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Bien que les très jeunes enfants représentent environ 30% des mineurs ayant subi une agression sexuelle (AS), les répercussions de l’AS sont peu documentées chez eux. Selon une étude récente, ces enfants présentent des difficultés de régulation des émotions (RE) qui contribueraient au développement de troubles intériorisés et extériorisés. La présente étude vise à examiner l’évolution des troubles de RE chez les enfants d'âge préscolaire victimes d'AS. Un échantillon de 47 enfants victimes d’AS (37 filles, 10 garçons) et 74 enfants non victimes (54 filles, 20 garçons) a été recruté. Leurs parents (parent non agresseur pour le groupe AS) et leurs éducatrices ont rempli l'Emotion Regulation Checklist (Shields & Cicchetti, 1997) peu de temps après le dévoilement de l’agression et un an plus tard.Les résultats des ANCOVAs à mesures répétées portant sur les évaluations des parents révèlent une plus grande labilité/négativité émotionnelle chez les enfants victimes d’AS, avec une accentuation des difficultés un an plus tard. Les parents de victimes d’AS, en particulier les parents de garçons, rapportent, en outre, de moins bonnes habiletés de RE chez leur enfant que les parents du groupe de comparaison. Selon les éducatrices, les victimes d’AS ont de moins bonnes habiletés de RE mais leurs troubles de labilité/négativité auraient tendance à se résorber avec le temps. La discussion portera sur lesécarts entre les deux sources d’évaluation et entre filles et garçons.

Malgré l'importance du soutien parental à l'autonomie (SA) dans plusieurs sphères du développement de l'enfant (Matte-Gagné et al., 2015), les facteurs menant à l'adoption de pratiques de SA chez les pères et les mères dans les premières années de vie restent méconnus (Linkiewich et al., 2021). Le SA réfère au fait d’encourager l’enfant à faire des choix et à résoudre par lui-même les problèmes qu’il rencontre (Grolnick et al., 2002). Cette étude vise à approfondir la compréhension des liens entre le tempérament de l'enfant et le SA durant la première année de vie avec une approche biparentale. Un échantillon de 235 triades père-mère-enfant a été évalué à 6 (T1) et 12 (T2) mois. Au T1, le tempérament de l'enfant a été évalué par un questionnaire validé et complété séparément par les deux parents. Au T2, le SA a été évalué par observation lors d’interactions parent-enfant à domicile. Les résultats révèlent que la perception paternelle du tempérament de l’enfant permet de prédire ses propres pratiques de SA et celles de la mère. Cette perception, rarement considérée dans les recherches, devrait donc être prise en compte. En outre, les parents d’enfants plus extravertis adopteraient moins de pratiques de SA. Considérant l’importance de ces pratiques pour le développement de l’enfant, il semble crucial d’intervenir auprès de ces parents pour promouvoir le SA. Les résultats seront interprétés à la lumière des écrits pertinents.

Problématique L’hétérogénéité de la population étudiante, la transformation du rapport aux études et les nouvelles façons d’accomplir son cursus sont des éléments fréquemment mis en exergue pour illustrer la réalité contemporaine de la fréquentation universitaire. De plus, les étudiants se retrouvent à un carrefour particulièrement sensible de leur existence où ils doivent composer avec les enjeux dont recèle la transition à la vie adulte. Lors de cette période charnière, le développement identitaire constituerait une variable clé dans l’adaptation du jeune adulte en plus de jouer un rôle dans la persévérance scolaire à l’université. Objectifs La communication orale proposée vise à documenter le développement identitaire et l’adaptation psychosociale de jeunes adultes universitaires. Méthode L’échantillon est composé d’étudiants âgés entre 19 et 30 ans (N=200) ayant complété une série de questionnaires quantitatifs portant sur l’identité, l’estime de soi, le bien-être psychologique et la motivation scolaire. Résultats Les liens entre les variables à l’étude sont discutés au regard des connaissances sur l’identité des jeunes adultes. Retombées L’apport le plus significatif de ce projet de recherche réside dans sa capacité à générer des pistes d’intervention cohérentes et viables servant à l’enrichissement des services à l’Université qui tiennent compte à la fois des enjeux développementaux, des réalités contemporaines et des difficultés psychosociales vécues par les étudiants.

