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L'objectif de cette communication est de donner une image plus complexe du fonctionnement de la communication au sein des relations intimes (et en particulier des couples monogames hétérosexuels) et de montrer l'importance d'étudier les facteurs socioculturels extérieurs à la relation pour comprendre le fonctionnement de ce type de communication, souvent considéré à tort comme une forme assez simple d'interaction sociale. En particulier, je vais m'opposer à l'idée qu'avec l'affaiblissement des normes traditionnelles rigides, les relations de couple sont aujourd'hui de plus en plus basées sur une négociation libre et explicite entre les partenaires, qui seraient en mesure de se donner les normes qui régulent la relation, comme le suggère Giddens (1992). Je soutiendrai au contraire que l'imaginaire amoureux et la codification des rôles de genre jouent encore un rôle non négligeable dans la régulation des relations de couple, et que c'est la raison pour laquelle la formation sociale de ces phénomènes culturels doit rester au centre de l'étude de l'intimité. Pour ce faire, je me référerai au concept de « sémantique de l'amour » développé par Luhmann et je montrerai comment ce concept réussit mieux que d'autres à étudier le caractère particulier de la formation culturelle des normes qui régulent la communication intime. Par ça, je ne souhaite pas défendre un modèle traditionnel de relation, mais plutôt montrer la permanence des éléments traditionnels dans les relations de couple.

Parmi les disciplines s’intéressant à la santé globale, l'éthique clinique et la psychothérapie ont, chacune de leur côté, développé des approches privilégiant l'effet thérapeutique de la parole, notamment auprès de personnes ayant à surmonter certaines catégories de traumatismes. Toutefois, ces disciplines ne proposent pas une analyse communicationnelle approfondie axée sur l'étude des structures du langage et de la signification. Ainsi, l'objectif général de cette étude était de comprendre comment la parole agit positivement (en créant de l'apaisement) sur une personne vivant un "traumatisme personnel majeur", défini comme choc brutal et inattendu ayant des conséquences physiques/émotionnelles qui invalident la personne. Pour atteindre cet objectif, une analyse systématique de paroles ayant fait du bien à des personnes traumatisées a été réalisée afin de pouvoir établir un nombre fini de corrélations entre des « unités de signification » (qui sont des séquences de mots) et des états mentaux associés au bien-être. Pour la cueillette de données, une stratégie méthodologique mixte fondée sur 44 entrevues semi-dirigées (partie qualitative), de même que sur une analyse statistique des corrélations entre séquences de mots et états psychologiques (partie quantitative) a été utilisée. Les résultats présentés feront état des séquences de mots les plus efficaces (fréquence et impact), ainsi que de leurs caractéristiques structurelles (fonction perlocutoire).

Au Québec, la négligence demeure la première forme de maltraitance en importance (Association des centres jeunesse, 2014; Trocmé, et coll., 2013). Les conséquences sur le développement des enfants sont multiples et significatives. Des études ont démontré qu’il existe plusieurs dimensions à la négligence (Dubowitz, Pitts, & Black, 2004; Erickson & Egeland, 2002; Kaufman, 2004). Cependant, peu d’entre elles traitent du lien entre les différents types de négligence et les difficultés développementales. L’étude vise donc à examiner les liens entre la négligence relationnelle et le développement social et affectif chez les enfants. Les données ont été recueillies auprès de 59 familles d’enfants âgés de 2 à 71 mois. Les instruments de mesure utilisés sont l’Inventaire concernant le bien-être des enfants (Magura & Moses, 1987), l’Inventaire du milieu familial (tiré de l’ÉLDEQ, 2000) et le questionnaire sur les étapes du développement (Bricker & Quires, 1999). Les résultats préliminaires suggèrent que les enfants exposés à la négligence relationnelle, soit une surveillance parentale déficiente et peu de reconnaissance et d’acceptation de la part du parent, présentent des difficultés d’ordre socioaffectives. En somme, s’attarder à la présence de liens entre les différents types de négligence et les difficultés développementales favorisera la mise en place de stratégies adaptées aux enfants et aux familles qui vivent en contexte de vulnérabilité.

