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       Dans la présente étude, nous allons tenter de découvrir les représentations que se font les étudiants issus de la région des Aurès sur les langues en contact en Algérie.

 

       Nous nous interrogerons sur les fonctions sociales qu’attribuent les locuteurs à ces langues et de leurs attitudes à l’égard des différentes langues en contact (l’arabe parlé algérien, l’arabe enseigné, le français, les variétés de Tamazight : Kabyle –chaoui – Mozabite – Targui, et subsidiairement l’anglais, l’allemand, l’espagnol ou l’italien).

 

        Cela nous mènera à nous poser la question de savoir  si ces attitudes vont influer positivement ou négativement sur les visions qu’ont ces locuteurs sur le phénomène de l’interculturalité.

 

        Un  questionnaire distribué aux étudiants de l’Université El-Hadj Lakhdar de BATNA  nous a permis de cerner notre problématique :                                                            

 

- A quel niveau sociolinguistique les langues en présence s’affrontent-elles dans le milieu estudiantin ?                                                                                                                    - Qu’est-ce qui sous-tend cette confrontation entre les langues à l’université ?      

 

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Mots-clés : représentations - langues - attitudes sociolinguistiques - enjeux  culturels.

 

J’étudie, en syntaxe, les prépositions sans, sauf et sous en français standard. Le postulat de base de mes recherches sous-tend que ces prépositions restrictives ont une portée étroite sur la phrase et que leur structure interne se développe de la même façon que celle des mots interrogatifs wh- (ex : Tu sors sans chapeau). Je présente une structure syntaxique à deux niveaux (c’est-à-dire une projection fonctionnelle qui comporte deux têtes) où le s- est engendré sous la tête supérieure et où les variables -ans, -auf, -ous sont engendrés sous la deuxième tête. Selon moi, la consonne initiale s- pourrait agir comme opérateur privatif à l’instar du a- ou du an- privatif contenu dans des mots comme amoral, atypique, analphabète (Gaatone 1971). Cette consonne s- s’accompagne d’un élément vocalique : -ans, -auf et -ous. Cette hypothèse se vérifie lorsque l’on étend le paradigme à certains verbes comportant ce s- privatif, par exemple défaire du mot latin desfaire, déshabituer, désaccord ou déshabiller. Je cherche aussi à définir la portée de ces prépositions. Certains tests peuvent être appliqués pour déterminer si leur portée est large ou étroite par rapport à la phrase dans laquelle elles se trouvent (Haegeman 1995). L’étude de la préposition et de sa structure pourra permettre d’étendre ses caractéristiques et de faciliter l’assimilation de son emploi (qui s’avère ardu chez les apprenants).

L’identification visuelle à l’aide d’une parade d’individus est une technique connue dans les milieux judiciaire. Or il arrive dans certaines enquêtes portant sur les menaces par téléphone qu’il n’y ait aucun témoin oculaire et que les seules preuves pouvant mener à l’identification d’un suspect soient auditives. Dans ces situations, un témoin, un proche ou une victime pourrait alors être en mesure de reconnaître la voix dans une « parade vocale », mais plusieurs facteurs peuvent invalider ce type d’identification.

Notre résumons d’abord les considérations méthodologiques dans l’élaboration de la parade vocale. Plusieurs aspects de méthode ont fait l’objet de standardisation. Nous revoyons certains protocoles avec pour objectif d’élaborer une procédure applicable à des appels.  Puis nous présentons les facteurs intrinsèques et extrinsèques à considérer dans une parade vocale. Pour les facteurs intrinsèques, on considère la qualité des enregistrements, la similitude acoustique des voix présentées, la similitude dans le dialecte et la longueur des énoncés présentés. Pour les facteurs extrinsèques, on considère le niveau de familiarité de la voix. Ce dernier facteur peu considéré dans la littérature et constitue l’objet premier de notre études. Notre recherche vise à définir le niveau de familiarité nécessaire à une identification vocale fiable en tenant compte de différentes variables extrinsèques. Nous présenterons l’essentiel de notre protocole et nos résultats.

