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Les études quant au développement et au maintien de la criminalité et de la consommation se sont davantage intéressées aux trajectoires des hommes. Or, les récentes recherches portant sur la criminalité des femmes toxicomanes laissent penser que les trajectoires drogue-crime sont différentes de celles des hommes en raison de traumas multiples, d’exposition à la violence et à la victimisation et ce, dès l’enfance.

 

L’objectif de cette présentation est donc d’explorer et de documenter les conditions d’où origine les trajectoires drogue-crime des femmes. Pour ce faire, cette communication présente une partie préliminaire d’une analyse secondaire d’un échantillon de vingt-cinq mères toxicomanes détenues au Québec. Une analyse thématique a été menée sur le discours de ces femmes rencontrées lors d’entrevues semi-dirigées.

 

On constate que l’analyse de leurs discours apporte un nouvel éclairage sur le sens octroyé aux contextes émergents de leur trajectoire. Ainsi, leurs perceptions quant aux impacts de ces expériences précoces révèlent des enjeux relationnels importants dans les différentes sphères de leur vie et, ultimement, dans le maintien ou non de leur trajectoire drogue-crime. Finalement, à la lumière de ces constats, des implications cliniques seront discutées.

 

Mots-clés : femmes judiciarisées, toxicomanie, trajectoires drogue-crimes, parcours de vie.

La littérature démontre une comorbidité importante chez les enfants ayant des troubles neurodéveloppementaux avec des troubles de santé mentale, créant d'autres problèmes. Cependant, un manque de confiance et de formation se retrouvent parmi les intervenants de services médicaux et sociaux qui s’occupent de ces jeunes, ce qui est exacerbé en régions rurales. Le modèle Extension of Community Healthcare Outcomes (ECHO) permet de décentraliser l’accès aux services spécialisés dans les régions urbaines à travers la diffusion de formations appropriées vers les régions rurales afin de diminuer cet écart en utilisant un programme de télémentorat. Le programme ECHO du CHU Ste-Justine - Santé mentale et neurodéveloppement  (SMND) a été mis en place pour répondre aux besoins des prestataires de soins de santé et les enfants souffrant de cette comorbidité. À travers des questionnaires (données secondaires) et des groupes de discussion des fournis par les participants, des analyses statistiques préliminaires descriptives et thématiques seront complétées afin d'évaluer l'efficacité de la formation continue. Nous estimons observer une faisabilité et une acceptation élevée de la formation ainsi qu'une augmentation des compétences et niveau de confiance chez les participants. La présente étude permettrait une amélioration des services de formation continue ECHO CHU Ste-Justine - SMND, pouvant avoir un impact indirect sur la qualité des services obtenus par les jeunes souffrant de cette problématique.

Introduction

Le traumatisme craniocérébral léger (TCCl) est causé par un choc à la tête ou au corps entraînant une altération du fonctionnement cérébral. Les TCCl précoces (avant l’âge de 6 ans) sont particulièrement prévalents (Rose et al., 2023). Un TCCl précoce est associé à davantage de problèmes comportementaux internalisés (par exemple : anxiété) et externalisés (par exemple : agressivité) jusqu’à 30 mois post-accident (Gagner et al., 2018; 2020), mais l’évolution du profil comportemental n’est pas connue au-delà de cette période.

Objectif

Documenter les comportements internalisés et externalisés à très long terme après un TCCl précoce.

Méthode

Des enfants ayant subi un TCCl précoce (n = 49; M = 8,02, É. T. = 1,15) et au développement typique (n = 49; M = 8,30, É. T. = 1,30) ont été recrutés. Le Child Behavior Checklist a été rempli par un parent (86 % de mères) afin de documenter les comportements intériorisés et extériorisés à 60 mois post-TCCl.

Résultats

Les enfants ayant subi un TCCl précoce ont significativement plus de symptômes comportementaux intériorisés (t = 1,82; p = 0,036) et extériorisés (t = 1,98; p = 0,025) que ceux n’ayant pas subi de TCCl.

Conclusion

Un TCCl durant la petite enfance est associé à plus de manifestations comportementales internalisées et externalisées à très long terme. Il est important de comprendre les facteurs de risque associés à ces comportements après un TCCl précoce.