L’accouchement serait un évènement déclencheur de symptômes de stress post-traumatique (SSPT); près du tiers des femmes rapportent des SSPT suite à la grossesse (Beck, 2004). Or, certaines dimensions de la personnalité semblent aussi être associés à la présence de SSPT (Orr et al, 2012). Cette étude a pour objectif d’explorer la relation entre les dimensions de la personnalité des mères et la présence de SSPT précédant et suivant l’accouchement, ainsi que de mesurer les différences de SSPT entre trois temps de mesure. Nous supposons que les traits Névrotiques, Consciencieux, et Agréables du Big Five seront associés à des SSPT, et que les niveaux de SSPT seront plus élevés durant la grossesse qu’à 6 et 12 mois après celle-ci. 101 mères âgées entre 20 et 42 ans ont participé à l’étude. Le NEO Five Factor Inventory (NEO-FFI) ainsi que le Traumatic Symptoms Inventory (TSI) ont été remplis 6 mois avant (T1), 6 mois après (T2), et 12 mois après l’accouchement (T3). Les résultats obtenus révèlent que le névrosisme corrèle positivement avec le score total de symptômes traumatiques résiduels à chaque temps (r=.650, .538, 534, p<.001) alors que le caractère consciencieux corrèle négativement avec celui-ci à chaque temps aussi (r=-.289, -.247, -.336, p<.05). L’extraversion est corrélé négativement au T3 et la sociabilité est corrélée négativement au T1. Il existe aussi une différence significative entre le score total de symptômes traumatiques résiduels entre T2 et T3.

Des études ont révélé que la durée des pratiques d’activité physique (DPAP) au cours des derniers mois prédit le niveau de glycémie des 3 derniers mois (HbA1c) chez les diabétiques de type 2 (Db2) (Umpierre et al., 2011). Comme la motivation autonome (MA) envers l’AP prédit l’adhérence envers sa pratique chez les Db2 (Sweet et al., 2009), cette étude vise à vérifier la relation entre la MA et le HbA1c à travers la DPAP. 278 adultes atteints de Db2 (N = 132 femmes, âge moyen = 64 ans; É.-T. = 8.4) ont rempli un questionnaire papier mesurant la MA envers l’activité physique (Markland et Tobin, 2004), la DPAP (Godin et Shephard, 1997) et le HbA1c autorapporté. Les résultats d’une analyse de médiation avec bootstrapping basée sur la procédure de Preacher et Hayes (2004, 2008) révèlent un effet indirect significatif de la MA sur le HbA1c à travers la DPAP (p<.05). Ces résultats soulignent l’importance d’examiner les effets de la MA envers l’AP chez les Db2. Des études futures devraient vérifier si cet effet de médiation est modéré par d’autres facteurs (ex. : symptômes associés au Db2), afin de mettre sur pied des interventions plus efficaces et davantage ciblées, qui aideraient les Db2 a mieux contrôler leur glycémie par le biais de la pratique de l’AP.

Plusieurs études ont démontré que la maltraitance (abus, négligence) a des effets positifs et négatifs sur la capacité des enfants à détecter les émotions faciales d’autrui. Les connaissances actuelles ne permettent pas, toutefois, de statuer sur le lien entre un passé de maltraitance et la capacité des adultes à détecter les expressions faciales chez les enfants, une habileté pourtant primordiale pour une réponse sensible et adéquate à l’enfant. Dans le cadre d’une recherche en cours, nous avons vérifié comment la maltraitance vécue durant l’enfance influence la capacité des mères à reconnaître les expressions émotionnelles faciales exprimées sur des visages d’enfants. Un échantillon de 60 mères ayant des enfants âgés de 2 à 5 ans a été rencontré. Les mères ont été exposées à 450 images morphées et devaient identifier l’émotion dominante qu’elles percevaient, selon les six émotions de base: colère, dégoût, peur, joie, tristesse, surprise. La version courte traduite et validée du Childhood Trauma Questionnaire (CTQ) a été utilisée afin de vérifier, chez elles, la présence de traumatismes précoces. Des Anovas à mesures répétées indiquent que les mères ayant un vécu d’abus physique démontrent significativement plus de difficulté à discriminer les émotions de peur et de colère. Ces résultats soutiennent l’importance d’intégrer aux interventions que les familles reçoivent déjà des éléments, composantes ou modules visant le développement de leurs habiletés perceptuelles.

