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La théorie de la dissuasion suppose que les individus sont des acteurs rationnels pesant les coûts et les bénéfices avant de poser une action. Ainsi, certaines transformations apportées à l’environnement physique immédiat visent à perturber la rationalisation que se construit l’acteur avant qu’il ne passe à l’acte. Or, sommes-nous réellement, et si facilement, dissuadés par la présence d’individus ou de dispositifs ayant « autorité » sur nous? En dépit de la conviction avec laquelle certains acteurs proclament l’effet dissuasif de la surveillance, les études sérieuses ne corroborent pas nécessairement une telle affirmation. Certains chercheurs estiment que les savoirs fragiles et insuffisants entourant la dissuasion empêchent de déterminer les conditions dans lesquelles l’effet dissuasif peut se manifester ou non. Ajoutons que l’idée de l’acteur comme être de raison ne fait pas l’unanimité. Alors que certains modes de surveillance ont des effets tangibles sur les crimes contre les biens, certaines stratégies ciblées ont plutôt des effets notables auprès des crimes violents. Devant ces constats, la conception de l'acteur rationnel ne semble pas s'appliquer de manière infaillible en matière de surveillance. Dans cet exposé, nous présenterons une revue de la littérature (issue de mon projet doctoral) visant à mettre en lumière une manière différente d'aborder les effets de la surveillance.

La revictimisation interpersonnelle est l’une des nombreuses conséquences des abus sexuels dans l’enfance (ASE). Cette étude examine comment la maltraitance infantile, les caractéristiques sociodémographiques, les facteurs relationnels et la santé mentale sont associés à la revictimisation sexuelle et à la victimisation psychologique et physique dans les relations amoureuses des jeunes adultes (18-25 ans ; M = 21,2 ; ET = 2,22) ayant subi des ASE (N = 190 ; 82,6% des femmes). Les participants ont rempli des questionnaires validés mesurant d'autres formes de maltraitance infantile (abus physique et psychologique, négligence, exposition à de la violence conjugale), leurs caractéristiques sociodémographiques, des facteurs relationnels (styles d’attachement insécures)  et leur santé mentale (symptômes de dissociation et de stress post-traumatique). Les résultats indiquent que l’attachement anxieux est associé à un risque accru de revictimisation sexuelle, le stress post-traumatique est associé à un risque accru de revictimisation sexuelle et de violence psychologique ; la dissociation est associée à un risque accru de violence physique. Cette étude souligne l'importance de considérer l'impact de multiples caractéristiques des survivants d’ASE et de leur environnement lors de l'évaluation du risque de revictimisation. Il semble particulièrement pertinent de leur fournir un soutien adéquat en matière de santé mentale.

 

 

Près de 34 000 personnes vivaient en CHSLD au Québec en 2010. Le MSSS (2003) associe la qualité de vie en CHSLD à la qualité des interventions qui y sont réalisées. L’organisme Papillon blanc – danse contribue à cette orientation par l'intégration de la danse professionnelle en milieux de santé. Son approche s’inscrit dans le courant des thérapies par les arts et vise à : créer des moments où la communication, même non verbale, redevient possible; à émerveiller par la beauté et la sensualité de la danse;  et à valoriser la personne qui affirme ainsi une présence au monde. Une première étude exploratoire visant à identifier des variables pour orienter l’observation des impacts des visites dansées a été réalisée dans 2 CHSLD du CHU de Québec. Des indicateurs de mesure regroupés en 3 dimensions (psychologique, sociale et physique) ont été identifiés. Ces indicateurs ont servi de fondement pour l’élaboration de la phase 2 du projet qui vise à documenter les effets potentiels d’une intervention utilisant la danse sur la qualité de vie des aînés vivant en CHSLD, sur la qualité de leurs relations avec leurs proches aidants et sur la dynamique relationnelle soignant-soigné. Appuyée de vidéos illustrant des expériences de Papillon blanc – danse,  la présentation vise principalement à exposer la méthodologie envisagée pour la phase 2, soit un protocole d’observation filmée, dans le but de mesurer les effets de la thérapie par les arts sur la vie des personnes aînées résidant en CHSLD.

