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J’ai mené une recherche ethnographique à Montréal auprès de parents qui ont vécu des expériences de travail social familial. Mon expérience antérieure de travailleuse sociale auprès des familles a contribué à l’élaboration du projet de recherche. J'ai cherché à mettre de l'avant la voix des familles qui est parfois oublié ou peu entendue. Je me suis questionnée sur la légitimité morale de l'intervention sociale auprès des familles.Un des enjeux majeur qui jalonne l’histoire du travail social au Québec concerne les rôles de contrôle social et de changement social. Qu'est-ce que les récits d'expérience des parents nous apprennent sur cet espace clinique qu'ils connaissent bien? Il apparaît que selon la nature de l’intervention sociale et les expériences antérieures des parents, le rapport à la légitimité morale de l’intervention se transforme.  Aussi, les motivations à se faire aider, le lien de confiance, les limites identifiées (par les parents) à l’intervention sociale et une recherche de neutralité sont des facteurs qui influencent le rapport à l’aide. Les dynamiques de normalisation et la présence de valeurs propres à la famille dans l’espace clinique ainsi que le partage et la confrontation des savoirs racontés par les parents sont mis en lumière à travers l’analyse. Entre rapport à l'Autre et rapport à l'aide, cette étude permet d'approfondir la réflexion concernant le double-rôle porté par l'intervention sociale de contrôle et de changement.

 

 

 

 

À l’automne 2017, le mot-clique Nopiwouma a été lancé sur les réseaux sociaux numériques suivis, un an plus tard, de Doyna, signifiant respectivement « je ne me tairai pas » et « ça suffit » en wolof. Ces deux initiatives sénégalaises de luttes contre les violences sexuelles s’inscrivent à l’ère du mouvement MeToo, qui a entraîné un mouvement populaire de libération de la voix des femmes sur les violences sexuelles, se propageant dans plusieurs coins du monde. Au Sénégal, comme dans de nombreux pays, le sujet des violences sexuelles reste tabou, le masla, le muñ et le sutura, qui incitent à la culture du silence notamment en tolérant les difficultés dans la dignité et la discrétion, sont fortement ancrés dans la culture sénégalaise.Étant un phénomène récent, il semble que peu de recherches portent sur les initiatives dénonçant les violences sexuelles dans les réseaux sociaux numériques en Afrique francophone. Cette proposition vise à porter un regard sociologique sur l’utilisation des réseaux sociaux numériques par les femmes pour dénoncer les violences sexuelles dans la société sénégalaise. Les résultats sont tirés d’entrevues semi-dirigées et d’une revue de presse réalisée lors d'un séjour de recherche au Sénégal, en complément à une analyse de contenu des publications des mots-cliques Nopiwouma et Doyna sur Twitter. Cet exposé retracera l’historique de ces initiatives en plus de présenter le parcours des instigatrices et leur posture sur le féminisme.

 

           

La victimisation sexuelle est un sujet qui prend beaucoup d’ampleur dans l’actualité. Plusieurs études affirment que des particularités individuelles sont en lien avec le risque de vivre de la violence sexuelle et qu’il semblerait y avoir un lien avec l'estime de soi. Dans la présente étude, l'objectif est de déterminer les caractéristiques individuelles qui sont en lien avec le risque d'être victime de violence sexuelle chez les étudiant(e)s universitaires au cours de leur vie. De plus, la satisfaction face au corps et l’estime de soi sont mis en relation avec la victimisation sexuelle. À l’aide d’un questionnaire rempli par 3115 étudiants de l’UQÀM, des régressions linéaires ont été effectuées afin de trouver les déterminants en lien avec le fait d’avoir été victime. Des liens statistiquement significatifs ont été trouvés entre la victimisation sexuelle et le sexe biologique, la satisfaction face à son sexe biologique, la discrimination en raison du genre, l’âge des premières relations sexuelles et la confiance en ses capacités de refuser des relations sexuelles. Les liens entre l’estime de soi, la satisfaction face au corps et la victimisation sexuelles ne se sont pas avérés significatifs dans notre modèle final et cela a rendu impossible la réalisation de l’analyse de médiation. Cette étude permet de confirmer l'impact de certaines caractéristiques individuelles sur le risque de victimisation sexuelle et pourrait donner des pistes de prévention pour les intervenants.

