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La féminisation de l’immigration est un phénomène observé dans l’ensemble des sociétés d’immigration, dont le Canada et le Québec. La grande majorité des travailleurs domestiques admis au Canada par le biais du Programme des aides familiaux résidants (PAFR) sont des femmes et plus de 90 % de celles-ci sont originaires des Philippines (Hanley et Vaddapalli, 2008). La présente recherche vise à mieux comprendre les impacts du PAFR sur le parcours migratoire des femmes philippines et de reconnaitre leur capacité d’agir à travers l’utilisation de stratégies (Augustin, 2005). Cette recherche qualitative de type exploratoire aura comme l’objectif d’aller chercher les discours et expériences de ces femmes par le biais de huit entretiens semi-dirigés. Cette communication s’attardera à présenter une analyse préliminaire d’entrevues effectuées auprès de femmes philippines qui sont passées par le PAFR. Dans ces analyses, nous mettrons en évidence les contraintes et obstacles rencontrés par ces femmes ainsi que les stratégies déployées par celles-ci. Nous croyons qu’une meilleure connaissance de ces éléments ne pourra qu’améliorer les interventions sociales effectuées auprès de cette population.

La violence dans les relations amoureuses chez les jeunes est un phénomène fréquent (Foshee et al., 2013). La violence physique (VP) dans les relations amoureuses toucherait environ 12% des adolescents et des adolescentes (Halpern et al., 2001). Or, les travaux disponibles portent principalement sur la victimisation chez les filles. Cette étude vise donc à documenter les représentations et les attitudes des garçons face à leur pire expérience subie dans un cadre amoureux. Ainsi, 184 garçons rapportant de la VP dans un contexte amoureux et ayant participé à l’Enquête Parcours Amoureux des Jeunes ont répondu à une question ouverte où ils devaient décrire en quelques mots l’expérience la plus difficile vécue dans une relation amoureuse. Une analyse de contenu a été réalisée à partir de ces témoignages. Huit catégories ont émergé, les principales faisant état des difficultés relationnelles et des ruptures, alors que seulement trois garçons évoquent la VP subie. Parmi les facteurs permettant d’expliquer la tendance à ne pas retenir la VP en tant que pire expérience, les écrits scientifiques soulignent que les garçons éprouvent des difficultés à reconnaître la VP dont ils sont victimes, et hésitent à chercher de l’aide suite à un épisode de VP (Martin et al., 2012; Oransky et Marecek, 2009). Ces constats soulèvent l’importance pour les intervenants d’offrir un soutien aux garçons victimes de VP dans un cadre amoureux et de les épauler dans leurs démarches de recherche d’aide.

Contexte
Le présent projet de recherche vise à tester l’hypothèse que la perception subjective de la douleur est modulée par l’apprentissage. En effet, l’une des principales fonctions de la douleur est de nous permettre d’apprendre sur notre environnement et de guider nos comportements afin de minimiser la douleur. Cependant, la minimiser ne signifie pas toujours de l’éviter. Souvent, elle nous permet d’acquérir de nouvelles informations, conférant à la douleur une valeur informationnelle. Ainsi la perception de la douleur devrait être modulée en fonction de sa valeur informationnelle.

Méthode
Les personnes participantes (n = 42) ont effectué une tâche d’apprentissage et d’exploration qui utilise le modèle du bandit à quatre bras changeants. Les personnes devaient choisir parmi plusieurs options associées à des stimulations douloureuses électriques dont l'intensité variait à chaque essai. 

Résultats
Un modèle d’apprentissage par renforcement a été utilisé pour modéliser l’apprentissage des personnes participantes et a permis de catégoriser chaque décision comme une décision d’exploration et d’exploitation. L'intensité perçue de la douleur a été analysée en comparant la douleur résultant d’une décision d'explorer et d'exploiter à l'aide d'un modèle linéaire, en contrôlant l'intensité physique des stimuli. Les résultats préliminaires indiquent une augmentation de la perception de la douleur durant les décisions exploratoires.

