Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

L’orientation mentale maternelle (OMM) réfère à la capacité du parent à interpréter et commenter avec justesse les états mentaux de son enfant. Des études démontrent que l’OMM est associée à la sécurité affective et une meilleure régulation émotionnelle de l’enfant. Malgré ces effets positifs, peu d’études s’intéressent aux facteurs prédictifs associés à cette capacité parentale. L’objectif est donc d’examiner la contribution d’antécédents maternels théoriquement liés à l’OMM, soit l’attachement maternel, ses cognitions et le stress psychologique. Cette étude s’inscrit dans une recherche longitudinale plus vaste menée auprès de mères à risque modéré sur le plan psychosocial. L’échantillon se compose de 102 dyades mères-enfants (âge moyen 21,66 ans). L’attachement maternel au 2etrimestre de grossesse ainsi que les cognitions (sentiment d’auto-efficacité et impact parental) et le stress psychologique à 4 et 8 mois sont évalués via un questionnaire auto-révélé. L’OMM est mesurée par observation lors d’une interaction mère-enfant en contexte de jeu libre à 8 mois. Les résultats d’analyse de régression linéaire hiérarchique indiquent que la sécurité d’attachement et les cognitions des mères contribuent de façon significative et indépendante à l’OMM. Ce modèle explique 12,8% de la variance en contrôlant pour le revenu familial. Ces résultats permettent d’identifier les facteurs expliquant les différences individuelles de l’OMM, et plus largement, de la mentalisation parentale. 

Cette communication présente un retour d’expérience sur un terrain d’enquête mené en 2012-2013 dans un collège français auprès d’élèves de classes de 6ème à 3ème. L’objectif était d’utiliser la photographie pour initier les collégienn-es à la sociologie du genre et les sensibiliser aux questions d’égalité. A travers cette expérience, je souhaitais questionner par une démarche inductive quelles pouvaient être les contributions apportées par la photographie dans les dispositifs sociaux. Il s’agissait de concevoir et d’animer une « enquête-action », recueillir des données sociologiques sur les représentations de genre et des violences de genre chez les collégiens tout en diffusant des théories sociologiques en image.

Mes interventions ont été construites sous formes de trois ateliers. Les élèves ont pu aborder de façon visuelle l’évolution de pensée sur les questions de genre, tester des hypothèses sociologiques, et s’exprimer sur leurs perceptions et représentations des violences de genre.
La construction et l’animation de ces différents ateliers m’ont amené à avoir un regard réflexif sur les méthodologies et révéler des données inattendues telles que de nouveaux indicateurs de distinctions de genre ainsi que des lieux de tensions dans l’établissement scolaire.

Cette « intervention recherche » a permis de penser des formes de collaborations entre le secteur social et l’image s’est révélée, grâce à son langage sensible, être le médium adéquat pour échanger sur les questions de genre.

Les simulations de patients virtuels sont des méthodes avantageuses pour la formation des professionnels de la santé. Pourtant, cette méthode d'enseignement est rarement utilisée par les professionnels qui travaillent ou prévoient travailler avec des personnes ayant des troubles liés à l'utilisation de substances psychoactives. Une revue de la portée concernant les simulations virtuelles de patients ayant des troubles liés à l'utilisation de substances dans le cadre de la formation des professionnels de la santé est réalisée. Des bases de données ont été consultées pour finalement inclure 12 articles évalués par des pairs et publiés entre janvier 2010 et juin 2024. Les méthodes de développement, d'administration et d'évaluation des performances des simulations sont variées. La plupart des simulations visent à développer le dépistage, l’intervention brève ou les compétences d'orientation. Elles ciblent une variété de disciplines, rapportent des résultats d'apprentissage positifs et sont bien acceptées par les apprenants. L'amélioration de la diversité des compétences cliniques et des populations de patients représentées dans les simulations, ainsi que le respect des meilleures pratiques en matière de développement et de mise en œuvre des simulations sont suggérés pour optimiser les résultats de la formation des professionnels.