Les discours politiques sont massivement analysés par les politicologues (Monière 2008) et les sociologues (Bourque & Duchastel, 1988 ; Duchastel, 1993) qui n’ont qu’une approche sommaire du matériau linguistique qu’ils analysent et ne prennent pas en compte les travaux récents des linguistes dans les domaines de l’énonciation (Kerbrat-Orrechioni, 1980) et de l’analyse de discours d’inspiration psycholinguistique (Bronckart et coll., 1985, 1996 ; Libersan & Foucambert, 2012). Notre recherche se propose de réaliser une description approfondie du matériau linguistique composant le discours électoral des chefs des principaux partis politiques du Québec (PLQ, PQ, CAQ et QS) lors des élections provinciales de septembre 2012. Après avoir retranscrit les discours des politiciens et politiciennes présentés durant le Téléjournal de 22h à Radio-Canada, nous avons analysé notre corpus à l’aide de la grille élaborée par Bronckart et coll. (1985) pour comptabiliser un certain nombre d’évènements linguistiques, comme les déictiques temporels, les auxiliaires et les densités verbale et syntagmatique. Les données recueillies seront exploitées à l’aide d’analyses factorielles discriminantes et d’analyses en composantes principales. Il nous est dès lors possible de comparer les discours et leur fonctionnement linguistique (Mayaffre, 2002), et ainsi de mieux comprendre les stratégies du discours électoral.

 



Dans les 40 dernières années, l’alternance entre les marqueurs de conséquence (ça) fait que/donc/alors a fait l’objet de nombreuses études basées sur des corpus de français laurentien (entre autres Dessureault-Dober 1974, Thibault et Daveluy 1989, Mougeon et Beniak 1991, Blondeau et al. 2018). Néanmoins, aucune ne s’est penchée sur ces marqueurs en discours plus soutenu.

            Dans cette communication, nous présentons une analyse variationniste évaluant l’impact du degré de formalité sur les marqueurs de conséquences. Les données proviennent d’entrevues avec 32 personnalités publiques québécoises, diffusées dans le cadre de deux émissions télévisuelles. Les résultats montrent que la distribution des formes en discours plus soutenu se distingue des tendances relevées dans les études antérieures: les trois formes sont employées dans des proportions égales dans les entrevues semi-formelles (N=341), mais (ça) fait que, connecteur majoritaire dans les vernaculaires québécois, est très peu employé par les locuteurs qui sont vouvoyés. De plus, l’analyse comparative de 8 locuteurs ayant participé aux deux émissions révèle une différence significative entre les contextes, en particulier chez deux hommes qui emploient alors comme marqueur de formalité.

            En mesurant l’influence de la formalité sur les productions réelles des locuteurs, la présente étude sociolinguistique offre des pistes didactiques pertinentes pour l’enseignement du français en contexte nord-américain.

Les apprenantsdu FLS rencontrent souvent des problèmes dans la compréhension du sens et des
fonctions des connecteurs logiques (« désormais »,« néanmoins », etc.),  et neparviennent donc pas à les intégrer correctement dans leurs productions écrites. Or, en dépit de ces problèmes et du rôle primordial que ces mots
jouent dans la création d’un texte cohérent et cohésif,  très peu d’études systématiques sur
l’approche pédagogique de ces connecteurs ont été menées jusqu’à présent. 

Cette étude examine le traitement des connecteurs dans les manuels d’écriture et de grammaire de
FLS.  Notre analyse d’environ 150 manuels illustre certaines limitations en ce qui
concerne l’explication des nuances de sens parmi les connecteurs appartenant à
la même catégorie, les différentes fonctions du même connecteur, les
informations sur le mot charnière (le registre auquel il appartient), ou encore
le type d’exercices et de tâches proposés pour la pratique des apprenants.

Dans cette communication, nous partagerons ces résultats ainsi que leurs implications pour
améliorer l’enseignement des connecteurs logiques.

 

La ville de Montréal est l’une des villes les plus multiethniques du Canada. Compte tenu de cette diversité, il y a une grande proportion d’enfants qui apprennent deux phonologies ; la phonologie de leur langue maternelle et celle du français.



L’interaction entre ces deux systèmes phonologiques peut influencer le développement de la phonologie de la langue seconde. Le but de cette présentation est de comparer les compétences phonologiques en français des enfants allophones à celles des enfants francophones unilingues issues d’études précédentes. Nous avons évalué 50 enfants allophones à la fin de la maternelle avec une tâche de dénomination de mots (MacLeod, 2014). Une transcription des productions des enfants a été complétée et utilisée pour les analyses de production des consonnes.



