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En criminologie, nos modèles théoriques et els travaux de recherche se concentrent généralement soit sur la personne et sa propension à la délinquance soit sur le contexte et ses opportunités criminelles. Toutefois, pour que le crime et la délinquance émergent, il faut qu’une personne entre en interaction avec une opportunité. Si nous voulons bien expliquer la délinquance, il faudrait donc considérer à la fois le risque individuel et contextuel ainsi que leur interaction. Le but de cette conférence est de faire la démonstration de la pertinence d’une modélisation interactionnelle, comparativement à celle additive, pour expliquer la délinquance. Pour se faire, 250 contrevenants (juvéniles et adultes) ont répondu à des questionnaires portant sur le risque individuel et contextuel. Les résultats suggèrent que nous délaissions le modèle additif et que nous concentrions dorénavant nos efforts vers une modélisation interactionnelle. En effet, les analyses d’arbres de régression (approche interactionnelle) permettent de rendre compte d’un pourcentage de variance expliquée plus élevée que les analyses de régressions linéaires classiques (approche additive) dans l’explication de la fréquence des crimes, mais aussi de leur variété et de leur gravité. Les implications cliniques de ces résultats seront abordées, particulièrement en ce qui a trait à la dérogation clinique lors de l’évaluation du risque de récidive.

Problématique: Malgré qu’un nombre croissant d’aînés soient conscients de vivre de la maltraitance (MT) ou de l’intimidation (INT), le nombre de demande d’aide (DA) n’augmente pas de façon significative. But : exposer le développement d’un guide de pratique (GP) qui vise à augmenter les leviers à la DA chez les aînés.

Méthodologie: Entrevues de groupe auprès de 144 aînés; de 8 administrateurs, intervenants et bénévoles de l’organisme communautaire (OC) partenaire; de 11 administrateurs de différents milieux. Administration de questionnaires à 305 aînés. Phases de validation : 1) journée de travail sur le GP avec 12 administrateurs de différents OC qui luttent contre la MT et l’INT envers les aînés; 2) à la suite des recommandations, le GP leur a été transmis pour validation auprès des intervenants et bénévoles de leur OC; 3) révision générale sur la base de tous les commentaires reçus.

Résultats: Le GP comprend 2 fascicules. Le 1er, dédié aux personnes administratrices et coordonnatrices d’OC, vise à développer et maximiser la pratique de sensibilisation en matière de lutte contre la MT et l’INT envers les aînés. Le 2e vise à préparer et soutenir les personnes qui animent les activités de sensibilisation (AS) dans ces OC.

Discussion/conclusion: Le GP se divise en 5 sections : 1) définitions de la MT, de l’INT, de la bientraitance; 2) freins et les leviers à la DA; 3) élaboration d’AS; 4) animation d’AS selon la diversité des groupes; 5) accueil des participants et références.

L’étude présentée vise à développer des connaissances sur la transition à la vie adulte et sur l’agentivité de jeunes femmes avec un vécu de placement. La transition à la vie adulte, de même que les décisions et les actions qui y sont liées ont une influence importante sur les parcours de vie des jeunes. Schwartz (2016) considère même que cette période représente le premier moment où les individus peuvent avoir une véritable influence sur leur parcours. Ceci est d’autant plus vrai pour les jeunes ayant passé la fin de leur adolescence en centre de réadaptation. Les résultats présentés exposeront les formes que prend l’agentivité de 20 jeunes femmes (18-25 ans) ayant été placées en centre de réadaptation lorsqu’elles étaient mineures. Cette agentivité est définie comme la part de subjectivité qui permet à l’individu de faire des choix et poser des actions, ainsi que de donner un sens à ces choix et ces actions (Elder et al., 2003). Les résultats présentés sont issus d’une analyse de données secondaires à partir d’entretiens réalisés dans le cadre de l’Étude longitudinale sur les adolescentes placées en centre de réadaptation (Lanctôt, 2020). Les études actuelles sur les jeunes en sortie de placement se sont très peu attardées à leur agentivité et celles qui l’ont fait se sont surtout concentrées sur la trajectoire socioprofessionnelle. La présente étude vise à combler ses lacunes et à porter un regard sur ce qui caractérise spécifiquement l’agentivité des jeunes femmes.