Lorsqu’il s’agit de relations intimes hétérosexuelles, les femmes ont généralement tendance à choisir un partenaire de leur âge ou plus âgé qu’elles. Dans cette présentation, je m’interroge tout d’abord sur le récent intérêt médiatique pour ces femmes que l’on qualifie communément de ‘cougars’. J’avance que cette image laisse peu de gens indifférents principalement parce qu’elle dépeint une femme défiant plusieurs normes de genre, telles celles associées au script de séduction, à la sexualité, à la parentalité, et à la présentation et l’appréciation du corps vieillissant.  Puis, utilisant les données recueillies au cours de 62 entrevues individuelles semi-dirigées menées auprès de femmes qui, au mitan de leur vie, entretiennent des relations intimes avec des hommes plus jeunes qu’elles, j’analyse la façon dont mes participantes font sens de leurs expériences et j’explore la façon dont elles rejettent/reproduisent les normes de genre. J’argue que quoique les actions de mes participantes puissent porter en elles un potentiel subversif pouvant déstabiliser les normes de genre et que plusieurs participantes manifestent clairement un désir de voir un tel changement se produire, ces dernières tendent à reproduire bon nombre de ces normes tant dans la façon dont elles vivent leurs relations intimes que dans la façon dont elles les justifient. Je termine en élaborant brièvement sur la relation tendue que mes participantes entretiennent avec l’image de la femme ‘cougar’.

La notion de perte dans les jeux de hasard et d'argent (JHA) a souvent été associée exclusivement à un contexte financier. Pourtant, la diversité des conséquences liées aux JHA suggère que cette notion de perte doit être considérée de manière plus large. En effet, en plus des pertes financières, les JHA peuvent affecter la santé mentale et physique des joueurs, ainsi que leur entourage. Malgré ces observations, peu de recherches ont exploré en profondeur comment les personnes qui s’adonnent aux JHA perçoivent la perte et en quoi ces perceptions sont cohérentes avec les méfaits connus. La présente étude vise à combler cette lacune en examinant comment les joueurs utilisent le concept de perte pour décrire leurs expériences. Cette recherche exploratoire s'appuie sur un devis qualitatif descriptif, avec une analyse de données secondaires recueillies en 2020 auprès de 30 participants (10 femmes et 20 hommes, âgés de 25 à 75 ans). Les entrevues ont été analysées à l'aide du logiciel NVivo dans une approche inductive, permettant aux thèmes d'émerger directement des récits des participants. Plusieurs thèmes liés aux différents méfaits des JHA sont ressortis, notamment en ce qui concerne la notion centrale de « perte ». Le thème « tout perdre » a également été soulevé, exprimant les méfaits les plus dommageables que le jeu peut engendrer. Les résultats de cette étude pourraient éclairer de nouvelles approches d'intervention et de prévention, mieux adaptées à leurs expériences. 

Depuis environ vingt ans, certains auteurs (Godbout 2002, Robichaud 2003) observent la marchandisation du geste bénévole. Il est perçu comme un « produit » à évaluer et se devant d’être efficace. D’ailleurs, plusieurs chercheurs constatent la professionnalisation du bénévolat en milieu palliatif et dans d’autres domaines sociosanitaires (Guirguis-Younger, Kelly, McKee 2005, Lamoureux 2002). La présente recherche ethnographique portant sur les bénévoles accompagnant des personnes en fin de vie à domicile dans les régions francophones du Nouveau-Brunswick, s’interroge en profondeur sur ces phénomènes afin de voir comment les motivations et la continuité dans l’engagement bénévole est possible aujourd’hui. L’étude prend pour appui les expériences des bénévoles et de nombreuses heures d’observation participante ont été réalisées (N=100h). La deuxième porte d’entrée a consisté à réaliser des entretiens individuels en profondeur (N=10). Nous avons identifié une multitude de facteurs qui contribuent aux motivations et à la continuité de l’expérience bénévole : 1) la perception optimiste de la bénévole par rapport à la vie et son affinité pour la vulnérabilité, 2) le lien positif entre la bénévole et la personne accompagnée ainsi que sa famille, 3) le soutien de la coordinatrice, 4) le sentiment de reconnaissance à l’égard de l’équipe extramurale et 5) le cadre politique permettant un soutien financier aux organismes bénévoles et aux familles dans le besoin. 