Afin d’augmenter l’utilisation des connaissances issues des recherches en sciences humaines et sociales, plusieurs auteurs suggèrent de miser sur une perspective dite "interactionniste". Selon cette perspective, les relations entre les chercheurs et les partenaires de la pratique à travers l’ensemble des étapes de production et de dissémination détermineront en grande partie l’utilisation des connaissances scientifiques produites. Or, les différentes dimensions du concept de « relations entre chercheurs et partenaires de la pratique » restent à être définies et opérationnalisées au sein de la littérature. La présente étude vise à proposer un nouvel instrument de mesure valide et fidèle pouvant rendre compte des différentes dimensions du concept de « relations entre chercheurs et partenaires de la pratique » lors de la mise en œuvre d’une recherche. Le développement de l’instrument s’est effectué en trois étapes (1) une recension critique des instruments actuellement utilisés afin de mesurer les différentes dimensions du concept de « relations entre chercheurs et partenaires de la pratique » a été effectuée; (2) suite à cette recension, des indicateurs ont été proposés pour rendre compte de trois dimensions du concept de « relations entre chercheurs et partenaires de la pratique », soit les dimensions cognitive, structurelle et relationnelle; (3) les indicateurs définis pour les trois dimensions ont été validés à l’aide d’une étude qualitative et d’une étude quantitative.

La perception qu’une personne a de sa compétence dans divers domaines peut être erronée, et plus positive ou négative qu’elle le devrait. Ces biais d'auto-évaluation peuvent avoir des conséquences sur des aspects du fonctionnement dans le domaine spécifique du biais (Bédard, et al., 2008). Un biais d’auto-évaluation de compétence scolaire aurait des conséquences sur le fonctionnement scolaire de l’élève (Larouche, et al., 2008) alors qu’un tel biais dans le domaine social aurait des conséquences sur son fonctionnement social (McElhaney et al., 2008). À ce jour, peu d’études ont tenté de vérifier la spécificité des effets d’un biais d’auto-évaluation selon le domaine sur lequel il porte. L’objectif de la présente étude auprès de 334 jeunes (157 garçons) était de tester l’hypothèse voulant qu’un biais d’auto-évaluation de compétence scolaire ou sociale prédise 3 ans plus tard certaines variables du fonctionnement relatif à chacun de ces domaines. Cette hypothèse est généralement confirmée. La présence d’un biais d’auto-évaluation scolaire, mais pas sociale, est significativement liée à moins d’attitudes positives de l’élève envers le décrochage et à une évaluation plus positive par l’enseignant de son autorégulation en classe. Inversement, la présence d’un biais d’auto-évaluation de compétence sociale, mais pas scolaire, est significativement liée à une préférence pour l’évitement social plus élevée chez l’élève et à un rejet social plus élevé tel qu’évalué par l’enseignant.

Des études sur la bibliothérapie soutiennent l’idée que l’utilisation de la littérature en contexte thérapeutique offre un grand potentiel pour traverser des situations d’adversité existentielle (AE) par l’entremise de nombreux bienfaits qu’elle est susceptible de procurer. Peu d’études se sont toutefois penchées sur les bienfaits que peut retirer le lecteur lorsqu’il choisit lui-même de se tourner vers des œuvres de littérature fictive alors qu’il traverse des AE. Or, la lecture est une activité peu coûteuse et accessible à un grand nombre d’individus, faisant de celle-ci une ressource d’autant plus pertinente à étudier. Cette étude qualitative a pour objectif d’explorer et de décrire les bienfaits de la littérature fictive en contexte d’AE dans un paradigme compréhensif. Des entrevues semi-structurées ont été effectuées auprès de cinq adultes (18 ans et plus) de la population générale qui considèrent avoir retiré des bienfaits de ce type de lecture dans des contextes d’AE. L’analyse thématique effectuée a non seulement permis de dégager de nombreux bienfaits perçus de la lecture en contexte d’AE, mais également des facteurs susceptibles de moduler les bienfaits ressentis ou recherchés. En plus d’ouvrir sur de nombreuses pistes de recherche future, les résultats soutiennent la pertinence de continuer de développer les connaissances et d’investir dans la sensibilisation sur les effets possibles de la lecture d'œuvres fictives pour composer avec l’AE en contexte non clinique.

