Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Il est généralement reconnu que l’élision de [l], dans les pronoms « il(s) » et « elle(s) », est un trait distinctif du français québécois oral. Toutefois, peu d’études se penchent sur ce phénomène et lorsqu’elles le font, ne se concentrent que sur « il(s) ».

Est-il vrai que tous les Québécois font systématiquement cette élision? Une analyse de type sociolinguistique (Goldvarb, par régressions multiples) portant sur des données de 2006 du corpus Phonologie du français contemporain (PFC) permet de répondre à cette question. Elles concernent 5 locuteurs natifs du français québécois, soit 2 hommes et 3 femmes, pour un total de 148 occurrences de la variable (dépendante).

Plusieurs contraintes (variables indépendantes) peuvent expliquer la variation constatée. Parmi celles-ci, les contraintes linguistiques suivantes ont été identifiées : le contexte phonologique précédent et suivant, la catégorie grammaticale suivante, le type de pronom et la position de son référent. Il se peut aussi qu’une contrainte stylistique contribue à expliquer la variation : le type de conversation, libre ou dirigée. Le genre, l'âge et le lieu de naissance des locuteurs constituent les contraintes sociales analysées dans l’étude.

Les résultats préliminaires montrent que l’élision est beaucoup plus fréquente lorsqu’il est question du pronom « il(s) » que du pronom « elle(s) » et lorsque le type de conversation est libre.

L'urbanisation du monde contemporain « ne correspond pas à une nouvelle sédentarisation, mais plutôt à de nouvelles formes de mobilité » (Auger 2009 : 21). La dynamique de chaque métropole contient deux types de flux : un global, celui du monde-ville, qui représente l'idéal et l'idéologie du système de la globalisation, et qui fait du monde une ville uniforme, avec les mêmes entreprises, les mêmes systèmes financiers et les mêmes produits; et un autre local, celui de la ville-monde, où s'expriment toutes les conflits, contradictions et divisions de la planète, engendrés par la globalisation (Auger 2009 : 33-34). Dans ce contexte, notre recherche prend le cas de Santiago du Chili et soutient que les dynamiques globales et locales de la ville trouvent leur contrepartie dans les pratiques linguistiques discursives de ses habitants. La spécificité de notre contribution réside dans le fait de montrer comment les dynamiques urbaines sont imbriquées avec les dynamiques langagières, et vice versa. L'exposition s'appuie sur 18 des 72 entretiens semi-dirigés qui constituent le corpus du projet. Les résultats préliminaires montrent que la ségrégation spatiale et l'accès inégal à la mobilité sociale sont liés à des positions discursives différenciées et à la discrimination linguistique, et qu'il existe un imaginaire d'une langue idéale standard qui coexiste avec une évaluation positive des normes linguistiques communautaires.

Le sens est au cœur des langues et de l’apprentissage des langues. Notre proposition de communication porte sur un des aspects les plus délicats de la (re)construction du sens : la polysémie. Or, ce phénomène de la variation du sens des mots, lié à la compréhension plutôt qu’à l’expression (Nation, 2001), constitue une difficulté, qui déstabilise l’apprenant de langue seconde dont le recours sera souvent le dictionnaire occasionnant coût élevé en temps, surcharge cognitive, rupture avec le texte et baisse de la motivation. Dès lors, comment aborder ces glissements de sens et concilier « variation » et « stabilité » spécifiques à la polysémie? Dans un premier temps, notre réflexion portera sur le concept-même de polysémie, les apports des grammaires cognitives (Fuchs, 2007; Victorri, 1996) et leurs potentielles implications en classe de L2, notamment sur le processus d’interprétation comme « construction dynamique du sens ». Dans un deuxième temps, nous analyserons des situations de classe dans lesquelles les apprenants, en lecture, font face à la polysémie de lexèmes verbaux (i) en ayant la possibilité de recourir au dictionnaire ou (ii) en s’appuyant sur le seul contexte. Les résultats préliminaires montrent que le recours au dictionnaire, qui détourne de la focalisation sur le contexte, multiplie la divergence des réponses et des interprétations des apprenants. L’appui du seul contexte permet une prise de conscience de « l’espace sémantique » du mot et diminue les écarts.

