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De nos jours, l’idée voulant que l’économie du savoir soit le moteur des sociétés globales est un lieu commun. Par contre, la question sur comment les dites sociétés du savoir encouragent l’ignorance demeure un sujet moins exploré. À partir de résultats d’une étude empirique sur le phénomène de la Do-it-yourself bio (DIYbio), cette présentation a pour objectif de mettre en lumière comment la culture technoscientifique explore l’ignorance alors même qu’elle tient des discours et promeut des pratiques autour de la notion de « science ouverte ». Ancrée dans le domaine des études sur la science, l’étude se base sur l’analyse de discours de sources documentaires et d’entretiens avec des membres du réseau DIYbio. Après avoir mis en relief de la pluralité des cultures animant le phénomène de la DIYbio (la biologie synthétique, le hacking et le DIY/Maker), j'esquisserai la relation complexe que la DIYbio entretien à l’égard du savoir. On verra que cette relation combine tout à la fois des valeurs d’instrumentalité, de positivisme et d’ignorance. Tout en montrant que le savoir y est valorisé dans la mesure où il permet d’explorer des possibles biotechnologiques, ou de légitimer les produits issus du génie génétique, je discuterai comment une telle attitude à l’égard du savoir s’imbrique à la construction de l’ignorance comme une faculté en elle-même. La conclusion fera ressortir la solidarité d’un tel rapport au savoir avec le régime néolibéral.

Le but de ma
réflexion est d’aborder la question de la tradition vivante au sein d’un peuple
contextuellement situé. Son objet est l’Évangile, qui, sous l’action de
l’Esprit, est transmis de manière ininterrompue d’une génération à une autre,
donc du passé au présent de l’acte de foi de chacun. L’idée
de base est celle-ci : dès lors qu’on partage la même foi, mais sur fond
d’un enracinement historico-culturel irrécusable, aucune formule voulue unique
ne suffira à exprimer la foi dans sa plénitude. Il me paraît alors
possible d’avoir au sein de l’Église catholique une pluralité et diversité des
formules doctrinales sans mettre en danger l’unité de la foi. En effet, la catholica elle-même, est un
tissu complexe de traditions culturelles d’origines très diverses avec de
nombreuses visions du monde. 

Ma réflexion
a pour pivot le juste rapport à adopter vis-à-vis de la tradition. Le corpus de
référence est constitué de Dei Verbum,
Ad Gentes et Gaudium et Spes du concile Vatican II, pour réfléchir
théologiquement à une herméneutique de la tradition, et de Vérité et Méthode de H.-G. Gadamer pour le versant de
l’herméneutique philosophique.

Voici mon hypothèse: une cohérente conception de la tradition ne
devrait-elle pas promouvoir et maintenir une fécondité mutuelle entre
l’Évangile et le contexte ?

La pensée de Gadamer soulève des enjeux
herméneutiques et théologiques pour la théologie catholique et promet l’herméneutique
doctrinale à une reconfiguration encore inédite.

Les éditathons sont une rencontre de wikipédiens et de non wikipédiens au sein d’un équipement culturel. Ceux-ci écrivent, enrichissent des articles de l’encyclopédie Wikipédia, en relation avec la collection ou l’exposition de l’équipement culturel dans un temps donné. Les ateliers d’écriture des associations locales de wikipédia, expériences transmédiatiques sont questionnés du point de vue de la co-construction des contributeurs comme une réinvention de la transmission. Il est interrogé le coefficient de capacitation des publics de ce dispositif de médiation qui s’étend du web, aux espaces de documentation, aux salles d’exposition des équipements culturels. Quelles sont les relations entre les contributeurs entre eux ? Quelles sont les conditions de possibilité a minima de la participation  (engagement, adhésion) ? La méthodologie de cette enquête repose à la fois sur une description graphique du réseau que cet événement peut tisser entre les contributeurs, la portée spatio-temporelle de celle-ci, le type de contributions des contributeurs présents à l'événement, puis d'une redocumentarisation ethnographique de ces premières descriptions. L’apport des visualisations de données pour la recherche en sciences humaines et sociales sera discuté. L’objectif de cette recherche est de relever des indicateurs pour évaluer le coefficient de capacitation des publics au sein de ce type de médiations.

