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Les mécanismes sous-jacents à l’apprentissage social sélectif (ASS) sont débattus dans la documentation scientifique. Certaines études suggèrent que la capacité qu’ont les enfants d’apprendre d’autrui de manière sélective requiert des fonctions spécialisées telle que la théorie de l’esprit. D’autres suggèrent plutôt que ceci repose sur des capacités plus générales comme l’apprentissage statistique. Ainsi, cette étude vise à clarifier cette controverse en considérant la théorie de l’esprit et l’apprentissage statistique comme mécanismes possibles. Les participants (N=66), âgés de 18 mois, furent assignés de manière aléatoire à une condition fiable ou non fiable dans lesquelles des objets familiers étaient nommés correctement ou incorrectement. Pour chaque condition, une tâche d’apprentissage de mot évaluait leur aptitude à apprendre sélectivement des autres. De plus, les mécanismes étaient évalués grâce à deux épreuves de théorie de l’esprit (croyance erronée et connaissances) et une épreuve d’apprentissage statistique. Les résultats démontrent que les enfants ayant atteint un niveau supérieur de théorie de l’esprit telle que mesurée par leur inférence des connaissances d’autrui étaient significativement moins enclin à apprendre d’une personne non fiable. Ainsi, puisqu’aucun lien n’a été établi entre l’apprentissage statistique et l’ASS, les résultats fournissent des données préliminaires indiquant que des mécanismes spécialisés sous-tendent l’ASS dans la petite enfance.

Les recherches sur les enfants adoptés à l’étranger mettent de plus en plus en évidence la diversité des facteurs qui peuvent influencer leur adaptation à leur nouveau milieu de vie. La présente étude a pour objectif de mieux documenter les facteurs associés à la trajectoire développementale de ces enfants dans les premières années suivant leur adoption. 

L’échantillon comprend 123 enfants adoptés avant l’âge de 18 mois (M = 10,55) de Chine, de Russie et d’autres pays d’Asie. Afin d’obtenir des indices de leurs conditions de vie avant l’adoption, l’état de santé des enfants a été examiné peu après leur arrivée au Québec et leur développement cognitif, moteur et comportemental évalué à l’aide des échelles de Bayley. Les mêmes échelles ont été utilisées à 2 ans et 3 ans. Les parents ont, de plus, complété des questionnaires sur leurs caractéristiques sociodémographiques, leur degré de stress parental et leurs pratiques éducatives. 

Les retards de développement notés à l’arrivée des enfants dans leur famille adoptive se résorbent après l’adoption. Des modèles hiérarchiques linéaires révèlent que le pays d’origine, les signes d’atteinte neurologique et le rapport taille/âge des enfants au moment de l’adoption ainsi que le revenu de leurs familles adoptives constituent les plus importants prédicteurs des progrès développementaux observés à 2 ans et 3 ans. La discussion portera sur l’influence des milieux pré et post adoption sur le développement des enfants après l’adoption.      

L’endométriose est une maladie chronique parfois sévère touchant une personne assigné-e femme à la naissance sur dix. Elle est historiquement sous-étudiée et sous-diagnostiquée et n’est abordée par le prisme de la santé publique que depuis récemment dans les pays occidentaux. En France, depuis dix ans, cette maladie se politise, se médiatise et mobilise une diversité d’acteurs — associations, chercheur-e-s, soignant-e-s et figures politiques. La production et la diffusion de connaissances sur l’endométriose deviennent ainsi des enjeux centraux à examiner dans la question de sa reconnaissance en tant que problème d’intérêt public. Dans ce contexte, je montrerai que les groupes qui détiennent la parole et l’expertise reconnues socialement appartiennent au monde biomédical, malgré le fait que cette maladie ait été rendue visible par une mobilisation citoyenne de personnes atteintes. Toutefois, il sera possible de voir que savoirs et perspectives profanes sont incorporés au modèle dominant et renouvellent certaines compréhensions de la maladie. Cette analyse est tirée d’une ethnographie en Île-de-France qui a permis une immersion dans le réseau d’acteurs au centre duquel l’endométriose est continuellement négociée et réinterprétée. Cette étude d’anthropologie médicale enrichit la recherche sociale sur l’endométriose, encore rare dans la francophonie, et met en lumière des processus à l’intersection de l’épistémologie des sciences et de l’étude de la santé publique.

