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Plusieurs études ont analysé le français québécois (FQ) familier, mais peu se sont concentrées sur le FQ soutenu. Les entrevues télévisées permettent de combler cette lacune. Dans cette communication, nous examinons la variation sociostylistique en FQ dans un corpus d’entrevues avec des personnalités publiques, en portant notre attention sur la référence temporelle au futur (RTF).

Les travaux sur la RTF en FQ montrent que l’usage du futur périphrastique (il va partir) est plus fréquent que celui du futur simple (il partira); le présent à valeur du futur (il part demain) est rare. De plus, la RTF est soumise à des contraintes linguistiques et à une stratification sociale en FQ: le futur simple apparaît surtout dans les phrases négatives et revêt un prestige manifeste.

Nous étudions non seulement le rôle du thème de conversation et du degré de familiarité entre les interlocuteurs, mais aussi celui du contexte, en comparant un sous-ensemble de locuteurs interviewés dans 2 contextes conversationnels: l’un où ils abordent des thèmes personnels, l’autre où ils interviennent professionnellement face à un journaliste. Malgré le prestige social lié au futur simple, nous montrons que la RTF en FQ résiste à la variation intrapersonnelle (ou stylistique); il s’agit donc d’un indicateur plutôt que d’un marqueur sociolinguistique.

En analysant la variation sociostylistique en FQ soutenu, cette étude contribue à l’avancement des connaissances en linguistique française et en sociolinguistique.

Au Québec,le français est la principale façon d’accéder à la vie publique, au marché du travail, en plus d’être un symbole de partage des valeurs culturelles et de la citoyenneté (Bélanger,Sabourin, & Lachapelle,2011;Pagé,2012).Même si 60% des migrants nouvellement arrivés mentionnent avoir une connaissance du français, une large proportion devra apprendre le français comme langue seconde (Palardy,2015).Plusieurs vont ainsi assister aux cours de francisation offerts par le gouvernement du Québec (Leroux & Moisan,2011) durant les mois et les années suivants leur arrivée.Cette mesure d’intégration linguistique a redessiné le visage de la «francophonie» québécoise, devenue composite.La définition identitaire ethnicisée de «francophone» tend à s’ouvrir aux francophones du Québec qui ont une pratique régulière du français, associée ou non à d’autres langues (Calinon,2015).Cette proposition est basée sur une étude ethnographique(2016) qui rend compte de l’expérience de 12 migrants qui font des cours de francisation à Montréal et qui sont dans le processus d’intégrer une nouvelle communauté en tant que «new speakers»(O'Rourke, 2011,2015).Les résultats de recherche démontreront leurs perceptions de l’apprentissage du français lorsqu’ils sont à l’extérieur des classes de francisation selon les thèmes suivants : contexte, compétence, médias et expérience.Nous rendrons donc compte des enjeux d'inclusion et d'exclusion auxquels ces migrants font face durant le processus de francisation. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les enfants anglophones présentant un trouble développemental du langage (TDL) ont des difficultés importantes au plan de l’acquisition et de la maîtrise de la morphologie verbale. Pour le français, moins de données sont disponibles. Cette étude a pour objectif principal de comparer la trajectoire développementale de l’utilisation des morphèmes grammaticaux qui marquent les temps de verbe d’un groupe d’enfants TDL âgés de 2 ans ½ à 4 ans ½ à celle d’un groupe d’enfants au développement typique (DT) du même âge. Trente-cinq enfants ont participé à l’étude, soit 17 enfants TDL et 18 enfants DT. Les enfants ont été rencontrés à 2 ans ½, 3 ans ½ et 4 ans ½. Des échantillons de langage spontané ont été enregistrés, transcrits et analysés pour ces trois temps de mesure. Des analyses statistiques ont permis de comparer la présence et la justesse des morphèmes marquant les temps de verbe pour les 2 groupes, aux 3 temps de mesure. Les analyses indiquent que les enfants TDL accusent un retard pour presque tous les temps de verbe par rapport à leurs pairs au DT. Alors que les enfants DT diversifient les temps verbaux qu’ils utilisent à 3 ans ½ et à 4 ans ½, les enfants TDL augmentent leur utilisation du présent de l’indicatif et de l’impératif.