Au Québec, le vécu des pratiquants du bouddhisme tibétain est peu connu et encore moins, la pratique bouddhiste tibétaine. De nos jours, des pratiquants Occidentaux et des bouddhistes tibétains partagent non seulement des lieux communs, mais aussi à certains égards, une pratique bouddhiste commune. Dans cette ère moderne où des personnes d’origines différentes se côtoient, il est à propos de vouloir comprendre comment la diversité culturelle se dessine et s’accommode dans le cadre d’une pratique culturelle particulière. Nous nous intéressons aux transformations tant personnelles, sociales que culturelles qui surviennent au contact du bouddhisme tibétain. Une analyse du vécu et du discours portant sur les pratiques bouddhistes des participants à l’étude, nous permettra de mieux interpréter la signification accordée à la culture du temple tibétain. Les pratiques individuelles des pratiquants de trois origines différentes : tibétaine, vietnamienne et québécoise, seront analysées. La comparaison des groupes nous permettra de faire émerger les particularités des pratiques de chacun des groupes et ainsi nous aider à mieux comprendre la culture commune au temple.

Nombre de travaux qui s’inscrivent aujourd’hui dans une ère « post-multiculturelle » s’interrogent sur les effets néfastes d’une reconnaissance des spécificités culturelles sur une culture publique commune. Le débat semble aussi se déplacer progressivement sur les notions de pluralisme et de cosmopolitisme où l’accent est mis dorénavant sur l’individu et sa propension à rencontrer l’autre, plutôt que sur le multiculturalisme qui consiste en une simple juxtaposition de réalités hétérogènes. La notion de gouvernance de la diversité culturelle implique cette conversation entre les cultures. Mais de quelle gouvernance parle t-on ? Sur un plan strictement théorique, la question de la gouvernance en matière d’inclusion et de relations entre citoyens de toutes origines illustre la nécessité mais aussi la difficulté à délimiter des valeurs collectives qui sont véritablement au centre du dialogue démocratique. Sur un plan pratique, la gouvernance s’incarne dans les actions multiples engagées notamment par les différents acteurs des organismes communautaires et des associations qui orientent les immigrants vers diverses institutions et les initient aux valeurs culturelles et civiques locales mais qui, face au retrait progressif de l’Etat, doivent sans cesse être renouvelées, en particulier pour pallier les difficultés d’intégration vécues par les nouveaux arrivants. Notre communication se proposera d'explorer les deux acceptions de cette gouvernance de la diversité culturelle au Québec

Vers la fin du 20e siècle, de nombreuses communautés autochtones au Brésil ont réalisé l’importance de leur apparence externe dans la perception de l’authenticité de l’autochtonie pour appuyer leurs revendications. Le port d’accessoires de plumes colorées et de peintures corporelles est alors devenu plus fréquent. Dans ce contexte, les concours de Miss et Mister Terena ont connu une popularité grandissante dans le Centre-Sud du Brésil. Plusieurs de ces concours visent à montrer la beauté de leur culture, à se donner à voir dans un contexte sans violence en plus de stimuler la participation et l’intérêt des jeunes vis-à-vis de leur culture. Comment ces concours ont-ils contribué à des transformations spécifiquement en lien avec l’utilisation des peintures corporelles? Cette présentation examinera ces transformations, les pressions externes et internes qui les influencent ainsi que les significations qu’elles détiennent pour les Terena aujourd’hui. Ces résultats préliminaires sont issus d’une ethnographie de 8 mois au sein de communautés Terena où j’ai observé, filmé et photographié 14 concours et conduit 54 entrevues qualitatives avec les membres de l’organisation, des artisans et des candidats. Analyser ces concours expose l’agentivité des Autochtones dans la définition de leur culture ainsi que le rôle qu’endossent aujourd’hui les jeunes, à la fois créateurs de particularité culturelle et médiateurs de plus en plus habiles entre leur groupe et la société nationale.

