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La négligence et la maltraitance sont des préoccupations de santé publique reconnues à l’échelle mondiale. Les études proposent que pour réduire les mauvais traitements à l’égard des enfants et les traumas associés, il est nécessaire de soutenir les parents avec des facteurs de vulnérabilité, comme celui d’avoir vécu eux-mêmes des traumas dans l’enfance. Or, les interventions actuelles abordent rarement les traumas des parents pourtant hautement prévalents dans la population suivie par les services de protection de l’enfance (PE). Les écrits scientifiques de 2012 à 2022 ont été examinés afin de documenter l’offre de programmes destinés aux parents en contexte de PE. Les résultats montrent qu’en date d’avril 2022, seulement 9,6% (k=7) des études évaluant de tels programmes abordaient le trauma parental. L’analyse narrative du contenu des 7 études a permis d’identifier (1) les composantes des programmes spécifiques aux traumas qui les distinguent des programmes traditionnels et (2) leur efficacité auprès de parents ayant vécu des traumas. L’intégration de composantes de traitement spécifiques aux traumas a le potentiel de réduire le stress et d’améliorer la sensibilité des parents, mais les devis utilisés dans les études ne permettent pas de confirmer si celles-ci produisent de meilleurs résultats en comparaison aux programmes traditionnels. Des recommandations pour la conception et l’évaluation de programmes parentaux spécifiques aux traumas en contexte de PE sont formulées.

Au Canada, les programmes d’intervention destinés aux familles à risque d’un signalement révèlent des résultats mitigés à endiguer la répétition, souvent générationnelle, de la maltraitance infantile (Mikton et Butchart, 2009). Des outils cliniques alternatifs focalisés sur les mécanismes psychologiques impliqués dans la répétition générationnelle des violences familiales, permettraient-ils d’entrevoir des pistes fertiles pour l’intervention? Notre recherche-action a permis l’utilisation – supervisée – du génogramme libre dans l'intervention communautaire auprès de 8 jeunes parents en situation de vulnérabilité psychosociale (18-30 ans) durant 5 rencontres de suivi. Une analyse qualitative par catégories conceptualisantes (Paillé et Mucchielli, 2012) des entrevues révèle deux niveaux de discours chez les participants. Au premier niveau se discerne un surinvestissement massif des problématiques psychosociales actuelles de la famille sur un plan factuel, contrastant avec un second niveau où se déploient progressivement les impacts affectifs d’un passé en souffrance pour le parent – ponctué d’épisodes de détresse dans l’enfance – sur le lien actuel à l’enfant. Si la prégnante précarité de ces familles explique pourquoi l’intervention demeure couramment limitée à une gestion psychoéducative et palliative de la maltraitance (Lacharité, 2013), le génogramme libre ouvrirait au clinicien l’accès à la souffrance psychologique sous-jacente à la répétition de la maltraitance.

Problématique. Dans le DSM-5 (APA, 2015), le critère concernant l’absence de déficit au niveau de l’intelligence non-verbale (INV) dans le diagnostic du trouble développemental du langage (TDL) chez les enfants, a été retiré. Cela propose de nouvelles avenues de recherche intéressantes. Objectifs. Déterminer s’il existe un lien entre le niveau de sévérité de l’atteinte langagière et le niveau d’INV. Méthodologie. À partir d’une étude rétrospective de 29 dossiers d’enfants ayant consulté en clinique externe et diagnostiqués avec un TDL, les conclusions orthophoniques ont été codifiées afin de déterminer le niveau de sévérité des atteintes langagières réceptives et expressives. Le niveau d’INV a été mesuré à l’aide de l’échelle de performance du WPPSI-III (Wechsler, 2004). Résultats. Il existe une corrélation négative significative entre le niveau de sévérité de l’atteinte langagière réceptive et le score en rang centile de l’INV (r = -0.52, p < 0.01), alors que la sphère expressive n’est pas reliée à l’INV (r = -0.35, p = 0.61). Ainsi, moins l’enfant présente de bonnes habiletés non-verbales, plus l’atteinte langagière réceptive est sévère. Conclusion. Le fait que les enfants présentant des atteintes langagières au niveau réceptif aient un moins bon pronostic que les enfants ayant des atteintes langagières à prédominance expressive (APA, 2015), pourrait s’expliquer par son association avec l’INV. Il serait donc important que les études futures contrôlent pour cet aspect.

