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Dans le cadre de l’étude féministe partenariale et participative Trajectoires, de Trajetvi, 13 milieux de pratique, 7 chercheures, 10 étudiantes et 5 expertes de vécu collaborent de près dans une démarche visant à examiner comment l’ensemble des services répondent aux situations de violence conjugale au Québec. Cette étude — prenant assise sur un positionnement constructiviste — favorise l’hybridation des savoirs universitaires, professionnels et expérientiels afin de coproduire de nouvelles connaissances utiles pour la société. Celle-ci soulève plusieurs défis pour l’équipe de recherche confrontée à ce sujet sensible, dans un contexte social où les inégalités et les violences envers les femmes sont vivement dénoncées sur la scène publique. Cette présentation aborde : 1. Les difficultés méthodologiques rencontrées par les femmes chercheures (dont les étudiantes et les partenaires) face au contenu des entretiens pouvant faire (re)vivre une expérience émotionnellement difficile ou traumatique, à même cette temporalité sociale. 2. La plus-value d’une réflexion continue sur le positionnement situé féministe intersectionnel, la hiérarchie des savoirs et l’expérience subjective comme chercheure lors du processus d’analyse. 3. Les stratégies mises en place au cours du processus de recherche, favorisant d’une part le mieux-être des membres de l’équipe et d’autre part, permettant de mieux capter la voix des femmes, leurs forces, leurs ressources, leurs stratégies et leur indignation.

Au Québec, la négligence demeure la première forme de maltraitance en importance (Association des centres jeunesse, 2014; Trocmé, et coll., 2013). Les conséquences sur le développement des enfants sont multiples et significatives. Des études ont démontré qu’il existe plusieurs dimensions à la négligence (Dubowitz, Pitts, & Black, 2004; Erickson & Egeland, 2002; Kaufman, 2004). Cependant, peu d’entre elles traitent du lien entre les différents types de négligence et les difficultés développementales. L’étude vise donc à examiner les liens entre la négligence relationnelle et le développement social et affectif chez les enfants. Les données ont été recueillies auprès de 59 familles d’enfants âgés de 2 à 71 mois. Les instruments de mesure utilisés sont l’Inventaire concernant le bien-être des enfants (Magura & Moses, 1987), l’Inventaire du milieu familial (tiré de l’ÉLDEQ, 2000) et le questionnaire sur les étapes du développement (Bricker & Quires, 1999). Les résultats préliminaires suggèrent que les enfants exposés à la négligence relationnelle, soit une surveillance parentale déficiente et peu de reconnaissance et d’acceptation de la part du parent, présentent des difficultés d’ordre socioaffectives. En somme, s’attarder à la présence de liens entre les différents types de négligence et les difficultés développementales favorisera la mise en place de stratégies adaptées aux enfants et aux familles qui vivent en contexte de vulnérabilité.

Depuis la pandémie de la Covid-19, les symptômes intériorisés tels que l’anxiété et la dépression chez les enfants d’âge préscolaire suscitent une préoccupation croissante. Cependant, les recherches sur ces symptômes et leurs facteurs déclencheurs à cet âge demeurent limitées, ce qui complique la mise en place d’interventions précoces pour prévenir leur aggravation et leur chronicisation. L’inhibition comportementale, soit la tendance à éviter la nouveauté, est un facteur de risque majeur pour ces symptômes, mais sa nature innée limite les interventions possibles. En revanche, le système de caregiving (SC), qui oriente les réponses parentales, constitue un levier modifiable prometteur. Cette étude longitudinale, encore en phase préliminaire, explore le rôle médiateur du SC dans la relation entre l’inhibition comportementale et les symptômes intériorisés, à travers des questionnaires remplis par des parents d’un enfant de trois à six ans sur une période d’un an (nprésent = 41, nprévu = 120). Des analyses de corrélations révèlent qu’une exacerbation du SC est liée à l’augmentation des symptômes dépressifs de l’enfant, alors que des analyses de médiations indiquent que l’inhibition comportementale prédit l’apparition de symptômes dépressifs et anxieux, sans effet médiateur du SC. Ces résultats préliminaires suggèrent des pistes d’interventions ciblant les réponses parentales, afin de prévenir et de limiter l’aggravation de ces symptômes chez les enfants vulnérables postpandémie.

