Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Il est difficile de ne pas voir dans le concept cartésien d'idea, par cause du tournant subjectiviste qu'il introduisit dans la pensée moderne, le signe d'une rupture vis-à-vis du réalisme médiéval des essentiis de Thomas d'Aquin. Bien que révolutionnaire par ce premier côté, l'ontologie des idées de Descartes ne s'est cependant pas développée sans subir, par un autre côté, l'influence de la métaphysique scolastique de Suárez. Une question se pose alors: la théorie cartésienne des idées est-elle au final tributaire ou non de la philosophie scolastique? Face à ce problème, les commentateurs se sont traditionnellement rangés au côté de l'une ou l'autre de deux interprétations, l'une discontinuiste et l'autre continuiste. C'est en contribuant au dépassement de cette dichotomie que notre thèse proposera une solution alternative. L'atteinte de cet objectif suivra une démarche méthodique en deux temps: (1) la doctrine cartésienne de l'idea sera tout d'abord comparée à celle thomasienne de la forma substantialis pour (2) ensuite être contrastée avec celle suarezienne du double conceptus. La conclusion qui résultera de cette analyse comparative sera celle-ci: il y a entre la conception cartésienne et la tradition scolastique à la fois continuité (les idées cartésiennes empruntant leur double réalité d'esse objectivum et d'esse formale à Suárez) et discontinuité (la subjectivation cartésienne des idées impliquant un rejet du réalisme thomasien de la forma substantialis).

L’itinérance est un phénomène qui est vécu par une diversité de personnes. La communication orale proposée dans le cadre du 84e congrès de l’ACFAS porte un regard sur la réalité des personnes itinérantes qui partagent leur quotidien en présence d’un animal de compagnie. Sachant que le milieu de la rue est un environnement stressant et rempli d’épreuves à surmonter, il est possible de croire que d’y vivre en compagnie d’un animal peut amener des contraintes importantes pouvant entraver leurs moyens de survie.

Or, afin de mieux cerner le contexte situationnel que les personnes vivent lorsqu’elles entretiennent une relation avec un animal de compagnie dans la rue, cette communication orale présentera les bénéfices et les contraintes d’une telle relation dans leur parcours de vie. Plus précisément, cet échange de connaissances portera sur l’influence que l’animal peut avoir sur l’identité personnelle et sociale de l’individu ainsi que sur le processus de désaffiliation sociale dans lequel la personne se situe. Bien que ce fragment populationnel ne représente que 10 % des personnes itinérantes, il est important d’aborder leur réalité et cela dans le but de réfléchir sur les actions à mettre en place pour améliorer leur condition de vie.

Mentionnons que cette recherche est en ce moment à l'étape d'analyse des entrevues. Par contre, d'ici la présentation, il sera possible d'avoir accès aux résultats dans son ensemble.

Le droit s’est imposé en force dans les sociétés modernes afin de baliser et coordonner les relations humaines et le vivre-ensemble (Legault, 2011). En dépit de la judiciarisation croissante des rapports humains et sociaux, le recours aux tribunaux semble ralentir au Québec depuis quelques années, laissant apparaître une crise de légitimité (Otis, 2001 et 2005). Les insuffisances du droit sont désormais dénoncées par les juristes, les philosophes et les sociologues (Lajoie, 1991; Legault, 2011; Rocher, 1989). Face à ce constat, plusieurs affirment que l’éthique et la médiation se révèlent toutes désignées pour répondre aux insuffisances du droit et contribuer à résorber la crise actuelle (Legault, 2011; Rocher, 1989; Otis, 2001 et 2005; Lacroix, 2002-03). L’éthique et la médiation permettent en effet une réflexion sur les normes, mais également sur les valeurs et les émotions. Ainsi, elles proposent des cadres régulateurs qui ne soient pas que normatifs. Au Québec, ces modes alternatifs de justice gagnent en popularité (Otis, 2001 et 2005). Mais que proposent-ils plus exactement afin de sortir le droit de la crise qu’il traverse? Sont-ils suffisants? En d’autres termes, en quoi ces modes alternatifs émergeant répondent mieux aux besoins actuels des individus et des sociétés démocratiques?