Plusieurs études ont montré que les enfants retirés socialement ont tendance à éviter les interactions avec leurs pairs, ce qui peut nuire à l’estime de soi chez certains. De plus, le niveau d'acceptation ou de rejet d’un comportement par les pairs, qui reflète la norme injonctive du groupe, varie d’une classe à l’autre. La variation des normes pourrait donc aider à expliquer les variations de l'estime de soi chez les enfants retirés. Le but de cette étude était donc de vérifier si le niveau de retrait des enfants prédit des changements dans leur estime de soi de l’automne (T1) au printemps (T2) de la même année scolaire, et si ce lien est modéré par les normes injonctives dans leur classe. L'échantillon comprenait 1 152 enfants de 67 classes (4e à 6e année) à Montréal. Les régressions multi-niveaux révèlent que les normes injonctives modèrent le lien entre le retrait social au T1 et les changements dans l'estime de soi globale des enfants du T1 au T2: le retrait social au T1 prédit une baisse de l’estime de soi globale si les normes sont défavorables (retrait jugé inacceptable) (β=-0,13, p<0,01), mais pas si les normes sont favorables (retrait jugé acceptable) (β=0,01, p=0,77). Lorsque les pairs jugent le retrait social comme étant inacceptable, les enfants retirés socialement peuvent être rejetés, s’isoler davantage, et cela entrave leur estime de soi. Si les pairs jugent le retrait comme étant acceptable, l'estime de soi de ces enfants demeure stable.

La loi française du 5 mars 2007, portant réforme de la protection juridique des majeurs, a consacré la protection de la personne tout autant que celle de ses biens et la promotion et la garantie de la liberté et la dignité des personnes. Elle organise ainsi un droit commun de la protection de la personne en posant le principe du respect de l’autonomie dont celle-ci est capable. Ce principe (art. 459 C. civ.), conduit à une détermination plus précise du rôle du protecteur légal.Dans ce contexte, il existait déjà des dispositions spécifiques (L. du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, L. du 4 mars 2002 sur les droits des malades). Leur articulation avec le droit commun des personnes suscite des difficultés. Par cette multiplication de règles, le droit a construit plusieurs catégories (« le malade », « l’usager » « le protégé ») qui peuvent se superposer, manifestant ainsi une complexification des « qualifications » des personnes. La loi du 5 mars 2007 impose par ailleurs aux structures tutélaires de mettre en œuvre les exigences posées par la loi du 2 janvier 2002 en mettant en place différents outils en vue d’assurer l’effectivité des droits des usagers. Les résultats d'une recherche en cours financée par l'Agence Nationale de la Recherche (France) seront exposés ici : elle vise à étudier la mise en oeuvre de ces règles par les juges français et leur articulation dans les parcours de vie des personnes du grand âge.

La sphère intime a progressivement évolué et s’est détraditionnalisée durant les dernières décennies, notamment par l’influence des mouvements queer et féministes. Si l’exclusivité reste une norme structurante des relations intimes, des formes alternatives au modèle monogame ont progressivement gagné en visibilité. Parmi celles-ci, nous nous intéresserons particulièrement aux modes relationnels incluant une pluralité théorique de partenaires et dans lesquels l’ensemble des personnes impliquées donnent leur accord à une ouverture de la relation. Cependant une question se pose : comment nommer ces pluralités relationnelles et sur la base de quels critères? Au-delà de la simple dénomination de pratiques en rien nouvelles, ces divisions nous renseignent sur les rapports qu’entretiennent les individus avec l’intimité. Définir convenablement celles-ci est également nécessaire afin de bien cibler les études, de plus en plus nombreuses, qui s’intéressent à ces pluralités relationnelles. Cet exposé sera l’occasion de nous pencher sur ces divisions, d’éclairer les débats académiques autour de la définition des relations plurielles ainsi que de replacer l’intime dans l’expérience de la condition sociale moderne. Comprendre les manières de nommer ces pluralités est primordial pour saisir ce qui se joue à travers elles, montrer la diversité des pratiques intimes et réimaginer des relations plus libres et égalitaires à l’aune des bouleversements sociaux des dernières décennies.