Selon la théorie des systèmes dynamiques, c’est en grande partie à travers les interactions du nourrisson avec les personnes de son entourage que s’opère le développement des émotions. Les interactions du nourrisson avec ses proches, en particulier les réactions de ses proches à ses expressions d’émotion, pourraient  aussi être à l’origine du processus de différenciation des émotions selon le sexe.

Afin de mieux cerner le rôle des premières interactions sociales dans la différenciation des émotions selon le sexe, nous avons observé les expressions faciales d’émotion de nourrissons filles et garçons au cours de deux séances d’interaction face à face avec leur mère et les réactions de leur mère à leurs expressions d’émotion.

Un groupe de 107 dyades mère-nourrisson (56 filles) participe à la recherche. Les bébés étaient âgés de 4 mois à la première séance et de 10 mois à la seconde. Les expressions faciales d’émotion des nourrissons et des mères ont été encodées à l’aide du système Max. La direction du regard des mères, leurs gestes, leurs contacts physiques avec leur bébé ont également été analysés.

Des analyses comparatives ne montrent aucune différence dans les expressions faciales d’émotion des nourrissons filles et garçons. Aucune différence n’apparaît non plus dans les expressions faciales de leurs mères. D’autres analyses seront réalisées afin de comparer la façon dont les mères réagissent aux expressions d’émotion des nourrissons filles et garçons.

La stigmatisation, c'est-à-dire la dévalorisation vécue par les personnes présentant un problème de santé mentale, constitue un obstacle majeur à leur rétablissement menant, très souvent, à leur marginalisation. Comme philosophie d’intervention, le rétablissement propose pourtant qu’il est possible pour tout individu de s’intégrer à la communauté et de s’y épanouir et ce, peu importe sa condition. Comment se rétablir lorsqu’on vit avec les conséquences d’un étiquetage social négatif?

La recherche à l’origine de la présente communication a été menée auprès de personnes fréquentant un organisme communautaire axé sur le rétablissement en santé mentale. Elle met en lumière certains moyens qu'elles utilisent pour lutter contre les effets de la stigmatisation dans leur vie quotidienne. Une de ces stratégies repose sur la construction et le maintien d’un idéal de normalité, partagé par l'ensemble des intervenantes et des participantes fréquentant l'organisme. La capacité des participantes à témoigner de la normalité attendue, à travers leurs interactions avec leurs pairs, confirme leur appartenance au groupe et sert d’appui à la restauration de leur identité, en-dehors des cadres imposés par le stigmate du problème de santé mentale. Néanmoins, les résultats de l’étude soulignent que ce stigmate, par sa force d’évocation, demeure un élément persistant qui structure les interactions et l’identité des personnes qui le portent et ce, malgré les efforts consentis pour s'en libérer.

Introduction : Peu d’études sur le traumatisme crânien (TCC) adulte se concentrent sur le bien-être.

Objectifs : Documenter l’évolution du bien-être post-TCC, comparer un groupe de bien-être élevé à un groupe de bien-être moindre sur des données sociodémographiques, cliniques et psychosociales, et identifier des facteurs psychosociaux qui prédisent un meilleur bien-être.

Méthode. 181 adultes (Mâge = 41,5 ans) ont été évalués à 4, 8, 12, 24 et 36 mois post-TCC. L’étude comporte 5 critères de bien-être : absence de trouble psychologique, retour à une vie active, peu de douleur, peu de plaintes cognitives, bonne qualité de vie. La participation sociale, les stratégies d’adaptation et le soutien social ont été mesurés.

Résultats. Le nombre de participants ayant les cinq critères augmente dans le temps. À 36 mois, les individus ayant les cinq critères ont significativement plus de soutien social (t = 2.00, p = .048), d’années d’éducation (t = 2.12, p = .036), d’activités à l’extérieur du domicile (t = 3.05, p = .003) et de relations interpersonnelles (t = 3.06, p = .003), et moins de stratégies passives-émotionnelles (t­ = -3.58, p < .001). Le soutien social (B = .403, p = 0.11) et les stratégies passives-émotionnelles (B = -.386, p = .001) à 4 mois prédisent significativement le nombre de critères de bien-être à 36 mois.

