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Résumé : Notre analyse linguistique et culturelle se base sur les mêmes principes qui ont permis à J.-F. Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. À la naissance de l’écriture, des pictogrammes, c’est-à-dire des dessins-symboles, ont évolué petit à petit, en transitant par un système d’écriture figurative (dessin-concept sémantique), vers l’écriture proprement dite, en passant par plusieurs étapes de simplifications. Les dernières analyses, effectuées en 2005, confirment que les tablettes de Tărtăria remontent à plus de 5 000 ans av. J.-C. Nous pensons que cette datation ne remet pas entièrement en question la théorie de l’apparition des premières protoécritures, selon laquelle elles apparaîtraient simultanément et indépendamment en Égypte et en Mésopotamie. On doit juste ajouter « et aux Balkans », car, selon nous, comme les rayons du soleil, ces trois berceaux de l’écriture ont une origine commune : les temples de Göbekli Tepe.

Méthode : Au départ, professeur de français langue seconde, nous utilisons les méthodes issues de l’analyse contrastive de la linguistique appliquée. Ayant l’habitude, dans l’enseignement du FLE, de tracer des parallèles avec la langue maternelle, nous l’avons appliquée dans nos analyses des protoécritures; ainsi notre méthode de comparaison par parallèles est née. Cette approche est innovante : elle n’a jamais été utilisée dans l’analyse des artefacts archéologiques. 

Dans le cadre de ma maitrise en design de jeux, j’ai exploré le modèle des 3Cs (Camera, Controls, Characters) afin de comprendre la relation entre ces trois pôles lors de la conception d’un jeu vidéo. Globalement, chacun des 3Cs amène des défis et des restrictions dans le processus de création.

Le problème est que ces défis sont rarement étudiés du point de vue des designers. Je propose d’élaborer de nouveaux savoirs sur les 3Cs à partir de ma pratique, en me fondant sur le modèle de la conversation avec la situation de Donald Schön afin d’observer mon processus de création.

Pour enrichir le modèle des 3Cs, je me suis demandé : en quoi le modèle de la conversation avec la situation de Donald Schön permet-il de mieux comprendre la relation entre les 3Cs au sein du processus de création d’un jeu en réalité virtuelle?

Cette recherche s’inscrit dans le mouvement de la recherche-projet : c’est par la pratique que je dégage des savoirs sur le modèle des 3Cs.

Mes résultats m’ont amené à constater qu'il manque dans le modèle une prise de conscience de la situation du projet, le contexte, dans la création de jeux.

Grace au modèle de la conversation réflexive avec la situation de Schön, il est possible d’introduire le Contexte dans le modèle des 3Cs afin de le bonifier et de le transformer en modèle des 4Cs. Le Contexte ajoute une prise en compte de la situation par les praticiens, et souligne son impact sur la Caméra, des Contrôles et le Character.

L’entrée dans la parentalité est vécue dans un contexte social et historique et selon des conditions variables d’un individu à l’autre. Les parcours qui mènent à la naissance d’un premier enfant se sont transformés à la suite de la Révolution tranquille au Québec. Le mariage n’est plus un passage socialement prescrit pour fonder une famille : la proportion de naissances hors mariage atteint maintenant près du deux tiers des naissances (ISQ, 2015). De plus, l’arrivée d’un premier enfant se fait à un âge toujours plus avancé, passant de 26 à 29 ans entre 1990 et 2014 (ISQ, 2015). Cette communication étudie 25 entretiens réalisés auprès de parents entrés dans la parentalité entre 1986 et 2015. L’expérience de la parentalité varie selon l’âge d’entrée, le contexte personnel et aussi social dans lequel elle s’inscrit, faisant état d'une variabilité d'expériences, et ce, même si nous couvrons des expériences qui s’échelonnent sur les 30 dernières années. J’analyserai ainsi le processus décisionnel entourant la venue du premier enfant. Les discours rétrospectifs des parents rencontrés font justement état de ce processus qui est marqué par un positionnement entre la certitude ou l’incertitude face au projet d’avoir un enfant. Enfin, la signification de ce projet, les conditions préalables à sa réalisation, ainsi que sa négociation tant personnelle que conjugale permettent d’approfondir les connaissances sur une question existentielle qui touche toutes les familles : sa (re)fondation.