Les amitiés et les relations amoureuses (RA) sont prééminentes dans l’univers social des jeunes (Collins & Madsen, 2006) et s’inscrivent dans une continuité, car les amitiés à l’adolescence ouvrent la voie au développement des RA (Connolly & Johnson, 1996). De plus, ces dernières montrent des patrons de développement hétérogènes (Boisvert & Poulin, 2016), qui peuvent avoir des effets distincts sur l’évolution de la qualité des amitiés durant la transition vers l’âge adulte. Cette étude a ainsi pour but d’observer les liens entre quatre parcours d’implication amoureuse (Tardive, Sporadique, Long terme et Fréquente) entre 16 et 22 ans et la qualité de la relation avec le meilleur ami (intimité, conflits, soutien émotionnel) durant cette période. L'effet du genre a été observé. Ces objectifs ont été testés au moyen des données d'une étude longitudinale entreprise en 2001 auprès 390 élèves de 6e année (80% maintien; 58% filles). Des résultats préliminaires indiquent que les jeunes suivant le parcours «Implication Tardive» rapportent une hausse du soutien émotionnel de leur meilleur ami durant la transition vers l’âge adulte. De plus, lorsque contrôlé pour le sexe, les jeunes du groupe «Implication à Long terme» montrent une baisse de leur intimité avec leur meilleur ami durant ce passage. Aucun résultat ne ressort pour le niveau de conflits. Ainsi, l’évolution des amitiés entre l’adolescence et l’émergence de l’âge adulte semble liée au cheminement amoureux des jeunes. 

Les transitions dans la trajectoire domiciliaire des aînés réfèrent à différents épisodes vécus dans un même milieu de vie et des différents relogements au courant d’une vie. La décision d’un relogement amène des inquiétudes aux aînés et de l’ambivalence lors de cette prise de décision. La décision de relogement peut être soit encouragée par un événement anticipé, comme le désir de changer son mode de vie, pull factors, ou soit obligée, qui force un changement brusque, telle qu’une hospitalisation, push factors.

Dans le cadre du salon de la Fédération de l’âge d’or du Québec ( FADOQ)-Région Estrie, partenaire du projet, une consultation de type expert a permis de  connaître l’opinion des aînés sur l’effet des deux types de facteurs lors d’une prise de décision.  Pour les fins de cette activité, cinq vignettes ont été élaborées. Dans chaque vignette, les deux types de facteurs ont été introduits. Les aînés devaient piger une vignette au hasard, la lire et choisir si la personne ou le couple concernés dans les vignettes devaient rester dans leur milieu de vie ou déménager en déposant leur réponse dans l’une des deux boîtes identifiées à ces options.

La consultation a rejoint 458 ainés. Au total, 259 aînés se sont prononcés en faveur de rester dans le milieu de vie actuel contre 199 réponses en faveur de déménager. Une seule vignette a obtenu plus de réponses positives en faveur d’un déménagement. Les résultats seront discutés en fonction des types de facteurs en présence.

L’objectif de Cette communication est d’ouvrir une discussion épistémologique et méthodologique à partir de la présentation d’un procédé d’investigation herméneutique portant sur l’étude du « parler », en tant qu’il signale la manière dont le vivre (Erlebnis) est appréhendé par une personne quand elle vient à dire depuis et avec sa situation quelque chose au sujet de sa vie et/ou de la Vie. En effet, la façon dont une personne parle rend compte de la manière dont elle pense et façonne les réalités sur lesquels se fondent son pouvoir d’exister.

D’orientation herméneutique, cette recherche s’appuie sur un corpus d’entretiens de recherche biographique et d’observations ethnographiques menées dans le cadre d’une étude longitudinale auprès d’un groupe de migrants en situation dite « irrégulière », en France.

Si l’on admet avec Ricœur que l’expression vive est ce qui dit l’existence vive (Ricœur, 1975), on peut alors faire l’hypothèse que le discours parlé rend visibles les liaisons qui s’opèrent entre la nature même de la vie (dans sa dimension psychophysiologique) et l’exister, en tant qu’il est en son pouvoir-être le produit de rapports symboliques. Prenant appui sur les conférences de Heidegger (1950, 1957, 1959), notamment, cette démarche d’étude se déploie en trois phases.

Les premiers résultats mettent en évidence différents mécanismes d’appropriation et de subjectivation permettent de comprendre la polyphonie des significations qui résultant de l’ex-pressivité du parler.