Depuis les années 1960, la question de la norme linguistique au Québec a été soulevée à de nombreuses reprises. En 1965, l’Office de la langue française soulignait l’importance d’aligner cette norme sur le français standard international. En 1977, l’Association québécoise des professeurs de français proposait que la norme du français québécois soit basée sur le français formel des Québécois. Cependant, aucune de ces deux propositions n’a réellement fait consensus.

Quelques années plus tard, Cajolet-Laganière et Martel (1995) affirmaient qu’il existait une norme québécoise basée ni sur du français populaire québécois, ni sur du français standard de France, mais que cette norme n’était encore décrite nulle part. Depuis, plusieurs études ont fourni des éléments descriptifs du français standard québécois oral. Cox (1998), Reinke (2005) et Bigot et Papen (2013) se sont penchés sur la prononciation. Bigot (2011) a, lui, centré son étude sur la morphosyntaxique.

Dans notre exposé, nous nous proposons de dresser un portrait exhaustif du français standard oral en usage au Québec. Dans un premier temps, nous reviendrons brièvement sur le débat entourant la question de la norme linguistique québécoise. Par la suite, nous fournirons une description de cette norme du point de vue phonique et du point de vue grammatical. Nous terminerons notre présentation par une réflexion sur l’importance didactique de ce standard québécois dans l’enseignement du français au Québec.

Il est établi que la production de la parole est étroitement reliée à la perception audio-visuelle de celle-ci. Chez des aveugles congénitaux, la privation visuelle entraîne une réduction des mouvements labiaux lors de la production de voyelles. En guise de compensation, ces personnes accordent-elles plus d’importance à la perception auditive que leurs pairs voyants? L’objectif de l’étude est d’évaluer, via le paradigme de perturbation sensorielle, le poids de la vision dans la production vocalique.

Des enregistrements acoustiques et articulatoires (EMA) de 10 voyants et de 10 aveugles congénitaux ont été effectués. Des répétitions de la voyelle /ø/ en condition normale ont d’abord été produites. Ensuite, en condition perturbée, une version altérée de leur propre parole leur était transmise via un casque d’écoute, en temps réel. La production entendue différait donc de celle produite. Ainsi, pour compenser, le sujet devait adapter sa prononciation. L’adaptation sera d'autant plus grande que le poids de la perception auditive est important pour lui.

Les résultats préliminaires montrent que les sujets aveugles accordent un poids plus important à la rétroaction auditive que leurs pairs voyants en compensant différemment à la perturbation provoquée. Cette étude permet d’observer le rôle de la vision sur la perception et la production de la parole et de confirmer l’hypothèse selon laquelle la vision occupe une place majeure dans l'implémentation phonétique des cibles phonologiques.

Il est généralement reconnu que l’élision de [l], dans les pronoms « il(s) » et « elle(s) », est un trait distinctif du français québécois oral. Toutefois, peu d’études se penchent sur ce phénomène et lorsqu’elles le font, ne se concentrent que sur « il(s) ».

Est-il vrai que tous les Québécois font systématiquement cette élision? Une analyse de type sociolinguistique (Goldvarb, par régressions multiples) portant sur des données de 2006 du corpus Phonologie du français contemporain (PFC) permet de répondre à cette question. Elles concernent 5 locuteurs natifs du français québécois, soit 2 hommes et 3 femmes, pour un total de 148 occurrences de la variable (dépendante).

Plusieurs contraintes (variables indépendantes) peuvent expliquer la variation constatée. Parmi celles-ci, les contraintes linguistiques suivantes ont été identifiées : le contexte phonologique précédent et suivant, la catégorie grammaticale suivante, le type de pronom et la position de son référent. Il se peut aussi qu’une contrainte stylistique contribue à expliquer la variation : le type de conversation, libre ou dirigée. Le genre, l'âge et le lieu de naissance des locuteurs constituent les contraintes sociales analysées dans l’étude.

Les résultats préliminaires montrent que l’élision est beaucoup plus fréquente lorsqu’il est question du pronom « il(s) » que du pronom « elle(s) » et lorsque le type de conversation est libre.

