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L’exploitation sexuelle des enfants (ESE) ou la prostitution des enfants est une industrie mondiale dans laquelle des mineurs sont les biens échangés sur un marché (Département américain de la justice, 2010) pour des activités sexuelles. L'ESE est de plus en plus reconnue comme un problème social et représente une violation des droits humains, et des efforts sont déployés pour lutter contre ce fléau. Ces dernières années, ce marché prospère en Afrique subsaharienne avec une offre et une demande fiables de services sexuels. La présente étude propose une analyse empirique afin d’examiner les déterminants pertinents de la prise de décision des enfants par rapport à l’ESE en présence d’un choc au Togo et au Burkina Faso. A l’aide de données secondaires de ces deux pays, cette recherche permettra i) d’analyser les principaux déterminants dans les dimensions économiques, culturelles et sociales de l’ESE ; ii) de proposer des politiques publiques appropriées pour amortir les effets fléau.  

Bruxelles, fin octobre 1847 — Marx rédige une longue étude intitulée La Critique moralisante et la morale critique, dans laquelle il remarque notamment que « le bon sens “grobianisch” transforme la différence de classe en “grosseur du porte-monnaie” et l’antagonisme de classe en “démêlés de métier”. La grosseur du porte-monnaie est une différence purement quantitative,  par quoi l’on peut à volonté exciter l’un contre l’autre deux individus de la même classe » (Œuvres, t. III. Paris, Pléiade, p. 766). En d’autres mots, Marx ne conçoit pas les inégalités sociales comme nous les concevons spontanément ou intuitivement aujourd’hui, et il s’intéressait d’abord à la différence qualitative qui existe entre les classes sociales. Comme nous nous proposons de l’expliquer et de le justifier dans le cadre de notre présentation, la lutte marxienne des classes n’oppose absolument pas les riches et les pauvres, mais bien plutôt les travailleurs et les non-travailleurs, les titulaires de salaires et les percepteurs de plus-value, les hommes libres et les esclaves, les patriciens et les plébéiens, les barons et les serfs, les maîtres de jurande et leurs compagnons.  

Les populations autochtones sont confrontées à de nombreux obstacles pouvant limiter la persévérance scolaire et expliquer les faibles taux de diplomation observés en comparaison avec les allochtones. Les transitions scolaires sont dépeintes comme déterminantes pour la persévérance. Cependant, très peu d’études comparent les facteurs qui influencent les transitions avec ceux de la persévérance et le rôle des familles, des communautés et du milieu urbain est généralement occulté. Ainsi, l’objectif de cette communication est de présenter les résultats d’un projet de mémoire décrivant le rôle de la famille, de la communauté et du milieu urbain dans la scolarisation d’étudiantes autochtones fréquentant un établissement collégial du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce mémoire s’insère dans un projet de recherche collaborative réalisé auprès d'étudiants autochtones au postsecondaire. Une analyse secondaire réalisée à partir du témoignage longitudinal de six étudiantes a permis d’identifier que la majorité des facteurs de risque et de protection touche la transition dans toutes ses étapes, ainsi que la persévérance. De plus, ils témoignent de l’importance des familles et des communautés sur l’intention d’entreprendre une transition et quant à la persévérance. Ces résultats sont particulièrement importants afin de bonifier l’accompagnement des étudiants autochtones et les taux de diplomation postsecondaires qui s’avèrent essentiels pour améliorer les conditions de vies des communautés autochtones. 

Au cours des quinze dernières années, l’économie sociale est devenue une pratique incontournable dans le milieu communautaire québécois. L’institutionnalisation de cette forme d’économie alternative à la fin des années 1990 a permis de reconnaître son importance dans le développement des communautés locales. Si certains acteurs ont vu dans cette institutionnalisation un désengagement de l’État, d’autres se sont montrés plus favorables à cette entrée en scène des mouvements sociaux sur le terrain de l'économie. La littérature scientifique a largement documenté cette montée de l’économie sociale, en s’intéressant à son rôle, à son rapport avec les pouvoirs publics et à ses impacts socioéconomiques. Or, peu d’écrits ont étudié la transformation qu’a suscité l’économie sociale sur les pratiques traditionnelles dans le milieu communautaire. Cette communication vise à répondre à ce questionnement en exposant le parcours d’une table de quartier qui a démarré un projet de marchés alimentaires ambulants. En nous basant sur des documents internes et un corpus d’une dizaine d’entrevues individuelles, nous identifierons sur quels aspects du fonctionnement de la table l’initiative économique génère-t-elle des pressions. Nous verrons également à quel point le virage économique de la table modifie son identité collective. Ces résultats nous permettront en définitive de mieux comprendre comment est vécue la tension entre l’économique et le social au sein d’un organisme à but non lucratif.