Préserver les manifestations d’affection et l’intimité sexuelle lorsque la maladie d’Alzheimer (MA) s’invite dans la vie de couple représente un grand défi. Les quelques études sur le sujet montrent que l’expression affective tend à diminuer chez ces couples. La progression de la maladie complique également la vie sexuelle et implique des réflexions concernant le consentement du partenaire atteint. Cette communication présente les résultats de la première étape d’une recherche -action visant à soutenir les conjoints aidants dans le maintien de leur expression affective et de leur réciprocité avec le conjoint MA grâce à une trousse d’activité sensorielle. La première étape consistait à rencontrer 15 conjoints aidants lors d’une entrevue semi-structurée d’une durée de 60 minutes afin d’identifier et comprendre les besoins d’expression affective et les facteurs les influençant. Des analyses qualitatives ont été effectuées à partir des verbatims des entrevues. Les résultats montrent que malgré la présence de la MA, plusieurs manifestations affectives se maintiennent comme des touchers ou des rapprochements, des regards, des mots tendres, des présents ou des rituels. La sexualité devient absente chez certains couples, d’autres voient la génitalité disparaître au profit de préliminaires et caresses. Les manifestations d’expression affective et sexuelle seront discutées en lien avec les facteurs influençant cette expression.

Nous comparons le bien-être des signataires de la Convention de la Baie James et du Nord québécois (les Cris et les Inuit), de la Convention du Nord-Est québécois (les Naskapis) et du Manitoba Northern Flood Agreement (les Cris) avec le bien-être de collectivités autochtones qui sont demeurées sans traité moderne (les Innus de la péninsule Québec-Labrador et autres Cris au Manitoba) pour la période de 1981 à 2006. Ces collectivités ont été sélectionnées parce qu’elles ont toutes subi les effets de mégaprojets hydroélectriques sur leur territoire traditionnel. Nous inspirant des méthodologies développées par Saku (1995), McHardy et O’Sullivan (2004) et Asselin (2009), nous construisons un indice de bien-être en appliquant une analyse en composantes principales aux données de dix indicateurs socio-économiques provenant des recensements quinquennaux réalisés par Statistique Canada. À partir d’une analyse de variance, nous concluons qu’il existe une relation statistiquement positive entre l’existence d’un traité moderne et le bien-être des collectivités autochtones, et ce à partir de 1986. Dans un deuxième temps, une interprétation qualitative des résultats fait ressortir que l’État peut jouer un rôle déterminant s’il respecte ses obligations de traité, mais qu’au bout du compte l’action historique des collectivités autochtones est tout aussi ou plus structurante que l’action de l’État.

La petite enfance prend une grande place dans la sphère publique (INM, 2017). Sa pertinence sociétale est martelée dans l’imaginaire collectif depuis les années 90 et il en résulte une présence décuplée dans les missions gouvernementales, communautaires et universitaires (Brunet & Montiel, 2018). Toutefois, il est à se demander comment cet intérêt se manifeste sur le terrain. Cette affiche vise à modéliser les différents types d’intervention sociétale en terme de petite enfance et d’en explorer les liens les regroupant. Pour ce faire, une recension des initiatives en petite enfance au Québec sera faite et catégorisée en trois grandes sections : l’intervention communautaire, l’intervention de la santé publique et l’intervention politique. Cette affiche a pour but de créer une carte des possibles interventions qui bénéficient aux enfants entre 0 et 5 ans en portant une attention particulière aux nombres d’enfants touchés, à la portée sociétale de l’intervention. Une attention particulière sera aussi portée aux initiatives réservées entièrement aux enfants entre 0 et 5 ans issus des communautés autochtones afin de mettre en perspective l’importance qu’on leur accorde comparativement aux autres enfants du Québec.  Finalement, cette affiche adressera les liens ou l’absence de ceux-ci qui unissent toutes ces initiatives. 

 

 