Cette communication proposera une explication de la montée du sujet/objet et du contrôle par le sujet/objet dans les constructions composées de ‘adjectif + à + infinitif’ en français, en partant d’une description du signifié des unités linguistiques en jeu – à savoir, l’adjectif, l’infinitif et la préposition à – complétée par l’intervention de processus pragmatiques. Face aux approches purement formelles ou notionnelles, une analyse fondée sur la fonction sémiologique du langage sera proposée, qui voit celui-ci comme impliquant la symbolisation de conceptualisations au moyen de séquences phonologiques. Il sera démontré que cette analyse peut rendre compte de phénomènes de montée et de contrôle non expliqués par d’autres approches, tels le fait que la séquence apte + à + infinitif implique invariablement la montée du sujet, la séquence facile + à + infinitif implique invariablement la montée de l’objet, alors que la structure prêt + à + infinitif permet la montée ou bien de l’objet, ou bien du sujet, selon la nature animée ou inanimée de celui-ci (Les hamburgers / Les invités sont prêts à manger). À partir d’un corpus de 700 occurrences de la construction en question, un classement des types d’adjectifs attestés avec les différentes interprétations sera proposé. Le rôle de la présence d’un complément d’objet direct de l’infinitif sera également mis en lumière (Le fax est prêt à envoyer / prêt à envoyer le document).

Le sens est au cœur des langues et de l’apprentissage des langues. Notre proposition de communication porte sur un des aspects les plus délicats de la (re)construction du sens : la polysémie. Or, ce phénomène de la variation du sens des mots, lié à la compréhension plutôt qu’à l’expression (Nation, 2001), constitue une difficulté, qui déstabilise l’apprenant de langue seconde dont le recours sera souvent le dictionnaire occasionnant coût élevé en temps, surcharge cognitive, rupture avec le texte et baisse de la motivation. Dès lors, comment aborder ces glissements de sens et concilier « variation » et « stabilité » spécifiques à la polysémie? Dans un premier temps, notre réflexion portera sur le concept-même de polysémie, les apports des grammaires cognitives (Fuchs, 2007; Victorri, 1996) et leurs potentielles implications en classe de L2, notamment sur le processus d’interprétation comme « construction dynamique du sens ». Dans un deuxième temps, nous analyserons des situations de classe dans lesquelles les apprenants, en lecture, font face à la polysémie de lexèmes verbaux (i) en ayant la possibilité de recourir au dictionnaire ou (ii) en s’appuyant sur le seul contexte. Les résultats préliminaires montrent que le recours au dictionnaire, qui détourne de la focalisation sur le contexte, multiplie la divergence des réponses et des interprétations des apprenants. L’appui du seul contexte permet une prise de conscience de « l’espace sémantique » du mot et diminue les écarts.

Les collocations en malgache- langue nationale de Madagascar, de famille malayo-polynésienne demeurent encore un champ d’investigation quasi-vierge. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous nous sommes intéressés à l’étude des collocations adjectivales telles anatra mafonja ‘conseil solide’, hevitra mitombina ‘argument valable’, safidy masina ‘un choix judicieux’, etc.

Qualifiée d’expression semi-figée, la collocation, selon la terminologie de Hausmann (1979), est une expression composée de la base et du collocatif. Le premier constituant d’une collocation - la base - est libre et le deuxième, c’est-à-dire, le collocatif, est restreint. La Fonction Lexicale (FL), est un outil formel dont dispose la théorie Sens-Texte, théorie avec laquelle nous allons aborder notre analyse, pour la description des collocations. Une FL, formellement, est une formule f(x) = y dont f est le sens qui s’applique à un mot-clé ou argument x pour donner une valeur y. Par exemple, la FL Magn appliquée à l’argument fisaorana ‘remerciement’ donne les valeurs suivantes :

Magn(fisaorana) = feno litt.‘rempli’, mitafotafo ‘profond’

et forme des collocations adjectivales fisaorana feno ‘un grand remerciement’, fisaorana mitafotafo ‘un profond remerciement’.

Ainsi, notre article traite les différents sens de collocations adjectivales, le rôle qu’occupent les adjectifs dans le syntagme collocationnel, la typologie de ces collocations et leur description lexicographique.