Les effets délétères des jeux de hasard et d’argent (JHA) sur l’individu et son entourage représentent un enjeu important pour la santé publique. Alors que le jeu problématique se présente fréquemment en concomitance avec des problèmes de consommation, l’effet de cette concomitance sur les difficultés des joueurs problématiques (JP) n’est pas encore bien défini. La présente étude adresse ce problème en dressant un profil différentiel des atteintes d’une population clinique de JP avec ou sans problèmes d'abus/dépendance aux substances psychoactives (SPA). Les évaluations (Indice de gravité d’une toxicomanie; IGT) de 322 JP adultes consultant dans un centre de réadaptation ont été analysées; 132 JP ont des problèmes de consommation et 190 JP n’ont pas ces problèmes. Les résultats d’une MANOVA effectuée sur l’ensemble des données indiquent que les JP ayant des problèmes de consommation présentent des atteintes plus sévères aux plans professionnel, judiciaire, psychologique et relationnel. Toutefois, ce sont les JP sans problèmes de consommation qui présentent des atteintes plus sévères quant aux habitudes de JHA. Les résultats de l’étude témoigne d’un besoin d’intervention aux plans relationnel et psychologique chez les deux groupes de JP, quoique plus important chez les JP ayant des problèmes de consommation. L'étude révèle également la nécessité de considérer la concomitance d'abus/dépendance aux SPA dans les traitements offerts aux JP.



Malgré que les interprètes de langue des signes soient reconnus au même titre que leurs confrères de langues officielles (OTTIAQ, 2008), la multitude des compétences spécifiques attendues pour ces interprètes (Schick et al., 2005; Napier et al., 2006) soulève le problème d’une liste distincte de compétences basée sur la seule différence de modalité linguistique. Dans ce cadre, nous proposons une analyse critique des descriptions de tâche pour les interprètes visuels dans le but de : i) faire état du rôle de l’interprète, des composantes de sa tâche, ainsi que des compétences nécessaires pour lui permettre d’exercer adéquatement son métier dans trois domaines : le sociocommunautaire, le scolaire et le service de relais vidéo (SRV). Dans un premier temps, nous comparerons les descriptions actuelles des compétences exigées par les employeurs, les ordres et les associations professionnelles d’interprètes LSQ/français. Dans un deuxième temps, nous décrirons les programmes actuels de formation postsecondaires canadiens en interprétation visuelle quant aux trois domaines ciblés choisis en ce qu’ils représentent les deux principaux domaines dans lesquels oeuvrent les interprètes visuels (sociocommunautaire et scolaire) ainsi qu’un domaine en émergence impliquant de nouvelles compétences reliées au SRV. Finalement, nous discuterons des résultats de cette analyse descriptive en regard de la mise en place d’une évaluation provinciale des interprètes LSQ/français.

Au Canada, 52,2% des enfants placés sont autochtones, alors qu'ils ne comptent que pour 7,7% de l'ensemble de la population. Les mères sont généralement tenues responsables et plus souvent signalées pour négligence en protection de la jeunesse (PJ). Hormis le colonialisme, la pauvreté, les dépendances, et la violence institutionnalisée qui expliquent partiellement ces constats, des incompréhensions demeurent. Cette communication propose d'éclairer l’expérience parentale des mères innues pour comprendre si leurs savoirs et repères culturels sont reconnus et valorisés au contact de la PJ. En s’appuyant sur l’histoire, les cosmologies innues et une logique d’autodétermination, le constructivisme social et l’action historique ont servi d’écran d’analyse. 15 entrevues de type récit biographique ont été réalisées auprès de 9 mères innues, issues d’une même communauté, et dont (au moins) un enfant a fait l’objet de mesures de protection. Les résultats préliminaires de l'étude établissent le souhait des répondantes que leurs réalités culturelles et besoins familiaux singuliers soient davantage pris en compte pour garantir la sécurisation culturelle et la réduction de prise en charge de leurs enfants en PJ. Les retombées de cette étude permettront d’outiller les intervenants et milieux de pratiques, et à l’instar des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, d’émettre des recommandations pour la réforme législative de services en enfance famille autochtone.

