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Notre communication a pour objectif de dresser un panorama des pratiques et des recherches effectuées sur le thème de « télécollaboration » et son potentiel pour soutenir la pédagogie d’interculturelle en classe de langue. Après une comparaison des définitions de la télécollaboration, nous essayons d’élaborer une typologie sur les différentes pratiques de télécollaboration déjà utilisées en didactique des langues et, à cet égard, deux projets remarquables de télécollaboration seront présentés en détail. Nous nous focalisons, par la suite, sur les potentiels et les défis de la télécollaboration pour la pédagogie d’interculturel en classe de langue. Enfin, nous tenterons d’aborder quelques variantes importantes de type social, pédagogique, organisationnel, etc. qui doivent être pris en compte dans la mise en place d’une télécollaboration et qui pourraient influencer, d’une manière ou d’une autre, l’organisation, le déroulement et potentiellement les résultats de la télécollaboration pour la pédagogie interculturelle. Les variantes comme le choix de tâche pédagogique, le rôle de l’enseignant, le choix de l’outil de communication, le choix de langue pour les échanges en ligne et les exigences institutionnelles et culturelles seront discutées.



La manière d’appliquer les résultats de la recherche générative en acquisition des langues secondes (L2) est une préoccupation récente (par ex., Whong et al 2013). Nous proposons que l’instruction à travers des analyses syntaxiques ou phonologiques, expliquant la relation complexe entre la forme et le sens (DeKeyser 2005) est bénéfique pour les apprenants adultes en L2.Les programmes d’anglais à l’UQAM offrent des cours communicationnels, qui suivent l'approche communicative, et des cours grammaticaux, qui reposent sur une analyse générative évoquant des notions descriptives de la langue (phonologie, syntaxe, sémantique) et leurs représentations sous-jacentes. Dans cette étude préliminaire nous avons comparé les résultats de 40 étudiants sur un test (comportant à la fois des questions de nature communicationnelle et grammaticale) à l'entrée et à la sortie après 350 heures de formation. Nous avons observé une plus importante augmentation des habilitées grammaticaux que communicationnelles (p<0.005) bien que les sujets aient suivis moins de cours grammaticaux. Ces résultats démontrent le besoin d’un input enrichi, de l'accent sur la forme et de l'instruction grammaticale explicite et isolée (Ellis 2006; Spada 2011). Nous proposons que la recherche générative peut servir à enrichir l’input et à identifier des éléments de la forme à enseigner explicitement pour mener les étudiants adultes vers une plus grande réussite dans leurs performances linguistiques.

Des différences dans la prononciation des voyelles à Québec et à Saguenay ont récemment été mises au jour chez des locuteurs jeunes et éduqués en situation formelle : par exemple la fréquence de la diphtongaison (Leblanc, 2012), la durée des voyelles fermées relâchées (Sigouin, 2013) et l’aperture de la voyelle /ɛ/ (Riverin-Coutlée et Arnaud, 2014) varient d’une ville à l’autre.

Par ailleurs, en français contemporain, la voyelle /ɔ/ est aussi marquée d’une variation diatopique : en France, notamment, sa prononciation est beaucoup plus antérieure au Nord qu’au Sud (Boula de Mareüil et al., 2010). L’antériorisation de /ɔ/ a été moins étudiée à l’échelle québécoise, mais le phénomène est attesté dans plusieurs régions (Lamontagne, 2015), dont le Saguenay (Paradis, 1985).

L’objectif de la présente étude est d’examiner la prononciation de /ɔ/ à Québec et à Saguenay pour vérifier si le phénomène d’antériorisation s’y manifeste de la même façon. Pour ce faire, nous avons procédé à l’analyse acoustique de 1000 occurrences de cette voyelle produites par 40 étudiant-e-s universitaires de ces deux villes lors d’une tâche de lecture formelle en laboratoire. Des modèles linéaires à effets mixtes ont été utilisés pour vérifier l’effet de l’origine géographique et du sexe des locuteurs sur la fréquence centrale des deux premiers formants vocaliques. Les résultats indiquent notamment que /ɔ/ serait une voyelle plus antérieure à Québec qu’à Saguenay, et ce, chez les locuteurs des deux sexes.