Les résultats démontrent que les enfants ont un taux de précision généralement élevé (moyenne de 95%), mais qu’ils étaient moins précis en position finale de mot (moyenne de 88%). De plus, les enfants avaient besoin d’indice ou de modèle pour 26% des mots (enfants francophones de 4 ans n’ont besoin que 7% d’indices dans cette tâche).



Les conséquences pour le développement des connaissances sur l’apprentissage du français comme langue seconde et de la pratique clinique en orthophonie seront discutées.

Levin (1993) donne une description d'environ 3200 verbes de l'anglais. Elle analyse les comportements syntaxiques (alternances) des verbes ainsi que leurs sens en fonction des types d’alternances qu’ils peuvent accepter. Une alternance décrit un changement dans la structure syntaxique du verbe et de ses arguments (passif, transitivité, effacement d'argument, inversion du sujet/verbe, verbe support, etc.).  Cette description a permis l'apparition de la notion du schéma prédicatif, inspirée entre autres des travaux de Fillmore (1968), Jackendoff (1972) puis de Saeed (2003) et qui permet d'attribuer un rôle sémantique aux différents arguments des prédicats verbaux dans un corpus donné.

C'est dans ce cadre que nous avons construit une ressource lexicale pour la langue Arabe. Il s'agit d’une ressource sémantico lexicale informatisée pour les constructions morphologique du verbe dans le corpus du Coran. Une expérience pilote a été conduite sur un échantillon de 140 verbes présents dans le corpus du Coran. Cette ressource propose de fournir un lien entre les racines verbales et la classification sémantique.

Dans cette communication, nous allons présenter  notre méthodologie ainsi que nos plans pour étendre la couverture de notre corpus.

Aux études collégiales au Québec, le nombre d’étudiants inscrits au cours d’anglais, langue seconde (ALS) de base est élevé comparativement aux autres cours offerts.  Les constats nous démontrent qu’il y a eu un manque d’heures d’enseignement et quelques difficultés d'ordre pédagogique et administrative. Ces conditions d’apprentissage ont eu des répercussions, notamment un manque de motivation envers l’apprentissage de l’ALS. Les TIC se sont démontrées favorables à améliorer la motivation de l’apprentissage de l’ALS. Alors, les TIC du Web 2.0 pourraient-elles avoir un effet positif sur la motivation à apprendre l’ALS?  Par le biais d'un prétest et d'un post-test, nous avons identifié la perception initiale de la motivation de ces étudiants au moyen du modèle socioéducationnel de Gardner et l’utilisation des outils du Web 2.0; et avons vérifié l’effet de ces outils sur leur motivation à l'aide de ce modèle. Les conclusions de notre recherche nous encouragent à intégrer le Web 2.0 dans l’apprentissage de l’ALS:  les étudiants démontrent des attitudes favorables à l’apprentissage de l’ALS et le Web 2.0 a contribué favorablement à cette perception; l’utilisation du Web 2.0 en classe a changé positivement leurs attitudes envers la situation d’apprentissage de l’ALS; le Web 2.0 les a aidés à être plus à l’aise avec la communauté anglophone, de mieux comprendre et d’apprécier le mode de vie anglophone; et l’utilisation du Web 2.0 a considérablement diminué leur anxiété.

 

L'usage des pronoms à valeur générique (on, tu et vous) au Québec a été l'objet d'analyses sociolinguistiques notamment dans le français parlé à Montréal depuis les années 1970 (Laberge, 1977; Thibault, 1991). D'un point de vue normatif, la forme on représente la variante prônée par les grammaires, bien que la forme tu, d'abord critiquée pour son caractère informel et régressif (Laurence, 1946), semble à présent constituer une variante concurrente du on générique au Québec (Léard, 1995). 