Des études récentes ont démontré que les femmes autistes sont diagnostiquées à un âge plus élevé en moyenne que leurs homologues masculins, pouvant même passer sous le radar tout au long de leur enfance et de leur adolescence. Si les conséquences pragmatiques d’un tel retard diagnostique de même que les défis posés par la recherche d’un diagnostic d’autisme à l’âge adulte sont bien documentés, on en sait peu sur l’impact que peut avoir un tel diagnostic, une fois obtenu, sur le sentiment d’identité de la personne concernée. L’émergence de mouvements revendiquant la reconnaissance de la population autiste en tant que groupe politique et culturel à part entière indique pourtant que le diagnostic d’autisme constitue, au-delà d’une simple dénomination psycho-médicale, un référent identitaire important pour plusieurs des individus touchés par celui-ci.

Le présent projet de recherche a ainsi pour objectif de comprendre la façon dont les femmes autistes peuvent redéfinir la conception et l’expression de leur identité suite à l’obtention d’un diagnostic à l’âge adulte. Pour ce faire, vingt entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de femmes autistes diagnostiquées après l’âge de dix-huit ans. Les résultats obtenus suggèrent qu’un tel diagnostic permet une reconstruction identitaire globalement positive, mais que l’expression de l’identité ainsi reconstruite se voit contrainte par la conception négative et stéréotypée de l’autisme qui persiste à prévaloir au sein de la société.

L'importance du sommeil dans le développement de l’enfant est bien documentée. La prévalence des troubles du sommeil chez les enfants est élevée, même dans des populations non-cliniques. Compte tenu des impacts d’une faible qualité et durée de sommeil sur la santé, cette question est d’autant plus pertinente au sein de populations à risque. Cette étude vise à documenter la présence de difficultés de sommeil chez des enfants d’âge préscolaire ayant consulté dans une clinique de pédopsychiatrie, en fonction de leur diagnostic. Les 276 participants âgés de 1 à 6 ans inclus dans cette étude rétrospective ont été évalués par un psychiatre et lesdiagnostics ont été établis selon les critères du DSM-IV-TR. Les difficultés de sommeil ont été mesurées à l’aide de la sous-échelle correspondante du CBCL dont les scores bruts ont été comparés entre les enfants présentant ou non chacun des diagnostics. Les enfants ayant reçu un diagnostic de Trouble du comportement présentaient davantage de difficultés de sommeil que les enfants sans ce diagnostic (5,55±3,47 vs 4,49±3,6 ; p=0.02). Le même patron était présent pour les Troubles relationnels  (5,43±3,7 vs 4,46±3,45 ; p=0.03), alors qu’aucune différence n'a été observée pour les Troubles de la communication. Considérant l’importance du sommeil dans le développement de l’enfant, ces difficultés de sommeil risquent d’exacerber les symptômes cliniques d’une population déjà vulnérable, dans une période développementale sensible.

La supervision parentale a une influence directe sur les relations sociales de l'enfant, puisque le parent tente de réguler ses fréquentations et ses conduites en son absence. Cette supervision repose sur les connaissances du parent des activités de l'enfant à l’extérieur de la maison. Stattin et Kerr(2000) ont proposé qu’à l’adolescence cette connaissance parentale s’appuie sur trois sources possibles : les sollicitations des parents, leur contrôle et l’autorévélation du jeune. Leurs travaux ont démontré que l’autorévélation serait l’élément le plus déterminant de la connaissance parentale. L’objectif général de cette étude est de vérifier s’il en est de même au début de l’enfance, soit de vérifier (1)la structure factorielle d'un instrument complété par les parents mesurant ces dimensions(13 items) et (2)laquelle des trois sources est la plus étroitement associée à la connaissance parentale. Un échantillon de 1085 mères d’élèves de 1ere année ont complété l’instrument. Une analyse en composantes principales a révélé la présence de 4 dimensions: autorévélation(4 items), sollicitation(3 items), contrôle parental(3 items) et connaissances parentales(3 items). Des analyses de régression multiples montrent que les connaissances parentales sont acquises par la sollicitation. Contrairement aux adolescents, les informations sur les activités des enfant de 1ere année sont surtout obtenues par la sollicitation plutôt que par le contrôle et l'autorévélation à l'entrée à l'école.