Les commotions cérébrales, résultant de forces biomécaniques provoquées par un coup direct ou indirect au corps ou à la tête, ont des répercussions psychosociales importantes chez les étudiants athlètes dont l’isolement, la dépression et l’anxiété. Il a été démontré que le soutien social reçu après une commotion cérébrale peut atténuer l’intensité de ces symptômes. Cette étude qualitative vise à combler le manque de connaissance sur la perception de ce soutien social du point de vue de l’étudiant athlète blessé et de son réseau social (RS). Utilisant un paradigme interprétativiste, 5 athlètes étudiants antérieurement commotionnés ont participé à 2 entrevues semi-structurées. Deux à 3 membres du RS de chaque athlète ont été interviewés (n=12, partenaires, parents, amis). Une analyse thématique nous a permis d’identifier les types de soutien inefficaces selon les athlètes tels que (a) la pression de reprendre leurs activités sociales avant la fin de leur convalescence, (b) les difficultés scolaires dues au manque de soutien de la part du personnel écolier, et (c) les conflits familiaux concernant le retour au sport. Selon le RS, le manque de connaissance sur les commotions, particulièrement concernant leurs conséquences psychologiques, limitait l’efficacité de leur soutien. Il est primordial d’éduquer le RS sur le type de soutien nécessaire à différentes étapes de la convalescence afin de minimiser les conséquences des commotions cérébrales sur la santé mentale des athlètes.

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La sensibilité maternelle modère le lien entre l’utilisation de discipline et le développement de problèmes extériorisés chez l’enfant (Alink et al., 2009 ; Deater-Deckard et al., 2006). Faire usage de discipline mais avec sensibilité aurait donc des effets bénéfiques pour l’enfant. La présente étude a pour but de vérifier si la sensibilité paternelle a le même effet chez les enfants adoptés par des pères gais. 

L’échantillon est composé de 51 pères gais et leurs enfants (n=26, âge = 4,22 ans, É.T.=1,60, 67% garçons). La sensibilité paternelle a été évaluée lors d’interactions père-enfant à la maison à l’aide du Maternal Behavior Q-Sort (Pederson et al., 1990). Les pères ont rempli le Questionnaire d’engagement paternel (Dubeau et al., 2009), pour mesurer leurs pratiques disciplinaires, et le Child Behavior Checklist (Achenbach & Rescorla, 2000), pour mesurer les problèmes extériorisés de l’enfant. 

Les résultats d’une régression (R2 = .45) révèlent un effet non significatif de la sensibilité paternelle (β=0,06), mais un effet significatif de la discipline (β=0,36) et un effet d’interaction sensibilité X discipline (β= -0,62) sur les problèmes extériorisés de l’enfant. Plus les pères font usage de discipline, plus leur enfant a des problèmes extériorisés, surtout s’ils sont peu sensibles. Les pratiques parentales des pères gais et leurs effets sur l’enfant semblent similaires à ceux observés chez des mères de familles hétéroparentales et leurs enfants.

La récidive en délinquance sexuelle est étroitement liée aux préférences sexuelles déviantes. La pléthysmographie pénienne (PP) est utilisée pour évaluer ces préférences sexuelles en calculant la circonférence pénienne lors de présentation de stimuli visuels ou auditifs. Or, la présentation d’images véritables d’enfants est illégale et non-éthique, et les stimuli auditifs ne représentent pas la totalité de la réalité vécue par les agresseurs sexuels d’enfants (ASE) lors du passage à l’acte. La présentation de personnages virtuels en immersion virtuelle (IV) combinée à la PP est donc une approche intéressante à considérer. Dans cette étude, une utilisation combinée de  l’IV et de la PP est testée pour tenter de discriminer des ASE d’un groupe contrôle. Un casque permettant l’IV en 3D, des personnages virtuels et la PP ont été utilisés. L’IV comprenait trois conditions : neutre, adulte (homme et femme) et enfant (garçon et fillette). L’hypothèse de recherche est que la réponse pénienne face à chacun des stimuli est liée au groupe du participant. Effectivement, il y a une interaction significative entre le groupe du participant et sa réponse pénienne aux personnages virtuels. Les ASE ont eu une réponse pénienne plus élevée pour les stimuli « enfants » que pour les stimuli « adultes », et le groupe contrôle a obtenu des réponses inverses. Cette étude suggère que l’utilisation de personnages virtuels en IV est une technique intéressante pour évaluer les préférences sexuelles.

