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Le langage en tant qu’activité du parler est étudié par des experts, les linguistes, qui se centrent principalement sur les structures. Or le langage est beaucoup plus que des structures, et il apparaît plutôt comme un agencement de dimensions et de composantes multiples, dont les structures font partie. C’est l’expérience langagière des locuteurs qui peut devenir source d’une réflexion autre sur le langage, susceptible d’entrer en dialogue avec la linguistique des linguistes. Dans ce cadre de considérations, cette communication met en lumière ce que les locuteurs sentent et pensent sur leur parler en ville, sur les manières de parler, et sur les relations entre les identités, les alliances et les divisions sociales.

La recherche a été faite sur la base d’une vingtaine d’entretiens avec des locuteurs appartenant aux différentes couches sociales de la ville. Entre les résultats de cette étude, ceux-ci se démarquent : (1) les locuteurs ordinaires perçoivent des aspects linguistiques que les linguistes parfois oublient, par exemple le caractère dynamique, pluriel et relationnel de l’activité du parler, ou la dimension social et politique de la langue; (2) à partir de leurs expériences et de leurs témoignages, les locuteurs font preuve d’un savoir intuitif assez profond et complet du langage; (3) Le point de vue des locuteurs montre l’étroite relation entre l’usage de la langue, la perception et valorisation des formes linguistiques, et la dynamique urbaine.

Afin de déterminer les facteurs sémantico-pragmatiques qui rentrent en jeu dans l’interprétation des questions rhétoriques en français, désormais QR, ainsi que les effets de sens qui découlent de leur présence dans une question, nous avons conçu une expérimentation dans laquelle nous avons testé 3 facteurs : la présence du verbe croire, la présence de l’adverbe vraiment et la présence du contenu véhiculé par la question dans le savoir partagé des locuteurs. Pour ce faire nous
avons élaboré un sondage en ligne. Huit versions de ce sondage ont été proposées aux participants. Nous avons manipulé, dans chaque version, les 2 valeurs : présence ou absence de chacun des 3 facteurs. Un contexte particulier
précédait chaque question. Les participants devaient juger la probabilité que la question soit rhétorique sur une échelle Likert. Nous avons d’abord vérifié l’effet rhétorique qui se dégage de l’usage de chaque facteur traité à part dans une question ainsi que l'effet de renforcement qui se produit quand 2 ou 3 facteurs se combinent. Ensuite, nous avons démontré l’existence d’une hiérarchie au sein même de ces facteurs rhétoriques en comparant les facteurs sémantiques au facteur pragmatique. L’objectif de cette communication est de présenter les résultats de notre étude qui porte sur l'interprétation des QR en
français, phénomène complexe, encore très peu étudié.






Steven Pinker et Paul Bloom (1990), deux représentants de la psychologie évolutionniste, soutiennent que le langage humain est une adaptation biologique ayant pour fonction la communication. Selon eux, deux critères nous autorisent à invoquer la sélection naturelle pour expliquer l’évolution d’un trait : 1) la présence d’un design complexe permettant l’accomplissement d’une certaine fonction, et 2) l’absence d’autres processus évolutifs permettant d’expliquer la complexité en question. Pinker et Bloom avancent des arguments pour démontrer que le cas du langage répond à ces deux critères et répondent aux objections de ceux qui voient une incompatibilité entre l’évolution du langage par sélection naturelle et certains principes de la théorie évolutionniste. En nous inspirant de la philosophie des sciences, nous ferons ici ressortir quelques présupposés problématiques de la position de Pinker et Bloom. Nous nous appuierons principalement sur la critique de la psychologie évolutionniste faite par Robert C. Richardson (2007). Nous examinerons le cadre théorique et méthodologique adopté par Pinker et Bloom, en nous interrogeant tout particulièrement sur ce qui constitue une bonne explication offerte en termes d’adaptation biologique.