Les dialectes (variétés régionales d’une langue) sont centraux aux attitudes des enfants envers les locuteurs et locutrices (Arredondo & Gelman, 2019). La formation des attitudes implique trois étapes : 1) l’identification de l’origine d’une locutrice d’après la prononciation; 2) la catégorisation d’une locutrice comme membre d’un ou de plusieurs groupes; et 3) l’attribution de traits d’après des stéréotypes au sujet du ou des groupes (Lambert, 1960). Nous nous focalisons sur l’étape 1 en explorant comment les enfants d’expression française en Alberta distinguent différents dialectes. La diversité de cette communauté de langue officielle en situation minoritaire nous permet d’explorer l’impact de l’appartenance d’une locutrice à plusieurs catégories sociales sur les jugements.

Nous avons présenté des paires de clips audio à des enfants (n = 137, âgés de 5 à 12 ans) et leur avons demandé si deux locutrices « viennent de la même place ou de deux places différentes ». Les enfants de 7 ans et plus pouvaient systématiquement regrouper les dialectes « canadiens » vs « internationaux ». De plus, ces enfants étaient plus susceptibles de distinguer les locutrices de différents groupes ethniques. Nos résultats suggèrent que les enfants créent des catégories de « nous » vs. « eux » et qu’ils ne raffinent pas ces groupes pour inclure des origines régionales plus précises que plus tard. Notre étude a comme objectif de mettre en question les attitudes afin d’assurer la vitalité de la communauté franco-albertaine.

Si le bilinguisme au Canada est synonyme de « traduit de l’anglais », ce serait le caractère idiomatique de la langue qui serait atteint, c'est-à-dire l'ensemble des habitudes de langage auxquelles se conforment les utilisateurs de cette langue (Delisle, 1998).

Notre problématique se place au cœur d’une approche communicationnelle qui aborde la question de la traduction de l’idiotisme vue par le lecteur de ce texte de presse, ce lecteur « utilisateur » de la langue française. Afin d’avoir un échantillon représentatif, nous avons choisi de préciser un écart de temps de 5 ans, allant du 31 janvier 2017 à la fin décembre 2022. Le corpus constitue donc un ensemble de nouvelles, contenant l’expression idiomatique « the elephant in the room », traduite de l’anglais au français par la Presse Canadienne, classifiées grâce à la base de données Eureka.

Les résultats d’analyse des traductions journalistiques de l’idiotisme « the elephant in the room » nous ont permis de dévoiler plusieurs défis (défis rédactionnels du rythme et de la poétique du texte de presse français, du défigement et de l’équivalence, de l’humour et de la couleur idiomatique). Nous avons démontré, à travers l’analyse des défis d’ordre rédactionnel (Delisle, 2003), abordés du point de vue de la logique/style, que la cohérence du réseau lexical, la non- coexistence de l’idiotisme traduit « the elephant in the room » avec d'autres idiotismes influent sur la qualité du texte en français et mènent à son appauvrissement. 

La ville de Montréal est l’une des villes les plus multiethniques du Canada. Compte tenu de cette diversité, il y a une grande proportion d’enfants qui apprennent deux phonologies ; la phonologie de leur langue maternelle et celle du français.



L’interaction entre ces deux systèmes phonologiques peut influencer le développement de la phonologie de la langue seconde. Le but de cette présentation est de comparer les compétences phonologiques en français des enfants allophones à celles des enfants francophones unilingues issues d’études précédentes. Nous avons évalué 50 enfants allophones à la fin de la maternelle avec une tâche de dénomination de mots (MacLeod, 2014). Une transcription des productions des enfants a été complétée et utilisée pour les analyses de production des consonnes.



Les résultats démontrent que les enfants ont un taux de précision généralement élevé (moyenne de 95%), mais qu’ils étaient moins précis en position finale de mot (moyenne de 88%). De plus, les enfants avaient besoin d’indice ou de modèle pour 26% des mots (enfants francophones de 4 ans n’ont besoin que 7% d’indices dans cette tâche).



Les conséquences pour le développement des connaissances sur l’apprentissage du français comme langue seconde et de la pratique clinique en orthophonie seront discutées.

La présente étude longitudinale évalue le développement de la capacité orale des élèves (1H à 4H) d’une école publique suisse reposant sur l’enseignement par immersion réciproque et dont les élèves sont germanophones, francophones et allophones. L’enseignement est dispensé pour moitié en allemand et pour moitié en français.