La pornographie gaie bareback se définit comme un « matériel sexuellement explicite qui dépeint tout comportement documenté comme pouvant transmettre le virus du VIH » (Rosser et al., 2012, p. 1374, traduction libre). Les discours théoriques la concernant sont scindés entre sa célébration et sa condamnation. Certaines études empiriques soutiennent également que son usage est corrélé à l’adoption de pratiques sexuelles non protégées. Mobilisant les notions théoriques de représentations sociales et d’attitudes, cette présentation vise à documenter certains indicateurs associés à la préférence pour la pornographie bareback auprès d’un échantillon de 848 usagers de pornographie gaie au Québec. Le modèle de régression linéaire final suggère que cette préférence est associée aux tendances suivantes : un âge plus avancé; un plus grand nombre de partenaires sexuels; une moindre fréquence d’usage du condom; se représenter la pornographie gaie comme un véhicule de stéréotypes genrés et ethnosexuels; se représenter la pornographie bareback de manière positive. Au niveau attitudinal, nous relevons : un plus haut niveau d’usage problématique auto-rapporté de pornographie; une plus grande racialisation du désir sexuel; une plus grande pression perçue à se conformer à ce qui est présenté dans la pornographie. Ces résultats seront discutés à la lumière du terrain théorique et empirique polarisé et contentieux.

On définit la consanguinité comme un lien de parenté entre des individus ayant au moins un ancêtre commun.  Chez les populations humaines, la consanguinité augmente les risques de maladies héréditaires.  Au cours des dernières années, les bailleurs de fonds ont investi massivement dans la recherche génétique.  La génomique voyait le jour comme nouvelle discipline. C'est sous l'angle culturel que je me suis intéressée à la consanguinité dans le cadre de ma recherche de doctorat en anthropologie.  J'ai étudié 131 mariages consanguins réalisés par les descendants de familles fondatrices au cours des générations dans un petit village de 500 habitants de la Côte-Nord au Québec.  L'étude du système de parenté indique que les consanguins sont classifiés généalogiquement.  L'origine de cette classification remonterait à des représentations du sang entre les frères et les soeurs.  En distinguant les notions de consanguinité et de parenté, ces unions consanguines apparaissent dorénavant comme un mode de vie.  Une pratique matrimoniale bien établie chez les populations humaines.

Les études sur la participation des immigrants au travail autonome montrent que ces derniers ont une propension plus élevée à travailler de façon autonome que les natifs. On note que très peu d’attention est accordée aux répercussions socioéconomiques associées à leur participation plus massive dans ce secteur. Notre objectif est d’analyser l’impact de cette participation sur la distribution du revenu des immigrants. Nous testons deux hypothèses : (i) la participation à l’emploi autonome a un effet significatif sur l’inégalité du revenu et sur la pauvreté chez les immigrants; (ii) l’effet de cette participation sur l’inégalité du revenu dépend des caractéristiques spécifiques de chaque groupe d’immigrants.

L’étude s’appuie sur les données des recensements de 1991, 1996, 2001 et 2006. Nous comparons la simulation du revenu en présence des activités autonomes avec celle du revenu en l’absence des activités autonomes, et saisissons ainsi l’effet de la participation à l’emploi autonome sur l’inégalité chez les immigrants. 

Les premiers résultats montrent qu’en 1991, l’effet de cette participation a réduit l’inégalité en raison de l’amélioration de revenu principalement parmi les immigrants ayant un salaire anticipé faible. Par contre, en 2001, nous observons une réduction générale du revenu. Cette réduction a été très importante dans la population immigrante ayant un salaire anticipé élevé,entraînant également une réduction de l’inégalité.



