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Dans notre thèse, nous  travaillons sur l’évolution des pratiques de police. Depuis sa création, elle s’est éloignée des activités réactives pour adopter un fonctionnement plus proactif. Actuellement, la police de communauté est une philosophie qui reçoit un large consensus. Néanmoins, sa mise en œuvre varie très largement d’un pays à l’autre. Cette malléabilité se ressent également sur l’une des notions qui est au cœur de cette approche: la communauté. Comment la police peut-elle continuer à créer ou à développer le sentiment de sécurité de la communauté alors qu’elle ne sait pas toujours comment se définit la communauté ?

Pour apporter des éléments de réponse à cette problématique, nous commencerons par présenter de quoi est fait le concept de communauté en criminologie et en sociologie. Sur le socle géographique, quatre éléments se combinent pour la définir. Nous poursuivrons en présentant la méthodologie qualitative que nous avons suivie. Nous terminerons en présentant les résultats préliminaires de notre recherche c'est-à-dire en tentant de comprendre comment est ce que les policiers vaudois (Suisse) en sont venus à adopter la proximité plutôt que la communauté. Il s’agit avant tout de comprendre ce que représente la proximité et quels sont les liens que l’on peut tisser entre la théorie et la pratique. En guise de conclusion, nous nous proposons de développer les applications possibles de ces résultats.

Le travail social s’inscrit dans un contexte post-moderne d’effritement des grands récits légitimateurs et de montée de la performativité (Lyotard, 1979), essor par ailleurs constaté au sein des milieux de pratique (Chouinard et Couturier, 2006). « Les normes, les valeurs collectives, les modèles culturels qui légitimaient les pratiques du travail social, connaissent des bouleversements importants » (Franssen, 2005). Devant l’ampleur de ces transformations, cette recherche vise à documenter les récits de légitimations déployés par les travailleurs sociaux en milieu institutionnel, considérant à l’instar de Lyotard (1979) que la légitimation est construite au fil des interactions, par des consensus partiels et locaux. Les récits de légitimation ont été identifiés par le biais d’entrevues semi-dirigées avec neuf intervenants sociaux québécois. Une analyse narrative thématique et performative a amené à discerner les thèmes principaux sur lesquels s’appuient les récits de légitimation, ainsi qu’une variété de stratégies rhétoriques employées pour justifier l’action. Nous en concluons que les légitimations utilisées permettent difficilement la « prise en compte » (Karsz, 2004) du destinataire de l’intervention sociale. Cette communication met ainsi de l'avant un concept rarement utilisé en travail social, soit la légitimation; elle permet aussi une mise à distance de l'immédiateté des "bonnes raisons" employées pour justifier l'action en travail social.

PANJO est un dispositif de prévention précoce en périnatalité implanté auprès de services de Protection maternelle et infantile (PMI), en France. Ce dispositif, se basant sur les principes d’accompagnement des relations précoces (Bowlby, 1969), souligne l’importance des visites à domicile, dès la période prénatale.

Dans le cadre de cette étude, 11 territoires français ont participé à l’implantation du dispositif PANJO. Dans le cadre de la présente recherche, les 11 personnes responsables de l’implantation du projet et de son déroulement sur le terrain ont participé à une entrevue de recherche directive, par téléphone.

Les thèmes liés à l’organisation interne et externe du service, à la visibilité de la PMI ainsi qu’à la pérennisation des outils sont présentés dans le cadre de cette communication affichée. Les résultats font ressortir que des changements majeurs dans les pratiques des référents ont été relevés. Les difficultés et les facilités liées à la mise en place d’un tel dispositif sont également discutées, la principale difficulté étant le climat de réorganisation dans lequel se retrouvent certains départements.

Une telle recherche possède deux retombées principales. La première sert directement l’implantation plus large de ce dispositif. La deuxième, plus globale, permet de documenter l’implantation d’un dispositif de prévention dans un service public, permettant ainsi la mise en place d’autres dispositifs avec la même finalité.