Les analyses de Laberge et Thibault susmentionnées ont respectivement été effectuées à partir des corpus Sankoff-Cedergren de 1971 et Montréal 84. En fonction de ces études, les auteures anticipent un déclin considérable de la variante on en faveur de la variante non standard tu dans le français parlé à Montréal. Divers facteurs sociaux appuient cette hypothèse notamment que l'emploi de la forme tu est plus saillant chez les locuteurs les plus jeunes. Cependant, comme les plus récentes données soumises à une telle analyse remontent à 1984, nous proposons de dresser un portrait sociolinguistique de l'usage courant en français montréalais à partir du corpus de données actuelles de Remysen (2011) composé d'entrevues semi-dirigées avec des locuteurs franco-montréalais. Cet examen s'inscrit dans le cadre d'une analyse variationniste de forme selon la distribution proposée par Laberge (1977) et nous permettra de mieux comprendre l'évolution qu'a connue ce changement linguistique en cours.

Notre recherche menée en communication publique est née d’une interrogation sur le rôle du langage dans les pratiques sociopolitiques. Saisir le phénomène langagier dans un contexte de lutte, de discorde et d’antagonisme a à l’origine nourri et orienté notre réflexion. L’échange langagier se saisit comme une situation d’interlocution où l’on négocie sa position d’autorité et œuvre à imposer ses contraintes. L’intérêt de notre recherche est de contribuer à éclairer la thématique portant sur le fonctionnement langagier dans une procédure d’exercice du pouvoir. L’appréhension de l’activité langagière menée par des acteurs motivés par l’imposition de leurs versions de faits et de leurs cadrages des enjeux débattus nous réfère au rapport dialectique entre pouvoir et  langage.

Notre étude relève d’une analyse exploratoire fondée sur une étude de cas. Nous prenons comme un cas d'étude la crise écologique provoquée par British Petroleum au large du Golfe de Mexique. Deux populations-cibles de discours constituent notre corpus: le discours du gouvernement américain (discours d’Obama) et le discours représentant l’avis officiel de BP (communiqués de presse de BP), datant du 20 avril 2010 jusqu’au 19 septembre 2010. Nous avons utilisé la grille d’analyse élaborée par Windisch (1987) pour mettre en exergue le fonctionnement interne d’un discours conflictuel envisagé comme un vecteur du pouvoir. Nous avons utilisé deux méthodes d'analyse de données (analyse de discours et analyse de contenu).

Cette étude examine l’effet d’acquérir le français comme langue première (L1) dans un contexte minoritaire ou majoritaire sur l’acquisition de l’espagnol en tant que langue tierce (L3). Lorsque ciblé comme variable dans le domaine de l'acquisition de la L3, les chercheurs ont étudié l’effet du contexte d’acquisition de la langue seconde (L2) et de la L3, mais pas de la L1. La plupart des locuteurs acquièrent leur L1 dans un contexte majoritaire, mais ce n’est pas toujours le cas.
Entre les deux contextes d’acquisition, pouvons-nous observer différentes influences sur la prononciation de l’espagnol? Pour répondre, nous analysons le délai d’établissement du voisement (DEV) dans la production des occlusives /p t k/, une propriété dont la réalisation phonétique en français/espagnol diffère de celle en anglais. Les données proviennent de deux groupes d’adultes francophones avec niveau avancé de l’anglais (L2) et de l’espagnol (L3). Les participants du groupe A ont grandi dans un contexte où le français prédomine et ceux du groupe B ont été immergés dans un contexte anglophone. Notre hypothèse de départ est que les francophones dans un milieu anglophone ont moins d’influence positive du français vers l’espagnol. Les participants furent enregistrés lors de la lecture de 3 listes de mots qui débutent par une occlusive sourde. Les résultats démontrent que le DEV des francophones du groupe A ressemble plus à celui des hispanophones. Ceci leur donne un léger avantage sur le groupe B.

À partir d’un corpus constitué de quelque 450 séquences verbales et phrases verbales (semi-)figées à base religieuse (ex. : accouche qu’on baptise, dieu seul le sait), nous examinerons la centaine d’expressions contenant les lexèmes dieu et/ou diable qui forment le noyau du microsystème étudié. L’objectif est double.

D’une part, nous tenterons de déterminer leur degré de figement en nous basant sur une liste de critères usuels comme l’opacité sémantique, la limitation paradigmatique, etc. Ce premier examen nous permettra d’établir une taxinomie prototypique de ces deux types de figement, soit les séquences et les phrases verbales (semi-)figées. Nous optons pour une approche prototypique afin de rendre compte du caractère graduel du figement, ce que l’approche traditionnelle en termes de conditions nécessaires et suffisantes peine à faire. À notre connaissance, il n’y a eu aucune réelle entreprise pour appliquer la théorie du prototype à un corpus délimité de séquences figées.