Depuis 2008, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, plus de la moitié de la population mondiale habitent dans les centres urbains. Le Japon est confronté à ce nouveau paradigme. La campagne japonaise est sévèrement affectée par l’exode rural. La réalité de ceux qui percévèrent en ces lieux est très peu documentée. Une étude de cas, celle de la vallée d’Iya, une région isolée du Japon, porteuse de traditions vernaculaires ancestrales, mettra en lumière l’arrivée et la manifestation de la  modernisation puis l’impact de l’exode rural qui s’ensuit sur son patrimoine culturel. En raison de sa réalité territoriale et du modèle d’établissement particulier, cette étude est abordée, du point de vue de la géographie-culturelle et de sa lecture du paysage telle qu’entrevue par J.B Jackson. Ainsi, à travers la lecture du milieu naturel et la façon dont il est habité, l’ampleur des changements survenus par l’arrivée de la modernité est identifié. Aujourd’hui, avec une population vieillissante constamment à la baisse et un territoire marqué par l’arrivée de la modernité, son héritage culturel est en péril. Les mesures entreprises pour revitaliser la région sont à ce jour inefficaces. Un avenir est difficilement envisageable.  Aucune publication en langue française ou anglaise n’est disponible sur cette région méconnue. Cette présentation offrira un autre regard sur le Japon contemporain : celui du monde rural; une facette occultée dans l'image du Japon moderne. 

 

 

Dans le cadre de cet exposé, je procède à une étude comparative entre trois destinations touristiques (Québec, Barcelone et Venise), classées selon les phases d’une « infection touristophobique » provoquée par le tourisme de masse. En guise d’introduction, un survol de la problématique abordée dans le cadre de l’école d’été 2018 de l’Institut du patrimoine culturel (IPAC) de l’Université Laval est proposé. Il est ensuite introduit la définition ainsi qu’un bref constat en ce qui concerne la Barcelomania et la touristophobie à Barcelone, avant d’insister sur le fait que ces enjeux, à degrés variables, touchent également d’autres destinations touristiques dans le monde et sont le produit d’une mauvaise gestion de « l’altérité touristique ». Deux tendances, à savoir la muséification et la muséalisation, seront utilisées pour éclairer sur des processus de, respectivement, fixation et mise en musée du patrimoine culturel des destinations. Ces deux forces antagonistes exercent une influence indiscutable au sein des villes à l’étude, agissent en tant que modèle de cohésion ou tension sociale et peuvent représenter un moyen de compréhension et dialogue entre les communautés locales et les visiteurs culturophages. Enfin, les enjeux reliés à la problématique seront soulevés, pour ensuite proposer des solutions pour l’avenir.

Matérialisation des principes de la « science ouverte » et de l’« innovation ouverte », le phénomène de la Do-it-yourself bio (DIYbio) vise à libérer la biologie moléculaire et les outils biotechnologiques de l’emprise politique, sociale et normative qu’y exercent les institutions de recherche. La DIYbio œuvre à mettre les outils biotechnologiques entre les mains du public de manière à ce que les individus puissent se les approprier et en faire un usage autonome. Par là, la DIYbio imbrique l’idéal politique d’autonomie, typiquement démocratique, avec des pratiques d’innovation en biologie. Cette présentation propose de décortiquer les principes et les implications sociales, culturelles, éthiques et politiques d’un tel enchevêtrement à partir de résultats d’une étude empirique sur le phénomène de la DIYbio. Ancrée dans le domaine des études sur la science, l’étude se base sur l’analyse de discours de sources documentaires et d’entretiens avec des membres du réseau DIYbio. En esquissant les rapports qu’entretiennent les communautés DIYbio nord-américaines à l’État, à l’éthique, aux droits de propriété intellectuelle, et à l’opposition sociale au génie génétique, la communication montrera que l’engagement envers la bio-innovation tend à aller de pair avec une sacralisation de la liberté individuelle. En conclusion, on verra en quoi ces éléments dessinent un modèle néolibéral de démocratie des biotechnologies.   

