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L’un des troubles de santé mentale le plus prévalent à l'adolescence est la dépression, d'où l'importance d’étudier les potentiels facteurs de risque, tel que l'adversité familiale (Lansford et al.,2017). Plusieurs études ont montré une association significative entre l'adversité familiale et les symptômes dépressifs, sans pour autant considérer la façon dont les différents facteurs protecteurs pourraient affecter cette relation. Cette étude s'intéressera donc à savoir si l’activité physique (AP) organisée et non organisée réduit les symptômes dépressifs chez les jeunes adolescents exposés à l’adversité familiale.

À l’aide de l'étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ), cette recherche testera l’association entre l'adversité familiale à 10 ans et les symptômes dépressifs à 12 ans à l'aide de régression linéaire, en contrôlant pour les troubles émotifs initiaux (N = 1332). L'AP organisée et non organisée sera testée comme modérateur.

Les résultats montrent une association significative entre l'adversité familiale et les symptômes dépressifs (b =0,546, p<0,01). Or, seul l'AP non organisée modère l’association entre l'adversité familiale et les symptômes dépressifs (b=-0,487,p<0,01). Il n’y a pas d’interaction significative entre l’adversité familiale et l’AP organisée (b=0,09,p=0,126).

Cela suggère que la participation à l’AP non organisée représente une stratégie pour améliorer la résilience et la capacité d’adaptation des adolescents.

Cette communication exposera les principaux résultats d'une étude de cas portant sur une unité de vie en centre d'hébergement: La Clé des Champs (CDC). Celle-ci accueille des résidents qui correspondent aux critères d'admission en CHSLD et qui vivent avec des troubles neurologiques liés à un accident (traumatisme crânien ou AVX par ex) ou à une maladie dégénérative. Cette unité de vie a pour objectif d'améliorer la qualité de vie des résidents.e.s tout en réduisant l'occurrence de comportements jugés problématiques, tels que les agressions ou l'inertie.

Nous proposons une présentation composée de deux parties distinctes. La première étape consiste à pointer les forces de cette pratique, jugée par les intervenant.e.s et les gestionnaires de l'établissement comme étant à plus d'un égard exemplaire. Étant donné l'aura positive entourant les pratiques à CDC, il est prévu de transférer, en partie, certains aspects à d'autres unités, voire à d'autres centres d'hébergement. Toutefois, cette volonté n'est pas sans soulever plusieurs interrogations de fond, qui seront abordées dans la seconde étape de la présentation.

D'un point de vue méthodologique, la recherche est de type participatif, puisque fonctionnant avec un comité de pilotage, ainsi que des étapes de validation. Nos analyses reposent sur plusieurs documents écrits dont des écrits-cadres et des rapports de progrès internes à l'unité, ainsi que sur les entrevues s'étant déroulées auprès de résident.e.s et du personnel de l'unité.

Dans cette communication, nous traitons des inégalités de genre dans l’action climatique au Québec. Il nous apparaît important d’examiner dans quelle mesure le genre (l’ensemble des rôles sociaux associés à la féminité et à la masculinité) influence les discours et les comportements de lutte à la crise climatique, afin de s’assurer qu’ils ne participent pas à de l’injustice sociale.

Notre étude s’inscrit dans le projet du Baromètre de l’action climatique, un sondage sur les croyances, attitudes et comportements de la population québécoise envers l’action climatique. La notion d’écart écologique entre les genres et la façon dont cette notion est conceptualisée et opérationnalisée peuvent être utiles pour discuter des inégalités de genre dans l’action climatique, ainsi que de la façon dont elles se manifestent dans la population québécoise. 

Cette communication est le résultat d’une revue de portée (une centaine d'articles, publiés entre 1992 et 2022) sur la façon dont est définie et traitée la notion d’écart écologique entre les genres dans la littérature scientifique multidisciplinaire. Ces résultats ont fait l’objet d’une analyse critique de genre puis ont été croisés avec les données empiriques de l'enquête en ligne de l’édition 2022 du Baromètre de l’action climatique (n=2 000, échantillon représentatif de la population québécoise adulte).