Les comportements maternels sont particulièrement importants pour le développement de l'enfant (Valcan et al., 2017) et plusieurs caractéristiques maternelles sont associées à des variations dans ces comportements (Field et al., 2005). Or, peu d'études examinent le rôle des caractéristiques de l'enfant, dont le tempérament, quant aux comportements maternels. Le tempérament réfère aux différences individuelles de réactivité et de régulation sur les plans émotionnel, moteur et attentionnel (Rothbart, 2007). Le but de cette étude est d'examiner le rôle prédictif du tempérament de l'enfant sur les comportements maternels. L’échantillon est composé de 310 mères qui ont rapporté le tempérament de leur enfant lorsque celui-ci avait 6 mois (IBQ-R; Garstein et Rothbart, 2003) ainsi que leurs propres comportements maternels à 12 mois (CPBQ; Majdandzic et al., 2008). Afin d’isoler la contribution unique du tempérament de l’enfant, plusieurs caractéristiques maternelles sont contrôlées (âge, éducation, tempérament maternel, fonctions exécutives, quotient intellectuel (QI), santé mentale et stress). Ces variables sont rapportées durant la grossesse, sauf pour la santé mentale et le stress qui sont rapportés à 6 mois. Les analyses de régression linéaires hiérarchiques montrent que les facteurs tempéramentaux sont associés à des différences dans les comportements maternels 6 mois plus tard. Les résultats soulignent l’importance de considérer la contribution de l’enfant dans l’examen des interactions parent-enfant.

L’identité professionnelle en travail social fait l’objet de débats récurrents au sein de la profession. On constate notamment une situation de malaise chez les acteurs lorsqu’il s’agit de légitimer sa pratique et de la distinguer de celle des autres métiers relationnels (Franssen, 2000). Connaissant l’influence majeure de la formation initiale sur le développement de l’identité professionnelle, la façon dont les étudiants adhéreront aux représentations de la profession partagées par l’ensemble du groupe professionnel en dira long sur le développement éventuel d’un malaise identitaire. Afin de connaître les impacts de la formation sur l’identité professionnelle des futurs travailleurs sociaux de la région de l’Abitibi-Témiscamingue qu’un projet de recherche s’est intéressé aux conceptions du travail social chez les étudiants du baccalauréat en travail social de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. La présente communication vise à exposer les principaux résultats de cette recherche menée dans le cadre des travaux de l’Équipe de recherche et d’analyse des pratiques professionnelles (ERAPP). Après avoir abordé l’évolution des conceptions des étudiants au cours de leur trajectoire académique, il sera discuté des facteurs qui influencent l’apprentissage de l’ethos de la profession et qui, en même temps, poussent progressivement bon nombre d’étudiants, à l’instar du groupe des travailleurs sociaux, à se porter défenseurs de l’identité professionnelle du travail social.

On ne peut parler d’une mode si une esthétique touche uniquement un groupe marginalisé. Or, il existe toujours un décalage entre la naissance d’une esthétique corporelle et/ou vestimentaire et son adoption par un nombre significatif d’individus. En retraçant la logique de pensée de ceux et celles qui créent les tendances, qui s’en inspirent ou qui les copient, il devient possible de saisir cet espace temporel. Pour en faire la démonstration, nous appréhendons le processus d’appréciation collective de l’esthétique punk —qui a mis plus de trente ans à infiltrer la masse populaire— à partir des « parcours modèles de la pensée » issus de la conception kantienne de la logique. Notre démarche permet de saisir les fondements du phénomène de contagion sociale qui caractérise toute mode. Il offre également des pistes de réflexion sur les déterminants temporels des courants esthétiques vestimentaires et sur la stagnation de la mode contemporaine. 

Problématique : Comme le souligne la littérature, de nombreux obstacles entravent le recours des aînés immigrants aux services de santé. Toutefois, peu d’études s’intéressent aux enjeux concrets de l’interaction et de la relation d’accompagnement entre les professionnels de la santé (PR) et les aînés immigrants (AI). Étant donné la diversité ethnoculturelle croissante au Québec, les PR de la province sont directement concernés par ces défis de l’inclusion des AI. Cet exposé présente les résultats préliminaires d’une recherche partenariale visant à outiller les PR pour mieux intervenir auprès des AI.