Depuis le début des années 2000, le Nouveau-Brunswick manifeste sa volonté d'exercer ses droits constitutionnels en matière d'immigration et d’avoir « sa part » d’immigrants entrepreneurs. Le recrutement se fait prioritairement en Chine et en Corée du Sud. Pour le gouvernement provincial, qui s’inscrit dans une philosophie et des pratiques néolibérales, avoir des immigrants entrepreneurs soigneusement sélectionnés grâce à leurs avoirs financiers et leurs projets d’entreprise permettrait de lutter contre le « mauvais sort » économique de la province caractérisé par un taux de chômage au-dessus de la moyenne canadienne, une population vieillissante et l’incapacité de retenir ses propres jeunes résidents.

On est ainsi en face d’un État stratège qui essaie d’atteindre ses objectifs démographiques et économiques à travers le recrutement d’immigrants entrepreneurs et leur socialisation dans un nouvel environnement économique. Toutefois, ces derniers, opérant dans un contexte caractérisé par la vulnérabilité entrepreneuriale sont tout aussi stratèges et leurs pratiques dépendent de leur propre « feuille de route migratoire » dont le principal objectif est la mobilité sociale intergénérationnelle. Ce papier qui adopte une approche contrastive met en évidence le caractère inédit de la situation néo-brunswickoise par rapport à d’autres contextes d’immigration (France, États-Unis) où se met en place et se développe l’entrepreneuriat des immigrants.



Le fait d’être authentique est associé à une plus grande satisfaction au travail (Julie Ménard & Brunet, 2011). Or, on en connait encore peu sur les mécanismes qui favorisent cette plus grande satisfaction chez les travailleurs. Le fait d’entretenir des relations positives avec les autres pourrait être un des mécanismes favorisant le lien entre le fait d’être soi-même au travail (c.-à-d. authenticité comportementale, (J. Ménard & Brunet, 2012)) et plus satisfait de son travail (Milton, 2009). C’est ce que la présente étude vise à vérifier. Un total de 350 gestionnaires d’une entreprise publique du Québec a complété des questionnaires auto-rapportés d’authenticité de Goldman et Kernis (2004), de relations positives avec les autres de Ryff (1989) et de satisfaction au travail de Diener (1985). Des analyses de régressions multiples avec procédure de boostrapping ont permis d’identifier une médiation partielle du modèle proposé (Effet indirect standardisé = .878, p<.000, 95% CI= .114; 445). Il semble donc que plus les travailleurs sont authentiques au travail, plus ils sont en mesure d’entretenir des relations positives avec les gens qu’ils côtoient au travail, ce qui leur permet d’avoir une meilleure satisfaction au travail. Les implications pratiques de cette étude seront discutées.

La formation Oméga vise à  former des intervenants dans le domaine de la santé pour pacifier des situations d'agressions potentielles de la part des usagers. Les objectifs de cette étude visent à évaluer les changements sur le plan des perceptions quant au comportement que les employés (26 hommes et 34 femmes) adopteraient dans une situation fictive d'agression selon quatre scénarios développés en ordre croissant de dangerosité.  Nous avons évalué si les hommes et les femmes répondent  et réagissent de la même façon à ces différentes mises en situation. Ensuite, nous avons déterminé si les réactions des participants sont les mêmes selon le sexe de l’usager. L’étude de l’efficacité du programme Oméga a été menée selon un devis préexpérimental de type pré-post avec suivi à long terme. L’échantillon est composé d’employés des unités des soins intensifs et de l’urgence d’un hôpital psychiatrique du Québec ( âge moyen = 45 ans; moyenne années d’expérience : 19 ans). Les résultats des tests de Wilcoxon Signed-Rank ont révélé un résultat significatif chez les hommes pour les techniques d’interventions non-physique (Z= -2,378, p<.05) et pour l’adoption de mesures sécuritaires (Z= -3,465, p<.05) chez les femmes. En conclusion, les résultats suggèrent que la perception des employés ont été modifiées au cours de la formation Oméga et pourrait leur permettre de diminuer les risques d'agressions sur leur milieu de travail.

Problématique 
Les centres pour aînés (CPA) sont des acteurs clés de l'écosystème entourant les aînés au Québec. La manière dont les CPA jouent ce rôle en tant que forme d’infrastructure sociale, ou tiers espace, est peu étudiée. Ici, nous nous intéressons à la manière dont le personnel favorise la bientraitance des personnes aînées dans les géographies politiques.