Résumé - Considérant les effets délétères du stress, il est nécessaire d'utiliser des stratégies de coping efficaces pour y faire face. Il existe plusieurs modèles de coping, mais aucun n'intègre les différentes stratégies de manière cohérente ni ne met en évidence les nouvelles recherches sur l'adaptation émotionnelle et l'acceptation. Pour combler ces lacunes, un modèle intégrant les principales stratégies de coping a été mis au point. Cette étude vise à présenter le processus de conception et de validation d'un instrument permettant de mesurer les stratégies de coping basées sur ce modèle. Un groupe initial d'éléments a été généré à partir des définitions conceptuelles et trois experts ont validé le contenu. De ce nombre, 18 éléments ont été sélectionnés pour un questionnaire abrégé. Un échantillon de 300 étudiants et employés d’une université a été utilisé pour la validation du questionnaire. Les indices liés à la fidélité et la validité de l’instrument sont satisfaisants. Une analyse factorielle confirmatoire indique l'existence d'un modèle à six facteurs correspondant à la structure théorique. Les corrélations montrent que les facteurs sont peu liés les uns aux autres. Les analyses suggèrent que l’instrument présente de bonnes qualités psychométriques et démontrent la pertinence de travaux ultérieurs pour établir la validité prédictive et reconfirmer sa structure.

Mots-clés – instrument de mesure, processus de validation, stratégies de coping, stress.

Les enfants provenant de familles vulnérables sont confrontés à un cumul de risque qui nuit significativement à leur développement (Evans, Li, & Whipple, 2013). La trajectoire développementale de ces enfants est inquiétante sachant que le niveau de développement global d’un élève au préscolaire est un facteur prédictif de sa réussite scolaire ultérieure (Duncan et al., 2007). Un programme d'intervention vise à pallier le cumul de risque des enfants 0-5 ans et leur famille. Cette communication présente l’étude qui examine les retombées de ce programme. Les données récoltées auprès de 25 parents et 8 intervenants à l’aide d’entrevues semi-structurées et de questionnaires ont été analysées par méthode mixte. Les résultats démontrent qu’autant les parents que les intervenants perçoivent une diminution des lacunes développementales des enfants participants. Les parents rapportent aussi une diminution de la méfiance envers les services, une meilleure implication dans le développement de leur enfant, ainsi qu’une vision plus positive de celui-ci. Les parents et les intervenants constatent que la relation parent-enfant devient plus saine avec la participation au programme et que l’enfant développe un lien significatif avec d’autres adultes et enfants de son âge. Les résultats sont analysés à la lumière des particularités de l’approche préconisée par le programme et permettront d'enrichir les connaissances à propos des interventions efficaces auprès de cette clientèle vulnérable.

L'hostilité envers les femmes est fréquemment examinée en tant que facteur de risque d'agression sexuelle ou physique contre les femmes, mais elle est également associée à d'autres délits violents. Cependant, malgré sa pertinence, les recherches sur l'étiologie de cette attitude misogyne font défaut. Ainsi, le but de notre étude est d'explorer l'effet des facteurs développementaux et psychologiques sur l'hostilité envers les femmes. Partiellement inspirés par le modèle de confluence de l'agression sexuelle de Malamuth (1996), nous étudierons le rôle de la « masculinité hostile » (c'est-à-dire les caractéristiques de personnalité associées à l'insensibilité et à l'antisocialité) et de la « négativité émotionnelle » (c'est-à-dire les expériences émotionnelles dépressives et anxieuses) dans un modèle multifactoriel de l'hostilité envers les femmes. Nous avons testé notre modèle étiologique sur un échantillon canadien d'agresseurs sexuels de femmes (n=200), en utilisant une modélisation par équations structurelles (SEM). Les résultats indiquent la présence de plusieurs trajectoires allant de la victimisation dans l'enfance à l'hostilité envers les femmes, en passant par la masculinité hostile et la négativité émotionnelle. Les résultats seront discutés ainsi que leurs implications théoriques.

Selon la théorie des systèmes dynamiques, c’est en grande partie à travers les interactions du nourrisson avec les personnes de son entourage que s’opère le développement des émotions. Les interactions du nourrisson avec ses proches, en particulier les réactions de ses proches à ses expressions d’émotion, pourraient  aussi être à l’origine du processus de différenciation des émotions selon le sexe.