Cette présentation, vise à nuancer la lecture du néolibéralisme comme étant un hyperindividualisme. Prenant l’exemple des pratiques de beauté pendant et après la grossesse, pratiques ici appréhendées comme relevant d’un entrepreneuriat de l’esthétique s’inscrivant dans une idéologie néolibérale, je montre que cette appréhension du néolibéralisme ne sied pas au contexte taiwanais. Basée sur une ethnographie de près de trois ans à Taipei, cette présentation analyse le travail esthétique entourant la grossesse et participant du nouveau phénomène de la « yummy mummy». Je montre comment rester désirable durant la grossesse et « retrouver la taille » après, implique une dimension transindividuelle importante. Retrouvant rapidement leur silhouette, les femmes, non seulement, flattent l’égo de l’époux et honore la famille, mais la reconnaissance des autres qu’elles s’attirent ainsi est un facteur décisif de leur quête de beauté. Cette reconnaissance, provenant du mari, des membres de la famille, voire d’inconnus, est constitutive de la satisfaction de soi des femmes, gains immatériels ultimes de cet entrepreneuriat de l’esthétique. En conclusion, l’activité entrepreneuriale d’apparence individuelle, comme les pratiques de beauté, ne peut pas être appréhendée en faisant « abnégation du social »; en effet, l’analyse montre qu’une gestion attentive des relations sociales est un travail immatériel s’inscrivant dans l’entrepreneuriat de l’esthétique.

Au Cameroun, posters et panneaux géants des entrepreneurs religieux pullulent dans les rues. Les affiches des programmes arborent poteaux, murs et espaces réservés ou non à l’affichage. Les banderoles évangélisatrices, tracts, traités, flyers et billets d’invitation encombrent les rues. Les événements pentecôtistes en open air agrémentent ces notes communicationnelles : campagnes d’évangélisation, prières, séances d’exorcisme, cultes, messes, cérémonies d’ordination. En sus, phénomène apparemment récent, des prédicateurs itinérants avec mégaphones œuvrent dans les espaces publics, illustrant cette véritable occupation spatiale par l’évangile pentecôtisant. Le couple « nouvelles églises - nouvelles technologies », sous fond de media turn (Engelke, 2010 : 371-372) est ainsi annoncé. Les principales métropoles sont le théâtre de ce phénomène médiatico-religieux. Ainsi résumé, les églises pentecôtistes se présentent comme des media-churches.

Face à ce décor, l’Etat n’est pas resté coi. Comment expliquer que ces entrepreneurs médiatiques religieux tentent d’impulser le « media turn », malgré la répression gouvernementale ? Notre réflexion a pour objectif de cerner la capacité pentecôtiste à impulser les mutations sociétales par leur habitus médiatique. L’appropriation de l’« efficacité médiatique » à Yaoundé et Douala constituera le principal ancrage théorique de cette étude.

Certains dispositifs artistiques peuvent être porteurs de recherche scientifique. Nous souhaitons proposer à travers cette communication une expérience de ce type : une évaluation des dispositifs mobiles et leurs implications dans des projets de sciences citoyennes sous la forme d’une recherche expérimentale s’attribuant la forme d’un dispositif artistique. Cette problématique est corrélée à la question suivante : Comment capturer puis analyser les comportements émotionnels des publics à travers le codage facial et la reconnaissance gestuelle ? Spécifiquement nous souhaitons rendre compte des comportements de coopération des publics interragissant avec un dispositif mobile de sciences citoyennes puis proposer une grille d’évaluation de ces dispositifs par la redocumentation de l’expérience des publics. Dans un premier temps, nous réaliserons un état de l’art des approches en anthropologie de la communication et en marketing de la culture liées à ce type de méthodologie. Dans un second temps le dispositif de médiation et le dispositif de recherche seront décrits. Dans un troisième temps nous exprimerons les différents types de modélisations possibles des comportements dans ce type de design et nous proposerons une grille d’évaluation du dispositif. Nous discuterons enfin de la relation entre les arts et les sciences humaines, le statut du public dans ce type de dispositif de recherche.

Cette communication étudie les notions et les discours sur le changement climatique dans les traditions hindoues, tels qu'ils sont révélés dans les Puranas, dans la géographie sacrée hindoue et dans les discours contemporains. Dans les Puranas, l'imaginaire hindou comprend la création et la dissolution cycliques de l'univers comme un processus répétitif et nécessaire. Les êtres humains habitent actuellement dans l’ère cosmique de Kali yuga, qui est marquée par la prédominance de l'adharma (mal) et par des catastrophes naturelles et des calamités. La tradition hindoue implique la notion de géographie sacrée où la terre, les montagnes et les rivières incarnent différentes déesses. Ainsi, de nombreux hindous perçoivent la pollution des rivières, la création de barrages ou la construction de mines comme une violation des déesses des rivières ou des montagnes. De nos jours, la prolifération de nouveaux discours sur le changement climatique sont imprégnés des sentiments religieux associés à la violation des déesses et ne peuvent être ignorés lors de la discussion des discours actuels sur le changement climatique. Voilà pourquoi j’examine également comment l’imaginaire hindou a inspiré les activistes d'aujourd'hui dans leur lutte pour un monde plus durable. En plan méthodologique, cette communication explore les notions et les discours sur le changement climatique dans les traditions hindoues en se basant sur les études textuelles approfondies et sur l’analyse du discours.