Problématique : Des études estiment qu’entre 36 et 94 % des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle présentent des comportements problématiques pouvant altérer le développement de la personne. Plusieurs familles restent toutefois sans services spécialisés, en raison des coûts élevés des services privés, de l’isolement géographique ou bien du manque de personnel qui entraine de longues listes d’attente pour les services publics. Objectif : L’objectif de cette étude était de documenter les effets d’une formation en ligne sur (a) l’identification de la fonction d’un comportement problématique (b) la sélection d’une intervention fonctionnelle et (c) la satisfaction du parent vis-à-vis de cette formation. Méthode : Une étude pré-expérimentale prétest-posttest auprès de 26 parents a été complétée. Résultats : Des améliorations pour l’identification de la fonction des comportements problématiques (W = 0, Z = 4,471, p < 0,0001) et d’une intervention fonctionnelle (W = 39, Z = 3,335, p < 0,0001) ont été observées. Une bonne validité sociale pour la formation a aussi été rapportée. Retombées : Cette étude soutien qu’une formation en ligne peut permettre d’outiller les parents pour intervenir sur les comportements problématiques de leur enfant. Des études plus rigoureuses doivent être faites pour valider les données de la présente étude et évaluer l’effet de la formation sur les comportements problématiques des enfants.

L’intensification des mouvements migratoires a comme conséquence d’augmenter la diversité culturelle. Dans ce contexte, les tensions peuvent s’accroître entre les groupes culturels majoritaire et minoritaires et nuire à l’intégration des identités et au bien vivre ensemble. Des identités sont intégrées si elles sont perçues comme compatibles, cohérentes et complémentaires. La présente étude vise à comprendre ce qui empêche les membres de groupes majoritaires d’intégrer leur identité culturelle et celle des groupes minoritaires. Les connaissances scientifiques suggèrent trois modèles : 1) percevoir une menace de la part d’un autre groupe inhibe l’intégration des identités ce qui, en retour, favorise l’émergence d’attitudes négative face à ce groupe, 2) se sentir menacé par un groupe favorise le développement d’attitudes négatives envers celui-ci, ce qui nuit à l’intégration des identités et 3) les attitudes négatives favorisent l’émergence d’un sentiment de menace, ce qui empêche l’intégration. Des analyses de médiation utilisant les réponses de 206 Québécois blancs francophones à un questionnaire ont été utilisées afin de comparer la plausibilité des modèles. Les résultats corroborent le modèle 3 et démontrent que l’attitude négative envers un groupe minoritaire peut être préalable au sentiment de menace et à l’intégration des identités. Ces résultats suggèrent d’encourager le groupe majoritaire à percevoir positivement les groupes minoritaires pour favoriser l’intégration.

 

Postulant que la résistance à la « gouvernance par individualisation » (Foucault) passe nécessairement par un devenir-commun, cette communication développera une théorisation d’un commun comme concaténation d'individus, assemblage (Deleuze) tendant non pas vers une homogénéisation des subjectivités, mais vers une multitude différentielle, singulière et événementielle.

L’exposé consistera en un travail croisé mobilisant comme matériaux premiers les notions de subjectivation (Deleuze et Guattari) et d’individuation (Simondon). En prenant à revers les pensées d’Agamben critiquant toute identité forte ou de penseurs post-humanistes dans la lignée d’Haraway, je tenterai de conceptualiser le commun comme un processus-événement : c’est non pas l’ontologie de ce commun qui m’importera, mais son ontogenèse. Ainsi, le sujet sera appréhendé comme animé par un devenir-collectif : un sujet dont la « réalité est celle d’une voie transitoire » (M. Combes). Seront dégagées les différentes manières dont, par ce devenir, les sujets, dans leur conjonction – soit dans l’événement – peuvent développer « de nouvelles modalités transindividuelles d’amplification de l’agir » (M. Combes). Résolument théorique, cette communication se nourrira de cas dans lesquels se profilent de nouvelles façons de communiquer, d’apparaître et de vivre ensemble; des cas de nature sociopolitique et artistique dont la similarité est le potentiel de catalyse d’une « production collective de subjectivités » (Guattari).