D’autre part, nous procéderons à une analyse lexico-sémantique des expressions en cause en mettant à profit le cadre méthodologique de la lexicologie explicative et combinatoire (notamment Mel’čuk. 2006); cette analyse mènera à l’élaboration d’articles de dictionnaire. Dans cette perspective lexicographique, les expressions font l’objet d’une entrée au sein du dictionnaire; elles ne figurent pas simplement en périphérie dans une autre entrée, comme c’est généralement le cas dans les dictionnaires généraux.

Dans le texte original de Champlain, les éléments culturels et la religiosité amérindienne contribuent à produire une certaine représentation du « Sauvage », et celle-ci se transforme au fil des versions anglaises. 

Premièrement, il existe deux catégories d’éléments culturels. La première inclut les noms de lieux et les personnages historiques, alors que la deuxième inclut les pratiques, les habitudes, et les comportements marqués par les conditions et les traditions d’un endroit (Gambier, 2008, p. 179). Ces catégories comprennent donc le vocabulaire propre à l’environnement et au mode de vie des « Sauvages ». La représentation de l’Amérindien devient donc faussée lorsque ces éléments ne sont pas rendus adéquatement dans les traductions. 

Deuxièmement, la religiosité amérindienne est un autre point qui influence la représentation de l’Autochtone. Lorsque Champlain décrit les pratiques spirituelles des Amérindiens, il utilise un vocabulaire religieux qui lui est familier et donc marqué par le christianisme. Nous cherchons à déterminer si les traducteurs produisent une traduction adéquate ou s’ils décrivent les Autochtones différemment de Champlain, et si oui, quel type de représentation ils produisent.

Dans les années 1950, la logique juridique a fait l’objet d’un débat entre Chaïm Perelman et Georges Kalinowski. Depuis, le sujet fut quelque peu délaissé. L'objectif de cette conférence est de réactualiser l’intérêt pour cette logique, via le concept de "logique du droit". Dans cette optique, nous nous demanderons : « comment construire la logique du droit ? ». En réponse à cette question, nous présenterons un modèle de construction pour la logique du droit.

Notre conférence sera divisée en trois parties. La première partie résumera le travail de nos prédécesseurs. La deuxième partie présentera les étapes de construction de la logique du droit. La troisième partie exposera les premiers éléments de la première étape de construction de la logique du droit, soit la fondation de la logique du droit. Pour ce faire, nous nous inspirerons du modèle aristotélicien. Dans cette dernière partie, nous résumerons la logique d’Aristote (l’Organon). Ensuite, nous « juridiserons » la logique d’Aristote. Enfin, nous résumerons un arrêt de la Cour suprême en faisant ressortir, de cet arrêt, les éléments « juridisés » de la logique aristotélicienne. Nous obtiendrons ainsi la grammaire juridique du discours juridique, soit une fondation aristotélicienne du discours juridique.

Ainsi, le modèle de construction que nous proposerons sera une hypothèse de travail pour le développement de la logique du droit.

S’inscrivant dans le courant d’un renouveau des études sur la sophistique amorcé depuis les années 1950, cette présentation propose une interprétation possible de la pensée de Gorgias de Léontinoi (480-375 av. J.-C.) à partir d’une comparaison avec la pensée du philosophe contemporain Willard van Orman Quine (1908-2000). Traditionnellement considéré comme un auteur mineur dont on peut douter du sérieux de la pensée et dont la seule valeur historique est d’incarner la figure par excellence du sophiste, en raison notamment du discrédit jeté sur lui par Platon, Gorgias est l’auteur d’un traité sur le non-être composé de trois thèses qui, prises au pied de la lettre, tendent à confirmer cette opinion défavorable : 1) rien n’est; 2) si quelque chose était, ce serait inconnaissable; 3) si quelque chose était et que c’était connaissable, nous ne pourrions le communiquer à autrui. Or si ces thèses ne peuvent en effet que laisser perplexe au premier abord, une comparaison attentive avec trois thèses parallèles formulées par Quine dans les années 1950 et 1960 (la relativité ontologique, la sous-détermination empirique des théories et l’inscrutabilité de la référence) permettra de jeter une nouvelle lumière sur la pensée du rhéteur de Léontinoi et de démontrer qu’il est possible d’y déceler une conception ontologique, épistémologique et langagière complexe et subtile, n’ayant en vérité rien à envier aux théories contemporaines les plus abouties.