Avant la fin des années 1980, les hommes étaient perçus comme les seuls auteurs d’abus sexuels et les femmes comme des victimes de ces derniers (Fiebert et Tucci, 1998). Aujourd’hui, une quantité grandissante d’études suggèrent qu’un nombre considérable d’enfants, d’hommes et de femmes ont été agressés sexuellement par une femme. Ces femmes agresseures sexuelles seraient responsables d’une certaine proportion de délits de nature sexuelle (Cortoni & Hanson, 2005). Les travaux de Schatzel-Murphy Harris, Knight, & Milburn (2009) suggèrent par ailleurs que les femmes useraient de séduction, de manipulation, de drogues et d’alcool et même de force physique pour contraindre sexuellement leurs victimes. Cette communication libre a pour objectif de présenter les résultats préliminaires sur la validation d’un modèle explicatif de la coercition sexuelle chez les femmes. Grâce à un échantillon de jeunes femmes (principalement étudiantes de l’Université de Montréal) non judiciarisées, nous avons pu d’étudier les différents facteurs (dont l’hyperféminité) en lien avec l’usage de la coercition chez la femme.



Les enjeux socioéconomiques liés à la pandémie de la COVID-19 ont profondément bouleversé le monde du travail, entraînant des niveaux records d’épuisement professionnel chez les travailleurs. Bien que cet épuisement puisse affecter l’ensemble de la population, son impact varie en fonction du contexte social. Déjà vulnérables, certains groupes auraient été disproportionnellement affectés par la pandémie et par l’épuisement professionnel en raison de leurs caractéristiques sociodémographiques. Les conclusions empiriques sont toutefois inconsistantes et peu permettent de positionner les impacts de ces caractéristiques sur la santé psychologique. Cette étude transversale vise à mieux comprendre comment les facteurs sociodémographiques influencent la manifestation de l’épuisement professionnel auprès de la population canadienne au cours de la pandémie (2020-2021). 3 816 personnes en emploi ont participé à un questionnaire en ligne portant sur le stress, le coping (capacité d'adaptation), la résilience et la santé psychologique au cours de la pandémie. Des analyses de régression et de variance suggèrent que la manifestation de l’épuisement professionnel varie significativement selon l’âge, le genre, le revenu, le niveau d’éducation, l’orientation sexuelle et l’origine ethnique. Les réflexions émises permettent de répondre aux disparités observées dans la littérature scientifique en positionnant les effets relatifs des facteurs de risque sociodémographiques à l’épuisement professionnel en temps de crise. 

Les couples confrontés à la maladie d’Alzheimer rencontrent de nombreux défis et les services de soutien qui leur sont offerts tiennent peu compte des réalités conjugales.

Le projet de recherche doctorale dont les conclusions sont présentées ici s’est penché sur la question en développant d’abord une démarche d’intervention en art-thérapie auprès de couples dont l’un des partenaires est atteint de la maladie d’Alzheimer. L’intervention s’est déroulée au domicile des cinq couples participants et s’est échelonnée sur une période de 10 semaines. Tous les couples ont été invités à tenir un journal de bord entre les séances.

Puis, le vécu et les perceptions des couples sur cette expérience ont par la suite été recueillis. L’analyse des données, conduite selon la méthode d’analyse de Paillé et Micchielli et bonifiée par le regard critique d’un groupe de pairs, suggère que l’art-thérapie, par l’usage de l’image et de l’expression artistique, est une approche d’intervention favorable à la consolidation des unions conjugales qui font face à la maladie. Elle a permis aux conjoints de développer des stratégies d’adaptation à leur situation, telles que l’empathie, une meilleure compréhension mutuelle du vécu face à la maladie et une communication plus saine. L’art peut donc être un outil de médiation du lien conjugal. La recherche soumet des hypothèses sur les modalités optimales de l’art-thérapie auprès de cette population aux besoins spécifiques et sur les pièges à éviter.

Dans le cadre de l’étude féministe partenariale et participative Trajectoires, de Trajetvi, 13 milieux de pratique, 7 chercheures, 10 étudiantes et 5 expertes de vécu collaborent de près dans une démarche visant à examiner comment l’ensemble des services répondent aux situations de violence conjugale au Québec. Cette étude — prenant assise sur un positionnement constructiviste — favorise l’hybridation des savoirs universitaires, professionnels et expérientiels afin de coproduire de nouvelles connaissances utiles pour la société. Celle-ci soulève plusieurs défis pour l’équipe de recherche confrontée à ce sujet sensible, dans un contexte social où les inégalités et les violences envers les femmes sont vivement dénoncées sur la scène publique. Cette présentation aborde : 1. Les difficultés méthodologiques rencontrées par les femmes chercheures (dont les étudiantes et les partenaires) face au contenu des entretiens pouvant faire (re)vivre une expérience émotionnellement difficile ou traumatique, à même cette temporalité sociale. 2. La plus-value d’une réflexion continue sur le positionnement situé féministe intersectionnel, la hiérarchie des savoirs et l’expérience subjective comme chercheure lors du processus d’analyse. 3. Les stratégies mises en place au cours du processus de recherche, favorisant d’une part le mieux-être des membres de l’équipe et d’autre part, permettant de mieux capter la voix des femmes, leurs forces, leurs ressources, leurs stratégies et leur indignation.