Les amitiés et les relations amoureuses (RA) sont prééminentes dans l’univers social des jeunes (Collins & Madsen, 2006) et s’inscrivent dans une continuité, car les amitiés à l’adolescence ouvrent la voie au développement des RA (Connolly & Johnson, 1996). De plus, ces dernières montrent des patrons de développement hétérogènes (Boisvert & Poulin, 2016), qui peuvent avoir des effets distincts sur l’évolution de la qualité des amitiés durant la transition vers l’âge adulte. Cette étude a ainsi pour but d’observer les liens entre quatre parcours d’implication amoureuse (Tardive, Sporadique, Long terme et Fréquente) entre 16 et 22 ans et la qualité de la relation avec le meilleur ami (intimité, conflits, soutien émotionnel) durant cette période. L'effet du genre a été observé. Ces objectifs ont été testés au moyen des données d'une étude longitudinale entreprise en 2001 auprès 390 élèves de 6e année (80% maintien; 58% filles). Des résultats préliminaires indiquent que les jeunes suivant le parcours «Implication Tardive» rapportent une hausse du soutien émotionnel de leur meilleur ami durant la transition vers l’âge adulte. De plus, lorsque contrôlé pour le sexe, les jeunes du groupe «Implication à Long terme» montrent une baisse de leur intimité avec leur meilleur ami durant ce passage. Aucun résultat ne ressort pour le niveau de conflits. Ainsi, l’évolution des amitiés entre l’adolescence et l’émergence de l’âge adulte semble liée au cheminement amoureux des jeunes. 

L’objectif de Cette communication est d’ouvrir une discussion épistémologique et méthodologique à partir de la présentation d’un procédé d’investigation herméneutique portant sur l’étude du « parler », en tant qu’il signale la manière dont le vivre (Erlebnis) est appréhendé par une personne quand elle vient à dire depuis et avec sa situation quelque chose au sujet de sa vie et/ou de la Vie. En effet, la façon dont une personne parle rend compte de la manière dont elle pense et façonne les réalités sur lesquels se fondent son pouvoir d’exister.

D’orientation herméneutique, cette recherche s’appuie sur un corpus d’entretiens de recherche biographique et d’observations ethnographiques menées dans le cadre d’une étude longitudinale auprès d’un groupe de migrants en situation dite « irrégulière », en France.

Si l’on admet avec Ricœur que l’expression vive est ce qui dit l’existence vive (Ricœur, 1975), on peut alors faire l’hypothèse que le discours parlé rend visibles les liaisons qui s’opèrent entre la nature même de la vie (dans sa dimension psychophysiologique) et l’exister, en tant qu’il est en son pouvoir-être le produit de rapports symboliques. Prenant appui sur les conférences de Heidegger (1950, 1957, 1959), notamment, cette démarche d’étude se déploie en trois phases.

Les premiers résultats mettent en évidence différents mécanismes d’appropriation et de subjectivation permettent de comprendre la polyphonie des significations qui résultant de l’ex-pressivité du parler.

Parmi le peu d’études menées au sujet de la personnalité de personnes pratiquant la musique, certaines d’entre elles ont suggéré que les musiciens ont une personnalité plus sensible et même moins stable émotionnellement (Névrotisme) que les non-musiciens (Kemp, 1996). De plus, à notre connaissance, aucune étude n’a tenté de déterminer si les musiciens ont un regard plus optimiste sur la vie.Cette étude a comme objectif de vérifier si ces hypothèses sont fondées, et ce, auprès de ceux pratiquant de la musique en fin d’adolescence. L’échantillon était composé de 342 adolescents âgés de 17 à 21 ans (M = 18.38 ans; ET = 1.01 ans). Parmi ceux-ci, 173 pratiquaient de la musique, 167 n’en pratiquaient pas et deux n’ont pas répondu. Ils ont rempli des mesures auto rapportées, dont celles du Modèle en Cinq Facteurs de la personnalité (« Big Five »; Extraversion, Amabilité, Contrôle, Stabilité Émotionnelle et Ouverture; IPIP-50, Goldberg, 1999), d’optimisme et de pessimisme (LOT; Scheier & Carver, 1985). Une première MANOVA a indiqué que les adolescents pratiquant de la musique ont des niveaux plus élevés de Stabilité émotionnelle et d’Ouverture que ceux qui n’en font pas. Une seconde MANOVA a indiqué que les adolescents pratiquant de la musique ont également des niveaux plus élevés d’optimisme que ceux qui n’en font pas. En somme, il semble que pratiquer de la musique est associé à une personnalité plus stable émotionnellement et optimiste en fin d’adolescence.