Bien que la région de l'Empire Vijayanagar fasse partie du fameux Hippy Trail qui popularise le voyage en Inde, cette région et ses fameuses ruines sont nommées Patrimoine mondial en 1982 par l’UNESCO rendant encore davantage visible cette région rurale de l’Inde et encourageant l’afflux touristique. Cette communication présentera les différentes étapes des développements touristiques dans cette région. Il sera possible de comprendre comment les communautés entrent dans une phase de l’accumulation capitaliste par la modification de leurs organisations agricoles pour se tourner vers des travaux informels transnationaux encouragés par les besoins de l’industrie touristique. La recherche illustrera qu’une nouvelle phase de cette accumulation capitaliste se dessine par l’implication récente d’acteurs internationaux et urbains. Suscitant à la fois engouements et résistances chez les membres des communautés, cette recherche démontre les tensions entre les développements possibles grâce au tourisme ainsi que le besoin de cette industrie à protéger les "cultures" : Comment le tourisme reproduit les différents rapports sociaux de sexe, d’espace, de castes et de classe ? Les résultats démontrent les contradictions et la complexité de ces développements à partir des propos des habitantes et travailleuses de basses castes et des communautés autochtones de cette région c’est-à-dire celles qui vivent et redéfinissent au quotidien les tensions entre développement et protection.

La nécessité de tenir compte du point de vue des personnes ayant une déficience intellectuelle (DI) dans les recherches les concernant est de plus en plus reconnue. Afin de connaitre leurs perceptions et les questions qui les préoccupent, l’utilisation de méthodologies de recherche participative est proposée par de nombreux auteurs. En ce sens, le photovoix apparait être une méthode innovante et pertinente permettant aux participants de capturer leurs points de vue sur un sujet par la prise de photographies. Un nombre croissant d’études ont utilisé le photovoix afin de mieux cerner les perceptions des personnes ayant une DI sur une variété de sujets. Un examen de la portée (scoping review) réalisé dans 8 bases de données a permis d’identifier 24 articles scientifiques et 10 thèses doctorales ayant utilisé la méthode du photovoix avec des personnes ayant une DI. Les résultats préliminaires mettent en lumière de nombreuses convergences et divergences entre ces études. D’une part, une majorité d’entre elles ont adapté le processus du photovoix afin de favoriser la participation des personnes ayant une DI. D’autre part, certaines adaptations méthodologiques proposées semblent s’éloigner des objectifs du photovoix, ce qui pourrait nuire à la rigueur scientifique. De plus, cet examen de la portée permet d’apprécier la diversité des utilisations du photovoix et de mieux cerner son utilisation auprès d’une population dont la participation en recherche implique certains défis.

Les problèmes de comportement des enfants de même que l’influence des facteurs de risque pré-adoption semblent donc s’atténuer avec l'âge.

En raison des facteurs de risque auxquels ils ont été exposés avant l’adoption et des difficultés que comporte leur adaptation à leur nouveau milieu, les enfants adoptés à l’étranger présentent plus de problèmes de comportement que les enfants non adoptés pendant l’enfance. La présente étude vise à examiner l’évolution des problèmes de comportement d'enfants adoptés de l’étranger depuis leur première année de scolarité jusqu’à l’adolescence en tenant compte des liens avec les facteurs pré-adoption.

 

L’échantillon compte 71 enfants adoptés de l’étranger avant l’âge de 18 mois. Leur état de santé et leur développement cognitif et psychomoteur ont été évalués peu après l’adoption afin d’obtenir des indices de leurs conditions de vie avant l’adoption. Afin d’évaluer leurs problèmes de comportement, les mères ont complété le Child Behavior Checklist et les enfants ont répondu au Dominique Interactif à l'âge de 7 ans et de 15 ans.

 

Selon leur mère, un moins grand nombre d’enfants présentent des symptômes extériorisés à l’adolescence qu’à l’âge scolaire. Les enfants eux-mêmes rapportent moins de symptômes intériorisés et de comportements d’opposition à 15 ans qu’à 7 ans. De plus, la corrélation entre les symptômes intériorisés rapportés par les enfants et la présence de signes d’atteinte neurologique à l’arrivée est plus élevée à 7 ans qu’à 15 ans. 