L'ANL a été conçue au Canada par Claude Germain et Joan Netten dans le contexte de l’influence grandissante des neurosciences dans le domaine de l’éducation (Netten, J. et C. Germain, 2012).Avec l’approche neurolinguistique, après une pratique intensive de l’oral qui permet d’intérioriser les structures de la langue, les étudiants sont amenés vers l’écrit par la lecture de textes simples mais authentiques. Ensuite, les étudiants apprennent à écrire ce qu'ils peuvent dire et lire. En ce qui concerne l’approche communicative, il faut suivre trois étapes, (i) la mémorisation de mots de vocabulaire, conjugaisons, etc. ; (ii) les exercices de vérification et (iii) les activités de communication. Dans cette communication, en utilisant un corpus d’ELE de 500 étudiants universitaires, nous contrastons la production écrite des deux groupes ; l’un qui suit l’approche Neurolinguistique (ANL) comme stratégie d’enseignement et l’autre ayant plutôt recours à l’approche communicative. À l’intérieur de chaque groupe, nous présentons les pratiques privilégiées de lecture, des analyses contrastives des productions écrites, les difficultés au moment de l’adaptation du matériel pédagogique et les stratégies mises en place pour les surmonter.

Bibliographie : Netten,,J. et C. Germain (2012). A new paradigm for the learning of a second or foreign language: The neurolinguistic approach. Neuroeducation, 1 (1), 85-114: http://www.neuroeducationquebec.org/revue.

Les dialectes (variétés régionales d’une langue) sont centraux aux attitudes des enfants envers les locuteurs et locutrices (Arredondo & Gelman, 2019). La formation des attitudes implique trois étapes : 1) l’identification de l’origine d’une locutrice d’après la prononciation; 2) la catégorisation d’une locutrice comme membre d’un ou de plusieurs groupes; et 3) l’attribution de traits d’après des stéréotypes au sujet du ou des groupes (Lambert, 1960). Nous nous focalisons sur l’étape 1 en explorant comment les enfants d’expression française en Alberta distinguent différents dialectes. La diversité de cette communauté de langue officielle en situation minoritaire nous permet d’explorer l’impact de l’appartenance d’une locutrice à plusieurs catégories sociales sur les jugements.

Nous avons présenté des paires de clips audio à des enfants (n = 137, âgés de 5 à 12 ans) et leur avons demandé si deux locutrices « viennent de la même place ou de deux places différentes ». Les enfants de 7 ans et plus pouvaient systématiquement regrouper les dialectes « canadiens » vs « internationaux ». De plus, ces enfants étaient plus susceptibles de distinguer les locutrices de différents groupes ethniques. Nos résultats suggèrent que les enfants créent des catégories de « nous » vs. « eux » et qu’ils ne raffinent pas ces groupes pour inclure des origines régionales plus précises que plus tard. Notre étude a comme objectif de mettre en question les attitudes afin d’assurer la vitalité de la communauté franco-albertaine.

Cet exposé apportera une explication plus adéquate du contrôle en anglais et en français, en partant d’une description plus adéquate du signifié des unités linguistiques en jeu : l’infinitif, le gérondif et les prépositions to, à et de, complétée par des processus pragmatiques (Duffley 2006). Face aux approches purement formelles (Boeckx, Hornstein et Nunes 2010) ou purement notionnelles (Culicover et Jackendoff 2005), une analyse sera proposée qui est fondée sur la fonction sémiologique du langage, à savoir celle de permettre la symbolisation de conceptualisations au moyen de séquences phonologiques. Il sera démontré que cette analyse peut rendre compte de phénomènes de contrôle non expliqués par d’autres approches tels : (1) le fait que la séquence verbe + to + infinitif implique invariablement contrôle par le sujet, alors que la structure verbe + gérondif se caractérise par la variabilité du contrôle (The doctor enjoyed/recommended working out three times a week) ; (2) le fait que la séquence verbe + to + infinitif en anglais implique invariablement contrôle par le sujet, alors que la structure verbe + to + gérondif  permet le non contrôle par le sujet (He agreed to kill bin Laden/killing bin Laden) ; (3) le fait les séquences verbe + infinitif et verbe + à + infinitif impliquent invariablement contrôle par le sujet (Elle veut/cherche à s’en sortir), alors que la structure verbe + de + infinitif  permet le non contrôle par le sujet (Il a décidé/suggéré de démissionner).

Depuis 40 ans, Anna Wierzbicka et environ 50 chercheurs se penchent sur plus de 30 langues pour en extraire des universaux du lexique. À ce jour, une liste de 63 primitifs sémantiques a été empiriquement dressée. Ceux-ci, parfaitement traduisibles dans toutes les langues, sémantiquement simples et universellement intelligibles, se passent de définition : « toi, moi, quelqu'un, quelque chose, penser, vouloir, ressentir, dire, vrai, ne...pas, quand, où, bien, mal, grand, petit, vivre, mourir, etc. ». Accompagnés de leurs règles combinatoires universelles, ils forment la métalangue sémantique naturelle (MSN).