Le sujet de ma communication s’inscrit dans la discipline de la sociologie. Il s’agit de la trudeauisation de la langue française au Québec, un phénomène étudié lors de mon mémoire de maîtrise. La notion de trudeauisation est empruntée à l’historien Éric Bédard et fait référence à un processus d’individualisation radical de la société, entamé au Québec après 95 et qui s’oppose à toute subordination de l’individu au droit collectif. Lors de la communication, je me pencherai tout particulièrement sur son évolution dans la politique linguistique québécoise, en présentant chronologiquement la pensée de trois intellectuels québécois: Camille Laurin, Gérald Larose et Gérard Bouchard. Il en ressort que la trudeauisation se caractérise principalement par une incapacité d’aménager la langue française au nom de la culture nationale. Alors que la « Loi 101 » s’inscrivait initialement dans la continuité d’une culture nationale historiquement constituée, aujourd’hui, comme le concevait Trudeau, le droit individuel l’emporte inconditionnellement sur le droit collectif. Cela met en échec toute réforme de la politique linguistique basée sur la culture. Or, au nom de quoi peut-on maintenant promouvoir le français au Québec? Cette question en ouverture terminera la communication. Enfin, ma communication se résumerait à expliquer le phénomène de la trudeauisation dans la politique linguistique québécoise par l’entremise de Camille Laurin, Gérald Larose puis Gérard Bouchard.

Dans une recherche portant sur l’acquisition des constructions nominales en français, Karmiloff-Smith (1979) expose que des enfants de 4 à 5 ans ont tendance à associer l’article ‘les’ à la pluralité mais pas à la maximalité. Caponigro et al. (2012) et Tieu et al. (2017) ont obtenu des résultats semblables chez des enfants anglophones, hispanophones et francophones âgés de 4 à 6 ans. Dans la présente étude, nous cherchons à vérifier si les enfants observent la maximalité des expressions nominales définies au pluriel, et ce, en fonction de différents groupes d’âge. 57 enfants âgés de 3 à 5;6 ans provenant de sept CPE au Québec ainsi que 25 adultes francophones ont participé à cette étude. Alors que les adultes donnent toujours des interprétations maximales aux constructions définies plurielles (97,3%), peu d’enfants le font. Dans le groupe le plus jeune (de 3 à 3;6 ans), nous observons des interprétations maximales seulement 14% du temps. Les enfants des groupes II, III et IV (de 3;6 à 5 ans) donnent des réponses maximales presque la moitié du temps, tandis que les enfants les plus vieux (de 5 à 5;6 ans) le font 69% du temps. Ces résultats démontrent que les enfants acquièrent la maximalité de l’article défini pluriel en plusieurs étapes. En suivant Modyanova (2009) et Wexler (2011), nous suggérons que, malgré la production précoce des déterminants, l’acquisition des différentes interprétations de ces derniers et des restrictions qui les régissent pourrait être tardive.

 

La bande dessinée, par l’utilisation complémentaire des aspects narratif et visuel, permet une représentation privilégiée des caractéristiques linguistiques et culturelles d’un milieu, tant dans ses aspects matériels (architecture, art, artisanat, etc.) que dans ses aspects immatériels (modes de pensée et de vie, coutumes, traditions, dialectes, etc.). Cette complémentarité du visuel et de l’écrit fait de la bande dessinée un support pédagogique de choix pour les professeurs de langue seconde. En choisissant des albums mettant en scène des personnages de diverses communautés francophones, l’éducateur permet à l’élève de s’ouvrir à l’éventail du patrimoine culturel et linguistique mondial de la francophonie et facilite le développement de ses compétences interculturelles. Dans cette présentation, nous examinerons une série de projets pédagogiques mis sur pied pour des classes de français langue seconde, dans une école de niveau secondaire, en Californie. Depuis 2013, la bande dessinée a été intégrée dans le curriculum de trois niveaux de classes et plus de 200 élèves en ont bénéficié. Chaque projet comporte la lecture d’extraits d’albums, l’exploration de l’art du récit en BD et l’apprentissage des techniques de création. Les élèves ont ensuite produit eux-mêmes une courte bande dessinée, ce qui leur a permis de mettre en pratique et de solidifier leur connaissance de la langue et de la culture française. Leurs travaux ont ensuit été réunis sous forme d’albums numériques.