Cette communication porte sur une recherche qualitative visant à mettre en évidence les dynamiques liées aux processus d’adaptation et d’insertion socioprofessionnelle des colombiennes ayant trouvé refuge à Québec. Plus spécifiquement, en employant le modèle de l’individu en transition de Goodman, Schlossberg et Anderson (2006), cette étude explore les liens entre les stratégies et ressources déployées par ces femmes, le processus d’empowerment et le développement identitaire.

Une entrevue individuelle a été réalisée auprès de 20 colombiennes venues à Québec comme réfugiées, abordant principalement les défis rencontrés depuis leur arrivée, les stratégies employées pour y faire face ainsi que leur image d’elles-mêmes. Après la transcription, les verbatim d’entrevues ont été soumis à une analyse de contenu (Bardin, 2003; L’Écuyer, 1990).

Les résultats, en cours d’analyse, démontrent que les défis rencontrés par les femmes se situent sur les plans de l’adaptation (ex. valeurs, climat), des apprentissages (ex. français, anglais, rôles liés à la monoparentalité), de l’insertion professionnelle (ex. non-reconnaissance des diplômes, pauvreté, conciliation famille-travail), de la santé et des relations interpersonnelles (ex. isolement, divorce). La présentation illustrera comment ces défis s’emboîtent et interagissent entre eux, sollicitant la créativité, la persévérance et les ressources des participantes. 

L'aliénation parentale (AP) est une dynamique familiale dans laquelle un enfant rejette l'un de ses parents de façon injustifiée, sous l'influence de l'autre parent. L’ampleur de divers indicateurs d’AP dans 51 situations familiales évaluées aux services de protection de la jeunesse est documentée. Le contenu d’entrevues effectuées avec les 34 intervenants responsables de l’évaluation de ces situations est analysé à l’aide d’un inventaire d’indicateurs d’AP élaboré pour les besoins de l’étude. L’ampleur des divers indicateurs d’AP est décrite à l’aide de statistiques descriptives; la fidélité interjuges de l’instrument de mesure est calculée par des corrélations de Spearman et de Pearson; les différences entre les pères et les mères au regard de certains indicateurs d'AP sont calculées par le test U de Mann-Whitney et le test de Khi-Carré d'indépendance statistique; des types de dynamiques familiales conflictuelles sont dégagées à l'aide d'une analyse de regroupement. Les résultats indiquent une forte variation des indicateurs mesurés entre les familles, un accord interjuges généralement satisfaisant et peu de différences significatives entre les pères et les mères. Quatre types de situations familiales ressortent, dont trois où des comportements aliénants de la part d’un des parents sont présents. Dans un contexte d'absence de mesures fidèles et valides de l'AP, cette étude contribue à repérer les indicateurs les plus fréquents, facilement observables et mesurables.

Les nouvelles technologies de l’information (TI) enregistrent des avancées sans précédent. Pour plusieurs entreprises, elles sont devenues essentielles et indispensables. Mais, en prenant le virage numérique, ce ne sont pas juste les tâches et les processus qui en sont bouleversés, l’identité des acteurs, aussi, peut en être profondément affectée, c.-à-d. la façon dont ils se définissent comme des individus et des professionnels. La présente recherche se pense sur cette question. Son objectif est de proposer et vérifier empiriquement un modèle qui explique les mécanismes enclenchés lorsque l’identité d’un individu est mise au défi par l’usage d’une TI. Le modèle est situé dans le paradigme du réalisme critique et se base sur la théorie du contrôle de l’identité. Une enquête de terrain à caractère qualitatif auprès d’un groupe de médecins affiliés à un hôpital au Canada est menée. L’enquête vise à examiner les mécanismes d’adaptation de ces professionnels suite à l’introduction d’un système de dossier patient informatisé. La recherche a permis de valider et ajuster le modèle. En guise de contribution, l’étude a permis d’identifier les processus cognitifs, émotionnels et comportementaux qui s’activent lorsque l’identité et mise au défi par l’usage d’une TI – à savoir, le renforcement et l’ajustement de l’identité, la neutralisation de la menace TI, et la régulation de l’émotion – ainsi que leurs conséquences –, identité redéfinie, identité ambivalente et anti-identité.