Le DDT est employé pour combattre la tordeuse des bourgeons de l’épinette dans les forêts québécoises depuis 1952, mais son usage est controversé. Lors de la parution en 1962 du livre de Rachel Carson, Silent Spring, titré ainsi parce que le chant des oiseaux ne se fait plus entendre, la Chambre des Communes se saisit du problème. Elle vote en 1969 une loi interdisant le DDT, interdiction progressive. On l’utilise jusqu’en 1975. Entre 1952 et 1975, trois campagnes anti-tordeuse sont menées : en 1952-1958, 1960-1962 et 1970-1975. Durant la seconde campagne, des ornithologues sont témoins d’un arrosage au DDT alors qu’ils recensent le gros-bec errant dans le bassin de la rivière Patapédia. Pendant la dernière campagne, un produit d’origine biologique, est testé : le Bacillus thuringiensis, bactérie aux propriétés insecticides. Les résultats des tests comparant les deux produits sont publiés en 1977. En 1978, la province adopte le BT comme solution dans le combat contre la tordeuse. C’est la fin d’une époque d’insensibilité aux effets toxiques d’une substance de synthèse qui trente ans auparavant était considérée miraculeuse. Ces événements sont synchroniques de la montée de l’écologie politique; il constitue donc un bon indicateur de la naissance de l’écologie contemporaine. Les principales sources sont des articles savants publiés dans des revues d’ornithologie, d’entomologie et de foresterie.

La demande du député Woodworth, de créer un comité spécial pour déterminer à quel moment un foetus deviendrait humain, de même que celle pour les tests prénataux servant à déterminer le sexe des fœtus, s’appuient sur la science et les traditions religieuses et culturelles. Elles partagent aussi le pouvoir de forcer les femmes et les jeunes filles à se reproduire ou à mettre fin à une grossesse. Ces revendications rendent compte d’une forme de violence structurelle dont il a été très peu question jusqu’ici. Cette présentation 1) explore les types de coercitions reproductives qui sont exercés sur les femmes et 2) la contribution de la reprogénétique à la perpétuation et au raffinement de la violence structurelle.

Méthodologie : Analyse thématique et socio-éthique de la littérature (PubMed, ERIC, FRANCIS, etc).

Résultats :Les femmes subissent plusieurs formes de coercition reproductive relatives à l’obligation d’enfanter ou d’avorter. Les débats sur le statut du fœtus, de même que le développement des tests de diagnostic prénatal non invasifs, nous obligent à nous demander quel est, au prix de leurs corps, de leur vie et de leur santé, le tribut qu’on exige des femmes pour perpétuer certaines valeurs et idéologies culturelles.

Conclusion : Nos sociétés de savoir placent encore le corps des femmes et des jeunes filles, à l’interface du contrôle de l’organisation sociale et de la consolidation des intérêts et des pouvoirs familiaux, politiques, religieux ou autres 

Les échecs répétés du projet voulant conférer à la science un fondement irréprochable ont alimenté, selon Quine, une vague de scepticisme épistémique grandissante. Pour l’empirisme logique, la question épistémique a en effet perdu toute pertinence, puisqu’elle ne peut être caractérisée par un algorithme conduisant, en un nombre fini d’étapes, à un résultat valide, en l’occurrence une découverte, ce qui présuppose que la question épistémique ne peut recevoir une réponse adéquate que dans une perspective formaliste ou logico-déductive. Cependant, Quine préconise le naturalisme ou la substitution, en matière épistémique, des théories scientifiques contemporaines sur la connaissance aux spéculations philosophiques traditionnelles concernant un sujet connaissant idéal. Nous porterons ici notre attention sur un détail peu discuté dans la littérature, à savoir la reformulation de la question épistémique en termes behavioristes proposée par Quine dans From Stimulus to Science. Se voulant une réponse à l’échec de l’empirisme logique et au scepticisme épistémique actuel, nous spécifierons d’abord la signification de ce dernier aux yeux de Quine. Nous considérerons ensuite comment sa critique de la distinction analytique-synthétique le conduit à revoir cette question dans une nouvelle perspective où non seulement la distinction n’est pas éliminée, mais encore qui redonne à la question épistémique toute sa pertinence dans la caractérisation de la science en épistémologie contemporaine.

