité dont la neurosociologie est le fruit, pose questions quant à la validité d'une jonction des méthodologies et épistémologies entre sociologie et neurosciences.

L'origine des émotions en sociologie, est-elle conçue comme interne ou externe, comme une réaction automatique à un événement extérieur, ou comme une réaction construite ?

a) Aucun processus - biologique, culturel ou cognitif - seul n'est responsable de la manière dont sont vécues et s'expriment les émotions. b) Tous ces éléments relatifs aux émotions interagissent de manière complexe et à ce jour aucune approche sociologique n'a réussi à en faire la synthèse complète. c) La sociologie des émotions a dans sa grande majorité minimisée voir négligée l'élément biologique dans ses analyses sociologiques de l'action.

Avec la parution d’Autrement qu’être ou au-delà de l’essence en 1974, Levinas entend effectuer ce qu’il nomme alors « la défection du phénomène », c’est-à-dire la réduction de la phénoménologie à un rapport éthique antérieur. Néanmoins, Levinas n’aura de cesse de réitérer son allégeance à la méthode husserlienne comme il le confirmera à Théo de Boer dans une section questions et réponses suivant la conférence Dieu et la philosophie prononcée en 1975. Ainsi, tout en prenant au sérieux la priorité que Levinas accorde à l’éthique, nous nous demanderons en quel sens sa pensée peut malgré tout demeurer phénoménologique. L’hypothèse qui guidera notre travail est que la méthode phénoménologique telle qu'élaborée par Husserl est paradoxalement nécessaire à son propre dépassement. Nous procéderons alors à l’analyse des principaux arguments qui marquent le tournant de Totalité et Infini à Autrement qu'être ou au-delà de l'essence en nous efforçant de relever le caractère proprement phénoménologique qui rend une telle démarche possible. Partant, nous voudrions montrer que l'avènement de l'éthique lévinassienne ne se fait pas ultimement au détriment du discours phénoménologique. Au contraire, en considérant que Levinas rénove la phénoménologie par l’éthique, il devient possible d'envisager une phénoménologie soucieuse de rendre justice à ce qu’a d’exceptionnel l’expérience d’autrui.

La problématique examinée concerne l’opposition entre cognitivisme et non-cognitivisme ; une opposition au cœur de nombreux débats en métaéthique. Cette opposition se présente ainsi : les énoncés moraux peuvent soient être considérés comme des descriptions du monde – ils peuvent alors être qualifiés de croyances vraies ou fausses (la position du cognitivisme) ; ou au contraire, ces derniers sont considérés comme ne relevant pas du langage descriptif. Dans ce dernier cas, les énoncés moraux relèvent d’états conatifs et non pas de croyances. Ils ne peuvent donc pas être qualifiés de vrais ou de faux (la position du non-cognitivisme).

À partir d'une analyse de la littérature à ce sujet, j'émets l’hypothèse que la dichotomie entre cognitivisme et non-cognitivisme est erronée et qu’elle peut être dépassée. J'exposerai l’idée selon laquelle les croyances morales impliquent à la fois un aspect motivant – elles expriment nos croyances à propos de désirs (des états conatifs) – et un aspect descriptif. Une croyance morale décrit implicitement les émotions vécues lors de certaines situations ; et cette croyance peut être dite vraie si je fais l’expérience occurrente des émotions supposées par la croyance dans les situations concernées.

Le caractère novateur de cette position vient du fait qu’elle permet de rendre compte de deux caractéristiques des jugements moraux actuellement considérés mutuellement exclusifs : le descriptivisme et l’exigence pratique des jugements moraux.

L’intelligence artificielle (IA),plus spécifiquement, l’apprentissage machine (AM) constitue l’un des domaines de recherche ayant formulé des promesses novatrices et conquis d’importants investissements ces dernières années. Alors que cet élan d’investigation bat son plein en termes de conception technique d'artefacts, nombreux sont les théoriciens, notamment les philosophes, qui se dédient à l’examen de la nature et de la valeur de cette technologie en lien avec ses impacts sur l’existence humaine. Si, une marge de la société demeure indifférente et minimise ces effets, une autre partie y voit des scénarios apocalyptiques de la singularité. 

Ce travail vise à rendre la juste mesure de la situation en explicitant la vraie nature des artefacts intelligents et les fondements théoriques de leur caractère agentiel. On notera que l’effet concomitant de la disponibilité d’avalanche de données, de l’accès constant aux ressources de calcul, de la mise au point et diffusion des algorithmes à des fins divers a instauré le virage informationnel. Dans ce contexte, la manipulation inductive des données par les algorithmes en AM, et partant, la production autonome d’informations agissantes, source de valeurs devient possible. Un encadrement éthique s’impose.

La recherche a été essentiellement bibliographique et a exploité la littérature scientifique pertinente récente en lien avec le thème et développe les arguments à partir des résultats de cette dernière.

Mots clés: IA, AM, Information.