Partout dans le monde, on dénonce les violences faites aux femmes et ces dénonciations s’appuient pour une part importante sur les analyses féministes qui inspirent par ailleurs des modes d’intervention et des politiques publiques. Au Mexique, depuis 1993, le féminicide de Ciudad Juarez a fait couler beaucoup d'encre. Plusieurs chercheures féministes de renom s’y sont intéressées au fil des ans. Si le féminicide est un phénomène grave, les violences faites aux femmes au Mexique, dans leur ensemble, constituent un problème social important. Cette thématique interpelle plusieurs disciplines, telles le droit, les sciences politiques, les relations internationales, le travail social, la sociologie et l’anthropologie, pour ne nommer que celles-ci. Néanmoins, les violences faites aux femmes demeurent des problématiques peu préoccupantes pour les gouvernements mexicains des différents paliers, et ce, malgré l’insistance de différents groupes de pression, tant locaux qu’internationaux. Il s’agit dans cette communication d’explorer la manière dont les féministes universitaires et militantes mexicaines expliquent les causes et les formes que prennent les violences faites aux femmes au Mexique. Ce sera l’occasion de présenter mes résultats de recherches de terrain effectuées auprès de féministes mexicaines à l'automne 2011 dans la ville de Mexico, dans le cadre de ma maitrise en anthropologie.

La pansexualité en tant qu’orientation sexuelle est méconnue
et souvent confondue avec la bisexualité. Il y a d’ailleurs très peu de
documentation scientifique sur le sujet. Voulant clarifier le sens et la portée
socioculturelle de ce marqueur identitaire, un survol de douze articles en
ligne, d’une thèse doctorale et d’une poignée d’articles scientifiques portant
de près ou de loin sur le thème de la pansexualité a été réalisé. En outre, la
participation de sept personnes pansexuelles a été sollicitée par
l’intermédiaire de Facebook. Ces personnes ont chacune répondu à sept questions
de nature qualitative. En ressortent quelques tendances, qui feront l’objet de
cette communication : 1) la pansexualité est surtout une étiquette à
l’image de changements récents dans les discours sociaux et culturels en
rapport au sexe, au genre, à l’identité sexuelle et à l’orientation sexuelle
(SGISOS); 2) les personnes pansexuelles expriment une certaine ambivalence à
l’endroit des étiquettes identitaires; 3) la pansexualité réfère principalement
à l’orientation sexuelle des personnes qui se l’approprient; 4) elle désigne
autrement une affirmation sociopolitique en ce qui a trait aux représentations
sociales dichotomiques en matière de SGISOS; 5) elle se définit souvent en
opposition ou en relation à d’autres étiquettes; 6) les personnes pansexuelles
font l’objet de nombreux préjugés et stéréotypes; 7) il existe des tensions à
la frontière entre la bisexualité et la pansexualité.



Beaucoup de recherches en psychologie sociale ont démontré que le rejet social entraîne souvent une augmentation du sentiment d’agressivité et des comportements agressifs (Williams, Forgas, 2005). Les sentiments éprouvés lors de ces expériences sont souvent associés aux indices du contexte dans lequel le rejet a été vécu. L’objectif de la présente étude était  de vérifier si un sentiment de rejet social peut être associé par conditionnement classique à un stimulus sonore et si ce même son déclencherait ultérieurement un sentiment d’agressivité. La première journée, les participants ont d’abord
accompli une tâche ayant pour fonction d’associer par conditionnement un signal sonore à une situation d’acceptation sociale et d’associer un son différent à une situation de rejet social. Ensuite, les participants ont été exposés à l’un des deux sons, et ont rempli une mesure d’agressivité. La deuxième journée, ils ont été exposés au même son que la journée précédente et le niveau d’agressivité éprouvé a ensuite été à nouveau mesuré. Les résultats suggèrent qu’il est possible d’associer un stimulus neutre aux expériences sociales positives et négatives et que le son de rejet social peut déclencher des sentiments d’agressivité. Ainsi, les conséquences néfastes découlant d’un rejet social tel que l’agressivité peuvent durer dans le temps et être ravivées par des indices contextuels associés à l’expérience originale.