Méthodologie : Les données ont été collectées par la réalisation d’entrevues semi-directives à Montréal (18 PR et 20 AI) et à Drummondville (9 PR et 15 AI). Les entrevues retranscrites ont été codées et analysées via le logiciel Nvivo.

Résultats préliminaires : Pour mieux intervenir, les PR expriment, entre autres, un besoin d’avoir plus d’informations sur les différentes cultures et les parcours migratoires des AI (DRU) et évoquent un besoin de cohérence interinstitutionnelle dans le traitement des dossiers des AI (MTL). Plusieurs bonnes pratiques sont identifiées pour l’intervention : rendez-vous séquentiels, utilisation de banques de termes, maîtrise du prénom, etc.

Discussion/conclusion: Cette recherche démontre l’intérêt de créer un guide à l’intention des PR et futurs PR des services de santé pour les familiariser aux réalités des AI et démystifier l’inconnu.

La violence dans les relations amoureuses est un problème social important. La présente étude vise à bonifier les connaissances quant aux facteurs de risque précoces associés aux comportements de violence dans les relations amoureuses afin d’alimenter les pistes en matière de prévention de la violence interpersonnelle. Les données utilisées proviennent de l’Étude longitudinale et expérimentale de Montréal composée de 1 037 garçons ayant été à la maternelle dans une école située dans un quartier défavorisé au début des années 1980. Les enseignants ont évalué les comportements des enfants (dont les comportements turbulents-agressifs) de 6 et 12 ans. Les comportements de violence (psychologique, physique et sexuelle) perpétrés dans le cadre de relations amoureuses par les participants ont été évalués de façon autorapportée à la fin de l’adolescence et au début de l’âge adulte. Les résultats découlant d’analyses de régression suggèrent que les comportements turbulents-agressifs pendant l’enfance sont associés à la violence perpétrée dans les relations amoureuses plusieurs années plus tard, et ce, même en contrôlant pour l’adversité vécue dans la famille d’origine. Les résultats de cette étude mettent en lumière le fait que les garçons présentant des comportements turbulents-agressifs pendant l’enfance sont à risque de s’engager dans des comportements de violence dans leurs relations amoureuses. Ces résultats pourront servir au développement d’interventions préventives.

Le lien entre stigmatisation et univers judiciaire n’étant plus à établir, les différentes incidences entre ce concept et l’idée de santé restent cependant à clarifier.  En nous appuyant sur la littérature académique, ainsi que les expériences des acteurs concernés, nous tenterons de dresser la cartographie de ce grand mot qu’est la «stigmatisation» en le divisant sous trois expressions sociales . Premièrement, le «toi contre moi», renvoyant aux pressions et aux différents stigmates que l’acteur peut se voir imposer par les instances sociales. Deuxièmement, le «moi contre toi» pouvant se définir comme une opération de jugement et d’exclusion volontaire des espaces sociaux. Et finalement, le « moi contre moi» qui se veut l’auto-stigmatisation d’une personne jusqu’à l’intériorisation du préjugé et la modification des comportements attendus.  Dans la présente proposition, nous nous proposons d’analyser les différentes expressions de la stigmatisation à la lumière du concept de biopouvoir de Michel Foucault, celui de l’anomie sociale de Robert Merton, et enfin celui de la désaffiliation de Robert Castel. 

Cette communication s’inscrit dans le champ d’étude des loisirs. Nous nous penchons sur les transformations récentes observées dans les significations qui leur sont attribuées. (Provost, 2012). Plus spécifiquement, les relations humains-chevaux deviennent « objets » de recherche, un sujet très peu étudié pour sa contribution au bien-être et à l’équilibre de vie. Cette étude exploratoire aborde la médiation équine, soit les activités de loisir éducatives, centrées sur la dynamique d’un groupe de travail, réuni pour réaliser des activités ludiques d’apprentissage expérientiel avec des chevaux, sans équitation. Les données ont été recueillies dans le cadre d’une étude de cas de neuf mois menée en 2020. Avec le soutien de nos partenaires, notre objectif était de coconstruire une formation par médiation équine contribuant à l’équilibre de vie. Notre équipe de partenaires comprend cinq chevaux, un groupe de chercheur.e.s universitaires, des équicoachs et des professionnel.le.s en situation de gestion. Les résultats décrivent diverses significations attribuées à la médiation équine : un lieu de sociabilité et de loisirs (anthropocentré); un espace liminal organisé autour de pratiques corporelles et de rituels; et un lieu d’agencements propices au codéveloppement d’habiletés transversales. En conclusion cette communication souligne la performativité de la médiation équine, et son apport potentiel au projet de reclassification scientifique des animaux domestiqués (Haraway, 2008).