Les personnes ayant trouble du spectre de l’autisme (TSA) présentent des particularités sur le plan de la santé qui les distinguent de l’ensemble de la population. Parmi celles-ci se retrouvent des conditions médicales, des troubles psychologiques et des caractéristiques liées à leur hygiène de vie.  L’objectif de l’étude, réalisée auprès de 52 parents, est d’explorer la variété des aspects liés à la santé de leur enfant ayant un TSA.Les données, recueillies par des questionnaires auto-administrés et des entrevues semi-structurées, ont été analysées quantitativement et qualitativement.L’analyse révèle la présence de conditions médicales, telles l’épilepsie et les troubles gastro-intestinaux. Les résultats indiquent l’existence de comorbidités telles que l’anxiété et la déficience intellectuelle. En ce qui a trait à leur hygiène de vie, ils présentent des difficultés de sommeil, d’alimentation et des problèmes d’acquisition de la propreté. Plus de la moitié des personnes ayant un TSA  prennent une médication pour le traitement d’un trouble associé. Il est évident que les personnes ayant un TSA présentent des spécificités sur le plan de la santé nécessitant une attention particulière. Malgré la présence de ces défis et la prise de médication, les parents ont une perception positive de la santé de leur enfant. Il s’avère essentiel de poursuivre les recherches dans le domaine de la santé auprès de cette population afin de prévoir des interventions efficaces.

Dans un contexte de croissance continue de la migration des compétences algériennes vers le Canada, le cas des médecins constitue une problématique réelle et complexe. Cette problématique, qui n’est pas récente, s’inscrit dans les mouvements migratoires internationaux. Elle fait l’objet de débats politiques, de polémiques médiatiques et de controverses diverses de plus en plus intenses ces dernières années. Fondée sur une méthode qualitative à visée compréhensive et interprétative, la technique de recherche retenue est de type étude de cas.  Le choix de l’entretien qualitatif comme méthode de collecte des données a permis d’appréhender en profondeur les expériences, les perceptions et les représentations des médecins, tant en Algérie qu’au Canada.  A partir de l’analyse des récits de vie et des pratiques soumise à une analyse de contenu qualitative, cette communication tente de présenter les résultats de l’enquête de terrain réalisée à Oran (Algérie) et à Montréal (Canada) durant l’année 2018[1]. Elle met en lumière des réalités migratoires en décalage avec les politiques d’immigration. Cette synthèse de la recherche empirique vient enrichir les connaissances théoriques et renforcer le savoir scientifique en termes de mobilité internationale des compétences.

[1] Otmani, R. (2018), La migration des compétences algériennes : le cas des médecins, projet de recherche sous la direction de Sidi Mohammed Mohammedi, Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, Oran.

 

 

Les études sur la Covid-19 montrent que les effets de la pandémie sur la qualité de vie des populations ne touchent pas tous les individus de la même façon. Dans cette proposition, nous profitons de la disponibilité de données collectées auprès de résidents québécois en contexte de pandémie, afin de contribuer à l’analyse de la relation entre l’expérience de la discrimination et le vécu de changements négatifs dans leur bien-être familial, économique et sanitaire.

Nous évaluons l’existence d’une association significative entre les changements négatifs observés et l’expérience de la discrimination. Nous analysons ensuite, à l’aide d’un modèle de régression logistique, l’effet de l’expérience de la discrimination sur les changements négatifs observés.

Dans toutes les situations, les résidents ayant connu une expérience de discrimination ont en proportion davantage vécu les changements négatifs observés par rapport à ceux qui ne l’ont pas connue. Les résidents québécois n’ayant pas connu une expérience de discrimination ont ceteris paribus 57 %, 39 % et 40 % moins de chance d’avoir vécu un changement négatif respectivement dans leur bien-être familial et physique, et dans l’accès aux soins par rapport à ceux l’ayant connue. Au niveau économique, les premiers ont 1,9 fois plus de chance d’avoir vécu un changement négatif par rapport aux seconds. L’expérience de la discrimination n’a quant à elle aucune influence sur le vécu d’un changement négatif dans le bien-être psychologique.