Au cours des dernières décennies, le travail a connu d'importante mutations. L'augmentation de la compétitivité et de la concurrence dans les milieux de travail ont amené des changements qui ont affecté les formes d'organisation du travail, maintenant de plus en plus orientées vers de nouvelles exigences de performance et de qualité (Aubert, 2012; Dejours & Gernet, 2012). Ces changements ont  creusé l'espace entre les prescriptions de la haute direction et le réel de travail sur le terrain, laissant les cadres devant des situations ambigües, où la conciliation des commandes du haut et des demandes du bas devient de plus en plus difficile (Carballeda & Garrigou, 2001). Dans un tel contexte, les cadres font face à des enjeux éthiques dans leurs fonctions de gestion du personnel et sur lesquels ils ont très peu d'espace pour en délibérer (Mispleblom Beyer, 2006). Cette communication vise à mieux comprendre l'expérience subjective de cadres portant notamment sur les enjeux éthiques qui relèvent de leurs responsabilités à l'égard de l'organisation, de leurs employés, de leur collectif de travail et d'eux-mêmes. Une stratégie de recherche narrative a été utilisée auprès d'une trentaine de cadres de divers secteurs d'activité. Cette recherche permettra de mieux comprendre la position difficile à tenir des cadres qui sont à la fois les acteurs stratégiques d'une organisation et des sujets sensibles du travail en quête de reconnaissance (Dejours, 1993).

Introduction: Le vieillissement dans le domaine du VIH est un sujet émergent en Afrique. Le nombre des personnes âgées de 50 ans et plus atteintes du VIH augmente, mais la majorité d’entre elles ne fréquentent pas les associations d’appui aux pvVIH. L'objectif était de comprendre cette sous-fréquentation dans un contexte où les associations jouent un rôle important dans la prise en charge psychosociale.

Méthodes: Dans une approche qualitative, nous avons réalisé 16 entretiens semi-directifs avec des personnes âgées de 50 ans et plus séropositives et faisant partie de la cohorte ANRS 1215 au (CRCF).

Résultats: Les personnes âgées pensent qu’elles ont des besoins spécifiques liés et leur âge et à leur statut social. Les personnes qui ne sollicitent pas l’appui des associations sont le plus souvent : 1/ peu informées sur ce que peut leur apporter les associations ; 2/ elles bénéficient d’un réseau familial ou social qui les accompagnent dans leur traitement ; 3/ elles redoutent le manque de confidentialité. Elles pensent que les associations regroupent des personnes jeunes dont les préoccupations sont différentes des leurs. Il a été constaté que les associations ne développent pas de propositions ciblées d’accompagnement spécifique à l’égard des personnes âgées, comme elles le font pour d’autres groupes sociaux.

Conclusion: L’enquête a fait apparaitre une demande d’attention spécifique vis-à-vis des personnes âgées. Plusieurs propositions seront présentées dans la communication.

 



Plusieurs chercheurs ont mis en évidence que les fantaisies sexuelles déviantes tiennent un rôle important dans le développement d’intérêts sexuels déviants ainsi que dans la commission de comportements sexuels coercitifs. Cependant, très peu de chercheurs ont examiné empiriquement, d’une part, les corrélats développementaux des fantaisies sexuelles déviantes (FSD) chez les agresseurs sexuels et, d’autre part, si le profil psychodéveloppemental des agresseurs sexuels ayant des FSD se distingue de celui des agresseurs sexuels n’ayant pas de FSD. La présente étude vise donc, d’une part, à examiner les facteurs impliqués dans le développement des fantaisies sexuelles déviantes chez les agresseurs sexuels et, d’autre part, examiner si le profil psychodéveloppemental des agresseurs sexuels ayant des FSD se distingue de celui des agresseurs sexuels n’ayant pas de FSD. L’échantillon de la présente étude était composé de 200 agresseurs sexuels de femmes adultes (16 ans et plus). Sur la base d’analyses bivariées, les agresseurs sexuels ayant des FSD (n=56) se distinguent des agresseurs sexuels n’ayant pas de FSD (n=144) sur la grande majorité des caractéristiques (ex. : développementales, psychologiques, psychopathologiques, sexologiques) ayant été examinées. Les résultats susmentionnés et leurs implications théoriques seront discutés dans la présente présentation.