Introduction– Face à l’enjeu incontournable que la participation sociale des aînés représente actuellement, un partenariat se développe avec des chercheurs, des collaborateurs des milieux de pratique et des étudiants (financé par le CRSH).

Objectifs– Ce partenariat vise à : 1) développer de nouvelles connaissances sur la participation sociale des aînés; 2) utiliser ces connaissances afin d’élaborer des stratégies d’intervention novatrices; 3) évaluer l’implantation et les impacts de ces stratégies; 4) transférer ces connaissances vers divers milieux (recherche, enseignement, pratique, décisionnels).

Méthode– Ce partenariat repose sur une approche où savoirs et pratiques s’enrichissent mutuellement. Il s’actualise par l’élaboration d’une programmation de recherche concertée, liée au développement de cinq catégories d’intervention : 1) interactions sociales en contexte individuel; 2) interactions en contexte de groupe; 3) activités portées par une démarche collective; 4) implication dans des organisations de bénévolat structuré; 5) implication sociopolitique et militante.

Résultats– Les travaux réalisés grâce à ce partenariat fourniront aux praticiens et décideurs des données probantes capables d’appuyer la mise en place de programmes destinés aux aînés. Ils offriront une plateforme pour l’élaboration, l’expérimentation et l’évaluation d’outils d’intervention fondés sur une base comparative solide. Cette affiche présente ce partenariat et fait état de l’avancement de ses travaux.

Problématique

La pandémie de la COVID-19 a pu avoir des répercussions importantes sur les personnes âgées vivant seules en communauté. Cette étude vise à comprendre l’expérience des personnes âgées vivant seules en temps de pandémie au Québec en examinant l’impact de la pandémie sur leur réseau social et l’accès aux ressources de proximité.

Méthodes

Cette étude qualitative est basée sur 18 entrevues semi-structurées menées par téléphone avec des personnes âgées de 65 ans et plus, vivant seule dans la communauté de la région de Montréal et Chaudière-Appalaches. Une analyse thématique a été conduite.

Résultats

Nous avons dégagé deux thématiques préliminaires de nos premières analyses : (1) résilience aux ruptures d’accès des soins médicaux et sociaux, (2) importance des liens faibles (voisins, livreurs, etc.) dans leur réseau social, avant et pendant la pandémie. Les ruptures et perturbations à l’accès aux soins n’ont pas semblé être un enjeu majeur. Le fait de vivre déjà seul-e les a aidés en partie à s’adapter et être résilient-e face à la pandémie : cela passe entre autres par leurs interactions avec leur entourage de proximité.

Contribution

Les services de proximité à l’échelle du quartier/village sont des éléments importants pour favoriser le bien-être des personnes âgées vivant seules. Les pratiques communautaires visant le dépistage de solitude et d’isolement social devraient considérer l’importance du réseau de proximité dans le réseau social des personnes âgées vivant seules.

La littérature scientifique démontre que les hommes utilisent moins les ressources d’aide que les femmes. Il y a 2 principaux obstacles à la demande d’aide des hommes : 1) la socialisation masculine amène les hommes à considérer la demande d’aide comme un signe de faiblesse; 2) l’inadéquation des ressources disponibles n’arrivent pas à accueillir correctement les hommes et à leur offrir une aide qu’ils perçoivent pertinente et efficace. Notre question: les services psychosociaux offerts dans la région 06 répondent-ils aux besoins des hommes? Méthodologie mixte et intégrée où nous analysons les différences de genre dans l’état de santé et l’utilisation des services  de la région 06 à l’aide des données de ESCC cycle 4.1. Dans un 2e temps, par une entrevue semi-structurée auprès des CSSS et des organismes communautaires, nous analysons les services offerts aux hommes dans la région 06. Le 1e volet consiste en une enquête quantitative et qualitative auprès des CSSS et organismes communautaires offrant des services psychosociaux aux hommes de la région 06. 10 CSSS ont participé, 89 organismes. Le 2e volet est composé d’une étude par groupes (6) de discussion auprès de 68 hommes usagers. Les services psychosociaux offerts dans la région 06 ne répondent que partiellement aux besoins des hommes. Un important virage reste à faire dans l’investissement, la formation, les ressources humaines, l’organisation et la structure des services et leur répartition dans le territoire. 