Les comportements suicidaires et l’automutilation sont des problèmes cliniques majeurs. Bien qu’un lien entre les traumatismes à l’enfance et ces comportements autoagressifs soit établi, la nature du lien entre ces variables demeure incomprise. La composante autocritique de la personnalité, associée empiriquement à ces comportements et aux traumas, pourrait éclairer les avenues qui mènent un individu à s’engager dans des conduites causant des dommages physiques/psychologiques. Le but de l’étude est de clarifier les trajectoires liant traumas à l’enfance et actes autoagressifs à l’aide d’un modèle de médiation par l’autocritique. Pour ce faire, 195 participants d’une population non clinique ont complété le Childhood Trauma Questionnaire, évaluant la négligence et l’abus à l’enfance, le Depressive Experience Questionnaire, qui mesure l’autocritique et le Self-Harm Behavior Questionnaire, qui évalue les comportements autoagressifs. Dans l’échantillon, 42% des participants se sont engagés dans au moins un type d’actes autoagressifs. Les résultats montrent un effet de médiation statistiquement significatif de l’autocritique dans la relation unissant la négligence à l’enfance et la sévérité des comportements autoagressifs à l’âge adulte, b=.017. L‘effet est relativement petit, k2=.048. Ces résultats appuient l’intérêt porté à l’autocritique comme variable sous-jacente aux comportements autoagressifs en donnant accès à un spectre d’intervention et de prévention plus large et adapté.  

Depuis la pandémie de la Covid-19, les symptômes intériorisés tels que l’anxiété et la dépression chez les enfants d’âge préscolaire suscitent une préoccupation croissante. Cependant, les recherches sur ces symptômes et leurs facteurs déclencheurs à cet âge demeurent limitées, ce qui complique la mise en place d’interventions précoces pour prévenir leur aggravation et leur chronicisation. L’inhibition comportementale, soit la tendance à éviter la nouveauté, est un facteur de risque majeur pour ces symptômes, mais sa nature innée limite les interventions possibles. En revanche, le système de caregiving (SC), qui oriente les réponses parentales, constitue un levier modifiable prometteur. Cette étude longitudinale, encore en phase préliminaire, explore le rôle médiateur du SC dans la relation entre l’inhibition comportementale et les symptômes intériorisés, à travers des questionnaires remplis par des parents d’un enfant de trois à six ans sur une période d’un an (nprésent = 41, nprévu = 120). Des analyses de corrélations révèlent qu’une exacerbation du SC est liée à l’augmentation des symptômes dépressifs de l’enfant, alors que des analyses de médiations indiquent que l’inhibition comportementale prédit l’apparition de symptômes dépressifs et anxieux, sans effet médiateur du SC. Ces résultats préliminaires suggèrent des pistes d’interventions ciblant les réponses parentales, afin de prévenir et de limiter l’aggravation de ces symptômes chez les enfants vulnérables postpandémie.

 De 1990 jusqu’à nos jours, plus de 220.000 personnes immigrantes en moyenne ont été admises par année au Canada. Un fait important qui ressort, concernant leur établissement au Canada, est que 81 % des immigrants,  selon le Recensement 2006, sont installés dans les six grandes agglomérations urbaines du Canada (Statcan, 2008). Il est évident de constater que cette concentration dans les grands centres urbains se fait au détriment des zones hors
métropoles.  En Abitibi-Témiscamingue, entre 2000 et 2009, seulement une portion d’environ 0,2 % d’immigrants
avait projeté s’établir dans la région soit 620 sur les 357 205 immigrants admis au cours cette même période au Québec. Ce chiffre indique la faible attractivité que la région exerce sur les immigrants. Cette recherche essaye de comprendre les facteurs d’attraction et de rétention des immigrants dans la région de l’Abitibi. La littérature (M. Simard, 2011) relate des facteurs
professionnels et financiers, des facteurs familiaux, des facteurs socioculturels et communautaires, des facteurs personnels et des facteurs liés à l’environnement naturel. Dans le cadre de cette étude, 4 familles installées nouvellement en Abitibi, 4 services d’accueil pour immigrants dans la région et 4 chefs d’entreprises ont été interrogé sur les facteurs de rétention et d’attraction. Des résultats de cette enquête sont analysés et commentés et les limites de cette recherche sont abordées et justifiées.