Conclusion. Agir sur la participation sociale, le soutien social et les stratégies d’adaptation dès 4 mois post-TCC pourrait favoriser le bien-être à long terme.

Les travaux de recherche sur les caractéristiques des délinquants associés aux gangs de rue indiquent clairement que ces derniers sont aux prises avec des facteurs de risque criminogènes importants, et demandent une surveillance et une intervention accrues (Hemmati, 2006; Esbensen, Winfree, He et Taylor, 2001; Hill, Howell, Hawkins et Battin-Pearson, 1999). Bien que ces délinquants semblent poser un certain nombre de difficultés en matière d'évaluation et de gestion du risque, peu d'efforts ont été déployés afin de connaître les facteurs associés à la récidive chez ces derniers.  Cette conférence a pour objectif de présenter les premiers résultats  de l’étude de la délinquance des délinquants associés aux gangs de rue à l’aide d’un modèle multidimensionnel des gangs. Les participants, une soixantaine de jeunes évalués dans les Centre jeunesse du Québec, ont été évalués à l’aide d’un protocole financé dans le cadre d’une action concertée. Les différences entre les membres et les non-membres ainsi que le lien entre les différents facteurs de risque spécifiques aux gangs et la délinquance seront présentés. Les implications relative à la mesure du phénomène des gangs et celles liées à l’évaluation du risque seront discutées.

« L’environnement alimentaire scolaire » se réfère principalement au type et au nombre d’établissements qui offrent des services d’alimentation dans le contexte spécifique des écoles primaires, et permet aussi d’étudier les pratiques se rapportant à la nourriture et à la santé. Malgré le fait que le Mexique ait un taux élevé d’obésité chez les enfants dans le monde, les études sur les environnements alimentaires sont presque inexistantes.

Basées sur une méthodologie mixte et en utilisant la technique « dessiner et écrire », des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès d’écoliers (69) et d’écolières (77) dans une école privée au nord du Mexique. Les données colligées ont été étudiées en faisant une analyse de contenu.

La présente recherche a eu comme objectif de décrire le cas d’un environnement alimentaire scolaire et d’analyser les préférences, les connaissances et les pratiques alimentaires chez des enfants âgés de 6 à 12 ans. 65% des données (dessins) sont des images sur les fruits et les légumes. Il y a 129 établissements qui vendent des produits alimentaires dans une aire de 1000 m2 autour de l’école dont 29 dépanneurs. Les habitudes des écoliers et des écolières sont similaires, cependant ces dernières ont dessiné une quantité plus grande d’images sur les aliments sanitaires et elles présentent moins d’excès de poids. Seulement des écolières ont dessiné des salades tandis que les écoliers des fruits de mer.

Si les risques sexuels associés à la consommation de drogues chez les jeunes en situation de rue sont bien identifiés, tels que l’usage inconstant du préservatif et la prostitution (Chettiar et al., 2010; Hathazi et al. 2009), peu d’études ont documenté, à partir du point de vue des jeunes, le rôle de la consommation de drogues sur leur expérience des relations affectives et sexuelles. Le discours de quatorze jeunesen situation de rue(8 femmes et 6 hommes) quitémoignent d’une consommation de drogues intensive a été analysé à partir de la méthode qualitative de Tesch (1990). L’analyse des témoignages de ces jeunes montre quela consommation de drogues représente une expérience envahissante où la dépendance aux substances prend le dessus sur l’ensemble de leurs activités. Devant l’urgence de répondre à cet envahissement, ces jeunes mentionnent se sentir contraints de marchander leur sexualité pour obtenir rapidement de l’argent afin de consommer de la drogue. Quelques jeunes indiquent avoir tissé des relations affectives avec des conjoints qui étaient eux aussi dépendants aux substances, mais la plupart mentionnent que l’envahissement par la drogue fait obstacle au développement d’une relation amoureuse. En se démarquant des travaux sur les risques sexuels, cette étude montre que la consommation intensive de drogues vient enfermer certains jeunes dans la situation de rue en freinant leurs relations sociales et affectives au profit de leur dépendance aux substances.