Le champ onomasiologique est un domaine dans lequel se trouve un ensemble de mots ayant un sème commun, donc qui se substituent entre eux, mais cette commutation ne se vérifie pas dans tous les cas.L’analyse onomasiologique nous permet  d’étudier l’organisation des mots à l’intérieur d’un champ lexical. Notre choix porte sur le champ lexical du jugement. Dans une perspective onomasiologique, nous étudierons les mécanismes qui font qu’un verbe ou une expression peut, dans certains contextes, avoir le sens du jugement.Pour étudier des verbes ou des expressions ayant le sens du jugement nous devons nous référer à un corpus fiable. Dans cet article, nous justifierons notre choix d’un corpus clos et informatisé, en décrivant son contenu et la méthode de son maniement.Ensuite, nous présenterons le champ sémantique du verbe « juger » à partir d’un graphique, extrait de notre corpus informatisé. Enfin, nous présenterons un exemplier extrait de FRANTEXT contenant le verbe « juger » et le verbe « trouver » dans différentes constructions syntaxiques.Cet exemplier nous servira à montrer comment la construction syntaxique du verbe participe à son changement de sens.  Nous présenterons quelques emplois de la locution « quelle horreur » considérée comme expression d’un jugement.Cette variante devrait nous montrer comment cette expression a le sens du jugement sans être employée avec un verbe de jugement.Nous expliquerons comment « quelle horreur » est équivalente à « je juge+SN+horrible ».

L’identification visuelle à l’aide d’une parade d’individus est une technique connue dans les milieux judiciaire. Or il arrive dans certaines enquêtes portant sur les menaces par téléphone qu’il n’y ait aucun témoin oculaire et que les seules preuves pouvant mener à l’identification d’un suspect soient auditives. Dans ces situations, un témoin, un proche ou une victime pourrait alors être en mesure de reconnaître la voix dans une « parade vocale », mais plusieurs facteurs peuvent invalider ce type d’identification.

Notre résumons d’abord les considérations méthodologiques dans l’élaboration de la parade vocale. Plusieurs aspects de méthode ont fait l’objet de standardisation. Nous revoyons certains protocoles avec pour objectif d’élaborer une procédure applicable à des appels.  Puis nous présentons les facteurs intrinsèques et extrinsèques à considérer dans une parade vocale. Pour les facteurs intrinsèques, on considère la qualité des enregistrements, la similitude acoustique des voix présentées, la similitude dans le dialecte et la longueur des énoncés présentés. Pour les facteurs extrinsèques, on considère le niveau de familiarité de la voix. Ce dernier facteur peu considéré dans la littérature et constitue l’objet premier de notre études. Notre recherche vise à définir le niveau de familiarité nécessaire à une identification vocale fiable en tenant compte de différentes variables extrinsèques. Nous présenterons l’essentiel de notre protocole et nos résultats.

Dans cette communication, nous voudrions nous pencher sur deux classes d’arguments mis en avant par les opposants à la féminisation des noms de professions  : les arguments linguistiques et sur ceux relatifs à la politique linguistique. En effet, on constate que souvent, les opposants à la féminisation mobilisent dans leurs discours un savoir sur la langue et parfois même la terminologie du spécialiste : « le genre est arbitraire », « le masculin est non marqué », « les nouveaux féminins créent de l’ambigüité parce beaucoup de formes sont homonymes » (qu’on pense à la célèbre cafetière, forme emblématique des opposants), « l’euphonie est menacée », « on ne respecte pas la morphologie du français », « mais c’est Babel ! » ou encore « laissons faire l’Usage ». Ces arguments, qu’ils soient convoqués isolément ou mis bout à bout, prennent sous la plume de leurs auteurs une valeur de vérité scientifique imparable, notamment parce qu’ils empruntent au métalangage des linguistes. A travers des courriers des lecteurs, des blogs et autres publications sur les réseaux sociaux, nous tenterons de voir ce que ce métalangage recouvre exactement, ainsi que les supposées connaissances de la langue et de ses mécanismes qu’il met en avant.

Parmi les caractéristiques phonétiques distinctives du français québécois, l’affrication de /t d/ et le relâchement de /i y u/ sont reconnus comme étant déterminants pour la reconnaissance de l’accent québécois. Si plusieurs études descriptives ont relevé les différences acoustiques entre chacune des réalisations de ces phonèmes, aucune étude articulatoire n’a été menée jusqu’à maintenant et les connaissances actuelles ne permettent pas d’expliquer les facteurs qui influencent leurs réalisations.