Plusieurs études se sont intéressées aux relations de couple des femmes offrant des services sexuels et à la violence conjugale qu’elles subissent. Ces études ont démontré un taux de violence conjugale alarmant pour ces femmes, soit plus de 55%. Aucune étude n’a toutefois évalué la violence conjugale perpétrée par les femmes offrant des services sexuels envers leur partenaire. Cette étude évalue la violence conjugale subie et perpétrée par les danseuses érotiques (N= 50;M= 28 ET= 6,3) ainsi que la relation entre ces deux variables. Les participantes ont été recrutées par les mêmes méthodes que celles utilisées par les clients. La violence conjugale a été mesurée par l’Échelle révisée des stratégies de conflits conjugaux (CTS2). Résultats : les danseuses érotiques rapportent avoir commis, en moyenne, 54 (ET= 73) actes de violence conjugale (physique, psychologique et sexuelle) au cours de la dernière année et leur conjoint, 40 actes violents (ET=53). Aussi, 84% rapportent avoir été victime de violence psychologique, 38% de violence physique et 34% de violence sexuelle. Quant à la violence perpétrée, 92% des participantes rapportent avoir commis, au cours de la dernière année, des actes de violence psychologique envers leur partenaire, 52% des actes de violence physique et 26% des actes de violence sexuelle. Un lien positif entre la violence conjugale subie et perpétrée a aussi été démontré (r=0,87, p˂0,001). Les retombées pratiques et théoriques des résultats seront discutées.

La transition à la parentalité (TAP) apporte de grands défis d’adaptation pour les couples. Si l’arrivée d’un premier enfant est généralement positive, il est fréquent de voir une diminution de la satisfaction conjugale lors de cette période et une augmentation des conflits. La présente étude vise à examiner le rôle protecteur de l’intimité conjugale dans les liens dyadiques unissant l’attachement (anxiété, évitement), facteur clé dans la compréhension des relations lors de la TAP, et la gestion des conflits à la satisfaction conjugale chez les couples qui attendent la venue d’un premier enfant. Un échantillon de 100 couples a répondu individuellement à des questionnaires en ligne lors du 2e trimestre de grossesse. Des analyses de médiation et de modération dyadiques s’appuyant sur le Actor-Partner Interdependence model ont été réalisées. Les résultats révèlent que l’anxiété de la femme est liée positivement à son engagement dans les conflits tandis que l’anxiété de son partenaire est liée positivement à son engagement et celui de la femme. Il existe aussi un lien entre l’engagement de chaque partenaire et leur propre satisfaction conjugale, mais ce lien est modéré positivement par l’intimité de la femme. De plus, le lien entre le retrait des conflits de la femme et sa satisfaction est modéré positivement par son intimité. Ces résultats soulignent le rôle de l’attachement dans les dynamiques de conflits et le rôle protecteur de l’intimité chez la femme en période prénatale.

Cet article propose d'examiner les différents noms et concepts utilisés pour décrire les modèles de l'intelligence artificielle (IA) émergents tels que ChatGPT, Gemini, Bard, etc. (les soi-disant LLM ou modèles de langage). Il étudie les notions de IAG (intelligence artificielle générale), de superintelligence (Bostrom) et propose une troisième appellation pour les LLM qui provient du travail de Matteo Pasquinelli soit des modèles statistiques automatisés (ASM). Ce travail cherche à dégager et définir la notion fondamentale se trouvant à la base de la notion d'intelligence, en comparant les notions d'auto-organisation qui semblent remonter au travail de Alexander Bogdanov dans Essais sur la Tektologie (1912) et celles de téléologie qui sont beaucoup plus anciennes et remontent à Aristote.

Du dopage sportif à l’usage de psychotropes pour accroître les capacités intellectuelles ou mieux contrôler les émotions, du recours aux nouvelles technologies reproductives permettant une maîtrise croissante des naissances, au développement d’une médecine anti-âge qui œuvre à l’effacement de toute trace du vieillissement, jamais il n’a été autant question d’améliorer l’être humain et ses performances par le biais des avancées technoscientifiques et biomédicales contemporaines. À la croisée de la sociologie et de l’histoire des idées, cette communication interrogera cette aspiration à un humain augmenté à la lumière de l’idéal humaniste et politique de la perfectibilité humaine systématisé par les philosophes des Lumières au 18ème siècle. À la différence du modèle humaniste de la perfectibilité, qui valorise l’amélioration de la condition humaine dans et par la société, la société de l’amélioration contemporaine paraît promouvoir un modèle de perfectibilité dépolitisé, axé sur l’adaptabilité technoscientifique de l’être humain et la transformation de la vie en elle-même. Assurément révolutionnaire, ce renversement ne l’est certainement pas au sens politique et démocratique du terme. La société de l’amélioration manifeste plutôt, pour reprendre les mots de Hannah Arendt, un « devenir-indifférent à la politique, qui équivaut à renoncer à la pensée et au jugement, à la lutte pour rendre à nouveau le monde humain. »