Nous exploitons ce cadre théorique pour décrire les plus fréquents actes de langage qui composent la conversation spontanée telle que transcrite dans le Corpus de français parlé au Québec (CFPQ).

Nous posons l'hypothèse qu'une telle description en MSN peut permettre à un apprenant du français de découvrir les différentes réalisations d'un acte de langage dans sa langue cible, à partir d'une construction intuitive en MSN de ce qu'il veut dire.

Nos résultats attestent de cette nouvelle possibilité pour l'enseignement du français. Nous présenterons un extrait du paradigme « dire » en exemple, où les simples concepts universaux de « vérité, volonté, ressenti » peuvent notamment guider l'étudiant vers 7 actes de langage distincts. Ceux-ci peuvent se réaliser de diverses façons et offrir des variantes ou des dérivés : nous démontrerons que la MSN réussit à décrire tous ces usages.

La présente étude longitudinale évalue le développement de la capacité orale des élèves (1H à 4H) d’une école publique suisse reposant sur l’enseignement par immersion réciproque et dont les élèves sont germanophones, francophones et allophones. L’enseignement est dispensé pour moitié en allemand et pour moitié en français.

L’objectif de cette recherche consiste à mesurer la capacité à utiliser les langues de scolarisation à des fins communicatives. Notre corpus se base sur les outcomes d’interviews semi-dirigées et axées sur la performance conduites dans les deux langues, à savoir dix interviews au total pendant quatre ans (n=868).

Nous combinons deux approches: l’analyse qualitative décrit les stratégies du «translanguaging» (García, 2009) utilisées par les élèves, alors que l’analyse quantitative évalue leur capacité à utiliser la langue de façon communicative.

Cette étude suggère que la langue seconde des élèves en immersion réciproque suit une évolution impressionnante, surtout chez les élèves allophones. La langue première des élèves de cette école bilingue se développe aussi bien que chez les élèves des écoles monolingues. En comparant les élèves francophones et germanophones en immersion réciproque, on remarque que les taux de développement des premiers stagnent vers la fin de l’étude, probablement en raison de la diglossie alémanique.

Malgré certaines appréhensions, il semble que l’immersion réciproque ne soit pas un risque pour le développement de la capacité orale.

La production de la parole requiert la participation de plusieurs muscles, qu’ils soient impliqués dans les déplacements de la langue ou encore qu’ils permettent de projeter ou d’étirer les lèvres.  Or une maladie comme la DM1 entraîne une faiblesse musculaire ainsi qu’une difficulté à relâcher les muscles après contraction. Quels sont les effets de cette condition sur la production de phonèmes? Notre objectif est d’étudier les effets acoustiques et articulatoires de ce déficit sur la production de parole en français.

Trois jeunes atteintes de DM1 ainsi que trois contrôles appariées en âge ont participé à une tâche de production lors de laquelle elles devaient prononcer, en condition neutre, rapide et hyperarticulée, des syllabes ouvertes intégrées à une phrase porteuse. Les productions étaient captées à l’aide d’un système synchrone alliant microphone, optotrak et échographe afin d’enregistrer les mouvements des articulateurs visibles et non visibles.

Les valeurs formantiques des voyelles, ainsi que les mesures de courbure et d’asymétrie de la langue, de même que de projection et d’étirement des lèvres, ont été étudiées. L’analyse préliminaire révèle que les trapèzes acoustiques des sujets DM1 sont moins contrastés que ceux des contrôles, et que les sujets DM1 n’utilisent pas les articulateurs d’une manière aussi optimale que les contrôles. Finalement, les DM1 montrent moins de différentiation acoustique et articulatoire entre chacune des conditions que leurs pairs contrôles.