Depuis plusieurs décennies, la communauté scientifique qui s'intéresse à l'adoption interraciale et internationale se questionne quant aux possibles répercussions qu'entraînent ces types d'adoption sur les personnes adoptées appartenant à une « minorité visible » (Barn, 2013 ; Lee, 2003 ; Samuels, 2009). Par leurs différences physiques apparentes avec leur famille adoptive et avec leur société d’accueil, les personnes issues de l’adoption interraciale ou internationale sont plus susceptibles de subir des micro-agressions (Baden, 2016). Bien que ce phénomène soit bien documenté aux États-Unis, il demeure méconnu dans plusieurs pays (Miller et al., 2020).  La présente étude a donc pour objectif de décrire les expériences de micro-agressions de femmes noires issues de l'adoption interraciale ou internationale au Québec et en France. Cinq femmes noires âgées de 28 à 43 ans, adoptées par des parents blancs au Québec et en France, ont participé à deux entretiens de recherche semi-structurés. Une analyse thématique révèle la diversité des micro-agressions qu’ont subies les participantes à l’école, dans les services de santé et au sein même de leur famille adoptive. Plusieurs parents refusent, en outre, de reconnaître le racisme qu’a subi leur enfant ou nient son appartenance à une minorité racisée. Des recommandations à l’endroit des parents et des professionnel·les qui œuvrent auprès de personnes adoptées sont formulées.

Basée sur l’analyse des entrevues semi-dirigées réalisées auprès de 19 immigrants iraniens dans les régions métropolitaines de Montréal et de Québec, cette recherche de nature qualitative examinera un sujet faiblement étudié au Québec comme ailleurs au Canada, soit les changements conjugaux qu’ont vécus les hommes dans une réadaptation aux rôles de genre et à la vie conjugale de la société d’accueil. Notre intention est de comprendre comment ces transformations ont affecté leur manière de faire et de se sentir comme homme et époux. L’analyse des entretiens révèle qu’il n’y a pas d’archétype familial qui s’applique à toutes les familles immigrantes. Face aux défis du contexte migratoire, les familles d’origine immigrée adopteront différentes stratégies afin de protéger l’unité familiale. Pour certains immigrants, il s’agira surtout de remettre en question quelques éléments familiaux d’origine pendant le processus de la réorganisation de vie alors que préservant d’autres schèmes familiaux de la société de départ. Ils opteront ainsi pour un modèle mixte s’inscrivant dans un processus de changement et de continuité. Les résultats mettront davantage en lumière le fait que certains couples ayant adopté la tradition comme principale forme de la rationalité conduisant les comportements des membres dans la société d’origine vivront de conflits engendrés surtout par la remise en question des modes de vie traditionnels, particulièrement ceux basés sur une division sexuelle des rôles.

Dans divers domaines de vie, il est important de découvrir les facteurs les plus prometteurs pour expliquer la performance d’une personne. La force mentale (FM) est l’un de ceux-ci. Elle est décrite comme une entité psychologique qui permet de réaliser des performances supérieures de façon constante, et ce, en présence de pressions, d’adversités ou d’obstacles (Gucciardi et al., 2015). Aussi, plusieurs chercheurs la conçoivent comme multidimensionnelle, c’est-à-dire représentée par un concept d’ordre supérieur qui intègre des dimensions distinctes, mais interreliées (Gucciardi et Gordon, 2011). Dans cette recherche, nous évaluons 12 dimensions de la FM chez des élèves du secondaire. De plus, nous sommes intéressés à vérifier si la FM et ses dimensions prédisent les résultats scolaires, la préférence pour résoudre des problèmes difficiles et la peur de l’échec. Nous avons évalué la FM auprès de 515 élèves du secondaire (filles 58 %) à l’aide du Mental Toughness Inventory (MTI; Middleton et al. 2007). Les résultats d’analyses par équations structurelles indiquent que la structure factorielle de cet instrument, développé dans le contexte sportif, est valide dans le contexte scolaire. Contrairement à nos hypothèses de départ, le facteur global de FM constitue un meilleur prédicteur des problèmes difficiles, des notes et de la peur de l’échec que les dimensions spécifiques de la FM. Les résultats sont discutés à l’aide de divers cadres théoriques et recherches actuelles sur la FM.