Les tribunaux de santé mentale (TSM) visent des personnes ayant commis des délits mineurs dont la cause peut être attribuée à leurs problèmes de santé mentale, comme circonstance atténuante. Les juges et avocats y jouent un double rôle. D’une part, ils doivent s’assurer du bien-être des personnes accusées, les traiter avec bienveillance et assurer leur cheminement thérapeutique. D’autre part, ils doivent assurer la sécurité publique en prenant des décisions concernant les risques de dangerosité des personnes accusées. Comment peuvent-ils assurer ce double rôle? Comment un tribunal peut-il être à la fois coercitif et bienveillant? Cette étude a eu pour objectif de rendre visibles les relations de pouvoir et de coercition au sein du TSM de la Cour municipale de Montréal, avec une approche d’observation directe non participante d’audiences pendant 85 heures, de décembre 2021 à septembre 2022. L’analyse des données nous a amenées à soutenir que bien que l’accompagnement au sein des TSM se veut bienveillant et clément, il reproduit des relations de pouvoir, notamment en jouant sur une zone d’ombre juridique pour pousser les participants à accepter des traitements qu’ils auraient refusés autrement. Cette étude est importante dans un contexte où de plus en plus de TSM sont instaurés au Québec et ailleurs dans le monde, malgré le manque de littérature scientifique.

Les étudiants issus des peuples autochtones démontrent un taux de succès scolaire inférieur au Canadien moyen (Richards, 2011). Toutefois, le taux de diplomation s’améliore (Statistiques Canada, 2016). Le premier objectif de cette étude était de dresser un portrait des types de motivations (Deci et Ryan, 1985) incitant les étudiants issus des peuples autochtones à poursuivre leurs études au niveau collégial. Le deuxième objectif visait à identifier les facteurs liés à leur rétention scolaire. Des entrevues semi-structurées ainsi qu’une analyse thématique auprès de 9 (n = 3 issus des peuples autochtones et n = 6 non-issus des peuples autochtones) professionnels de l’éducation (p.ex. aide pédagogique individuelle, coordonnateur de centres de ressources autochtone) accompagnant les étudiants lors de leur transition du secondaire au collégial ont été menées. En lien avec le premier objectif et selon les perceptions des participants, aucune motivation intrinsèque n’a été identifiée, alors que des motivations extrinsèques régulées de manière externe, introjectée et identifiée ont été relevées. En lien avec le deuxième objectif, favoriser l’autonomie des étudiants, s’adapter à leurs styles d’apprentissage et entretenir une relation de confiance contribueraient à leur rétention scolaire. Cette étude souligne l’importance de mettre l’accent sur des motivations intrinsèques ainsi que de considérer ces facteurs de rétention dans l’expérience académique, au collégial, de ces étudiants.

La sexualité des femmes a longtemps été réprimée et plusieurs études concluent encore que les femmes portent un regard négatif sur leur masturbation et leur droit au plaisir sexuel (Hogarth et Ingham, 2009; Kaestle et Allen, 2011). Les études sur la masturbation féminine réalisées à ce jour n’ont pas réussi à détailler les processus de la masturbation des femmes et son rapport avec la santé sexuelle. Cette recherche qualitative exploratoire s’intéresse aux manières que la masturbation régulière (définie comme une fois par mois ou plus) module la santé sexuelle des femmes à travers le développement du concept de soi sexuel. En explorant le vécu de la masturbation à partir du point de vue des femmes et en interprétant ces expériences à l’aide du concept de soi sexuel et des théories critiques féministes, nous tenterons de décrire les processus qui sont sous-jacents à une sexualité plus épanouie et une meilleure santé sexuelle. Quatorze femmes âgées de 18 à 30 ans qui se masturbent régulièrement ont participé à des entrevues individuelles semi-dirigées. Les analyses préliminaires indiquent qu’il y a des différences entre les débuts masturbatoires à l’enfance et à l’adolescence. Aussi, nous décelons une différence entre les femmes hétérosexuelles et les femmes homosexuelles dans leur vécu de l’entrée à la sexualité dyadique qui semblent être plus aisé pour ces dernières. Des pistes de recherches futures et d’interventions seront développées lors de cette communication.