En français, les noms à voyelle-initiale sont généralement prononcés avec différentes consonnes initiales (par ex., un /n/avion, des /z/avions, etc.) dû à des contextes de liaisons variables. Cette étude examine l’encodage des formes des noms à voyelle-initiale chez les enfants de 30 mois. Nous utilisons un eye-tracker où chaque essai présente les images de deux objets (gauche-droite) alors qu’un objet est nommé (par ex., « Oh regarde, joli avion »). Le regard de l’enfant sur les objets est enregistré en ligne à une résolution de 16 msec. Nous avons 2 types d’essais. Le premier présente les formes correctes à voyelle-initiale (par ex. joli avion) et à z-initiale (par ex. jolis /z/avions). Le deuxième, les formes incorrectes, présente une intrusion d’une consonne de liaison /t/ (par ex. joli /t/avion, dérivé de : petit /t/avion) et une consonne /g/ non reliée à la liaison (par ex. joli /g/avion). Les résultats (20 enfants) montrent qu’à 0,5 sec après le début du nom, les enfants reconnaissent l’objet nommé dans les essais de « formes correctes ». La reconnaissance de l’objet nommé est retardée dans les essais de /t/, et encore plus retardée (après 1.7 sec) dans les essais de /g/. Ceci suppose que les enfants de 30 mois ont une certaine connaissance des liaisons. Bien que les noms à voyelle-initiale (par ex. avion) soient rarement prononcés sans consonne-initiale (par ex. joli/demi avion) dans la parole de parents, les enfants ont appris à encoder ces formes à voyelle-initiale.

Les dictionnaires destinés au grand public effectuent un traitement minimal des suffixes, éléments majeurs de la construction du lexique. Porteurs d’un sens abstrait et éléments non-autonomes, ils méritent un traitement systématique. Le suffixe -IER présente plusieurs caractéristiques intéressantes : il possède une alternance en genre et crée des mots qui appartiennent à différentes classes grammaticales. Ils forment des noms d’agents et des adjectifs qui varient en genre et des noms d’objets qui ne devraient pas connaître d’alternance en genre (bien qu'il existe des contre-exemples). Les études antérieures qui traient de ces suffixes ne se penchent pas sur la flexion en genre qui soulève pourtant d’importantes questions : entre autres, certains mots qui ne devraient pas connaître une variation en genre en possèdent une et certains sens sont associés à plus d’un genre. Il est donc pertinent de se pencher sur la représentation unifiée du suffixe -IER en considérant le genre, rappelant ainsi les travaux effectués par Corbin et Corbin (1991). Toutefois, nous allons également montrer pourquoi un traitement polysémique doit néanmoins préférable au traitement unifié en prenant en compte les différences sémantiques entre les lexèmes construits et un critère statistique.

Parmi les points orthographiques amendés par l'arrêté Haby (1976) figure celui de l’accord du participe passé avec des verbes tels que coûter, valoir, courir, vivre, etc., lorsque ce participe suit un complément : il sera permis d’écrire Les cinq dollars que ce livre m’a coûtés, alors que l’usage laisse ce participe invariable.

Les compléments de type les cinq dollars peuvent-ils, à partir d'une analyse syntaxique et sémantique, être distingués des compléments de type une pomme dans Je mange une pomme ?

Pour répondre à cette question, nous étudierons l’évolution de la règle d’accord du participe passé avec avoir. Nous chercherons à savoir comment les théories grammaticales couvrant les quatre grandes périodes de la grammaire scolaire ont analysé les compléments de type cinq dollars dans Ce livre coûte cinq dollars.

Pour cerner les raisons justifiant l'accord du participe passé, nous explorerons les différentes explications proposées par Bouchard (1987) et Kayne (1989). Nous présenterons l’analyse d’un corpus d’une quinzaine de verbes, sur lesquels nous mettrons en application différents tests linguistiques: utilisation de questions; pronominalisation; passivation; transformation en proposition participiale dont la copule est sous-entendue; substitution adverbiale.

À partir de nos résultats et des travaux de Gross (1969) et de Smith (1996), nous questionnerons la pertinence de la notion d’objet direct et l'utilité de l’accord du participe passé dans la langue française.

L’apprentissage des habiletés réceptives d’une langue seconde est largement influencé par l’authenticité, l’intérêt, la pertinence, et l’adaptabilité de documents choisis, en ligne ou existant sur un support plus traditionnel. L’exploitation adéquate de ces outils est aussi tributaire de l’emploi privilégié ou non qu’en font les didacticiens et praticiens en enseignement, en fonction de leurs intentions de représentations socioculturelles et identitaires.