Afin de mieux cerner le rôle des premières interactions sociales dans la différenciation des émotions selon le sexe, nous avons observé les expressions faciales d’émotion de nourrissons filles et garçons au cours de deux séances d’interaction face à face avec leur mère et les réactions de leur mère à leurs expressions d’émotion.

Un groupe de 107 dyades mère-nourrisson (56 filles) participe à la recherche. Les bébés étaient âgés de 4 mois à la première séance et de 10 mois à la seconde. Les expressions faciales d’émotion des nourrissons et des mères ont été encodées à l’aide du système Max. La direction du regard des mères, leurs gestes, leurs contacts physiques avec leur bébé ont également été analysés.

Des analyses comparatives ne montrent aucune différence dans les expressions faciales d’émotion des nourrissons filles et garçons. Aucune différence n’apparaît non plus dans les expressions faciales de leurs mères. D’autres analyses seront réalisées afin de comparer la façon dont les mères réagissent aux expressions d’émotion des nourrissons filles et garçons.

Cette communication présente le point de vue des membres du personnel scolaire sur les conséquences de la pandémie et leur adaptation à celles-ci, en regard des inégalités sociales, scolaires et numériques. Elle repose sur les résultats d’une étude qualitative réalisée auprès de 31 membres du personnel scolaire d’écoles primaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean présentant des indices de défavorisation sociale et matérielle variés. Cette  étude révèle que le confinement et l’enseignement en ligne ont creusé l’écart entre les élèves qui avaient de la facilité dans leurs apprentissages avant la pandémie et ceux qui présentaient déjà des difficultés et des besoins particuliers. Selon leur milieu d’appartenance, les jeunes et les enseignants n’avaient pas accès au même matériel et ne présentaient pas les mêmes compétences d’utilisation des technologies numériques. La pandémie a donc contraint le personnel scolaire à mettre à l’essai différentes stratégies d’enseignement et d’apprentissage, à se doter de nouveaux outils pédagogiques et à développer des compétences, notamment en lien avec le numérique. À la lumière de ces résultats, cette communication permettra de discuter des leçons à tirer de la pandémie dans le futur et des actions à maintenir ou à mettre en place afin d’améliorer la qualité de l’aide offerte aux jeunes, aux familles et aux enseignants pendant et après la pandémie, tout en diminuant la présence d’inégalités.

Les travaux de recherche sur les caractéristiques des délinquants associés aux gangs de rue indiquent clairement que ces derniers sont aux prises avec des facteurs de risque criminogènes importants, et demandent une surveillance et une intervention accrues (Hemmati, 2006; Esbensen, Winfree, He et Taylor, 2001; Hill, Howell, Hawkins et Battin-Pearson, 1999). Bien que ces délinquants semblent poser un certain nombre de difficultés en matière d'évaluation et de gestion du risque, peu d'efforts ont été déployés afin de connaître les facteurs associés à la récidive chez ces derniers.  Cette conférence a pour objectif de présenter les premiers résultats  de l’étude de la délinquance des délinquants associés aux gangs de rue à l’aide d’un modèle multidimensionnel des gangs. Les participants, une soixantaine de jeunes évalués dans les Centre jeunesse du Québec, ont été évalués à l’aide d’un protocole financé dans le cadre d’une action concertée. Les différences entre les membres et les non-membres ainsi que le lien entre les différents facteurs de risque spécifiques aux gangs et la délinquance seront présentés. Les implications relative à la mesure du phénomène des gangs et celles liées à l’évaluation du risque seront discutées.

Relativement à une diversité des populations scolaires, notamment alimentée par l’immigration, les recherches et les initiatives qui visent à soutenir la réussite scolaire des élèves aux profils et aux besoins diversifiés se sont multipliées au Québec, durant les dernières décennies. Il semble d’ailleurs qu’au-delà du rendement et de la diplomation, l’expérience des jeunes à l’école de la société d’accueil englobe aussi des composantes psychologiques, affectives et sociales. Notre communication explore la complexité de l’expérience socioscolaire d’élèves immigrants, et ce, par leurs propres perspectives. Selon une approche qualitative exploratoire, par des entrevues semi-dirigées, nous avons rencontré huit (8) jeunes récemment immigrés au Québec, âgés entre 12 ans et 17 ans, originaires de quatre pays différents : l’Algérie, l’Égypte, la Tunisie et le Rwanda. Nos résultats illustrent la prédominance de composantes psychologiques, affectives et sociales dans le discours des jeunes, faisant parfois de l’ombre à des composantes plutôt scolaires (rendement, diplomation). Nos résultats font aussi ressortir la place de l’école comme territoire de négociation de certaines valeurs de socialisation véhiculées dans la société plus largement, ou perçues par les jeunes. Nos résultats permettent de mettre en lumière certaines pratiques et initiatives qui semblent soutenir positivement l’expérience socioscolaire d’élèves immigrants dans le milieu scolaire québécois.