Au Canada seuls le NB et l'Alberta ont des taux équivalents ou supérieurs au taux de suicide québécois (INSPQ, 2015). Les groupes les plus à risque sont les hommes de 35-49 et 50-64 ans. Le niveau socioéconomique joue aussi un rôle (Pratt, 2011). C'est dans ce contexte qu'un projet pilote en prévention du suicide visant à sensibiliser et informer plus particulièrement les hommes les plus à risque a été mis sur pied, soit le projet « Et moi, comment ça va ? » (EMCCV). Cette évaluation vise à identifier la nature et le niveau de rayonnement des extrants de ce projet. Elle vise ensuite à examiner dans quelle mesure les objectifs visés à court et moyen terme par chacun des extrants, puis par le projet en entier, sont atteints. Pour chaque extrant, puis globalement, les principaux aspects retenus, les points forts et les limites sont également examinés. Cette évaluation est une étude de cas où le « cas » étudié est le projet EMCCV. Une variété de sources de données, quantitatives mais surtout qualitatives, sont utilisées afin de permettre la triangulation. Des statistiques de fréquentation et de diffusion sont utilisées ainsi que quatre focus groups d'hommes de différentes tranches d'âge et un focus group d'experts cliniques. Les groupes les plus réceptifs aux différents extrants du projet ont été les hommes des groupes d'âge visés. Plusieurs objectifs ont été atteints (à des niveaux divers) mais pas tous. Plusieurs recommandations sont faites pour bonifier les suites du projet.

La situation mondiale engendrée par la COVID-19 a accéléré l’utilisation des technologies numériques dans le domaine de l’éducation, limitant ainsi l’accès à des milliards d’apprenants de tous les niveaux, aux établissements d’enseignement. Or, la possibilité d’appliquer ce type d’enseignement au service social a été largement discutée et de nombreuses recherches soulignent son efficacité sur l’acquisition de connaissances déclaratives. Cet article présente les résultats d'une étude qualitative ayant interrogé 10 étudiants sur les facteurs qui facilitent ou contraignent l’utilisation des technologies numériques dans un cours d’initiation en travail social. Les résultats vont à l’effet que les cours en ligne permettent une plus grande flexibilité et une autonomie en matière de gestion du temps. Afin de faciliter les apprentissages, il est primordial de bien structurer les outils pédagogiques utilisés et offrir un accompagnement soutenu aux étudiants.  Les résultats sont mis en dialogue avec les écrits scientifiques et, en conclusion, sont identifiés les enjeux et défis pour l’enseignement en travail social.

L’adolescence est une période où la direction
des changements dans l’estime de soi suscite toujours le débat. Cependant, son
lien avec la perception d’acceptation sociale est bien établi (Harter, 1999).
Cette étude vise à 1) identifier les différentes trajectoires de développement
de l’estime de soi de 797 élèves sur une période de 6 ans (âge moyen au T-1 =
10,7 ans) et 2) d’étudier le lien entre l’appartenance à l’une de ces
trajectoires d’estime de soi et le sentiment d’acceptation sociale chez ces
même jeunes au dernier temps de mesure. La méthode de Nagin (1999), a permis
d’identifier 4 trajectoires d’estime de soi (BIC=-3098.85). Les résultats
montrent des différences quant à l’acceptation sociale perçue pour certains patrons
d’évolution. Ainsi, l’acceptation sociale perçue par les jeunes suivant une
trajectoire d’estime de soi basse (7,7%) est plus faible que celle de tous les
autres groupes. La perception d’acceptation sociale des jeunes du groupe où
l’estime de soi est ascendante (14,2%) et du groupe elle est élevée (50,5%) est
semblable. Les élèves du groupe dont l’estime de soi est moyenne et stable, (26,7%)
ont une perception d’acceptation sociale plus élevée que celle du groupe d’estime
de soi basse,  mais plus faible que celle
des deux autres trajectoires. Aucun effet du sexe n’a été trouvé. La discussion
traitera des différences développementales dans l’estime de soi et de leur
impact sur la perception d’acceptation sociale des jeunes dans leur groupe de
pairs.