Le régime économique de nombreux pays perpétuant la production de résultats inégaux en termes de richesse et de revenus gagnés, l’intensification des inégalités économiques entre les plus riches et les moins nantis laisse place à l’aggravation de problèmes socioéconomiques au sein des populations. Bien que la taxation progressive apparaît comme un mécanisme efficace afin de réduire les inégalités, la non-conformité fiscale demeure tout de même un phénomène présent chez les contribuables. Si l’étude des mesures coercitives a longtemps été priorisée afin de comprendre le comportement des individus en matière de conformité fiscale, l’incapacité des modèles économiques à prédire les comportements retrouvés sur le terrain a laissé place à l’exploration des politiques publiques à travers des lentilles théoriques issues de la psychologie. Toutefois, la compréhension des mécanismes motivationnels permettant d’expliquer pourquoi les contribuables adoptent des comportements conformes aux règles fiscales demeure limitée. C’est dans cette optique que le présent projet mobilisera la théorie de l’autodétermination, à titre de cadre théorique, afin d’explorer comment la taxation progressive pourrait être conceptualisée de manière à satisfaire les besoins psychologiques et ainsi favoriser l’adoption de comportements en faveur de la conformité fiscale. Autrement dit, il est attendu que comprendre les mécanismes motivationnels permettra d’agir de façon ciblée sur la réduction des inégalités.

L’approche du Développement Conduit par les Communautés (DCC) amènerait les populations à conduire leur propre développement. Mais comment cela est- possible, si dans le même temps, les acteurs concernés, jouent à un jeu qui limite la mise en œuvre efficiente de l’approche. D’un côté, les populations concernées, expriment des besoins qui cadrent avec les désidératas des projets de développement, et présentent « une image qui ressemble aux attentes de leurs interlocuteurs, mettant l’accent sur leur cohésion et, selon les cas, leur dynamisme et/ou leur pauvreté », (NEU, LAVIGNE DELVILLE, 2001:14), pour avoir accès aux financements disponibles. D’un autre côté, les projets qui mettent tout en œuvre pour ne financer que des activités prédéfinies, oubliant qu’il existe des facteurs qui conduisent ces populations défavorisées dans la pauvreté et qui les y maintiennent. Afin d’attirer l’attention des acteurs concernés sur ce qu’ils font et la manière dont ils le font, nous avions adopté une méthodologie de recherche utilisant des sources documentaires ainsi que des données secondaires pour investiguer la manière dont le “DCC” se met en œuvre dans le champ du développement local et où se joue le « jeu des besoins » au Bénin.

Introduction.La cognition sociale (CS) renvoie aux différentes opérations mentales qui permettent de bien comprendre les autres. À ce jour, plusieurs études ont suggérés que les performances de cognition sociale déclinent avec l’avancement en âge, mais l’âge d’apparition de ce déclin à travers différents aspects de la cognition sociale est peu documenté. La présente étude vise à comparer les performances sur différents aspects de la cognition sociale entre des participants jeunes et âgés.Méthode. La Batterie intégrée de cognition sociale (BICS) a été administrée à 29 jeunes femmes (âge moyen de 24 ans) et 23 femmes plus âgées (âge moyen de 55 ans). La BICS est composée de tâches évaluant trois aspects principaux de la CS (perception d’émotions, connaissances sociales, mentalisation).Résultats.Le groupe plus âgé présente des performances significativement plus faibles que le groupe jeune pour les tâches de perception d’émotions et de connaissances sociales mais aucune différence significative n’est observé entre les groupes pour la tâche de mentalisation.Discussion.Cette étude démontre un déclin associé à l’âge des capacités de perception d’émotions et de connaissances. De plus, nos résultats laissent suspecter que le déclin des capacités de mentalisation avec l’âge se produit plus tardivement que pour les autres aspects de la cognition sociale.

Le harcèlement sexuel (HS), dont la prévalence augmente à l’adolescence, se définit comme une attention ou des comportements à caractère sexuel hostiles ou non désirés liés au genre. Le HS crée des effets dommageables sur la santé mentale des victimes en compromettant leurs droits, leur dignité ou leur intégrité. Les études antérieures montrent que les filles et les minorités sexuelles sont plus affectées. Cette étude veut identifier, selon le genre et l’orientation sexuelle, les manifestations de souffrance liées au HS : la détresse, le niveau d’estime de soi et les idéations suicidaires. À partir des résultats de l’Enquête sur les Parcours Amoureux des Jeunes, un sous-groupe victime de HS (n = 3 043, M = 15.4 ans), qui représente 37.14% d’un échantillon représentatif de 8 194 élèves québécois de 3e à 5e secondaire, a été analysé. D’après les hypothèses formulées, le HS serait lié à des manifestations de souffrance plus élevées chez les filles, les minorités sexuelles et plus particulièrement les minorités sexuelles de genre masculin. Les résultats montrent une augmentation plus marquée des indices de souffrance psychologique chez les garçons selon le niveau de HS vécu. D’autre part, l’estime de soi est plus faible chez les hétérosexuels victimes comparativement aux minorités sexuelles victimes. Tant la situation des garçons que celle des filles devraient être considérées dans les programmes de prévention et les recherches ultérieures sur les facteurs associés au HS.