Les personnes autistes adultes (Caron, Mottron, Berthiaume, et Dawson, 2006) et d'âge scolaire (Van der Hallen, Chamberlain, de-Wit et Wagemans, 2018) présentent des forces dans diverses tâches visuospatiales. Courchesne et al. (2015) ont démontré un profil similaire chez les enfants d'âge préscolaire avec atteinte significative du langage. Cependant, aucune étude n'a examiné la présence de forces visuospatiales chez des enfants d'âge préscolaire ayant des difficultés de comportement limitant significativement leur adaptation.

La présente étude vise à documenter la présence de forces visuospatiales chez les enfants autistes d'âge préscolaire avec symptômes associés aggravant leur condition.

Dix enfants autistes (âgés de 31 à 51 mois) avec sélectivité alimentaire sévère, agressivité ou automutilation ont été évalués. Tous les enfants, excepté un, présentaient un retard de langage (x =16,5 mois, s = 11,2). Six enfants ont complété le PEFT, comprenant 24 items. Le nombre moyen d'items réussis était de 16,75 (s = 2,99) pour quatre enfants de 3 ans et 16,5 (s = 3,54) pour deux enfants de 4 ans. Cette performance dépasse celle de l’échantillon normatif significativement à 3 ans (t = 2,41; p = 0,02), mais de manière non significative à 4 ans (t = 1,47; p = 0,15).

Le profil de performance supérieure en détection de cible en autisme peut également être observé chez des enfants d'âge préscolaire qui présentent une atteinte du langage et des symptômes aggravants majeurs.

Les personnes de la diversité sexuelle et de genre (PDSG) sont plus souvent victimes de violence sexuelle que les hétérosexuels. La prévention de cette violence commence par la compréhension du consentement sexuel, mais nous n’avons pas, à ce jour, un portrait exhaustif des connaissances à ce sujet. Nous avons donc évalué critiquement la littérature scientifique sur le consentement à partir de théories queers. Ces dernières remettent en question les normes sociales et s’intéressent à comment la production de savoirs reproduit ces normes. Notre analyse porte sur 18 études scientifiques et reflète cinq résultats importants. 1) Le consentement chez les PDSG est différent de celui des hétérosexuels, car leur sexualité est en soi différente. 2) Certains aspects sont spécifiques à des sous-groupes de PDSG, comme le stéréotype d’hypersexualité chez les hommes gais qui impacte leur habilité à consentir. 3) Quoique les PDSG préfèrent le consentement verbal et explicite, la communication non verbale est plus couramment utilisée. 4) Pour promouvoir une éthique sexuelle, le consentement devrait davantage relever du savoir-être, que du savoir-faire. 5) La recherche actuelle comporte plusieurs lacunes conceptuelles et méthodologiques, comme un manque d’inclusion des personnes intersexes et autochtones. Notre analyse permet de mieux comprendre le consentement auprès des PDSG et d’identifier des enjeux et lacunes qui servent de recommandations pour la recherche et les interventions de demain.

L’affiche proposée découle des résultats d’un projet de recherche auprès de parents recevant des services de protection de l’enfance. Inspirée par la perspective de reconnaissance des savoirs expérientiels et ancrée dans une posture réflexive, cette recherche visait à saisir le vécu des parents au sein des trajectoires de services et à dégager leurs savoirs par l’analyse de leurs discours.

À partir d’une quarantaine d’entretiens individuels, il a été possible d’avoir accès à la réalité des parents et de mettre en lumière leurs représentations face aux interventions leur étant destinées. L’analyse des données permet de constater que le regard porté par les parents sur les interventions est évidemment relié à l’expérience vécue mais surtout, que les représentations qui s’en dégagent ont un réel impact dans la mise en place des interventions de protection. Par cette démarche réflexive, il a été possible de constater que la reconnaissance des représentations des parents par les intervenants peut permettre d’ouvrir un dialogue franc, créant des espaces dialogiques bénéfiques entre les différents acteurs.

Dans une visée égalitaire des différents savoirs portée par la perspective de la reconnaissance des savoirs expérientiels, la présentation de cette affiche vise à dégager les défis méthodologiques entourant l’accès aux représentations des parents dans un contexte encadré comme celui de la protection de l'enfance mais plus encore, à présenter les bénéfices cliniques qui en découlent.