Notre étude a pour but de décrire, par des mesures acoustiques et articulatoires,  les  différentes réalisations des sons alvéolaires dans les contextes d’application obligatoire des règles de l’affrication de /t d/ et du relâchement de /i y u/ en français québécois. Quarante locuteurs (québécois, algériens, français, haïtiens) ont été enregistrés à l’aide d’un articulographe AG500. Le corpus est constitué d’une phrase porteuse contenant un logatome d’une syllabe de type /C1V/ ou  /C1VC2/ où C1=/ t d s z /, V=/i, y, e, ø/ et C2=/b/. Par accord inter-juges, un degré d’origine québécoise perçue est attribué à chaque production. L’analyse acoustique et articulatoire des productions, jumelée à l’origine perçue, permet de décrire les différentes réalisations et de dégager les stratégies articulatoires reliées à la perception de l’accent québécois. Cette étude fournit, pour la première fois, une description acoustique et articulatoire de deux marqueurs phonétiques du français québécois.

Dans cette communication, nous analysons la variation liée à l’emploi du il explétif non argumental (Auger 1994, Rizzi 1986) avec les verbes falloir, sembler et rester en français montréalais. À l’oral, cette variation se manifeste par l’alternance observée dans les énoncés (1) et (2).

(1) Il faut qu’elle fasse sonner le cadran à huit heures. (Loc. 34, Montréal 84)

(2) Ø faut que tu les connaisses pour conter des histoires. (Loc. 44, Montréal 84)

L’usage variable de il n’a pas encore fait l’objet d’une étude variationniste à Montréal, d’où l’importance de notre étude. En plus d’une étude préliminaire qui a révélé un changement vers l’omission à Orléans (Widera 2017), les études antérieures sur les structures impersonnelles sans sujet (Culbertson 2010, Zimmerman et Kaiser 2013, Culbertson et Legendre 2014) nous ont permis d’identifier les contraintes linguistiques pouvant influencer l’utilisation de il.

Les données analysées proviennent du corpus Montréal 84 (Thibault & Vincent 1990) et notre analyse s’appuie sur 3041 occurrences, soit 1080 présences et 1961 absences. Chaque occurrence a été codifiée pour des facteurs linguistiques (identité lexicale, temps verbal, type de complément) et sociaux (sexe, âge, classe socioéconomique) et analysée grâce au logiciel GoldVarb.

L’omission de il est importante (65%) à Montréal et favorisée par les verbes à forte fréquence. On assiste à un changement en cours mené par les femmes de la classe moyenne, mais plutôt vers la réalisation de il.

L’objectif général de cette étude est de décrire les caractéristiques du surtitrage interlinguistique pour la représentation théâtrale contemporaine. Plus spécifiquement, cette recherche descriptive vise à comprendre les besoins des traducteurs-adaptateurs, des diffuseurs et des créateurs impliqués dans l’étape du surtitrage ainsi qu’à décrire leur appréciation du logiciel qu’ils utilisent pour créer et projeter les surtitres. Le cadre théorique de cette recherche s’inscrit dans le courant de l’intermédialité étant donné que la révolution numérique a transformé le théâtre postmoderne. Sur le plan méthodologique, un questionnaire a été envoyé à 475 directeurs de théâtres et de structures d’accueil canadiens concernés par la problématique. Nous nous appuyons aussi sur des entrevues réalisées avec des surtitreurs professionnels, des directeurs de théâtre et des créateurs oeuvrant dans ce domaine en France, en Allemagne et au Canada. L’analyse des résultats indique que les besoins des diffuseurs diffèrent de ceux des créateurs et qu’aucun logiciel de surtitrage n’est véritablement adapté au spectacle multimédia. En décrivant les facteurs qui peuvent nuire à la qualité du surtitrage, les fonctionnalités des logiciels professionnels existant sur le marché ainsi que les besoins des principaux acteurs concernés par la problématique, cette recherche contribue à jeter un regard nouveau sur ce phénomène qu’est l’adaptation d’un texte en surtitres interlinguistiques pour le théâtre.