Depuis les dix dernières années, les signalements effectués au Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) pour abus physiques sont en hausse. Considérant les conséquences que cette problématique engendre sur l’enfant, il importe de se questionner quant aux pratiques de signalement des professionnels œuvrant auprès des familles. L’objectif de cette recherche vise à documenter l’influence des caractéristiques personnelles et professionnelles des psychoéducateurs sur leur intention de signaler des situations de punitions corporelles plus ou moins sévères au DPJ. Un questionnaire en ligne a permis de documenter l’intention de signaler de 387 psychoéducateurs membres de leur ordre professionnel (OPPQ). Les résultats montrent que ceux-ci connaissent bien leur obligation de signaler, mais qu’ils adoptent aussi des croyances erronées, notamment en regard des impacts négatifs qu’un signalement peut entrainer pour l’enfant et pour leur relation avec les familles. Les analyses de régression permettront de mieux comprendre les facteurs associés à l’intention de signaler et de proposer des pistes de réflexion pour la formation des psychoéducateurs.

Problématique : 

La recherche basée sur l’art visuel (RBAV) a pour but d’explorer la subjectivité des expériences en utilisant des médiums visuels tels que la photographie, le dessin ou la peinture. Or, il existe peu de lignes directrices pour employer ce type de méthodologie auprès de populations vulnérables, telles que les consommateur.trice.s de substances.

Objectif : 

L’objectif de cette étude est donc de décrire comment les méthodologies de RBAV sont utilisées dans la recherche sur la consommation de substances et d’identifier les défis et les avantages potentiels de la RBAV dans ce contexte.

Méthodologie : 

Un examen de la portée a été réalisé. Les 43 études incluses dans l’échantillon final ont été codées à partir d’une approche inductive.

Résultats : 

La RBAV apparaît comme un catalyseur de sens et de profondeur qui permet de remettre en question les stéréotypes propres à la consommation de substances. L’utilisation d’un médium visuel permet l’exploration d’aspects négligés et amène un éclairage unique et nuancé sur des enjeux complexes tels que la consommation de substances. L’approche participative inhérente à la RBAV permet aussi un rééquilibrage des pouvoirs entre chercheur.se.s et participant.e.s, en favorisant l’agentivité et l’empowerment des participant.e.s et des communautés auxquelles ils/elles appartiennent.

Conclusion : 

Cette étude met en lumière le potentiel de la RBAV qui permet d’identifier les déterminants sociaux et culturels de la consommation de substances.

Les effets supposés de la mondialisation sur le Graffiti hip-hop nous ont incité à sortir du cadre national, toutefois, l’étude simultanée de deux cas –terrains culturellement, géomorphologiquement et politiquement très distincts- n’est pas sans soulever la question du Comment permettre la « comparabilité » de l’incomparable ?

Nous expliciterons, dans un premier temps, en quoi l’application d’un dispositif d’enquête commun dans chaque terrain -intégrant, de 2012 à 2015, des observations et 97 entretiens avec différents acteurs (graffeur-se-s (68) ; « gestionnaires » d’actions publiques (29))- nous a permis de favoriser la construction des comparables.

Dans un deuxième temps, à l’aide de résultats préliminaires - qui seront présentés en deux parties : D’une part, en quoi les actions publiques menées envers le Graffiti tendent à promouvoir, voire à faire l’apologie du Graff’art;  ou comment, sous couvert d’une reconnaissance artistique, par le financement de murales elles luttent à moindre coût contre le Graffiti illégal. Tout en tentant par la même de mieux canaliser, apprivoiser, civiliser ce Graff’. D’autre part, il s’agira de démontrer comment la diversité des supports disponibles dans la ville et les actions publiques de traitement du Graffiti influencent les manières de pratiquer ou de performer des graffeur-se-s. - nous démontrerons comment le regard comparatif Montréal/Rennes permet de dégager des régularités sociales, mais également des spécificités pour chaque cas. 