Étant une pratique incontournable du quotidien et encodée selon les normes de genre, l’habillement constitue un objet d’étude fertile pour explorer les réalités quotidiennes et largement méconnues des personnes de la pluralité des genres. Malgré la popularisation de la mode dite unisexe ou non genrée, la dimension genrée des vêtements demeure, faisant de l’habillement des pratiques quotidiennes de conciliation entre les normes binaires ainsi que les identités et les expressions de genre issues de la diversité. Dans cette communication, l'auteur·e présente les résultats finaux d’une étude menée dans le cadre de son mémoire de maîtrise en sociologie et portant sur les pratiques quotidiennes d’habillement de personnes non binaires et genderqueers. L’analyse des données recueillies lors de dix entretiens semi-dirigés, impliquant la présélection et la manipulation de vêtements, montre que l’habillement constitue un outil de reconnaissance et de subjectivation fluctuant à travers le quotidien. La présentation se centre sur les processus de négociation des normes de genre mis en œuvre par les personnes concernées. Analysées sous la perspective théorique des techniques et des technologies du genre, les pratiques d’habillement sont explorées telles des techniques quotidiennes de production et de visibilisation de genres pluriels. La recherche jette ainsi un éclairage nouveau et pertinent sur les multiples facettes du rapport entre identités et expressions de genre.

Le développement des processus participatifs dans le domaine de l'aménagement multiservice de la forêt permet de mieux prendre en compte les avis de parties prenantes multiples afin d’assurer une meilleure acceptabilité sociale du projet. Dans un contexte d’incertitude tel que celui des changements climatiques, une telle approche plus participative semble particulièrement appropriée puisqu’elle permet d’ajuster les choix de développement en fonction de la tolérance au risque des parties prenantes.Néanmoins, l’expérience dans ce type de démarche a montré les limites de certains processus collectifs et les difficultés que rencontrent les acteurs, aux visions parfois antagonistes, à s’accorder et à déterminer une solution satisfaisante pour l’ensemble du groupe. Dans ce contexte, nous souhaitons mettre en évidence les facteurs psycho-sociologiques qui influencent les parties prenantes, tant dans leurs décisions individuelles que collectives, et ce en nous appuyant sur la caractérisation des modèles mentaux et sur l'utilisation d'outils de simulation tels que les jeux sérieux.

La préadolescence est une période idéale pour investiguer l'identité de genre, car le développement des fonctions cognitives et l'importance de la socialisation à cet âge poussent les enfants à se comparer aux autres, notamment en ce qui a trait au genre. La littérature démontre qu'il existe un lien entre l'autoévaluation de sa typicité de genre et l'acceptation des pairs, mais les résultats sont mitigés. Depuis quelques années seulement, de nouvelles recherches prennent en compte les évaluations des pairs face à la typicité de genre, et les résultats démontrent des corrélations plus importantes et significatives. Pour bâtir sur cette nouvelle lignée, la présente recherche compare les autoévaluations et les évaluations des pairs face à la typicité de genre et associe ces variables à l'acceptation des pairs et à l'acceptation autoperçue des pairs. Ainsi, cette recherche contribue à accroître notre compréhension de l'impact de l'identité de genre sur les liens sociaux et pourrait nous amener à mieux encadrer les préadolescents dans le contexte social scolaire.



Les données proviennent de 351 étudiant.e.s de 5e et 6e année de trois écoles à Montréal, au Canada, et de deux écoles à Barranquilla, en Colombie. Les données ont été collectées en trois vagues, permettant ainsi une analyse longitudinale. L'analyse a été effectuée à l'aide de la modélisation linéaire hiérarchique et les effets modérateurs du genre, de l'emplacement géographique et du statut socioéconomique ont été évalués.