L’association entre l’anxiété et la dépression durant l’adolescence est bien établie dans la littérature scientifique. Toutefois, la contribution spécifique et indépendante des différentes formes d’anxiété reste très peu étudiée. En effet, peu d’études prennent en considération les autres troubles anxieux, ce qui limite notre compréhension vu l’importante comorbidité entre ces troubles. Cette comorbidité suggère également l’existence d’un concept général latent, soit la propension à l’anxiété. La présente étude vise à établir la structure latente des différentes formes d’anxiété en utilisant des analyses bifactorielles et à analyser la contribution spécifique et indépendante de ces différentes formes d’anxiété sur la dépression à l’adolescence. Ainsi, 481 élèves australiens ont rempli un questionnaire durant leur dernière année au secondaire. Les résultats montrent qu’un modèle bifactoriel comprenant un facteur général et six formes spécifiques d’anxiété présente une meilleure adéquation, et que l’anxiété de performance est le facteur spécifique le mieux défini, et ce, même après avoir pris en compte la propension générale à l’anxiété. Les résultats montrent également que la propension générale à l’anxiété est un prédicteur important de la dépression tout comme les différentes formes spécifiques d’anxiété. Cette étude contribue ainsi à mieux comprendre la structure des différentes formes de l’anxiété et son lien avec la dépression à l’adolescence.

Ces dernières années, la popularité de l’humour n’a cessé de s’accroître et de générer, uniquement en 2009, des recettes de près de 45,5 M de revenus de billetterie pour une population d’1,3 M de spectateurs.

L’humour au Québec semble de plus en plus ancré dans notre culture ; de l’humour absurde à l’humour politique en passant par l’humour « trash » ou bon enfant, tous les genres sont permis, sans réelle censure. 

Humoriste, une profession. Mais la question que l'on se pose est, comment vit-il avec cette professionnalisation ? C’est bien là le cœur de cette recherche. L’humoriste existe, depuis longtemps maintenant, même s’il n’a pas toujours été considéré comme un professionnel au même titre qu’un comédien ou qu’un chanteur.Le vécu de cette professionnalisation sera abordé grâce à la collaboration d’une dizaine d’humoristes qui ont fait un exercice d’introspection sur leur travail et la façon dont ils le menaient à bien. Différents thèmes ont été abordé, dont l’origine de leur choix, leur parcours académique ainsi que professionnel, leurs revenus, la reconnaissance du public mais aussi de leurs pairs, la responsabilité qu’ils ont ou qu'ils n'ont pas, et enfin, le phénomène de cette notoriété grandissante.

Cette étude exploratoire nous apportera une vision plus en profondeur de leur profession à l’aide de la "théorie ancrée". Cette même théorie qui me permettra de tirer mes propres conclusions et d’apporter un regard nouveau sur ce phénomène de société.

Le débat entre partisan·es de la violence et de la non-violence divise les mouvements sociaux depuis leur avènement. En raison de l’association essentialiste entre femmes et non-violence, il prend une tournure différente au sein des mouvements féministes, présumés d’emblée comme étant pacifiques. Pourtant, nombre d'entre eux ont fait et font usage de la violence pour résister ou pour survivre, dont l’exemple le plus pertinent est celui des suffragettes britanniques. Ainsi s’est forgée la notion d’autodéfense féministe, qui permet de remettre en question la binarité simpliste entre violence et non-violence. Peu étudié par les théoriciennes féministes, qui s’intéressent davantage à la violence contre les femmes qu’à la violence des femmes, ce sujet reste tabou, alors même qu’il fait selon moi partie de notre héritage féministe. Mon travail consistera ainsi une réflexion sur la place de la violence dans les mouvements féministes. Il s’agira de se demander comment (re)définir la violence dans une perspective féministe, particulièrement à partir des travaux de philosophes féministes marxistes, décoloniales, et/ou abolitionnistes du système pénal. En effet, j’avance que les perspectives féministes peuvent nous permettre d’aller au-delà de la définition traditionnelle de la violence en science politique, qui se limite trop souvent à la violence physique ou psychologique, sans prendre en compte ses aspects structurels ni la façon dont la violence est genrée et racialisée.