Depuis quelques années, la nature et l’aventure sont de plus en plus utilisées au sein des milieux éducatifs et d’intervention psychosociale. Bien que des effets positifs soient répertoriés, les caractéristiques centrales de ces programmes sont encore à l’étude. Afin de mieux comprendre et reconnaitre cette modalité d’intervention, elles gagneraient à être étudiées sous un champ disciplinaire distinct. Le cadre conceptuel proposé par Yalom et Leszcz (2005) offre cette possibilité. Définissant les processus qui agissent au sein d’un groupe, ce cadre conceptuel permet de saisir les facteurs centraux reliés à ces expériences. Cette communication a pour objectif de présenter les résultats d’une étude doctorale qui visait à cerner les facteurs agissant en contexte de nature et d’aventure.

Les résultats démontrent la présence de la majorité des facteurs d’aide. Les apprentissages interpersonnels, la socialisation et la cohésion figurent parmi les plus importants. En faible proportion, la récapitulation corrective de la famille, la catharsis, l’espoir et les facteurs existentiels sont retrouvés, démontrant que le contexte d’intervention a influencé l’émergence des résultats. Ce cadre d’analyse apporte un éclairage nouveau dans la compréhension des caractéristiques relatives aux interventions en contexte de nature et d’aventure, notamment en ce qui concerne la place centrale qu’occupe le groupe dans cette modalité d’intervention.

Problématique :

Pendant la pandémie de COVID-19, la province de Québec a mis en place des mesures de protection strictes, ce qui a considérablement affecté la vie des personnes ayant des incapacités (PAI). L'objectif de cette étude était d'explorer les expériences des PAI au cours de la première année de restrictions du COVID-19 dans la province.

Méthodologie :

Les participants qui se sont identifiés comme ayant une incapacité dans l'étude Ma Vie et la pandémie (MAVIPAN) ont été invités à participer à un entretien semi-structuré entre décembre 2020 et mai 2021. Une approche mixte inductive et déductive a été utilisée pour réaliser une analyse thématique.

Résultats :

Quarante PAI du Québec ont participé aux entretiens (âge moyen [ET], 55,4 [15,5] ans, 50 % de femmes). Une détérioration de la santé mentale et une réduction des contacts sociaux avec les proches ont été rapportées. Les PAI ont été confrontées à des retards et à l'arrêt des services de santé et ont déclaré se sentir en danger de développer des formes graves de COVID-19 en raison de leur état de santé. Les difficultés accrues rencontrées par les PAI et le manque de considération spécifique aux PAI de la part des autorités publiques pendant le COVID-19 ont été particulièrement inquiétants pour les participants.

Conclusion :

Les études futures devraient explorer la valeur de la mise en œuvre de programmes sociaux ciblant spécifiquement les PAI afin d'améliorer le soutien pendant que la pandémie se poursuit.

Des femmes immigrantes figurent parmi les groupes de la population plus susceptibles d’occuper des emplois précaires et atypiques et de se retrouver marginalisés sur le marché du travail (Chicha, 2009 ; OCDE, 2011 ; Pierre, 2005). Il importe donc de s’intéresser aux pratiques d’intervention sociale permettant de considérer simultanément leur expérience, les obstacles qu’elles rencontrent et d’exercer une influence sur ceux-ci. Le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités est une alternative régulièrement évoquée pour y parvenir (Breton, 2004 ; Vissandjée et Maillet, 2007). Par contre, on souligne la difficulté de tenir compte simultanément des dimensions personnelles et sociales (Éliasoph, 2011 ; Everett, Homstead et Drisko, 2007). Quelles composantes des pratiques d’intervention sociale sont propices à soutenir le développement du pouvoir d’agir des femmes immigrantes ? Quelles retombées de ces pratiques identifient-elles ? À partir des résultats d’une recherche qualitative et exploratoire portant sur les pratiques au sein d’organisations communautaires, cette présentation permettra de rendre compte des retombées identifiées par des femmes immigrantes qui les fréquentent. Ces résultats conduiront à soulever des pistes de réflexion concernant le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités, des pratiques d’intervention sociale ainsi que pour la formation.