Le Québec bénéficie depuis 2012 de l’instrument de mesure du développement de la petite enfance (IMDPE) pour tracer un portrait développemental des enfants à leur entrée à la maternelle. L’utilité reconnue de cet outil par de nombreux acteurs des milieux et des ministères incite à disposer d’un outil similaire spécifiquement conçu pour les plus jeunes enfants (±2 ans) afin de mettre en place des mesures de stimulation du développement adaptées à leurs besoins. Dans le but d’identifier les outils potentiels pouvant répondre à ce mandat, une analyse documentaire sous la forme de revue de synthèse a été effectuée à l’aide du logiciel Distiller SR. La recension exhaustive des écrits scientifiques et de la littérature grise menée principalement dans les bases de données usuelles a permis d’extraire 53 346 documents dont 29 801 une fois les doublons retirés. Deux filtrations ont permis de retenir un total de 396 outils potentiels (kappa : 0.73, 1ère filtration; 0.79, 2e filtration ). Afin de cibler les outils les plus pertinents, trois nouvelles filtrations ont eu lieu en regard de critères relatifs à la mesure populationnelle (par exemple, passation unique, qualités psychométriques satisfaisantes, âge cible de l’outil : 18-30 mois). Une analyse minutieuse de l’ensemble de tous ces instruments a permis d’identifier au final cinq outils pouvant répondre au mandat, soit d’obtenir un portrait global dans les sphères du développement moteur, langagier, cognitif et socio-émotionnel.

 

Le processus de réconciliation s’amorce au Canada comme au Québec. L’actualité médiatique couvre régulièrement les atrocités

vécues par les communautés autochtones dans le passé et le présent. Ce momentum de conscientisation soulève la question de la reconnaissance de l’histoire des peuples autochtones et le défi de l’intégrer dans un narratif collectif. Pour appuyer ce processus,

l’enseignement est identifié comme vecteur de changement social. Les enseignants sont les agents de ce changement. Pourtant,

peu d’attention leur est portée.

Cette étude explore l’expérience de douze enseignants d’histoire au secondaire à propos de la transmission de l’histoire des peuples autochtones, au Québec.



Les résultats suggèrent une transmission partielle, fragmentée et encore stéréotypée de l’histoire des peuples autochtones. De plus,

les difficultés du milieu de l’éducation et l’absence physique d’élèves et enseignants autochtones permettent difficilement de

considérer cette transmission comme prioritaire. Néanmoins, les enseignants ont nommé des facteurs facilitants et des pistes de

solutions.

En analysant le discours des enseignants, nous proposons une réflexion concernant les défis éthiques et pratiques suscités par la transmission de l’histoire dans un contexte de réconciliation. Nous conclurons par les pistes d’action suggérées par les enseignants et certains représentants des communautés autochtones.

L’identité professionnelle (IP) est une part importante de la qualité de vie professionnelle. Selon certains auteurs, l’IP serait présentement en crise, et ce dans plusieurs secteurs d’activités professionnelles, dont celui des relations humaines (Dubar, 2010; Legault, 2003). Cette étude s’intéresse à l’appropriation de l’IP dans le contexte particulier des diplômés en sexologie, seuls professionnels à bénéficier d’une formation interdisciplinaire complète dans le domaine de la sexualité humaine depuis plus de 40 ans. L’un des objectifs centraux de cette étude consiste à identifier les défis et les obstacles à l’appropriation de l’IP des diplômés en sexologie. Elle s’appuie sur le modèle de Dubar (2010), selon lequel l’IP est développée lors de la formation initiale et intégrée par chaque individu d’une manière unique. La présentation permettra de présenter les résultats des 25 entrevues semi-dirigées menées auprès de diplômés du baccalauréat en sexologie ayant un minimum de 2 ans d’expérience professionnelle. Les résultats soulignent les nombreux facteurs influençant l’appropriation de leur IP, notamment la formation universitaire, les implications, le réseautage, les regroupements professionnels ainsi que la reconnaissance sociale et professionnelle. Cette étude innove donc en contribuant à une meilleure compréhension de la construction de l’IP ainsi qu’à une connaissance approfondie des enjeux liés au développement professionnel des sexologues.