Avec la révolution cartésienne, le statut ontologique accordé aux idées a subi d'importants changements. Chez Descartes, en effet, toute idée cesse de s'identifier aux formae qui, dans la scolastique thomiste encore, étaient conçues pour exister en dehors du sujet pensant. Désormais, la métaphysique du cogito fera correspondre les idées aux représentations mentales. Assimilées ainsi à des états subjectifs internes à l'esprit, les idées n'existeront plus qu'au sein d'un rapport de dépendance à l'égard de la cogitatio. Mais alors, comment Descartes peut-il faire coexister au sein des idées sensibles la double réalité d'une esse subjective et d'une esse objective? La solution à ce problème passe ici par une thèse inspirée de la phénoménologie brentanienne: les idées cartésiennes consistent en une structure qui unit en elle la réalité duale d'un (a) acte subjectif de pensée (une realitas formalis) intentionnellement dirigé vers (b) un contenu objectif de représentation (une realitas objectiva). Pour démontrer ce résultat, une démarche en deux points sera suivie: (1) les idées sensibles de Descartes seront d'abord définies via une taxonomie des pensées (2) pour ensuite être soumises à une analyse qui en présentera la dualité ontologique. Au final, cette interprétation de l'esse formale et de l'esse objectivum des idées comme acte et objet intentionnels contribuera à retracer la continuité historique qui doit lier la tradition brentano-husserlienne à celle de Descartes.

L’introduction du Test Prénatal Non-Invasif au sein des soins prénataux pour détecter les aneuploidies foetales rencontre actuellement un grand succès. Dans le but d’explorer les attitudes et les perceptions des femmes enceintes et de leurs partenaires vis-à-vis du TPNI, nous avons conduit une étude qualitative basée sur des entrevues semi-dirigées à l’Hôpital Sainte-Justine. La majorité des participants ont considéré que le test constitue un progrès dans le cadre des technologies reproductives. Ils ont souligné de nombreux avantages d’un nouveau test non-invasif, ayant une spécificité élevée et pouvant être effectué dès la dixième semaine de grossesse. Les participants ont préféré que le consentement relatif à la prise de décision autour du test soit fourni par écrit après avoir reçu le counseling d’un professionnel de la santé. Cependant, une des préoccupations soulevées et affectant leur prise de décision pour considérer le TPNI était l’inaccessibilité au test suite à son prix élevé et l’absence de couverture par le système de soins de santé. D’autres enjeux portent sur la routinisation du test et l’augmentation potentielle du nombre d’avortements affectant la diversité de la société en diminuant le nombre d’individus ayant un handicap. Pour assurer une prise de décision éclairée par les femmes et leurs partenaires, des lignes directrices et des stratégies de counseling devraient être mises en place pour une introduction appropriée et à large échelle du TPNI en clinique.

Le Conseil d’évaluation des technologies de la santé (CETS), devenu l'Agence d'évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AETMIS) en 2000, et récemment intégré à l'Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), a publié au-delà de 100 rapports qui ont influencé la pratique médicale au Québec.  Malgré le rôle important de cette agence, ses rapports n'ont jamais fait l'objet d'études critiques de chercheurs en sciences juridiques.  Un sujet en particulier, la réutilisation du matériel médical à usage unique (MMUU), a fait l’objet de six rapports de l’agence de 1991 à 2009.  Une analyse de contenu de ces rapports révèle que la question du consentement d’un patient à l’utilisation de MMUU réutilisé a souvent été analysée de manière sommaire, ou négligée en faveur de discussions plus détaillées sur des aspects économiques ou scientifiques.  Toutefois, la question du consentement éclairé, loin d’être une préoccupation mineure, est fondamentale au respect de l’autonomie des patients, et a bénéficié d’un examen plus approfondi dans le contexte de la réutilisation du MMUU dans d’autres pays. Compte tenu de l’importance grandissante qu’occupe l’évaluation des technologies médicales dans la société, cette étude permettra une réflexion approfondie sur l’opportunité d’intégrer des patients au processus d’évaluation afin de mieux représenter leurs préoccupations, ainsi que d’améliorer la protection de leurs droits en milieu médical. 