Lorsqu’il est question du style de vie des jeunes contrevenants, la majorité des auteurs ne s’intéressent qu’à certains types d’activités (Miller, 2013) ou encore, au nombre d’heures passées dans certains contextes dits criminogènes (Higgins et Jennings, 2010). À ce jour toutefois, aucun auteur ne s’est encore intéressé au style de vie plus général des jeunes contrevenants. Une compréhension plus large des habitudes de vie de ces jeunes permettrait d’identifier les styles de vie les plus criminogènes et d'axer les interventions sur la réduction de ces derniers. La présente communication proposera 1) d'identifier les différents types de styles de vie chez les jeunes contrevenants ; 2) de mettre en lien la typologie des styles de vie avec les caractéristiques individuelles des adolescents et ; 3) d'identifier les styles de vie les plus criminogènes. Pour ce faire, 100 jeunes contrevenants ont été rencontrés. Grâce à des analyses de classification, quatre profils de styles de vie ont émergé. Les jeunes dans chacun de ces profils ne se distinguent pas les uns des autres en ce qui a trait à leurs caractéristiques personnelles. Cependant, le taux de délinquance des jeunes dans chacun des profils est différent. Ces résultats sont en accord avec la littérature qu’en à l’importance de considérer à la fois les caractéristiques individuelles et les caractéristiques contextuelles dans l’explication de la délinquance.

Le gouvernement du Québec a lancé en 2009 le programme Municipalité amie des aînés auquel ont adhéré 579 municipalités à ce jour. Ce type de démarche de développement des communautés appelle les acteurs municipaux, les représentants d’organismes communautaires s’adressant aux aînés, et ceux du secteur de la santé et des services sociaux à se concerter au sein d’un comité de pilotage. Or, ces mêmes acteurs sont sollicités au sein de multiples instances de concertation, ce qui correspond à un contexte d’ « hyperconcertation » tel que décrit par Bourque (2008). Il est donc possible que les comités de pilotage de la démarche MADA se buttent à différents obstacles quant à la participation et à l’adhésion des acteurs. Ce sont des innovations en matière de gouvernance favorisant les démarches de concertation qui seront présentées dans le but de mettre en lumière les modalités essentielles à leur réalisation. Les résultats qui seront exposés sont issus d'une recherche qualitative comportant deux volets; les données secondaires du projet de recherche Villes amies des aînés au Québec 2008-2013 (25 focus groups) et des entretiens supplémentaires réalisés avec des membres et des partenaires du comité de pilotage MADA de Lévis.



Les normes injonctives qu’entretiennent les enfants à l’égard de comportements agressifs se reflètent dans leur niveau d’acceptation de ces comportements. Ces normes jouent un rôle crucial dans le développement et le maintien des comportements agressifs. Toutefois, le développement des normes injonctives par rapport à diverses conduites agressives ainsi que leur stabilité à l’intérieur d’une même année scolaire demeurent inconnus. Nous cherchons à déterminer si les normes injonctives se rapportant à l’agressivité physique et à l’agressivité relationnelle varient selon l’âge et le sexe des enfants, et si elles demeurent stables au cours d’une même année scolaire au sein d’un échantillon de 1, 118 enfants de la 4et 6e année. Pour l’agressivité physique, les ANOVAs mixtes révèlent que les élèves de 6e année ont des normes injonctives plus favorables que ceux de 4e année, quoique les deux groupes d’âge adoptent des normes plus défavorables à la fin comparativement au début de l’année. Par ailleurs, les garçons affichent des normes plus favorables que les filles. Un patron inversé est observé pour l’agressivité relationnelle, avec des normes plus favorables chez les élèves plus jeunes et chez les filles. De plus, l’agressivité relationnelle devient de plus en plus acceptée en cours d’année. Ces résultats suggèrent que les normes injonctives liées aux comportements agressifs varient en fonction du type d’agressivité et selon le niveau de développement des enfants.