Zatorre et Gandour (2008) montrent que le traitement des variations de pitch dans la langue est latéralisé dans l'hémisphère droit du cerveau chez les locuteurs de langues non-tonales (LNT, ex. français, anglais), et dans le gauche chez les locuteurs de langues tonales (ex. chinois). Avec les théories de Patel (2003, 2011) sur les liens musique-langage, on peut se demander si l’expertise musicale influence la capacité à percevoir les variations de pitch du mandarin chez les locuteurs de LNT. Plusieurs études appuient cette hypothèse (Marie et al., 2011; etc.) mais négligent 2 aspects: le temps de réaction et le traitement sémantique par les sujets chinois. Ces études utilisent la syllabe comme support pour les tons. Or, toute syllabe C+V+ton pouvant avoir un sens en mandarin, les sujets chinois risquent d’être plus lents et de faire plus d’erreurs, parce qu’ils tenteraient d’extraire un sens de chaque stimulus.

Pour cette étude, nos sujets (musiciens, non-musiciens, chinois) ont effectué une tâche pareil/différent, consistant en 28 paires de suites de 4 tons purs (i.e. sans support C+V) du mandarin. Nos résultats montrent que les musiciens et les chinois ont en moyenne un nombre de bonnes réponses et un temps de réaction similaires, alors que les non-musiciens ont moins bien performé. Ces résultats corroborent les conclusions de la littérature existante à ce sujet. Effectuer l’étude avec plus de stimuli et plus de participants pourrait offrir des résultats plus significatifs.

Les clitiques du serbo-croate dans le cadre du programme minimaliste

Les clitiques qui sont gouvernés par la loi de Wackernagel occupent nécessairement la deuxième position au sein d'un énoncé. Un tel comportement des clitiques est bien observable en serbo-croate (Brown, 1974, 2004, 2014).

     Plusieurs auteurs soulignent que les clitiques dans cette langue apparaissent toujours soit après le premier mot prosodique, soit après le syntagme entier placé en tête de phrase. Ces particules dépendent ainsi prosodiquement de l'élément phonologique ou syntaxique auquel ils s'attachent et avec lequel ils ne partagent pas nécessairement de propriétés sémantiques ou syntaxiques. En raison de cela, de nombreux chercheurs ont proposé que les clitiques du serbo-croate obéissent soit aux lois prosodiques, soit aux lois syntaxiques, soit aux lois morphologiques semant ainsi une grande confusion en ce qui a trait au traitement de ces particules.

     Contrairement à cela, nous démontrerons, dans le cadre du Programme Minimaliste, qu'un nouveau regard sur les données proposées dans la littérature révèle un lien entre les clitiques et le trait EPP (Extended Projection Principle) tel que proposé par Chomsky (2015, 2001, 2000, 1995) peu importe s’il s’agit des clitiques auxiliaires, pronominaux ou phrastiques et que, bien qu'ils puissent créer une unité prosodique avec plusieurs constituants syntaxiques, ce sont uniquement les verbes principaux qui leur servent d'hôte.  

 

Cette étude de type mixte se veut une analyse des besoins langagiers d’assistants d’enseignement internationaux (AEI) dans des programmes de sciences et de génie. La collecte et l’analyse des données ont été réalisées en adoptant le modèle d’analyse des besoins langagiers (Long, 2005) et les modèles de compétence communicative et de caractéristiques des tâches (Bachman & Palmer, 2010). Les données ont été recueillies auprès de 84 participants (AEI, directeurs de recherche, étudiants de 1er cycle) à l’Université Laval en utilisant des questionnaires, des entrevues et des observations. Les résultats d’analyse MANOVA indiquent : l’absence des compétences des AEI en français pour réaliser des tâches interactionnelles et un niveau de compétence langagière plus élevé en anglais qu’en français. De plus, les résultats qualitatifs (entrevues et observations) confirment l’incapacité des cours de formation à améliorer les habiletés langagières académiques (en français et en anglais) pour les AEI. Nous avons défini des tâches et des construits à inclure dans un test d'admission potentiel et proposé un plan pour le développement d'un tel test.