La notion de « fonctionnalisme » semble avoir bien mauvaise presse aujourd'hui au sein de la discipline sociologique. C'est que le terme semble encore attaché du relent téléologique que lui ont insufflé les approches fonctionnalistes de Malinowski, Parsons et Merton, lesquels ont voulu percevoir, dans la société, la forme d'un système qui, pareil à un organisme vivant, dispose de fonctions nécessaires à sa survie. Cette nécessité fonctionnelle, mise de l'avant par ces auteurs, aura rapidement classé ceux-ci, devant la montée de la théorie du conflit en sociologie, au cours des années 1970, au rang d'un conservatisme favorable au maintient du statu quo. Bien que ces interprétations se montrent, en fait, quelque peu manichéennes face à des entreprises pourtant distinctes et nuancées, qu'en est-il aujourd'hui du fonctionnalisme? Cette notion est-elle définitivement disqualifiée pour penser la société? Nous proposons, dans le cadre de cette communication, de nous interroger sur le sens de cette notion de « fonctionnalisme » et de voir de quelle manière celle-ci peut nous être encore utile, voire indispensable, pour la pensée sociologique. Nous proposons de réactualiser cette notion, en témoignant de la grande valeur heuristique de celle-ci, sans que nous soyons obligés, pour cela, d’adhérer à une vision téléologique de la société.

Notre communication présente les résultats d'un projet de pédagogie universitaire intégrant des exercices de danse aux programmes de formation en psychologie, pratique sage-femme, sciences infirmières et ergothérapie.

La relation d'accompagnement inhérente aux soins de santé physique et psychologique implique une proximité qui fait appel à la conscience corporelle de l’intervenant. La danse permet d'aborder kinesthésiquement des notions telles que la confiance, la vulnérabilité et l’empathie qui sont généralement abordées théoriquement dans la formation des soignants. Elle amène l’étudiant dans une démarche réflexive et heuristique propice à la construction de son identité personnelle et, par extension, professionnelle. Une telle approche favorise le développement des intelligences kinesthésique, relationnelle et spatiale qui sont moins souvent sollicitées dans le cadre des cours théoriques ; elle devient un complément de formation indispensable.

Le projet a eu un impact important sur la prise de conscience des étudiants mais également sur l'expérience des formateurs concernés qui y trouvent un lieu de rencontre interdisciplinaire des plus intéressants et un espace de réflexion sur la pédagogie universitaire. 





Dans ma thèse, je teste l'hypothèse que l'intervention des idéologies philosophiques dans la formulation du problème de l'unité conceptuelle de la psychologie empêche la reconnaissance du problème réel et bloque ainsi toutes les possibilités de le résoudre adéquatement. Le problème réel étant de trouver le concept cohérent avec nos connaissances du vivant et celle du fonctionnement du système nerveux, qui permet de rendre compte de l’ensemble des phénomènes psychologiques. Peu importe l'idéologie en cause (ex.: positiviste ou phénoménologique), son intervention produit toujours les deux mêmes effets : une réduction du concept de vie à une conception matérialiste; et le blocage de sa reconnaissance comme un principe de base de l'unité conceptuelle de la psychologie. La grande originalité de notre démarche est qu’elle est hautement falsifiable, puisqu’il existe de nombreux textes sur le problème de l’unité de la psychologie sur lesquelles nous pouvons vérifier notre hypothèse de recherche et confirmer la perpétuation des deux erreurs fondamentales et le blocage de la reconnaissance de l’unité conceptuelle de la psychologie que nous proposons. En terminant, les quatre analyses de fond que nous avons réalisées jusqu’à maintenant confirment l’intervention des idéologies dans la formulation du problème de l’unité et le blocage de la reconnaissance de la solution que nous proposons : l’activité relationnelle d’une forme de vie, comme un tout, avec son environnement.