Cette recherche a pour objectif d’étudier certaines des propriétés psychométriques de la version canadienne-française de l’Older Adult Self Report (OASR; Achenbach, Newhouse et Rescorla, 2004). L’OASR est un inventaire comportemental auto-rapporté de 123 items de type Likert en 3 points portant sur des difficultés de fonctionnement et des problèmes de santé mentale chez l’adulte âgé de 60 ans et plus. Cette étude transversale repose sur un échantillon de 323 adultes (70,6 % de sexe féminin) de la région de l’Estrie et âgés de 60 ans et plus (M = 68,4; ÉT = 5,8). Les personnes participantes ont rempli l’OASR ainsi que les cinq items de l’Échelle de Satisfaction de vie (Blais et al., 1989). Les coefficients alphas polychoriques (Zumbo et al., 2007) et les alphas de Cronbach sont utilisés pour étudier la cohérence interne des échelles de l’OASR (Anxiété/dépression, Inquiétudes, Problèmes somatiques, Altération du fonctionnement, Problèmes cognitifs, Problèmes de la pensée et Irritabilité). La validité critériée est évaluée à l’aide de corrélations entre les échelles de l’OASR et le score de satisfaction de vie. Les résultats préliminaires suggèrent des indices de fidélité acceptables (alphas entre 0,63 et 0,88; médiane = 0,74) et des indices de validité satisfaisants (r entre -0,40 et -0,55 (p<0,01)). Les résultats favorables ouvrent la porte à une utilisation de l’OASR dans l’évaluation des problèmes de fonctionnement et de santé mentale auprès des gens âgés de 60 ans et plus.

Dans cette recherche nous souhaitons contribuer à améliorer l’efficacité de tous les outils écrits de transfert de connaissances (TC) qui sont mis à disposition des intervenants (ex. : flyers, site Web, guide de pratiques, etc.) en identifiant plus précisément les besoins auxquels ceux-ci doivent répondre.

Notre recherche poursuit donc trois objectifs: (1)Déterminer les catégories de besoins exprimés par les intervenants (2)Établir l’importance relative de chacune de ces catégories (3)Déterminer si ces besoins diffèrent selon l’expérience et la direction pour laquelle travaille l’intervenant.

Pour cela nous avons utilisé un devis mixte et avons effectué une analyse thématique ainsi que des analyses de variances(ANOVA+MANOVA).

Les résultats ont permis de : (1)Mettre en lumière 42 catégories différentes de besoins (2)Définir un groupe de neuf besoins prioritaires (3)Déterminer que l’importance ressentie des besoins ne diffère pas significativement selon la direction, mais diffère significativement selon l’expérience.

Dans la discussion, les résultats sont mis en contexte parmi les autres types de besoins existants et les autres caractéristiques des connaissances qui doivent être prises en considération. De plus, les différences liées à l’expertise sont discutées et plusieurs hypothèses explicatives sont envisagées.

Cela permet de formuler des recommandations pour optimiser le TC et ainsi améliorer les services psychosociaux.

Les personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA) doivent composer avec différentes limitations du fonctionnement intellectuel qui entravent de façon significative leur fonctionnement quotidien. Il est désormais reconnu qu’elles ont un plus faible niveau d’autodétermination que la population générale. Ce concept réfère à la gouvernance de sa vie sans influence externe indue, c’est-à-dire à la capacité d’être maître d’œuvre de sa vie. Un niveau élevé d’autodétermination est notamment associé à une meilleure qualité de vie. Les intervenants qui gravitent autour des personnes présentant une DI ou un TSA peuvent jouer un rôle majeur dans le développement de leur autodétermination. Or, nous ignorons dans quelle mesure les intervenants disposent des connaissances nécessaires et adoptent des pratiques qui favorisent l’autodétermination. De même, nous ignorons quelles barrières rencontrent les intervenants pour développer l’autodétermination des personnes. Cette étude réalise un portrait de ces questions. Par le biais d’un questionnaire électronique, plus de 200 intervenants en DI et TSA sont rejoints. Des analyses statistiques descriptives, corrélationnelles et inférentielles sont réalisées. Les résultats comparent les pratiques des intervenants en DI et en TSA, auprès d’enfants et d’adultes. Ils permettent d’améliorer les interventions réalisées en soutien à l’autodétermination des personnes présentant une DI ou un TSA.