L’acculturation des Franco-Américains de deuxième génération en Nouvelle–Angleterre durant la période des années 1920-1940 est le thème de cette communication.  L’hypothèse avancée est que ce groupe évolua dans un contexte social, économique, culturel et historique en forte transition, subissant des transformations majeures et amorçant un déclin à plusieurs niveaux.  Pour illustrer cette situation, la production littéraire d’auteurs franco-américains de deuxième génération, dont Jack Kerouac, sera analysée.

L’objet d’étude que constituent les membres de la deuxième génération, en tant que filles et fils d’immigrants pris entre la culture de leurs parents et celle de la société d’accueil, jouant ainsi un rôle majeur dans le processus de réception et de diffusion des valeurs et de la culture, nous apparaît important pour l’avancée des connaissances reliées aux Franco-Américains de cette époque et valider l’hypothèse de départ.  Le concept d’identité culturelle, englobant celui de l’acculturation, nous semble également primordial pour expliquer notre propos.  Alors que le contexte socio-économique des années 1920-1940 est marqué par un mouvement d’américanisation, par une amélioration des conditions de vie, mais aussi par de graves difficultés économiques, l’arrivée de la culture et de la consommation de masse est un élément important pour  enrichir notre point de vue, à la fois sur le contexte de l’époque ainsi que de son impact   sur l’identité culturelle du groupe.

     



Cette communication vise à examiner le discours journalistique au Québec en ce qui a trait à la gestion de la diversité en Inde. Lors d’une conférence, l'éminent professeur de politique indienne, Rajeev Bhargava (2010) avançait que l’Inde pourrait servir de « modèle » aux pays occidentaux en matière de respect de la diversité religieuse. Il s’appuyait sur ce qui fait la spécificité de l’Inde, soit le fait que la diversité intra- et interreligieuse constitue le fondement même du sécularisme indien. Mais qu’en est-il dans les faits? En réalité, force est de constater que le multiculturalisme en tant qu’objet d’analyse sociologique est souvent confiné au contexte « occidental ». Qu’il renvoie à une perspective normative, à des politiques publiques ou à des stratégies de résistance, le multiculturalisme « envahit » le discours scientifique (Parsanoglou 2004) (sauf lorsqu’il désigne une réalité démographique), mais le centre névralgique de la réflexion intellectuelle reste en « Occident ».  En prenant le cas de la presse québécoise, j’ai voulu examiner ce qu’une partie de l’Occident « voit » lorsqu’elle tourne son regard vers l’Inde. Quels événements attirent son attention et comment sont-ils traités? Ce traitement est-il révélateur d’une certaine perception « occidentalocentrique » de l’Inde? Fait-il écho à la situation au Québec? Et, au-delà de toutes ces interrogations, est-il pertinent de parler de « modèle »?

Cette présentation se concentre sur l’identité culturelle et la spiritualité dans la tradition du Radhasoami en Amérique du Nord. J’aborde le sujet en discutant l’histoire de la spiritualité du Radhasoami et puis en analysant plusieurs aspects importants de la spiritualité du Radhasoami dans la modernité. Je traite aussi de la question des liens complexes entre la spiritualité du Radhasoami et  l’identité culturelle. L'accent est mis sur les questions concernant la religion, l'identité, et l '«altérité»  des Américains sud-asiatiques qui adhèrent à la foi Radhasoami et vivent à Chicago, USA. Par la suite, je considère plusieurs aspects de la mondialisation du mouvement Radhasoami en Amérique du Nord et ses rapports complexes avec la patrie en Asie du Sud. Parmi les questions auxquelles je cherche une réponse sont: Quels sont les avantages et les inconvénients de cette mobilité spirituelle? Est-ce que les nouveaux espaces et pratiques rituelles fournissent une « spiritualité moderne » alternative à celle construite par l'Occident? Comment cela pourrait-il contribuer à la construction de nouvelles structures et de nouveaux espaces de spiritualité, pensée, d'être, et de croyance? Est-ce que «l'altérité» spirituelle de la communauté Radhasoami mène à l'isolement et à la marginalisation, ou est-ce qu'il contribue à l'intégration dans le nouveau pays de résidence (tout en conservant les liens avec la patrie indienne)?