L’objectif de cette recherche consiste à mesurer la capacité à utiliser les langues de scolarisation à des fins communicatives. Notre corpus se base sur les outcomes d’interviews semi-dirigées et axées sur la performance conduites dans les deux langues, à savoir dix interviews au total pendant quatre ans (n=868).

Nous combinons deux approches: l’analyse qualitative décrit les stratégies du «translanguaging» (García, 2009) utilisées par les élèves, alors que l’analyse quantitative évalue leur capacité à utiliser la langue de façon communicative.

Cette étude suggère que la langue seconde des élèves en immersion réciproque suit une évolution impressionnante, surtout chez les élèves allophones. La langue première des élèves de cette école bilingue se développe aussi bien que chez les élèves des écoles monolingues. En comparant les élèves francophones et germanophones en immersion réciproque, on remarque que les taux de développement des premiers stagnent vers la fin de l’étude, probablement en raison de la diglossie alémanique.

Malgré certaines appréhensions, il semble que l’immersion réciproque ne soit pas un risque pour le développement de la capacité orale.

Levin (1993) donne une description d'environ 3200 verbes de l'anglais. Elle analyse les comportements syntaxiques (alternances) des verbes ainsi que leurs sens en fonction des types d’alternances qu’ils peuvent accepter. Une alternance décrit un changement dans la structure syntaxique du verbe et de ses arguments (passif, transitivité, effacement d'argument, inversion du sujet/verbe, verbe support, etc.).  Cette description a permis l'apparition de la notion du schéma prédicatif, inspirée entre autres des travaux de Fillmore (1968), Jackendoff (1972) puis de Saeed (2003) et qui permet d'attribuer un rôle sémantique aux différents arguments des prédicats verbaux dans un corpus donné.

C'est dans ce cadre que nous avons construit une ressource lexicale pour la langue Arabe. Il s'agit d’une ressource sémantico lexicale informatisée pour les constructions morphologique du verbe dans le corpus du Coran. Une expérience pilote a été conduite sur un échantillon de 140 verbes présents dans le corpus du Coran. Cette ressource propose de fournir un lien entre les racines verbales et la classification sémantique.

Dans cette communication, nous allons présenter  notre méthodologie ainsi que nos plans pour étendre la couverture de notre corpus.

Le Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ, 2001) fait des liens fréquents entre langue et culture et souligne que « l’école est invitée à porter une attention toute particulière à l’apprentissage du français, langue maternelle ou langue d’appartenance culturelle. » (p. 4) En effet, pour que les élèves parviennent à assimiler le registre standard, il faut qu’ils soient en mesure de le situer notamment par rapport aux autres registres en fonction des situations de communication, mais aussi par rapport aux autres variétés de français auxquelles ils sont confrontés. L’enseignement de la langue doit ainsi tenir compte du:

«[…] bagage linguistique avec lequel nous arrivons à l’école lorsque nous y mettons les pieds pour la première fois. Ajoutons à cela qu’en contexte québécois, l’école doit par ailleurs tenir compte du fait que le registre standard est différent à certains égards de celui que valorisent d’autres communautés francophones.» (Remysen, 2018 : 47)

Or, après analyse, notamment du PFEQ et de la formation des maitres, nous constatons que des éléments de variation sont présents, mais l’enseignement de la variation linguistique elle-même est absente des objectifs d’apprentissage et mal comprise par les enseignant.e.s. Pour combler cette lacune, nous proposerons un outil didactique, fruit de notre maîtrise en linguistique, pour enseigner la variation au premier cycle du primaire, premier contact des élèves avec la langue standard et avec l’enseignement de celle-ci.