Nul psychothérapeute qui œuvre auprès de personnes qui ont vécu une expérience traumatique n’est à l’abri du trauma vicariant. Afin de mitiger l'expérience du trauma vicariant, plusieurs auteurs soutiennent qu’une meilleure connaissance de soi et la pratique du soin de soi (self-care) sont à promouvoir. Dans le domaine de l’art-thérapie, la réponse par l’art constitue une pratique couramment utilisée à des fins d’exploration personnelle et de soin de soi. La méthode de l’étude discutée dans le cadre de cette présentation est ancrée dans un cadre appartenant à la recherche-action. Un art-thérapeute professionnel a été formé afin d’offrir un atelier conçu pour les sensibiliser au trauma vicariant et pour présenter la réponse par l’art comme outil de soin de soi. Huit psychothérapeutes qui travaillent avec des personnes réfugiées ont été recrutés y participer. Trois entretiens semi-structurés individuels ont été tenus suite à l’atelier sur une période de deux mois afin de comprendre l’expérience des participants et d’évaluer les répercussions de leur participation à l’atelier à court et moyen termes. Les résultats préliminaires de l’analyse thématique des données recueillies seront présentés. Des recommandations quant à la mise sur pied de programmes de sensibilisation au trauma vicariant et de formation à la réponse par l’art comme outil de soin de soi répondant aux besoins des psychothérapeutes qui travaillent avec des personnes réfugiées seront proposées.

L’enfant et son développement font l’objet d’une préoccupation grandissante dans nos sociétés. Bien que l’État ait pris une plus grande responsabilité dans la garantie d’un environnement propice au développement de l’enfant, c’est en d'abord aux parents que revient la tâche de s’assurer de sa sécurité et de son épanouissement. La protection de l’enfant en tant que sujet de droit implique parfois une limitation de la liberté des parents ou des personnes qui ont une responsabilité à son égard. Avec l’idée de compétence travaillée par les professionnels de la protection de l'enfance, il s’agit avant tout de reconnaître les parents comme étant potentiellement aptes à répondre aux besoins de leur enfant. Toutefois, la reconnaissance des capacités parentales semble ne pas s’accompagner d’une plus grande perméabilité par rapport à la diversité des modes éducatifs.Cette recherche qualitative menée en s’inspirant de l’approche par théorisation ancrée, propose d’apporter une meilleure connaissance sur la façon dont les discours concernant la parentalité et les compétences parentales s’articulent en pratique et sont expérimentés par les familles et les professionnels. Nous avons choisi de nous intéresser à la mesure d’Action Éducative en Milieu Ouvert en Suisse. Celle-ci s'adresse aux familles suivies par les services de protection des mineurs et a pour objectif le maintien de l'enfant dans son milieu d'appartenance, par un travail sur les compétences parentales.

Les jeunes féministes, qu’on associe à la génération Y, vivent dans un contexte différent de celui des générations qui les ont précédées : leurs outils de militance se sont transformés. 

Dans le cadre de ma recherche, j’ai fait une étude de type qualitative de l’univers du blogue québécois Je suis féministe, où j’ai rencontré 11 femmes lors d’entrevues individuelles et de groupes ainsi que fait des observations participantes.La question principale était : «Que représente l’univers du blogue pour les féministes québécoises actuelles ?». Je cherchais à interpréter le sens que ces jeunes féministes donnent à leur activité sur le blogue ainsi qu’aux médias sociaux.

Selon mes résultats, le blogue s’apparentait en quelque sorte à une école féministe en ligne puisqu’il permettait aux jeunes femmes d’avoir un premier contact avec les féminismes au travers de leur participation au blogue, par la lecture et l’écriture de billets. Le blogue a permis à plusieurs jeunes femmes de faire leur «coming-out» féministe, qui représente la première fois où elles s’affichent publiquement féministe dans un texte qui est publié sur le blogue. 

De plus, bien qu’elles s’affirment féministes, elles ont encore du mal à se définir comme des personnes engagées sur le même pied d’égalité que d’autres qui pratiquent des formes de militantisme plus traditionnelles. Ces jeunes femmes perçoivent aussi cette nouvelle possibilité d’implication en ligne de manière complémentaire aux autres formes d’engagement.