La recherche opérationnelle, aujourd’hui associée à l’optimisation mathématique des processus, est une discipline scientifique qui est apparue au Royaume-Uni à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Ce concept était alors beaucoup plus large, englobant toutes les disciplines scientifiques, en sciences humaines autant qu’en sciences exactes. Désirant miser sur son capital académique, le gouvernement britannique voulait associer à l’effort de guerre les meilleurs chercheurs du pays en les motivant à laisser de côté la recherche fondamentale pour se consacrer à la résolution de problèmes concrets, d'ordre "opérationnel".

 

L’historiographie sur le sujet traite surtout de l’interaction entre les personnalités marquantes du domaine et sur leurs réalisations les plus spectaculaires. Allant au-delà de cette “Big Science” nous avons étudié les travaux moins connus. Comme tous les secteurs militaires ont eu recours à la recherche opérationnelle, nous avons limité notre étude au cas du Bomber Command, car les bombardements des villes allemandes que cette unité a effectués sont un aspect de la Seconde Guerre mondiale qui est considéré par plusieurs historiens comme le plus typique du concept de la "guerre totale" en vertu duquel la frontière entre civils et militaires est effacée. Notre étude démontre que la recherche opérationnelle telle que pratiquée au Bomber Command visait en priorité à maximiser l’offensive plutôt qu’à minimiser les pertes humaines et matérielles. 

Le dernier quart du 19e siècle marque l’apogée, en Amérique du Nord, d’une Révolution industrielle en quête d’une main-d’œuvre capable de supporter la demande, que la population locale ne pouvait satisfaire. L’apport de migrants chinois à cette nouvelle réalité économique ne s’est toutefois pas fait sans ressentiments sociaux et politiques. L’Exclusion Act de 1882 aux États-Unis, et le Chinese Immigration Act de 1885 au Canada en sont des exemples probants. Les exilés chinois, qui fuyaient, entre autres, les tumultes politiques en Chine et la crise agricole dans la région du Guangdong, voyaient pourtant dans l’Amérique une avenue intéressante. Depuis les années 1960, nombreux sont les travaux qui s’intéressent à la problématique des migrants et à la construction diasporale. Toutefois, des recherches récentes, dont celles de Dirk Hoerder et Huping Ling, tendent à critiquer certaines connaissances scientifiques sur les valeurs, motivations et perceptions de la diaspora chinoise. Selon cette approche, « l’espace » occupé par la diaspora délaisse le concept de géographie physique pour emprunter la représentation d’une perspective culturelle et sociale, méritant ainsi une analyse approfondie de sa problématique. Dans cette communication, nous proposerons un regard sur cette référence spatiale de la diaspora chinoise sous forme de démarche historiographique exploratoire qui mènera, dans une étape successive, à une connaissance plus juste de la réalité diasporique sino-montréalaise.

Le culte à la reine des cieux (Jr 7, 16-20 ; 44, 15-19, 25, également mentionné dans la lettre d’Hermopolis - Ve siècle av. J.-C) est une des formes d’adoration pratiquées dans la communauté des anciens Israélites du premier millénaire. Il existe des témoignages extrabibliques, notamment archéologiques, parmi lesquels les iconographies, trouvés dans la région d’Israël et dans d’autres contrées de l’ancien Proche-Orient ainsi qu’ailleurs, qui font le lien avec ce culte. Il y a malheureusement divergence de vues parmi les spécialistes sur l’identité réelle de cette divinité. Susan Ackerman (1989) soutient une  connexion directe de cette déesse avec la divinité sémitique occidentale Astarté et son correspondant assyrien Ishtar, tant la reine des cieux présenterait avec ces divinités des caractéristiques communes. Cette thèse est contestée. Certains spécialistes, comme K. Koch (1998), pensent qu’il n’y a rien sur Astarté à Jérusalem à l’époque pré-exilique. Ils sont ainsi favorables à un rapprochement de la reine des cieux biblique avec la déesse mésopotamienne Ishtar, qui trouve des correspondances chez Ashéra de l’Eternel, adorée en Israël. Devant cette impasse, nous proposons de retracer le profil de la déesse « reine des cieux » à travers une méthode de lecture : la lecture empirique et pragmatique du texte de Jr 7, 16-20, qui permet de dégager des indices susceptibles d’identifier cette divinité, dont on trouve encore quelques traces d’adoration aujourd’hui.