L’entrée dans la parentalité est vécue dans un contexte social et historique et selon des conditions variables d’un individu à l’autre. Les parcours qui mènent à la naissance d’un premier enfant se sont transformés à la suite de la Révolution tranquille au Québec. Le mariage n’est plus un passage socialement prescrit pour fonder une famille : la proportion de naissances hors mariage atteint maintenant près du deux tiers des naissances (ISQ, 2015). De plus, l’arrivée d’un premier enfant se fait à un âge toujours plus avancé, passant de 26 à 29 ans entre 1990 et 2014 (ISQ, 2015). Cette communication étudie 25 entretiens réalisés auprès de parents entrés dans la parentalité entre 1986 et 2015. L’expérience de la parentalité varie selon l’âge d’entrée, le contexte personnel et aussi social dans lequel elle s’inscrit, faisant état d'une variabilité d'expériences, et ce, même si nous couvrons des expériences qui s’échelonnent sur les 30 dernières années. J’analyserai ainsi le processus décisionnel entourant la venue du premier enfant. Les discours rétrospectifs des parents rencontrés font justement état de ce processus qui est marqué par un positionnement entre la certitude ou l’incertitude face au projet d’avoir un enfant. Enfin, la signification de ce projet, les conditions préalables à sa réalisation, ainsi que sa négociation tant personnelle que conjugale permettent d’approfondir les connaissances sur une question existentielle qui touche toutes les familles : sa (re)fondation.

Depuis 20 ans, on observe des changements législatifs et administratifs visant les acteurs de la santé, des services sociaux, des affaires municipales, etc. En plus de modifier les rôles et les responsabilités de ces acteurs, ces changements ont eu des répercussions sur les instances de collaboration réunissant des organisations des secteurs public et privé ainsi que du tiers secteur, ce que nous conceptualisons comme des réseaux locaux d’action collective (RLAC), intervenant sur des problèmes sociaux complexes pour lesquelles une action intersectorielle est requise (jeunes en difficulté, pauvreté, etc.). Cette communication se fonde sur une étude de cas multi-site voulant comprendre comment ces transformations institutionnelles, exacerbées par la crise pandémique, ont affecté les RLAC et influencé leur capacité à produire des actions innovantes. Ancrée dans quatre régions du Canada, l’étude s’inspire notamment de la théorie de l’acteur-réseau. Les éléments étudiés sont notamment : les impacts des changements sur la structure et le fonctionnement des RLAC, et les acteurs et les stratégies mobilisés par les RLAC. Les résultats préliminaires indiquent que quoique cela puisse allonger le temps nécessaire à la mise en œuvre des projets, ces changements peuvent modifier positivement les rapports entre les acteurs et les actions réalisées par le RLAC (ex. intervention de proximité en itinérance opérée par une collaboration intersectorielle qui utilise la technologie).

Cette proposition de communication a pour objectif de présenter les effets des mutations du marché des services de soutien à domicile sur le «sens du travail» chez les travailleuses du système d’allocation directe Chèque emploi-service (CES). Les analyses préliminaires issues de 12 entretiens semi-directifs indiquent un rapport au travail subversif demandant l'appréciation des émotions comme force de travail afin de saisir «l'éthos du care».

Malgré des conditions d'emploi précaires et peu lucratives, les travailleuses font valoir une haute satisfaction, où le sentiment d'être utile et intégrée dans des rapports affectifs voile le rapport d'exploitation sexiste et raciste induit par les réorganisations du marché du travail et des politiques sociales. La récurrence et la force de ces témoignages, ainsi qu'une approche féministe basée sur la théorie du point de vue, invitent alors la chercheuse à explorer les tensions et interstices entre les différentes représentations du travail «salarié» et «domestique». Quel est le sens du travail au quotidien lorsque celui-ci se situe aux marges des conceptualisations dominantes? Comment les motifs financiers et affectifs sont-ils (ré)appropriés par les travailleuses elles-mêmes?

Cette recherche prend pour point de départ une expérience de travail personnelle, suivie d'allers-retours exploratoires entre la théorie et l'empirie. C'est de cette première incursion sociologique qu'ont émergé les questions qui ont orienté la recherche présentée.