Il est difficile de déterminer les motivations des suicidaires, de chacun d’eux, individuellement. Durkheim, ses prédécesseurs, ses successeurs, ont surtout cherché à établir des corrélations entre l’acte suicidaire et l’âge, le sexe, l’état civil, la profession, la confession, le mode de vie urbain, etc. Il était presque fatal qu’en résulte des inférences entre caractéristiques sociales et passage à l’acte, de sorte que les caractéristiques en sont venues à passer pour des causes. Le procédé est questionnable. L’inférence est d’autant une tentation que la confidentialité des données personnelles rend difficile l’exploration des motivations.

En utilisant un corpus historique de pièces accessibles sans restriction, on évite l’inférence statistique. Ainsi des dossiers des militaires canadiens des années 1914-1922 et 1939-1947. Une fois résolue la difficulté d’établir les listes de noms, 530 cas ont été repérés. L’analyse montre que la corrélation entre combat et passage à l’acte est faible, que les principales causes sont les maladies mentales graves, comme la schizophrénie, de difficiles relations familiales ou sociales et des attentes économiques négatives à la démobilisation. Parfois ces motifs se conjuguent entre eux ou avec d’autres moins prégnants. Les traumatismes physiques ou psychologiques arrivent derrière comme motifs de suicide. Ce corpus, l’un des plus importants du genre au monde, permet d’aller loin dans la recherche des motivations des suicidés.

L’aide internationale s’attaque aux problèmes de justice sociale les plus importants. Malheureusement, cette aide est généralement peu efficace. En réaction contre ce problème, l’altruisme efficace (AE) propose des solutions qui maximisent l’utilité de chaque dollar afin de faire la plus grande différence dans la vie du plus grand nombre de personnes.

En contradiction avec l’approche utilitariste prise par l’AE, les tenants de la critique institutionnelle (CI) affirment que l’AE pourrait être beaucoup plus efficace s’il s’attaquait à la racine du problème, les institutions, plutôt qu’aux symptômes, la souffrance individuelle.

La question qui guidera ma présentation sera: comment intégrer la CI à l’AE sans contrevenir à sa conception de l’utilité?

Pour répondre à cette question, je présenterai d’abord l’AE afin de faire ressortir les critères de leur conception de l’efficacité. Puis, je ferai de même pour la CI. Cela me permettra de faire  une analyse comparative des deux conceptions de l’efficacité afin de faire ressortir les pistes de solutions possibles.

La solution novatrice que je propose est d’intégrer des aspects de la conception de l’efficacité de la CI à l’AE. Plus précisément, je propose que l’AE devrait soutenir les transferts de fonds déjà envoyés par les migrants économiques qui soutiennent financièrement leur famille. Je propose de soutenir ces migrants dont on ne parle jamais et qui font une grande différence pour ceux qui nous restent souvent invisibles.

À l'ère de l'intelligence artificielle (IA), la compréhension et la définition de l’amour subissent des transformations profondes. La problématique centrale de cette recherche porte sur l’impact des technologies émergentes sur l’identité et l’intimité, ainsi que sur les défis éthiques qu’elles posent. Alors que l'IA devient omniprésente dans nos vies quotidiennes, des questions cruciales se posent concernant la nature des relations humaines et la manière dont elles peuvent être influencées par des agents non humains.

En examinant des cas concrets tels que les applications de rencontre, les robots conversationnels et les dispositifs d'assistance à la rédaction de messages, nous chercherons à identifier les implications de ces innovations sur les relations humaines traditionnelles. La méthodologie adoptée comprend une revue critique interprétative de la littérature existante, qui permettra de cartographier le paysage éthique et les enjeux associés à l'utilisation de l'IA dans le domaine des relations amoureuses. 

Les résultats préliminaires suggèrent que l'IA pourrait à la fois faciliter et complexifier les relations humaines, entraînant des implications significatives pour l'autonomie individuelle, l'identité sociale, et la compréhension de l'amour. Ce projet de recherche vise à enrichir le débat sur les nouvelles formes d'intimité et à éclairer les pratiques professionnelles, la recherche et les politiques publiques dans ce domaine en pleine évolution.