Les aîné-es trans sont des individus qui s’identifient avec un genre différent de celui correspondant au sexe assigné à la naissance (par ex : transsexuel-les, trangenres, etc.). Cette population émergente et sous-étudiée comprend plusieurs cohortes caractérisées d’une part par l’appartenance générationnelle, et de l’autre par l’âge auquel la transition sociale ou médicale a été entamée. Cette présentation fera état des résultats d’une recherche communautaire qualitative sur les besoins, les expériences et les craintes des aîné-es trans, en particulier quant à l’accès aux soins de santé, aux services sociaux et aux soins liés au vieillissement. Les résultats présentés sont basés sur vingt entrevues semi-structurés conduites avec des personnes trans de 55 ans et plus et avec des prestataires de soins de santé et de services sociaux. Les thèmes explorés lors de cette présentation sont : 1) les préoccupations générales que les aîné-es trans partagent avec le reste de la population vieillissante, les craintes qui leurs sont propres et les facteurs individuels et systémiques qui mènent à cette différence, 2) les barrières, difficultés et discriminations auxquelles les aîné-es trans sont confronté-es lorsqu’ils et elles tentent d’accéder aux soins de santé et aux services sociaux et, 3) des recommandations pour les prestataires de soins et de services et les organismes communautaires travaillant avec cette population.

Introduction :La Loisur le système correctionnel du Québec, constitue, dans chaque établissement de détention, un fonds de soutien à la réinsertion sociale qui sert à établir des programmes annuels d’activités (sportives,  scolaires, etc.) pour les personnes contrevenantes. Or, ces programmes ne sont pas sans faille, puisque, entre autres, 60% des condamnés sont des récidivistes.Objectifs : L’exposé vise à présenter les résultats d’une recherche originale réalisée auprès de détenus âgés de 18 à 25 ans qui avaient posé des gestes violents envers autrui. Cette étude cherchait à connaître le point de vue des jeunes sur leurs activités avant et pendant la détention, ainsi que sur celles projetées après leur mise en liberté.Méthodologie :La collecte des données s’est effectuée à l’aide d’entrevues semi-structurées et d’activités créatives (dessins, montages de photos) suivies d’entretiens non directifs. Une analyse thématique, verticale et transversale, a été utilisée.Résultat :Les activités significatives des jeunes démontrent des préoccupations axées sur le bien-être et les aspects économiques. Certaines activités leur permettent de canaliser positivement leur énergie et de réduire leurs conduites violentes. D’autres, au contraire, les poussent à la violence.Conclusion : Les données de la recherche permettent de proposer des recommandations pour les programmes d’activités en centres de détention.

L’utilisation des médecines alternatives et complémentaires (MAC) est en augmentation au Canada et au Québec. Plusieurs études ont identifié une association entre l’usage des MAC et le phénomène de l’hésitation à la vaccination, mais les raisons qui expliquent cette association demeurent peu étudiées. Afin de mieux comprendre les discours et les pratiques en lien avec la vaccination des praticiens des MAC, nous avons réalisé 30 entrevues semi-dirigées auprès de naturopathes québécois. La naturopathie est l’une des MAC les plus utilisées au Québec. Le guide d’entrevue explorait leurs représentations en santé et leurs perspectives sur la vaccination. Nous avons mis en relief comment les naturopathes concevaient le corps d’un point de vue holistique comme « à risque » des effets délétères des vaccins. Pour ces naturopathes, le corps était qualifié d’un « terrain » dont l’homéostasie devait constamment être maintenue, et ce, par des moyens naturels. Selon leurs perspectives, le caractère non naturel des vaccins menaçait cet équilibre. Dès lors, les naturopathes cherchaient à se protéger naturellement des maladies infectieuses pour consolider et maintenir l’homéostasie du terrain. Dans un contexte où de telles représentations de la santé et de la vaccination sont fréquemment qualifiées d’irrationnelles par les experts en santé publique, notre étude souligne que l'hésitation à la vaccination des naturopathes québécois est alignée avec leurs tenants épistémologiques en santé.

Il s’agit de présenter une recherche de niveau doctoral, en cours, traitant du rôle des personnes immigrantes dans la construction d’une société inclusive et cohésive, à travers leur implication dans le développement local communautaire. D’une part, les communautés culturelles portent des revendications politiques visant la reconnaissance de leurs droits et besoins essentiels. D’autre part, les acteurs du changement social innovent afin d’atteindre une plus grande justice sociale. Ils se doivent de prendre en compte les différentes communautés présentes sur  le territoire pour susciter une action collective transformatrice. Il s’agit donc d’analyser la production et la diffusion des innovations sociales provoquées par la présence de personnes immigrantes sur un territoire. Ainsi, je souhaite identifier les mécanismes de développement local permettant aux personnes immigrantes d’être actrices de leur société d’accueil. Je souhaite proposer un cadre d’analyse des interactions entre les personnes immigrantes et les organismes communautaires, en apportant un regard sur la transformation sociale. Ce cadre permettra de faire un aller-retour entre les aspirations des acteurs communautaires du changement social et les représentations socio-culturelles des personnes immigrantes. Il contribuera ainsi à redéfinir le modèle d’inclusion des groupes sociaux dominés au Québec.