L'objectif de cette communication est de donner une image plus complexe du fonctionnement de la communication au sein des relations intimes (et en particulier des couples monogames hétérosexuels) et de montrer l'importance d'étudier les facteurs socioculturels extérieurs à la relation pour comprendre le fonctionnement de ce type de communication, souvent considéré à tort comme une forme assez simple d'interaction sociale. En particulier, je vais m'opposer à l'idée qu'avec l'affaiblissement des normes traditionnelles rigides, les relations de couple sont aujourd'hui de plus en plus basées sur une négociation libre et explicite entre les partenaires, qui seraient en mesure de se donner les normes qui régulent la relation, comme le suggère Giddens (1992). Je soutiendrai au contraire que l'imaginaire amoureux et la codification des rôles de genre jouent encore un rôle non négligeable dans la régulation des relations de couple, et que c'est la raison pour laquelle la formation sociale de ces phénomènes culturels doit rester au centre de l'étude de l'intimité. Pour ce faire, je me référerai au concept de « sémantique de l'amour » développé par Luhmann et je montrerai comment ce concept réussit mieux que d'autres à étudier le caractère particulier de la formation culturelle des normes qui régulent la communication intime. Par ça, je ne souhaite pas défendre un modèle traditionnel de relation, mais plutôt montrer la permanence des éléments traditionnels dans les relations de couple.

Vieillir en migration est devenue une situation commune à un nombre grandissant de personnes en France. En 2008, près de 890 000 personnes immigrées étaient âgées de 65 ans et plus, et une personne de 55 ans ou plus sur dix était une personne immigrée en 2013. L’augmentation constante du nombre d’immigrés âgés représente un enjeu social et politique comme en témoignent les récents travaux de l’Assemblée nationale (Jacquat et Bachelay, 2013).

L’avancée en âge des migrants met à jour les difficultés supplémentaires (Samaoli, 2012) par rapport aux personnes non immigrées dans la vieillesse : conditions de vie moins avantageuses, inégalités économiques, barrière de la langue, non-recours à certains droits sociaux, éloignement des proches restés au pays, faible recours aux services gérontologiques.

Cette communication s’intéresse aux apports de la littérature scientifique et professionnelle sur les conditions de vieillissement de la population immigrée en France. À partir d’un examen d’un corpus (75 documents) et d’une analyse thématique systématique réalisée à l’aide du logiciel Nvivo, l’objectif sera de faire un état des lieux des connaissances actuelles pour documenter les conditions de vie des migrants âgés en France. Les résultats soulignent la pluralité des situations des immigrés âgés, la complexité de leurs parcours et les principaux enjeux gérontologiques au regard de la santé (i), de l’habitat (ii) et de l’aide (in)formelle (iii).

 

La migration des autochtones des zones rurales vers les centres urbains s'est accentuée au cours des dernières décennies en Bolivie, transformant les dynamiques urbaines des villes de La Paz et d’El Alto. En effet, selon un sondage de la Banque mondiale (2015), 68.5% de la population bolivienne habiterait en milieu urbain. On assiste ainsi à une plus grande diversité de pratiques culturelles et artistiques en milieu urbain. La réorganisation urbaine engendrée par ce flux migratoire considérable et la juxtaposition d’éléments ruraux en milieu urbain génèrent toutes sortes d’innovations. La fête, dans ces deux villes, deviendrait alors un espace spatio-temporel où les Aymaras issus de régions diverses se rencontrent et mettent en pratique certaines valeurs ancestrales associées au Vivir Bien. Ce concept fut d’ailleurs intégré à la nouvelle constitution bolivienne sous la présidence d’Evo Morales en 2009. Grâce à un terrain ethnographique de 3 mois en Bolivie, j’ai exploré les pratiques concrètes entourant le Vivir Bien chez les Aymaras vivant en ville. Cette présentation sera l’occasion de faire état des résultats de ces recherches. Je décrirai les diverses manifestations du Vivir Bien à travers la fête et les nombreuses manifestations artistiques urbaines et comparerai les imaginaires autochtones l’entourant ainsi que les discours sur le Vivir Bien émanant des instances publiques et des ONG, lesquels ont surtout intéressé les chercheurs jusqu’à maintenant.