L’endométriose est une maladie chronique parfois sévère touchant une personne assigné-e femme à la naissance sur dix. Elle est historiquement sous-étudiée et sous-diagnostiquée et n’est abordée par le prisme de la santé publique que depuis récemment dans les pays occidentaux. En France, depuis dix ans, cette maladie se politise, se médiatise et mobilise une diversité d’acteurs — associations, chercheur-e-s, soignant-e-s et figures politiques. La production et la diffusion de connaissances sur l’endométriose deviennent ainsi des enjeux centraux à examiner dans la question de sa reconnaissance en tant que problème d’intérêt public. Dans ce contexte, je montrerai que les groupes qui détiennent la parole et l’expertise reconnues socialement appartiennent au monde biomédical, malgré le fait que cette maladie ait été rendue visible par une mobilisation citoyenne de personnes atteintes. Toutefois, il sera possible de voir que savoirs et perspectives profanes sont incorporés au modèle dominant et renouvellent certaines compréhensions de la maladie. Cette analyse est tirée d’une ethnographie en Île-de-France qui a permis une immersion dans le réseau d’acteurs au centre duquel l’endométriose est continuellement négociée et réinterprétée. Cette étude d’anthropologie médicale enrichit la recherche sociale sur l’endométriose, encore rare dans la francophonie, et met en lumière des processus à l’intersection de l’épistémologie des sciences et de l’étude de la santé publique.

L’éducation aux droits humains offerte aux enfants prend souvent la forme d’un enseignement moral. Par le biais de cet enseignement transitent des valeurs telles que le respect, la collaboration ou l’inclusion. Comment navigue ce discours et par quel processus devient-il accessible aux enfants ? Quelles valeurs sont véritablement retenues par ces derniers ? Les données ont été recueillies dans le contexte du processus de transmission des valeurs d’un organisme de droits humains, Equitas, vers les enfants d’un camp de jour montréalais. Les discours de l’organisme à l’origine de cette formation et le choix des valeurs promues ont été observés, puis ceux des différents acteurs qui les transmettent. Fut aussi pris en compte la réception de ces discours et valeurs par les enfants du camp de jour. Cette recherche illustre le parcours des discours et des valeurs et identifie différents facteurs ayant influencé leur transformation tout au long de la formation.

Accompagnée du directeur de la maîtrise en gestion de projet de l’UQAM, la délégation Mosaïca partira au Brésil en janvier 2017, afin de développer des connaissances transversales en gestion de projet d’innovation sociale. Pour s’y faire,  elle ira à la rencontre d’acteurs de la communauté pratique et universitaire œuvrant dans ce domaine.

L’attrait porté à ce thème peut s'expliquer par différentes raisons. L'innovation sociale se présente comme un compromis à l’innovation technologique traditionnel puisqu’elle s’assure de répondre à des attentes sociales qui ne sont pas entièrement satisfaites. Si le deuxième concept a fait l’état d’une multitude d’analyses depuis les 50 dernières années, le premier demeure relativement nouveau et l’est davantage dans le domaine de la gestion de projet.  Aussi, la multiplicité croissante des acteurs œuvrant dans ce milieu et la diversité de leurs initiatives rend le principe extrêmement fertile à l'analyse.

Notre intérêt se portera sur deux thèmes particuliers : le degré de maturité de la gestion de projet des organisations en contexte d’innovation sociale et les conditions favorables à l’émergence de ce type de projet.

Pourquoi le Brésil comme destination? Ce pays est considéré comme l’un des berceaux mondiaux en matière d’innovation sociale. Depuis le début 2000, il s’est doté d’une politique claire en matière d’innovation sociale (par l’entremise du SENAES) en y reconnaissant un vecteur important de développement économique et social.

L'utilisation de l'évaluation phallométrique* auprès des délinquants sexuels a été critiquée au cours de la dernière décennie. Outre les considérations éthiques, la méthode présente des lacunes importantes de fidélité et de validité (Marshall et Fernandez, 2003). L'évaluation est peu reproductible (Fernandez et Marshall, 2002), falsifiable (Laws et Rubin, 1969) et fournit un profil invalide dans plus d'un tiers des cas (Michaud et Proulx, 2009). Malgré cela, pour les délinquants sexuels ayant un profil valide, l'évaluation phallométrique serait l'un des meilleurs prédicteurs de la récidive sexuelle (Hanson et Morton-Bourgon, 2004).