Le DPNI est une technique récente recueillant l’ADN des cellules fœtales libres, entre 8 à 10 semaines de gestation, par une prise du sang maternel afin de détecter les aneuploïdies fœtales. Sa simplicité et l'absence de risque permettent d'éliminer l'anxiété associée à la procédure et le risque de fausse couche.Il permet à la femme de se concentrer sur les résultats plutôt que sur la procédure et les risques, améliorant son autonomie reproductive. Paradoxalement, ces caractéristiques créent une menace potentielle sur cette autonomie. Pour les tests invasifs, le choix de les refuser peut être justifié par la présence d'un risque de fausse couche. Inversement, l’absence de ce risque modifie le contexte de prise de décision favorisant une pression à tester, pouvant venir de son partenaire, sa famille, d’une d’obligation morale d’être une mère responsable, des attentes de la société qui pèsent sur elle ou du risque de stigmatisation de de mener à terme une grossesse affectée. Le DPNI est une technologie révolutionnaire mais pour promouvoir l'autonomie reproductive de la femme, il devrait rester un choix. La femme devrait savoir qu'elle peut le refuser et être protégée des influences externes par un conseil génétique approprié. Pour celles qui souhaitent mener leur grossesse affectée, il faudrait créer des systèmes de soutien social pour les enfants trisomiques et favoriser le traitement de ces maladies.

La légalisation de la prostitution est au cœur d'un important débat dans plusieurs pays. Deux études ont évalué l’opinion de personnes offrant des services sexuels sur ce sujet. Ces études ont été menées dans des États où la prostitution est légalisée ou criminalisée alors qu’au Canada, la prostitution n’est pas illégale, bien que trois activités y étant liées sont interdites. La présente étude évalue l’opinion de 27 danseuses érotiques (M= 24,3 ans, ET= 3,8) et de 15 danseurs érotiques (M=27,1 ans, ET= 6,1) du même âge, recrutés dans des clubs ou des soirées de danses érotiques. Lors d’une entrevue semi-structurée, les participants ont d’abord mentionné sur une échelle Likert allant de 1 (totalement en désaccord) à 5 (totalement en accord) leur opinion sur la légalisation de la prostitution. Les résultats démontrent que les danseurs érotiques (M=3,5, ET=1,6) et les danseuses érotiques (M=3, ET=1,5) sont en accord avec la légalisation de la prostitution. Il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes (t(36)=0,83, p=0,41). Les participants ont aussi expliqué les raisons de leur position. Par émergence pure, huit catégories de réponses ont été créées. Les réponses ont été codifiées dans les catégories via accord interjuges.  La catégorie de réponses la plus fréquemment abordée (44%) est « Meilleur encadrement et conditions de travail », suivie par « Libertés et choix personnels » (25)%.  Les retombées pratiques et théoriques de ces résultats seront discutées.

La philosophie des soins palliatifs favorise la prise en charge globale des patients, à travers l’ensemble des dimensions de la vie. Dans un contexte de fin de vie, la réponse aux besoins spirituels compte parmi les éléments majeurs et constitue l’un des fondements des projets de soins partagés, à travers la relation patients-soignants.  Les infirmières auxiliaires et préposées aux bénéficiaires réalisent de 80 à 90% des soins auprès des patients.  Malgré le fait qu’elles occupent une place centrale dans la réponse aux besoins des patients, elles sont pratiquement invisibles dans la littérature.  En effet, très peu de publications portent sur le travail des aides-soignantes et encore moins sur la façon dont elles définissent la spiritualité et comment elle s’exprime dans le quotidien des soins.  Pourtant, de par la nature de leur fonction auprès des patients en fin de vie, elles ont la possibilité d’entrer dans l’intimité de ceux-ci.  À partir d’une approche phénoménologique, cette étude vise à mieux comprendre comment les infirmières auxiliaires et préposées conçoivent la spiritualité et la façon dont elles intègrent les dimensions de l’expérience spirituelle dans les soins aux patients en fin de vie.  Les données recueillies à partir d’observations participantes auprès de ces dernières, seront présentées dans le cadre de cette communication orale.  Les implications cliniques associées à l’organisation des soins seront finalement discutées.