Problématique
Il est documenté dans la littérature que les étudiant·es trans et non binaires (TNB) subissent plus de violences sexuelles en milieu d’enseignement supérieur que leurs pairs cisgenres. L’étude des répercussions de ces violences et des différences intragroupe permettra une meilleure compréhension de la problématique et l’amélioration de services d’aide parfois peu adaptés aux réalités diverses de cette population. 

Objectifs
L’objectif du projet est de comparer les répercussions des violences sexuelles en milieu collégial (VSMC) subies par divers groupes d’étudiant·es TNB, puis d’explorer les facteurs pouvant être associés à ces répercussions, comme l’identité / la modalité / l’expression de genre et la perception d’un climat cissexiste dans le milieu. 

Méthodologie
Les données proviennent d’une banque anonymisée du projet Alliance 2SLGBTQIA+, un projet partenarial piloté par la Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur (VSSMES). Des analyses secondaires ont été menées avec un échantillon d’étudiant·es TNB ayant subi des VSMC (n = 367). 

Résultats
Les résultats des analyse de la variance (ANOVA) indiquent qu’il existe des différences significatives entre certains groupes, notamment entre les hommes trans et les personnes non binaires, au niveau des répercussions totales rapportées. Les résultats finaux, incluant ceux des régressions linéaires, seront présentés dans la communication libre. Ces résultats confirment que les personnes étudiantes TNB ne rapportent pas toutes les mêmes répercussions à la suite des VSMC vécues.

Le travail des éducatrices en services de garde à l’enfance comporte de grands défis, notamment lorsque certains enfants présentent des comportements d’agression. La gestion des comportements des enfants peut s’avérer plus difficile pour les jeunes éducatrices ayant peu d’expérience. La présente étude a pour objectif d’évaluer les effets d’un programme d’entraînement aux habiletés parentales adapté pour des éducatrices dans un CPE. Le programme Ces années incroyable (CAI) est reconnu pour son efficacité auprès d’enfants présentant des troubles de comportement. L’échantillon est composé de 45 éducatrices réparties en deux conditions : le groupe contrôle (n=18) et le programme CAI (n=27). Des analyses de variance à mesures répétées comparant les éducatrices des deux conditions ont été effectuées. Suite à l’intervention, les éducatrices du groupe CAI utilisent plus fréquemment les stratégies positives, les conséquences et les limites claires. De plus, elles perçoivent ces pratiques comme étant plus utiles. Ces éducatrices perçoivent aussi moins de comportements d’opposition, d’hyperactivité, de comportements liés à la gêne ou à l’anxiété et liés aux problèmes sociaux chez les enfants qu’elles accompagnent. Finalement, elles  rapportent une plus grande confiance en soi au travail. Ces résultats démontrent que ce programme pourrait constituer un complément à la formation reçue par les éducatrices afin de prendre en charge de manière efficace et adaptée un enfant difficile. 

Nous assistons à une socio judiciarisation de l’exposition à la violence conjugale (EVC) qui est, depuis 2007, explicitement citée dans la Loi de la Protection de la Jeunesse (LPJ) ainsi qu’à une augmentation marquée des signalements (276%) pour ce motif depuis 1998. Toutefois, les pratiques d’intervention à cet égard dans le contexte de la protection de la jeunesse sont peu documentées. Au Canada, les signalements effectués en lien avec l’EVC ne sont pas retenus dans une très grande proportion des cas (64%), ce qui dépasse celle des signalements pour des problématiques de négligence ou d’abus physique. Des auteurs avancent que les intervenants, afin de répondre au cadre de la loi et au malaise que l’intervention en VC leur amène, vont cibler des motifs de compromission plus facile à documenter. Il apparaît donc des plus importants de questionner le processus décisionnel des intervenants afin de s’assurer que les familles en difficulté ont réellement accès aux services dont ils ont besoin et auxquels ils ont droit. Dans ce contexte, comment les représentations sociales des intervenants travaillant à l’évaluation et l’orientation de la direction de la protection de la jeunesse influencent-elles leur pratique dans les situations d’exposition à la violence conjugale? Une recension des écrits sur le sujet sera présentée. L’étude terrain se déroulant en 2014-2015, la méthodologie envisagée consiste en des entretiens qualitatifs semi-dirigés auprès d’intervenants de la DPJ. 