La présente étude a pour but d'approfondir la question en vérifiant non seulement si l'indice de déviance phallométrique prédit la récidive sexuelle, mais également si la qualité de cette prédiction est constante chez les principaux sous-groupes de délinquants sexuels.

Les résultats ont indiqué que l'indice de déviance phallométrique de l'ensemble des délinquants sexuels était en mesure de prédire la récidive criminelle sexuelle. Cependant, seulement l'indice de déviance des pédophiles prédisait la récidive criminelle sexuelle, pas celui des violeurs. Les implications cliniques et théoriques des résultats seront couvertes.

*Technique visant à déterminer les préférences sexuelles d'hommes en mesurant leurs réponses érectiles face à différents stimuli sexuels.

La sphère intime a progressivement évolué et s’est détraditionnalisée durant les dernières décennies, notamment par l’influence des mouvements queer et féministes. Si l’exclusivité reste une norme structurante des relations intimes, des formes alternatives au modèle monogame ont progressivement gagné en visibilité. Parmi celles-ci, nous nous intéresserons particulièrement aux modes relationnels incluant une pluralité théorique de partenaires et dans lesquels l’ensemble des personnes impliquées donnent leur accord à une ouverture de la relation. Cependant une question se pose : comment nommer ces pluralités relationnelles et sur la base de quels critères? Au-delà de la simple dénomination de pratiques en rien nouvelles, ces divisions nous renseignent sur les rapports qu’entretiennent les individus avec l’intimité. Définir convenablement celles-ci est également nécessaire afin de bien cibler les études, de plus en plus nombreuses, qui s’intéressent à ces pluralités relationnelles. Cet exposé sera l’occasion de nous pencher sur ces divisions, d’éclairer les débats académiques autour de la définition des relations plurielles ainsi que de replacer l’intime dans l’expérience de la condition sociale moderne. Comprendre les manières de nommer ces pluralités est primordial pour saisir ce qui se joue à travers elles, montrer la diversité des pratiques intimes et réimaginer des relations plus libres et égalitaires à l’aune des bouleversements sociaux des dernières décennies.

L’isolement avec ou sans contention au Québec sont des mesures de contrôle exceptionnelles utilisées lorsqu’une personne représente un danger à l’égard d’elle-même ou d’autrui (MSSS 2011). Plusieurs questions éthiques et problématiques sont associées à des pratiques variables entre les intervenants quant à l’utilisation des mesures de contrôle et à un sens différentiel quant aux critères définissant le « danger » et le « risque » en psychiatrie (Protecteur du Citoyen 2011). Alors que de nombreuses recherches cliniques se sont intéressées à l'identification des facteurs de risque au comportement agressif, le sens accordé à l'agressivité, au risque et au danger demeure peu considéré. La présente communication orale portera sur les représentations sociales de la dangerosité chez les intervenants en santé mentale et sur les facteurs qui sous-tendent leurs différentes pratiques de contrôle. De l’observation participante dans une unité de soins psychiatriques aigus et des entrevues semi-structurées ont été réalisées auprès d’une dizaine d’intervenants en santé mentale. Les résultats montrent que la différence entre les pratiques de contrôle des intervenants n’est pas la conséquence d’une surestimation du risque ni d'un manque de connaissances quant au risque d'agressivité, mais s’explique davantage en fonction de la présence ou de l’absence d’un lien thérapeutique et du degré de reconnaissance sociale dans les interactions entre les soignants et les soignés.

L’intensification des mouvements migratoires a comme conséquence d’augmenter la diversité culturelle. Dans ce contexte, les tensions peuvent s’accroître entre les groupes culturels majoritaire et minoritaires et nuire à l’intégration des identités et au bien vivre ensemble. Des identités sont intégrées si elles sont perçues comme compatibles, cohérentes et complémentaires. La présente étude vise à comprendre ce qui empêche les membres de groupes majoritaires d’intégrer leur identité culturelle et celle des groupes minoritaires. Les connaissances scientifiques suggèrent trois modèles : 1) percevoir une menace de la part d’un autre groupe inhibe l’intégration des identités ce qui, en retour, favorise l’émergence d’attitudes négative face à ce groupe, 2) se sentir menacé par un groupe favorise le développement d’attitudes négatives envers celui-ci, ce qui nuit à l’intégration des identités et 3) les attitudes négatives favorisent l’émergence d’un sentiment de menace, ce qui empêche l’intégration. Des analyses de médiation utilisant les réponses de 206 Québécois blancs francophones à un questionnaire ont été utilisées afin de comparer la plausibilité des modèles. Les résultats corroborent le modèle 3 et démontrent que l’attitude négative envers un groupe minoritaire peut être préalable au sentiment de menace et à l’intégration des identités. Ces résultats suggèrent d’encourager le groupe majoritaire à percevoir positivement les groupes minoritaires pour favoriser l’intégration.