L’intimidation chez les jeunes est bien documentée, mais l’est que très peu chez les aînés, et encore moins dans les résidences privées pour aînés.

L’objectif général de cette recherche-action est de concevoir, développer, implanter et évaluer un jeu sérieux visant à prévenir et contrer l’intimidation dans les résidences privées pour aînés. Cette communication portera sur l’un des objectifs spécifiques de l’étude : identifier et mieux comprendre les situations d’intimidation vécues dans ces résidences et les interventions réalisées pour les prévenir ou les contrer.

Cette étude, descriptive et compréhensive, s’appuie sur le Schéma des caractéristiques de l’intimidation spécifiques aux aînés, et sur des méthodes qualitatives. Des entrevues individuelles semi-dirigées auprès de 11 personnes (direction, résidents, employés, proches ou bénévoles) évoluant dans deux résidences privées pour aînés du Centre-du-Québec, et une analyse de contenu thématique mixte ont été réalisées.

Les situations rapportées ont trait à de la violence verbale, sociale et physique. Elles sont répétitives, généralement délibérées, et se produisent dans différents rapports de force. Elles ont des conséquences sur la santé physique et mentale des résidents, sur leurs interactions sociales et engendrent des réactions, telle la frustration. Pour les prévenir et les contrer, des interventions sont réalisées (ex. : rencontres auprès des résidents concernés, vérification des faits, mise en place de mesures).

La présente étude a porté sur la façon dont les enfants de trois (3) ans conceptualisent les robots comme des entités vivantes ou non vivantes. En utilisant une version modifiée de la tâche de biologie naïve de Gottfried et Gelman (2005), les enfants devaient déterminer si des robots, des animaux ou des objets mécaniques possédaient dans leur corps des pièces mécaniques (pile) ou biologiques (cœur). Pour évaluer le degré d’animation attribué aux items, les enfants ont également répondu à une série de questions sur les aspects psychologiques (p. ex., « est ce que ça peut penser? ») et biologiques (p. ex., « est-ce que c’est vivant? ») des articles présentés. Pour examiner le rôle de la morphologie, nous avons utilisé deux robots : un robot humanoïde et un robot non humanoïde. Pour mieux comprendre le rôle des caractéristiques d’animation, les enfants ont vu un robot s’orienter vers un but et un autre s’éloigner d’un but (p. ex., se déplacer vers une balle plutôt que de s'en éloigner). Les enfants dans notre étude ont correctement attribué un intérieur biologique à l’animal et un intérieur mécanique à l’objet mécanique. Cependant, ils semblaient perplexes quant à l’état biologique des deux robots et ont répondu au hasard pour les questions concernant les aspects psychologiques pour tous les articles. Nous concluons que les enfants de trois ans éprouvent de la difficulté à catégoriser les robots parce qu’ils possèdent des caractéristiques à la fois vivantes et non vivantes.

Des cégeps situés à l’extérieur de Montréal et de la Capitale-Nationale établissent, depuis 2003, des ententes spécifiques avec les institutions régionales de l’Île de La Réunion. L’objectif est de permettre à des jeunes Réunionnais de compléter une formation professionnelle de trois ans au terme de laquelle ils peuvent faire une transition vers le statut de résident permanent. L’entente de coopération de mobilité étudiante entre le Québec et La Réunion mise sur la probabilité que ces jeunes fassent le choix de prolonger leur expérience de migration au-delà de la formation professionnelle et décident de s’établir à long terme dans leur ville d’accueil ou dans une ville de la même région administrative. L’analyse de seize entrevues semi-dirigées réalisées avec des jeunes étudiants réunionnais qui sont restés au Québec montre l’importance du type de projet personnel de mobilité au départ de la Réunion dans la compréhension de l’établissement à long terme ou non de ces jeunes en région. Leur projet de voyage d’étude, de formation professionnelle, de carrière ou de vie personnelle va en général à l’encontre des souhaits qu’ils restent dans la ville d’accueil après leurs études. Dans leurs témoignages, leurs représentations de la ville d’accueil et les relations qu’ils y développent apparaissent par ailleurs plus déterminantes que les difficultés d’insertion professionnelle, sociale et culturelle observées dans les études sur l’immigration en région.