La réflexion que nous proposons sert au questionnement associé à la conceptualisation et la réalisation de matériel pédagogique, à partir d’un outil didactique et projet pilote publié en 2012. Une entente interinstitutionnelle a permis à 18 étudiants finalistes en journalisme de contribuer à l’élaboration d’un recueil d’activités destiné à l’apprentissage du français langue seconde (FLS).  Les activités pédagogiques proposées servent de continuum entre la langue parlée par des francophones de la communauté et les répertoires linguistiques traditionnels utilisés dans les pratiques d’enseignement du FLS. Cette initiative est un exemple de la vitalité, de la vigueur et de la richesse des communautés francophones en situation minoritaire, tout en étant en lien avec les visées pédagogiques du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) ainsi qu’en témoigne l’accueil enthousiaste que lui ont réservé  une cinquantaine d’enseignants de FLS au Canada, en France, en Belgique, au Mexique et aux États-Unis.

Levin (1993) donne une description d'environ 3200 verbes de l'anglais. Elle analyse les comportements syntaxiques (alternances) des verbes ainsi que leurs sens en fonction des types d’alternances qu’ils peuvent accepter. Une alternance décrit un changement dans la structure syntaxique du verbe et de ses arguments (passif, transitivité, effacement d'argument, inversion du sujet/verbe, verbe support, etc.).  Cette description a permis l'apparition de la notion du schéma prédicatif, inspirée entre autres des travaux de Fillmore (1968), Jackendoff (1972) puis de Saeed (2003) et qui permet d'attribuer un rôle sémantique aux différents arguments des prédicats verbaux dans un corpus donné.

C'est dans ce cadre que nous avons construit une ressource lexicale pour la langue Arabe. Il s'agit d’une ressource sémantico lexicale informatisée pour les constructions morphologique du verbe dans le corpus du Coran. Une expérience pilote a été conduite sur un échantillon de 140 verbes présents dans le corpus du Coran. Cette ressource propose de fournir un lien entre les racines verbales et la classification sémantique.

Dans cette communication, nous allons présenter  notre méthodologie ainsi que nos plans pour étendre la couverture de notre corpus.

La Charte de la langue française reflète un désir québécois d’assurer la pérennité du français en tant que langue de cohésion sociale (CSLF, 2008). Le processus décisionnel ayant trait aux politiques linguistiques favorise un droit collectif au maintien de la langue officielle plutôt qu’un droit linguistique et de langue de scolarisation individuel (Rousseau & Côté, 2017). Les politiques linguistiques québécoises sont un sujet abondamment discuté dans la littérature académique, tant pour les risques que pose le déclin du français (Castonguay, 2002; Poirier, 2016; Termote, 2017), que pour les contraintes qu'elles imposent (Bourhis, 2019, 2020; Gérin-Lajoie, 2021; Lamarre, 2007). Cependant, l’opinion des parents québécois quant à ces politiques et l’impact qu’elles ont sur l’expérience scolaire de leurs enfants est un enjeu peu étudié (Kircher, 2019; Surrain, 2018).

Cette présentation des résultats finaux d'une étude menée auprès de parents québécois (n=44) ayant des enfants d'âge scolaire met en lumière leurs opinions et expériences en ce qui concerne les politiques linguistiques en milieu scolaire et leur effet sur l’apprentissage des langues chez leurs enfants. Des données générées lors de 13 groupes de discussion sont examinées thématiquement et font l’objet d’une analyse de 3 variables – le lieu de résidence, le profil culturel et le statut d’admissibilité à l'éducation en anglais – susceptibles d’influencer le type et la qualité de l’enseignement reçu par les élèves.