 

PANJO est un dispositif de prévention précoce en périnatalité implanté auprès de services de Protection maternelle et infantile (PMI), en France. Ce dispositif, se basant sur les principes d’accompagnement des relations précoces (Bowlby, 1969), souligne l’importance des visites à domicile, dès la période prénatale.

Dans le cadre de cette étude, 11 territoires français ont participé à l’implantation du dispositif PANJO. Dans le cadre de la présente recherche, les 11 personnes responsables de l’implantation du projet et de son déroulement sur le terrain ont participé à une entrevue de recherche directive, par téléphone.

Les thèmes liés à l’organisation interne et externe du service, à la visibilité de la PMI ainsi qu’à la pérennisation des outils sont présentés dans le cadre de cette communication affichée. Les résultats font ressortir que des changements majeurs dans les pratiques des référents ont été relevés. Les difficultés et les facilités liées à la mise en place d’un tel dispositif sont également discutées, la principale difficulté étant le climat de réorganisation dans lequel se retrouvent certains départements.

Une telle recherche possède deux retombées principales. La première sert directement l’implantation plus large de ce dispositif. La deuxième, plus globale, permet de documenter l’implantation d’un dispositif de prévention dans un service public, permettant ainsi la mise en place d’autres dispositifs avec la même finalité.

Le régime économique de nombreux pays perpétuant la production de résultats inégaux en termes de richesse et de revenus gagnés, l’intensification des inégalités économiques entre les plus riches et les moins nantis laisse place à l’aggravation de problèmes socioéconomiques au sein des populations. Bien que la taxation progressive apparaît comme un mécanisme efficace afin de réduire les inégalités, la non-conformité fiscale demeure tout de même un phénomène présent chez les contribuables. Si l’étude des mesures coercitives a longtemps été priorisée afin de comprendre le comportement des individus en matière de conformité fiscale, l’incapacité des modèles économiques à prédire les comportements retrouvés sur le terrain a laissé place à l’exploration des politiques publiques à travers des lentilles théoriques issues de la psychologie. Toutefois, la compréhension des mécanismes motivationnels permettant d’expliquer pourquoi les contribuables adoptent des comportements conformes aux règles fiscales demeure limitée. C’est dans cette optique que le présent projet mobilisera la théorie de l’autodétermination, à titre de cadre théorique, afin d’explorer comment la taxation progressive pourrait être conceptualisée de manière à satisfaire les besoins psychologiques et ainsi favoriser l’adoption de comportements en faveur de la conformité fiscale. Autrement dit, il est attendu que comprendre les mécanismes motivationnels permettra d’agir de façon ciblée sur la réduction des inégalités.

Bien que la région de l'Empire Vijayanagar fasse partie du fameux Hippy Trail qui popularise le voyage en Inde, cette région et ses fameuses ruines sont nommées Patrimoine mondial en 1982 par l’UNESCO rendant encore davantage visible cette région rurale de l’Inde et encourageant l’afflux touristique. Cette communication présentera les différentes étapes des développements touristiques dans cette région. Il sera possible de comprendre comment les communautés entrent dans une phase de l’accumulation capitaliste par la modification de leurs organisations agricoles pour se tourner vers des travaux informels transnationaux encouragés par les besoins de l’industrie touristique. La recherche illustrera qu’une nouvelle phase de cette accumulation capitaliste se dessine par l’implication récente d’acteurs internationaux et urbains. Suscitant à la fois engouements et résistances chez les membres des communautés, cette recherche démontre les tensions entre les développements possibles grâce au tourisme ainsi que le besoin de cette industrie à protéger les "cultures" : Comment le tourisme reproduit les différents rapports sociaux de sexe, d’espace, de castes et de classe ? Les résultats démontrent les contradictions et la complexité de ces développements à partir des propos des habitantes et travailleuses de basses castes et des communautés autochtones de cette région c’est-à-dire celles qui vivent et redéfinissent au quotidien les tensions entre développement et protection.