La venue de M. Olivier de Schutter en mai 2012 et la hausse prévue du prix des aliments, suite à la sécheresse aux États-Unis, remettent l’insécurité alimentaire (IA) d’actualité. Entre 2009 et 2010, 6,9% de l’ensemble des ménages québécois souffraient d’insécurité alimentaire (Santé Canada, 2012). Il existe donc une vulnérabilité à l’IA au Canada qui risque d’augmenter avec la hausse du prix des aliments. Les BAQ rapportent déjà une augmentation de 17% du nombre de paniers de provisions donnés par rapport à 2011. Le recours aux banques alimentaires étant un indicateur indirect de l’IA et celle-ci ayant des conséquences négatives sur l’état de santé générale, physique et psychosociale des individus, ainsi que sur le développement de la société, cette hausse est inquiétante. Cette étude vise à contribuer à l’avancement de la connaissance, en estimant et en analysant la contribution en pourcentage des BAQ à la sécurité alimentaire.Un échantillonnage par quotas puis un échantillonnage aléatoire simple ont été réalisés.Environ 848 ménages, ayant reçu des provisions, sont étudiés.  Des questionnaires étaient distribués, en mars 2012, dans deux organismes accrédités à chacune des quatorze BAQ participantes. Le Fichier canadien sur les éléments nutritifs est employé pour convertir les quantités des aliments, le Guide alimentaire canadien sert de norme dans l’atteinte de sécurité alimentaire et SPSS servira pour les ANOVA. Toutefois, les résultats seront disponibles ultérieurement.



La recherche présentée, issue de ma thèse de doctorat en sociologie clinique, apporte un éclairage sur le rapport interculturel que des descendants de migrants vietnamiens entretiennent dans l’espace social. Nous avons examiné des processus socio-psychiques de constructions identitaires pour avoir accès aux sens de conduites individuelles, dans le rapport interculturel, tout en les resituant dans une histoire généalogique et le contexte socio-historique et politique du pays d’accueil. Dans la perspective d’articuler ces différents registres, des entretiens ont été réalisés en France et au Québec. La méthodologie utilisée est celle de l’histoire de vie, pratiquée individuellement et en groupe interculturel. Ce groupe de parole a permis d’observer comment se jouent les rapports intersubjectifs et interculturels. Il a été l’avatar d’une situation sociale. Dans les deux terrains, les processus socio-historiques agissent et viennent confronter l’individu avec une réalité sociale de « l’intégration » et un désir de reconnaissance complexifié par l’appartenance biculturelle. Au final, la recherche a mis au jour trois phénomènes majeurs au niveau identitaire qui interviennent dans le rapport interculturel participant au lien social du pays de socialisation : le sentiment d’appartenance,  le désir de reconnaissance et le désir de subjectivation, celui d’affirmer sa place en tension avec des déterminations psychiques et socio-culturelles.



Depuis quelques années, la nature et l’aventure sont de plus en plus utilisées au sein des milieux éducatifs et d’intervention psychosociale. Bien que des effets positifs soient répertoriés, les caractéristiques centrales de ces programmes sont encore à l’étude. Afin de mieux comprendre et reconnaitre cette modalité d’intervention, elles gagneraient à être étudiées sous un champ disciplinaire distinct. Le cadre conceptuel proposé par Yalom et Leszcz (2005) offre cette possibilité. Définissant les processus qui agissent au sein d’un groupe, ce cadre conceptuel permet de saisir les facteurs centraux reliés à ces expériences. Cette communication a pour objectif de présenter les résultats d’une étude doctorale qui visait à cerner les facteurs agissant en contexte de nature et d’aventure.