Notre étude porte sur les inférences épistémiques de la désagentivisation en contexte de procès, plus précisément les instances des formes inaccusatives. Les constructions inaccusatives se font avec des verbes intransitifs dont le sujet est sous-jacent (Perlmutter, 1978). Nous voyons comment les personnes participant au processus judiciaire s’en servent pour réitérer le niveau de responsabilité d’une personne dans l’évènement décrit par la phrase. Nous nous intéressons à ce phénomène syntaxique, car la position syntaxique du constituant qui représente l’agent, c’est-à-dire la personne ou l’objet qui accomplit l’évènement décrit par le verbe, n’est pas dans la position de sujet. Ehrlich (2001) note, dans une analyse de procès d’agressions sexuelles, que les formes inaccusatives permettent de rendre plus flou le niveau de responsabilité de l’agent sur l’évènement décrit par verbe. Notre recherche cherche donc à voir comment les avocats et les témoins utilisent les constructions inaccusatives du français comme mécanisme de désagentivisation et quelles sont les interprétations pragmatiques qui découlent de ces formes. Pour ce faire, nous analysons les résultats obtenus du codage des transcriptions de procès et voyons la fréquence d’utilisation des formes inaccusatives par les locuteurs. La méthode inductive proposée nous permet de réfléchir aux enjeux liés à la catégorisation des constructions syntaxiques et des informations discursives.

Cette proposition s’inscrit dans un large projet d’analyse des reformulations multimodales (RM) dans la construction du discours : décrire les relations qu’entretiennent 3 canaux sémiotiques multimodaux (la parole (S1), la gestualité co-verable (S2) et les supports de présentation (S3)) dans des discours scientifiques/académiques (pour la présente étude : vidéos des TedX de l’UNamur, 2016). L’objectif est de savoir comment les reformulations multimodales participe au caractère performant du discours, à la construction de sa cohérence. Les RM sont étudiées du point de vue interne à chaque système sémiotique (S1, S2, S3) et du point de vue du croisement d’un système à l’autre (rapport S1/S2, S1/S3, S2/S3 et S1/S2/S3).  L’analyse (en cours, résultats avril 2018) s’opère comme suit : repérage des passages où se trouvent des RM et les canaux mobilisés, annotation des données dans ELAN (voir image), analyse quantitative et qualitative des RM et des croisements, identification des paradigmes d’utilisation (des prestations sans RM à celles qui exploitent abondamment les croisements sur les 3 niveaux S1-S2-S3). Contrairement à ce qui a été avancé (Bouchard et Parpette 2008, 2010), mon hypothèse est qu’il ne s’agit pas de 2 (voire 3) discours distincts et simultanés. Je considère que la linéarité (de S1 d’une part, de S3 d’autre part) et la simultanéité des 3 sources d’information (S1, S2 et S3) s’entrecroisent sans cesse dans la construction d’un discours unique mais plurisémiotique.

Les politiques langagières au Québec sont bien connues. Les dispositions de l’article 58 de la Charte de la langue française, régissant la place du français dans l’affichage public, ont eu un effet considérable sur le paysage linguistique, surtout à Montréal. L’objectif primaire, la promotion d’une langue, se retrouve dans d’autres politiques linguistiques à travers le monde, à commencer par le pays de Galles, où les efforts de revitalisation du gallois, entamés dans les années 1960, ont culminés dans son adoption comme unique langue officielle du pays en 2011. Ici aussi, des mesures d’incitation ont, depuis 1993, résulté en une plus grande visibilité du gallois dans l’espace public, sans toutefois éliminer l’anglais, la langue majoritaire. À Singapour, avec quatre langues officielles, la planification langagière s’est surtout concentrée sur la promotion de l’anglais et du mandarin, ainsi qu’à l’éradication des variétés «non standard». Il n’y existe pas de cadre législatif relatif au paysage linguistique, même si ce dernier est influé par les politiques en vigueur. Un corpus photographique de ces trois sites donne une première vue d’ensemble sur les effets des politiques sur les paysages linguistique respectifs. À Montréal, la loi est quasiment appliquée (avec des variations géographiques), au pays de Galles le bilinguisme est prépondérant, et à Singapour l’absence de règles strictes résulte en l’omniprésence de la 4ème langue officielle: l’anglais.

Maladie bipolaire.Paranoïa. Psychose.La lecture de ces termes évoque des représentationspropres au contexte social dans lequel nous nous trouvons.En effet, comme la maladie mentale est à la fois interprétée et construite socialement, les façons de se la représenter varient d’un groupe à l’autre (Bélanger, 2001).  