Le travail social (TS) en milieu scolaire est basé sur la collaboration école-famille-communauté (Deslandes, R., 2009). Donc, il est nécessaire de collaborer avec les parents. Cependant, durant ma pratique au Koweït, j’ai remarqué une relation de pouvoir entre l’école et la famille due à la conception traditionnelle du système scolaire, où le rôle de TS est conçu pour prodiguer des conseils aux parents et pour prendre des mesures disciplinaires. Ainsi, j’ai appris à naviguer entre mes valeurs de TS et les valeurs du milieu où je travaillais. Néanmoins, après quelques années de tension entre ces valeurs, j’ai décidé d’aller à la recherche d’une pratique qui pourrait calmer cette tension et établir une relation capable de collaborer avec les familles tout en respectant les valeurs du milieu où je pratiquais. Je cherchais une intervention pour réduire les relations de pouvoir et qui est sensible à la culture. Cette préoccupation m’a inspiré à étudier la mise en pratique de l’entretien motivationnel (EM) au Koweït avec les parents d’enfants ayant des besoins spéciaux (Elias, B., 2017). L’objectif était d’étudier l’effet de l’EM dans un tel contexte alors que c‘est une intervention qui a été développée dans des pays occidentaux. La méthode comparait 6 études de cas avec lesquelles j'ai mené 4 séances d’EM durant une période de 3 mois, puis j'ai mesuré le changement dans l’implication des parents. Les résultats sont prometteurs pour le TS scolaire dans un contexte de diversité.

Ce projet s’intéresse au rôle du soutien social dans l’ajustement post-traumatique de victimes d’agression sexuelle. De nombreuses études soulignent en effet le rôle protecteur du soutien mais plusieurs autres viennent nuancer son impact bénéfique (Ullman, 1996 ; Feiring, Taska & Lewis, 1998). Une approche qualitative permet de s’intéresser au processus complexe par lequel le soutien influence l’ajustement post-traumatique ce qui permet de mieux cerner et nuancer les caractéristiques du soutien qui jouent un rôle dans l’ajustement des victimes. Les objectifs visés dans la présente étude consistent à décrire en profondeur et mieux comprendre comment des adolescentes victimes d’agression sexuelle (n=8) perçoivent le soutien social qu’elles reçoivent. Les propos recueillis lors d’une entrevue clinique ont été traités de manière qualitative à l’aide du logiciel QDA Miner et de l’analyse thématique (Paillé & Mucchielli, 2006). Les premiers résultats des analyses seront présentés. Mieux comprendre les caractéristiques aidantes ou non du soutien aux victimes pourrait permettre d’outiller adéquatement leurs proches et amis et de favoriser chez eux des conduites de soutien plus appropriées.

Les amitiés entre pairs du même genre offrent des avantages uniques aux adultes émergents (18-25 ans), notamment en les protégeant du stress associé à l’instabilité et aux changements inhérents à cette période. La formation et le maintien des amitiés sont associés à la capacité de résoudre des situations sociales ambigües.  Par ailleurs on ne sait toujours pas ce qu’on considère comme étant une stratégie de résolution efficace. L’objectif de cette étude est d’identifier les stratégies que les adultes émergents évaluent comme efficaces et d’examiner si cette évaluation diffère pour les hommes et les femmes. Pour ce faire, 105 étudiants universitaires ont répondu à un questionnaire qui contenait des situations ambigües hypothétiques que les adultes émergents peuvent vivre avec leurs amis du même genre, ainsi que différentes stratégies de résolution pour chaque situation. Ils ont noté l’efficacité de chacune des stratégies en fonction de la situation sur une échelle de Likert (1=pas du tout compétent à 4=très compétent). Une ANOVA factorielle mixte a révélé que l’assertivité est évaluée comme plus efficace que l’évitement et que l’agressivité. Les stratégies agressives sont évaluées comme les moins efficaces. De plus, une interaction de genre identifie que les femmes évaluent les réponses agressives comme moins efficaces que les hommes. Ces résultats vont contribuer au développement d’une mesure de compétence sociale pour les adultes émergents dans leurs amitiés du même genre.

 

Cette conférence traite du prix d’excellence comme forme de reconnaissance scientifique. Nous porterons une attention particulière aux Prix du Québec scientifiques, instaurés en 1977, ainsi qu'à La politique québécoise du développement culturel (1978) et au livre blanc Un projet collectif énoncé d'orientations et plan d'action pour la mise en œuvre d'une politique québécoise de la recherche scientifique (1980). 