L’intimidation chez les jeunes est bien documentée, mais l’est que très peu chez les aînés, et encore moins dans les résidences privées pour aînés.

L’objectif général de cette recherche-action est de concevoir, développer, implanter et évaluer un jeu sérieux visant à prévenir et contrer l’intimidation dans les résidences privées pour aînés. Cette communication portera sur l’un des objectifs spécifiques de l’étude : identifier et mieux comprendre les situations d’intimidation vécues dans ces résidences et les interventions réalisées pour les prévenir ou les contrer.

Cette étude, descriptive et compréhensive, s’appuie sur le Schéma des caractéristiques de l’intimidation spécifiques aux aînés, et sur des méthodes qualitatives. Des entrevues individuelles semi-dirigées auprès de 11 personnes (direction, résidents, employés, proches ou bénévoles) évoluant dans deux résidences privées pour aînés du Centre-du-Québec, et une analyse de contenu thématique mixte ont été réalisées.

Les situations rapportées ont trait à de la violence verbale, sociale et physique. Elles sont répétitives, généralement délibérées, et se produisent dans différents rapports de force. Elles ont des conséquences sur la santé physique et mentale des résidents, sur leurs interactions sociales et engendrent des réactions, telle la frustration. Pour les prévenir et les contrer, des interventions sont réalisées (ex. : rencontres auprès des résidents concernés, vérification des faits, mise en place de mesures).

Les problèmes de comportement des enfants de même que l’influence des facteurs de risque pré-adoption semblent donc s’atténuer avec l'âge.

En raison des facteurs de risque auxquels ils ont été exposés avant l’adoption et des difficultés que comporte leur adaptation à leur nouveau milieu, les enfants adoptés à l’étranger présentent plus de problèmes de comportement que les enfants non adoptés pendant l’enfance. La présente étude vise à examiner l’évolution des problèmes de comportement d'enfants adoptés de l’étranger depuis leur première année de scolarité jusqu’à l’adolescence en tenant compte des liens avec les facteurs pré-adoption.

 

L’échantillon compte 71 enfants adoptés de l’étranger avant l’âge de 18 mois. Leur état de santé et leur développement cognitif et psychomoteur ont été évalués peu après l’adoption afin d’obtenir des indices de leurs conditions de vie avant l’adoption. Afin d’évaluer leurs problèmes de comportement, les mères ont complété le Child Behavior Checklist et les enfants ont répondu au Dominique Interactif à l'âge de 7 ans et de 15 ans.

 

Selon leur mère, un moins grand nombre d’enfants présentent des symptômes extériorisés à l’adolescence qu’à l’âge scolaire. Les enfants eux-mêmes rapportent moins de symptômes intériorisés et de comportements d’opposition à 15 ans qu’à 7 ans. De plus, la corrélation entre les symptômes intériorisés rapportés par les enfants et la présence de signes d’atteinte neurologique à l’arrivée est plus élevée à 7 ans qu’à 15 ans. 

La présente étude a porté sur la façon dont les enfants de trois (3) ans conceptualisent les robots comme des entités vivantes ou non vivantes. En utilisant une version modifiée de la tâche de biologie naïve de Gottfried et Gelman (2005), les enfants devaient déterminer si des robots, des animaux ou des objets mécaniques possédaient dans leur corps des pièces mécaniques (pile) ou biologiques (cœur). Pour évaluer le degré d’animation attribué aux items, les enfants ont également répondu à une série de questions sur les aspects psychologiques (p. ex., « est ce que ça peut penser? ») et biologiques (p. ex., « est-ce que c’est vivant? ») des articles présentés. Pour examiner le rôle de la morphologie, nous avons utilisé deux robots : un robot humanoïde et un robot non humanoïde. Pour mieux comprendre le rôle des caractéristiques d’animation, les enfants ont vu un robot s’orienter vers un but et un autre s’éloigner d’un but (p. ex., se déplacer vers une balle plutôt que de s'en éloigner). Les enfants dans notre étude ont correctement attribué un intérieur biologique à l’animal et un intérieur mécanique à l’objet mécanique. Cependant, ils semblaient perplexes quant à l’état biologique des deux robots et ont répondu au hasard pour les questions concernant les aspects psychologiques pour tous les articles. Nous concluons que les enfants de trois ans éprouvent de la difficulté à catégoriser les robots parce qu’ils possèdent des caractéristiques à la fois vivantes et non vivantes.