La construction de la notion d’exclusion sociale à l’œuvre dans les discours publics contemporains en Occident a fait l’objet d’analyses approfondies, qui ont fait ressortir une tendance à la mise à l’écart de tout un pan du phénomène de l’exclusion sociale. Une recherche en cours poursuivie au Québec dans le cadre du programme des Actions concertées sur la pauvreté et l’exclusion sociale s’intéresse plus particulièrement à la construction de la notion d’intégration sociale, plus spécifiquement concernant les personnes qui vivent avec des problèmes de santé mentale importants. La communication proposée porte sur un volet de cette recherche qui vise àdégager les représentations de l’intégration dans la collectivité des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale importants qui émergent des documents de politique et d’orientation gouvernementales en matière de santé mentale, de solidarité sociale et d’emploi publiés au Québec au cours des deux dernières décennies. Dans cette perspective, le propos de cette communication est double. Il s’agit de faire ressortir les décalages et les tensions entre différentes représentations de l’intégration sociale des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale importants dans les discours des ministères concernés, d’une part, et, d’autre part, les écarts entre les discours et les programmes et mesures concrètes mises en place pour soutenir l’intégration.

La militance trans est en plein essor au Québec depuis ces vingt dernières années. Cela se voit par la création ou l’essor d’associations trans, de projets trans au sein d’organismes de santé ou au sein d’organismes LGBTQ (lesbiens, gais, bis, trans, queers). Ces militants et militantes combattent la transphobie. Celle-ci peut se définir comme l’oppression spécifique que subissent les personnes trans : la violence, le mépris et les discriminations qui s’en prennent aux personnes qui transgressent les frontières du sexe et du genre. Leur lutte s’inscrit dans une remise en cause des rapports sociaux de sexe, de genre et de sexualité qui se situe au cœur des luttes des LGBQ. Douze entrevues semi-structurées ont été réalisées en  2010 avec des militants et militantes trans québécois appartenant à trois générations. En utilisant d’une part la sociologie des mouvements sociaux, d’autre part les études féministes, queers, et trans, l’objectif de cette présentation sera de décomposer les liens entre les militances trans et LGBQ. Nous explorerons, à partir du point de vue des personnes trans quelles sont les convergences et les dissonances entre leur militance et celles des lesbiennes, des gais, des bis et des queers ? Comment prennent-ils et elles en compte des enjeux LGBQ, et inversement, quelle est leur perception de la prise en compte des enjeux trans par les militantes LGBQ ? Finalement, nous exposerons des pistes afin d’améliorer les liens entre ces militances.

L'intervention auprès des jeunes de la rue est difficile. Susciter une motivation au changement chez eux est le plus grand défi qui entoure ce type d'intervention. Il est difficile de déterminer sur quel élément mettre l'emphase à fin d'inciter ces jeunes à changer et à éventuellement sortir de la rue. Il appert primordial de considérer le processus d'intervention auprès des jeunes de la rue comme étant dynamique, où il faut d'avantage comprendre le sens que le jeune attribue à sa vie dans la rue. Une nouvelle manière d'entrevoir la motivation, axée sur la perception de bonheur de ces jeunes, est mise de l'avant afin de réorienter l'intervention auprès de cette clientèle. Cette étude vise à déterminer quels sont les facteurs qui peuvent influencer la satisfaction des jeunes de la rue face à leur expérience de vie, c'est-à-dire sur la perception de leur bonheur face à leur style de vie. L'étude porte sur 167 jeunes de la rue de Montréal, à qui l'on a administré un questionnaire de 150 questions portant sur une variétés de sujets. Suite à des analyses de régression logistique multinomiale, il appert que certains facteurs ont une influence sur le bonheur des jeunes de la rue, notamment le temps passé dans la rue, la diversité de consommation de drogue, la précarité de logement, le niveau d'éducation et l'espoir en l'avenir. L'espoir en l'avenir est le seul facteur qui influence les jeunes toujours et jamais heureux, et devrait donc être approfondi dans les études futures.



Au Québec comme en France, les relations personnelles sont au cœur de la vie de nombreux individus. Si ces sociétés partagent des similarités, qu'en est-il de la manière dont ces relations sont vécues chez les ressortissant.e.s de ces cultures ?