Les apprenantsdu FLS rencontrent souvent des problèmes dans la compréhension du sens et des
fonctions des connecteurs logiques (« désormais »,« néanmoins », etc.),  et neparviennent donc pas à les intégrer correctement dans leurs productions écrites. Or, en dépit de ces problèmes et du rôle primordial que ces mots
jouent dans la création d’un texte cohérent et cohésif,  très peu d’études systématiques sur
l’approche pédagogique de ces connecteurs ont été menées jusqu’à présent. 

Cette étude examine le traitement des connecteurs dans les manuels d’écriture et de grammaire de
FLS.  Notre analyse d’environ 150 manuels illustre certaines limitations en ce qui
concerne l’explication des nuances de sens parmi les connecteurs appartenant à
la même catégorie, les différentes fonctions du même connecteur, les
informations sur le mot charnière (le registre auquel il appartient), ou encore
le type d’exercices et de tâches proposés pour la pratique des apprenants.

Dans cette communication, nous partagerons ces résultats ainsi que leurs implications pour
améliorer l’enseignement des connecteurs logiques.

 

Dans le domaine de la prononciation en langues secondes, plusieurs pratiques sont basées sur l'intuition des praticiens plutôt que sur les résultats de recherches scientifiques (Derwind & Munro, 2005). Lors de cette discussion, la présentatrice partage de quelle façon les résultats de recherches empiriques ont modifié son approche de l’enseignement de la prononciation du français langue seconde et comment elle les intègre à son enseignement. Cet enseignement spécifique de la prononciation porte principalement sur la prosodie puisque la littérature démontre son lien avec l'intelligibilité  (Derwing, Munro & Wiebe, 97; 98; Derwing& Rossiter, 2003; Kang, Ruben & Pickering, 2010). Elle s'intéresse entre autres au cas des apprenants anglophones qui de façon typique transfèrent en FL2  le patron mélodique du mot anglais (Guilbault & Beaudoin, 2009). Son intervention est composée de plusieurs étapes: l'explication (Schmidt, 1990; Venkatagiri & Levis, 2007), la perception auditive intégrée au programme d'enseignement (Zielinski, 2008) qui inclut la désyllabification (Saunders,2007). Une pratique étendue de l'expression orale est essentielle à l'amélioration de le prononciation (Gilbert, 2009; Reed & Michaud, 2011; Tremblay, 2009).

 Enseigner comment communiquer clairement et correctement son message à l’écrit constitue un des objectifs fondamentaux de toute école, peu importe la langue d’enseignement. La production de résumé est un des exercices proposés dans le programme de français langue première (FL1) au Manitoba: premièrement, au stade d’éveil pour les élèves du niveau intermédiaire et plus tard, en voie d’acquisition au niveau secondaire. Avec le temps, les élèves devraient pouvoir exprimer des idées de plus en plus complexes et nous devrions donc pouvoir observer une évolution des compétences dans la production écrite de résumés. Dans cette étude, 487 élèves, répartis par niveaux (sec. 1 à la 1re année des études universitaires) et par programmes (FL1 et immersion française, ou FL2) ont préparé un résumé à partir d’un texte de vulgarisation sur la réintroduction de loups au parc Yellowstone. Nous avons évalué la complexité syntaxique des résumés produits par ces élèves en faisant appel à l’unité de mesure T-unit, ou minimal terminal unit (Hunt, 1965). Pour chacun des programmes, des comparaisons entre les différents niveaux de scolarité ont été menées sur des mesures syntaxiques à l’aide des modèles d’ANOVA. Dans le programme FL1, on note des différences significatives entre les différents niveaux pour la longueur moyenne des propositions. Tandis que celles réalisées pour le programme FL2 indiquent que les différences sont significatives pour le nombre moyen de propositions par unité T. 

L'ANL a été conçue au Canada par Claude Germain et Joan Netten dans le contexte de l’influence grandissante des neurosciences dans le domaine de l’éducation. Elle repose principalement sur les recherches de Michel Paradis (2004, 2009), de Nick Ellis (2008) et de Norman Segalowitz (2010) et s’appuie sur l’idée de développer de manière indépendante, les deux composantes de toute communication effective : i) une compétence implicite, ou l’habileté à utiliser spontanément, à l’oral, une L2/LE; ii)  le savoir explicite, ou la conscientisation de la façon dont une langue fonctionne, les règles degrammaire et levocabulaire.