Les ainés nés à l’extérieur du Canada (PAI) forment un groupe important de la population.  Ces ainés font l’objet d’une attention croissante mais leurs souhaits et, plus généralement les réalités et les besoins auxquels ceux-ci renvoient, restent à mieux comprendre. Durant cette communication nous présenterons une partie des souhaits exprimés par des PAI (n = 9) qui ont participé à une recherche doctorale en travail social. La recherche exploratoire portait sur les parcours migratoires et les aspirations de PAI quant au(x) lieu(x) souhaité(s) pour vivre et vieillir. Nous verrons que la plupart des participants ont eu recours aux expressions « chez soi », « chez moi » ou « chez nous » lorsqu’ils s'exprimaient sur la question. Ainsi, les souhaits de ces PAI rejoignent à certains égards les souhaits de l’ensemble des ainés de la population, comme le stipulent les politiques publiques de la vieillesse, mais des nuances importantes s’imposent. De fait, l’étude a permis de révéler que, compte tenu de leur parcours migratoire, le « chez soi » des ainés rencontrés n’est pas nécessairement le domicile ou le pays présentement habité, ou du moins il ne se limite pas à cela.  Les aspirations des ainés rencontrés quant aux lieux souhaités pour vieillir renvoient à un « chez soi » qui est résolument en phase avec leur parcours migratoire et leur transnationalité. 

Les organisations non gouvernementales (ONG) sont des structures sociales incontournables dans la consolidation de la démocratisation et de la société civile, par leur implication dans le champ des interventions sociales et économiques du développement. Les travaux récents sur les ONG y démontrent l'influence croissante des regroupements religieux, notamment chrétiens. Le christianisme de la libération (CL) est un mouvement social et religieux né en Amérique latine, luttant pour la justice sociale, à la défense des pauvres. 

Cette recherche ethnosociologique aborde la question du lien entre religion, société civile et développement. En s’intéressant aux représentations et parcours de vie d’acteurs d’une ONG confessionnelle (ONGc) brésilienne, elle questionne la présence actuelle du CL au Brésil. Prenant place au sud du pays, la recherche proposée aborde les thèmes de la foi et du développement humain au travers de l’étude d’une ONGc œuvrant dans la sécurité alimentaire et l’éducation, fondée par un prêtre du CL.

Comment s’articule la présence de la foi dans une ONGc inspirée du CL aujourd’hui, au Brésil, et comment cette foi affecte-t-elle la vision du développement qu’en ont ses acteurs? Cette étude de cas lève un voile sur les représentations autour du mieux-être des communautés dans les projets des ONGc. Nous abordons les défis auxquels fait face l’ONGc, dont sa difficile autonomie, la baisse d'influence du CL, les transformations de la foi et de la société civile. 

La présence significative d’Haïtiens au Brésil est devenue pertinente à partir de 2010. Cette recherche vise à comprendre le processus d’immigration haïtienne au Brésil entre 2010 et 2023, afin de mettre en évidence les multiples dimensions du racisme structurel brésilien, qui se manifestent dans le manque d'accès aux politiques sociales destinées aux populations migrantes à Rio de Janeiro. La méthodologie comprend la lecture de documents académiques et officiels liés à la question de la migration et de la race dans la société brésilienne. En outre, des entretiens semi-structurés, avec 20 leaders de la communauté haïtienne de Rio de Janeiro et un groupe focal avec des membres d'une organisation haïtienne appelée Union des immigrants noirs au Brésil (UNIB). Les résultats préliminaires de cette étude révèlent, d'une part, qu'au cours de la dernière décennie, le capitalisme brésilien a joué un rôle dans la mobilité des Haïtiens vers le Brésil, en exploitant ses travailleurs qui ne maîtrisent pas bien la législation du travail et la langue du pays. D'autre part, les données révèlent que les immigrants haïtiens au Brésil, notamment ceux du Rio de Janeiro sont d'abord victimes de préjugés en raison de leur condition ethnique raciale, ensuite, en raison de leur statut social (être un immigrant dans un pays xénophobe), enfin en raison de leur nationalité, les Haïtiens sont considérés comme les plus pauvres des immigrants du pays, qui viennent prendre les emplois des nationaux.