Plusieurs chercheurs ont constaté que les agresseurs sexuels présentent des stratégies d'adaptation inadéquates (ex.: fantaisies sexuelles déviantes, consommation de substances). Cependant, très peu de chercheurs ont examiné empiriquement les facteurs théoriques considérés comme étant à l'origine et impliqués dans le développement de celles-ci. En 2011, Roberto Maniglio a émis l'hypothèse selon laquelle les abus vécus à l’enfance mèneraient au développement de problèmes psychologiques intériorisés, lesquels mèneraient à leur tour à l’adoption de stratégies d’adaptation inadéquates. La présente étude vise donc à tester empiriquement cette hypothèse au sein d’un échantillon canadien composé de 205 agresseurs sexuels de femmes. Sur la base d’une série de modélisations par équations structurelles (MES), nous avons identifié plusieurs trajectoires directes et indirectes allant de l'abus vécu à l’enfance (abus psychologique, physique et sexuel) au développement de stratégies d'adaptation inadéquates (fantasmes sexuels déviants, alcool, drogues), en passant par des problèmes psychologiques intériorisés (ex. : anxiété, dépression, isolement social). Ces trajectoires développementales menant à l'adoption de stratégies d'adaptation inadéquates, et leurs implications théoriques, seront discutées au cours de la présentation.

Depuis le mois de mars 2020, le monde se trouve paralysé à cause de la propagation de la pandémie du COVID-19. L’économie mondiale n’a jamais été confrontée à une crise sanitaire de cette envergure depuis une cinquantaine d’années. Le secteur touristique a été l’un des plus affectés par la pandémie qui a engendré la fermeture des frontières et des aéroports ainsi que des restrictions de voyage. La littérature actuelle sur l’impact de la pandémie sur le secteur du tourisme et les voyages est particulièrement concentrée sur l’identification des impacts sur le tourisme dans différents pays comme la Turquie (Özdemir et al., 2020). En tenant compte des changements apportés par la pandémie sur le comportement des individus (Sheth, 2020), l’objectif de cet article est d’explorer le processus décisionnel des voyageurs en situation de crise sanitaire et d’identifier les mécanismes psychologiques qui interviennent dans la prise de décision affectée par un haut niveau d’incertitude. 15 entretiens individuels semi-directifs ont été réalisés auprès de différentes catégories de voyageurs; résidents étrangers au Québec ayant l’habitude de retourner à leur pays en été, les voyageurs discrétionnaires et les snowbirds ayant l’habitude de fuir le froid et s’installer dans le Sud pendant l’hiver. Les résultats préliminaires montrent une grande variation dans les schémas comportementaux adoptés par les individus pour faire face à l’incertitude et les risques perçus.

L’objectif de cette étude était d’examiner les relations entre le trouble de la personnalité narcissique et l’agression sexuelle. 50 hommes reconnus coupables d’abus sexuel commis à l’endroit d’enfants composent l’échantillon de cette étude. Le Structured Clinical Interview for DSM Axis II Disorders (SCID-II ; First, Spitzer, Gibbon, Williams, & Benjamin, 1997) a été utilisé afin de mesurer le trouble de la personnalité narcissique chez les participants. 34% des agresseurs sexuels présentent un trouble de la personnalité narcissique. Une discussion des impacts théoriques et cliniques des résultats est présentée.

De plus en plus de jeunes semblent vivre de la détresse émotionnelle. Cette détresse peut se traduire par des symptômes d’anxiété que ce soit de l’anxiété de performance, de l’anxiété généralisée et de l’anxiété sociale ou par des symptômes de dépression. Ainsi, le premier objectif de cette recherche est d’étudier les taux de prévalence de l’anxiété de performance, une problématique peu connue actuellement, et de ses difficultés émotionnelles associées (anxiété généralisée, anxiété sociale et dépression), et ce, durant la pandémie de la covid-19, tandis que le second objectif est d’analyser si ces taux varient selon le genre des jeunes et leur appartenance à une école privée ou publique. 438 jeunes de troisième et quatrième secondaire répartie dans cinq écoles privées ou publiques ont pris part à l’étude. Les résultats montrent que 15% des élèves vivent de l’anxiété de performance élevée, un taux plus élevé chez les jeunes de genre féminin et chez ceux allant dans une école publique. Des symptômes élevés de dépression, d’anxiété sociale et d’anxiété généralisée sont également présents chez 26%, 32% et 37% d’entre eux. Ainsi, la détresse émotionnelle semble être en augmentation chez les jeunes du secondaire, tel que le suggère la comparaison des données recueillies à celles issues de la littérature. La réduction de l’anxiété de performance en contexte scolaire constitue une avenue d’intervention pertinente, puisqu’il s’agit d’une problématique d’ampleur peu considérée.