Le développement des compétences en matière de diversité culturelle s’avère un défi important pour les organisations évoluant dans des environnements complexes. L’objectif de cette étude est de dresser les profils d’intelligence culturelle de gestionnaires des organisations en santé du Nunavik (Québec, Canada). Une méthodologie mixte a été privilégiée. D’abord, des entretiens semi-dirigé ont été menés auprès de gestionnaires (n=17) mandatés à ajuster les programmes et les services en adéquation aux valeurs de la culture Inuit. Ensuite, les participants ont complété un test d’évaluation de l’intelligence culturelle (E-CQS). La méthode psychométrique (E-CQS) et la méthode non psychométrique (entrevues) combinées conduisent à une plus grande fiabilité et à une plus grande précision de la mesure de l’intelligence culturelle. L’analyse des données de cette étude a permis d’identifier 3 profils types de gestionnaire en l’occurrence : le « missionnaire moderne », le « sage-expérimenté » et l’opportuniste ». Les résultats ont identifié certaines limites du modèle de l’intelligence culturelle notamment en ce qui concerne l’évolution des connaissances culturelles ainsi que l’interrelation entre les dimensions. Cette étude est l’une des premières à s’intéresser aux pratiques de gestion et à l’intelligence culturelle des gestionnaires du Nunavik contribuant ainsi aux recherches portant sur le management en gestion des services de santé en contexte autochtone.

La négligence et la maltraitance sont des préoccupations de santé publique reconnues à l’échelle mondiale. Les études proposent que pour réduire les mauvais traitements à l’égard des enfants et les traumas associés, il est nécessaire de soutenir les parents avec des facteurs de vulnérabilité, comme celui d’avoir vécu eux-mêmes des traumas dans l’enfance. Or, les interventions actuelles abordent rarement les traumas des parents pourtant hautement prévalents dans la population suivie par les services de protection de l’enfance (PE). Les écrits scientifiques de 2012 à 2022 ont été examinés afin de documenter l’offre de programmes destinés aux parents en contexte de PE. Les résultats montrent qu’en date d’avril 2022, seulement 9,6% (k=7) des études évaluant de tels programmes abordaient le trauma parental. L’analyse narrative du contenu des 7 études a permis d’identifier (1) les composantes des programmes spécifiques aux traumas qui les distinguent des programmes traditionnels et (2) leur efficacité auprès de parents ayant vécu des traumas. L’intégration de composantes de traitement spécifiques aux traumas a le potentiel de réduire le stress et d’améliorer la sensibilité des parents, mais les devis utilisés dans les études ne permettent pas de confirmer si celles-ci produisent de meilleurs résultats en comparaison aux programmes traditionnels. Des recommandations pour la conception et l’évaluation de programmes parentaux spécifiques aux traumas en contexte de PE sont formulées.

Au Canada, les programmes d’intervention destinés aux familles à risque d’un signalement révèlent des résultats mitigés à endiguer la répétition, souvent générationnelle, de la maltraitance infantile (Mikton et Butchart, 2009). Des outils cliniques alternatifs focalisés sur les mécanismes psychologiques impliqués dans la répétition générationnelle des violences familiales, permettraient-ils d’entrevoir des pistes fertiles pour l’intervention? Notre recherche-action a permis l’utilisation – supervisée – du génogramme libre dans l'intervention communautaire auprès de 8 jeunes parents en situation de vulnérabilité psychosociale (18-30 ans) durant 5 rencontres de suivi. Une analyse qualitative par catégories conceptualisantes (Paillé et Mucchielli, 2012) des entrevues révèle deux niveaux de discours chez les participants. Au premier niveau se discerne un surinvestissement massif des problématiques psychosociales actuelles de la famille sur un plan factuel, contrastant avec un second niveau où se déploient progressivement les impacts affectifs d’un passé en souffrance pour le parent – ponctué d’épisodes de détresse dans l’enfance – sur le lien actuel à l’enfant. Si la prégnante précarité de ces familles explique pourquoi l’intervention demeure couramment limitée à une gestion psychoéducative et palliative de la maltraitance (Lacharité, 2013), le génogramme libre ouvrirait au clinicien l’accès à la souffrance psychologique sous-jacente à la répétition de la maltraitance.