Méthodologie  
Quatre world cafés ont été organisés avec les personnes aînées, les proches aidants, les bénévoles et des membres du personnel des CPA (n = 163) dans trois géographies différentes : urbaine, rurale et banlieue. Sept  entretiens individuels semi-dirigés avec le personnel des CPAont également été menés. Une analyse thématique des données a permis d’identifier l’importance des CPA pour la bientraitance des personnes aînées dans leurs communautés et les façons dont la géographie politique peut créer des obstacles.

Résultats  
Les CPA agissent comme des tiers espaces d’appartenance et d’accès aux ressources et au soutien. Le travail effectué aux CPA par le personnel est de la reproduction sociale. Le personnel des CPA comble les lacunes dans les soins de santé, les services sociaux et les infrastructures physiques.

Contribution 
La littérature et les politiques publiques doivent comprendre le travail de reproduction sociale qui se déroule dans les tiers espaces comme les CPA. Les CPA sont essentiels et doivent être valorisés et dotés de ressources en conséquence.



Dans cette communication nous nous référerons à l’insertion de la population immigrante d’origine haïtienne, une population menacée par l’exclusion sociale et la pauvreté. Nous présenterons les résultats d’une étude de cas : le Centre N A Rive. Cette organisation met en œuvre une approche innovatrice dans les pratiques de formation et d’intégration de la population immigrante (Klein et Champagne, 2011). À travers une démarche qui favorise l’entrepreneuriat social, cette organisation combine divers types d’action visant l’insertion socioprofessionnelle (Klein et Vega, 2013).

Notre étude a été réalisée suite à des entretiens avec des acteurs concernés par les programmes d’insertion sociale offerts par le Centre, dont la population immigrante. La présentation se fera en trois parties. Pour débuter, nous dresserons un bref portrait des étapes de l’immigration haïtienne au Québec. Ensuite, nous nous pencherons brièvement sur les difficultés éprouvées par les immigrants d’origine haïtienne dans leur processus d’insertion dans la société d’accueil. Puis, nous expliquerons comment un groupe de leaders d’origine haïtienne, qui se renouvelle d’ailleurs à travers divers cycles, à mis en œuvre divers types d’action, allant depuis l’alphabétisation jusqu’à la formation à l’entrepreneuriat, afin de faire face aux divers facteurs qui provoquent l’exclusion.

Dans cette recherche nous souhaitons contribuer à améliorer l’efficacité de tous les outils écrits de transfert de connaissances (TC) qui sont mis à disposition des intervenants (ex. : flyers, site Web, guide de pratiques, etc.) en identifiant plus précisément les besoins auxquels ceux-ci doivent répondre.

Notre recherche poursuit donc trois objectifs: (1)Déterminer les catégories de besoins exprimés par les intervenants (2)Établir l’importance relative de chacune de ces catégories (3)Déterminer si ces besoins diffèrent selon l’expérience et la direction pour laquelle travaille l’intervenant.

Pour cela nous avons utilisé un devis mixte et avons effectué une analyse thématique ainsi que des analyses de variances(ANOVA+MANOVA).

Les résultats ont permis de : (1)Mettre en lumière 42 catégories différentes de besoins (2)Définir un groupe de neuf besoins prioritaires (3)Déterminer que l’importance ressentie des besoins ne diffère pas significativement selon la direction, mais diffère significativement selon l’expérience.

Dans la discussion, les résultats sont mis en contexte parmi les autres types de besoins existants et les autres caractéristiques des connaissances qui doivent être prises en considération. De plus, les différences liées à l’expertise sont discutées et plusieurs hypothèses explicatives sont envisagées.

Cela permet de formuler des recommandations pour optimiser le TC et ainsi améliorer les services psychosociaux.

L’enfance et l’adolescence constituent des périodes où les filles sont particulièrement à risque de vivre une agression sexuelle (AS). Les AS sont associées à plusieurs répercussions au plan relationnel et sexuel. Notamment, le sentiment de trahison occasionné par l’AS peut être ravivé dans leurs relations amoureuses. La présente étude vise à décrire, du point de vue de jeunes femmes qui ont vécu une AS, les enjeux liés à la trahison et leur expression au sein de leurs relations affectives et sexuelles. Des entrevues semi-dirigées ont été effectuées auprès de 19 jeunes femmes victimes d’AS âgées entre 18 et 25 ans. Une analyse de contenu direct a été effectuée à la lumière du modèle théorique des dynamiques traumagéniques de Finkelhor et Browne (1985). Les résultats indiquent qu’afin de composer avec la trahison ravivée dans leurs relations amoureuses, la majorité de ces jeunes femmes vont privilégier des stratégies de protection de l'estime (n=14) tandis que quelques-unes vont plutôt mobiliser des stratégies de réparation (n=3) visant à restaurer la confiance qui a été ébranlée. Finalement, peu vont naviguer entre les stratégies de protection et de réparation (n=2), témoignant ainsi d’une ambivalence et pouvant les amener à sexualiser leurs relations interpersonnelles. Ces constats soulignent l'importance de cibler les enjeux liés à trahison dans les interventions auprès des victimes d’AS pour favoriser le développement d’interactions amoureuses et sexuelles positives.