L’étude actuelle vise à découvrir la prévalence d’altruisme chez les enfants sourds et ceux aveugles en Oman et en Egypte afin de déterminer la différence entre les sourds et les aveugles selon le genre, l’environnement, l’âge, ensuite définir les déterminants psychométrique de l’échelle de l’altruisme utilisé dans cette étude. Après avoir élaboré et validé une échelle pour l’altruisme, les deux chercheures l’ont distribuée à un échantillon de 92 enfants.

Cette échantillon se compose de 19 sourds et 18 aveugles en Oman. Ensuite en Egypte : 19 sourds  et 36 aveugles. Les résultats de la recherche se résument ainsi :

1-     Les enfants aveugles en Oman ont fait preuve de plus d’altruisme que ceux en Egypte. De même que les sourds en Oman qui ont fait la même preuve. Ce résultat peut être interprété par la situation économique et le service présenté aux enfants en Oman.

2-     Une différence significative de (0.01) entre les sourds et les aveugles en Egypte envers les enfants aveugles.

3-     Une différence significative de (0.01) à l’échelle de l’altruisme chez les sourds et aveugles, selon le genre (males –femelles), envers les males.

Cette intervention a pour but d’analyser pourquoi les femmes voilées turques continuent d’être exclues de la fonction publique et des postes à hautes responsabilités. Alors que pendant longtemps ces exclusions s’inscrivaient dans un effort des élites laïques de contrôler l’ethos de la République, nous pourrions supposer que l’arrivée au pouvoir du parti Justice et Développement en 2002 signifie un changement de ces règles. Cependant, ceci n’est pas le cas. Pour comprendre ce paradoxe, nous mettons en avant le rôle de la femme dans la construction de l’identité turque. Dès la genèse de la République son corps fut utilisé comme un symbole de l’ethos de la nation délimitant la sphère privée (familiale, religieuse, traditionnelle) de la sphère publique (moderne, rationnelle, laïque). C’est pourquoi sa participation aux activités de la polis fut sujette à des règles spécifiques dont le dévoilement. En nous basant sur des entretiens et une analyse de la presse, nous explorons comment son corps continue à être central pour la reproduction de ces dichotomies. Bien que la femme voilée soit plus visible dans l’espace public, elle est invitée à l’investir comme mère, fille et épouse et non comme femme intellectuellement et financièrement indépendante. Ce constat nous invite à comprendre que la vision de la citoyenneté des élites laïques et religieuses, trop souvent analysée comme dichotomique en Turquie et ailleurs, peut être sujette aux mêmes influences patriarcales.

Animées d’un désir de changement social dans un Québec en effervescence, des groupes de femmes ont mis sur pied les premières maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale au cours des années 1970 et au début des années 1980. Influencées simultanément par les auteures féministes qui ont théorisé la violence faite aux femmes comme un mécanisme de régulation social au sein de la société patriarcale (Descarries, 1998) et par la thérapie radicale américaine (Corbeil et Marchand, 2010), leurs réflexions ont contribué au développement de pratiques émancipatrices auprès des femmes victimes de violence conjugale.  Or, nous en savons très peu sur ces femmes, leurs motivations, le travail qu’elles ont accompli, les luttes sociopolitiques qu’elles ont menées, ainsi que sur leur héritage. S’appuyant sur les résultats de 15 entrevues menées auprès de pionnières (N=8) et de vétérante (N=7) dans le cadre d’une étude doctorale présentement en cours (CRSH 2012-2015, ReQEF 2015-2016), cette présentation portera sur les enjeux sociaux, politiques et structurels qui ont mené à la mise sur pied et à l’implantation des maisons d’hébergement au Québec et au développement des pratiques d’intervention individuelle, de groupe et collective visant à aider et soutenir les femmes victimes de violence conjugale.