Nous avons choisi une approche relationnelle pour répondre à cette question. Cette perspective met l'accent sur l'analyse des dynamiques qui traversent les relations personnelles pour se détacher des modèles préconçus qui limitent la perception de celles-ci. Nous avons ainsi étudié la formation des relations amoureuses et amicales entre Québécois.es et Français.es pour y observer le cadrage relationnel.

L'analyse de 12 entretiens réalisés auprès de jeunes adultes Québécois.es et Français.es nous a permis d'observer une variation culturelle des modèles de relation, qui se manifeste principalement sur deux plans. D'abord, l'entrée en relation amoureuse connaît une phase de « fréquentation » au Québec, qui permet d'apprendre à connaître le.la partenaire potentiel.le avant de s'engager dans une relation plus affirmée et officielle. Ensuite, les relations amicales ne connaissent pas le même processus de définition que les relations amoureuses, laissant parfois des Français.es moins intégré.e.s socialement face à des attentes auxquelles la relation ne répond pas. Dans ces deux cas, la manière dont une relation s'est définie et a évolué est une donnée déterminante dans la décision de certain.e.s Français.es d'envisager leur avenir au Québec.

Apparu une trentaine d’année le VIH/SIDA fait des victimes dans le monde. En Haïti, il a toujours été un sujet tabou lié à certains mythes de débauches sexuelles. Ainsi, les PVVIH sont victimes de discrimination, de préjugé et de stéréotypes des gens de leur communauté. Cette Communication a pour but de découvrir les représentations et les perceptions des jeunes chrétiens au VIH/SIDA. Elle met en relation les représentations sociales qu’ils se font et les pratiques constructives de leur réalité.

Suivant les résultats sur un échantillon de 100 jeunes dont 39% sont étudiants, 61% sont élèves secondaires, âgés entre 18 à 30 ans, on retrouve 54% femmes et 46% hommes. En effet, 73% des jeunes considèrent que le VIH/SIDA tue rapidement et prennent leur distance avec les PVVIH 25% le voit comme toutes les autres maladies et collaborent avec eux a un certain niveau, 2% sont indifférents. Ainsi, 45% des jeunes estiment que les PVVIH ne devraient pas avoir d’enfants pour freiner la propagation du virus. En outre, 82% des élèves estiment que ce sont des personnes irresponsables qui attrapent le virus  et 51% ont peur de fréquenter les mêmes lieux que les PVVIH de peur d’être contaminé accidentellement.

Ces informations montrent que l’aspect de la maladie sur le corps, les discours sur la maladie et l’expérience vécu façonnent et influencent la compréhension du VIH/SIDA et qu’il a lieu d’éduquer les jeunes à ce sujet.

Cette communication porte sur la structuration du débat public dans le cadre de controverses techno-industrielles. Le but est d'analyser comment émergent ou sont, au contraire, évitées certaines controverses. L'objet d'étude est l'industrie des nanotechnologies au Québec et il sera question de comment le débat public sur les nanotechnologies au Québec a été construit et comment les différents acteurs l’ont articulé.

La communication se penchera également sur le processus de mise en visibilité des enjeux qui fait en sorte de créer de l'engouement autour de certaines controverses et ce au détriment d’autres sujets. En nous basant sur l'analyse de dix entrevues menées avec des personnes clés du secteur des nanotechnologies au Québec ainsi que sur une analyse documentaire, des résultats préliminaires pourront être présentés. Une revue de littérature sur les enjeux sociaux de cette industrie et sur la construction des controverses appuiera cette analyse.

La participation de toutes et de tous dans l'ensemble des sphères de la vie collective est le but ultime de toute société, en particulier lorsque l'intégration de personnes immigrantes ou l'inclusion de minorités sont concernées. Comment aborder cette participation? Comment la mesurer? Comment en faire le suivi?

La communication présente une conceptualisation de la participation qui tient compte de l'engagement individuel des personnes tout comme de la disposition sociétale qui la rend possible et ceci dans une optique d'interaction constante entre l'individu et la société. Plusieurs dimensions participatives permettent d'appréhender différentes facettes de l'engagement individuel et d'en mesurer certains aspects tel que le bénévolat, l'usage du français ou les dons dans une perspective comparative lorsqu'un accès aux bases de données le permet. Il en résulte un aperçu parcellaire mais novateur de quelques mesures de comportements économiques, linguistiques, identitaires, communautaires, culturels et citoyens.