 

Les précédentes études au sujet des représentations de la maladie mentale au sein de la société québécoise ont principalement porté sur les personnes atteintes de maladie mentale. Ces travauxont permis d’identifier la perception des gens en regard des façons de nommer les personnes atteintes de troubles de santé mentale (Green et al., 1987 ; Beiser et al., 1987 ;Poulin et Lévesque,1995)ou de mieux comprendre comment les gens identifient et décrivent la maladieainsi que la façon dont ils réagissent à son égard (Bélanger, 2001).  

 

Toutes ces études traitent de la maladie mentale comme un phénomène indifférencié, mais aucune ne porte sur les désignations de la maladie mentale.Nous nousproposonsdonc d'étudier le sens de termes issus de la psychiatrie dans le discours courant, soit celui produit par des non-psychiatres.À partir d’un corpus composé de documents écrits, nous analyseronsle sens des termes bipolaire, paranoïa et psychoseà travers le processus de progression des termes vers l’usage courant. Nous tenterons de voir quels éléments expliquent leur processus de modification sémantique, s'il y a lieu.

       Dans la présente étude, nous allons tenter de découvrir les représentations que se font les étudiants issus de la région des Aurès sur les langues en contact en Algérie.

 

       Nous nous interrogerons sur les fonctions sociales qu’attribuent les locuteurs à ces langues et de leurs attitudes à l’égard des différentes langues en contact (l’arabe parlé algérien, l’arabe enseigné, le français, les variétés de Tamazight : Kabyle –chaoui – Mozabite – Targui, et subsidiairement l’anglais, l’allemand, l’espagnol ou l’italien).

 

        Cela nous mènera à nous poser la question de savoir  si ces attitudes vont influer positivement ou négativement sur les visions qu’ont ces locuteurs sur le phénomène de l’interculturalité.

 

        Un  questionnaire distribué aux étudiants de l’Université El-Hadj Lakhdar de BATNA  nous a permis de cerner notre problématique :                                                            

 

- A quel niveau sociolinguistique les langues en présence s’affrontent-elles dans le milieu estudiantin ?                                                                                                                    - Qu’est-ce qui sous-tend cette confrontation entre les langues à l’université ?      

 

                          -------------------------------------------------------

Mots-clés : représentations - langues - attitudes sociolinguistiques - enjeux  culturels.

 

La téléréalité Occupation double offre un accès inédit à la parole spontanée ainsi qu’aux discours épilinguistiques émis dans et autour de l’émission, permettant d’observer les attitudes linguistiques quant à ces usages. L’objectif de la communication est d’identifier les traits linguistiques et sociaux des candidat·e·s qui font le plus réagir, tout en offrant une analyse critique des arguments avancés pour révéler les attitudes sous-jacentes.

Notre corpus est constitué de tous les épisodes de l’édition 2020 d’Occupation double, des émissions du talk-show La semaine des 4 Julie, de 155 articles journalistiques, de plus de 21 000 commentaires Facebook et les tweets comprenant le mot-clé #ODChezNous. Nous retenons 905 commentaires de types épi-/métalinguistiques, analysés de façon qualitative grâce au logiciel Nvivo.

Les résultats indiquent que les réactions portent notamment sur le recours à l’anglais, des éléments lexicaux, morphosyntaxiques et de prononciation s’écartant de la norme socialement favorisée. Nous remarquons, entre autres, que le fait que les candidat·e·s soient jeunes semble faire réagir, et que les pratiques langagières de personnes issues de la diversité ethnique et/ou de communautés de pratique non francophones sont la cible de vives critiques. La compréhension de ces opinions exprimées dans la sphère médiatique est essentielle, puisqu’elles peuvent renforcer les préjugés et stéréotypes qui circulent dans la société quant à des groupes déjà marginalisés.

Les discours politiques sont massivement analysés par les politicologues (Monière 2008) et les sociologues (Bourque & Duchastel, 1988 ; Duchastel, 1993) qui n’ont qu’une approche sommaire du matériau linguistique qu’ils analysent et ne prennent pas en compte les travaux récents des linguistes dans les domaines de l’énonciation (Kerbrat-Orrechioni, 1980) et de l’analyse de discours d’inspiration psycholinguistique (Bronckart et coll., 1985, 1996 ; Libersan & Foucambert, 2012). Notre recherche se propose de réaliser une description approfondie du matériau linguistique composant le discours électoral des chefs des principaux partis politiques du Québec (PLQ, PQ, CAQ et QS) lors des élections provinciales de septembre 2012. Après avoir retranscrit les discours des politiciens et politiciennes présentés durant le Téléjournal de 22h à Radio-Canada, nous avons analysé notre corpus à l’aide de la grille élaborée par Bronckart et coll. (1985) pour comptabiliser un certain nombre d’évènements linguistiques, comme les déictiques temporels, les auxiliaires et les densités verbale et syntagmatique. Les données recueillies seront exploitées à l’aide d’analyses factorielles discriminantes et d’analyses en composantes principales. Il nous est dès lors possible de comparer les discours et leur fonctionnement linguistique (Mayaffre, 2002), et ainsi de mieux comprendre les stratégies du discours électoral.