Mon projet de thèse cherche à comprendre l’expérience de familles brésiliennes ayant immigré au Québec entre 2000 et 2012 et dont un des parents est un professionnel en ingénierie ou en informatique. Ce projet s’appuie sur une approche transnationale d’analyse, qui part des familles migrantes transnationales, des réseaux transnationaux dans lesquels elles sont insérées et des espaces sociaux créés par ces réseaux. La famille migrante constitue, dans ce cadre, un espace social formé de divers réseaux de solidarité familiale présents à la fois dans la société d’origine et dans la société de destination. Les réseaux sociaux transnationaux apparaissent décisifs dans la trajectoire migratoire et en retour la dynamique migratoire, tout comme l’incorporation socioprofessionnelle, agissent sur le fonctionnement familial et la définition des rôles de chacun des membres. L’objectif est de mettre en rapport ces « deux univers, » soit d’examiner la dynamique des liens entre les réseaux familiaux transnationaux et les processus d’incorporation socioprofessionnelle de ces migrants. La question principale de la recherche est de savoir comment sont négociées les demandes entre les exigences familiales et professionnelles dans les situations de transitions, où les obstacles s’imposent comme épreuves dans la vie familiale transnationale. La méthode utilisée est ethnographique multi-site et se base sur des récits de vie et de l’observation participante, au Canada et au Brésil.

Les relations d’attachement aux pairs à l’adolescence sont reconnues comme un important déterminant de l’adaptation psychosociale. Or, les connaissances sur les facteurs qui permettent d’expliquer leur qualité demeurent parcellaires et peu de conclusions claires sur les facteurs les plus importants peuvent être tirées des écrits scientifiques. Cette étude vise à identifier les facteurs prédictifs de la qualité des relations d’attachement aux pairs au cours de l’adolescence et à établir leur contribution relative. 706 adolescents, âgés en moyenne de 11,29 ans lors du premier temps de mesure, ont participé à l’étude longitudinale sur deux ans. Les analyses montrent que l’attachement aux parents, l’âge de l’adolescent ainsi que la qualité de la relation enseignant-élève sont positivement associés au score global d’attachement aux pairs alors que les problèmes de comportement intériorisés et le rejet social y sont négativement associés. Ces variables permettent d’expliquer 21.3% de la variance totale. Ces mêmes variables permettent aussi d’expliquer la variabilité des trois dimensions de l’attachement aux pairs (confiance, communication et aliénation). Lorsqu’on s’intéresse aux prédicteurs des dimensions spécifiques de l’attachement, des différences de sexe sont observées. Cette étude permet de mettre en lumière l’importance de certaines variables relationnelles, tant du contexte familial que du contexte scolaire, en tant que prédicteurs des relations d’attachement aux pairs.

 

Cette communication présente un retour d’expérience sur un terrain d’enquête mené en 2012-2013 dans un collège français auprès d’élèves de classes de 6ème à 3ème. L’objectif était d’utiliser la photographie pour initier les collégienn-es à la sociologie du genre et les sensibiliser aux questions d’égalité. A travers cette expérience, je souhaitais questionner par une démarche inductive quelles pouvaient être les contributions apportées par la photographie dans les dispositifs sociaux. Il s’agissait de concevoir et d’animer une « enquête-action », recueillir des données sociologiques sur les représentations de genre et des violences de genre chez les collégiens tout en diffusant des théories sociologiques en image.

Mes interventions ont été construites sous formes de trois ateliers. Les élèves ont pu aborder de façon visuelle l’évolution de pensée sur les questions de genre, tester des hypothèses sociologiques, et s’exprimer sur leurs perceptions et représentations des violences de genre.
La construction et l’animation de ces différents ateliers m’ont amené à avoir un regard réflexif sur les méthodologies et révéler des données inattendues telles que de nouveaux indicateurs de distinctions de genre ainsi que des lieux de tensions dans l’établissement scolaire.

Cette « intervention recherche » a permis de penser des formes de collaborations entre le secteur social et l’image s’est révélée, grâce à son langage sensible, être le médium adéquat pour échanger sur les questions de genre.

Le flow dispositionnel, ou la propension à entrer dans un état de contrôle, d'immersion et concentration totale lors d’une activité (Cai et al., 2022), a le potentiel de faire vivre aux joueurs de jeux vidéo une expérience particulièrement agréable (Abuhamdeh, 2021). D’une part, ce type d’expérience serait associé positivement au bien-être (Richard et al., 2024). D’autre part, il pourrait contribuer à une surutilisation des jeux vidéo en amenant le joueur à utiliser cette activité pour échapper à sa réalité (Johannes et al., 2021). L’objectif de cette étude est de clarifier la manière dont le flow dispositionnel est lié à la motivation à jouer pour échapper à sa réalité, en explorant de quelle manière il influence l’envie de s’immerger dans un univers fictif et la qualité de l’expérience vécue. À ces fins, cette étude transversale (n = 494) visait à évaluer comment le flow dispositionnel pourrait être associé aux diverses facettes de la motivation à jouer pour échapper à sa réalité (c.-à-d. adaptation, évasion, fantaisie, identité, récréation, et régulation introjetée) et à l'expérience de jeu. Les données ont été analysées à l'aide de modèles d’analyses de chemin et de médiations. Les résultats indiquent que le flow dispositionnel serait associé de manière distincte aux différentes facettes de la motivation à jouer pour échapper à sa réalité, à une utilisation plus fréquente des jeux vidéo et à des expériences de jeu plus positives. 