Problématique. Dans le DSM-5 (APA, 2015), le critère concernant l’absence de déficit au niveau de l’intelligence non-verbale (INV) dans le diagnostic du trouble développemental du langage (TDL) chez les enfants, a été retiré. Cela propose de nouvelles avenues de recherche intéressantes. Objectifs. Déterminer s’il existe un lien entre le niveau de sévérité de l’atteinte langagière et le niveau d’INV. Méthodologie. À partir d’une étude rétrospective de 29 dossiers d’enfants ayant consulté en clinique externe et diagnostiqués avec un TDL, les conclusions orthophoniques ont été codifiées afin de déterminer le niveau de sévérité des atteintes langagières réceptives et expressives. Le niveau d’INV a été mesuré à l’aide de l’échelle de performance du WPPSI-III (Wechsler, 2004). Résultats. Il existe une corrélation négative significative entre le niveau de sévérité de l’atteinte langagière réceptive et le score en rang centile de l’INV (r = -0.52, p < 0.01), alors que la sphère expressive n’est pas reliée à l’INV (r = -0.35, p = 0.61). Ainsi, moins l’enfant présente de bonnes habiletés non-verbales, plus l’atteinte langagière réceptive est sévère. Conclusion. Le fait que les enfants présentant des atteintes langagières au niveau réceptif aient un moins bon pronostic que les enfants ayant des atteintes langagières à prédominance expressive (APA, 2015), pourrait s’expliquer par son association avec l’INV. Il serait donc important que les études futures contrôlent pour cet aspect.

Les commotions cérébrales, résultant de forces biomécaniques provoquées par un coup direct ou indirect au corps ou à la tête, ont des répercussions psychosociales importantes chez les étudiants athlètes dont l’isolement, la dépression et l’anxiété. Il a été démontré que le soutien social reçu après une commotion cérébrale peut atténuer l’intensité de ces symptômes. Cette étude qualitative vise à combler le manque de connaissance sur la perception de ce soutien social du point de vue de l’étudiant athlète blessé et de son réseau social (RS). Utilisant un paradigme interprétativiste, 5 athlètes étudiants antérieurement commotionnés ont participé à 2 entrevues semi-structurées. Deux à 3 membres du RS de chaque athlète ont été interviewés (n=12, partenaires, parents, amis). Une analyse thématique nous a permis d’identifier les types de soutien inefficaces selon les athlètes tels que (a) la pression de reprendre leurs activités sociales avant la fin de leur convalescence, (b) les difficultés scolaires dues au manque de soutien de la part du personnel écolier, et (c) les conflits familiaux concernant le retour au sport. Selon le RS, le manque de connaissance sur les commotions, particulièrement concernant leurs conséquences psychologiques, limitait l’efficacité de leur soutien. Il est primordial d’éduquer le RS sur le type de soutien nécessaire à différentes étapes de la convalescence afin de minimiser les conséquences des commotions cérébrales sur la santé mentale des athlètes.

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La sensibilité maternelle modère le lien entre l’utilisation de discipline et le développement de problèmes extériorisés chez l’enfant (Alink et al., 2009 ; Deater-Deckard et al., 2006). Faire usage de discipline mais avec sensibilité aurait donc des effets bénéfiques pour l’enfant. La présente étude a pour but de vérifier si la sensibilité paternelle a le même effet chez les enfants adoptés par des pères gais. 

L’échantillon est composé de 51 pères gais et leurs enfants (n=26, âge = 4,22 ans, É.T.=1,60, 67% garçons). La sensibilité paternelle a été évaluée lors d’interactions père-enfant à la maison à l’aide du Maternal Behavior Q-Sort (Pederson et al., 1990). Les pères ont rempli le Questionnaire d’engagement paternel (Dubeau et al., 2009), pour mesurer leurs pratiques disciplinaires, et le Child Behavior Checklist (Achenbach & Rescorla, 2000), pour mesurer les problèmes extériorisés de l’enfant. 

Les résultats d’une régression (R2 = .45) révèlent un effet non significatif de la sensibilité paternelle (β=0,06), mais un effet significatif de la discipline (β=0,36) et un effet d’interaction sensibilité X discipline (β= -0,62) sur les problèmes extériorisés de l’enfant. Plus les pères font usage de discipline, plus leur enfant a des problèmes extériorisés, surtout s’ils sont peu sensibles. Les pratiques parentales des pères gais et leurs effets sur l’enfant semblent similaires à ceux observés chez des mères de familles hétéroparentales et leurs enfants.