Des cégeps situés à l’extérieur de Montréal et de la Capitale-Nationale établissent, depuis 2003, des ententes spécifiques avec les institutions régionales de l’Île de La Réunion. L’objectif est de permettre à des jeunes Réunionnais de compléter une formation professionnelle de trois ans au terme de laquelle ils peuvent faire une transition vers le statut de résident permanent. L’entente de coopération de mobilité étudiante entre le Québec et La Réunion mise sur la probabilité que ces jeunes fassent le choix de prolonger leur expérience de migration au-delà de la formation professionnelle et décident de s’établir à long terme dans leur ville d’accueil ou dans une ville de la même région administrative. L’analyse de seize entrevues semi-dirigées réalisées avec des jeunes étudiants réunionnais qui sont restés au Québec montre l’importance du type de projet personnel de mobilité au départ de la Réunion dans la compréhension de l’établissement à long terme ou non de ces jeunes en région. Leur projet de voyage d’étude, de formation professionnelle, de carrière ou de vie personnelle va en général à l’encontre des souhaits qu’ils restent dans la ville d’accueil après leurs études. Dans leurs témoignages, leurs représentations de la ville d’accueil et les relations qu’ils y développent apparaissent par ailleurs plus déterminantes que les difficultés d’insertion professionnelle, sociale et culturelle observées dans les études sur l’immigration en région.

Lorsqu’il est question du style de vie des jeunes contrevenants, la majorité des auteurs ne s’intéressent qu’à certains types d’activités (Miller, 2013) ou encore, au nombre d’heures passées dans certains contextes dits criminogènes (Higgins et Jennings, 2010). À ce jour toutefois, aucun auteur ne s’est encore intéressé au style de vie plus général des jeunes contrevenants. Une compréhension plus large des habitudes de vie de ces jeunes permettrait d’identifier les styles de vie les plus criminogènes et d'axer les interventions sur la réduction de ces derniers. La présente communication proposera 1) d'identifier les différents types de styles de vie chez les jeunes contrevenants ; 2) de mettre en lien la typologie des styles de vie avec les caractéristiques individuelles des adolescents et ; 3) d'identifier les styles de vie les plus criminogènes. Pour ce faire, 100 jeunes contrevenants ont été rencontrés. Grâce à des analyses de classification, quatre profils de styles de vie ont émergé. Les jeunes dans chacun de ces profils ne se distinguent pas les uns des autres en ce qui a trait à leurs caractéristiques personnelles. Cependant, le taux de délinquance des jeunes dans chacun des profils est différent. Ces résultats sont en accord avec la littérature qu’en à l’importance de considérer à la fois les caractéristiques individuelles et les caractéristiques contextuelles dans l’explication de la délinquance.

Le gouvernement du Québec a lancé en 2009 le programme Municipalité amie des aînés auquel ont adhéré 579 municipalités à ce jour. Ce type de démarche de développement des communautés appelle les acteurs municipaux, les représentants d’organismes communautaires s’adressant aux aînés, et ceux du secteur de la santé et des services sociaux à se concerter au sein d’un comité de pilotage. Or, ces mêmes acteurs sont sollicités au sein de multiples instances de concertation, ce qui correspond à un contexte d’ « hyperconcertation » tel que décrit par Bourque (2008). Il est donc possible que les comités de pilotage de la démarche MADA se buttent à différents obstacles quant à la participation et à l’adhésion des acteurs. Ce sont des innovations en matière de gouvernance favorisant les démarches de concertation qui seront présentées dans le but de mettre en lumière les modalités essentielles à leur réalisation. Les résultats qui seront exposés sont issus d'une recherche qualitative comportant deux volets; les données secondaires du projet de recherche Villes amies des aînés au Québec 2008-2013 (25 focus groups) et des entretiens supplémentaires réalisés avec des membres et des partenaires du comité de pilotage MADA de Lévis.