Les résultats démontrent la présence de la majorité des facteurs d’aide. Les apprentissages interpersonnels, la socialisation et la cohésion figurent parmi les plus importants. En faible proportion, la récapitulation corrective de la famille, la catharsis, l’espoir et les facteurs existentiels sont retrouvés, démontrant que le contexte d’intervention a influencé l’émergence des résultats. Ce cadre d’analyse apporte un éclairage nouveau dans la compréhension des caractéristiques relatives aux interventions en contexte de nature et d’aventure, notamment en ce qui concerne la place centrale qu’occupe le groupe dans cette modalité d’intervention.

Problématique :

Pendant la pandémie de COVID-19, la province de Québec a mis en place des mesures de protection strictes, ce qui a considérablement affecté la vie des personnes ayant des incapacités (PAI). L'objectif de cette étude était d'explorer les expériences des PAI au cours de la première année de restrictions du COVID-19 dans la province.

Méthodologie :

Les participants qui se sont identifiés comme ayant une incapacité dans l'étude Ma Vie et la pandémie (MAVIPAN) ont été invités à participer à un entretien semi-structuré entre décembre 2020 et mai 2021. Une approche mixte inductive et déductive a été utilisée pour réaliser une analyse thématique.

Résultats :

Quarante PAI du Québec ont participé aux entretiens (âge moyen [ET], 55,4 [15,5] ans, 50 % de femmes). Une détérioration de la santé mentale et une réduction des contacts sociaux avec les proches ont été rapportées. Les PAI ont été confrontées à des retards et à l'arrêt des services de santé et ont déclaré se sentir en danger de développer des formes graves de COVID-19 en raison de leur état de santé. Les difficultés accrues rencontrées par les PAI et le manque de considération spécifique aux PAI de la part des autorités publiques pendant le COVID-19 ont été particulièrement inquiétants pour les participants.

Conclusion :

Les études futures devraient explorer la valeur de la mise en œuvre de programmes sociaux ciblant spécifiquement les PAI afin d'améliorer le soutien pendant que la pandémie se poursuit.

Considérant la place importante que l'industrie touristique occupe en Floride, le chercheur pourrait s'attendre à ce que cette place soit l'objet d'un consensus entre acteurs économiques et politiques, et entre résidents. Or les problèmes associés à la croissance rapide de la Floride ont engendré des conflits sur les politiques publiques locales. Le tourisme, secteur d'activité emblématique s'il en est, s'est retrouvé au centre de l'attention soulevée par les externalités de la croissance.

Cette communication propose une analyse des tensions, des conflits entre l'industrie touristique et les communautés locales depuis les années 1970, en portant attention aux politiques publiques relatives à la protection de l'environnement, à la gestion de la croissance, à la planification spatiale, et à la promotion touristique. Dans le cadre des débats sur ces politiques, une partie de l'élite politique et économique, et une partie de la population, a utilisé le tourisme comme une figure, un symbole des méthodes de promotion et de gestion traditionnelles.

Ces observations informent notre compréhension de l'évolution de la planification économique par les gouvernements locaux, de la formation des coalitions politiques au niveau local (pour répondre à la question "Qui gouverne?"), et de la formation d'une "coalition pour la croissance" (growth machine), dans un contexte de modernisation économique souhaitée et débattue.

Cette recherche a pour objectif d’étudier certaines des propriétés psychométriques de la version canadienne-française de l’Older Adult Self Report (OASR; Achenbach, Newhouse et Rescorla, 2004). L’OASR est un inventaire comportemental auto-rapporté de 123 items de type Likert en 3 points portant sur des difficultés de fonctionnement et des problèmes de santé mentale chez l’adulte âgé de 60 ans et plus. Cette étude transversale repose sur un échantillon de 323 adultes (70,6 % de sexe féminin) de la région de l’Estrie et âgés de 60 ans et plus (M = 68,4; ÉT = 5,8). Les personnes participantes ont rempli l’OASR ainsi que les cinq items de l’Échelle de Satisfaction de vie (Blais et al., 1989). Les coefficients alphas polychoriques (Zumbo et al., 2007) et les alphas de Cronbach sont utilisés pour étudier la cohérence interne des échelles de l’OASR (Anxiété/dépression, Inquiétudes, Problèmes somatiques, Altération du fonctionnement, Problèmes cognitifs, Problèmes de la pensée et Irritabilité). La validité critériée est évaluée à l’aide de corrélations entre les échelles de l’OASR et le score de satisfaction de vie. Les résultats préliminaires suggèrent des indices de fidélité acceptables (alphas entre 0,63 et 0,88; médiane = 0,74) et des indices de validité satisfaisants (r entre -0,40 et -0,55 (p<0,01)). Les résultats favorables ouvrent la porte à une utilisation de l’OASR dans l’évaluation des problèmes de fonctionnement et de santé mentale auprès des gens âgés de 60 ans et plus.