Bien que la sexologie soit enseignée à l’UQAM depuis presque 50 ans, peu de travaux traitent des motifs qui incitent les individus à s’inscrire à une formation dans ce domaine. Les données disponibles permettent de constater que le choix d’entamer des études dans le domaine de la sexologie est généralement influencé par un intérêt directement lié à l’objet d’étude, soit la sexualité humaine. L’objectif de la présente étude consiste à documenter les motivations des personnes à entamer des études et à poursuivre une carrière en sexologie. La théorie de la construction de la carrière de Savickas (2002) permet de mieux saisir les liens entre l’objet d’étude et le choix de carrière. Selon Savickas, les individus construisent activement leur carrière selon leur personnalité, leurs intérêts et leur capacité d’adaptation. Les données proviennent de l’analyse de 25 entrevues semi-dirigées menées auprès de diplômés du baccalauréat en sexologie ayant un minimum de 2 ans d’expérience professionnelle. Les résultats permettent d’identifier une diversité de motivations liées à l’objet d’étude (la sexualité humaine) ou au champ d’exercice dans le domaine des relations humaines. Différents profils d’étudiants ont également pu être distingués. Cette étude contribue aux connaissances sur les éléments associés au choix de carrière, plus spécifiquement dans le domaine de la sexologie, et sera utile aux différents groupes qui encadrent les étudiants et les diplômés en sexologie.

L’adolescence est une période propice à l’utilisation de la violence dans le couple, ce qui entraîne des conséquences pour les victimes. Il est donc nécessaire d’étudier les facteurs de protection qui réduisent sa prévalence au sein des relations amoureuses adolescentes. À notre connaissance, aucune étude n’a mesuré les compétences relationnelles chez des adolescents actuellement en couple en observant les liens avec la violence perpétrée dans la relation. L’objectif est donc d’examiner, chez des adolescents en couple, la contribution de trois types de compétences relationnelles spécifiques aux relations amoureuses adolescentes (soutien, individualité et affirmation de soi) sur la perpétration de violence. Ainsi, 188 adolescents en couple depuis plus d’un mois ont rempli un questionnaire en ligne (Mâge=17,21 ans ÉT=1,22). Après avoir contrôlé pour l’âge, le sexe et la durée de la relation, les résultats de la régression linéaire multiple hiérarchique indiquent que les compétences relationnelles sont négativement associées à la perpétration de violence chez les couples adolescents (R2=28,4 %). Plus précisément, seulement le soutien (β -0,35, p < 0,001) et l’individualité (β = -0,27, p < 0,001) sont négativement associés avec la violence perpétrée. Ces résultats soulignent la pertinence de développer certaines compétences relationnelles chez les adolescents dans des programmes de prévention de la violence, et ce, afin de diminuer ces comportements dans les relations amoureuses.

En France, en mars 2017, l'éditeur Hatier décide de publier un manuel scolaire en utilisant l'écriture inclusive. Ainsi, les noms des différents métiers au pluriel sont présentés en utilisant le point médian, comme dans "agriculteur·rice·s", artisan·e·s" ou encore "commerçant·e·s". L'initiative, qui est appuyée par le Haut-Commissariat à l'égalité entre les femmes et les hommes et le secrétariat d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, a pour vocation d’éradiquer le sexisme dans les mentalités. Toutefois, les résistances à son application seront nombreuses : l'Académie française, des militant.e.s de la « Manif pour tous », des intellectuel.le.s, et plus récemment, le Premier ministre français Edouard Philippe, s’opposeront publiquement à l’usage de cette méthode. Quels sont les enjeux idéologiques et épistémologiques qui sous-tendent la controverse de l'écriture inclusive en France? Les arguments soulevés en opposition à cette méthode dite « inclusive » seront analysés pour identifier en quoi ils s'articulent à des rhétoriques réactionnaires motivées par un désir de conservation de privilèges. De plus, le point de vue androcentrique, qui se pose comme neutre et objectif pour s’auto-légitimer, confère au trait /masculin/ le pouvoir de faire perdurer les mentalités sexistes dans la société. Ainsi, la conception épistémologique selon laquelle la neutralité et la vérité sont associées au masculin et à l’universel sera questionnée.