La pandémie de la COVID-19 a rapidement changé la vie obligeant une réorganisation sociale importante et inégalée, notamment par des efforts d’isolement ou de distanciation physique. Ces mesures préventives ont eu des impacts considérables sur la situation des familles québécoises et cette période d’adaptation a généré du stress. Bien qu’on sache que certaines familles ont vécu des enjeux considérables : maladie, pertes d’emploi, épuisement, conciliation famille-travail, etc. elles ont tout de même réussi à déployer plusieurs stratégies adaptatives pour y faire face. Cette communication présente les résultats du volet quantitatif ayant interrogé 352 familles québécoises à l'aide d'un questionnaire en ligne. Les résultats présenteront comment ces familles ont su développer différentes stratégies adaptatives et être résilientes pour faire face à cette crise sans précédent.  La connaissance produite contribuera à renforcer la résilience des familles afin qu’elles soient en mesure de mieux composer avec les enjeux liés aux possibles catastrophes.

La participation à des loisirs organisés est associée à des bénéfices aux niveaux social et scolaire. Cette question a été largement documentée à l’adolescence, mais peu à l’enfance. Cette communication poursuit deux objectifs. Le premier consiste à décrire les habitudes de participation durant l’enfance. Ce portrait descriptif établira d’abord la proportion d’enfants qui participent à des loisirs organisés, pour ensuite examiner le type et le nombre d’activités pratiquées. Le second objectif vise à étudier si certaines caractéristiques sociodémographiques des familles (revenu, structure familiale, niveau de scolarité des parents) sont associées aux habitudes de participation des enfants. Ces questions sont examinées auprès d’un échantillon de 789 enfants (62% garçons) de 1re année primaire. Les données sont recueillies à l’aide d’un questionnaire complété par la mère. Les analyses révèlent que 67,6% des enfants participent à au moins un loisir organisé. Les activités les plus communes sont les sports individuels (63,8%) et d’équipes (44,7%). Les activités académiques (0,6%) et communautaires (6,6%) sont très peu pratiquées. Une régression multiple révèle que le niveau de scolarité de la mère (béta=.27, p<.001) et le revenu (béta=.13, p<.01) contribuent à prédire le nombre d’activités (R2 total=.14, p<.001). La participation à des loisirs organisés semble déjà répandue en début de scolarisation. Il importe donc d’évaluer l’impact de ces activités durant l’enfance.

La présente recherche a pour objectif de déterminer si la perception de la corruption peut constituer l’un des facteurs du processus de radicalisation violente dans les pays en développement. Nous mettons en exergue la théorie de la privation relative, dont le développement est attribué à Robert K. Merton, comme fondement explicatif de l’extrémisme violent dans les pays en développement, où le vrai récit politique a cédé place à des discours logomachiques dans lesquels se dissout la spécificité des problèmes sociaux- dont notamment la corruption et l’injustice sociale. En nous appuyant sur des textes de propagande jihadiste, nous démontrons que la lutte anti-corruption constitue un argument d’endoctrinement. De plus, à l’aide du Modèle de radicalisation en escalier de Moghaddam (2005) et en faisant appel au concept de privation relative fraternaliste, formellement introduit dans la littérature sociologique par W. G. Runciman en 1966, nous mettons en évidence que le sentiment de frustration, inextricablement lié à la perception de la corruption et de l’injustice sociale, est susceptible de jouer le rôle de « catalyseur » lors des deux premières étapes du processus de radicalisation. Nous estimons qu’il serait pertinent de redonner vie à la privation relative, considérée comme un concept démodé, non pas pour son manque de robustesse analytique ou de puissance heuristique, mais en raison de son incapacité de séduire les criminologues réalistes de gauche au-delà du Millénaire.