Au Québec, la Loi pour encourager la production d’œuvres littéraires ou scientifiques de 1922, mise de l'avant par Athanase David, donna lieu à une première forme de reconnaissance de l’apport des artistes et des scientifiques à la société québécoise. À cette forme de reconnaissance, se sont ajoutés, en 1944, les prix de l’ACFAS. Institués en 1977, les Prix du Québec marquèrent, quant à eux, une nouvelle étape dans la reconnaissance scientifique et culturelle au Québec. Cette période charnière du passage de la décennie de 1970 à 1980 fut aussi marquée par La politique québécoise du développement culturel et par Un projet collectif, dont l’influence a été déterminante sur les institutions scientifiques et culturelles au Québec. 

Cette communication vise à contribuer à la réflexion sur le rôle des prix d’excellence au Québec. L’approche historique privilégiée permet de tracer les contours de la reconnaissance scientifique à partir des actions de l’État québécois et, à terme, de rattacher ces observations au contexte actuel de la société du savoir.

J’ai mené une recherche ethnographique à Montréal auprès de parents qui ont vécu des expériences de travail social familial. Mon expérience antérieure de travailleuse sociale auprès des familles a contribué à l’élaboration du projet de recherche. J'ai cherché à mettre de l'avant la voix des familles qui est parfois oublié ou peu entendue. Je me suis questionnée sur la légitimité morale de l'intervention sociale auprès des familles.Un des enjeux majeur qui jalonne l’histoire du travail social au Québec concerne les rôles de contrôle social et de changement social. Qu'est-ce que les récits d'expérience des parents nous apprennent sur cet espace clinique qu'ils connaissent bien? Il apparaît que selon la nature de l’intervention sociale et les expériences antérieures des parents, le rapport à la légitimité morale de l’intervention se transforme.  Aussi, les motivations à se faire aider, le lien de confiance, les limites identifiées (par les parents) à l’intervention sociale et une recherche de neutralité sont des facteurs qui influencent le rapport à l’aide. Les dynamiques de normalisation et la présence de valeurs propres à la famille dans l’espace clinique ainsi que le partage et la confrontation des savoirs racontés par les parents sont mis en lumière à travers l’analyse. Entre rapport à l'Autre et rapport à l'aide, cette étude permet d'approfondir la réflexion concernant le double-rôle porté par l'intervention sociale de contrôle et de changement.

 

 

 

 

Récemment, les classifications cliniques modernes ont apporté des modifications aux diagnostics liés au sadisme sexuel, à la suite aux pressions exercées par des membres de la communauté BDSM (De Neef et coll., 2019). Cette reconsidération du sadisme sexuel comme phénomène fondamentalement pathologique par ces classifications cliniques nous a conduits à nous interroger sur les conditions sociales, médicales et politiques ayant mené initialement à sa pathologisation. Sur la base d’une analyse sociohistorique, la présente étude a examiné la façon dont les idées sur la sexualité, la violence et la déviance a évolué au fil des siècles, ainsi que les contextes sociaux qui ont influencé la manière dont le sadisme sexuel a été perçu et traité. Notre analyse montre que la construction de la notion de sadisme sexuel a été façonnée au cours d'une période de plus de 300 ans par divers facteurs sociaux, tels que l'Église, la médecine et les systèmes juridiques.

Les hommes adultes qui agressent sexuellement des enfants semblent présenter des problématiques dans l’enfance qui diffèrent de celles des agresseurs sexuels d’adolescents et d’adultes (Sigre-Leirós, Carvalho & Nobre, 2015). Ces problématiques seraient liées au développement de caractéristiques à l’âge adulte (Daversa & Knight, 2007) en cause dans le passage à l’acte délictuel. Afin d’améliorer la compréhension du passage à l’acte des agresseurs sexuels d’enfants, le but de la présente étude est d’identifier les relations entre ces facteurs de l’enfance et de l’âge adulte.

L’échantillon est composé de 586 hommes agresseurs sexuels. Des analyses de type régression linéaire multiple et régression logistique ont été effectuées afin d’identifier la nature des liens entre chacune des problématiques de l’enfance, telle que la violence sexuelle, et les caractéristiques personnelles qui y sont liées à l’âge adulte, tels que les intérêts sexuels déviants. Il est à noter que les divers types de problématiques à l’enfance semblent être principalement liées à des facteurs représentant des problématiques sexuelles. Ces relations sont présentées et analysées ainsi que les implications cliniques quant à la prévention en amont de la violence sexuelle et à l’intervention auprès des personnes identifiées comme étant des agresseurs sexuels d’enfants à l’âge adulte.