Bachman, L. F., & Palmer, A. S. (2010). Language assessment in practice: Developing language assessment and justifynig their use in the real world. Oxford: Oxford University Press.

Long, M.H. (2005). Methodological issues in learner needs analysis. In M.H. Long (Ed.), Second language needs analysis (pp. 19–76). Cambridge: Cambridge University Press.

Le sourire est une expression visuelle qui est audible également lorsqu’il est simultané à la parole. Bien que plusieurs auteurs aient démontré l'audibilité de cette parole souriante, peu d’études se sont intéressé à sa perception selon le sexe des auditeurs. Le but de cette étude est de décrire la perception de la parole souriante selon le sexe des auditeurs. Un test de perception constitué de 140 énoncés tirés du corpus Montréal 1995 a été administré à 40 auditeurs (20 hommes, 20 femmes). Les temps de réponse et le degré d’intensité du sourire perçu ont également été mesurés. Les résultats démontrent que les hommes et les femmes perçoivent la parole souriante différemment : les femmes sont plus rapides que les hommes pour faire leur choix. De plus, les temps de réponses des énoncés perçus souriants avec un fort degré d’intensité sont plus courts que ceux avec un faible degré d’intensité et ce, autant chez les hommes que chez les femmes.

Les médias sociaux étaient inondés des commentaires et des critiques vis-à-vis de l’interprétation du discours prononcé par le Président Donald Trump des États-Unis lors de l’ouverture de la 72e assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies tenue en septembre 2017. Dans ce discours, Trump n’a pas hésité à lancer des attaques verbales à l’endroit de certains pays et plus particulièrement leurs dirigeants. La partie qui nous interpelle dans le présent travail est celle concernant l’Iran. À plusieurs reprises, le Président Trump critiquait amèrement le Président iranien. Au moment où le discours de Trump était prononcé, celui-ci était en train d’être interprété simultanément en langue persane par un interprète nommé Nima Chitsaz de la IRIB (la chaine de télévision nationale appartenant au gouvernement iranien). Chitsaz n’a pas fait justice au discours de Donald Trump ayant délibéramment et changé le vouloir dire de l’orateur en substituant les gros mots de Trump par des propos plus légers et moins sensibles. Ce scenario a justement attiré notre attention et a suscité en nous un intérêt particulier notamment à la lumière de la fameuse notion de trahison en traduction. En empruntant une approche d’analyse de discours, nous voulons mettre en exergue ce que nous considérons comme la trahison dans la version persane du discours de Donald Trump. Sont proposées quelques mesures pouvant aider le traducteur lorsqu’il se trouve dans la même situation que Chitsaz.

Dans l’industrie du doublage au Québec, le français québécois est généralement délaissé au profit du français international, « un langage construit, relativement artificiel, reconnaissable à son manque de couleurs et d’expressivité » (von Flotow 2010 : 28 [Nous traduisons]). Sébastien Dhavernas, acteur-doubleur, adaptateur et directeur de plateau de doublage, explique cette situation par le fait que « la population […] a mal réagi devant les rares tentatives de doublage en FQ [français québécois] » (Reinke & Ostiguy, 2012 : 44). Cette mauvaise réception n’a pourtant jamais fait l’objet d’études approfondies qui la confirmeraient et en expliqueraient les causes. C’est pourquoi, à partir d’une étude sociolinguistique de la réception, nous chercherons à savoir si la réception d’un doublage en français québécois est systématiquement mauvaise.

Pour ce faire, nous nous intéresserons à la réception du doublage de Goon, film canadien-anglais ancré dans le monde du hockey et doublé dans un français québécois très familier. Il s’agira d’identifier, à partir de l’analyse du contenu des commentaires formulés par les spectateurs sur les blogues, les forums et les sites destinés au cinéma, les éléments linguistiques (prononciation, lexique, grammaire) et extralinguistiques (sujet du film, âge et sexe des spectateurs) ayant influencé la réception de ce doublage. Nous verrons ainsi que, souvent, les mêmes facteurs ont tantôt contribué au succès de ce doublage, tantôt causé son rejet.