La transition vers l’âge adulte réfère à l’atteinte progressive de marqueurs de l’âge adulte (Lee et al., 2018). Cette transition serait dépendante du contexte de vie des jeunes (Rankin & Kenyon, 2008) et en continuité avec le développement antérieur (Eliason et al., 2015). La présente étude a deux objectifs : 1) identifier et décrire les différents profils de transition vers l’âge adulte à 25 ans dans deux régions du Québec : urbain (n = 321) et éloigné (n = 356) et 2) examiner les antécédents développementaux des profils à 14 ans. Les participants proviennent de deux études longitudinales distinctes. À 14 ans, ils ont répondu à des questionnaires auto-rapportés sur l’école et leur bien-être. À 25 ans, les questionnaires portaient notamment sur l’atteinte de marqueurs de l’âge adulte (avoir terminé ses études, être devenu parent (ou grossesse en cours), avoir quitter le domicile familial, être en relation amoureuse). Une analyse de classification incluant quatre marqueurs a permis d’identifier un modèle à cinq profils dans les deux contextes examinés : travailleurs, parents, étudiants indépendants, célibataires, tardifs. Les différences entre les profils sont décrites et discutées en fonction des marqueurs atteints (ou non) à 25 ans, en fonction du contexte de provenance des jeunes (urbain ou éloigné), et en fonction des antécédents des profils (p.ex., bien-être). Les résultats contribuent à préciser les connaissances sur l’hétérogénéité dans la transition vers l’âge adulte.

Cette proposition vise à la communication visuelle des résultats préliminaires de notre mémoire de maîtrise sous forme de schéma. Plus précisément, nous chercherons à mieux comprendre comment s'articulent les dimensions matérielles et symboliques de la cuisine selon le genre et le degré de responsabilité culinaire des Québécois et Québécoises dans leur maisonnée. En effet, la cuisine est généralement comprise en sociologie comme un processus à la fois matériel et symbolique (Poulain, 2013) par lequel un produit est identifié comme biologiquement et socialement consommable.Nous viserons à montrer comment les actions qui constituent la cuisine chez nos participants et participantes s'articulent les unes aux autres, mais aussi comment elles participent à des dynamiques interactionnelles et institutionnelles d'identification. Les résultats illustrés seront issus d'une analyse thématique de 12 entretiens semi-dirigés auprès d'adultes des générations X et Y, en couple avec des enfants, occupant un emploi à temps plein, résidant au Québec et se disant viser l'égalité entre les sexes. La forme du schéma facilitera l'analyse comparative de nos données quant aux variables du genre et du degré de responsabilité culinaire, et ce, en relation aux actions culinaires et à la littérature scientifique actuelle. Le schéma ci-joint est issu d'un prétest et est à considérer à titre indicatif uniquement.

Seulement au Canada, ce serait près de deux habitants sur cinq qui développeraient un cancer, ce qui équivaut à environ 196 900 nouveaux cas de cancer par année (Société Canadienne du Cancer. 2015). La maladie apporte son lot de problèmes pour les familles touchées. Il est donc important de soutenir la famille dans ce contexte et plus particulièrement dans le cas de cancer de la mère considérant son rôle clé dans le système familial. Les activités offrant la chance aux membres de la famille d’échanger entre eux sur ce qu’ils vivent sont très limitées, voire nulles, dépendamment de la région. Par ailleurs, les vertus du loisir ont été ventées à plusieurs reprises pour le bien-être des individus et de la famille (voir Iwasaki, 2005), mais cette voie demeure à explorer dans un contexte de soutien à la famille.

Des études de cas, par le biais d’entrevues de groupe ont été effectuées auprès de femmes survivantes du cancer et les membres de leur famille nucléaire afin d’explorer le rôle que le loisir peut prendre dans la résilience familiale. Il en découle les principaux éléments facilitant le développement de la résilience de la famille ainsi que la place que le loisir a pris avant, pendant et après la maladie. Il est donc possible de démontrer, par le biais d'un raisonnement par l'absurde, que le loisir pourrait être utilisé comme facteur de protection dans le développement de la résilience familiale. 