 

Les personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA) doivent composer avec différentes limitations du fonctionnement intellectuel qui entravent de façon significative leur fonctionnement quotidien. Il est désormais reconnu qu’elles ont un plus faible niveau d’autodétermination que la population générale. Ce concept réfère à la gouvernance de sa vie sans influence externe indue, c’est-à-dire à la capacité d’être maître d’œuvre de sa vie. Un niveau élevé d’autodétermination est notamment associé à une meilleure qualité de vie. Les intervenants qui gravitent autour des personnes présentant une DI ou un TSA peuvent jouer un rôle majeur dans le développement de leur autodétermination. Or, nous ignorons dans quelle mesure les intervenants disposent des connaissances nécessaires et adoptent des pratiques qui favorisent l’autodétermination. De même, nous ignorons quelles barrières rencontrent les intervenants pour développer l’autodétermination des personnes. Cette étude réalise un portrait de ces questions. Par le biais d’un questionnaire électronique, plus de 200 intervenants en DI et TSA sont rejoints. Des analyses statistiques descriptives, corrélationnelles et inférentielles sont réalisées. Les résultats comparent les pratiques des intervenants en DI et en TSA, auprès d’enfants et d’adultes. Ils permettent d’améliorer les interventions réalisées en soutien à l’autodétermination des personnes présentant une DI ou un TSA.

Les préjudices interpersonnels (par exemple, maltraitance physique, négligence, etc.) ont été associés à la perpétration de violence dans les relations amoureuses (VRA). Certains modèles suggèrent cependant que c’est le cumul des préjudices interpersonnels qui est particulièrement important pour expliquer la perpétration de VRA. En se basant sur le modèle du trauma, l’objectif de cette étude est de déterminer si le lien entre les préjudices interpersonnels cumulatifs et la perpétration (oui/non) de VRA physique sévère au cours des 12 derniers mois peut s’expliquer par les symptômes de stress post-traumatiques. Cette recherche est réalisée avec 8508 participants en couple provenant de l’étude internationale sur la violence dans les relations amoureuses. Nous avons considéré un total de cinq préjudices interpersonnels. Nous avons réalisé une analyse de médiation à l’aide de l’estimateur par imputation. Le modèle contrôle pour plusieurs variables confondantes comme l’âge, le sexe des participants, etc. Les résultats montrent qu’un changement d’une unité sur le nombre de préjudices interpersonnels est généralement associé directement et indirectement à travers les symptômes de stress post-traumatiques à la VRA, mais l’effet naturel indirect diminue avec le nombre de préjudices interpersonnels. Cette étude a montré que le modèle du trauma est pertinent pour expliquer une partie de la relation entre les préjudices interpersonnels cumulatifs et la VRA perpétrée physique sévère.

Afin de favoriser le vieillissement actif des personnes âgées de 70 ans ou plus, en période de pandémie et postpandémie, le Centre collégial d’expertise en gérontologie, le Réseau FADOQ et leurs partenaires développent une plateforme numérique, pour et avec elles. Cette communication portera sur la plateforme numérique et sa démarche de réalisation.

La plateforme est développée dans le cadre d’une recherche-action, en s’appuyant sur le Cadre de référence du vieillissement actif, le Design de l’expérience de l’utilisateur et le Cadre de référence de la compétence numérique, ainsi qu’à partir d’écrits recensés et de sept entretiens de groupe semi-dirigés. Ces entretiens ont été réalisés auprès de personnes âgées de 70 ans ou plus (N=30) des régions suivantes : Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Centre-du-Québec, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Lanaudière, Laval et Montréal.