Cette proposition s’inscrit dans un large projet d’analyse des reformulations multimodales (RM) dans la construction du discours : décrire les relations qu’entretiennent 3 canaux sémiotiques multimodaux (la parole (S1), la gestualité co-verable (S2) et les supports de présentation (S3)) dans des discours scientifiques/académiques (pour la présente étude : vidéos des TedX de l’UNamur, 2016). L’objectif est de savoir comment les reformulations multimodales participe au caractère performant du discours, à la construction de sa cohérence. Les RM sont étudiées du point de vue interne à chaque système sémiotique (S1, S2, S3) et du point de vue du croisement d’un système à l’autre (rapport S1/S2, S1/S3, S2/S3 et S1/S2/S3).  L’analyse (en cours, résultats avril 2018) s’opère comme suit : repérage des passages où se trouvent des RM et les canaux mobilisés, annotation des données dans ELAN (voir image), analyse quantitative et qualitative des RM et des croisements, identification des paradigmes d’utilisation (des prestations sans RM à celles qui exploitent abondamment les croisements sur les 3 niveaux S1-S2-S3). Contrairement à ce qui a été avancé (Bouchard et Parpette 2008, 2010), mon hypothèse est qu’il ne s’agit pas de 2 (voire 3) discours distincts et simultanés. Je considère que la linéarité (de S1 d’une part, de S3 d’autre part) et la simultanéité des 3 sources d’information (S1, S2 et S3) s’entrecroisent sans cesse dans la construction d’un discours unique mais plurisémiotique.

Les politiques langagières au Québec sont bien connues. Les dispositions de l’article 58 de la Charte de la langue française, régissant la place du français dans l’affichage public, ont eu un effet considérable sur le paysage linguistique, surtout à Montréal. L’objectif primaire, la promotion d’une langue, se retrouve dans d’autres politiques linguistiques à travers le monde, à commencer par le pays de Galles, où les efforts de revitalisation du gallois, entamés dans les années 1960, ont culminés dans son adoption comme unique langue officielle du pays en 2011. Ici aussi, des mesures d’incitation ont, depuis 1993, résulté en une plus grande visibilité du gallois dans l’espace public, sans toutefois éliminer l’anglais, la langue majoritaire. À Singapour, avec quatre langues officielles, la planification langagière s’est surtout concentrée sur la promotion de l’anglais et du mandarin, ainsi qu’à l’éradication des variétés «non standard». Il n’y existe pas de cadre législatif relatif au paysage linguistique, même si ce dernier est influé par les politiques en vigueur. Un corpus photographique de ces trois sites donne une première vue d’ensemble sur les effets des politiques sur les paysages linguistique respectifs. À Montréal, la loi est quasiment appliquée (avec des variations géographiques), au pays de Galles le bilinguisme est prépondérant, et à Singapour l’absence de règles strictes résulte en l’omniprésence de la 4ème langue officielle: l’anglais.

Dans les langues des signes, les locuteurs peuvent produire des mots empruntés aux langues orales par épellation digitale lorsque le signe correspondant est inconnu ou inexistant. Le rapport à l’épellation, documenté pour la LSQ, est différent d’une langue à une autre, et distingue deux types d’épellation, soit lexicale ou compensatoire  (Dubuisson et al., 1999 ; Battison, 1978). Ce dernier type, contextuel, se trouve plus particulièrement dans le discours interprété où l’accès lexical est plus difficile. La présente étude propose une analyse de 146 mots épelés par des interprètes experts (n=7) et débutants (n=4) issus de deux types de contexte discursif (un récit d’expérience personnelle et une discussion scientifique). Plus précisément, nous analysons la distance phonologique (élision, assimilation et remplacement) entre la forme canonique et la forme produite. Nous montrerons que les variables « type de discours » et « degré d’expertise » ont une incidence sur la distribution statistique et la forme des épellations décrites.

       Dans la présente étude, nous allons tenter de découvrir les représentations que se font les étudiants issus de la région des Aurès sur les langues en contact en Algérie.

 

       Nous nous interrogerons sur les fonctions sociales qu’attribuent les locuteurs à ces langues et de leurs attitudes à l’égard des différentes langues en contact (l’arabe parlé algérien, l’arabe enseigné, le français, les variétés de Tamazight : Kabyle –chaoui – Mozabite – Targui, et subsidiairement l’anglais, l’allemand, l’espagnol ou l’italien).

 

        Cela nous mènera à nous poser la question de savoir  si ces attitudes vont influer positivement ou négativement sur les visions qu’ont ces locuteurs sur le phénomène de l’interculturalité.