Dans de nombreux pays en voie de développement, l’itinérance juvénile en milieu urbain a principalement été étudiée de manière à en comprendre les causes et à tenter de rendre compte du quotidien des jeunes sans-abri. Toutefois, la plupart de ces recherches semblent se conclure là où je souhaite commencer, me concentrant sur le processus de sortie de rue en demandant comment et pourquoi certains enfants de la rue réussissent à sortir de ce milieu, tandis que d’autres y grandissent et deviennent des adultes de la rue. M’appuyant sur une recherche terrain ethnographique effectuée en collaboration avec l’organisme Samusocial Sénégal à l’été 2011, j’estime que loin d’être un processus linéaire, la sortie de rue est composée de va-et-vient physiques mais aussi sociaux et comportementaux entre la rue et la non-rue. Il ne suffit pas que le jeune ne soit plus physiquement dans la rue pour dire qu’il en est sorti : il apparaît plus facile de sortir l’enfant de la rue que la rue de l’enfant, puisqu’il s’y suradapte, se reconstruisant un système de valeurs et de conduites qui lui permettent de sublimer les traumatismes liés à la vie de rue dans une logique de survie. De même, à la suite d’auteurs qui estiment qu’une combinaison de facteurs push et pull poussent et attirent simultanément les enfants à la rue, je suggère que des facteurs push out et pull out en favorisent la sortie, dont les mauvaises conditions de vie et la présence active des institutions de prise en charge.

Version soumise : Des négociations territoriales globales entre des communautés de la nation innue (autochtone) et les gouvernements canadien et québécois débutèrent en 1979. Elles devaient ultimement mener à la signature d’un traité, lequel se fait toujours attendre. Au début des années 2000, un mouvement d’opposition formé principalement de Québécois de descendance européenne s’organisa afin d'exiger des éclaircissements, voire demander que le projet soit tout simplement annulé. Constatant l’existence d’une forte tension (sociale, politique, médiatique), le gouvernement du Québec mis sur pied une commission parlementaire à l'hiver 2003. En tout, 85 acteurs individuels ou collectifs y ont déposé un mémoire. Dans cette communication, nous livrerons des résultats d’une analyse de discours menée sur l’ensemble de ces mémoires. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux inscriptions de la symbolisation des rapports humains : la façon dont l’altérité fut discutée, construite, déconstruite voire niée par les acteurs dans leurs textes. Les résultats de cette recherche tendent à appuyer une vision dynamique, hétérogène et changeante de la définition des frontières intergroupes, laquelle est aussi marquée par des rapports de pouvoir. Nous jugeons, par ailleurs, que la réflexion sur ces événements est importante puisque les négociations promettent d’aboutir dans les prochaines années et pourraient donc, à nouveau, donner lieu à de fortes contestations.

En matière de violence fondée sur le genre (VFG), les espaces virtuels semblent agir à la fois de véhicules à la violence, tout comme espace de ressources de soutien, de résilience et de résistance pour les victimes et communautés survivantes. Dans l’objectif de comprendre ce double rôle des espaces virtuels en matière de VFG, une étude de portée (Arskey & O’Malley, 2005) a été réalisée afin de cartographier les connaissances produites sur le sujet. Ce sont 279 documents provenant principalement de la littérature scientifique, et obtenus à partir d’une recherche lancée sur onze bases de données, qui ont été sélectionnés. L’analyse thématique de ce corpus, effectuée dans une perspective intersectionnelle, a d’abord permis de documenter les manières dont s’expriment les VFG en fonction des communautés de genre (femmes, LGBTQIA+, hommes). Puis, il a été possible de constater que les espaces virtuels sont des lieux d’existence et de survie pour les communautés où il est possible de s’exprimer, de s’entraider et de se mobiliser face aux VFG. D’ailleurs, ces divers modes d’existence nous ont montré la présence de dynamiques entre communautés de genre; les espaces virtuels sont des lieux de confrontation et de négociation, et ce, dans une logique d’extension des espaces réels. Dans un contexte de fortes polarisations sociales, cette synthèse des connaissances nous amène à dresser une série de recommandations afin de mitiger les VFG (re)produites en ligne.  

Les études quant au développement et au maintien de la criminalité et de la consommation se sont davantage intéressées aux trajectoires des hommes. Or, les récentes recherches portant sur la criminalité des femmes toxicomanes laissent penser que les trajectoires drogue-crime sont différentes de celles des hommes en raison de traumas multiples, d’exposition à la violence et à la victimisation et ce, dès l’enfance.