Problématique : Le transfert aux autres domaines de la vie d’habiletés de vie développées en contexte sportif a souvent été pris pour acquis dans le sens commun. Toutefois, très peu d’études rigoureuses, à ce jour, se sont penchées sur la question.

Objectif : Explorer le processus du transfert des habiletés de vie chez d’anciens et anciennes participantes d’un programme
d’intervention psychosociale nommé « Bien dans mes baskets » (BdmB).

Méthodologie : Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de 21 jeunes (14H/7F) ayant été impliqués dans le programme BdmB durant leurs études secondaires. Les participant(e)s étaient âgés entre 18 et 26 ans (moyenne = 22
ans). Le verbatim des entretiens enregistrés a été transcrit afin de procéder à une analyse de contenu par thématiques.

Résultats : L’analyse descriptive des entretiens suggère que les anciens et anciennes participantes ont transféré à d’autres domaines de leur vie (ex : école, travail) certaines des habiletés de vie développées au sein du programme BdmB. Ces
résultats semblent cependant modulés par le genre ainsi que par l‘importance que les participant(e)s accordent aux différents contextes de vie. La trajectoire sociale post-programme des participants (es) semble également avoir influencé le processus de transfert.

Conclusion : Le processus de transfert des habiletés de vie, développées au sein d’un programme d’intervention psychosociale, aux autres domaines de la vie semble être influencé par de multiples facteurs.

En protection de la jeunesse (PJ), la réunification familiale se définit comme le retour de l’enfant à la suite de son placement dans un milieu substitut. Une récente évaluation des impacts de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ) soulève qu’au Québec, parmi les enfants réunifiés avec leur famille d’origine, 61 % d’entre eux sont replacés en milieu substitut après avoir vécu une réunification, dont 42 % d’entre eux au cours des trois mois qui l’ont suivi. Par ailleurs, pour la grande majorité des enfants replacés, les services de PJ étaient toujours présents dans la vie de l’enfant et de la famille, ce qui aurait pu prévenir le replacement. Quelques études quantitatives ont tenté de mettre en lumière les facteurs facilitants et les obstacles à la réunification. Néanmoins, très peu se sont penchées sur l’expérience subjective des familles biologiques elles-mêmes directement concernées par le processus.

Cette étude, de nature qualitative, vise à documenter l’expérience subjective de 15 parents biologiques ayant vécu le processus de réunification familial au Québec, qu’il ait fonctionné ou non, à l’aide d’entrevues semi-structurées. Les résultats préliminaires mettent en lumière l’importance accordée par les familles à la qualité de la relation avec leur intervenant, aux services formels (ex. : PJ) et informels (ex. : soutien de la famille élargie) reçus et aux services post-réunification. Ultimement, cette étude permettra de contribuer au développement et à l’application de services mieux adaptés aux familles.

Récemment, les universités ont tenté d’adresser la croissance des besoins des étudiants en santé mentale à travers des interventions dirigées par des étudiants. Toutefois, une évaluation des effets auprès des étudiants est requise. Cette étude a évalué les retombées de «Stronger than Stigma (STS)»,  un groupe axé sur la santé mentale dirigé par des étudiants dans l'optique de promouvoir la santé mentale en intégrant des approches en ligne et en personne. Cinquante-huit (62,1% femme) étudiants ont complété un sondage anonyme en ligne évaluant STS selon la promotion de la santé mentale, les bienfaits et la réponse aux besoins. Les résultats démontrent que 100% des participants sont d’accord ou entièrement d’accord avec le fait que (1) STS a promu et prôné la santé mentale (2) d’autres étudiants peuvent profiter de STS et (3) STS répond à un besoin. La narration à la première personne du blog et de la série de conférences ont été les éléments choisi comme les préférés par 34,5% et 27,6% des participants respectivement. De plus, 20,7% ont préféré les ateliers et 15,5% la présence médiatique sociale. L’étude actuelle démontre l’enthousiasme pour les groupes de santé mentale dirigés par les étudiants, particulièrement avec la narration à la première personne sous forme de blog et de série de conférences. Considérant la réponse positive au programme STS, ces groupes devraient être développés et accessibles aux étudiants à travers des universités afin de promouvoir la santé mentale.