 

        Un  questionnaire distribué aux étudiants de l’Université El-Hadj Lakhdar de BATNA  nous a permis de cerner notre problématique :                                                            

 

- A quel niveau sociolinguistique les langues en présence s’affrontent-elles dans le milieu estudiantin ?                                                                                                                    - Qu’est-ce qui sous-tend cette confrontation entre les langues à l’université ?      

 

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Mots-clés : représentations - langues - attitudes sociolinguistiques - enjeux  culturels.

 

J’étudie, en syntaxe, les prépositions sans, sauf et sous en français standard. Le postulat de base de mes recherches sous-tend que ces prépositions restrictives ont une portée étroite sur la phrase et que leur structure interne se développe de la même façon que celle des mots interrogatifs wh- (ex : Tu sors sans chapeau). Je présente une structure syntaxique à deux niveaux (c’est-à-dire une projection fonctionnelle qui comporte deux têtes) où le s- est engendré sous la tête supérieure et où les variables -ans, -auf, -ous sont engendrés sous la deuxième tête. Selon moi, la consonne initiale s- pourrait agir comme opérateur privatif à l’instar du a- ou du an- privatif contenu dans des mots comme amoral, atypique, analphabète (Gaatone 1971). Cette consonne s- s’accompagne d’un élément vocalique : -ans, -auf et -ous. Cette hypothèse se vérifie lorsque l’on étend le paradigme à certains verbes comportant ce s- privatif, par exemple défaire du mot latin desfaire, déshabituer, désaccord ou déshabiller. Je cherche aussi à définir la portée de ces prépositions. Certains tests peuvent être appliqués pour déterminer si leur portée est large ou étroite par rapport à la phrase dans laquelle elles se trouvent (Haegeman 1995). L’étude de la préposition et de sa structure pourra permettre d’étendre ses caractéristiques et de faciliter l’assimilation de son emploi (qui s’avère ardu chez les apprenants).

Les discours politiques sont massivement analysés par les politicologues (Monière 2008) et les sociologues (Bourque & Duchastel, 1988 ; Duchastel, 1993) qui n’ont qu’une approche sommaire du matériau linguistique qu’ils analysent et ne prennent pas en compte les travaux récents des linguistes dans les domaines de l’énonciation (Kerbrat-Orrechioni, 1980) et de l’analyse de discours d’inspiration psycholinguistique (Bronckart et coll., 1985, 1996 ; Libersan & Foucambert, 2012). Notre recherche se propose de réaliser une description approfondie du matériau linguistique composant le discours électoral des chefs des principaux partis politiques du Québec (PLQ, PQ, CAQ et QS) lors des élections provinciales de septembre 2012. Après avoir retranscrit les discours des politiciens et politiciennes présentés durant le Téléjournal de 22h à Radio-Canada, nous avons analysé notre corpus à l’aide de la grille élaborée par Bronckart et coll. (1985) pour comptabiliser un certain nombre d’évènements linguistiques, comme les déictiques temporels, les auxiliaires et les densités verbale et syntagmatique. Les données recueillies seront exploitées à l’aide d’analyses factorielles discriminantes et d’analyses en composantes principales. Il nous est dès lors possible de comparer les discours et leur fonctionnement linguistique (Mayaffre, 2002), et ainsi de mieux comprendre les stratégies du discours électoral.

 



L’exposé que je propose porte sur le dialecte inuktitut de la baie d’Hudson, et traite
de récents changements morphosyntaxiques dans les constructions transitives. Il
existe peu de travaux linguistiques qui ont étudié l’inuktitut du Québec,
hormis les travaux de Lucien Schneider (1966; 1976; 1979) et de Louis-Jacques
Dorais (1977; 1978), ainsi que des publications en pédagogie (Mallon, 1992;
Ortiz, 1993). À l’été 2011, j’ai effectué une collecte de données à Inukjuak. L’examen
du corpus linguistique révèle que les analyses proposées par les auteurs ci-dessus
ne rendent pas compte de données actuelles. Traditionnellement, il est reconnu
que l’inuktitut affiche un alignement morphologique ergatif, c’est-à-dire que
le sujet d’une construction intransitive et l’objet d’une construction
transitive sont marqués morphologiquement de la même façon, tandis que le sujet
d’une construction transitive reçoit une marque morphologique distincte (un cas
ergatif). Il est admis aussi que l’inuktitut présente un syncrétisme morphologique
entre les constructions transitives et possessives. Ces caractéristiques ont
été rapportées dans tous les dialectes de la langue inuite. Or, dans le dialecte
de la baie d’Hudson, la marque casuelle ergative n’est plus employée, et le
syncrétisme entre les constructions transitives et possessives est ainsi en
train de disparaître. Ma communication vise à analyser ces changements et leurs
implications dans le fonctionnement de la transitivité dans ce dialecte.