Parmi les disciplines s’intéressant à la santé globale, l'éthique clinique et la psychothérapie ont, chacune de leur côté, développé des approches privilégiant l'effet thérapeutique de la parole, notamment auprès de personnes ayant à surmonter certaines catégories de traumatismes. Toutefois, ces disciplines ne proposent pas une analyse communicationnelle approfondie axée sur l'étude des structures du langage et de la signification. Ainsi, l'objectif général de cette étude était de comprendre comment la parole agit positivement (en créant de l'apaisement) sur une personne vivant un "traumatisme personnel majeur", défini comme choc brutal et inattendu ayant des conséquences physiques/émotionnelles qui invalident la personne. Pour atteindre cet objectif, une analyse systématique de paroles ayant fait du bien à des personnes traumatisées a été réalisée afin de pouvoir établir un nombre fini de corrélations entre des « unités de signification » (qui sont des séquences de mots) et des états mentaux associés au bien-être. Pour la cueillette de données, une stratégie méthodologique mixte fondée sur 44 entrevues semi-dirigées (partie qualitative), de même que sur une analyse statistique des corrélations entre séquences de mots et états psychologiques (partie quantitative) a été utilisée. Les résultats présentés feront état des séquences de mots les plus efficaces (fréquence et impact), ainsi que de leurs caractéristiques structurelles (fonction perlocutoire).

Les communautés sont des acteurs de premiers plans dans les efforts de prévention de la radicalisation. En effet, la famille et les amis seraient parmi les premiers à observer des signes d’un individu en processus vers un engagement au sein d’activités extrémistes violentes. Néanmoins, nous n’en savons que très peu quant à l’opinion des communautés par rapport au fait de signaler une situation de radicalisation violente aux autorités. La présente étude s’intéresse à comprendre la manière dont les dimensions individuelles, contextuelles et socioculturelles influencent la décision de contacter une ressource extérieure pour un proche dans une situation de radicalisation. Les résultats obtenus à l’aide d’entretiens et de focus group démontrent plusieurs barrières au signalement d’un proche, à commencer par la méconnaissance du processus de signalement et des ressources disponibles. Ensuite, la perception d’être le mieux placé pour intervenir et la crainte de briser le lien avec le proche radicalisé s’imposaient de manière importante dans la décision de contacter une ressource extérieure. Enfin, la zone grise que représentent les comportements associés à la radicalisation pose problème dans l’évaluation de la gravité de la situation ; ce n’est que lorsque la personne est un danger pour elle-même ou pour autrui que les proches vont signaler l’individu à la police, qui est considérée comme une ressource de dernier recours.

Problématique 
Les centres pour aînés (CPA) sont des acteurs clés de l'écosystème entourant les aînés au Québec. La manière dont les CPA jouent ce rôle en tant que forme d’infrastructure sociale, ou tiers espace, est peu étudiée. Ici, nous nous intéressons à la manière dont le personnel favorise la bientraitance des personnes aînées dans les géographies politiques.

Méthodologie  
Quatre world cafés ont été organisés avec les personnes aînées, les proches aidants, les bénévoles et des membres du personnel des CPA (n = 163) dans trois géographies différentes : urbaine, rurale et banlieue. Sept  entretiens individuels semi-dirigés avec le personnel des CPAont également été menés. Une analyse thématique des données a permis d’identifier l’importance des CPA pour la bientraitance des personnes aînées dans leurs communautés et les façons dont la géographie politique peut créer des obstacles.

Résultats  
Les CPA agissent comme des tiers espaces d’appartenance et d’accès aux ressources et au soutien. Le travail effectué aux CPA par le personnel est de la reproduction sociale. Le personnel des CPA comble les lacunes dans les soins de santé, les services sociaux et les infrastructures physiques.