La récidive en délinquance sexuelle est étroitement liée aux préférences sexuelles déviantes. La pléthysmographie pénienne (PP) est utilisée pour évaluer ces préférences sexuelles en calculant la circonférence pénienne lors de présentation de stimuli visuels ou auditifs. Or, la présentation d’images véritables d’enfants est illégale et non-éthique, et les stimuli auditifs ne représentent pas la totalité de la réalité vécue par les agresseurs sexuels d’enfants (ASE) lors du passage à l’acte. La présentation de personnages virtuels en immersion virtuelle (IV) combinée à la PP est donc une approche intéressante à considérer. Dans cette étude, une utilisation combinée de  l’IV et de la PP est testée pour tenter de discriminer des ASE d’un groupe contrôle. Un casque permettant l’IV en 3D, des personnages virtuels et la PP ont été utilisés. L’IV comprenait trois conditions : neutre, adulte (homme et femme) et enfant (garçon et fillette). L’hypothèse de recherche est que la réponse pénienne face à chacun des stimuli est liée au groupe du participant. Effectivement, il y a une interaction significative entre le groupe du participant et sa réponse pénienne aux personnages virtuels. Les ASE ont eu une réponse pénienne plus élevée pour les stimuli « enfants » que pour les stimuli « adultes », et le groupe contrôle a obtenu des réponses inverses. Cette étude suggère que l’utilisation de personnages virtuels en IV est une technique intéressante pour évaluer les préférences sexuelles.

La pornographie gaie bareback se définit comme un « matériel sexuellement explicite qui dépeint tout comportement documenté comme pouvant transmettre le virus du VIH » (Rosser et al., 2012, p. 1374, traduction libre). Les discours théoriques la concernant sont scindés entre sa célébration et sa condamnation. Certaines études empiriques soutiennent également que son usage est corrélé à l’adoption de pratiques sexuelles non protégées. Mobilisant les notions théoriques de représentations sociales et d’attitudes, cette présentation vise à documenter certains indicateurs associés à la préférence pour la pornographie bareback auprès d’un échantillon de 848 usagers de pornographie gaie au Québec. Le modèle de régression linéaire final suggère que cette préférence est associée aux tendances suivantes : un âge plus avancé; un plus grand nombre de partenaires sexuels; une moindre fréquence d’usage du condom; se représenter la pornographie gaie comme un véhicule de stéréotypes genrés et ethnosexuels; se représenter la pornographie bareback de manière positive. Au niveau attitudinal, nous relevons : un plus haut niveau d’usage problématique auto-rapporté de pornographie; une plus grande racialisation du désir sexuel; une plus grande pression perçue à se conformer à ce qui est présenté dans la pornographie. Ces résultats seront discutés à la lumière du terrain théorique et empirique polarisé et contentieux.

On définit la consanguinité comme un lien de parenté entre des individus ayant au moins un ancêtre commun.  Chez les populations humaines, la consanguinité augmente les risques de maladies héréditaires.  Au cours des dernières années, les bailleurs de fonds ont investi massivement dans la recherche génétique.  La génomique voyait le jour comme nouvelle discipline. C'est sous l'angle culturel que je me suis intéressée à la consanguinité dans le cadre de ma recherche de doctorat en anthropologie.  J'ai étudié 131 mariages consanguins réalisés par les descendants de familles fondatrices au cours des générations dans un petit village de 500 habitants de la Côte-Nord au Québec.  L'étude du système de parenté indique que les consanguins sont classifiés généalogiquement.  L'origine de cette classification remonterait à des représentations du sang entre les frères et les soeurs.  En distinguant les notions de consanguinité et de parenté, ces unions consanguines apparaissent dorénavant comme un mode de vie.  Une pratique matrimoniale bien établie chez les populations humaines.

Les études sur la participation des immigrants au travail autonome montrent que ces derniers ont une propension plus élevée à travailler de façon autonome que les natifs. On note que très peu d’attention est accordée aux répercussions socioéconomiques associées à leur participation plus massive dans ce secteur. Notre objectif est d’analyser l’impact de cette participation sur la distribution du revenu des immigrants. Nous testons deux hypothèses : (i) la participation à l’emploi autonome a un effet significatif sur l’inégalité du revenu et sur la pauvreté chez les immigrants; (ii) l’effet de cette participation sur l’inégalité du revenu dépend des caractéristiques spécifiques de chaque groupe d’immigrants.

L’étude s’appuie sur les données des recensements de 1991, 1996, 2001 et 2006. Nous comparons la simulation du revenu en présence des activités autonomes avec celle du revenu en l’absence des activités autonomes, et saisissons ainsi l’effet de la participation à l’emploi autonome sur l’inégalité chez les immigrants. 