 



La sociolinguistique a bien montré que, du point de vue linguistique et fonctionnel, toutes les variétés d’une langue s’équivalent. Cette idée a fait son chemin au point où de plus en plus de personnes conçoivent le français comme étant une langue pluricentrique où les normes endogènes de la francophonie (p.ex. du Québec) côtoient la norme exogène du « centre » (de la France). Or, cette valorisation a ses limites, comme le montre le cas du doublage québécois. Bien que les Québécois veuillent se reconnaître dans la langue des films doublés, l'Union des Artistes considère que le doublage doit être fait dans un français international neutre qui, selon elle, ne laisserait transparaitre que quelques particularités de la culture québécoise.

L’objectif de cette étude est de savoir si les Québécois sont en mesure de reconnaître un doublage fait au Québec. 296 énoncés extraits de 5 films américains préalablement sélectionnés ont été présentés à des participants âgés de 19 à 39 ans (n=40) à l’aide du logiciel de perception Parsour. Ceux-ci devaient écouter les énoncés et dire s’il s’agissait d’un extrait de la version québécoise ou française. Les résultats démontrent que l’accent québécois est souvent confondu avec l’accent français. Une analyse des énoncés en fonction de leurs caractéristiques linguistiques permettra de déterminer ce qui contribue à la perception d’un énoncé donné comme étant québécois ou français.

Une vaste étude interlinguistique a récemment établi que les quantificateurs étaient acquis selon des patrons universels (Katsos et al., 2016). Il semble également que l’acquisition de la quantification soit basée sur des éléments purement linguistiques plutôt que sur des compétences cognitives non verbales ou sur la cognition sociale (Katsos et al., 2011). Ainsi, l’évaluation des habiletés réceptives et expressives de la quantification s’avérerait un indice fort révélateur de la présence d’un trouble développemental du langage (TDL). 

Bien que les quantificateurs soient acquis selon des étapes universelles, la trajectoire développementale de la quantification en contexte de phrases varierait en fonction de facteurs syntaxiques, sémantiques et pragmatiques (Labelle et Valois, 2003; Philip, 1995; Noveck, 2001). La maîtrise de la quantification serait non seulement soumise à la compréhension du concept du quantificateur, mais également à différents facteurs linguistiques, auxquels nous proposons d’intégrer des facteurs dialectaux (Bélanger, 2003). Cette communication vise à présenter les procédés linguistiques influençant l’acquisition typique et atypique de la quantification en français québécois. Cette mise à jour permettra ultérieurement, nous l’espérons, de procéder expérimentalement à l'identification de critères diagnostiques linguistiques du TDL basés sur la quantification. 

 Problématique : Dans la dernière décennie, nombreuses sont les recherches qui se sont intéressées à l’accord sujet-verbe et sur l’influence des écrans possibles lors de l’accord. On trouve parfois des erreurs de type  (1) Le père des enfants arrivent (Fayol & Got, 1991) où un complément du donneur d’accord pourrait être un sujet grammatical plausible.  De telles erreurs révèlent des processus de production du langage beaucoup plus complexes. Notre observons l’importance de certains facteurs syntaxiques ( Franck, et al., 2002) et sémantiques (Michel Hupet & Fayol, 1998)et leur interaction lors de l’accord sujet-verbe. Méthodologie:La transcription écrite est observée en temps réel à partir d’un logiciel. Le protocole expérimental autorise un regard sur les erreurs et sur les énoncés corrects. Les sujets (des étudiants francophones) doivent transcrire des phrases (subordonnées relatives, complétives) et les réviser. Au moment de la présentation, les données seront analysées. Notre hypothèse est qu'une configuration syntaxique plus complexe entrainera des temps de lecture plus longs, et que le lien sémantique entre le sujet et le verbe de chacune des phrases aura aussi une influence dans les processus d'accord. Contribution à l'avancement des connaissances: Par sa méthodologie et son intégration de plusieurs variables, la présente recherche servira à mieux saisir le fonctionnement de l’encodage grammatical lors des processus d’accord du sujet-verbe.