Le Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ, 2001) fait des liens fréquents entre langue et culture et souligne que « l’école est invitée à porter une attention toute particulière à l’apprentissage du français, langue maternelle ou langue d’appartenance culturelle. » (p. 4) En effet, pour que les élèves parviennent à assimiler le registre standard, il faut qu’ils soient en mesure de le situer notamment par rapport aux autres registres en fonction des situations de communication, mais aussi par rapport aux autres variétés de français auxquelles ils sont confrontés. L’enseignement de la langue doit ainsi tenir compte du:

«[…] bagage linguistique avec lequel nous arrivons à l’école lorsque nous y mettons les pieds pour la première fois. Ajoutons à cela qu’en contexte québécois, l’école doit par ailleurs tenir compte du fait que le registre standard est différent à certains égards de celui que valorisent d’autres communautés francophones.» (Remysen, 2018 : 47)

Or, après analyse, notamment du PFEQ et de la formation des maitres, nous constatons que des éléments de variation sont présents, mais l’enseignement de la variation linguistique elle-même est absente des objectifs d’apprentissage et mal comprise par les enseignant.e.s. Pour combler cette lacune, nous proposerons un outil didactique, fruit de notre maîtrise en linguistique, pour enseigner la variation au premier cycle du primaire, premier contact des élèves avec la langue standard et avec l’enseignement de celle-ci.

Traditionnellement, dans les ouvrages grammaticaux , et encore récemment, dans les ouvrages pédagogiques, on a considéré qu’un verbe peut se conjuguer aux temps simples (je marche, il partira) et aux temps composés (j’ai marché, il sera parti). On affirme que les mots dont les temps composés sont constitués forment un seul et même verbe, même si on se trouve en présence de deux mots, et qu’un seul des deux est conjugué. De plus, on attribue à la plupart de ces syntagmes l’étiquette de « temps du passé », ce qui crée une confusion lorsqu’on se trouve en présence d’exemples tels que « J’ai fini dans cinq minutes » ou « Il faut que vous ayez terminé vos devoirs à mon retour », où l’on parle de passé composé et de subjonctif passé, alors que l’on fait référence au futur. Cette façon d’analyser la question pose problème pour l’enseignement à cause des incohérences qu’elle engendre. Pour cette raison, nous souhaitons démontrer en quoi la sémantique grammaticale, une analyse qui vise principalement à expliquer la valeur des notions et des relations grammaticales ainsi que la structuration des parties du discours et de la phrase, pourrait représenter une option intéressante pour l’enseignement de ces syntagmes : elle fait une distinction claire entre le verbe et le participe et met en lumière les relations grammaticales et logiques qui s’établissent entre ces deux concepts.

La complicité qui existe entre les cultures irlandaises et québécoises nous permet de comprendre pourquoi la traduction des pièces de théâtre irlandaises occupe une grande partie du milieu théâtral québécois. Néanmoins, l’étrangeté des pièces de théâtre irlandaises présente une altérité. La problématique de ce projet consiste à voir comment s’exprime l’altérité sur scène quand il existe une telle complicité. Cette étude porte en premier lieu sur The Beauty Queen of Leenane de Martin McDonough et Howie the Rookie de Mark O’Rowe, deux pièces irlandaises contemporaines, traduites récemment au Québec. Selon Annie Brisset, la traduction sert à souligner l’étrangeté ou à assimiler un texte. De cette façon, la question se pose aussi de savoir comment différentes manières de l’étrangeté traversent ces deux pièces, par le biais de leur traduction. La méthode de travail consiste en une comparaison linguistique et culturelle entre ces deux pièces de théâtre. L’étrangeté prend plutôt la forme d’une subversion linguistique du français et de l’anglais standard. En ce qui concerne les différences entre les versions en français, la traduction québécoise évoque plus l’oralité du langage populaire de ces pièces que la traduction française. Il n’est pas tant question d’un effort pour souligner l’étrangeté du texte, que pour le rendre accessible aux spectateurs, surtout aux Québécois, et de valoriser la culture et le langage reconnaissables de l’Irlande.

Selon les statistiques, les enfants de langue d’origine (ELO) représentent une grande proportion d’élèves (43% selon Grenier, 2017) des écoles primaires et secondaires montréalaises. À Montréal, le russe est parmi les dix premières langues d’immigrants (ENM, 2011). Or, les informations concernant le développement du français langue seconde (L2) chez les enfants d’immigrants russophones sont inexistantes. Pour pallier cette lacune, la présente étude vise à examiner le développement du système consonantique du français L2 chez ce groupe linguistique. Dix enfants bilingues séquentiels russo-français de quatre et cinq ans ont participé à notre étude. Une tâche de dénomination (L’ESPP, MacLeod, 2014) de 40 images qui évalue la production de toutes les consonnes du français canadien en trois positions (initiale, intermédiaire, finale) leur a été administrée. Les productions des enfants ont été enregistrées sur support audio. Les réponses des enfants ont été d’abord transcrites en alphabet phonétique international (API) et ensuite analysées en calculant le ratio de consonnes produites correctement sur le nombre de consonnes dans les cibles produites (MacLeod et al., 2014). Afin de mesurer l’exposition des enfants au français, un questionnaire d’environnement langagier (adapté d’ALEQ, Paradis, 2011) a été rempli par les parents. Les résultats préliminaires ont révélé des profils développementaux comparables à ceux des enfants monolingues francophones, mais des erreurs différentes.