Contribution 
La littérature et les politiques publiques doivent comprendre le travail de reproduction sociale qui se déroule dans les tiers espaces comme les CPA. Les CPA sont essentiels et doivent être valorisés et dotés de ressources en conséquence.

La pratique des danses à connotation sexuelle dans un contexte récréatif semble être une activité plutôt commune chez les jeunes adultes, favorisant ainsi les discours sur les avantages et les inconvénients de tels comportements dans les médias et le monde scientifique. Toutefois, ce qui prédispose la jeunesse québécoise à s’adonner à de tels comportements sexualisés est souvent omis. Cette étude s’intéresse donc aux facteurs associés à l’intention de participer à un des trois type de danse érotisée non-commerciale, soit la danse sexualisée (DS), la danse mimant des positions sexuelles (DPS) et le striptease (S), selon le modèle théorique du comportement planifié de Fishbein et Ajzen.  Cent quatre-ving-trois adultes de 18 à 30 ans ont répondu aux trois questionnaires en ligne.  Près de la moitié des répondants auraient déjà participé à une DS et à une DPS, alors qu’une personne sur cinq à un S. Trois régressions logistiques ont révélé que le fait de ne pas être en couple lors de la participation passée prédit l’intention de participer à une DS, alors que les attitudes favorables et la participation passée prédisent l’intention de faire une DPS et un S. L’absence de regret anticipé est un prédicteur commun aux trois danses. Ces résultats soulignent l’importance autant pour les hommes que pour les femmes de connaître les avantages et les inconvénients de ces pratiques afin de faire un choix éclairé. 

La littérature sur la société civile russe a décrit le rôle de l'aide internationale depuis la Péréstroïka, les conséquences du manque d'adéquation de cette aide, ainsi que les relations difficiles entre le gouvernement russe et les ONG locales et étrangères. Elle a également décrit les effets de la transition postsocialiste sur la société civile, notamment la difficulté de trouver du financement, le désengagement des activistes, ainsi que le manque d'intérêt et la méfiance du public. Sur ces prémisses, cette recherche s'intéresse aux militants environnementalistes russes. Pourquoi s'engagent-ils dans la défense de l'environnement ?  

Le terrain de recherches de maîtrise en anthropologie s'est déroulé  à Moscou de septembre à décembre 2012.  La présentation se base donc sur des entrevues effectuées avec des bénévoles et employés de deux organisations environnementalistes, ainsi que sur des observations de leurs activités. Il s'agit de Greenpeace Russie, une organisation internationale avec des bureaux à Moscou et Saint-Pétersbourg, et de Divise et Prospère, un organisme local basé à Moscou.

La présentation portera sur leurs parcours comme bénévoles et militants, leur perception des enjeux environnementaux en Russie et de leur rapport à la société et au gouvernement. Il sera également question de la notion de société civile, présentée par les répondants comme un projet de société démocratique.

L’enfance et l’adolescence constituent des périodes où les filles sont particulièrement à risque de vivre une agression sexuelle (AS). Les AS sont associées à plusieurs répercussions au plan relationnel et sexuel. Notamment, le sentiment de trahison occasionné par l’AS peut être ravivé dans leurs relations amoureuses. La présente étude vise à décrire, du point de vue de jeunes femmes qui ont vécu une AS, les enjeux liés à la trahison et leur expression au sein de leurs relations affectives et sexuelles. Des entrevues semi-dirigées ont été effectuées auprès de 19 jeunes femmes victimes d’AS âgées entre 18 et 25 ans. Une analyse de contenu direct a été effectuée à la lumière du modèle théorique des dynamiques traumagéniques de Finkelhor et Browne (1985). Les résultats indiquent qu’afin de composer avec la trahison ravivée dans leurs relations amoureuses, la majorité de ces jeunes femmes vont privilégier des stratégies de protection de l'estime (n=14) tandis que quelques-unes vont plutôt mobiliser des stratégies de réparation (n=3) visant à restaurer la confiance qui a été ébranlée. Finalement, peu vont naviguer entre les stratégies de protection et de réparation (n=2), témoignant ainsi d’une ambivalence et pouvant les amener à sexualiser leurs relations interpersonnelles. Ces constats soulignent l'importance de cibler les enjeux liés à trahison dans les interventions auprès des victimes d’AS pour favoriser le développement d’interactions amoureuses et sexuelles positives.