Cette étude a été réalisée auprès 12 208 cégépiens du régulier, inscrits à la session d’automne 2014 et provenant de huit cégeps situés dans différentes régions du Québec. Elle mesure l’ampleur des besoins psycho-affectifs des répondants et l’utilisation des services d’aide qui leur sont offerts. Les résultats indiquent que les trois-quarts des répondants ont recours à de tels services d’aide pour des problèmes autres que scolaires. Les principaux motifs de ce recours sont la satisfaction, la curiosité et la souffrance. Les résultats montrent aussi que 17,4% des répondants ont ressenti beaucoup ou énormément de détresse et que 35,1% ont éprouvé souvent ou tout le temps de l’anxiété. Les principaux déterminants de la détresse et de l’anxiété sont la pression liée à la performance scolaire, les conflits familiaux et les pensées suicidaires. Ainsi, 33,3% ont éprouvé beaucoup ou énormément de pression liée à la performance scolaire et 29,3% qu’ils ont vécu beaucoup ou énormément de détresse à l’égard des conflits familiaux. De plus, 18,3% des répondants affirment avoir des pensées suicidaires et parmi eux, 7,3% disent en avoir eu souvent ou tout le temps. Enfin, les préjugés à l’égard de la santé mentale nuisent à l’utilisation des services d’aide et plus particulièrement les deux préjugés suivants : « consulter une ressource d’aide est un signe de faiblesse personnelle » et « il y a beaucoup moins à espérer de la vie après avoir été atteint d’un problème de santé mentale ». 

La présente recherche vise une importante période de l’histoire sociopolitique du Québec, soit celle qui s’étend de l’établissement du gouvernement civil, en 1764, jusqu’à la création du système parlementaire, en 1791. Dans ce contexte, marqué par l’absence d’institutions représentatives classiques, nous posons notre regard sur la pratique de pétitionner collectivement aux autorités coloniales. Cette pratique de longue date en Angleterre, rare en Nouvelle-France, devient un outil de participation et d’expression des Canadiens, ce qui démontre la capacité d’adaptation de la population locale aux nouvelles réalités coloniales. En effet, les Canadiens apprennent à représenter leurs griefs, inquiétudes et suggestions de changements, à travers des « respectueuses adresses » acheminées aux autorités politiques.

Une analyse détaillée de quelques 278 pétitions collectives de la période nous a permis d’identifier le profil des pétitionnaires (leur origine ethnique, leur sexe, leurs intérêts, etc.), leur lieu d’origine, la nature de leur l’utilisation de ce nouveau outil, la portée de leurs demandes, bref, l’impact politique de cette pratique sur la sphère publique québécoise. Cette analyse permet une nouvelle compréhension du développement de la sphère publique québécoise.



Le phénomène de l’adoption coutumière demeure une pratique culturelle assez méconnue et peu étudiée en service social (Charpentier et coll., 2010; Sigouin, 2010). L’adoption coutumière  repose sur la prise en charge des petits-enfants par les grands-parents. Ceux-ci deviennent, dès lors, la principale figure parentale et par conséquent, assume la pleine responsabilité du bien-être de l’enfant. Il semble important de se pencher sur la question du développement de pratiques d’intervention adaptées aux réalités familiales des communautés autochtones du Québec et de valoriser l’adoption coutumière comme une pratique culturelle incontournable, et ce, dans un souci d'améliorer les services à la population (Sigouin, 2010). 

Bien que j'en sois à l'élaboration de mon projet de recherche, je propose, lors du 82ème Congrès de l'ACFAS, de démontrer en quoi consiste la pratique de l'adoption coutumière au Québec, de présenter le cadre théorique soutenant ma recherche et d'exposer les données préliminaires recueillies, entre autres, lors des entretiens exploratoires.

Références:

SIGOUIN, C. La place et le rôle des grands-mères Inuit dans les relations familiales intergénérationnelles, Mémoire (M.A.), Université du Québec à Montréal, 2010, 128p. 

CHARPENTIER, M., A. QUÉNIART et C. SIGOUIN (2010).  "La grand-maternité chez les Inuits : portraits d’une réalité méconnue", Nouvelles pratiques sociales, Vol.23, no1, p.114-129.