Le phénomène des jeunes occidentaux rejoignant des groupes armés à l’étranger n’est pas nouveau. Depuis 2013, le départ de jeunes Européens et Nord-américains, attirés par les conflits en Syrie et en Irak, est devenu un objet de préoccupation et demeure une source de questionnement, en l’occurrence, quant au rôle joué par Internet dans le parcours jihadiste. Si le cyberespace est régulièrement mis à l’index comme un lieu de propagande, de recrutement, de prosélytisme, d’opérationnalisation d’attaques terroristes et de financement, nous en savons peu sur ce qui affecte un jeune par ce médium, voire, comment il s'y transforme. À partir de l’approche rhizomique deleuzienne, qui revient à penser l'humain comme un devenir et de la méthodologique du récit de vie, nous avons tenté de comprendre la germination du devenir-jihadiste chez des jeunes Canadiens, Belges et Français, en nous intéressant plus particulièrement à la coprésence de consultations Internet autour du jihad. Comment émerge ce moment où soudainement l’on perçoit les choses autrement lors de cette rencontre virtuelle, humaine ou non-humaine, qui affecte, fait agir et donne sens à une ligne de fuite ? Il s'agit de mieux comprendre cet événement qui force à penser et ressentir autrement, alors qu’une autre façon de vivre et de sentir s'enveloppe en nous.

Depuis quelques années, le CISSSO ainsi que ses partenaires proposent des services spécialisés intensifs à une clientèle jeunesse multiproblématique âgée de quatre à dix-sept ans. Le projet Écho mise sur une approche systémique qui implique le jeune, la famille et tous les réseaux qui l’entourent. Dans le cadre d'une recherche évaluative mixte, nous nous sommes intéressés aux effets perçus par les acteurs clés. Des familles (n=13) et des intervenants (n=3) ayant participé au projet ont témoigné de leur expérience par le biais d'entrevues individuelles semi-structurées. De plus, des questionnaires tels que l’Outil place aux parents et Moi comme parent, l’Indice de stress parental, l’Échelle de dépression CES-D ainsi que le Dominique interactif ont permis de décrire d’autres aspects importants liés à la situation familiale. Force est de constater que les familles rencontrées se retrouvent souvent au bout d’un long parcours marqué par un niveau de stress élevé et une dynamique familiale négative. Selon nos résultats, cette intervention de milieux favorise une amélioration des liens entre les membres. Le projet Écho développe aussi l’empowerment et le sentiment d’auto-efficacité des parents. Cette présentation abordera donc le vécu des familles ainsi que les retombées associées à ce projet.

Plusieurs chercheurs ont constaté que les agresseurs sexuels présentent des stratégies d'adaptation inadéquates (ex.: fantaisies sexuelles déviantes, consommation de substances). Cependant, très peu de chercheurs ont examiné empiriquement les facteurs théoriques considérés comme étant à l'origine et impliqués dans le développement de celles-ci. En 2011, Roberto Maniglio a émis l'hypothèse selon laquelle les abus vécus à l’enfance mèneraient au développement de problèmes psychologiques intériorisés, lesquels mèneraient à leur tour à l’adoption de stratégies d’adaptation inadéquates. La présente étude vise donc à tester empiriquement cette hypothèse au sein d’un échantillon canadien composé de 205 agresseurs sexuels de femmes. Sur la base d’une série de modélisations par équations structurelles (MES), nous avons identifié plusieurs trajectoires directes et indirectes allant de l'abus vécu à l’enfance (abus psychologique, physique et sexuel) au développement de stratégies d'adaptation inadéquates (fantasmes sexuels déviants, alcool, drogues), en passant par des problèmes psychologiques intériorisés (ex. : anxiété, dépression, isolement social). Ces trajectoires développementales menant à l'adoption de stratégies d'adaptation inadéquates, et leurs implications théoriques, seront discutées au cours de la présentation.