Cette étude de type mixte se veut une analyse des besoins langagiers d’assistants d’enseignement internationaux (AEI) dans des programmes de sciences et de génie. La collecte et l’analyse des données ont été réalisées en adoptant le modèle d’analyse des besoins langagiers (Long, 2005) et les modèles de compétence communicative et de caractéristiques des tâches (Bachman & Palmer, 2010). Les données ont été recueillies auprès de 84 participants (AEI, directeurs de recherche, étudiants de 1er cycle) à l’Université Laval en utilisant des questionnaires, des entrevues et des observations. Les résultats d’analyse MANOVA indiquent : l’absence des compétences des AEI en français pour réaliser des tâches interactionnelles et un niveau de compétence langagière plus élevé en anglais qu’en français. De plus, les résultats qualitatifs (entrevues et observations) confirment l’incapacité des cours de formation à améliorer les habiletés langagières académiques (en français et en anglais) pour les AEI. Nous avons défini des tâches et des construits à inclure dans un test d'admission potentiel et proposé un plan pour le développement d'un tel test.

Bachman, L. F., & Palmer, A. S. (2010). Language assessment in practice: Developing language assessment and justifynig their use in the real world. Oxford: Oxford University Press.

Long, M.H. (2005). Methodological issues in learner needs analysis. In M.H. Long (Ed.), Second language needs analysis (pp. 19–76). Cambridge: Cambridge University Press.

La modalité visuospatiale des langues des signes (LS) a pour effet que l’iconicité est présente à tous les niveaux de leur structure (Taub, 2001), particulièrement dans le lexique. La place de l’iconicité dans la structure des signes a mené à un débat concernant la nature des plus petites unités des LS, les unités sublexicales, à savoir s’il s’agit de morphèmes (Cuxac, 2000) ou de phonèmes (Sandler, 2012). Au regard de ce débat, cette recherche consiste en l’analyse de la structure sublexicale de 99 néologismes créés en langue des signes québécoise (LSQ) pour nommer 45 concepts de l’astronomie afin d’établir la relation entre les unités sublexicales et la construction du sens. La question de recherche posée est alors : est-ce que l’iconicité influence le choix des unités sublexicales des signes? Une grille de description a été créée pour analyser trois types d’unités sublexicales selon leurs traits de forme et l’information sémantique qu’ils portent ou non : le lieu d’articulation, la configuration manuelle et le mouvement. Les résultats montrent que l’iconicité est très présente dans la structure des signes de l’astronomie mais, comme on retrouve des unités sublexicales qui ne contribuent pas à la formation du sens, il est impossible d’affirmer qu’il s’agit essentiellement de morphèmes. Il apparait alors que les unités sublexicales des LS peuvent passer du niveau phonologique au niveau morphologique, tel que proposé par Millet (2019) et van der Hulst et van der Kooij (2021).

Le sourire est une expression visuelle qui est audible également lorsqu’il est simultané à la parole. Bien que plusieurs auteurs aient démontré l'audibilité de cette parole souriante, peu d’études se sont intéressé à sa perception selon le sexe des auditeurs. Le but de cette étude est de décrire la perception de la parole souriante selon le sexe des auditeurs. Un test de perception constitué de 140 énoncés tirés du corpus Montréal 1995 a été administré à 40 auditeurs (20 hommes, 20 femmes). Les temps de réponse et le degré d’intensité du sourire perçu ont également été mesurés. Les résultats démontrent que les hommes et les femmes perçoivent la parole souriante différemment : les femmes sont plus rapides que les hommes pour faire leur choix. De plus, les temps de réponses des énoncés perçus souriants avec un fort degré d’intensité sont plus courts que ceux avec un faible degré d’intensité et ce, autant chez les hommes que chez les femmes.