Les comportements violents envers les enfants sont associés à des conséquences délétères, dont des troubles extériorisés (TE; ex., agressivité, délinquance) (Burnette et al., 2012; Mills et al., 2013). Des études ont identifié un processus d’influence réciproque: les TE exacerbent les comportements violents des parents, qui en retour alimentent les TE des enfants (ex., Serbin et al., 2015). Ainsi, la présente étude longitudinale propose de tester des modèles d’influence réciproque avec l’agression physique et verbale des mères et les TE chez des jeunes à risque. Des dyades mères-enfants (n=117) issues du Concordia Longitudinal Risk Project ont été rencontrées à trois reprises : 6-8 (T1), 9-12 (T2) et 13-15 ans (T3). Aux trois temps de mesure, les mères ont évalué les TE de leur enfant (Child Behavior Checklist; Achenbach & Rescorla, 2001). Au T2 et T3, elles ont rapporté leurs comportements violents (Conflict Tactics Scale 2; Straus et al., 1986). Des analyses de trajectoires croisées ont montré une continuité dans le niveau des TE et des comportements violents à travers les années. Elles ont également montré que les TE au T1 sont associés à davantage d’agression physique de la part du parent au T2, qui à son tour est associée à davantage TE au T3, ce qui ne s’est pas avéré pour l’agression verbale (Figure 1). Ces résultats montrent la pertinence d’étudier les processus d’influence réciproques et d’en tenir compte dans les interventions offertes aux familles vulnérables.

Plusieurs immigrants qui s’installent au Québec sont des travailleurs qualifiés. Choisis pour leur capital humain (tel leur niveau d’éducation, expérience de travail et connaissance du français), ils sont sélectionnés en raison de leurs bonnes perspectives d’emploi. Dans les faits, par ailleurs, ces immigrants font face à différents défis pour trouver un emploi. Alors que des études ont identifié des raisons derrière ce phénomène (discrimination, manque d’expérience canadienne, difficulté à faire reconnaître les diplômes étrangers, etc.), peu de travaux ont porté sur la question de l’accent. En s’inspirant des écrits de Bourdieu sur le capital linguistique, cette communication propose d’examiner en quoi un accent « étranger » peut affecter la recherche d’emploi. Basée sur des entrevues effectuées à Montréal et à Québec auprès de 24 immigrants péruviens, cette présentation indique que le fait d’avoir un accent dit « latino » a un impact sur l’expérience d’immigration. Alors que plusieurs répondants mentionnent s’être sentis discriminés en raison de leur accent, d’autres ont fait valoir que leur accent les avait avantagés. En utilisant une approche davantage axée sur le paradigme de l’intersectionnalité plutôt que sur celui du capital humain, cette étude prend en compte l’accent d’une personne – en tant que capital linguistique interrelié à d’autres marqueurs d’inégalité (tel le genre, la classe sociale et l’ethnicité, entre autres) – pour mieux comprendre l’immigration.

L’exposition à la violence conjugale (EVC) est vécue par plusieurs jeunes (Clément et al., 2019; Hélie et al., 2017) et ses conséquences sont bien documentées (Lessard et al., 2019). Cette conférence présente les résultats d’une recherche qualitative s’appuyant sur la théorie des parcours de vie (Elder et al., 2003). L’un des objectifs spécifiques était d’examiner comment les jeunes ayant vécu l’EVC expliquent les liens entre cette violence et d’autres victimisations vécues dans leur parcours de vie ainsi que la sévérité perçue des différentes victimisations. L’échantillon inclut 45 jeunes adultes de 18-25 ans ayant vécu l’EVC dans leur enfance ou adolescence. Les participants ont d’abord complété un questionnaire en ligne pour mesurer les victimisations vécues, puis participé à une entrevue semi-dirigée, supportée par la méthode du calendrier historique de vie. Les résultats montrent que les jeunes identifient des liens particulièrement importants entre l’EVC et les mauvais traitements directs à leur endroit, l’intimidation à l’école et la violence dans les relations amoureuses. Comme les différentes violences déclarées dans le questionnaire sont perçues de façon plus ou moins sévères par les jeunes, les résultats de cette recherche mettent en évidence l’importance de considérer le point de vue des jeunes concernés dans le développement d’interventions ou de programmes de prévention leur étant destinés.