Les études analysant les effets structurels des programmes de travailleurs étrangers temporaires sur les migrants font état de la vulnérabilité, de la précarité et de l'exclusion induites par ceux-ci. Sur les relations entre ces migrants et les résidents des communautés où ils travaillent, les études existantes suggèrent l'exclusion sociale et l'invisibilité (Bélanger et Candiz 2014), des représentations sociales servant uniquement à justifier leur exploitation (Díaz Mendiburo, 2014), ou encore une situation de social quaranting (Horgan et Liinamaa, 2017). Cette communication livrera les résultats finaux d’un travail de terrain mené dans un communauté insulaire de l’est du Québec à l’été 2018, où des travailleurs mexicains sont embauchés depuis peu afin de pourvoir à des postes bas-salaires pour une entreprise de transformation de fruits de mer. Mes données suggèrent que malgré un contexte local et régional marqué par des conditions de travail largement dénoncées dans le secteur, un haut taux de chômage, un débat autour de la pénurie de main-d’œuvre et un très faible taux de résidents issus de l’immigration par rapport au reste du Québec, les liens tissés entre migrants et résidents locaux sont nombreux et leur expérience ne peut pas être décrite dans les termes de l’exclusion sociale. Dans certains cas, ces relations de sociabilité (amicales, amoureuses ou de travail) peuvent même atténuer des formes de précarités et de vulnérabilités dont les migrants font l’expérience.

Des communautés amérindiennes du Québec élisent des reines (ou des princesses) lors de carnavals ou de festivals. Ces concours aux dimensions communautaires s’inscrivent dans une programmation comprenant des activités sportives et ludiques. D’anciennes candidates ou organisatrices de concours interrogées dans le cadre d’entrevues insistent pour dire qu’il ne s’agit pas de concours de beauté. Ceci étant dit, certaines candidates en profitent pour se mettre belles. Pourquoi ? Quelles sont les fonctions de ces mises en beauté ?  Nous verrons qu’elles participent à faire de l’occasion un évènement spécial et divertissant, mais qu’elles permettent aussi aux candidates de se dépasser et revitaliser leur confiance personnelle. L’habillement des candidates varie selon la thématique du concours et la communauté. Toutefois, les robes de soirée sont souvent portées quand les candidates sont de jeunes femmes. La communication ciblera principalement les enjeux entourant ces dernières qui renvoient à un imaginaire de princesses, souvent de Disney. L’analyse montrera qu’il est envisagé dans une optique positive : des femmes fortes, autonomes et déterminées. Les jeunes filles et femmes amérindiennes semblent identifier leurs idéaux à ces images. Il sera proposé que l’univers romantique perceptible dans la mise en beauté des candidates témoigne d’un espace de construction de la féminité renvoyant à un « girl power ».

Au Québec, environ 40 % des couples avec enfants se séparent, mais seulement 10 % des séparations sont très conflictuelles. Alors qu’elle peut poser des défis pour tous les membres de la famille, l’expérience paternelle de la séparation a fait l’objet de moins de recherche. Cette communication repose sur une analyse secondaire des réponses de 574 pères québécois séparés à un sondage Léger sur leur séparation, réalisé pour le Regroupement pour la valorisation de la Paternité (2024). Une attention particulière est portée à l’utilisation des services, qu’ils soient juridiques, sociaux, communautaires ou de médiation, en lien avec l’évaluation que font les pères de leur expérience de la séparation. L’analyse de profils révèle que 10 % des pères rapportent une expérience très négative sur plusieurs aspects de la séparation et 34 % une expérience plutôt positive. Les types de services avec lesquels les pères ont été en contact ne distinguent pas ces profils d’expériences positives ou très négatives de la séparation, ils se distinguent plutôt sur la garde de l’enfant, la participation du père aux décisions, leur soutien et la prise en compte et reconnaissance de leur rôle de pères par les intervenant·es côtoyés dans les services. Ces résultats incitent à approfondir la réflexion sur l’expérience de la séparation chez les pères québécois, ses répercussions pour les familles, ainsi qu’à l’importance de la reconnaissance et du soutien des pères par les intervenant·es qu’ils côtoient.