Les verbes à classificateur (vcl) se distinguent des autres
verbes en ce qu'ils contiennent un classificateur, qui réfère à un nom en
fonction des propriétés saillantes de son référent, le plus souvent de forme ou
de taille. Les travaux de Dubuisson et al.
(1996) et Lajeunesse (2001) ont proposé une description détaillée de
l’inventaire des classificateurs de la LSQ. Toutefois, aucune étude n'a porté sur
la description morphosyntaxique des vcl. L'objectif de cette recherche est de
déterminer quels sont les éléments distinctifs de la
forme morphosyntaxique des vcl en contexte discursif. Plus spécifiquement, nous posons les
questions suivantes : 1) quelle est la
distribution du vcl en contexte et plus particulièrement comment se manifeste
sa relation avec le nom et 2) comment s'effectue le
marquage argumental des vcl ? Nos résultats reposent sur l'analyse
d'un corpus de données discursives élicitées auprès de quatre signeurs à l'aide
d'une tâche de description de vidéos dans lesquelles des personnages interagissent
et manipulent des objets. En premier lieu, nous montrons que l'identification
du référent précède l'utilisation du vcl et que les deux éléments peuvent être
distants (souvent de plusieurs énoncés). En second lieu, nous montrons que la
forme des vcl est modifiée en contexte afin de marquer un ou deux arguments locatifs.
Finalement, nous proposons l'adoption d'une classification selon trois classes
(Schembri, 2003) en fonction de critères morphosyntaxiques.

 

 

 

 

 

L’accord du participe passé reste un problème pernicieux de la grammaire française pour les francophones et apprenants du français pareil. Les règles de l’accord codifiés sous les littéraires du XVIe et XVIIe sìecle tels Clément Marot et Vaugelas peuvent paraître compliquées et non sensées poussant certains grammairiens à revendiquer leur élimination. Cet article défend l’hypothèse que les troubles liés à l’accord sont la conséquence d’une mauvaise interprétation des structures profondes du participe passé. On cherche alors à présenter les « véritables » structures adjectivales et nominales du participe pour démontrer qu’il agit dans un système cohérent. Ainsi nous démontrons l'évolution du participe passé passif latin à travers l'ancien français jusqu'au français moderne avec des exemples tirés de la littérature. Ensuite, par l'illustration des caractéristiques des catégories verbales et nominales nous démontrons l'intérêt de traiter le participe en tant qu'élément adjectival tout en démontrant la déficience de l'analyse traditionnel. Étape par étape nous élaborons les bases d'une analyse capable de prendre en compte les accords distincts du participe passé avec avoir et être pour démontrer la logique dans l'orthographe des accords. Bien que cette recherche se base sur des aspects théoriques traités dans ma thèse, les arguments et les conclusions sont tout à fait adaptés pour un public non-spécialiste. 

Nous présentons dans cet article une méthode de construction de lexiques bilingues pour les entités nommées basée sur les corpus parallèle. Les types des entités nommées étudiées sont les noms de personnes, des lieux et des organisations. Une application est faite sur la paire de langues anglais-arabe.

La construction des lexiques des entités nommées de type organisation se base sur différentes ressources linguistiques dont les ontologies comme DBPedia ou des listes préétablies comme JRC-Names.

La construction des lexiques des entités nommées de type noms de personnes et lieux, se base sur un modèle de translitération pour chaque entité nommée à partir de l'anglais vers l'arabe.

La procédure de translitération consiste à trouver les différentes translitérations de chaque lettre de l’entité nommée en anglais, et à chercher la meilleure combinaison dans la phrase en langue arabe.

Pour diminuer le nombre de combinaisons des translitérations possibles d’une entité nommée, une méthode de normalisation des lettres en langue arabe vers une seule lettre, est proposée.