Le service domestique, vers la fin du 19e siècle, représente l’occupation rémunérée la plus pratiquée par les femmes au Canada. À l’aube des années 1900, celle-ci perd en importance - phénomène qui s’accentue avec la Grande Guerre. Néanmoins, le « service » reste le gagne-pain d’une grande part de la population féminine au pays. Ces travailleuses faisant l'objet de quelques études générales, la création un portrait à l'échelle humaine n'a pas encore été entreprise. Ainsi, nous souhaitons identifier les domestiques en tant qu’individu, puis leur condition de vie au sein du foyer, offrant une analyse des évolutions, mais également des continuités à travers les décennies.

Nous avons choisi d’étudier Hull (Québec), une ville nouvellement industrialisée avec sa classe ouvrière en pleine croissance, sa bourgeoisie en expansion. Cas ordinaire à première vue, elle se démarque par certaines singularités comme la forte présence d’une population anglophone ainsi que sa proximité avec la capitale canadienne. Pour accomplir cette étude, nous utiliserons principalement les recensements canadiens de 1871 à 1921, les listes nominatives ainsi que les différentes publications officielles. Ajoutons aussi la création d’un portrait géographique grâce aux plans d’assurances-incendie de la ville, celle-ci nous permettant de compléter l’observation. Dans sa finalité, cette présentation servira à soulever plusieurs pistes de réflexion sur la place des domestiques aussi bien au foyer que dans la cité. 

Nous explorerons les liens entre travail et cohésion sociopolitique via un dialogue herméneutique entre les écrits de David Graeber et de Simone Weil, qui n’ont jusqu’alors jamais été liés en profondeur. Nous aborderons la bullshitization de l’économie, décrite par Graeber comme la hausse du temps au travail accordé à l’accomplissement de tâches superflues et à l’augmentation des emplois inutiles, dits bullshit jobs. Au-delà de l’insatisfaction au travail, nous démontrerons que ces dernières, avec leurs tâches répétitives, fragmentées ou insignifiantes, entraînent chez leurs occupants une incapacité systémique à porter attention. Pour Weil, la centralité sociopolitique du travail découle du fait qu’il cultive la capacité d’attention. Bien que traditionnellement conçue comme une capacité cognitive, celle-ci permet pour Weil la liberté individuelle et favorise la réceptivité envers autrui, fondement de la qualité du tissu social. Le travail, à l’époque de Weil et à la nôtre, est toutefois orienté par les impératifs du marché : l’indifférence propre à l’individualisme cultivé dans les entreprises néolibérales engendre un déficit de liens entre les travailleurs et une compétition exacerbée. La bullshit job atrophie donc nos capacités d’empathie, entraînant un climat sociopolitique hostile et une incapacité à nous gouverner. Revenir à la notion d’attention chez Weil permet d’élever la valeur du travail au-delà de la nécessité économique et de cerner son importance sociopolitique.

Lorsque l’on parle de crise du logement, on parle souvent de celle des grands centres urbains du sud du Québec (FRAPRU, 2013). Pourtant, les villes du nord du Québec et du Canada vivent en ce moment des crises similaires ou pires (Christensen, 2012). On sait peu de choses sur le déroulement d’une crise du logement dans de tels contextes. La présente communication s’attardera aux apprentissages tirés d’une recherche menée à Lebel-sur-Quévillon. En effet, cette ville mono-industrielle du Nord-du-Québec vit présentement une crise du logement et doit jongler avec le développement rapide de l’industrie minière et la réouverture d’une usine de pâtes et papiers (Lebel-sur-Quévillon, 2013). Nous présenterons dans un premier temps une mise en contexte de l’étude, que nous avons menée à la demande de la Ville de Lebel-sur-Quévillon, sur les besoins en logements sociaux. Nous expliquerons par la suite notre méthodologie mixte de cueillette des données : entrevues avec informateurs clés et calcul des logements disponibles. Nous limiterons la présentation de nos résultats de recherche aux étapes de la crise du logement dans une ville mono-industrielle nordique, aux répercussions et aux phénomènes particuliers qui s’y vivent. Nous conclurons notre présentation sur la nécessité de conjuguer développement économique et politique d’habitation pour éviter que de telles situations ne se reproduisent.