La plateforme propose des initiatives – incluant des informations, activités et ressources – autour de diverses thématiques, telles que « socialiser », « bouger », « se divertir » et « apprendre ». Les deux premiers volets développés sont : 1) loisirs et activités; 2) santé et bien-être.

La plateforme se veut une porte d’entrée vers la découverte, un endroit sécuritaire et accueillant répondant aux besoins des personnes aînées, en complémentarité avec les activités et les ressources proposées par le Réseau FADOQ et d’autres organisations se préoccupant de leur mieux-être.

J’aborderai le concept d’intérêt de l’enfant et aurai pour objectif d’en dégager les subtilités et d’en vérifier la compréhension par les acteurs sociaux en prenant à partie l’exemple de l’avant-projet de Loi modifiant le Code civil et d’autres dispositions législatives en matière d’adoption et d’autorité parentale. Je postulerai que le caractère polymorphe du concept en permet l’instrumentalisation, les acteurs sociaux cherchant, par la représentation qu’ils s’en font, à défendre leurs intérêts. Ma méthodologie sera subdivisée en deux parties. D’abord, je m’attarderai à dresser l’historique de l’intérêt de l’enfant et en identifierai les fondements. Je chercherai aussi à en dégager les bases légales et à effectuer l’analyse doctrinale et jurisprudentielle de ses critères. En second lieu, j’examinerai les discours des 23 intervenants d’importance dans le cadre des consultations menées par la Commission des institutions sur l’avant-projet de loi susdit. En somme, je validerai mon hypothèse et exposerai mes résultats de recherche, qui démontrent que bien que les chercheurs universitaires aient une position ne cherchant pas à insister sur une dimension de l’intérêt de l’enfant convergeant vers leur mission, les propos des ordres professionnels, des groupes de pression et des organismes para-gouvernementaux sont à l’effet contraire. Enfin, l’intérêt de l’enfant n’ayant jamais fait l’objet d’une étude juridique approfondie, mon exposé contribuera à l’avancement des connaissances.

La présente étude, basée sur 15 entretiens qualitatifs menés durant l'eté 2011 dans une ville de l'Est de la France, propose une investigation du discours antiraciste des immigrés de la classe moyenne supérieure. En se concentrant uniquement sur des professions au capital culturel et éducationnel élevé, l'étude explore la manière dont des immigrants d'origine et d'âge divers tiennent un même discours visant à éliminer symboliquement le raciste en le présentant comme inférieur et en décalage avec la communauté nationale. Ces 15 entretiens explorent la manière dont le répertoire national français du Républicanisme, des Lumières mais aussi de l'élitisme culturel permettent à ces immigrants de construire des frontières symboliques contre la rhétorique raciste, en particulier celle du Front National. Finalement, par-delà les réponses, nous anlysons aussi les formes surprenantes de la souffrance sociale dans les milieux aisés: ce que nous supposions être les "protections du statut", c'est-à-dire l'absence d'un racisme ouvert et accusateur, se retournent contre l'immigré qui est en situation perpétuelle de doute dans des situations où les cartes et les repères de l'intéraction avec le raciste sont brouillées. Nous tirons finalement les conséquences de cette étude pour l'antiracisme contemporain, et les enjeux de la lutte contre racisme subtil, en France, mais aussi à l'étranger, par des comparaisons internationales, notamment avec les Etats-Unis.

L’adolescence est une période développementale chargée de défis variés et propice à l’émergence d’événements de vie négatifs et de symptômes somatiques. Par ailleurs, des études ont démontré que les événements de vie négatifs augmentent les risques de développer des symptômes somatiques alors que d’autres ont évalué le rôle modérateur de la personnalité sur ce lien prédictif. Or, la majorité de ces études ont utilisé une approche typologique de la personnalité (i.e. groupes d’individus avec différentes combinaisons de traits), mais peu ont utilisé une approche dimensionnelle. De plus, peu d’études ont utilisé un devis longitudinal prospectif et encore moins ont été faites auprès des adolescents. Ces divergences méthodologiques rendent donc difficile la généralisation des résultats. La présente étude vise alors en premier lieu à évaluer le rôle prédictif des événements de vie négatifs sur les symptômes somatiques à l’adolescence. En second lieu, elle évalue le rôle modérateur des traits de personnalité sur cette relation prédictive. Des analyses de régression contrôlant pour différents facteurs confondants ont permis de confirmer certaines hypothèses, notamment concernant le rôle prédictif des événements de vie négatifs, ainsi que le caractère potentiellement protecteur des traits de personnalité. Ainsi, cette recherche pourrait entre autres permettre l’amélioration des stratégies de dépistage des adolescents à risque de développer de tels symptômes.