L’espace public est un lieu de socialisation, d’action citoyenne et d’économie à travers duquel les manifestations de sexisme et de violence sexuelle sont nombreuses; ces inégalités et ces violences subsistent dans les espaces virtuels. Or, peu de données existent sur la prévalence des violences sexistes exprimées en ligne chez les jeunes au Québec, bien qu’elles et ils naviguent quotidiennement sur Internet. Ainsi, afin de faire la lumière sur ce phénomène, l’organisme L’Anonyme dresse un portrait des expériences de sexisme vécues en ligne par les jeunes de 12 à 25 ans grâce aux résultats issus d’un sondage lancé au printemps 2020 d’abord en personne, puis en ligne sur différentes plateformes visitées par les jeunes (Facebook, Twitch, TikTok, Discord). L’enquête, qui questionnait l’utilisation des technologies de communication et les expériences de harcèlement en ligne, de revenge porn et de cyberintimidation basée sur le genre et l’orientation sexuelle, a été partagée des dizaines de fois et a rejoint près de 500 jeunes à travers le Québec. Les données (colligées sur Survey Anyplace) démontrent que plus d’un-e jeune sur 2 a été victimisé-e dans la dernière année, alors que près de 3 jeunes sur 4 disent en avoir été témoins. Les femmes et les personnes issu-es de la diversité sexuelle et de genre sont les plus touchées. Les résultats obtenus ont servi à l’élaboration d’un projet d’éducation à la sexualité arrimé aux besoins des jeunes de 12 à 25 ans.

Depuis environ vingt ans, certains auteurs (Godbout 2002, Robichaud 2003) observent la marchandisation du geste bénévole. Il est perçu comme un « produit » à évaluer et se devant d’être efficace. D’ailleurs, plusieurs chercheurs constatent la professionnalisation du bénévolat en milieu palliatif et dans d’autres domaines sociosanitaires (Guirguis-Younger, Kelly, McKee 2005, Lamoureux 2002). La présente recherche ethnographique portant sur les bénévoles accompagnant des personnes en fin de vie à domicile dans les régions francophones du Nouveau-Brunswick, s’interroge en profondeur sur ces phénomènes afin de voir comment les motivations et la continuité dans l’engagement bénévole est possible aujourd’hui. L’étude prend pour appui les expériences des bénévoles et de nombreuses heures d’observation participante ont été réalisées (N=100h). La deuxième porte d’entrée a consisté à réaliser des entretiens individuels en profondeur (N=10). Nous avons identifié une multitude de facteurs qui contribuent aux motivations et à la continuité de l’expérience bénévole : 1) la perception optimiste de la bénévole par rapport à la vie et son affinité pour la vulnérabilité, 2) le lien positif entre la bénévole et la personne accompagnée ainsi que sa famille, 3) le soutien de la coordinatrice, 4) le sentiment de reconnaissance à l’égard de l’équipe extramurale et 5) le cadre politique permettant un soutien financier aux organismes bénévoles et aux familles dans le besoin. 

Le projet Trajetvi : Trajectoires de vie, de violence et de recherche d’aide des femmes victimes de violence conjugale en contextes de vulnérabilité a pour objectif général de développer un modèle d’actions concertées visant à diminuer les conséquences de la violence conjugale et à mieux assurer la sécurité des femmes et des enfants. D’une durée de sept ans, ce projet rassemble dix-sept chercheurs et onze partenaires communautaires et institutionnels. La diversité de l’équipe, composée de membres aux préoccupations et aux intérêts variés, s’avère à la fois une richesse et un défi pour l’établissement d’un partenariat durable et fructueux.

Pour encourager le développement d’une vision commune et une cohésion entre les membres, un processus de documentation du partenariat a été amorcé dès le démarrage du projet. Se situant dans le cadre de ces travaux, la présente communication a pour objectifs 1) de décrire les relations entre les membres avant le démarrage du projet, relations dont l’évolution sera suivie et analysées à différents temps de mesure et 2) d’analyser leurs visons des composantes essentielles d’un partenariat de recherche.

Une méthodologie mixte est utilisée. L’analyse de réseaux permet d’abord de dresser un portrait précis des relations entre les membres en vue d’en suivre l’évolution. Les analyses qualitatives permettent ensuite de comparer les visions des acteurs par rapport au partenariat et d’en tirer des enseignements pour la suite du projet.