La relation mère-enfant est une variable déterminante de l'adaptation de l'enfant exposé à la violence conjugale. Pour évaluer la qualité de cette relation, les études analysent généralement de façon indépendante le point de vue de la mère et celui de l'enfant. Les rares études qui ont porté simultanément sur les deux points de vue révèlent peu de lien entre eux. L'objectif de la présente recherche est de mieux comprendre la nature de ces divergences qui pourraient être une source additionnelle de difficultés d'adaptation chez l'enfant, comme cela a été noté dans d'autres contextes d'étude. L’étude vise ainsi à déterminer si la fréquence et l’intensité de la violence conjugale, la détresse de la mère, la détresse de l’enfant, l’abus physique envers l’enfant, le degré de parentification et le sexe de l’enfant peuvent rendre compte des divergences. L’étude a été menée auprès de 117 mères victimes de violence conjugale ainsi que leurs enfants (55 garçons et 62 filles) âgés entre 8 et 12 ans.Une analyse de régression a servi à vérifier la contribution de chacune des variables à prédire les écarts entre les points de vue de la mère et celui de l’enfant. L’interprétation fait ressortir la pertinenced’étudierles variables déjà associées à la qualité de la relation mère-enfant pour comprendre la divergence des points de vue entre la mère et l’enfant. Elle souligne également la portée clinique des résultats.

Jusqu’à présent, peu d’études ont été réalisées sur le contenu verbalisé par les enfants victimes d’agression sexuelle lors d’entrevues. Ainsi, cette recherche compare la quantité totale de détails et les types de détails verbalisés par l’enfant lors d’une entrevue policière utilisant un guide d’entrevue standardisé (NICHD) et d’une thérapie cognitivo-comportementale avec exposition au trauma et récit narratif (TF-CBT). L’échantillon est composé de 16 enfants victimes d'agression sexuelle, âgés entre 4 et 11 ans. Les enregistrements des entrevues policières et des séances de thérapie ont été visionnés et le verbatim dénominalisé a été transcrit et coté en 12 catégories. Les analyses de comparaison de moyennes effectuées à l’aide de tests-t pairés indiquent que la quantité totale de détails ainsi que la quantité de détails faisant partie de certaines catégories sont significativement plus élevées lors de l’entrevue policière. Ces résultats suggèrent que les enfants divulguent moins d’information sur leur agression sexuelle lors des séances de thérapie que lors des entrevues policières. Afin d’interpréter ces résultats et de déterminer les implications pratiques et théoriques, de futures études devront être effectuées pour évaluer l’impact de la quantité et l’utilisation de certains types de questions posées par les professionnels.

Dans le contexte d’une société mondialisée, de plus en plus de jeunes choisissent de s’installer dans un pays étranger afin d’étudier. Au Canada, le nombre d’étudiants étrangers continue de croître d’année en année et atteint 642 480 en 2019 (IRCC). Cette mobilité s’accompagne souvent par une réadaptation de la socialisation initiale appelée communément « acculturation ». L’acculturation du consommateur qui n’est autre qu’un sous-ensemble de l’acculturation, où l’on s’intéresse à un champ d’étude spécifique, celui de la consommation (O’Guinn et al., 1986). Celle-ci s’intéresse aux changements qui se produisent chez l’individu au niveau des attitudes, des valeurs et des comportements (Berry, 1997). Cette recherche porte particulièrement sur l’acculturation alimentaire qui semblerait être un processus dynamique (Hellal-Guendouzi et Dekhili, 2021). Une approche qualitative a été adoptée en s’appuyant sur des entretiens semi-directifs menés avec des étudiants étrangers fraichement établis dans la région de Québec. L’objectif est de comprendre le comportement alimentaire des jeunes immigrés, ces « nouveaux consommateurs acculturés ». Incidemment, on examinera l’influence de la diaspora locale. Les résultats préliminaires de la recherche en cours démontrent une diversité des mécanismes d’adaptation, ce qui suggère divers leviers d’actions tant pour les acteurs de l’achat alimentaire que pour les institutions d’enseignement d’accueil.