La prévalence des troubles de comportements (TC) extériorisés (TCE, ex., opposition) est plus élevée chez les garçons que chez les filles. Les filles seraient toutefois plus à risque de vivre des TC intériorisés (TCI, ex., anxiété). Ceci pourrait en partie s’expliquer du fait que les garçons et les filles diffèrent sur le plan du tempérament. En plus du tempérament, les pratiques parentales adverses comme les comportements d’hostilité et de coercition à l’égard de leur enfant accentue le risque pour ces derniers de développer des TC. Or, bien que la contribution de ces facteurs au TC soit bien connue, la façon dont le sexe de l’enfant vient modérer l’effet des pratiques parentales sur les TC, demeure peu explorée. C’est pourquoi cette étude examine comment le sexe modère l’association entre les pratiques parentales et la sévérité des TC, tout en contrôlant pour le tempérament des enfants. L’échantillon est composé de 200 garçons et 139 filles qui recevaient des services éducatifs pour des TC à l’entrée dans l’étude. Les résultats montrent que plus les parents sont hostiles, plus la sévérité des TCE des garçons augmente. À l’inverse, plus la détresse des parents augmente, plus la sévérité des TCE des filles augmente. Aucune interaction significative du sexe et des pratiques parentales à la prédiction des TCI n’a été obtenue. Ces résultats suggèrent que différentes pratiques parentales devraient être ciblées dans l’intervention auprès des garçons et des filles qui ont un TCE.

Parmi les séquelles recensées chez les adultes victimes d’abus sexuel à l’enfance, plusieurs notent des symptômes sexuels qui se déclinent selon deux trajectoires distinctes: la compulsion sexuelle et l’évitement sexuel (Aaron,2012;Vaillancourt-Morel et al, 2015). À notre connaissance, la validité de ces trajectoires de séquelles sexuelles n’a pas encore été vérifiée à l’aide d’analyses typologiques centrées sur les personnes. Les théoriciens de l’attachement proposent que l’anxiété d’abandon serait associée à la compulsion sexuelle et que l’évitement de la proximité serait lié à l’évitement de la sexualité. Il n’existe cependant pas encore d’éléments de preuve empiriques à ce sujet (Péloquin et al.,2013). L’objectif de la présente étude est de vérifier s’il existe différents profils de séquelles sexuelles et d’attachement chez des adultes victimes d’abus sexuel à l’enfance. Nous avons procédé à une analyse des profils hiérarchique et à des ANOVAS visant à comparer ces groupes sur diverses variables en incluant un groupe contrôle de participants exempts de toutes formes de maltraitance.Les résultats tendent à démontrer que les survivants d’abus sexuel se regroupent selon deux profils distincts qui sont marqués tous deux par des représentations d’attachement fortement empreintes d’insécurité. Ce sont seulement les participants du deuxième profil qui rapportent, en plus des graves problèmes d’attachement notés plus haut, des séquelles sexuelles importantes.

Le contexte social contemporain exige des pratiques d’intervention sociale souples permettant de s’adapter à la mouvance des trajectoires et à la complexité des situations.  Parmi diverses « pratiques de proximité » mises en œuvre pour se rapprocher des populations vulnérables, le travail de rue est reconnu au Québec comme une forme d’accompagnement social
privilégiée auprès des jeunes et des adultes plus ou moins en rupture sociale.  Tel que mis en lumière dans ma thèse portant sur la construction culturelle du travail de rue, l’accompagnement réalisé par ces praticiens de proximité s’appuie sur leur ancrage dans la vie quotidienne des personnes, sur leur engagement dans la dynamique intersubjective avec elles et sur la continuité de sens et de liens qu’ils établissent entre les univers fragmentés de ceux qu’ils accompagnent.   Interprétant un volet des résultats d’une enquête ethnographique menée pour ma thèse au sein d’un organisme communautaire en travail de rue (Fontaine, 2011), cette communication décrira comment un travailleur de rue prend sa place et joue son rôle d’accompagnateur au cœur de la vie des personnes qu’il rejoint par le biais de son immersion dans un territoire donné.  Cette présentation mettra en lumière les principes de l’accompagnement social par le biais du travail de rue, soulignera les retombées potentielles de cette forme d’intervention et interrogera quelques paradoxes soulevés par l’approche de
proximité adoptée par ces praticiens. 