Introduction– Face à l’enjeu incontournable que la participation sociale des aînés représente actuellement, un partenariat se développe avec des chercheurs, des collaborateurs des milieux de pratique et des étudiants (financé par le CRSH).

Objectifs– Ce partenariat vise à : 1) développer de nouvelles connaissances sur la participation sociale des aînés; 2) utiliser ces connaissances afin d’élaborer des stratégies d’intervention novatrices; 3) évaluer l’implantation et les impacts de ces stratégies; 4) transférer ces connaissances vers divers milieux (recherche, enseignement, pratique, décisionnels).

Méthode– Ce partenariat repose sur une approche où savoirs et pratiques s’enrichissent mutuellement. Il s’actualise par l’élaboration d’une programmation de recherche concertée, liée au développement de cinq catégories d’intervention : 1) interactions sociales en contexte individuel; 2) interactions en contexte de groupe; 3) activités portées par une démarche collective; 4) implication dans des organisations de bénévolat structuré; 5) implication sociopolitique et militante.

Résultats– Les travaux réalisés grâce à ce partenariat fourniront aux praticiens et décideurs des données probantes capables d’appuyer la mise en place de programmes destinés aux aînés. Ils offriront une plateforme pour l’élaboration, l’expérimentation et l’évaluation d’outils d’intervention fondés sur une base comparative solide. Cette affiche présente ce partenariat et fait état de l’avancement de ses travaux.

La littérature scientifique démontre que les hommes utilisent moins les ressources d’aide que les femmes. Il y a 2 principaux obstacles à la demande d’aide des hommes : 1) la socialisation masculine amène les hommes à considérer la demande d’aide comme un signe de faiblesse; 2) l’inadéquation des ressources disponibles n’arrivent pas à accueillir correctement les hommes et à leur offrir une aide qu’ils perçoivent pertinente et efficace. Notre question: les services psychosociaux offerts dans la région 06 répondent-ils aux besoins des hommes? Méthodologie mixte et intégrée où nous analysons les différences de genre dans l’état de santé et l’utilisation des services  de la région 06 à l’aide des données de ESCC cycle 4.1. Dans un 2e temps, par une entrevue semi-structurée auprès des CSSS et des organismes communautaires, nous analysons les services offerts aux hommes dans la région 06. Le 1e volet consiste en une enquête quantitative et qualitative auprès des CSSS et organismes communautaires offrant des services psychosociaux aux hommes de la région 06. 10 CSSS ont participé, 89 organismes. Le 2e volet est composé d’une étude par groupes (6) de discussion auprès de 68 hommes usagers. Les services psychosociaux offerts dans la région 06 ne répondent que partiellement aux besoins des hommes. Un important virage reste à faire dans l’investissement, la formation, les ressources humaines, l’organisation et la structure des services et leur répartition dans le territoire. 

Résumé

Contrairement à la médecine moderne, fondée sur l’unicité et le respect de la procédure, le modus operandi que revendique la médecine traditionnelle, notamment chez les Nganga du Sud-Gabon, est marquée par un certain pluralisme s'appuyant sur un intuitionnisme (expérience personnelle ou relevant de sa formation propre, ne dépendant toutefois que des seuls  « esprits ») et sur un héritage, une sorte de legs ayant traversée les générations. Ce déterminisme, définit la personnalité du Nganga, son cheminement intellectuel, son itinéraire et même son action. Le contact de celui-ci avec son patient et la décision de le soigner sont subordonnés à l’invocation des « esprits ». Cette approche tranche avec les principes essentiels qui structurent la science occidentale et particulièrement la médecine moderne : la généralisation, l’intangibilité et l’invariabilité des protocoles. D'autres facteurs peuvent expliquer ce pluralisme méthodologique : la diversité des peuples cohabitant dans cette région du Gabon ; les croyances, la religion, la géographie, l’histoire et la politique. 

En somme, nous voulons montrer deux choses: 1° la méthode des soins des Nganga du Sud-Gabon est plurielle ; 2° sur la base nos enquêtes, ils arguent que la collaboration avec d'autres praticiens et l’ouverture à la médecine moderne est une affaire d’« esprits ».    

Mots clés : Croyances, "esprits", médecine moderne, médecine traditionnelle, Nganga du Sud-Gabon, pluralisme méthodologique, science des soins.