Introduction. Dans le cadre du maintien à domicile des aînés, les technologies de détection des chutes sont en plein essor, mais ont des limites (ex : intrusion dans l’intimité) que la vidéosurveillance intelligente tente de contourner. Ce système préserve l’intimité par un circuit fermé, détecte la chute puis envoie une alerte automatique au répondant (ex : proche-aidant). Comme les proches-aidants sont souvent contactés lors de chute, leur avis sur ce type de système est essentiel mais peu documenté. L’étude vise à explorer leur perception quant à la vidéosurveillance intelligente. Méthode. Basé sur un devis mixte, l’avis de 18 participants a été recueilli lors d’entrevues individuelles semi-structurées. Résultats. Ils sont favorables au système, l’utiliseraient (n=15) et lui font confiance pour préserver l’intimité (n=17). Ils ont diverses attentes pour son utilisation (ex : recevoir une alerte par message texte, ou un appel téléphonique). Discussion. Leur principale préoccupation étant le respect de l’intimité, cet aspect devient indispensable à l’implantation du système. La variété des besoins (ex : certains souhaitent recevoir une image postchute nette, d’autres, brouillée) implique une flexibilité du système. Ce dernier réduirait l’inquiétude et le fardeau des participants. Conclusion. Documenter les besoins des proches-aidants a permis d’améliorer le système et de tenir compte d’enjeux éthiques en prévision de son éventuelle implantation à domicile. 

Bien que la situation en matière d’emploi se soit améliorée au cours des dernières décennies pour les personnes ayant une incapacité, celles-ci continuent à être confrontées à divers obstacles lorsque vient le moment d’entrer sur le marché du travail (Galarneau et Radulescu, 2009). La présentation proposée vise à (1) discerner les défis que doivent surmonter les personnes ayant une incapacité visuelle ou motrice lors de leur arrivée sur le marché du travail; (2) saisir leur niveau de connaissance et d’utilisation des ressources mises à leur disposition afin d’accéder avec succès à un emploi; (3) identifier la gamme de sentiments et d’émotions que traversent ces personnes lors de leur transition au monde du travail; et (4) mieux comprendre le sens et les diverses interprétations qu'accordent ces personnes à leur vécu au moment d'entrer sur le marché du travail dans la région du Moncton métropolitain. Les constats présentés proviennent d’une étude exploratoire basée sur le récit de sept adultes ayant des incapacités. La présentation tentera d’exposer de nouvelles connaissances sur le vécu personnel des personnes ayant des incapacités motrices ou visuelles vivant des situations de handicap en milieu de travail afin de sensibiliser les employeurs potentiels aux situations particulières des personnes ayant des incapacités.

Cette communication s’intéresse au vécu de participation citoyenne des
adolescents et des adolescentes. Dans le contexte actuel, fortement marqué par
différents incitatifs à cet engagement citoyen, il semble pertinent d’étudier
comment les adolescents vivent cette expérience. Certaines études s’attardent à
l’engagement des 18-30 ans au Québec. Or, on en sait beaucoup moins quant aux
parcours d’acteur social des adolescents et sur la manière dont ils
s’inscrivent dans une période de construction identitaire et d’expérimentation.

Prenant forme à l’aide d’une méthodologie
qualitative, les résultats de cette recherche tendent à démontrer que leur
implication permette une affiliation sociale positive et une expérimentation
concluante de démocratie délibérative. Il est également observé qu’elle soit source
de reconnaissance sociale et révélatrice d’identité. On note toutefois une
variabilité du pouvoir effectif des jeunes en fonction des normes en place et
des acteurs adultes qui les côtoient.

À la lumière de leur point de vue, les résultats interrogent les
pratiques d’intervention favorisant un plein accès à la citoyenneté pour ce
groupe social. Comment éviter l’instrumentalisation des pratiques démocratiques
et faire en sorte que les adolescents aient un réel pouvoir d’action dans leur
milieu de vie?

Dans les cinquante dernières années, plus d’un million de jeunes ont migré vers un nouveau pays pour y être adoptés (Selman, 2022 ; 2023). Malgré l’ampleur de ce nombre, les connaissances dont on dispose quant aux trajectoires vécues par les jeunes adoptés de l’international et quant à leurs besoins en post-adoption sont limitées. En effet, l’adoption internationale est un champ d’études qui, à ce jour, a été beaucoup investi par les chercheurs et chercheuses en psychologie (Séguin-Baril et Saint-Jacques, 2023) ce qui a donné lieu à de nombreuses études importantes traitant des problèmes développementaux des jeunes adoptés. Il apparaît cependant essentiel d’examiner d’autres dimensions de la vie de ces jeunes. La présente étude poursuit l’objectif de comprendre de quoi se compose la trajectoire adoptive de ces jeunes en examinant les évènements, les transitions et les moments décisifs qui la ponctuent, de même que leurs besoins en lien avec celle-ci. L’étude s’appuie sur une approche qualitative. Quatorze entretiens semi-dirigés utilisant la méthode du récit de vie ont été réalisés auprès de 7 jeunes adultes adoptés de l’international. Les entretiens ont été soutenus par une adaptation du Retrospective Interview Technic (Huston et al., 1981) qui a permis d’explorer l’évolution des besoins des participants à travers le temps et de comprendre l’importance qu’ils accordent à leurs besoins. Cette communication sera l’occasion de présenter des résultats préliminaires de cette étude.