Au cours des dernières années, s'est manifestée dans le vaste champ de l'éducation et de l'orientation la préoccupation de considérer les rôles et stéréotypes sexuels conférés à certaines professions. Ces rôles et stéréotypes semblent peser sur l'orientation professionnelle des jeunes. Or la question de sexe et de genre dans les problématiques de l'orientation professionnelle inclut rarement celle de l'orientation sexuelle. Cette communication traitera des représentations que se font les conseillers et conseillères d'orientation pratiquant auprès des jeunes quant à l'imbrication potentielle de l'orientation sexuelle à l'orientation professionnelle.

Les objectifs sont, d'une part, de décrire les représentations qui sont ancrées et reproduites par rapport à l'articulation de l'orientation professionnelle et de l'orientation sexuelle et, d'autre part, de présenter les différentes prises de position parmi les conseillers et conseillères d'orientation afin de connaitre pour mieux saisir ce rapport entre les représentations et les pratiques professionnelles dans l'exercice du conseil auprès de jeunes d'orientation homosexuelle, bisexuelle, en questionnement ou perçus comme tels.

Pour atteindre ces objectifs, seront exposés les résultats obtenus dans le cadre d'un projet de recherche au doctorat, des résultats provenant d'un questionnaire écrit (élaboré à partir du site SurveyGizmo) ainsi que d'entrevues en dyade et de groupe.

 Description de la problématique de recherche

Ce projet de recherche porte sur la consommation d’alcool à Saint Éphrem-de-Beauce (Chaudière-Appalaches), un village du Québec (Canada). Ciblant notamment l’imaginaire social entourant ce type de consommation, j’analyserai les impacts des systèmes de valeurs ruraux ainsi que son influence dans la logique de cette consommation à partir des interactions affectives entre les gens du village.

Méthodologie

La collecte des données reposera, comme le prescrit la méthode ethnographique, sur des techniques éprouvées : observations en situation (Jaccoud et Mayer, 1997), entretiens qualitatifs (Poupart, 1997) et récits de vie topiques (Pires, 1989). L’approche analytique retenue est celle de la théorisation ancrée (Strauss et Corbin, 1990) qui sied bien à une approche interprétative. La thèse devrait être complétée au printemps 2015.

Résultats prémilinaires

Le travail sur le terrain (09/2013-06/2014) suit son cours. Par contre, quelques résultats préliminaires sont présentés ci-dessus:

1)Les usages sociaux de l'alcool à Saint Éphrem sont liés à une esthétique de la pratique du quotidien;

2)La plularité chez le gens du village sur la notion d'"alcoolique" est comprise comme une stratégie affective pour planifier la consommation de l'alcool dans la région et

3)Au même temps, à Saint Éphrem, le stigmate sur celui qui boit est lié à celui qui ne travaille pas et ce qui reçoit l’aide sociale.

La stigmatisation vécue par un individu ayant un problème psychologique vient brimer son rétablissement, lequel implique de vivre une relation amoureuse. Les jeunes hommes ayant vécu un épisode psychotique sont particulièrement affectés par cette stigmatisation, en plus de l'intérioriser. Ils sont majoritairement célibataires malgré un très grand désir de vivre une relation amoureuse. Une relation amoureuse aurait un impact positif sur le rétablissement et le fonctionnement ce ceux-ci et tout comme la sexualité, elle est peu étudiée. Objectifs: Évaluer la faisabilité, l’acceptabilité et l’impact potentiel d’une intervention de groupe cognitive comportementale sur les relations amoureuses pour des jeunes hommes célibataires ayant un trouble psychotique. Un format A-B-A intra-sujets (n=7) comparant les facteurs pouvant contribuer aux difficultés à initier une relation intime à travers le temps. La faisabilité et l’acceptabilité ont été établies. Des différences significatives dans le temps ont été trouvées pour les facteurs de fonctionnement social (sous-échelle «behaviors»), de fonctionnement amoureux et de la théorie de l’esprit (sous-échelle «mentalizing») et pour l’évaluation symptomatique (p<0,05). Aucune différence significative dans le temps n’a été trouvée pour les facteurs de fonctionnement social (sous-échelle «beliefs»), d’estime de soi, d’autostigmatisation et de la théorie de l’esprit (sous-échelle «reasoning»). 