Dans cette proposition, nous comparons spécifiquement les productions orales et écrites de deux classes expérimentales d'espagnol langue étrangère universitaires avec l’ANL et deux groupes contrôles, sans l’ANL, ayant plutôt recours à l’approche communicative. Malgré quelques différences dans les critères d’évaluation à l’écrit et à l’oral, les résultats démontrent que les étudiants des deux groupes expérimentaux avec l’ANL développent leur habilité à communiquer avec spontanéité, en maintenant la motivation tout au long de la mise en pratique de cette approche. 

Bibliographie sélective

Germain, C. 2015. Évaluation de l'approche neurolinguistique (ANL) auprès d'apprenants chinois de français en première et en deuxième année d'université, dans Recherches en didactique des langues et des cultures : Les Cahiers de l'Acedle, volume 12, numéro 1.





Le football et la publicité se croisent au stade depuis des années. Cette rencontre, qui remonte déjà au 19e S avec l’autorisation de la présence des panneaux publicitaires autour des terrains de jeu, et qui se manifeste aujourd’hui sous plusieurs formes : le phénomène de sponsoring, la publicité sur les maillots des joueurs ou sur les écrans de télévision lors de la diffusion d’un match, etc., est souvent saisie dans sa dimension « extérieure », laquelle met en avant le rôle joué par certains déterminants, comme la finance. Cependant, ces manifestations expressives de « surface », sont sous-tendues, au niveau des profondeurs, par toute une structure du sens qui les rend possibles et qui conditionne même leur efficacité. L’analyse du croisement du football et la publicité au stade que nous proposons décrit ce système sémiotique sous-jacent qui semble particulièrement se construire à travers la mise en place d’un système de modalisation actancielle singulier articulé autour de deux sujets d’énonciation : un informateur et un observateur, lesquels interagissent dans un procès du sens qui semble viser l’ « englobement » de deux espaces énoncés (le jeu du football et le panneau publicitaire) par un espace d’énonciation (le stade).

Notre communication propose un regard croisé sur la problématique de la normativité et de la dynamique des discours épilinguistiques chez les jeunes Québécois. Le corpus de presque 700 questionnaires, établi en 2012 dans quatre collèges de la province du Québec (à Gatineau, à Montréal, à Québec-ville et dans la région rurale québécoise) fournira des exemples pertinents pour rediscuter cette problématique complexe. La situation québécoise, et franco-américaine en général, en matière de représentations socio-langagières connaît une dynamique importante (Dupuis, 1997, Boudreau & Boudreau, 2004). Une palette d’attitudes des locuteurs, allant de l’insécurité linguistique jusqu’aux affirmations assurée des acteurs publics, oscillent autour de la prise de position par rapport à la question des anglicismes. Depuis les études sociolinguistiques brisant les mythes (p.ex.Poplack & Sankoff & Miller, 1988), les appels à la vigilance contre « le stade ultime de déstabilisation » (Pergnier 1989) ou bien les proclamations du type « seuil de tolérance » (évalué autour de 15 % du lexique d’origine anglaise en français selon Hagège (2006)) ne semblent recueillir que peu d’écho auprès des sociolinguistes. Or, il n’empêche que les imaginaires de la jeune génération vis-à-vis des anglicismes sont intéressants à observer car ils traduisent les espoirs et les angoisses des jeunes quant à la langue et culture francophone.  

L'ANL a été conçue au Canada par Claude Germain et Joan Netten dans le contexte de l’influence grandissante des neurosciences dans le domaine de l’éducation (Netten, J. et C. Germain, 2012).Avec l’approche neurolinguistique, après une pratique intensive de l’oral qui permet d’intérioriser les structures de la langue, les étudiants sont amenés vers l’écrit par la lecture de textes simples mais authentiques. Ensuite, les étudiants apprennent à écrire ce qu'ils peuvent dire et lire. En ce qui concerne l’approche communicative, il faut suivre trois étapes, (i) la mémorisation de mots de vocabulaire, conjugaisons, etc. ; (ii) les exercices de vérification et (iii) les activités de communication. Dans cette communication, en utilisant un corpus d’ELE de 500 étudiants universitaires, nous contrastons la production écrite des deux groupes ; l’un qui suit l’approche Neurolinguistique (ANL) comme stratégie d’enseignement et l’autre ayant plutôt recours à l’approche communicative. À l’intérieur de chaque groupe, nous présentons les pratiques privilégiées de lecture, des analyses contrastives des productions écrites, les difficultés au moment de l’adaptation du matériel pédagogique et les stratégies mises en place pour les surmonter.