 L'ANL a été conçue au Canada par Claude Germain et Joan Netten dans le contexte de l’influence grandissante des neurosciences dans le domaine de l’éducation. Elle repose principalement sur les recherches de Michel Paradis (2004, 2009), de Nick Ellis (2008) et de Norman Segalowitz (2010).

L’ANL s’appuie sur l’idée de développer de manière indépendante, en salle de classe, les deux composantes de toutecommunicationeffective : i) unecompétenceimplicite, ou l’habileté à utiliser spontanément, à l’oral, une L2/LE; ii)  le savoir explicite, ou la conscientisation de la façon dont une langue fonctionne, les règles degrammaireet levocabulaire. Cette dimension de l’approche est basée sur les recherches de Paradis (2009) et de Nick Ellis (2008). En effet, les recherches de Paradis font une nette distinction entre le savoir explicite, ou grammaire externe, qui est le savoir conscient au sujet d’une L2/LÉ, qui relève de la mémoire déclarative, et la compétence implicite, qui relève de la mémoire procédurale.

Nous aimerions présenter ici les résultats de l’application de l’ANL dans des classes d’ELE et FLE à l’Université du Québec à Montreal en 2014 et 2015. Nous présentons un exemple d’unité pédagogique en ELE et en FLE, des analyses de productions orales, notamment au niveau de la fluidité acquise. Nous nous proposons également de discuter des difficultés rencontrées en classe et dans la préparation des unités didactiques et des stratégies mises en place pour les surmonter.



Le sourire est une expression visuelle qui est audible également lorsqu’il est simultané à la parole. Bien que plusieurs auteurs aient démontré l'audibilité de cette parole souriante, peu d’études se sont intéressé à sa perception selon le sexe des auditeurs. Le but de cette étude est de décrire la perception de la parole souriante selon le sexe des auditeurs. Un test de perception constitué de 140 énoncés tirés du corpus Montréal 1995 a été administré à 40 auditeurs (20 hommes, 20 femmes). Les temps de réponse et le degré d’intensité du sourire perçu ont également été mesurés. Les résultats démontrent que les hommes et les femmes perçoivent la parole souriante différemment : les femmes sont plus rapides que les hommes pour faire leur choix. De plus, les temps de réponses des énoncés perçus souriants avec un fort degré d’intensité sont plus courts que ceux avec un faible degré d’intensité et ce, autant chez les hommes que chez les femmes.

Les subordonnées relatives ont fait l'objet de travaux dans plusieurs langues des signes (allemande, américaine, française, italienne...), mais à ce jour, rien n'a encore été publié sur l'expression de la relativisation en LSQ. Au cours de ma maitrise, je me suis donc penchée sur la description des subordonnées relatives dans cette langue. Dans cette présentation, j'exposerai mes premiers résultats de recherche : sachant que la localisation spatiale et l’utilisation de marqueurs non manuels sont définis comme des éléments formels du marquage des relations propositionnelles en LSQ (Parisot, 2020; Chénier et James, 2014), le focus sera mis sur les stratégies spatiales et non manuelles utilisées par les signeur·e·s pour exprimer des subordonnées relatives en LSQ. Dans un premier temps, j'effectuerai une synthèse des caractéristiques sémantiques et syntaxiques qui définissent la subordination relative dans différentes langues, puis je présenterai la définition retenue pour mon analyse de corpus. Dans un deuxième temps, je présenterai les stratégies spatiales et non manuelles typiquement employées pour exprimer les subordonnées relatives en LSQ dans un échantillon de mon corpus (productions de dix signeur·e·s natif·ive·s de la LSQ), que j'ai implanté dans le logiciel ELAN pour l'annotation et la transcription matricielle de données multicouches. Cette contribution brossera un premier portrait de l’expression de la relativisation en LSQ.