La catastrophe ayant frappé la communauté de Lac-Mégantic en juillet 2013 a marqué l’imaginaire populaire. Et les cicatrices sont encore vives. Une étude réalisée par le CIUSSS de l’Estrie sur l’évolution de la santé psychologique de la population méganticoise en 2015 révèle que les personnes âgées de 65 ans et plus démontrent notamment plus d’hypervigilance, d’isolement, de tristesse, d’anxiété et de troubles du sommeil que l’année précédente. Bref, la situation des aînés méganticois évolue de manière préoccupante.

La Croix-Rouge canadienne (CRC) a été présente à Lac-Mégantic et a contribué de diverses façons au rétablissement de la communauté. Elle y offre encore le programme Arts et métiers, un projet d’animation d’activités artisanales offertes aux personnes âgées ainsi qu’à leurs proches. Les bienfaits de l’expression créative ne sont plus à démontrer mais une recherche évaluative des effets de ce projet sur les aînés de Lac-Mégantic a permis de décrire l’expérience vécue par les participants(es) et leurs proches et de documenter les effets vécus et perçus par eux aux plans psychologique, physique, relationnel, social et spirituel.

La mise en lumière de ces éléments permet de mieux cerner les conditions qui favorisent l’atteinte des objectifs poursuivis par de tels projets. Cette analyse sera présentée et ouvrira sur les perspectives d’avenir pour des projets de création artistique dans une perspective d’intégration citoyenne et de mieux-être individuel et collectif.

La pandémie de COVID-19 a bouleversé le quotidien de la population, notamment à cause des mesures de distanciation et de confinement (OMS, 2021). Les craintes de transmission du virus ont mené à l’interruption des activités de loisir (ex. chorale, sport, club social) ainsi que du bénévolat, qui sont réputés pour favoriser la santé psychologique, voire même avoir une influence positive sur la survie (Konlaan et al, 2000, Bygren et al, 1996). Nous présentons les résultats partiels d’un sondage pancanadien distribué sous forme boule de neige, disponible sur la plateforme LimeSurvey ,de janvier à juillet 2022, et visant à déterminer le sentiment de bien-être (WHO-5), la santé mentale (MHC-SF) et le soutien social (SPS-10) spécifiques aux francophones de 14 ans et plus (n=508 sur total de 2 438). Les analyses statistiques (descriptives, régressions multiples) faites à partir du logiciel R ont démontré des différences significatives dans les réponses selon le groupe d’âge et le type de loisir pratiqué. Les résultats suggèrent que le bien-être, la santé mentale et le soutien social augmentent avec l’âge et que la pratique du sport serait bénéfique.

Objectif. Il est connu que l’évolution des réactions posttraumatiques peut être très différente selon les individus. Toutefois, l’efficacité des interventions pour le trouble stress post-traumatique (TSPT) a été évaluée, jusqu’à présent, sans considérer cette variabilité. Cette revue systématique a pour but d’examiner la littérature sur le sujet afin d’identifier les trajectoires et prédicteurs de réponse à une psychothérapie. Méthode. Une série de mots clés a été entrée dans quatre bases de données. Des examinateurs indépendants ont évalué l’éligibilité et les risques de biais et ont complété l’extraction de données en utilisant des formats standards. Les études examinant les trajectoires de réponse à une psychothérapie et les variables prédisant l’assignation à l’une de ces trajectoires ont été incluses. Résultats. Des 1727 articles, 12 ont été inclus dans l’analyse. La majorité des études ont trouvé un modèle de réponse à 3 trajectoires. Elles ont identifié plus de 27 prédicteurs de réponse et de non-réponse. Conclusion. La dépression, l’anxiété, la consommation ou l’abus d’alcool et le manque de soutien social étaient les prédicteurs de non-réponse à la thérapie qui ont reçu le plus d’appui. Cette revue systématique offre un survol de l’hétérogénéité des réponses aux psychothérapies pour le TSPT et des pistes d’optimisation pour les thérapies actuelles. (PROSPERO: 2018; CRD42018090975)

Mots-clés : trouble stress post-traumatique, psychothérapie, trajectoire, réponse, revue