          De par sa situation géographique, économique, sociale et historique la Kabylie a de tout temps connu des mouvements migratoires. Le colonialisme  les a accélérés, en procédant à des expropriations, au lendemain de la résistance de 1871. Quelles sont les raisons de cette migration? Et pourquoi essentiellement vers la France?  

          La Kabylie est la dernière région à résister à la colonisation française. En 1871 L’armée française réussit à réprimer la rébellion d'El Mokrani. La Kabylie doit payer l’impôt de guerre, de nombreuses personnes sont exécutées ou emprisonnées. Les sols les plus fertiles sont confisqués et attribués aux colons.

         Le Sénatus-Consulte de 1863, la loi de 1873, en divisant les territoires des tribus, en instituant contre la propriété collective, la propriété individuelle, détruisent les bases économiques de la paysannerie. La dépossession de la terre accentue la paupérisation des zones montagnardes, et crée les conditions d’une prolétarisation excessive, source elle même de la grande migration. La surpopulation d´une terre morcelée, pauvre, vivant d´une agriculture primitive de montagne, ne laisse qu´une alternative: la faim ou l´émigration.

          L’émigration vers la France, avait pour fonction première de donner à la communauté paysanne les moyens de se perpétuer. Ce phénomène de mouvement de population amorcé après 1871, n’a jamais cessé, même si les raisons diffèrent d’une génération à une autre et d’une période à une autre.    

Le XXe siècle a passé une série de jugements anachroniques sur la pensée économique de Hegel, de manière à faire de lui le précurseur de Marx. En fait, selon la formule houleuse de M. Rubel, le XXe siècle a commodément « “redécouvert” un Hegel inconnu de Marx, un jeune Hegel, disciple de Adam Smith et précurseur de Ricardo ».  Hegel, prétend-on ainsi, aurait découvert la dialectique grâce à « l’analyse de l’économie politique, de la situation économique de l’Angleterre » (Lukács). Il aurait ensuite traité de l’économie politique avec un  « sérieux philosophique qui n’eut d’égal que chez Marx » (Löwith). Il aurait découvert le « rapport profond du mode de production capitaliste » (Lécrivain). Il  aurait « anticipé de façon remarquable sur les thèmes et les intuitions que Marx allait plus tard développer ». (Taylor). En somme, il «  annonce Marx par sa description de la crise socio-économique » (Bourgeois). Ces jugements anachroniques sont irrecevables. Ceux qui les passent font non seulement l’impasse sur l’histoire de la pensée économique, mais ils font de surcroit l’impasse sur les exigences du système hégélien de la science. Nous tenterons donc au cours de notre présentation de clarifier, par l’histoire et la philosophie à la fois, le rapport qu’entretenait véritablement Hegel à l’économie politique de son temps, c’est-à-dire le mercantilisme caméraliste (« Kameralwissenschaften ») enseigné dans les universités allemandes depuis le XVIIe siècle.

En Inde, Bombay a une industrie cinématographique énorme (donc, « Bollywood ») produisant des centaines de films grand-publics qui se distinguent par une formule de la musique, de la danse, du mélodrame, de la comédie, de la tragédie, et des perspectives religieuses et politiques, qui sont largement distribués dans l'Inde et au-delà du golfe Persique, l'Afrique, et l'Asie du Sud-Est. Récemment, les films populaires indiens ont gagné la reconnaissance dans les marchés nord-américains.