Dans l’industrie du doublage au Québec, le français québécois est généralement délaissé au profit du français international, « un langage construit, relativement artificiel, reconnaissable à son manque de couleurs et d’expressivité » (von Flotow 2010 : 28 [Nous traduisons]). Sébastien Dhavernas, acteur-doubleur, adaptateur et directeur de plateau de doublage, explique cette situation par le fait que « la population […] a mal réagi devant les rares tentatives de doublage en FQ [français québécois] » (Reinke & Ostiguy, 2012 : 44). Cette mauvaise réception n’a pourtant jamais fait l’objet d’études approfondies qui la confirmeraient et en expliqueraient les causes. C’est pourquoi, à partir d’une étude sociolinguistique de la réception, nous chercherons à savoir si la réception d’un doublage en français québécois est systématiquement mauvaise.

Pour ce faire, nous nous intéresserons à la réception du doublage de Goon, film canadien-anglais ancré dans le monde du hockey et doublé dans un français québécois très familier. Il s’agira d’identifier, à partir de l’analyse du contenu des commentaires formulés par les spectateurs sur les blogues, les forums et les sites destinés au cinéma, les éléments linguistiques (prononciation, lexique, grammaire) et extralinguistiques (sujet du film, âge et sexe des spectateurs) ayant influencé la réception de ce doublage. Nous verrons ainsi que, souvent, les mêmes facteurs ont tantôt contribué au succès de ce doublage, tantôt causé son rejet.

Notre proposition a pour but de présenter un outil d’analyse de discours élaboré entre 2008 et 2011 et testé par la chercheure lors d’enquêtes et d’analyses menées pour sa thèse de Doctorat. Le présent outil est une grille d’analyse discursive dans laquelle nous faisons la distinction entre le phénotexte (le texte dans sa manifestation matérielle) comportant des traits issus de la situation d'énonciation orale d'origine que nous noterons, et le génotexte, composé des structures productrices du texte. Nous en donnons ici les principes essentiels, appliqués au champ du conflit structurant, analysé dans les rapports des couples multiculturels à La Réunion. Épistémologiquement, l’approche adoptée pose une axiologie et des positions sociosubjectives souvent potentialisées (Lupasco), qu’un contexte vient mobiliser dans des stratégies discursives variées appliquées au matériau linguistique (champs et réseaux lexicosémantiques, actes langagiers…) en fonction d’une visée pragmatique. Le modèle privilégie ainsi une perspective dynamique, créative, émergente au fil du discours (Varela), que l’analyse se propose de décrire. Notre objectif, dans cet article,  outre que de présenter un outil original vise la dimension épistémologique et méthodologique, mais nous fournirons aussi des résultats de cette recherche en montrant  des exemples d’analyse textuelle à travers l’application de notre outil.

 

Dans ce travail, nous nous proposons d’étudier la paraphrase basée sur les collocations à verbes supports en malgache et en français qui se distinguent surtout par leurs verbes et leurs structures syntaxiques. Ce sont les paraphrases  telles manome fanampiana ‘donner de l’aide’ ≈ mahazo fanampiana ‘recevoir de l’aide’ ≈ avy… ny fanampiana ‘l’aide vient de…’ ≈ mahakasika… ny fanampiana ‘l’aide concerne’. Nous allons déterminer les caractéristiques lexicales, sémantiques et syntaxiques des paraphrases collocationnelles mettant en jeu des collocations à verbes supports en malgache et faire la comparaison avec le français afin de ressortir leurs ressemblances et leurs différences; identifier les liens paraphrastiques sous-jacents aux paraphrases basées sur ces collocations en malgache et faire la comparaison avec le français et finalement appliquer les règles de paraphrasage impliquant les verbes supports de la Théorie Sens-Texte en malgache afin de les tester et de proposer de nouvelles règles, le cas échéant.

Pour faire notre analyse, nous allons adopter la Théorie Sens-Texte, une théorie linguistique développée par Mel’čuk (2016). Elle accorde une place importante à la paraphrase. Elle propose un modèle fonctionnel de la langue naturelle, le modèle Sens-Texte, qui permet de relier un sens donné à l’ensemble des paraphrases, qui expriment ce sens.

Bibliographie

Mel’čuk, I. A. (2016). Language : From meaning to Text. (Ed.) David Beck. Boston : Academic Studies Press.