Cette communication rend compte des résultats de ma recherche de doctorat en anthropologie, qui porte sur les expériences des personnes impliquées dans une union transnationale au Québec.

Ma recherche vise à documenter les parcours des personnes parrainées et des personnes qui parrainent un conjoint ou une conjointe, au Québec, à partir de leur expérience à trois moments différents : la situation de pré départ, l’étape du départ et l’installation au Québec.

Au cours de ma recherche, j’ai recueilli une quarantaine de récits de vie de personnes parrainées et de personnes qui ont parrainé un conjoint ou une conjointe au Québec. Mes résultats préliminaires révèlent que les expériences des personnes concernées sont très diverses et directement influencées par différents systèmes de domination, qu’ils soient basés sur la « race », la classe, le genre, la génération, l’orientation sexuelle ou autres, tant à l’intérieur du couple que dans les différentes sphères de la société.

Par ailleurs, j’ai découvert qu’au Canada, comme ailleurs dans le monde, il devient très important de préparer un « bon » dossier d’immigration pour prouver que le parrainage n’est pas fait dans le seul but d’immigrer et de s’installer au pays. Malgré les difficultés, les témoignages des personnes impliquées dans le processus démontrent qu’elles sont capables de mener des négociations complexes dans le but d’atteindre leur objectif : immigrer au Québec et / ou rejoindre leur conjoint ou conjointe.

Les violences à l’encontre des femmes autochtones se situent à l’intersection de plusieurs systèmes d’oppression, les rendant indissociables des structures coloniales qui continuent de marquer l’organisation des services sociojudiciaires au Québec et au Canada (NWAC, 2010). La Commission d’enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (2019) conclut d’ailleurs que trop peu d’études adressent les violences faites aux femmes autochtones en contexte québécois. De plus, la majorité des recherches n’abordent pas les stratégies adoptées ni les ressources utilisées par les femmes. Ainsi, en partenariat avec Femmes Autochtones du Québec et la maison d’hébergement Haven House de la communauté Mi’gmaq de Listuguj, la présente étude explore les liens entre les trajectoires de vie des femmes autochtones ayant vécu des violences et les services disponibles pour elles dans et à l’extérieur des communautés. Cette recherche partenariale emploie une méthodologie qualitative pour explorer les trajectoires de dix membres de la communauté de Listuguj. Les résultats préliminaires démontrent que les violences faites aux femmes autochtones s’enracinent dès l’enfance, et que les violences structurelles nuisent à leur parcours de recours d’aide. Malgré cela, les femmes témoignent d’une incroyable résilience, et leurs cultures sont un pilier crucial pour leur mieux-être. Ce projet démontre donc le besoin pour des services inclusifs et culturellement sécuritaires au Québec.


Il existe des preuves solides que les enfants qui vivent dans des contextes d'adversité (violence, carences, dysfonctionnements familiaux) possèdent un risque accru de souffrir de problèmes de santé physiques et émotionnels plus tard dans la vie. Nous présentons les résultats d'un examen de la portée (scoping review) sur le rôle des initiatives communautaires dans l’atténuation des effets des maltraitances infantiles, en ayant analysé les bases de données scientifiques, les listes de référence et la littérature grise. Les résultats de notre analyse thématique suggèrent  qu’il existe peu de recherches sur les programmes communautaires visant à diminuer les effets des maltraitances infantiles. La plupart des programmes ont été mis en œuvre dans des quartiers urbains d'extrême pauvreté, criminalité et concentration raciale. L'information est rare en ce qui concerne les initiatives dans des contextes d'adversité moins extrême. De plus, la plupart des programmes visent les enfants plus âgés, tandis qu’il y a un manque d'initiatives ciblant les familles à risque et la petite enfance. Nous soutenons que des initiatives communautaires dans des milieux où les enfants sont vus et soignés (écoles, organismes des soins de santé, services sociaux, etc.) pourraient atténuer et même prévenir les effets des maltraitances infantiles. Un protocole de recherche participative ayant le but  d’identifier les meilleures stratégies pour  prévenir ces effets néfastes sera proposé.