Une application est faite sur deux corpus. Un est extrait de Wikipédia et le très connu corpus des nations unis (UN).

La mesure généralement utilisée pour comparer les performances des systèmes se fonde sur le score de précision et de rappel. Cette mesure s’appelle la mesure F. Nos expérimentations ont montré un score de F-mesure égale à 99,1% en utilisant le corpus UN et  93,3%  en utilisant le corpus extrait de Wikipédia.

Les collocations en malgache- langue nationale de Madagascar, de famille malayo-polynésienne demeurent encore un champ d’investigation quasi-vierge. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous nous sommes intéressés à l’étude des collocations adjectivales telles anatra mafonja ‘conseil solide’, hevitra mitombina ‘argument valable’, safidy masina ‘un choix judicieux’, etc.

Qualifiée d’expression semi-figée, la collocation, selon la terminologie de Hausmann (1979), est une expression composée de la base et du collocatif. Le premier constituant d’une collocation - la base - est libre et le deuxième, c’est-à-dire, le collocatif, est restreint. La Fonction Lexicale (FL), est un outil formel dont dispose la théorie Sens-Texte, théorie avec laquelle nous allons aborder notre analyse, pour la description des collocations. Une FL, formellement, est une formule f(x) = y dont f est le sens qui s’applique à un mot-clé ou argument x pour donner une valeur y. Par exemple, la FL Magn appliquée à l’argument fisaorana ‘remerciement’ donne les valeurs suivantes :

Magn(fisaorana) = feno litt.‘rempli’, mitafotafo ‘profond’

et forme des collocations adjectivales fisaorana feno ‘un grand remerciement’, fisaorana mitafotafo ‘un profond remerciement’.

Ainsi, notre article traite les différents sens de collocations adjectivales, le rôle qu’occupent les adjectifs dans le syntagme collocationnel, la typologie de ces collocations et leur description lexicographique.

L’étude que nous avons menée avait pour principal objectif de déterminer si l’on peut détecter le sarcasme en s’appuyant uniquement sur les indices prosodiques présents dans la parole.  Pour ce faire, nous avons élaboré un test constitué de pseudo-mots afin de comparer la capacité des participants à identifier le sarcasme, en opposition avec quatre autres émotions. Lors de l’élaboration du test, nous avons fait plusieurs choix méthodologiques pour vérifier l’effet de la prosodie.  L’un de ces choix impliquait l’insertion d’un accent d’insistance posé stratégiquement sur un mot fonctionnel placé en milieu de phrase afin de déterminer si cet ajout pouvait faciliter l’identification des états d’esprit mis en scène.  En nous appuyant sur les travaux de Boivin et Valois (2009), nous postulions que la présence d’un adverbe pouvait servir d’intensificateur et rendre la phrase plus théâtrale.  En effet, ces récents travaux nous indiquent qu’en français québécois, l’adverbe, habituellement en position atone dans un énoncé, peut jouer le rôle d’intensificateur et donc recevoir un accent d’insistance permettant de marquer efficacement son rôle syntaxique (Boivin et Valois, 2009). Nos résultats montrent cependant que l’accent d’insistance posé sur l’adverbe ne semble pas favoriser la reconnaissance des états d’esprit puisque nos analyses statistiques ne montrent aucune différence significative entre les taux d’identification.

Si le bilinguisme au Canada est synonyme de « traduit de l’anglais », ce serait le caractère idiomatique de la langue qui serait atteint, c'est-à-dire l'ensemble des habitudes de langage auxquelles se conforment les utilisateurs de cette langue (Delisle, 1998).

Notre problématique se place au cœur d’une approche communicationnelle qui aborde la question de la traduction de l’idiotisme vue par le lecteur de ce texte de presse, ce lecteur « utilisateur » de la langue française. Afin d’avoir un échantillon représentatif, nous avons choisi de préciser un écart de temps de 5 ans, allant du 31 janvier 2017 à la fin décembre 2022. Le corpus constitue donc un ensemble de nouvelles, contenant l’expression idiomatique « the elephant in the room », traduite de l’anglais au français par la Presse Canadienne, classifiées grâce à la base de données Eureka.