Notre proposition a pour but de présenter un outil d’analyse de discours élaboré entre 2008 et 2011 et testé par la chercheure lors d’enquêtes et d’analyses menées pour sa thèse de Doctorat. Le présent outil est une grille d’analyse discursive dans laquelle nous faisons la distinction entre le phénotexte (le texte dans sa manifestation matérielle) comportant des traits issus de la situation d'énonciation orale d'origine que nous noterons, et le génotexte, composé des structures productrices du texte. Nous en donnons ici les principes essentiels, appliqués au champ du conflit structurant, analysé dans les rapports des couples multiculturels à La Réunion. Épistémologiquement, l’approche adoptée pose une axiologie et des positions sociosubjectives souvent potentialisées (Lupasco), qu’un contexte vient mobiliser dans des stratégies discursives variées appliquées au matériau linguistique (champs et réseaux lexicosémantiques, actes langagiers…) en fonction d’une visée pragmatique. Le modèle privilégie ainsi une perspective dynamique, créative, émergente au fil du discours (Varela), que l’analyse se propose de décrire. Notre objectif, dans cet article,  outre que de présenter un outil original vise la dimension épistémologique et méthodologique, mais nous fournirons aussi des résultats de cette recherche en montrant  des exemples d’analyse textuelle à travers l’application de notre outil.

 

Dans ce travail, nous nous proposons d’étudier la paraphrase basée sur les collocations à verbes supports en malgache et en français qui se distinguent surtout par leurs verbes et leurs structures syntaxiques. Ce sont les paraphrases  telles manome fanampiana ‘donner de l’aide’ ≈ mahazo fanampiana ‘recevoir de l’aide’ ≈ avy… ny fanampiana ‘l’aide vient de…’ ≈ mahakasika… ny fanampiana ‘l’aide concerne’. Nous allons déterminer les caractéristiques lexicales, sémantiques et syntaxiques des paraphrases collocationnelles mettant en jeu des collocations à verbes supports en malgache et faire la comparaison avec le français afin de ressortir leurs ressemblances et leurs différences; identifier les liens paraphrastiques sous-jacents aux paraphrases basées sur ces collocations en malgache et faire la comparaison avec le français et finalement appliquer les règles de paraphrasage impliquant les verbes supports de la Théorie Sens-Texte en malgache afin de les tester et de proposer de nouvelles règles, le cas échéant.

Pour faire notre analyse, nous allons adopter la Théorie Sens-Texte, une théorie linguistique développée par Mel’čuk (2016). Elle accorde une place importante à la paraphrase. Elle propose un modèle fonctionnel de la langue naturelle, le modèle Sens-Texte, qui permet de relier un sens donné à l’ensemble des paraphrases, qui expriment ce sens.

Bibliographie

Mel’čuk, I. A. (2016). Language : From meaning to Text. (Ed.) David Beck. Boston : Academic Studies Press.

 

Dans plusieurs structures de l’anglais et du français, la portée des quantificateurs est ambigüe. Par contre, il a été constaté que leur portée est « gelée » dans certaines structures, entre-autres, dans l’alternance locative des compléments de verbes « spray-load » en anglais, et de verbes apparentés en français ((1) et (2)).

(1)  a. The workers loaded a truck WITH every box. (a>every, *every>a)

     b. Les ouvriers ont chargé un camion DE chaque boite. (un>chaque, *chaque>un)

(2)  a. The waiter cleared a table OF every dish. (a>every, *every>a)

     b. Le serveur a débarrassé une table DE chaque assiette. (un>chaque, *chaque>un)

(3)  Les ouvriers ont chargé un camion AVEC chaque boite. (un>chaque, chaque>un)

Nous avons collecté des jugements d’acceptabilité pour l’interprétation du Lieu en (1) et (2) comme singulier ou pluriel, pour l'anglais. Les données de 56 locuteurs natifs ont montré que tandis que la portée en (1) n’est pas figée, elle l’est en (2), quand la préposition qui introduit le Thème est of. Pour expliquer ce résultat, nous proposons une analyse syntaxique qui réunit les faits de l’anglais à ceux du français : la portée est figée quand la préposition est of/de, mais ambigüe quand elle est with/avec. La phrase anglaise en (1) se comporte plutôt comme sa paire en (3). Nous suggérons que le constat original est dû à des facteurs sémantiques et de traitement de phrase qui mènent à une forte préférence pour la portée de surface en (1).