Bibliographie : Netten,,J. et C. Germain (2012). A new paradigm for the learning of a second or foreign language: The neurolinguistic approach. Neuroeducation, 1 (1), 85-114: http://www.neuroeducationquebec.org/revue.

La génération automatique de texte est une branche de la linguistique computationnelle qui vise la production automatique d'énoncés en langue naturelle qui expriment de l'information qu'on veut communiquer. Je présenterai d'abord l'architecture classique d'un générateur de texte, en m'attardant plus particulièrement aux modules linguistiques d'un tel système. Je montrerai quel type d'information est nécessaire pour cette tâche, et comment elle se représente formellement. Ensuite, je parlerai plus en détail de l'étape de la lexicalisation (le choix des mots pour l'expression d'un message). Traditionnellement, cette opération s'effectue en une seule étape. Or, je montrerai que pour obtenir des textes fluides et naturels, il faut un modèle stratifié de la lexicalisation afin de traiter un type particulier de locution appelé collocation, c'est-à-dire une expression idiomatique où il existe un lien privilégié entre des mots qui «vont ensemble» (par exemple, «procéder à l'arrestation» au lieu de «arrêter»). Il existe dans les langue une grande variété de collocations («subir une perte», «peur bleue», «porter des accusations», etc.) et le phénomène, loin d'être marginal dans l'usage, est omniprésent. L'arbitraire de ces combinaisons de mots exige que l'information soit encodée d'une façon ou d'une autre dans un système de génération de texte, et c'est de cet encodage que je parlerai plus en détail.

Dans le texte original de Champlain, les éléments culturels et la religiosité amérindienne contribuent à produire une certaine représentation du « Sauvage », et celle-ci se transforme au fil des versions anglaises. 

Premièrement, il existe deux catégories d’éléments culturels. La première inclut les noms de lieux et les personnages historiques, alors que la deuxième inclut les pratiques, les habitudes, et les comportements marqués par les conditions et les traditions d’un endroit (Gambier, 2008, p. 179). Ces catégories comprennent donc le vocabulaire propre à l’environnement et au mode de vie des « Sauvages ». La représentation de l’Amérindien devient donc faussée lorsque ces éléments ne sont pas rendus adéquatement dans les traductions. 

Deuxièmement, la religiosité amérindienne est un autre point qui influence la représentation de l’Autochtone. Lorsque Champlain décrit les pratiques spirituelles des Amérindiens, il utilise un vocabulaire religieux qui lui est familier et donc marqué par le christianisme. Nous cherchons à déterminer si les traducteurs produisent une traduction adéquate ou s’ils décrivent les Autochtones différemment de Champlain, et si oui, quel type de représentation ils produisent.

 Les unités lexicales à charge culturelle, c'est-à-dire celles qui peuvent porter en elles un poids culturel qui les rendraient opaques aux personnes de cultures différentes, touchent plusieurs domaines. Des catégories sont établies par les linguistes qui se sont penchés sur la question. Selon Surmont (2000:193-194), les domaines « [...] sont entre autres les événements historiques, les fêtes calendaires, l'éducation, la politique, l'économie, le droit, les unités de temps, la technologie, les devises, l'histoire littéraire, les croyances, les coutumes, les institutions, les activités artisanales ou agricole[...]» Dans cette présentation, nous proposons une analyse du traitement lexicographique des entrées relevant du domaine de l'éducation, un domaine culturel par excellence. Il s'agit de dresser un portrait des différentes stratégies auxquelles les lexicographes ont recours afin de proposer un équivalent  en langue cible d'entrées non seulement similaires dans les deux cultures, mais aussi de celles qui sont porteuses d'une culture inexistante ou vécue différemment. L'ouvrage de référence soumis à l'étude est le Grand Robert et Collins 2008. Les recherches ont démontré que les procédés sont multiples. Nous retrouvons des équivalents dénotatifs (traduction directe de l'entrée, un emprunt ou une glose), des équivalents connotatifs (équivalent culturel ou une approximation culturelle) ou une combinaison d'équivalents dénotatifs et d'équivalents connotatifs.