Dans cette présentation, je traite de la représentation de l’hindouisme et de l’altérité dans les films de Bollywood des années 2000s. J’examine cette question dans le contexte des théories d’altérité et de post-colonialisme en analysant deux films très populaires, Lagan (Les impôts sur la terre) (2001) et Ham dil de cuke sanam (J’ai déjà donné mon cœur) (1999). Ces films très populaires affirment une notion de l’hindouisme très nationaliste en propageant une identité hindoue-indienne non-occidentale et en même temps, en marginalisant les autres traditions religieuses telles l’islam, le christianisme et le sikhisme.



Dans la religion chrétienne, la tradition représente la connaissance et le savoir. La pastorale quant à elle représente la transmission de ce savoir adapté à la culture locale. La première pastorale de l’Histoire s’est faite pendant trois siècles à travers la culture romaine. Durant cette période, les martyrs occupent une place prépondérante. Dans le christianisme, le martyr est un fidèle qui accepte de donner sa vie au nom de sa foi. Souvent accusés de troubler l’ordre public, les martyrs militaires, à la popularité croissante, vont cristalliser toute la complexité du christianisme antique : non-violence, sacrifice de soi, spiritualité martiale en temps de guerre et de paix. Les vierges martyres incarnent l’aspect féminin de ce phénomène et seront influencées par les valeurs militaires de ces martyrs singuliers.

Les vierges martyres sont-elles devenues des soldats du Christ au même titre que leurs homologues masculins ? Afin d’appréhender cette appropriation masculine dans l’hagiographie féminine, il est nécessaire de comprendre qu’il s’agit de citoyennes romaines chrétiennes qui utilisent leurs codes culturels propres pour transmettre leur témoignage. Ainsi une étude comparative sur le rôle des femmes dans la société romaine et le rôle de la femme chrétienne est nécessaire pour comprendre le rôle des martyres du christianisme ancien. À travers un exemple précis, cette étude permet de mettre en lumière la façon dont le christianisme s’est répandu à travers l’Empire romain.

Cette commumication examine les visées pédagogiques et politiques des lois scolaires de 1801, 1824 et celles de 1829-1836, formulées respectivement par des représentants de l'élite protestante et britannique, du clergé catholique et de l'élite bourgeoise libérale canadienne. L'analyse se concentre sur le texte de ces lois ou projets de loi et est complétée par la consultation de documents officiels et de journaux de l'époque. À la veille du changement constitutionnel sensé remanier le poids de chacun de ces groupes idéologiques, ces derniers s'opposaient dans leurs lois scolaires quant à la réparition des droits et devoirs administratifs et pédagogiques entre les autorités intermédiaires, les autorités religieuses et le gouvernement, identifiant toute la responsabilité des citoyens dans la construction ou la surveillance des écoles. Alors que le défis unanimement reconnu consistait à généraliser l'acquisition d'éléments de l'enseignement primaire, le silence de ces lois sur des matières obligatoires, contrairement à des lois ultérieures, montre une entente tacite sur la nécessaire discrétion de l'État dans la formation des personnes. Comprendre le sens de ces lois occupées à déterminer l'autorité pédagogique sur l'enseignement primaire éclaire la compréhension des lois et idéaux ultérieurs à l'origine du système d'éducation actuel.

La notion de la diversité culturelle est définit au sein de la Déclaration universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle de 2001 comme étant le résultat de l'existence d'une pluralité des identités qui caractérisent les groupes et les sociétés composant l'humanité. Elle est considérée comme étant une source d'échanges, d'innovation et de créativité.

Depuis sa création, l'UNESCO a pour objectif principal de préserver la riche diversité des cultures dans le monde par son action normative. Plusieurs conventions, déclarations ou recommandations tant au niveau régional qu'international favorisent directement ou indirectement le respect de la diversité culturelle. Comme il n'existe pas de textes juridiques contraignants sur la protection de la diversité culturelle dans son sens large, on peut se demander si on assiste à l'émergence d'un principe général du droit international en matière de la diversité des cultures ?

À côté de la conception traditionnelle des principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées selon l'article 38 §1 c) du Statut de la Cour Internationale de Justice, nous sommes en présence d'une nouvelle forme de cette source non écrite développée par la doctrine. Il s'agit des principes généraux propres au droit international, à la Communauté internationale. Ainsi, nous allons nous interroger sur le caractère autonome, sur le fondement théorique ainsi que sur le processus de création d'un tel principe en matière de la diversité culturelle.