J’aborderai le concept d’intérêt de l’enfant et aurai pour objectif d’en dégager les subtilités et d’en vérifier la compréhension par les acteurs sociaux en prenant à partie l’exemple de l’avant-projet de Loi modifiant le Code civil et d’autres dispositions législatives en matière d’adoption et d’autorité parentale. Je postulerai que le caractère polymorphe du concept en permet l’instrumentalisation, les acteurs sociaux cherchant, par la représentation qu’ils s’en font, à défendre leurs intérêts. Ma méthodologie sera subdivisée en deux parties. D’abord, je m’attarderai à dresser l’historique de l’intérêt de l’enfant et en identifierai les fondements. Je chercherai aussi à en dégager les bases légales et à effectuer l’analyse doctrinale et jurisprudentielle de ses critères. En second lieu, j’examinerai les discours des 23 intervenants d’importance dans le cadre des consultations menées par la Commission des institutions sur l’avant-projet de loi susdit. En somme, je validerai mon hypothèse et exposerai mes résultats de recherche, qui démontrent que bien que les chercheurs universitaires aient une position ne cherchant pas à insister sur une dimension de l’intérêt de l’enfant convergeant vers leur mission, les propos des ordres professionnels, des groupes de pression et des organismes para-gouvernementaux sont à l’effet contraire. Enfin, l’intérêt de l’enfant n’ayant jamais fait l’objet d’une étude juridique approfondie, mon exposé contribuera à l’avancement des connaissances.

L’identité professionnelle en travail social fait l’objet de débats récurrents au sein de la profession. On constate notamment une situation de malaise chez les acteurs lorsqu’il s’agit de légitimer sa pratique et de la distinguer de celle des autres métiers relationnels (Franssen, 2000). Connaissant l’influence majeure de la formation initiale sur le développement de l’identité professionnelle, la façon dont les étudiants adhéreront aux représentations de la profession partagées par l’ensemble du groupe professionnel en dira long sur le développement éventuel d’un malaise identitaire. Afin de connaître les impacts de la formation sur l’identité professionnelle des futurs travailleurs sociaux de la région de l’Abitibi-Témiscamingue qu’un projet de recherche s’est intéressé aux conceptions du travail social chez les étudiants du baccalauréat en travail social de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. La présente communication vise à exposer les principaux résultats de cette recherche menée dans le cadre des travaux de l’Équipe de recherche et d’analyse des pratiques professionnelles (ERAPP). Après avoir abordé l’évolution des conceptions des étudiants au cours de leur trajectoire académique, il sera discuté des facteurs qui influencent l’apprentissage de l’ethos de la profession et qui, en même temps, poussent progressivement bon nombre d’étudiants, à l’instar du groupe des travailleurs sociaux, à se porter défenseurs de l’identité professionnelle du travail social.

La présente étude, basée sur 15 entretiens qualitatifs menés durant l'eté 2011 dans une ville de l'Est de la France, propose une investigation du discours antiraciste des immigrés de la classe moyenne supérieure. En se concentrant uniquement sur des professions au capital culturel et éducationnel élevé, l'étude explore la manière dont des immigrants d'origine et d'âge divers tiennent un même discours visant à éliminer symboliquement le raciste en le présentant comme inférieur et en décalage avec la communauté nationale. Ces 15 entretiens explorent la manière dont le répertoire national français du Républicanisme, des Lumières mais aussi de l'élitisme culturel permettent à ces immigrants de construire des frontières symboliques contre la rhétorique raciste, en particulier celle du Front National. Finalement, par-delà les réponses, nous anlysons aussi les formes surprenantes de la souffrance sociale dans les milieux aisés: ce que nous supposions être les "protections du statut", c'est-à-dire l'absence d'un racisme ouvert et accusateur, se retournent contre l'immigré qui est en situation perpétuelle de doute dans des situations où les cartes et les repères de l'intéraction avec le raciste sont brouillées. Nous tirons finalement les conséquences de cette étude pour l'antiracisme contemporain, et les enjeux de la lutte contre racisme subtil, en France, mais aussi à l'étranger, par des comparaisons internationales, notamment avec les Etats-Unis.