L’accent d’emphase contrastive permet d’exprimer les états affectif et intentionnel du locuteur en intensifiant la prépondérance d’un constituent linguistique. Les enfants atteints de trouble du spectre autistique (TSA) montrent des difficultés de production de ce marqueur, ce qui diminue leur communication avec autrui.

Cette étude a pour but d’identifier les corrélats acoustiques de l’accentuation chez des enfants atteints de TSA et chez des enfants à développement typique (TYP).

Neuf enfants TSA et huit enfants TYP ont participé à l’étude. Les enfants devaient produire des phrases simples de type « c’est une chaise» en condition normale et en condition accentuée. 96 productions comprenant les voyelles /i y u a/ ont été enregistrées à l’aide d’un système de suivi des mouvements labiaux et linguaux, synchrone avec le signal acoustique. Pour cette présentation, les valeurs de fréquence fondamentale, d’intensité et de durée des voyelles seront présentées.

Les résultats préliminaires montrent qu’en condition accentuée, l’intensité et la durée des voyelles augmentent. De plus, les TYP amplifiaient ces caractéristiques entre les deux conditions, contrairement aux participants TSA.

Ces résultats suggèrent que l’intensité et la durée sont des corrélats acoustiques pertinents pour l’étude de l’accentuation contrastive d’une part, et que les TSA ont tendance à moins utiliser ces marqueurs d’autre part. Une discussion approfondie suivra après l’analyse de la cohorte entière.



Dans les 40 dernières années, l’alternance entre les marqueurs de conséquence (ça) fait que/donc/alors a fait l’objet de nombreuses études basées sur des corpus de français laurentien (entre autres Dessureault-Dober 1974, Thibault et Daveluy 1989, Mougeon et Beniak 1991, Blondeau et al. 2018). Néanmoins, aucune ne s’est penchée sur ces marqueurs en discours plus soutenu.

            Dans cette communication, nous présentons une analyse variationniste évaluant l’impact du degré de formalité sur les marqueurs de conséquences. Les données proviennent d’entrevues avec 32 personnalités publiques québécoises, diffusées dans le cadre de deux émissions télévisuelles. Les résultats montrent que la distribution des formes en discours plus soutenu se distingue des tendances relevées dans les études antérieures: les trois formes sont employées dans des proportions égales dans les entrevues semi-formelles (N=341), mais (ça) fait que, connecteur majoritaire dans les vernaculaires québécois, est très peu employé par les locuteurs qui sont vouvoyés. De plus, l’analyse comparative de 8 locuteurs ayant participé aux deux émissions révèle une différence significative entre les contextes, en particulier chez deux hommes qui emploient alors comme marqueur de formalité.

            En mesurant l’influence de la formalité sur les productions réelles des locuteurs, la présente étude sociolinguistique offre des pistes didactiques pertinentes pour l’enseignement du français en contexte nord-américain.

Dans le domaine de la traduction littéraire, les critères d’évaluation selon lesquels une traduction est jugée « bonne » ou « acceptable » peuvent être identifiés à partir de deux perspectives différentes :

1- La traduction comme produit dérivé d’un texte source, lequel devra toujours être considéré comme référence d’évaluation du degré d’exactitude et de fidélité du texte cible.

2- La traduction comme « texte indépendant » dont les critères  d’évaluation sont sa fonctionnalité et le degré de son « acceptabilité » au sein de la culture cible.

Vu de cet angle, le degré de réussite de toute traduction littéraire s’appuie principalement sur des normes d’écriture, d’édition et de publication qui sont situées soit dans l’environnement littéraire source soit dans l’environnement littéraire cible.

Ma présente communication vise à mettre la lumière sur les normes de la traduction littéraire telles qu’elles ont été abordées par les différentes tendances théoriques dans le domaine des études traductologiques. A travers une analyse contrastive de différentes approches, je vais essayer d’abord de repérer les normes de la traduction littéraire, puis ensuite de les répertorier et de les classer dans un tableau de manière à les rendre plus « lisibles » pour tous ceux qui s’intéressent à la traductologie, en général, et ceux qui s’intéressent à la traduction  littéraire en particulier.