L'itinérance au Québec est en augmentation depuis le début des années 2000 et soulève divers questionnements de la part des intervenants opérant dans le domaine ainsi qu'au niveau gouvernemental. Plusieurs recherches ont été effectuées afin de mieux comprendre les facteurs pouvant conduire à l'itinérance, notamment ceux en lien avec la toxicomanie et les troubles en santé mentale. Mais peu de recherches ont été faites afin de mieux comprendre l’après, soit ce qui favorise l'inclusion sociale des personnes en situation d'itinérance. C’est pourquoi cette recherche se penche sur les trajectoires et les enjeux liés à l'inclusion sociale chez ces personnes, par l’entremise d’entretiens semi-structurés ayant été conduits notamment auprès de cinq intervenants travaillant dans le domaine de l'itinérance. Les résultats préliminaires de cette recherche mettent en perspective que l’inclusion sociale n’est pas toujours la finalité recherchée chez les personnes qui mettent fin à leur situation d’itinérance et que deux approches relativement distinctes se relèvent au sein de la pratique ainsi qu’au sein des programmes offerts. La première approche vise surtout à protéger la personne en voulant limiter la durée de sa situation d'itinérance, par exemple en encourageant la vision du logement d'abord. La seconde approche serait plutôt axée sur le développement de la personne, reconnaît les expériences qui peuvent être vécues en situation d'itinérance et vise l'inclusion sociale de la personne.

En Île-de-France, près de 300 000 femmes souffrent d’endométriose, une maladie chronique inflammatoire dont les symptômes les plus communs sont les douleurs pelviennes, les troubles urinaires et digestifs et l’infertilité. Ces femmes, même avant leur diagnostic, font face à plusieurs obstacles lorsqu’elles cherchent à accéder à des soins : errance médicale, non-reconnaissance de leur douleur, difficulté de trouver des soignants et soignantes qualifié·es… Il est donc pertinent de se pencher sur ces parcours thérapeutiques pour comprendre l’impact des structures sociales de santé sur ceux-ci. En effet, dans le contexte francilien, démocratie sanitaire et responsabilisation des patients et patientes sont valorisées, ce qui implique une logique particulière d’organisation des parcours de soin. Cette logique favorise l’autonomie des malades dans leurs parcours, parfois au détriment des inégalités limitant leur liberté de choix. Ceci crée donc des tensions entre le rôle attendu de ces femmes et les barrières rencontrées dans leurs trajectoires de soins, comme il sera possible de l'explorer. Cette analyse est tirée d’une ethnographie en Île-de-France qui a permis une immersion dans le réseau d’acteurs et d'actrices s’articulant autour de l’endométriose. Cette étude d’anthropologie médicale enrichit la recherche sociale sur cette maladie, encore rare dans la francophonie, et met en lumière les logiques structurant et affectant l’expérience des personnes atteintes de cette maladie dans leurs parcours thérapeutiques.

La consommation de caféine est en hausse chez les adolescents. Le but de cette étude est d'examiner la relation entre les habitudes de sommeil, la somnolence diurne et la consommation de caféine chez les jeunes. 674 adolescents de 14 à 17 ans ont complété un questionnaire sur les habitudes de sommeil et de consommation de caféine. Des corrélations de Pearson ont été réalisées entre la consommation de caféine, la durée totale du sommeil (TST) la semaine et la fin de semaine, le décalage horaire social ainsi que la somnolence diurne. Un modèle de régression linéaire multiple a été réalisé pour examiner la contribution unique de ces variables. Les résultats montrent que la consommation de caféine est associée au TST la semaine (r=-.145;p<0,001) et la fin de semaine (r=-.087;p<0,05), au décalage horaire social (r=0,18;p<0,001) et à la somnolence (r= 0,34;p<0,001). Les données montrent que ces trois variables expliquent 14,8% de la variance. La somnolence diurne est le plus grand prédicteur (b=0,29,p<0,001), suivi du décalage horaire social (b=0,18,p<0,001) et du TST la fin de semaine (b=-.13,p<0,01). Ces résultats montrent que bien que l’on sache que la somnolence soit associée à la consommation de caféine, il semble que la stabilité des horaires de sommeil ainsi que la quantité de sommeil la fin de semaine semblent également être des éléments déterminants dans les facteurs associés à la consommation de caféine chez les adolescents.