 

L’objectif de cette présentation est donc d’explorer et de documenter les conditions d’où origine les trajectoires drogue-crime des femmes. Pour ce faire, cette communication présente une partie préliminaire d’une analyse secondaire d’un échantillon de vingt-cinq mères toxicomanes détenues au Québec. Une analyse thématique a été menée sur le discours de ces femmes rencontrées lors d’entrevues semi-dirigées.

 

On constate que l’analyse de leurs discours apporte un nouvel éclairage sur le sens octroyé aux contextes émergents de leur trajectoire. Ainsi, leurs perceptions quant aux impacts de ces expériences précoces révèlent des enjeux relationnels importants dans les différentes sphères de leur vie et, ultimement, dans le maintien ou non de leur trajectoire drogue-crime. Finalement, à la lumière de ces constats, des implications cliniques seront discutées.

 

Mots-clés : femmes judiciarisées, toxicomanie, trajectoires drogue-crimes, parcours de vie.

Le travail du sexe, soit l’échange de services sexuels contre des biens matériels ou de l’argent, fait l’objet de nombreux débats sociaux et juridiques. Alors que la position abolitionniste considère les femmes travailleuses du sexe comme des victimes d’exploitation sexuelle, la position optant pour la décriminalisation met de l’avant que celles-ci détiennent un pouvoir d'action et peuvent donner leur consentement libre et éclairé à pratiquer ce métier. Dans la foulée de ces positions polarisées, l’objectif de cette communication est de présenter les stratégies mobilisées par les femmes travailleuses du sexe afin d’assurer leur sécurité au niveau physique, psychologique et sexuel. Les données recueillies à l’aide d’entretiens semi-dirigés sont tirées d’une étude qualitative qui visait à documenter l’agentivité sexuelle des femmes travailleuses du sexe, soit la capacité de celles-ci à faire des choix pour leur bien-être, et à identifier, communiquer et négocier leurs limites sexuelles avec leurs clients. Malgré le fait que cette notion se trouve au cœur des débats sur le travail du sexe, elle est très peu documentée dans les écrits scientifiques. Outre le fait que nos résultats questionnent les positions féministes concernant le pouvoir d’action des femmes dans la pratique du travail du sexe, ils permettent aussi une critique des politiques actuelles entourant ce métier, tout en proposant des pistes d’intervention concrètes afin de les outiller dans l’exercice de leur travail.

Tout au long de la trajectoire migratoire des demandeurs d’asile, des liens se décousent, d’autres se tissent, plus ou moins fragiles ou fiables, parfois éphémères et parfois durables.

Si la vulnérabilité pré-migratoire est requise pour devenir un réfugié, les instabilités identitaire et spatiale post-migratoires la cultivent (Lacroix, 2003). Les recherches montrent que la famille joue un rôle primordial dans le processus de guérison du traumatisme (Rousseau & al, 1999). Mais beaucoup fuient seuls et en son absence, les exilés grégaires recherchent des liens de substitution sécurisants (Moreau & al, 1999).

Dans quelle mesure la nature de ces liens participe-t-elle à leur convalescence ?

Les demandeurs d’asile sont difficiles d’approche. D’une part, leur localisation physique est souvent mouvante, et certains liens qu’ils entretiennent sont en corrélation avec leur lieu de résidence. D’autre part, leur statut est amené à changer rapidement. Rencontrés à Projet Refuge, organisme communautaire d’accompagnement et d’hébergement situé à Montréal, je les ai observés interagir au quotidien, et interrogés sur leurs parcours rétrospectifs à leur stabilisation. Leurs témoignages démontrent un parallèle entre l’évolution de leurs liens et celle de leur bien-être, depuis le point de rupture des déliaisons intimes, jusqu’à l’atteinte des liaisons intimes en cette communauté thérapeutique (Pocreau, 2005), point de rencontre leur permettant de projeter un futur sain.