La construction de la notion d’exclusion sociale à l’œuvre dans les discours publics contemporains en Occident a fait l’objet d’analyses approfondies, qui ont fait ressortir une tendance à la mise à l’écart de tout un pan du phénomène de l’exclusion sociale. Une recherche en cours poursuivie au Québec dans le cadre du programme des Actions concertées sur la pauvreté et l’exclusion sociale s’intéresse plus particulièrement à la construction de la notion d’intégration sociale, plus spécifiquement concernant les personnes qui vivent avec des problèmes de santé mentale importants. La communication proposée porte sur un volet de cette recherche qui vise àdégager les représentations de l’intégration dans la collectivité des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale importants qui émergent des documents de politique et d’orientation gouvernementales en matière de santé mentale, de solidarité sociale et d’emploi publiés au Québec au cours des deux dernières décennies. Dans cette perspective, le propos de cette communication est double. Il s’agit de faire ressortir les décalages et les tensions entre différentes représentations de l’intégration sociale des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale importants dans les discours des ministères concernés, d’une part, et, d’autre part, les écarts entre les discours et les programmes et mesures concrètes mises en place pour soutenir l’intégration.

La militance trans est en plein essor au Québec depuis ces vingt dernières années. Cela se voit par la création ou l’essor d’associations trans, de projets trans au sein d’organismes de santé ou au sein d’organismes LGBTQ (lesbiens, gais, bis, trans, queers). Ces militants et militantes combattent la transphobie. Celle-ci peut se définir comme l’oppression spécifique que subissent les personnes trans : la violence, le mépris et les discriminations qui s’en prennent aux personnes qui transgressent les frontières du sexe et du genre. Leur lutte s’inscrit dans une remise en cause des rapports sociaux de sexe, de genre et de sexualité qui se situe au cœur des luttes des LGBQ. Douze entrevues semi-structurées ont été réalisées en  2010 avec des militants et militantes trans québécois appartenant à trois générations. En utilisant d’une part la sociologie des mouvements sociaux, d’autre part les études féministes, queers, et trans, l’objectif de cette présentation sera de décomposer les liens entre les militances trans et LGBQ. Nous explorerons, à partir du point de vue des personnes trans quelles sont les convergences et les dissonances entre leur militance et celles des lesbiennes, des gais, des bis et des queers ? Comment prennent-ils et elles en compte des enjeux LGBQ, et inversement, quelle est leur perception de la prise en compte des enjeux trans par les militantes LGBQ ? Finalement, nous exposerons des pistes afin d’améliorer les liens entre ces militances.

L'intervention auprès des jeunes de la rue est difficile. Susciter une motivation au changement chez eux est le plus grand défi qui entoure ce type d'intervention. Il est difficile de déterminer sur quel élément mettre l'emphase à fin d'inciter ces jeunes à changer et à éventuellement sortir de la rue. Il appert primordial de considérer le processus d'intervention auprès des jeunes de la rue comme étant dynamique, où il faut d'avantage comprendre le sens que le jeune attribue à sa vie dans la rue. Une nouvelle manière d'entrevoir la motivation, axée sur la perception de bonheur de ces jeunes, est mise de l'avant afin de réorienter l'intervention auprès de cette clientèle. Cette étude vise à déterminer quels sont les facteurs qui peuvent influencer la satisfaction des jeunes de la rue face à leur expérience de vie, c'est-à-dire sur la perception de leur bonheur face à leur style de vie. L'étude porte sur 167 jeunes de la rue de Montréal, à qui l'on a administré un questionnaire de 150 questions portant sur une variétés de sujets. Suite à des analyses de régression logistique multinomiale, il appert que certains facteurs ont une influence sur le bonheur des jeunes de la rue, notamment le temps passé dans la rue, la diversité de consommation de drogue, la précarité de logement, le niveau d'éducation et l'espoir en l'avenir. L'espoir en l'avenir est le seul facteur qui influence les jeunes toujours et jamais heureux, et devrait donc être approfondi dans les études futures.