Une association nationale des Espaces de Rencontre enfants-parents a demandé à notre centre de recherche en travail social d’identifier et d’analyser les différents fonctionnements de ces Espaces en France. Ce dispositif, qui se distingue de la « médiation familiale », est mis en place pour les familles sur décision de Justice et existe depuis 30 ans, mais est diversement organisé. Il permet à des parents et à des enfants de garder un lien grâce à un lieu neutre et sécurisé. L’étude de terrain avait pour vocation de permettre aux professionnels de développer des réflexions sur leurs propres pratiques et, également, de collecter le ressenti et le vécu des parents concernés : parents dits « hébergeant » (ceux qui ont la garde exclusive de l’enfant) et parents « visiteurs » (ne bénéficiant pas de temps de garde). C’est ainsi que des chercheurs issus de disciplines diverses (sciences de l’éducation, sociologie, droit, travail social) se sont rendus dans 12 Espaces de Rencontre, et ont réalisé des entretiens avec tous les acteurs concernés. Un vaste travail d’analyse du matériau recueilli (118 entretiens) a permis de proposer une typologie des pratiques en Espace de Rencontre, de lister des problématiques rencontrées et de formuler des recommandations. La communication porte sur la démarche de recherche employée et sur ses résultats qui ont été remis au commanditaire début 2020. Elle est portée par l'un des chercheurs, rédacteur principal du rapport de recherche.

La violence émotionnelle (VE) à l’enfance est l’un des traumas interpersonnels les plus répandus, surtout chez les femmes, et implique l’expérience répétée d’humiliation, de critiques, de menaces ou d’insultes (Bigras et al., 2015; Dias et al., 2015; Stoltenborgh et al., 2015). Plusieurs études recensent la présence de symptômes de stress post-traumatique (SSPT) chez les survivants de VE, mais les mécanismes qui sous-tendent cette trajectoire demeurent méconnus (Godbout et al., 2015; Haferkamp et al., 2015). De récentes études soulignent le rôle de la pleine conscience pour tenter de comprendre les effets des traumas. Dans cette perspective, cette étude vise à explorer le rôle médiateur de la pleine conscience dans la relation qui unit la VE à l’enfance et les SSPT. Un total de 111 femmes ont complété un questionnaire auto-rapporté en ligne. Au sein de cet échantillon, 51,4% des femmes rapportent avoir vécu de la VE à l’enfance et 27,9% rapportent des SSPT cliniquement significatifs. Les résultats d’analyses de régression multiple hiérarchique démontrent que la VE est associée à une augmentation des SSPT et que cette association est partiellement expliquée par une diminution des capacités de pleine conscience (? = -0,22 p = 0,02; R2 = 0,08). Ces résultats confirment l’importance d’évaluer l’expérience de VE à l’enfance chez les femmes qui rapportent des SSPT et suggère que l’entrainement à la pleine conscience pourrait prévenir ou diminuer les SSPT chez les survivantes de VE.

Ces dernières années, l’utilisation des robots conversationnels (chatbots) a suscité un intérêt croissant dans le domaine de l’éducation (Okonkwo & Ade-Ibijola, 2021). Malgré leurs nombreux avantages, ces outils sont encore peu utilisés en criminologie. Cette étude s’intéresse à l’efficacité d’un robot conversationnel dans la formation à l’évaluation du risque de récidive des mineurs auteurs d’infractions. Plus précisément, cette étude examine: 1) l'acceptation et l'efficacité d'un robot conversationnel (chatbot); 2) l’effet de la perception de l’apprentissage sur l’apprentissage réel; 3) l’effet de la méthode d’enseignement sur l’apprentissage réel et 4) les avantages et les éléments facilitant l’apprentissage. Pour cela, 92 étudiants en criminologie ont été répartis aléatoirement en deux groupes selon deux méthodes d’enseignement : formation traditionnelle et formation axée sur la discussion. Les deux groupes ont reçu une formation sur un instrument d’évaluation du risque (YLS/CMI) par un robot conversationnel (chatbot), ils ont ensuite rempli un questionnaire en ligne sur leur expérience et puis ils ont effectué un examen d’évaluation du risque de récidive en utilisant le YLS/CMI. Les résultats de cette étude suggèrent que les robots conversationnels (chatbots) peuvent être bénéfiques pour la formation à l’évaluation du risque de récidive. Les résultats soulignent, entre autres, que les participants ont perçu l'outil comme une méthode d’apprentissage amusante et intéressante, et que ceux qui l'ont trouvé utile et satisfaisant ont obtenu de meilleurs résultats à l'examen.