La littérature démontre une comorbidité importante chez les enfants ayant des troubles neurodéveloppementaux avec des troubles de santé mentale, créant d'autres problèmes. Cependant, un manque de confiance et de formation se retrouvent parmi les intervenants de services médicaux et sociaux qui s’occupent de ces jeunes, ce qui est exacerbé en régions rurales. Le modèle Extension of Community Healthcare Outcomes (ECHO) permet de décentraliser l’accès aux services spécialisés dans les régions urbaines à travers la diffusion de formations appropriées vers les régions rurales afin de diminuer cet écart en utilisant un programme de télémentorat. Le programme ECHO du CHU Ste-Justine - Santé mentale et neurodéveloppement  (SMND) a été mis en place pour répondre aux besoins des prestataires de soins de santé et les enfants souffrant de cette comorbidité. À travers des questionnaires (données secondaires) et des groupes de discussion des fournis par les participants, des analyses statistiques préliminaires descriptives et thématiques seront complétées afin d'évaluer l'efficacité de la formation continue. Nous estimons observer une faisabilité et une acceptation élevée de la formation ainsi qu'une augmentation des compétences et niveau de confiance chez les participants. La présente étude permettrait une amélioration des services de formation continue ECHO CHU Ste-Justine - SMND, pouvant avoir un impact indirect sur la qualité des services obtenus par les jeunes souffrant de cette problématique.

Au cours des dernières décennies, le travail a connu d'importante mutations. L'augmentation de la compétitivité et de la concurrence dans les milieux de travail ont amené des changements qui ont affecté les formes d'organisation du travail, maintenant de plus en plus orientées vers de nouvelles exigences de performance et de qualité (Aubert, 2012; Dejours & Gernet, 2012). Ces changements ont  creusé l'espace entre les prescriptions de la haute direction et le réel de travail sur le terrain, laissant les cadres devant des situations ambigües, où la conciliation des commandes du haut et des demandes du bas devient de plus en plus difficile (Carballeda & Garrigou, 2001). Dans un tel contexte, les cadres font face à des enjeux éthiques dans leurs fonctions de gestion du personnel et sur lesquels ils ont très peu d'espace pour en délibérer (Mispleblom Beyer, 2006). Cette communication vise à mieux comprendre l'expérience subjective de cadres portant notamment sur les enjeux éthiques qui relèvent de leurs responsabilités à l'égard de l'organisation, de leurs employés, de leur collectif de travail et d'eux-mêmes. Une stratégie de recherche narrative a été utilisée auprès d'une trentaine de cadres de divers secteurs d'activité. Cette recherche permettra de mieux comprendre la position difficile à tenir des cadres qui sont à la fois les acteurs stratégiques d'une organisation et des sujets sensibles du travail en quête de reconnaissance (Dejours, 1993).

Introduction: Le vieillissement dans le domaine du VIH est un sujet émergent en Afrique. Le nombre des personnes âgées de 50 ans et plus atteintes du VIH augmente, mais la majorité d’entre elles ne fréquentent pas les associations d’appui aux pvVIH. L'objectif était de comprendre cette sous-fréquentation dans un contexte où les associations jouent un rôle important dans la prise en charge psychosociale.

Méthodes: Dans une approche qualitative, nous avons réalisé 16 entretiens semi-directifs avec des personnes âgées de 50 ans et plus séropositives et faisant partie de la cohorte ANRS 1215 au (CRCF).

Résultats: Les personnes âgées pensent qu’elles ont des besoins spécifiques liés et leur âge et à leur statut social. Les personnes qui ne sollicitent pas l’appui des associations sont le plus souvent : 1/ peu informées sur ce que peut leur apporter les associations ; 2/ elles bénéficient d’un réseau familial ou social qui les accompagnent dans leur traitement ; 3/ elles redoutent le manque de confidentialité. Elles pensent que les associations regroupent des personnes jeunes dont les préoccupations sont différentes des leurs. Il a été constaté que les associations ne développent pas de propositions ciblées d’accompagnement spécifique à l’égard des personnes âgées, comme elles le font pour d’autres groupes sociaux.

Conclusion: L’enquête a fait apparaitre une demande d’attention spécifique vis-à-vis des personnes âgées. Plusieurs propositions seront présentées dans la communication.