Notre étude vise à développer une typologie des partenaires violents basée sur leurs caractéristiques de personnalité, regroupées sous l'Axe II du DSM-V, puis à vérifier si notre classification correspond ou diffère des typologies existantes. Nous comparons les profils des partenaires violents à travers différents outils psychométriques mesurant la psychopathie, l'impulsivité, les styles de pensée criminelle, et enfin le type de violence qu'ils exercent au sein de la relation intime. Une analyse de trajectoire sera réalisée afin d'examiner si les partenaires violents suivent des parcours spécifiques de violence.

Nous avons analysé les données de 121 partenaires incarcérés au Québec, incluant 100 auteurs de violences physiques et 21 auteurs de violences physiques et sexuelles. La collecte de données a été effectuée sous la forme d'entretiens semi-structurés, d'évaluations psychométriques et d'analyse de dossiers officiels. Une analyse en clusters permettra de catégoriser les partenaires en fonction de traits de personnalité, avec des comparaisons ultérieures via l'analyse de variance univariée (ANOVA) dans  le logiciel SPSS. De plus, une analyse de trajectoire dans le logiciel MPLUS explorera les trajectoires de violence distinctes et les facteurs influents.

Notre objectif est d'identifier des tendances uniques associées à différents profils de partenaires violents, afin d'améliorer notre compréhension de la variabilité des comportements violents. Cette recherche vise à identifier des pistes d'interventions ciblées, destinées à prévenir ces violences.

Recherche de nature exploratoire auprès
de 12 femmes immigrantes en région éloignée. Les objectifs étaient de : 1)
mieux comprendre le processus d’intégration sociale et économique des femmes
immigrantes à Rouyn-Noranda; 2) analyser les facteurs qui favorisent et ceux
qui nuisent à l’intégration sociale et économique de ces femmes. Les résultats
de la recherche mettent en évidence que le choc culturel et l’isolement sont la
première cause de détresse psychologique chez les femmes qui ont participé à
l’étude. À cela s’ajoute les barrières linguistiques qui font, d’un côté, que
les femmes n’arrivent pas à suivre le cheminement de leurs enfants à l’école et
de l’autre rendent difficile l’intégration au travail. Les femmes qui
vivent plus de difficultés pour rentrer au travail sont celles qui viennent
parrainées par leur conjoint, car elles ne parlent pas le français et la langue
parlée à la maison est l’anglais ou l’espagnol. Au niveau familial, les participantes vivent
l’impact de l’expérience migratoire comme un dilemme entre les exigences
du marché du travail et celles de la vie familiale. Un autre aspect à soulever est
l’impact de l’hiver sur la santé psychologique des femmes. Cela leur produit
des émotions négatives et sentiments de stress et de dépression.

Une des activités sociales les plus rapportées par les aînés est les jeux de hasard et d’argent (McNeilly et Burke, 2001). Or, nous en savons encore très peu sur l’état de la situation des 55 ans et plus en ce qui a trait aux jeux de hasard et d’argent au Québec. Le Modèle Dualiste de la Passion définit la passion comme une vive inclinaison envers une activité qu’une personne aime, dans laquelle elle investit du temps et de l’énergie et qui la définit (Vallerand et al., 2003). Deux types de passion sont proposées, harmonieuse (PH) et obsessive (PO), ayant des implications importantes pour les jeux de hasard et d’argent (Mageau et al., 2005; Philippe & Vallerand, 2007; Rousseau et al., 2002). La présente recherche avait pour but d’identifier les déterminants de l’augmentation de problèmes au  jeu sur une période de 6 mois. Au Temps 1 (n=395), les participants (québécois âgés de 55 ans et plus) ont complété un questionnaire papier-crayon à domicile, alors qu’au Temps 2 (six mois plus tard; n=94), ils ont répondu à une entrevue téléphonique. Les résultats ont démontré qu‘en contrôlant l’influence de plusieurs variables, la PO était le seul prédicteur de l’augmentation des problèmes de jeu chez les aînés. Ces résultats mènent à plusieurs recommandations et pistes de solution.