Les premiers résultats montrent qu’en 1991, l’effet de cette participation a réduit l’inégalité en raison de l’amélioration de revenu principalement parmi les immigrants ayant un salaire anticipé faible. Par contre, en 2001, nous observons une réduction générale du revenu. Cette réduction a été très importante dans la population immigrante ayant un salaire anticipé élevé,entraînant également une réduction de l’inégalité.



Avant la fin des années 1980, les hommes étaient perçus comme les seuls auteurs d’abus sexuels et les femmes comme des victimes de ces derniers (Fiebert et Tucci, 1998). Aujourd’hui, une quantité grandissante d’études suggèrent qu’un nombre considérable d’enfants, d’hommes et de femmes ont été agressés sexuellement par une femme. Ces femmes agresseures sexuelles seraient responsables d’une certaine proportion de délits de nature sexuelle (Cortoni & Hanson, 2005). Les travaux de Schatzel-Murphy Harris, Knight, & Milburn (2009) suggèrent par ailleurs que les femmes useraient de séduction, de manipulation, de drogues et d’alcool et même de force physique pour contraindre sexuellement leurs victimes. Cette communication libre a pour objectif de présenter les résultats préliminaires sur la validation d’un modèle explicatif de la coercition sexuelle chez les femmes. Grâce à un échantillon de jeunes femmes (principalement étudiantes de l’Université de Montréal) non judiciarisées, nous avons pu d’étudier les différents facteurs (dont l’hyperféminité) en lien avec l’usage de la coercition chez la femme.



Les enjeux socioéconomiques liés à la pandémie de la COVID-19 ont profondément bouleversé le monde du travail, entraînant des niveaux records d’épuisement professionnel chez les travailleurs. Bien que cet épuisement puisse affecter l’ensemble de la population, son impact varie en fonction du contexte social. Déjà vulnérables, certains groupes auraient été disproportionnellement affectés par la pandémie et par l’épuisement professionnel en raison de leurs caractéristiques sociodémographiques. Les conclusions empiriques sont toutefois inconsistantes et peu permettent de positionner les impacts de ces caractéristiques sur la santé psychologique. Cette étude transversale vise à mieux comprendre comment les facteurs sociodémographiques influencent la manifestation de l’épuisement professionnel auprès de la population canadienne au cours de la pandémie (2020-2021). 3 816 personnes en emploi ont participé à un questionnaire en ligne portant sur le stress, le coping (capacité d'adaptation), la résilience et la santé psychologique au cours de la pandémie. Des analyses de régression et de variance suggèrent que la manifestation de l’épuisement professionnel varie significativement selon l’âge, le genre, le revenu, le niveau d’éducation, l’orientation sexuelle et l’origine ethnique. Les réflexions émises permettent de répondre aux disparités observées dans la littérature scientifique en positionnant les effets relatifs des facteurs de risque sociodémographiques à l’épuisement professionnel en temps de crise. 

Les couples confrontés à la maladie d’Alzheimer rencontrent de nombreux défis et les services de soutien qui leur sont offerts tiennent peu compte des réalités conjugales.

Le projet de recherche doctorale dont les conclusions sont présentées ici s’est penché sur la question en développant d’abord une démarche d’intervention en art-thérapie auprès de couples dont l’un des partenaires est atteint de la maladie d’Alzheimer. L’intervention s’est déroulée au domicile des cinq couples participants et s’est échelonnée sur une période de 10 semaines. Tous les couples ont été invités à tenir un journal de bord entre les séances.

Puis, le vécu et les perceptions des couples sur cette expérience ont par la suite été recueillis. L’analyse des données, conduite selon la méthode d’analyse de Paillé et Micchielli et bonifiée par le regard critique d’un groupe de pairs, suggère que l’art-thérapie, par l’usage de l’image et de l’expression artistique, est une approche d’intervention favorable à la consolidation des unions conjugales qui font face à la maladie. Elle a permis aux conjoints de développer des stratégies d’adaptation à leur situation, telles que l’empathie, une meilleure compréhension mutuelle du vécu face à la maladie et une communication plus saine. L’art peut donc être un outil de médiation du lien conjugal. La recherche soumet des hypothèses sur les modalités optimales de l’art-thérapie auprès de cette population aux besoins spécifiques et sur les pièges à éviter.