Les résultats d’analyse des traductions journalistiques de l’idiotisme « the elephant in the room » nous ont permis de dévoiler plusieurs défis (défis rédactionnels du rythme et de la poétique du texte de presse français, du défigement et de l’équivalence, de l’humour et de la couleur idiomatique). Nous avons démontré, à travers l’analyse des défis d’ordre rédactionnel (Delisle, 2003), abordés du point de vue de la logique/style, que la cohérence du réseau lexical, la non- coexistence de l’idiotisme traduit « the elephant in the room » avec d'autres idiotismes influent sur la qualité du texte en français et mènent à son appauvrissement. 

La didactique contemporaine maintient la thèse posant la langue en tant qu’outil de communication. Sur la base de la tradition de Port-Royal, le langage est compris comme expression de la pensée, mettant en avant certains critères qui rendent compte d’une tendance fonctionnelle du langage. Pourtant, la parole des sujets révèle une tout autre chose, laquelle est ignorée à l’heure actuelle : certains manques produits dans la communication. Cela dévoile une autre dimension faisant référence à une position débordant le point de vue de l’« instrument de communication ». Dans cet autre contexte, la langue est perçue comme substance et transforme, cela est mis en évidence par différents éléments. D’une part, la position de certains linguistes – accordant un statut prioritaire au langage par rapport à la pensée – révèle le rôle du langage dans la constitution du sujet. D’autre part, la relation des écrivains avec la langue montre certains faits importants : le pouvoir de la parole, son rôle transformateur, une fonction créative. Aspects mis en valeur par la théorie psychanalytique lorsqu’elle valorise une vision du langage notablement différente de celle préconisée par l’enseignement actuel. Sur la base de cette problématique, je formule une question : comment la classe de langue étrangère se constitue en un espace créateur ? Pour y répondre, j’entreprends une analyse sur la base d’un paradigme rationnel, appuyée par des observations des classes hispanophones apprenant le français.

La modalité visuospatiale des langues des signes (LS) a pour effet que l’iconicité est présente à tous les niveaux de leur structure (Taub, 2001), particulièrement dans le lexique. La place de l’iconicité dans la structure des signes a mené à un débat concernant la nature des plus petites unités des LS, les unités sublexicales, à savoir s’il s’agit de morphèmes (Cuxac, 2000) ou de phonèmes (Sandler, 2012). Au regard de ce débat, cette recherche consiste en l’analyse de la structure sublexicale de 99 néologismes créés en langue des signes québécoise (LSQ) pour nommer 45 concepts de l’astronomie afin d’établir la relation entre les unités sublexicales et la construction du sens. La question de recherche posée est alors : est-ce que l’iconicité influence le choix des unités sublexicales des signes? Une grille de description a été créée pour analyser trois types d’unités sublexicales selon leurs traits de forme et l’information sémantique qu’ils portent ou non : le lieu d’articulation, la configuration manuelle et le mouvement. Les résultats montrent que l’iconicité est très présente dans la structure des signes de l’astronomie mais, comme on retrouve des unités sublexicales qui ne contribuent pas à la formation du sens, il est impossible d’affirmer qu’il s’agit essentiellement de morphèmes. Il apparait alors que les unités sublexicales des LS peuvent passer du niveau phonologique au niveau morphologique, tel que proposé par Millet (2019) et van der Hulst et van der Kooij (2021).

Il est établi que la production de la parole est étroitement reliée à la perception audio-visuelle de celle-ci. Chez des aveugles congénitaux, la privation visuelle entraîne une réduction des mouvements labiaux lors de la production de voyelles. En guise de compensation, ces personnes accordent-elles plus d’importance à la perception auditive que leurs pairs voyants? L’objectif de l’étude est d’évaluer, via le paradigme de perturbation sensorielle, le poids de la vision dans la production vocalique.

Des enregistrements acoustiques et articulatoires (EMA) de 10 voyants et de 10 aveugles congénitaux ont été effectués. Des répétitions de la voyelle /ø/ en condition normale ont d’abord été produites. Ensuite, en condition perturbée, une version altérée de leur propre parole leur était transmise via un casque d’écoute, en temps réel. La production entendue différait donc de celle produite. Ainsi, pour compenser, le sujet devait adapter sa prononciation. L’adaptation sera d'autant plus grande que le poids de la perception auditive est important pour lui.

Les résultats préliminaires montrent que les sujets aveugles accordent un poids plus important à la rétroaction auditive que leurs pairs voyants en compensant différemment à la perturbation provoquée. Cette étude permet d’observer le rôle de la vision sur la perception et la production de la parole et de confirmer l’hypothèse selon laquelle la vision occupe une place majeure dans l'implémentation phonétique des cibles phonologiques.