 

Les préjudices interpersonnels (par exemple, maltraitance physique, négligence, etc.) ont été associés à la perpétration de violence dans les relations amoureuses (VRA). Certains modèles suggèrent cependant que c’est le cumul des préjudices interpersonnels qui est particulièrement important pour expliquer la perpétration de VRA. En se basant sur le modèle du trauma, l’objectif de cette étude est de déterminer si le lien entre les préjudices interpersonnels cumulatifs et la perpétration (oui/non) de VRA physique sévère au cours des 12 derniers mois peut s’expliquer par les symptômes de stress post-traumatiques. Cette recherche est réalisée avec 8508 participants en couple provenant de l’étude internationale sur la violence dans les relations amoureuses. Nous avons considéré un total de cinq préjudices interpersonnels. Nous avons réalisé une analyse de médiation à l’aide de l’estimateur par imputation. Le modèle contrôle pour plusieurs variables confondantes comme l’âge, le sexe des participants, etc. Les résultats montrent qu’un changement d’une unité sur le nombre de préjudices interpersonnels est généralement associé directement et indirectement à travers les symptômes de stress post-traumatiques à la VRA, mais l’effet naturel indirect diminue avec le nombre de préjudices interpersonnels. Cette étude a montré que le modèle du trauma est pertinent pour expliquer une partie de la relation entre les préjudices interpersonnels cumulatifs et la VRA perpétrée physique sévère.

Cette recherche a pour but de dresser un portrait des femmes impliquées dans les différentes branches du mouvement des femmes à Veracruz, au Mexique (féminisme hégémonique, populaire et autochtone). En analysant leur discours quant à leur trajectoire professionnelle ainsi que leur engagement envers la cause des femmes nous observons, comme c’est le cas ailleurs dans le reste de l’Amérique latine (Duarte-Bastian, 2012 ; Molineaux, 2004 ; Alvarez, 1999), plusieurs lignes de fracture à l’intérieur du mouvement féministe à Veracruz.

Une première ligne de fracture émerge quant aux différentes façons de se positionner vis-à-vis l’État. Une deuxième ligne de fracture surgit lors du mouvement de dépénalisation de l’avortement dans l’État de Veracruz entre les féministes de la ville de Mexico et celles de l’État. Une troisième dynamique conflictuelle concerne les intérêts divergents entre les féministes lors de la création de l’Institut Veracruzano des Femmes ainsi que lors de la création de la Loi pour lutter contre les violences. Finalement, en ce qui a trait aux fémocrates, elles sont confrontées à des problèmes de légitimité tant auprès du mouvement féministe, qu’auprès de l’appareil étatique. 

Malgré ces divergences, nous constatons l’apparition d’un mouvement féminisme plus complexe, dans lequel la contribution des trois branches du mouvement féministe redéfinit les contours théoriques et politiques de la lutte contre les inégalités et l’oppression des femmes.

 

 

 

 

Afin de favoriser le vieillissement actif des personnes âgées de 70 ans ou plus, en période de pandémie et postpandémie, le Centre collégial d’expertise en gérontologie, le Réseau FADOQ et leurs partenaires développent une plateforme numérique, pour et avec elles. Cette communication portera sur la plateforme numérique et sa démarche de réalisation.

La plateforme est développée dans le cadre d’une recherche-action, en s’appuyant sur le Cadre de référence du vieillissement actif, le Design de l’expérience de l’utilisateur et le Cadre de référence de la compétence numérique, ainsi qu’à partir d’écrits recensés et de sept entretiens de groupe semi-dirigés. Ces entretiens ont été réalisés auprès de personnes âgées de 70 ans ou plus (N=30) des régions suivantes : Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Centre-du-Québec, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Lanaudière, Laval et Montréal.

La plateforme propose des initiatives – incluant des informations, activités et ressources – autour de diverses thématiques, telles que « socialiser », « bouger », « se divertir » et « apprendre ». Les deux premiers volets développés sont : 1) loisirs et activités; 2) santé et bien-être.

La plateforme se veut une porte d’entrée vers la découverte, un endroit sécuritaire et accueillant répondant aux besoins des personnes aînées, en complémentarité avec les activités et les ressources proposées par le Réseau FADOQ et d’autres organisations se préoccupant de leur mieux-être.