Cette recherche socio-constructiviste cherche à comprendre comment s’opèrent les processus de valorisation de soi chez les adolescents dévalorisés par la société et le système scolaire. Par processus de valorisation de soi nous entendons la dynamique par laquelle le sujet accorde du sens et de la valeur à son existence. À travers les concepts piagétiens d’équilibration et à l’aide de la théorie de la reconnaissance nous avons développé une modélisation des processus de valorisation de soi. Grâce aux recherches conduites dans le domaine de l’expérience esthétique, de l’éducation artistique et culturelle et en psychologie de l’orientation, nous avons précisé l’application de notre modèle théorique dans le réel. Ainsi, nous avons pu conduire notre expérimentation auprès de dix adolescents mauriciens de 14 à 15 ans venant de milieux défavorisés et en situation d’échec scolaire au sein d’un dispositif d’ateliers d’arts plastiques pendant un an. Les analyses de cas conduites à partir de l’observation des conduites et des entretiens semi directifs sur les projets professionnels des sujets révèlent la difficulté des adolescents à organiser et à évaluer leurs conduites en vue de se valoriser. Elles indiquent également que des relations de respect mutuel favoriseraient la valorisation des sujets. Cette recherche exploratoire identifie les pistes qui pourraient êtres approfondies pour mieux comprendre les processus de valorisation de soi chez les adolescents dévalorisés.

Implantée depuis 2009 au Québec, l'organisation Avenir d'enfants accompagne et finance chaque année plus de cent regroupements locaux de partenaires (RLP) dans tout le Québec. Leurs membres, qui totalisent plus de 2 000 organisations, se mobilisent autour de plans d’action concertés proposant des centaines d'activités qui contribuent au développement global des enfants de cinq ans et moins vivant en situation de pauvreté. Depuis le début, l'organisation soutient les communautés locales dans l'élaboration de leurs plans d'action concertés et dans la mobilisation de leurs partenaires. Or, en réponse à une évaluation du processus d’accompagnement offert, Avenir d’enfants a décidé de former l’ensemble des RLP à la Démarche partenariale écosystémique. À ce jour, 72 des 128 RLP de partenaires ont été formés. Cette conférence portera sur des résultats de l'implantation de cette démarche auprès des RLP accompagnés par Avenir d'enfants. Elle traitera des raisons qui ont motivé la transition vers ce type d'accompagnement et de son appréciation par les regroupements locaux de partenaires. 

L’utilisation des cahiers dans les tontines,  caisses et associations villageoises d'épargne et de crédit est une pratique très courante en milieu rural à Ziguinchor et partout au Sénégal. Ce sont des outils de gestion et de suivi des activités et processus de tous genres qui facilitent/assurent la gestion administrative des organisations en question. Leur structuration, les informations qui y sont renseignées, leur gestion, les acteurs qui s'en chargent, leur importance sont autant de questions qui incitent à s'y intéresser.

Pour mieux cerner cette problématique, la méthodologie utilisée a été qualitative. Elle a combiné des entretiens semi-structurés et des observations directes lors des rencontres hebdomadaires organisées par les membres. Les premières enquêtes ont permis d'identifier deux types d'organisations: les organisations de type familial et les organisations libres. En outre, nous avons pu noter le rôle central des cahiers de renseignement. Ces derniers sont des outils de travail qui permettent aux membres d'assurer le suivi des différentes activités de l'organisation concernées. On y renseigne le profil des membres, les mouvements de fonds, les règles de fonctionnements ainsi que les différentes sanctions en cas de manquement d'un membre du groupe. Il facilitent ainsi la gestion d'un système constitué par ces organisations et permettent de renseigner (dans la moindre des mesures) sur les interactions et les jeux de pouvoir qui s'y jouent.