En anglais, l’interprétation d’une phrase est guidée par l’ordre des mots. Au contraire, en mandarin, ce sont les propriétés sémantiques des mots qui permettent d’identifier qui réalise l’action (l’agent) et qui la subit (le patient) (Liu, Bates, & Li, 1992). Avec de telles différences entre les deux langues, la question se pose de savoir quelle stratégie les bilingues anglais-mandarin utilisent pour comprendre les phrases. Dans cette étude, l’électro-encéphalographie a été utilisée chez des sinophones monolingues (n=34) et chez des bilingues anglais-mandarin (n=20) afin d’évaluer le traitement de phrases mandarines de structure nom-nom-verbe. L’ajout de co-verbes BA et BEI à cette structure permet d’assigner au premier nom le statut d’agent (BA) ou de patient (BEI), et ainsi de créer des phrases sémantiquement plausibles (p.ex., l’enfant BA la pomme mange) et d’autres phrases incongrues à la structure inversée (p.ex., la pomme BA l’enfant mange). Les résultats pour les deux groupes de locuteurs montrent que la condition incongrue provoque une plus grande réponse N400 au niveau du verbe pour les phrases en BA. À l’inverse, les structures en BEI ont élicité des négativités qui précèdent le verbe, illustrant les différences de traitement entre BA et BEI. Ces données montrent que les monolingues et les bilingues utilisent des stratégies similaires en mandarin. Nous évaluons actuellement les effets d’une utilisation intensive de l’anglais chez des locuteurs natifs du mandarin.

La production des expressions référentielles (ER) joue un rôle central dans la communication humaine: pour communiquer, on doit être d'accord sur l'objet dont on parle et le localiser dans l'espace. Les études ont montré que les locuteurs surspécifient spontanément lors de la production des ER, c'est à dire qu'ils y incluent plus d'information que n'est strictement nécessaire pour l'identification. Il y a deux explications existantes pour ce phénomène: (1) La surspécificationest un résultat des ressources cognitives limités des personnes et (2) La surspécificationest un outil de communication qui donne plus de chances aux locuteurs de se mettre d'accord et s'aligner sur l'objet dont ils parlent.

Notre hypothèse est cohérente avec l'explication (2) – on croit que en surspécifiant lors des premiers stades d'un échange, les locuteurs assurent que toutes les caractéristiques du référent sont accessibles plus tard. Afin de tester cette hypothèse, on a conçu une expérience avec une situation d'acquisition de langue seconde, où on a comparé deux groupes d'apprenants : un groupe recevait des expressions minimales et l'autre recevait des expressions surspécifiées. Nos résultats ont montré que quand les apprenants ont pratiqué avec des expressions surspécifiées, ils retenaient mieux des nouveaux mots. Ceci semblerait confirmer notre hypothèse que lasurspécificationest un outil utile dans la communication à long-terme et aide la compréhension tout au long du processus communicatif.

Cette communication proposera une explication de la montée du sujet/objet et du contrôle par le sujet/objet dans les constructions composées de ‘adjectif + à + infinitif’ en français, en partant d’une description du signifié des unités linguistiques en jeu – à savoir, l’adjectif, l’infinitif et la préposition à – complétée par l’intervention de processus pragmatiques. Face aux approches purement formelles ou notionnelles, une analyse fondée sur la fonction sémiologique du langage sera proposée, qui voit celui-ci comme impliquant la symbolisation de conceptualisations au moyen de séquences phonologiques. Il sera démontré que cette analyse peut rendre compte de phénomènes de montée et de contrôle non expliqués par d’autres approches, tels le fait que la séquence apte + à + infinitif implique invariablement la montée du sujet, la séquence facile + à + infinitif implique invariablement la montée de l’objet, alors que la structure prêt + à + infinitif permet la montée ou bien de l’objet, ou bien du sujet, selon la nature animée ou inanimée de celui-ci (Les hamburgers / Les invités sont prêts à manger). À partir d’un corpus de 700 occurrences de la construction en question, un classement des types d’adjectifs attestés avec les différentes interprétations sera proposé. Le rôle de la présence d’un complément d’objet direct de l’infinitif sera également mis en lumière (Le fax est prêt à envoyer / prêt à envoyer le document).