Des études antérieures (Bonatti et al., 2008; Zermatten et al., 2005) ont démontré, grâce à la tâche de jeu de hasard, que les décisions désavantageuses sont liées au manque de préméditation, l’une des facettes de l’impulsivité. Sachant que le manque de préméditation conduit à plusieurs formes de comportements socialement inadaptés (Lynam & Miller, 2004), la présente étude vise à examiner la relation entre le manque de préméditation et la prise de décision en situation sociale. L’hypothèse est que les sujets avec trait élevé de manque de préméditation présentent davantage de comportements inappropriés en situation sociale ambigüe et conflictuelle que les sujets avec trait faible de manque de préméditation. Un échantillon de 30 participants (9 hommes, 21 femmes) a été utilisé afin d’évaluer cette relation. Une tâche inédite, la Tâche de prise de décision sociale, ainsi que l’UPPS Impulsive Behavior Scale (Whiteside & Lynam, 2001) ont permis d’évaluer respectivement la prise de décision en contexte social et le niveau des différentes facettes de l’impulsivité. La relation observée entre le manque de préméditation et la prise de décision sociale est non significative. Toutefois, cette étude révèle une relation significative entre la recherche de sensation, une autre facette de l’impulsivité, et la prise de décision sociale. Cela concorde avec les résultats de Fischer et Smith (2004) et semble être une piste prometteuse.







Défini comme étant l’offre de services sexuels contre toute forme de rémunération, le travail du sexe est un sujet polarisé au sein des discours féministes. Considérant qu’il est dépeint comme une forme de violence sexuelle par le discours dominant, peu d’études empiriques portent sur la pluralité des expériences des personnes pratiquant le travail du sexe, soit sur l’exploration de leurs réalités subjectives et diverses. Ancrée dans une approche féministe constructiviste et guidée par la sociologie du travail, cette présentation porte sur l’évaluation subjective de neuf personnes travailleuses du sexe s’identifiant au genre femme en ce qui concerne leurs expériences de travail, soit sur la conception qu’elles ont de leur pratique du travail du sexe. Ces données ont été recueillies dans le cadre d’une étude qualitative visant à documenter l’agentivité sexuelle de ces dernières dans le cadre de leur pratique professionnelle. Nos résultats démontrent que leurs expériences sont plurielles et leurs réalités sont multiples; les personnes participantes rapportent des aspects positifs tout comme des aspects négatifs associés à l’exercice du travail du sexe. Outre le fait que les résultats de notre étude permettent une critique du discours dominant qui occulte les multiples réalités des personnes travailleuses du sexe, ils permettent également de proposer des pistes d’action luttant pour la défense de leurs droits et l’amélioration de leurs conditions de travail.

Les hommes ont davantage tendance à nier un premier diagnostic de dépression, sont plus réticents à s’engager dans un traitement et adoptent plus souvent des stratégies d’adaptation problématiques. Ces différences de genre dans les comportements d’autogestion de la dépression pourraient s’expliquer en partie par des variations dans les représentations de la maladie. Cette communication vise à 1) déterminer s’il existe des différences de genre dans les représentations de la maladie au cours des six premières semaines suivant un premier diagnostic de dépression; 2) déterminer si ces différences sont associées aux comportements d’autogestion. Les participant(e)s sont âgés de 18 ans ou plus (50 hommes, 50 femmes) et vivent un premier épisode de dépression majeure. Les représentations de la maladie sont mesurées à l’aide du Illness Perception Questionnaire et du Depression Stigma Scale. Les comportements d’autogestion sont évalués à l’aide du Morisky Medication Adherence Scale, du Brief COPE et du Patient Activation Measure. Des analyses de variance identifient les différences de genre dans les représentations de la maladie et une régression logistique examine l’association entre ces représentations et les comportements d’autogestion. Les implications de ces résultats pour la pratique sont discutées. Alors que les études actuelles cherchent à contrôler la variable «sexe», la présente étude approfondit notre compréhension du rôle du genre dans l’expérience de la dépression.