L’Italie, pays d’immigration récente, a longtemps été considérée comme le pays «aux frontières-passoires» de l’Europe, mais tranquillement, la légalisation sur la population immigrante et clandestine du pays se resserre. C’est dans ce contexte qu’évoluent les Égyptiennes d’obédience musulmane. À travers une recherche de terrain anthropologique dans deux centres culturels islamiques de Milan, cette communication met en lumière les multiples façons dont ces femmes vivent et habitent leur foi islamique dans un contexte italien. Les règles régissant la piété ne sont pas seulement renforcées ou subverties, mais elles sont aussi mise en acte. Elles ne sont pas imposées seulement de l’extérieur par la société et ne constituent pas nécessairement une contrainte pour l’individu. Cette communication repense cette opposition externe-interne en montrant comment ces pratiques constituent le fondement nécessaire à la réalisation du sujet et de sa capacité d’agir. Autrement dit, les pratiques pieuses des femmes ne sont pas un ensemble de normes régulatrices, mais plutôt un ensemble d’activités pratiques inhérentes à un certain mode de vie. Après une présentation de la gestion des populations étrangères en Italie, la communication s’intéresse à la manière dont les Égyptiennes musulmanes évoluent dans la société italienne, ce qui favorise et contraint leurs pratiques pieuses et enfin comment leurs pratiques de l’Islam contribuent à les construire comme sujet et leur offre une capacité d’agir.

Cette communication vise à présenter les premiers résultats d'une recherche qualitative exploratoire portant sur l'expérience du vieillissement chez des hommes âgés de plus de 65 ans. À partir de quand  se considère-t-on  comme vieille? Quelle est la distance entre l'âge vécu et l'âge perçu, entre la façon dont est perçu le vieillissement  et  la manière dont est vécu concrètement le fait de vieillir? Telles sont certaines des questions auxquelles nous avons voulu répondre. Pour se faire, nous avons réalisé  des entretiens semi-directifs auprès de 16 hommes âgés entre 65 et 87 ans. Notre communication sera centrée sur le thème du rapport au corps. Nous montrerons essentiellement que le rapport au corps chez les hommes  suggère une forme d'implication qui est souvent liée au travail qu'ils occupaient avant de prendre leur retraite. Les hommes occupent donc leur temps en mettant à profit l'expérience acquise lors de leur vie professionnelle, l'idée d'un corps vieillissant  rimant souvent avec une sagesse qui croit avec l'âge. Associant surtout le vieillissement à une période de mûrissement qui conforte le sentiment d'être en contrôle, ou effectuant des activités pour rester en forme physiquement, les hommes adoptent plusieurs stratégies devant conforter le sentiment d'autonomie qu'ils souhaitent conserver. Il s'agit de donner sens à l'expérience du temps qui passe et à celle du corps qui change, sans pourtant nier le vieillissement. 

Problématique :
La police intervient auprès d’une population variée, mais suite aux différentes réformes dans le système de santé québécois en matière de santé mentale, elle a commencé de plus en plus à faire face à une nouvelle clientèle : les personnes présentant des problèmes de santé mentale (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 1997). À titre d’exemple, plusieurs appels au 911 concernant des situations qui impliquent cette clientèle sont recensés à Montréal (Charette, Crocker, & Billette, 2011). Cependant, peu d’études empiriques canadiennes existent sur le sujet et encore moins dans les banlieues comme Laval, même si le phénomène n’est pas concentré dans les grandes villes.
Méthodologie :
Le but était de réaliser un portrait des événements (non criminels et criminels). À partir de données policières, des analyses descriptives et des tableaux croisés ont été effectués entre les caractéristiques spatio-temporelles des événements et quelques caractéristiques socio démographiques (âge, sexe, appartenance ethnique et lieu de résidence) des personnes pour tester leurs liens.
Résultats :
Les résultats montrent qu’à Laval, ces événements sont d’au moins 83% non criminels. De plus, les tentatives de suicide sont en hausse (18%) depuis 2012 et ont surtout eu lieu le jour ou le soir tandis que les suicides sont plutôt à la baisse (-18%) et ont plus eu lieu le jour.
Conclusion :
L’étude vise à orienter les interventions policières en matière de formation et de partenariats.