On ne peut parler d’une mode si une esthétique touche uniquement un groupe marginalisé. Or, il existe toujours un décalage entre la naissance d’une esthétique corporelle et/ou vestimentaire et son adoption par un nombre significatif d’individus. En retraçant la logique de pensée de ceux et celles qui créent les tendances, qui s’en inspirent ou qui les copient, il devient possible de saisir cet espace temporel. Pour en faire la démonstration, nous appréhendons le processus d’appréciation collective de l’esthétique punk —qui a mis plus de trente ans à infiltrer la masse populaire— à partir des « parcours modèles de la pensée » issus de la conception kantienne de la logique. Notre démarche permet de saisir les fondements du phénomène de contagion sociale qui caractérise toute mode. Il offre également des pistes de réflexion sur les déterminants temporels des courants esthétiques vestimentaires et sur la stagnation de la mode contemporaine. 

En fin de vie, la contribution du travail social s’avère essentielle lors de la planification des soins des personnes malades. L’expertise du travail social permet une analyse systémique de la relation entre le malade et son environnement en cohérence avec ses rôles sociaux et son projet de fin vie. Dans le cadre d’une thèse en travail social, une formation interprofessionnelle sur la planification de la fin de vie a été développée, implantée et évaluée. 26 professionnels de la santé de disciplines différentes en exercice au CHU de Québec et au CIUSSS de la Capitale-Nationale ont participé à cette étude. L’analyse secondaire des données recueillies à chacune des phases de la recherche sous l’angle de la profession du travail social mettent en lumière la reconnaissance par les autres professionnels de l’expertise des travailleurs sociaux au regard des prises de décision en fin de vie, qui se traduit dans leur capacité à identifier les enjeux présents dans l’histoire sociale de la personne, la dynamique familiale et la qualité du réseau de soutien. Les résultats permettent d’envisager que d’autres formations sur la fin de vie codéveloppées par des travailleurs sociaux seraient bien reçues par les autres professionnels. La mobilisation de l’expertise des travailleurs sociaux s’avère particulièrement importante dans le développement de formation dans le cadre de l’application de l’élargissement potentiel des critères d’admissibilité à recevoir l’aide médicale à mourir au Québec.

Depuis la publication de la Politique d’intervention en matière de violence conjugale (gouvernement du Québec, 1995), l’État oriente les pratiques dans le domaine de la violence conjugale (VC) au Québec selon une approche intégrant les réponses psychosociales et judiciaires. En cohérence avec ces orientations, des récits de pratiques provenant d’intervenants psychosociaux œuvrant en périphérie du système judiciaire en VC ont permis de documenter des services spécialisés où le judiciaire et le social coexistent au quotidien (Bélanger, 2012; Dufour, 2012; Poupart, 2012). Devant ces pratiques, il est pertinent de se demander si cette coexistence a eu pour effet de créer un nouvel univers de travail et par ricochet, une identité professionnelle propre à ces intervenants. En vue notamment de répondre à cette question, 37 intervenants psychosociaux et pénaux pratiquant auprès des personnes aux prises avec la VC dont la situation est judiciarisée ont participé à des entretiens individuels semi-directifs où ils ont été questionnés au sujet de leurs représentations professionnelles. La présentation orale proposée exposera certains résultats de ces entrevues. Il sera par exemple questions des motivations et des compétences évoquées par les personnes rencontrées pour œuvrer dans ce domaine. Ces résultats seront discutés et mis en relation avec la façon dont ces intervenants définissent leur identité professionnelle.

Après le séisme survenu en Haïti le 12 janvier
2010, un programme spécial de parrainage fut mis en place par le Ministère québécois de
l’immigration et des communautés culturelles 
afin de permettre à quelques milliers de citoyens haïtiens de rejoindre
leur famille résidant dans la province. Cette communication s’appuie sur une recherche exploratoire sur les
expériences migratoires de nouveaux-arrivants Haïtiens parrainés dans le cadre
de ce programme. Des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de 7
hommes et 2 femmes âgés entre 23 et 60 ans. L’objectif était de rendre compte
des formes de différence auxquelles
font appel ces personnes lors de l’élaboration de leur expérience migratoire.
En d’autres mots, la question qui sous-tendait notre réflexion était de savoir
si la construction des expériences de ces personnes passait automatiquement par
la mobilisation de référents identitaires (racialisés ou ethnicisés ou
culturalisés)? Dans cette présentation nous aborderons essentiellement la
racialisation comme pratique discursive de la différence, la perception de
l’ « haïtianité » et la langue comme outil de résistance.