La première loi canadienne sur la laïcité de l’État (loi 21) est votée par le gouvernement Legault au Québec, le 16 juin 2019. L’interdiction du port de signes religieux pour l'ensemble du personnel des organismes publics ou parapublics, spécifiquement les employés de l'État en position d'autorité coercitive, ainsi qu'aux enseignants du réseau scolaire public dépasse son cadre d’application. En effet, la présentation explore comment des stratégies identitaires de négociations, d’évitements, de collaboration ou d’accommodements des normes juridiques inscrites sur la laïcité (lois, règlements) peuvent faire partie des formes d'agentivité de musulmanes dans le milieu professionnel.

Basée sur des résultats préliminaires d'enquêtes semi-dirigées conduites en 2022, cette présentation révèle que les formes de contestation au travail se limitent à des actions syndicales insuffisantes avec des répercussions sur la reconnaissance de l’islamophobie, le rapport à l’inclusivité et l’assertivité des musulmanes.

Enfin, en relevant les relations d’interdépendances et de contingences entre la loi 21 et les stratégies identitaires adoptées, la présentation met en lumière les enjeux liés aux perspectives d’évolution professionnelle des musulmanes.

Introduction : La maltraitance touche près d’un aîné sur six (Yon, Mikton, Gassoumis et Wilber, 2017). Malgré les actions mises en œuvre par diverses organisations, dont les organismes à but non lucratif (OBNL), les aînés sont réticents à dénoncer la maltraitance qu’ils subissent et à demander l’aide requise. Peu d’études donnent la parole aux aînés quant à leur expérience de demande d’aide. La prise en compte de leur expérience permettrait d’enrichir les services qui répondraient davantage aux besoins des aînés maltraités.

Objectif : Exposer l’expérience de demande d’aide auprès des OBNL des aînés maltraités en relevant les facteurs qui l’ont facilitée ou contrainte.

Méthodologie : Les résultats sont tirés d’un mémoire de maîtrise qui s’insère dans un projet financé par le CRSH sur l’action bénévole dans la lutte contre la maltraitance matérielle et financière. Des études de cas ont été menées auprès de cinq OBNL canadiens (64 participants : salariés, bénévoles et aînés accompagnés). Les résultats présentés portent sur l’analyse thématique de 11 entrevues semi-dirigées réalisées auprès des aînés.

Résultats : Les résultats indiquent que des facteurs personnels (attitudes (confiance, honte, etc.), connaissance des services, croyances religieuses, etc.) et environnementaux (soutien des proches et des professionnels, accessibilité et gratuité des services de l’OBNL, etc.) influencent le processus de demande d’aide des aînés maltraités.

Au fil du temps, le droit des successions a contribué à privilégier une certaine conception de la famille, en particulier celle consacrée par le mariage et la présence de descendants. Alors que depuis l’arrêt rendu en 2013 par la Cour suprême dans l’affaire Éric c. Lola, on discute de réformer le droit familial, il faudra aussi forcément remettre en question les règles de dévolution légale. 

C’est l’objet de cet exposé, qui jette un regard sociohistorique sur le fondement des règles de dévolution légale – les « affections présumées » –, en observant le sort réservé au conjoint survivant, et en avançant l’hypothèse qu’un tel fondement justifie de reconnaître au conjoint de fait un droit à la succession légale du conjoint prédécédé.

Par conséquent, c’est en suivant une méthodologie en quatre temps, établie en fonction des époques-charnières ayant marqué le droit à la succession légale du conjoint survivant, que cet exposé réfute la recommandation contenue dans le rapport Roy, déposé en 2015 par le Comité consultatif sur le droit de la famille, lequel appuie le maintien du statu quo quant à l’absence de vocation successorale ab intestat du conjoint de fait survivant. Tout en démontrant que la couleur des affections présumées aura varié au fil du temps, cet exposé met toutefois en lumière dix nuances qui mènent à conclure que le droit à la succession légale du conjoint survivant repose désormais a priori sur l’existence d’une union normée, au mépris des affections présumées.