 



La question du vivre ensemble et ses composantes, entre autres la discrimination vécue et imposée, les conflits inter-groupes et le sentiment de sécurité, peut être prise sous plusieurs angles. Dans cette présentation nous nous pencherons sur les représentations sociales qui dominent chez les Canadiens au sujet de la discrimination, de l'immigration et de l'intégration des immigrants ainsi que sur les risques de violence politique qui sont engendrés par ces différents clivages socioculturels. Le tout repose sur une enquête pancanadienne ayant rejoint 5084 personnes, avec un accent particulier porté sur certaines communautés urbaines. Nous verrons dans quelle mesure la expérience directe et indirecte de la discrimination affecte la perception de légitimité de violence politique. Cette recherche va au coeur de la question de la radicalisation politique et apporte des éléments de réponse importants pour notre compréhension de l'interaction qui lie l'environnement sociopolitique et l'engagement d'individus dans des groupes ou des actes individuels motivés par la haine - en particulier, sur la proportion de la population qui soutient (moralement) les actions pourtant dites "extrêmes". Pour le moment la littérature portant sur la radicalisation porte surtout sur des questions "micro" et, à l'occasion, "méso" (effets des groupes sur leurs membres, entre autres), mais très peu se sont intéressées aux facteurs "macro".

Les connaissances empiriques sur la relation entre le développement psychosexuel et psychosocial à l'adolescence sont limitées, car ces domaines ont principalement été étudiés séparément. Néanmoins, il est reconnu que la sexualité est profondément ancrée dans les dynamiques individuelles et relationnelles d'une personne, rendant la contribution des compétences psychosociales telles que le concept de soi, les compétences interpersonnelles et les capacités d'autorégulation déterminantes pour son développement positif. L'objectif de cette étude était d'examiner l'association entre les compétences psychosociales des jeunes et leurs perceptions et sentiments à l’égard de leur sexualité (c.-à-d. estime de soi sexuelle, anxiété sexuelle, autoefficacité sexuelle). Les participants de l’étude étaient 1584 jeunes âgés de 14 et 18 ans. Les résultats indiquent que les jeunes dont le concept de soi général est caractérisé par des croyances en soi plus cohérentes et une plus grande estime de soi, et qui perçoivent leurs compétences interpersonnelles et leurs capacités d'autorégulation comme plus développées, rapportent une estime de soi sexuelle plus élevée, moins d’anxiété sexuelle et un sentiment plus développé d’efficacité sexuelle. Ces associations n'étaient pas modérées par le genre ou l'expérience sexuelle. Ces résultats soulignent l'importance d'étudier la sexualité des adolescents en relation avec d'autres domaines de développement dans une perspective de développement positif.

La prévalence des comportements à risque chez les jeunes contrevenants est importante et ceux-ci peuvent avoir des conséquences néfastes tant pour la personne que pour la société. Plusieurs chercheurs affirment que les divers comportements risqués sont les indicateurs d’une propension à déroger des normes. De plus, il semble qu’à l’intérieur des groupes de pairs déviants tels que les gangs de rue, ces conduites soient valorisées. La présente communication propose de dresser un portrait comparatif des comportements à risque adoptés par un échantillon de jeunes contrevenants montréalais en fonction de leur appartenance à un gang de rue. Pour ce faire, 212 jeunes contrevenants âgés de 14 à 25 ans ont été rencontrés dans 4 centres jeunesse et 2 centres de détention de la grande région de Montréal entre juin 2011 et décembre 2013. Les résultats suggèrent que la prise de risque est fréquente chez tous les jeunes contrevenants de l’échantillon. Cependant, les jeunes associés à un gang de rue sont plus enclins à s’engager dans tous les types de comportements à risque mesurés dans l’étude (délinquance, consommation d'alcool et de drogues, comportements sexuels et conduite automobile) et lorsqu’ils le font, ces risques sont plus graves. Une meilleure connaissance des conduites à risque des jeunes contrevenants, qu’ils soient associés aux gangs ou non, permettra de guider les intervenants quant aux choix des cibles et des stratégies d’interventions les mieux adaptées à leur réalité.