Les normes injonctives qu’entretiennent les enfants à l’égard de comportements agressifs se reflètent dans leur niveau d’acceptation de ces comportements. Ces normes jouent un rôle crucial dans le développement et le maintien des comportements agressifs. Toutefois, le développement des normes injonctives par rapport à diverses conduites agressives ainsi que leur stabilité à l’intérieur d’une même année scolaire demeurent inconnus. Nous cherchons à déterminer si les normes injonctives se rapportant à l’agressivité physique et à l’agressivité relationnelle varient selon l’âge et le sexe des enfants, et si elles demeurent stables au cours d’une même année scolaire au sein d’un échantillon de 1, 118 enfants de la 4et 6e année. Pour l’agressivité physique, les ANOVAs mixtes révèlent que les élèves de 6e année ont des normes injonctives plus favorables que ceux de 4e année, quoique les deux groupes d’âge adoptent des normes plus défavorables à la fin comparativement au début de l’année. Par ailleurs, les garçons affichent des normes plus favorables que les filles. Un patron inversé est observé pour l’agressivité relationnelle, avec des normes plus favorables chez les élèves plus jeunes et chez les filles. De plus, l’agressivité relationnelle devient de plus en plus acceptée en cours d’année. Ces résultats suggèrent que les normes injonctives liées aux comportements agressifs varient en fonction du type d’agressivité et selon le niveau de développement des enfants.

Au Canada, les programmes d’intervention destinés aux familles à risque d’un signalement révèlent des résultats mitigés à endiguer la répétition, souvent générationnelle, de la maltraitance infantile (Mikton et Butchart, 2009). Des outils cliniques alternatifs focalisés sur les mécanismes psychologiques impliqués dans la répétition générationnelle des violences familiales, permettraient-ils d’entrevoir des pistes fertiles pour l’intervention? Notre recherche-action a permis l’utilisation – supervisée – du génogramme libre dans l'intervention communautaire auprès de 8 jeunes parents en situation de vulnérabilité psychosociale (18-30 ans) durant 5 rencontres de suivi. Une analyse qualitative par catégories conceptualisantes (Paillé et Mucchielli, 2012) des entrevues révèle deux niveaux de discours chez les participants. Au premier niveau se discerne un surinvestissement massif des problématiques psychosociales actuelles de la famille sur un plan factuel, contrastant avec un second niveau où se déploient progressivement les impacts affectifs d’un passé en souffrance pour le parent – ponctué d’épisodes de détresse dans l’enfance – sur le lien actuel à l’enfant. Si la prégnante précarité de ces familles explique pourquoi l’intervention demeure couramment limitée à une gestion psychoéducative et palliative de la maltraitance (Lacharité, 2013), le génogramme libre ouvrirait au clinicien l’accès à la souffrance psychologique sous-jacente à la répétition de la maltraitance.

L’exposition à la violence conjugale (EVC) est vécue par plusieurs jeunes (Clément et al., 2019; Hélie et al., 2017) et ses conséquences sont bien documentées (Lessard et al., 2019). Cette conférence présente les résultats d’une recherche qualitative s’appuyant sur la théorie des parcours de vie (Elder et al., 2003). L’un des objectifs spécifiques était d’examiner comment les jeunes ayant vécu l’EVC expliquent les liens entre cette violence et d’autres victimisations vécues dans leur parcours de vie ainsi que la sévérité perçue des différentes victimisations. L’échantillon inclut 45 jeunes adultes de 18-25 ans ayant vécu l’EVC dans leur enfance ou adolescence. Les participants ont d’abord complété un questionnaire en ligne pour mesurer les victimisations vécues, puis participé à une entrevue semi-dirigée, supportée par la méthode du calendrier historique de vie. Les résultats montrent que les jeunes identifient des liens particulièrement importants entre l’EVC et les mauvais traitements directs à leur endroit, l’intimidation à l’école et la violence dans les relations amoureuses. Comme les différentes violences déclarées dans le questionnaire sont perçues de façon plus ou moins sévères par les jeunes, les résultats de cette recherche mettent en évidence l’importance de considérer le point de vue des jeunes concernés dans le développement d’interventions ou de programmes de prévention leur étant destinés.