Établir des liens d’amitié de qualité est favorable au développement des enfants. Or, leur avis sur la nature de ces relations et sur ce qu’elles représentent pour eux demeure peu exploré. Offrant aux enfants un lieu sécuritaire pour partager leurs impressions quant à des thèmes significatifs de leur vécu quotidien, le groupe de parole est une démarche à privilégier pour mieux comprendre leurs représentations à l’égard des liens d’amitié. Dans cet esprit, cette étude a pour but de décrire la démarche d’élaboration d’un groupe de parole mené en milieu scolaire et portant sur l’amitié, ainsi que de documenter les représentations d’élèves du primaire à l’égard de ces relations. Une séance de groupe de parole a été menée dans 22 classes, auprès de 440 élèves de 2e année. Un assistant de recherche animait le groupe, tandis qu’un autre recueillait par écrit le discours des élèves. Un journal de bord a été utilisé afin de retracer les étapes de création et de mise en œuvre de cette activité. Une analyse thématique du discours des élèves a ensuite été réalisée à l’aide de NVivo. Du point de vue des enfants, les résultats suggèrent que l’amitié est un lieu de soutien et de plaisir. De plus, l’ami est perçu comme une personne solidaire avec laquelle ils peuvent entretenir des liens intimes. Ces résultats éclairent notre compréhension de ce que signifie l’amitié pour les élèves en début de scolarité tout en illustrant le potentiel du groupe de parole pour mieux comprendre leur vécu.

Au Québec, il y a 47 entreprises d’insertion (CEIQ, 2021) qui permettent à des personnes vivant dans la pauvreté et l’exclusion d’acquérir des outils pour s’extirper du cercle d’appauvrissement (Alberio & Tremblay, 2014). Au Saguenay–Lac-St-Jean, Équitem offre à une population judiciarisée des services de réinsertion à l’emploi depuis 1983. Or, l’organisme a récemment ressenti le besoin de mieux coordonner son approche d’intervention afin d’augmenter la rétention des participants et d’améliorer ses pratiques afin de contribuer au maintien en emploi de sa clientèle. 

Empruntant une approche de recherche-action interdisciplinaire (travail social, enseignement et gestion des organisations), nous avons accompagné l’organisation dans ses démarches afin d’améliorer et d’uniformiser leur approche globale d’intervention et favoriser l’inclusion socioprofessionnelle et le maintien en emploi à long terme de sa clientèle. À partir d’une recension des écrits sur les pratiques innovantes en la matière et d’entretiens de recherche semi-dirigés réalisés auprès des participants et des intervenants de l’organisme, nous présenterons d’abord les obstacles et facilitateurs au parcours des participants. Puis, nous identifierons les bonnes pratiques d’intervention en employabilité sur le plan des apprentissages. Finalement, nous aborderons les défis des organisations comme Équitem qui se situe en équilibre entre la mission sociale et les impératifs financiers.

Le système de santé mentale en République de Moldavie traverse une réforme de désinstitutionalisation et de prévention de l’institutionnalisation. Le modèle thérapeutique pratiqué dans l’Hôpital psychiatrique de Chisinau demeure spécifique aux « institutions totales » analysées par E. Goffman. La dynamique sociale à l’intérieur de l’institution, notamment dans la relation entre le personnel médical et les patients, est déterminée par ce modèle institutionnel. Je fais une recherche doctorale sociologique dans l’Hôpital psychiatrique de Chisinau sur l’expérience sociale des patients. J’ai réalisé des entretiens approfondis avec 53 patients et membres du personnel médical de l’hôpital. J’ai appliqué aussi des exercices de thérapie expressive (écriture de poèmes, musique et dessin) et de thérapie narrative (récits de vie, « story-telling »). Sur la base de l’observation réalisée, j’ai pu apercevoir que les formes d'intervention alternative, expressive et narrative, rompent la dynamique sociale issue du modèle d'institution totale. En participant aux séances d’écriture, de dessin ou de création narrative, les patients adoptent une approche créative et réflexive pour comprendre leur propre vie, les problèmes psychiatriques auxquels ils sont confrontés. Cette communication propose une analyse de contenu des entretiens avec les patients psychiatriques, impliqués dans un processus de thérapie alternative par rapport au modèle thérapeutique appliqué dans l’hôpital.