Dans le cadre de l’étude féministe partenariale et participative Trajectoires, de Trajetvi, 13 milieux de pratique, 7 chercheures, 10 étudiantes et 5 expertes de vécu collaborent de près dans une démarche visant à examiner comment l’ensemble des services répondent aux situations de violence conjugale au Québec. Cette étude — prenant assise sur un positionnement constructiviste — favorise l’hybridation des savoirs universitaires, professionnels et expérientiels afin de coproduire de nouvelles connaissances utiles pour la société. Celle-ci soulève plusieurs défis pour l’équipe de recherche confrontée à ce sujet sensible, dans un contexte social où les inégalités et les violences envers les femmes sont vivement dénoncées sur la scène publique. Cette présentation aborde : 1. Les difficultés méthodologiques rencontrées par les femmes chercheures (dont les étudiantes et les partenaires) face au contenu des entretiens pouvant faire (re)vivre une expérience émotionnellement difficile ou traumatique, à même cette temporalité sociale. 2. La plus-value d’une réflexion continue sur le positionnement situé féministe intersectionnel, la hiérarchie des savoirs et l’expérience subjective comme chercheure lors du processus d’analyse. 3. Les stratégies mises en place au cours du processus de recherche, favorisant d’une part le mieux-être des membres de l’équipe et d’autre part, permettant de mieux capter la voix des femmes, leurs forces, leurs ressources, leurs stratégies et leur indignation.

Les comportements suicidaires et l’automutilation sont des problèmes cliniques majeurs. Bien qu’un lien entre les traumatismes à l’enfance et ces comportements autoagressifs soit établi, la nature du lien entre ces variables demeure incomprise. La composante autocritique de la personnalité, associée empiriquement à ces comportements et aux traumas, pourrait éclairer les avenues qui mènent un individu à s’engager dans des conduites causant des dommages physiques/psychologiques. Le but de l’étude est de clarifier les trajectoires liant traumas à l’enfance et actes autoagressifs à l’aide d’un modèle de médiation par l’autocritique. Pour ce faire, 195 participants d’une population non clinique ont complété le Childhood Trauma Questionnaire, évaluant la négligence et l’abus à l’enfance, le Depressive Experience Questionnaire, qui mesure l’autocritique et le Self-Harm Behavior Questionnaire, qui évalue les comportements autoagressifs. Dans l’échantillon, 42% des participants se sont engagés dans au moins un type d’actes autoagressifs. Les résultats montrent un effet de médiation statistiquement significatif de l’autocritique dans la relation unissant la négligence à l’enfance et la sévérité des comportements autoagressifs à l’âge adulte, b=.017. L‘effet est relativement petit, k2=.048. Ces résultats appuient l’intérêt porté à l’autocritique comme variable sous-jacente aux comportements autoagressifs en donnant accès à un spectre d’intervention et de prévention plus large et adapté.  

La négligence parentale représente le type de mauvais traitements qui touche le plus grand nombre d’enfants et ses conséquences sur leur trajectoire développementale sont parmi les plus négatives. Ces familles reçoivent de multiples services qui s’étalent souvent sur de longues périodes. Il ne faut pas s’étonner que l’évaluation d’interventions spécifiques dans ce domaine soit associée à de petites, voire de très petites tailles d’effets, chaque intervention ne se différenciant probablement pas substantiellement des précédentes. Ce phénomène fait appel au concept de différenciation, soit la spécificité d’une intervention par rapport aux autres interventions existantes ou reçues. La présente étude tente de vérifier si l’amélioration du niveau de stress parental de 20 mères participant à un programme en négligence est reliée à sa différenciation. Nous avons évalué par le biais d’observations l’implantation de 12 ateliers donnés dans 8 sites différents. Les résultats des observations ont ensuite été mis en relation avec le changement, tel que mesuré à deux reprises par l’indice de stress parental. Une régression hiérarchique linéaire confirme que la différenciation explique une proportion significative de la variance du stress parental en fin d’année, une fois le stress de début d’année contrôlé (b= .27, p=.05). Il s’agit d’une étude supplémentaire qui illustre la présence d’un facteur hautement sous-estimé dans les études portant sur les effets des interventions.