Plusieurs disciplines scientifiques ont recours aux fréquences d’utilisation des mots afin de répondre à leurs questions de recherche. Les fréquences lexicales sont notamment utilisées en éducation afin de guider l’enseignement du vocabulaire ou en psychologie dans les tâches de décisions lexicales. Puisqu’il existe des distinctions propres au français québécois, il s’avère crucial de développer une liste de fréquences lexicales du français parlé au Québec afin que les études abordant le sujet reflètent bien le phénomène. Bien que des listes de fréquences lexicales du français parlé québécois existent, elles sont basées sur un nombre restreint de mots et peuvent donc être limitées quant à leur contenu. Notre objectif est de présenter un nouveau répertoire de la fréquence lexicale du français parlé au Québec, Lexiqc. Nous avons recueilli les sous-titres de films et de séries télévisées produits au Québec depuis les années 2000, pour un total de près de dix millions de mots. Les fichiers de sous-titres ont été lemmatisés et la fréquence d’utilisation de chaque mot a été calculée pour plus de 65 000 mots uniques. Nous avons comparé nos résultats à ceux du Corpus du français parlé québécois, une liste déjà établie. Des analyses de corrélation indiquent un degré d’accord élevé entre les deux listes. Les fréquences lexicales ont aussi été comparées à celles de Lexique 3, une liste française, afin de faire ressortir les mots utilisés plus fréquemment à l’oral au Québec qu’en France.

Aux études collégiales au Québec, le nombre d’étudiants inscrits au cours d’anglais, langue seconde (ALS) de base est élevé comparativement aux autres cours offerts.  Les constats nous démontrent qu’il y a eu un manque d’heures d’enseignement et quelques difficultés d'ordre pédagogique et administrative. Ces conditions d’apprentissage ont eu des répercussions, notamment un manque de motivation envers l’apprentissage de l’ALS. Les TIC se sont démontrées favorables à améliorer la motivation de l’apprentissage de l’ALS. Alors, les TIC du Web 2.0 pourraient-elles avoir un effet positif sur la motivation à apprendre l’ALS?  Par le biais d'un prétest et d'un post-test, nous avons identifié la perception initiale de la motivation de ces étudiants au moyen du modèle socioéducationnel de Gardner et l’utilisation des outils du Web 2.0; et avons vérifié l’effet de ces outils sur leur motivation à l'aide de ce modèle. Les conclusions de notre recherche nous encouragent à intégrer le Web 2.0 dans l’apprentissage de l’ALS:  les étudiants démontrent des attitudes favorables à l’apprentissage de l’ALS et le Web 2.0 a contribué favorablement à cette perception; l’utilisation du Web 2.0 en classe a changé positivement leurs attitudes envers la situation d’apprentissage de l’ALS; le Web 2.0 les a aidés à être plus à l’aise avec la communauté anglophone, de mieux comprendre et d’apprécier le mode de vie anglophone; et l’utilisation du Web 2.0 a considérablement diminué leur anxiété.

 

L'usage des pronoms à valeur générique (on, tu et vous) au Québec a été l'objet d'analyses sociolinguistiques notamment dans le français parlé à Montréal depuis les années 1970 (Laberge, 1977; Thibault, 1991). D'un point de vue normatif, la forme on représente la variante prônée par les grammaires, bien que la forme tu, d'abord critiquée pour son caractère informel et régressif (Laurence, 1946), semble à présent constituer une variante concurrente du on générique au Québec (Léard, 1995). 

Les analyses de Laberge et Thibault susmentionnées ont respectivement été effectuées à partir des corpus Sankoff-Cedergren de 1971 et Montréal 84. En fonction de ces études, les auteures anticipent un déclin considérable de la variante on en faveur de la variante non standard tu dans le français parlé à Montréal. Divers facteurs sociaux appuient cette hypothèse notamment que l'emploi de la forme tu est plus saillant chez les locuteurs les plus jeunes. Cependant, comme les plus récentes données soumises à une telle analyse remontent à 1984, nous proposons de dresser un portrait sociolinguistique de l'usage courant en français montréalais à partir du corpus de données actuelles de Remysen (2011) composé d'entrevues semi-dirigées avec des locuteurs franco-montréalais. Cet examen s'inscrit dans le cadre d'une analyse variationniste de forme selon la distribution proposée par Laberge (1977) et nous permettra de mieux comprendre l'évolution qu'a connue ce changement linguistique en cours.