J’aborderai le concept d’intérêt de l’enfant et aurai pour objectif d’en dégager les subtilités et d’en vérifier la compréhension par les acteurs sociaux en prenant à partie l’exemple de l’avant-projet de Loi modifiant le Code civil et d’autres dispositions législatives en matière d’adoption et d’autorité parentale. Je postulerai que le caractère polymorphe du concept en permet l’instrumentalisation, les acteurs sociaux cherchant, par la représentation qu’ils s’en font, à défendre leurs intérêts. Ma méthodologie sera subdivisée en deux parties. D’abord, je m’attarderai à dresser l’historique de l’intérêt de l’enfant et en identifierai les fondements. Je chercherai aussi à en dégager les bases légales et à effectuer l’analyse doctrinale et jurisprudentielle de ses critères. En second lieu, j’examinerai les discours des 23 intervenants d’importance dans le cadre des consultations menées par la Commission des institutions sur l’avant-projet de loi susdit. En somme, je validerai mon hypothèse et exposerai mes résultats de recherche, qui démontrent que bien que les chercheurs universitaires aient une position ne cherchant pas à insister sur une dimension de l’intérêt de l’enfant convergeant vers leur mission, les propos des ordres professionnels, des groupes de pression et des organismes para-gouvernementaux sont à l’effet contraire. Enfin, l’intérêt de l’enfant n’ayant jamais fait l’objet d’une étude juridique approfondie, mon exposé contribuera à l’avancement des connaissances.

La présente étude, basée sur 15 entretiens qualitatifs menés durant l'eté 2011 dans une ville de l'Est de la France, propose une investigation du discours antiraciste des immigrés de la classe moyenne supérieure. En se concentrant uniquement sur des professions au capital culturel et éducationnel élevé, l'étude explore la manière dont des immigrants d'origine et d'âge divers tiennent un même discours visant à éliminer symboliquement le raciste en le présentant comme inférieur et en décalage avec la communauté nationale. Ces 15 entretiens explorent la manière dont le répertoire national français du Républicanisme, des Lumières mais aussi de l'élitisme culturel permettent à ces immigrants de construire des frontières symboliques contre la rhétorique raciste, en particulier celle du Front National. Finalement, par-delà les réponses, nous anlysons aussi les formes surprenantes de la souffrance sociale dans les milieux aisés: ce que nous supposions être les "protections du statut", c'est-à-dire l'absence d'un racisme ouvert et accusateur, se retournent contre l'immigré qui est en situation perpétuelle de doute dans des situations où les cartes et les repères de l'intéraction avec le raciste sont brouillées. Nous tirons finalement les conséquences de cette étude pour l'antiracisme contemporain, et les enjeux de la lutte contre racisme subtil, en France, mais aussi à l'étranger, par des comparaisons internationales, notamment avec les Etats-Unis.

À la suite du Civil Rights Act (1964), une riche tradition de recherche s’est développée autour de la méthode du « testing ». En combinant l’utilisation des réelles offres d’emploi et des CV construits par les chercheurs, ce type de test permet d’étudier l’existence et l’ampleur de la discrimination à l’entrée du marché du travail. Or, malgré l’adoption de plusieurs lois et politiques publiques visant à contrer ce problème depuis ce temps, l’ampleur du traitement inégal affectant les minorités persiste.

Une étude récente menée dans la région de Montréal a indiqué que les Arabes, Latino-Américains et Noirs subissaient une discrimination substantielle dans l’accès à l’emploi. De plus, depuis la commission Bouchard-Taylor, la charte des valeurs, la remontée des discours anti-immigration, l’attentat à la Grande mosquée de Québec et le débat autour de la consultation publique sur la discrimination systémique et le racisme n’ont cessé d’attiser les tensions entre les majoritaires et les minoritaires.

Généralement confiné au terrain des métropoles où l’immigration est concentrée, notre test innove en s’immisçant sur le terrain de la région de la ville de Québec pour étudier l’intersection de l’ethnicité et du genre dans le processus d’embauche. En 2017, les Araboquébécois de cette région sont-ils discriminés à l’embauche? Oui, une fois sur deux, selon les résultats préliminaires de notre enquête. Mais comment aborder ce problème : discrimination des minorités ou privilège des Blancs?